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Bulletin SAF 1906


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Les faucheurs de la mer en Léon (récolte du goëmon au XVIIIème et au XIXème siècle)

Abbé A. Favé

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1906 tome 33 - Pages 95 à 145

Sous cette dénomination pittoresque, notre .compatriote
Ch. Le GolTrc a publié dans la RelJU.e des ])eux-J/ondes , de
janvier 1906, une élude touchant l'industrie goëmollllière sur
nos côtes Armo"l'i,!aiues. Dans cette étude, les documents
patiemment recueilli5, les informations constatées conscien-
. cieusement par le sympathique auteur; avec sa pratique
personnelle, sont mis en œuvre avec le talent d'un style pel'­
sonnel apprécié de tous et le charme magique d'une palette
riche des plus riches couleurs'd'un maitre es-arts d·escriptifs.
L'auteur fait honneur aux lettres françaises en même temps
qu'il leur apporte la contribution considérable du génie .
celtique dont il est" l'interprête éminent, le repl·ésenl.ant sin- .
cère et autorisé.
Nous empruntons donc le titre de ce travail, à M. Ch. Le
Goffic, avec toute la saveur qu'il exprime pour étudier, à

notre tour, le régime des règlements et les conditions d'ex-
ploitation du varech qui ont empêché de disparaître, déci­
méspar la faim, les pères de ces miséreux de Basse-Bretagne

abandonnant la côte et les vertes prairies sous-marines de
la Manche et de l'Atlantique, pour aller, victimes de l'émi-
gration, tenter la fortune dans les pampas de l'Argentine!
Nous nous proposons de rassembler les éléments d'une
enquête sur J'histoire du goëmon dans l'ancien Evêché de
Léon, et de les grouper autour' de la correspondance que Mgr

de La Marche provoqua et échangea avec ses Recteurs en

1774. ILles exhortait dans une note manuscrite au pied de

l'étal imprimé que nous donnons plus bas, de lui confier,
de la part des riverains" toutes leurs observations toudlant
le goc'mon et les 1'èglements pris pU,l' l' .. lmimuté concernant
la pè~he et la velite de ce produit si précieux.
Voici le te:\:te de cette circulaire: 'c'est un document pré­
cieux pOUl' l'histoire de la sociologie sous le ministère de
Turgot: par les termes de renquête préselités par un Pl'élat

dont la bonne \'olonlé répondait à celle du ministre réforma-
tem', et aussi par le IJoint de vue auquel sc plaçaient les
RecleuI's de Léon pour apprécier l'état des choses.
A Léon, le 1 Décembre 1774.

.. W le Contrôleur-Général m'a prévenu, Monsieur, qu'en

conséquence des ordres du .ROI, illl.voit écrit it MM, les Inlen,

c1ants pOUl" leur demander des étals des biens des Hôpitaux,

Hôtels-Dieu, &c, & ' celui des fonds de charité de chaque
Paroisse, soit qu'il y aiL des Hôpitaux, soit qu'il n'yen ait pas;
il m'a, en mème tems, chargé, de la part du ROI, de vou:,
engager, de la mll.niere la plus pressante, il seconder les vue;
bienfaisantes de SA MAJESTé, en donnant à: ses Intendants 0'1
il leurs Subdélégués, toutes les instl'Uctions dont ils pourron.t
avoil' besoin. Je vous prie donc, Monsieur, de vous prêter,
avec , autant de, z~le que de cl)nfiance, à. donner, relativement

aux pauvre~ de votre Paroisse, tous les éclaircissements qui
vous seront demandés. Je ne puis mieux vous y exciter, qu~en
vous assurant que ces démarches ne tendent qu'au souln-

gement des pauvres, dont les intérêts vous sont confiés, &
aux malheurs desquelS votre religion & voLre charilé vous

rendent égalemen~ sensible.

Je suis, de plus, chargé de mettre incessamenl sous les yeux
du ROI des observations sur l'état actuel de la mendicité
d'ans mon Diocèse,sur les remèdes qu'il convient d'y apporter,
& sur les différents établissement.s faits en faveur des pau­ vres ; je ne puis, sans le secours de vos lumières & de vos

réflexions, S!J;f ces objets,. satisfaire à. ce q, ue $~ MAJEsrFi

d, emande ,de tUai; c'en esl. aS,sez pour q, ue VOliS VOUS f{l. s.siez .
un devoir rI~ me les communiquer; soyez .persuadé rie mon

empressement il en pl'ofilCl', & de la reconnaissanCf) 1).vec
laquelle .le recevrai VOS réponses aux demandes ci-jointes.
Celle affaire,Monsieur, exige aul.nnl. de célér'it.é que d'ex(l.c­
titude; nu défaut d'occas.ion, vous aurez ln bonté de
m'ndresse.r votre réponse, pn!' la voie de la Poste, il Léon,
quanel mème vo.us apprendriez que j'en suis par.ti pour me

rendre aux Étnts .
Aussi-tôt ma LetLI~e reçue , vous fer~z sayoir n\.1x Prètres
Séculiers & Réguliers de volre Paroisse, que mon inlen.tion

est qUe l'on dise à la Messe, laÇollt3cle pro eligendo Pontifiee,

jusqu'à ce qu'on appr:enne l'élection du Souverain Pontife.

,Je ,s, 1,1is, .ily.ec : 1,1,0 si nÇlère .(l:ttacllCmen t,

MONSJF,Ün,
Votl'e tl'ès humble & tl'flS­
obéissant, Ser- vi t.eur .

tJ. F. Evèque-Com. de'Léon .

DEMANDES

[0 .QUEL est, Ïlïpeu-p,rès , le nombr, e des tllÜndian!.s domi­
ciliés dans votre Paroisse? En quelle proportion est-iln:vec
celui dûs ,habi~a.nls a.is~s ?
2° Qu.elle peul ètre .ln source de la menr(icilé dans yolr'e

Ipar:olsse.
LES CAUSES les pl~s orçJ,in\lires so.nl :
Ln cherté du blé & des denrées rie la premier'e
pour ceux qui achetent tout & ne vendent. rien.
Le défaut. de travail & de volonté de travailler'.

nécessi lé,
Dans certaines 'Paroisses, le . voisinage des V .illes & des
:grands chem ins quiin vitenl il mendier. .
Dans d'autres., le ~ranrl nombre cie gens de métiers, lels que
les Tisserands ou aut.l'es qui manquenl d'ouvrage .. soit pm'
le déraul de la denrée première, soiL par des révolu~ions clans '
10 Commerce de la denrée iL manufacturer.

BULLETIN AHCII~;OL. OU FrNJSl'~;HE Tom: XAXIIl (Mémoires) ï

Ailleurs, le grand nombre d'hommes de peine, les simples
looataires qui n'ont point de terres il. cultiver & ne trouvent.
point toujours de journées; ceux dont le salaire ne suffiL pas
pour sustenter une famille, sans le secours, principaleme.nt
d'une ou plusi" eurs vaches qu'on a été obligé de vendre pour
vivre dans la grande cherté, & qu'on ne peut plus se pro­
curer, faute de moyen pOUl' l'acheter, ou de facilité pour la
nourrir depuis qu'on a cerné presque toutes les tenes
vagues, &c.
3' Quelle est l'espèce de mendiants de vot.re Paroisse?
Ne sont-ce que des vieillards, des infirmes & des enfants
hors d'élat de travailler? Ou sont-ce des gens valides de
tout âge?
4' En comparant le nombre des mendiants avec celui des

gens aisés & en considérant l'espèce des mendiants, le
principe & la cause de leur mendicité quel moyen vous
paroltroit,..le plus convenable & le plus efficace pour suppri­
mer la mendicité dans votre Paroisse?

5° Y a-t-il dans votre Paroisse quelque Hôpital ou y a-t-il

quelque Conds certain pour les pauvres ou enfin y a··t-il
quelque casuel provenant des quêtes? S'il Y a des fond!! de

quelqu'une de ces espèces quel peut en être le monta::!t ?
Comment & par qui se fait la distribution & l'administration
de ces fonds '!
6' Enfin s'il y a dans votre Paroisse quelqu'espèce d'éta­
blissement pour les pauvres quels en sont les avantagl~s &
les défaut.s ? Quels sont Jes moyens de Jes perfectionner ou
d'en établir s'il n'yen Il d'aucune espèce?

Cette circulaire avec le questionnaire y annexé reçut, salls
doute, les" Réponses" réclamées si instamment des ehefs
de paroisses, mais , hélas! des causes multiples les avaient
dispersées; malheur des temps, négligence des gens, avidité
des rongeurs. humidité des locaux: .. L'Évêché de Léon

avait 104 paroisses ou trêves .. ; il nous reste à l'enquête les

dépositions de 95 d'elltl,'ell~s, r~e savant Chancelier ,al'-

chiviste de l'Evêché de Quimpel" sauveteur émél'ite de tant
de documents de tout genre, à tout titre pl'écieux, les a
recueillies, rassemblées en un dossier à part ct a bien
voulu nous les indiquer et les T'ecommantler à nos ,investi­
gations.
«( M. le chanoine Peyron est un l'iche, mais c'est - un bon
« riche qui ne lésine pas et silit pilrtagel' ses trésors d'érudi­
(( tion et d'archives, avec ses confrères moins bien pourvus .
Nous le disions en -1895, à la session de Quimpel' de l'As­
sociation Bretonne, avec gl'atitude et conviction, sentiments
qui aujourd'hui tiennent plus que jamais chez nous et tant
d'obligés du cher vice-pl'ésident de la Société al'chéologique.
Ces pièces de corl'espontlances sont ûmpreintes d'un

charme tout personnel, de la spontanéité, de l'ol'iginalité
particulières à chaque cOI'respondant. Chacun a sa façon à
lui de s'exprimer comme il sent, comme il voit: et . cette
enquête rend un son que rappelleront quelques années plus
tard les vœux et doléances des communautés. dans leurs
cahiers de 1789 : c'est un rapprochement très Imposant à
faire. Nos Hecteurs du Léon ne sont pas, en 17,74, des con·
templatifs, des mystiques; ils peuvent être des l'èveul's,

toutefois utilit'lires, d'une gl'ande initiative; hardis et
devinant,. sinon esquissant de grandes rMol'mes économi­
ques tentées, ou exécutées, depuis dans la société cont.empo-

rame,

En 1819, le P.'éfet du Finistère adressait aux municipalités
une circulaire et un questionnaire, illsérés au /3/tllctin
administra.tif nO 55, documents dont la fOT'me précise ct.

limpide rappelle la méthode de l'enquête de Mgl' de la
Marche. Dix questions sont posées et dont la solutioll devait
amener une réglementation dél1nitive et moins imparfaite de
la récolte et de la vente du goëmpn. M. Miorcec de Kerdanet

'- -lOO _.

. {( Vous faiLes plusieurs questions à MM. 'les Maires :,:'OOfl-
cernant la plante marine du Gouêmon, Sar ou ,Varech.
Plusieurs de ces Messieurs n'ont pas les livres qui concer­
nenl cet objet et j'ai présumé qu'il vous serait agréahle que
je vous citâsse ceux que vous trouverez dans la Bibliothéque
du Gouvernement: je veux dire de la Préfecture. C'est 1'01'-

donnance de la M.uine de '168'1, Livre 4, titre X, commen· té
par Valin, le Joumal' des Arrêts du Parlement de Bretagne,
Tome ter, chap. 25, p. 133, le Gouvernement des PdroissE:s
par M. Pothier de la Germondaye, Avocat à Renries,ouvl'age

très-estimé, rWllS avons de plus pour la 11Q: rl"ie de Leo":?', tin
ancien ttsement, en tont différent de ceux de nos 1;oisins. Ce
vieil usement rewe-illi à la Slûtc de la contumedu grand Hévï:,t, .
avocat, pm·te les A 1'moriquains de Uon 'et de Dolâs, d(.~­
quels lesvitlages et tenues aboutissent su'/' la. mer. sont ·mt
possession chacun en d'roit de ses Ienes, de -jouir et de dispo­
SC?' du goiiémon qui se couppe des · rochers et aut1'cs go-iiémon.~
qu' e la mer 1'ejette à. bord. Bien entendu toutte/ois que tout
goiiémon flottant et qttin' est pas encore à sec appartient ,lU
pnmie1' qui le 1'amasse, soit par batteaux : ou se haza1'dant de
le devanCe?' au Rivage. »
« Le Code civil article 7'17 annonçait des lois particulières
sur celle plante, mais je neérois pas qu'il en ait été de ron­
dues, ainsi elle est encore régie par les lois anciennes. »
En réponse aux remerciements à lui adressés par le Pt'é­
ret, le même M, de Kerdanet, membre du Conseil général
du départemen't écrit, le 28 aoùt 1819, l'ecommandant]e texte
précité de l'Uzement de -Léon que l'on retrouve au~si dans
les Uzements de Furie; dans Valin, la déclaration det:i3'1
qui contient des d' is]loshions 7J1'écieuscs ; quant à !Pothier I de
la Germondaye, il ne fait ' que ['épétel' l'Ordollnance de la
Marine et un Arrêt du Parlement de Rennes de 1-73!1.
«Au commencement de,la -Révoltition, l'administration

j'étais memb1'e de cette administration, nous, en prîmes uri
autre mes collègues et moi, le 22 prairial an 4, Je Il'en ai
pas copie .. , etc. ~
Le vénérable avocat pose une thèse générale: «Il {au-

u. dr.ait {ai1'e presqu'atttant de Tèglemens qu'il y a de c6tes,
« Lew' situation, l'éloignement Ou la p1'oximité des 1.'06S, la
U' population, la richesse ou pauvreté des habitants, p/!wvent
" donner lieu à diverses concessions. La plus gmnde libel'té
« dans la 1'écolte doit être accoTdée, Ca'l' elle est bien pénible
« et bien avanta. geuse, D
Le père de notre grand él'udit breton, Mior0ec de Kerda­
net, dans son relevé des pièees à consulter pOUl' arri vel' à
une complète documentation, passe sous silence la déclam­
tian du Bai, du 30 octobl'e 1772. Il ne pm'le, encore moins,
de la Circulaire de l'Evêque de Léon et des observations
présentées par les Recteurs du Littoral de ce diocèse.
Nous allons, au moyen de cette correspondance inconnue,
peut-être, an vénérable Avocat, fournir quelques éléments
d'informations sur les habitants de cette côte, les Goë- '
moniers, intrépides [i'a.l~CItW1'S de la Mer; et sur le Varech,
cette végétation touffue et opulente des pl'ail'ies mystél'ie\l­
ses du royaume de Neptune, dieu des Eaux,

Nous entreprendl'olls notl'e campagne, par plusieurs éta,..
pes, de la rivière deLanderneau à la rivièl'e de Morlaix.
. Nous trouvons, au pays de la Ltlne, dans l'ancienne ville
du Rohans, « l 'EI~Orn que la mer sale de son écume D (1).
qui va se jeter dans la rade de Brest en parcourant sur un
trajet de 15 kilom" les communes de La Forêt et de Guipa­
vas.
Nous arrivons à l'anse de Kerhuon, un souvenir déjà loin-

1) Bl'i~eux, . .

tain dans les fastes du Génie Maritime, avec son immense
dépôt de bois de construction.
A Guipavas, en 1774, il Y a profit à laisser parler le Rec­
teur, el il l'écouter. II vou~ décril'a de façon expel·te et. com­
pétente, la condit.ion, de la classe des travailleurs, dans sa
gl'ande paroisse; gens à moitié laboul'eul's, à moitié manœu-

Vl'es ou ouvl'icl's de l'Al'senal de Brest, l'un et l'autre
LOIlI'-ù-tour, Il vous intéressel'a par ce qu'il montrera de
l'ol'ganisation déjà G/lJa.ncée de l'assistance et de l'instruction
populail'e cl Guipavas
S'il n'insiste pa s SUI' la question du goëmon, c'est que

allx termes de rOl'donnnnce de 1681,· les l'ivel'ains de Cui-
p .l\'ilS avaient peu de cùle et que pal' suite la récolte du
val'ech \' était médiocl'e.

GUYPAVAS
~IONSEIGNEUR,

Un de mes devoil's essentiels est de secourir mes pauvre~ , et
je leul' mallquel'Ois considérablement de moy-même et si je ne'
l'emplissois les vœux bienfaisants de notre Auguste Monarque: . et
si je ne me l'endois il l'intention charitable de Monsieul' le Con­
tl'olleUl' général. Dès qu'il me viendra quelque chose de sa part, je
ne manquerois pas, MonseigneUl', de donner des preuves sincè['es
de ma parfaite obéissance.Je voudrois,Monseigneur, vous satisfaire
SUI' les réponses que vous me demandez: je vous les donne
avec autant cie célél'ité et d'exactitude qu'il m'est possible,
l' Dans ma paroisse, j'ai environ deux cent soixante et dix
pel'sonnes il la charité, dont environ deux cent soixante men­ (liants apl'ès cette première classe, la seconde est d'envi):'on .
, quatl'e cent qui approchent de la pauvreté et vivotent. Le reste de
ma paroisse est il son aise, sans être riche,
2' La cherté du blé, du bois et des fermes est une cause d'indi­
gence. Les l)['emières . delll'ées nécessaires' il la vie, enlèvent· les
deniers de ces malheureux, la cherté du blé et des fer'mes' em­
pèche le cliltÏ\'ateul' de prandre des jour'tzaliers et domestiquès
ci proportion de lcur ollumge. Les fer'miel's se secourent mutuel­
lement pOUl' avoit' plus il vendl'e et moins à donner. La quantité

dt mendiants qui viennent dans ma paroisse a donné ci plu:"
~ieurs de mes paroissiens la hardiesse Oll de mendier ou de
faire mendier leurs :enfants, La mortalité des dernières années
est une autre cause de pauvreté. Nous avons plusieurs veuves et
une quantité d'orphelins .

Le port de Bresl qui par lui-même esl avantâgeux aux jour-
naliers dans le tems d'inaclion '1IOUS esl ci charge. 011 s'y jelle
en foule dans le lems de.~ lravallx et on congédie 'surlolll el!
hiver. Ces congédiés veulent trouver de l'ou nage en campagne;
ils n'en trouvent pas, parceque on ne peut compter sur eux, et
par cette raison ils mendient. S'ils avoient de l'ouvrage, ils ne '
seroient point à charge: le travail manque, non la volonté.
3' Les vieillards seuls, les infirmes et les enfants hors d'état
de travailler mendient dans ma pal'oisse. Les gens valides ne
demandent presque point que quand l'ouvrage manque. Environ
.100 personnes y font cependant deux quêtes par an, la première
enlre Noël el le premier de l'an, qu'ils appellent Nouellal: c'est
pour souhaiter la bonne année, la deuxième, après la l'écolte,
dans ce tems il y a bien des sacs autour, mais point hors de la

paroIsse.
4' On ne peul empêcher la pauvreté de l'espèce de celle de '
mes paroissiens. Nous aurons toujours des paunes, mais pour
diminuer le nombre dans ma paroisse, quoyque on y travaille
bien, il y faudrait plus d'ouvrage. Le Pori de Brest soulageroit
beaucoup nos quartiel's si on donnoit de l'ouvrage aux pauvres
et si on te refusoit aux fermiers et aux aisés qui peuvent vivre
de leurs fermes , Les mendiants de Brest, de Lambézellec, de
Lande/"lleau el d'ailleur~, enlèvent une grande partie de la sub­
sistance due pl'éférablement à mes pau vres, don t le sort seroit
moins dur' si les étrangers ne nous accabloient : (juoy que cette
paroisse ne soit pas opulente, elle peut enlretenir ses pauvres
.~'ils étoient seuls.

5' Dans cette paroisse, nous avons huit cent \inea de Rente
pour les petites Ecoles et pour les pauvres. Cette fondation est
de M . Legat lin de mes prédécessurs. Il y a dam les chapelles,
hl/il Ecoles par jour: 4 pour les garçons 4 pOlll' les filles ce qui
coùle 28'1 1. par an. Nous avons aussy une sage-femme pour les
pal/lires el aulres payée ci 150 1. Les réparations des maisons
de la fondation coutent souvent beaucoup et diminuent la dislri­
blltion q/li se fail 10115 les ans ail mois de juil/cl. Celle dislrilJll­
tioll ,mônle ordinairemenl ci 320 1. M. le Recteul' est chal'gé par
le fondaleul' de 'l'églel' la distribution qui est faite pal' les délibé-

4'6t --
hInts', éhaqiili de' sOli (:rûài'~ief. Ai. )'e' Red'M'f, et N1M. t'ès' Corifes'­
selll's font l'és avarices èt l'Econ' orne (si ol'fdeniànde ie' dë&o(fI'Së)'
ell r;m i'ai' $oiJ, et ne (Ion lie' j'illlYais' l'iéif sàn's J'ag'réemelit de M. )Ie
n'ccfeui'. CeL EconoMe es( cl)'à!lgé fotis l'es an's, l'end' cOI'l)l)le' tl'ès'
exactement. C'est le second mat'guillier. .
6' je souhaite que cette admillistration plaise à \'otl'e Grall- '
(leUr; , '
Le GOllémon est peu d'e chose dans celte parofs'sé. On n'en
cOtipe' qüe' dans )a: !'i','ière de LarÎ(l'erneau ef lÙl peu di\Jl's' la rade
de Hf'est, je n'ay pas ent.endu padCl; d'ac' ciclents â'i'I'i'\'és à cette
. coupe, qUI eil Plusieurs encli'oils du diocèsc' est très d1ànge'I'eusl! .
. J'ai l'hoill'ieur d'tÜI'e aveé' û 'n très l)rofond respect, etè.
HOUSSET, Recleur de G :o'lpàvàs.
ci Guipavas ce 14 Décemb1'e 1774.
Nous ne possédoffS pas les rt~ponses des Recteurs de Saint­
Marc et de Lambézellec : 1\1. Delarue, recteul' de Saint,"
Sauveur n'aiant à Recoù'vi;anceqù'urie population de

charpeiltie'rs et de éalfats, de ,iètiVés et d'orphelins de
mal'ins morts au service, n'ù pas à se pl'éoccuper de la récolte
du g'ouëmon. Passons à Quilbignon,. et le recteur 1\'1.. Daniel
va nous donner d'intéressantes' inlol'mations sur cettE:
question. Sa lettre suffisamment explicite pour ceux qui

étaient q,uotidiennement au courant de ce qui se pratiquait,
dans sa paroisse, demanderait, poor nous,. qU3lques éclair·
cissements faciles à recueillir dans les registres des délibé-

rations du COl'pS politique de Saint-Pierre. Il est question
d'une sOI'te dia.bonnement de di'olls et de èontrôle, dont ia
Fabrique faisait l'avance. Celte pratique devait exister,
ailleurs; dans la région. '

QUILBIGNON. (Saint-Pierre, près de Brest).
Monseigneur,

Aussi tôt la lettre cirëulnil'e de Votee GI'andeUl;, eh .faveur
des pauvres, teçi.ie Je rne suis mis en devoir d'y faire h6n~

neur de mon mieux. J'ay dl'esS"é sur une colonne l'étal. des
plus pauvres sur un autre l'état des moins pauvres fixé le
n6n~·Jlll'e' de' ch'a:que C%mne'et ensuil e' le tolal (I"es paiwr.es.
J'ay ag:is de même il. l'égard des' plus el des moins aisez. de
mes parroissiens, J'uy ensuiLle fournis les· moyens qui mont
parûs res plus propres el les plus efficaces pour seeonder
les pieux désirs' de' Natte Au~usLe Monarque' et ceux de
Votre €lI:andeur en faveur des pa:u.vres du. Royaumc, Je
l11o'esLimel'Uy heureux si' j.'ay pû l'épandre aux idées de l'un
el, de· l'autre. J'ay fait rcndre pal' exprès mon mémoire ci Léon
dans la cminte de me trollvcr trop tard: .
Quant àux observations que' Votre Gmndeur me d'emande
dlllns sa lettre circulaire au sujet du Gllémon, qui se couppe
tous les ans le long de la grève qui donne SUI' ma paro.sse,.
je pense, sauf correction, qu'il seroit il propos de suivre
l'cncien lisage, en laissant ((li marguillier, la liberté en déposant
ail Gl'effe de la Marine, ulle copie de la délibération qui regarde
ln couppe du guémon, d'en payer le dépol, ce n'est qu'une
avance quc fait l'église pUI'ce que q'est l'usage dans ma
paroisse que le dimanche suivanl la récolte du gouémon
les gouétricineurs triplent leurs aumônes en faveur de
l'avance' faile pal' l'ég'lise, ce qui ne ,çeroil plus s'il en était

autrelllant, Il ~n est de même pour les ciet'ges que mon
église fOUl'nit Lous les ans il chaque habitant de ma par'obse,
Elle relire son déboUl'sê el. pOUl' profit, l)\'esque lous les
r.ierges dont elle a 'Jesoin I.oule l'année; de plus il seroit
difficile, même injuste dc répartir SI//' la capitation, I/IlC somme
de vingt solz parce que les gouémollel//'s ne sont pas lcs mêmes
tous les ans, ,le n'ay pus encol'e louché les milles francs
qu'il a plu li Sn Majeslé de m'accorder en déclomngemenl des
dixmes que j'ay perdu par les nouvelles fortiflcations failes
SUl' ma paroisse' et que j'avais dessin de l'encire il Léon, Il y a
c10nc des formalilés il observer et qui s'observent si lentement
que je ne sçny quuncl Louchel' cetle som me, Si Votre Grandeur­
nvoitla bonté cie s'intéresser pOUl' moy auprès de MgI',I'inlen­
c1ant de Brelaigne, j'amai tout lieu d'espérer un succès
prompt el heUl'eux, Je prens la liberté de vous en supplier,
vous obligeI'ez celuy de vos sujels qui esl de Vol.l'e GI'undeur,
avec la soumission la plus l'espectueuse,

Monseigneur
Le lrès humble el très obéissanl servileur,
DANIEL, Recleur de Quilbignon,
Quil bignon, le 17 décembre 1774,

DuPortzic à Bertheaume, de Bertheaume à Saint-Mathieu
fin-de-terre, nous sommes sur les paroisses:. de Plouzané,
avec sa corderie relevant du port de Brest, de Plougonvelin
avec son fort Bertheaume isolé sur un rocher au milieu de

la mer, où on ne parvenait que par un .pont de çordes:
funiculaire primitif dont les ondulations vibrant au-desous

de l'abîme donnaient la chair de poule au visiteur. Nous

Il'avons par les réponses à la circulaire de 1774.. des Rectéurs
de ces deux paroisses, mais nous avons celle de M. Le Morel,
Recteur de '~oc Mahé Pen-w/'-Bed, chétive tl'êve de Plougon­
velin végétant à l'ombl'e de la célèbre abbaye fondée pal'
Saint Tanguy. Cambry visitait cette pointe de terre tour­
mentée toujours couverte d'écume ou d'une vapeur humide
qui se pOl'te jusqu'au couvent. C'était vingt ans après (1) et son
cœur dut se répandre en cette grandiloquante interjection:
\1 Là s. ur ce rocher sauvage, quand le soleil se plonge à

cc l'Occident: lorsque la mer s'élève, gronde, annonce une
i( tempête: philosophes profonds, âmes !ortes, méla-ncol-iques
« poète.~ exa.ltés, venez médite'/' en silence! » .
Le Recteur fait un tahleau bien sincère de la situation et
une exposition allf;si exacte que · possible de l'état de ses
pal'oissiens, dont l'ambition étaient de faire . admettre leurs
enfants au Port de Bl'est comme calfats. L'abbaye avait eu
bien des vicissitudes. et était tombée à 3.500 livres de revenu:

on voit que désormais, vers 1774,. hélas! elle était loin 'des
commencements où son influence fit tant pour la civilisation .

3 SAINT-MATHIEU. Fin de terre .
. Les habitants de la paroisse de Notl'e-Dame-de-Gràce de
Saint-Mathieu (t'in de Teree)sonl pauvres sans ètl'e mendiants
quelque nombre d'enfanls qu'ils ayenL. Chaque famille vit

(1) P. p. 201-20:1 du VOUCI(Je dans le l'illistèl'c. Cil 1ï91, Editioll de Pl'émin·
ville .

du pell de terre qu'elle a à ferme. Les deux tiers du terrain
de la paroisse sont ensemencés en bled pour la subsistance
des hommes. L'auLl'e tiers ' est divisé en 'paturages, choux,
panais I:lt autres nourritures , pOUl' les bestiaux, ei souvellt
Oll est obligé de les, laisser vaguer sur la , côte que(que siérile
qu'elle soit, afin de pouvoir les rafraîchir et les conserver; d'oû
il arrive que ious les ans il ell iombe plusieurs dalls la gre/Je
qui périsseni.
La fougère et les môles sont, le chauffage ordinaire des
habitants: ln ])l'oximité de ln mer ne soufI'I'e auqun al'bre de
quelque Espèce qu'il soit eL lesdits habitants Il'oni pas les
facultés de ,çe procurer du bois d'ailleurs, '
La ditte paroisse n'a 'dans toule sa longueur et lal'geur
qu'envi l'On un demi quart de lieu, et dans tout ce Lerrain,
on ne compte en tout que vingt-cinq ménages qui forment
le nombre d'environ ceni communianis, '
Auqun des hnbitants n'est oisif; tous sont laboureurs ou
ils I.ruvaillenlles terres qu'ils tiennent en ferme, ou ils vont
, en journée, C'est de ces journées pour ln plus pnrl qu'ils
acheltent du grain pOUl' pouvoir se suffire el s'entretenil' la
plus grande partie de l'année,

Les pères 'et mères à mesure que leurs enfant.s sont en
àge de travailler les envoyent en condition, el autant qu'ils
peuvent, si ce sont des garçons, ils tachent de les placer dans
le port de Brest, pour y ètl'e mousses, ou y npprendi'e le
métier de charpentier ou de. calafas.
C'est ainsi que ces pauvres habitants évitent le triste éta.t
de mendier et de se multipliel' da.ns une paroisse incapable
de les nounir el de les contenir,
, Le seul secours qu'ils ayent dans le païs réside dans
l'Abbnye ' de Sa.int-Mathieu, Les Heligieux lems donnent
aut1l.nt qu'ils peuvent cie I.mvâil. Les venclredys cie chnque
semaine de l'année, ils clisl.l'ibuenl aux pauvl'es au
moins cent livresde pain, pal'liculièremen't depuis la
Toussaint. jusqu'uu commencement. de ln récoll.e, mais
celle distribution Il'est presqlu; profitable que pOllr le,ç parois- '
ses circollvoisilles, vù que les habitants de Saint-Mathieu Ile
s'y présellteni qu'en trù peu de nombre, éiant occuppés ci leur,~ ,
ouvrages, '
Le goiiemon l'aiL l'engrais du païs'. On n'a pas de connais­
sance que l'habitant de Silint-i\fathieu ait eu le moindl'e dif­
férent. à ce sujet. Il est seulement il rell1nrquel' qu'il coûte
beaucoup il l'amasser, en ce que la côte est toule hérissée

(\'e' r0cher-s et des· plus' esca:rpés daoS' l'es moindres end1 1'0ils.
elre peuli [l'voir au' Flerit moins;SO pieds' tle hauteur.
L'entretien de leur église est souvent une charge au delil' de
reurs forces. La position en est terrible au-deliI de ce qu'on peut

exprtmer' :

r\ Saint-Mathieu, le dix-septième jour d'e Décembre 1774 .

LE MOnEL, Recteur ùe Saint-Mathieu .

Plouarzel fait défaut à l'enquête; cette paroisse· fut signalée
au commencement du siècle dernier par son agl'iculture et
'son bon emploi des engrais de mer, ses entreprises de
prairies 'artificielles et ses essais couronnés de succès de
cultUl'e maraîchère. Nous avons une déclaration de M. llliou,

Recteur de Lampaul-Plouarzel, de Décembre 1774, en réponse
au. Questionnaire de l'Evêque.
On remarquera qu'il donne comme une des causes
principales de la .misère, dans sa paroisse, la diminution du
débit des carl'ièrp.s suivant naturellement la diminution des
travaux entrepris pal' le Hoi à Brest depuis quelques années.
Le bagne avait été construit avec les blocs de granit prove­
nant. des carrières de la côte de Plouarzel, ainsi que' les
principaux édifices du Port de Brest. Cette baisse peut.,
vl'aisemblablement, s'expliquer en suivant les dates des
grands travaux entrepris dans notre l~ort maritime, entre
1760 et 1770 .
4. LAMPAUL·PLOUARZEL
1· La paroisse de Lampaul a 360 habitan,ls communiants,
dont il v ' a environ 50 pauvres ou mendiants, ou qui ont

besoin de la charité pour subsist.er.
2· Deux choses occasionnent la mendicité dans cette
paroisse, sans pa1~ler de plusieurs autres causes qui lui sont
communes avec les autres paroisses:
i· la perte des -matelots qui onl laissé des veuves et des
enfants mineurs sans ressources i

2' La discontilluation, ou ,du : moiIls, ,Ulle .grallde ,dimimtlio)l
du débit des pier.res de taille pour le Roi ri Brest, qui faisoit le
meilleur commerce de la paroisse, il y a quelques années,
3' Les mendianls, si l'on excepte quelques vieillards '~l
in- firmes, sont tous des mineurs qui ,ne tl'ouvent point
d'occasion d'embarquer, ni de sc placer, el ne sont ni en
âge, ni en élat cie travailler, '
4' Un moyen qui me paroit assez surfisanl pOUl' que les
pauvres de la paroisse ne 'soufl'rissenl pas SeI'oil d'empècher
que ·les étrangers ne ~inssent .quèler, ni mendiel' dans

la paroisse, mais de faire faire une quèle Ulle fois ou cleux
par nn, dans la paroisst~, pO UL' les pauvres el d'établit' un
économe pour fai-re la dislri·bution il chaque pauvre selon
ses besoins el refuser ceux qu'on sçaul'oil ètl'e en :état de
tt'a vnillel' et de nourir leur famille sans aumùn e,

, 5° li 'n'y a point dans la paroisse aucun des avantages
énoncés dans la 5

demande,
, 6° Je ne connois pas c1'autres moyens de soulage!' les.pwu­
vres que Ill. charité des pal'Liculicrs vu qu'il n'y a aucune
èspèce 'd'éLablissemenl ni fond s pour le fail'C, .
:GoëmOn. - La defrense qu'on vien t de faire nux Armori­
quaifls de couper les goëmons hors les lrois pl'enÙel 's mois cie.
l'année et d'en vendre aux autres ,paroisses,nous est très-pré­ judicia ble,cal' ces mois sont les moins ,pl'Opl'eS pOUl' séchel' le
goëmon, elles pauvreS gens après l'avoir cOl/pé ct séché, 'seront
obligé.';,de le donner presque .pollr riell aux habihmts ne ICllr
élanlpas permis de le transporler /tors la paroisse,

Je ,certifie le tout sincèl'e et vérita.ble selon ma [JI'QP1'C
connoissance, ce 13 décembre 1774.
A., ILLIOU, recleur de Lampaul-Plouarzel.

'A Lanildut que le .Dictionoai.'e d:o.gée appelle ' U une 'pe­
tite 'ville n , le :Recteul', ,M, J, ,Hannou :parle de la .gr.onde
charité de ·ses ·paroissiens,. de Jeul' commisél'ation .pour ,les
pauv.l'es non mendiants ,et delelll'slihéralitt:is en vieilles,\nu'­
d'es;lait, soupe"restes d'es.repas, et 'Se 1 OId es saisons, ce:qui est
une inclication des ;Jroduits do la culLul'e ,locale, ' de t.panais,
de 1tèl

es, de 'lIois ; et ,ault'es 'légumes ,; ,si .bien .que 1:on .ne

compte que huit professionnels de la 'mendicité, Pour l'ar­
ticle du goëmon, le Recteur écrit: « CeUe paroisse ne

, donne pas sur la grande mer; ainsi je n'ai aucune observation
à faire au sujet. du goëmon, »Cependant cet engrais acheté
dans le voisinage y était abondamment et intelligemment
employé, à ce que donne à croire l'annotateur d'Ogée.
A Porspoder, le Recteur dont nous ne savons le nom, son
rapport. n'est pas signé, parle très au long de la natUl'e de
sa population, des causes de la misère ou de la' gêne et il

insiste SU?' la stérUité du commerce et les dl'oits à. paye,. SUl'
les hm'ques,

A Roscoff, sous la plume du Recteur, à cette même époque,
nous trouvons cette dernière réclamation relatée très-forte-

ment . .
Une autre cause, de gêne, ce sont les c01"vées de g'l'ands
chemins: cela a sévi plus durement, intolérablementdès
l'ouvel'ture de la route d'Argenton à Saint-Renan,
Une autre cause encore, c'est le plus grand nombre qn'ail-

leurs à, de veuves et d'orphelins de marins,
« Il faut avouer, avec le Recteur, que la fainéantise et

l'inconduite font plusieur.s mendiants à Porspoder, comme
a, illcu7'S et pal' suite les' crimes s'en suivent et se perpétuent
pm' l'impunité et parce que 'on ne fait aucune 1'eche1'Che,
Mais le' remède ~ Allez donc le demandel' à ce Pasteur
atrabilaire, pessimiste ... , "On pourrait, dit-il, introduire
l'usage des quêtes, mais cet usage int?'odui'l'ait peut-être
aussi, des mur11uwes, des cont, estations, de lct pm'tialité,
pettt-êtl'e une autre espèce de fainéantise en épargnant la
peine même de chercher ses besoins li. Et ceci est le mot de
la fin, non pas le cri, mais je gémissement suprême: (( Je
I( cmins {ort q1te la, mendicité à Porspoder ne soit un mal
,/ 'nécessaire ct wns ?'cmède ! )) ,
Pour ce ,qui concerne le goëmon ce ReCteur aux idées

noires, ne s'en préoccupe pas et ne fournit aucun ,renseigne­
ment.
Et cependant, Ogée a soin de nous dire qu'à Porspoder
« le territoire est exactement cultivé et produit abondam­
ment du grain et du foin ». Et le continuateur d'Ogée de
nous faire savoir que l'agriculture y prospère grâce à l'abon­
dance des engrais de mer, que la culture et l'usage de 1:1
pomme de terre ont tellement pris qu'on peut dire que ce
tubercule sert à nourrir les deux tiers des habitants. r r Il
Ir en résulte que PorSpOl'de1' exporte plus de la moitie. (le
rr .ses récoltes en t'roment et aut1'es cé1'éales, ))

Vers Porspoder commence, d'après les habitants, et indi­
quée par le rocher du FOU1', la mer (le la Manche. Là se
dresse en face du port d'Argenton, l'Ile d'Ioc'h, haute de 25
mètres, rattachée à la marée basse à la terre ferme et formant
alors la flèche de séparation entre l'Océan et la Manche. A
marée haute, il y ~ 500 mètres entre les deux pointes extrêmes.

Le port d'Argenton; bassin naturel au milieu de rochers d'un
aspect pittoresque, comme Portsal, L'Abenvrach, Pontnsval,

appartient à la paroisse de Landunvez, pays dénudé où on
,ne se chauffe qu'avec la bouse de vache, des mottes de lande
. et du varech: pays où les pilotes sont expérimentés et seuls

peuvent guider dans ces passes difficiles . .

. C'est là que commencerait le Promontorium Gobroum, de
Ptolémée, embrassant toute la pointe Ouest de notre pays,
c'est-à-dire la côte immense comprise entre la ' pointe de
Landunvez et la pointe de Penmarc'h. (1) .
M. Brl;luellec, Recteur de cette paroisse, dans sa lettl'e à
l'Evêque de' Léon, du 2 J~nvier 1775, nous fournit un docu-
ment de grande valeur, par la précision des détails etl'indica- .

(1) Cf. Fréminyille. ,

,tio,n:, ,chez lui. d'uu:gr.and '$ens ,pratiq: ue,. , Lll ,clé~lar.atiol). .du
30 octubre 1772, est, à son avis, un règlement fune::.­
te. ,li ,signale uu .abus criant pour détourner de leur
esprit les dispositions de .l'·ordonnance de 1681 : ,un étran­
ger, louant un lopin de terre à 6 livl~es l'an , deve,nant pur là
:mème r,ivel'ain à Landunvez ,y ~'enalü, pour la ,coupe ,a.vec.force
,cheyau'x ,et·domesLiques, et commetLunt l'inj.ustice 0.I)Vel'S le,;
habitants , ,etc . .on remarquera que le digne Recteur dOlllld
'l'élève des (chevaux comme la ressource d';) sa paroisse. Nous
nous r.appelons avoil' ,lu ,dans les fl'agmenls de Mémoires de

Quinipily donnée.s ,dans ·les ', pl'ewücs d.e l'hislOi' l'c de.nl'ela.gne,
que vers 1592, il s'absenta pour aller dans le Bas-Léon fa il'c
la l'emonte des bidets, pour le compte de la Ligue brE:lonne.
On lira, peut-être avec surprise, la P"oposition que fuit
· M. Bl'anellec, au sujet de la Collégiale de N,-D . de Kersaint:
mais, les temps avaient changé, et les circonstances ne lui
donnaient pas tort et démenti.

;) LANDUNVEZ
;'IONS E IG N E UR, '
Lorsque Jeus l'honneur cie répondr:e h volre cil'culnire RU
.sujet des pauvres" clitl'él'enles occupn:lions; et ent;r:aull'es
celle de ma Statioll, 0) me mirent clans l'impossibilité de vous
pnsser mes remnrques sur le goèmon, malS les voici:
La déclaration du 30 oclobre 'l772 qui en fixe 'la couppe au
mois de janviel', fév.rier ou mars, rend ce grand don de ,la
Providence presÇju'.inutile il nos ,A/'11loriq/lains, et en , voici
les raison s : 1° I)aI'ceque on ne peut en ce temps sécher le
goèmoll qui se percl en cieux ou t.rois jours si on ne le sèche.
2° parceque c'est le temps ou les Armol'iquains ,disposent.
leurs lerres il ètl'e ensemencées. Vous ·savez que ce ,n'est
qu'en f.évriel' et mars qu'on ensemence les , terres cie Ill.
cote. Ils ne peuvent clonc ètre alors il. la g l'ève. 3' parceque
le mois cie mars qui est le seul où l'on puissc séch e!' es t.
aussi le L ems où les jument.s poulinent. : il n'y a cependanl

(1) HX~l'cice3 spirituels de mission ou d'adoration.

- 113

H ft'I',-:- ,
dcins toutes lesA'i'lllol'iques"pI'esqiie qlle' des jllments. Il faüdral t"

donc 'atteler des juments qui ont nouvellement. pouliné"ou
SUI' le point ,cie le faire · au risque de pel'clre et les mères eL
les fruits pal' uri. charroi aussi dimcile que pl'écipil.é,
C'esULlI'It vers des gToupes cie roc:- lCrs que l'on lire le goèmon
de notl'e cùte el on Vit 'presq ue le galop ou pOUl' gagner sU!'
lit !TI( lI'ée ou pOUl' augmenter' sn récolle, CeLLe rll.ison est cie
Ill. dCJ'nière conséquence pOU!' les païsnns de ln. cMe qlli .
n'ont lIucune sortc de cOlllmerce que celui· des chevaux et des
grains. ~10nseign(ml', un autre inconvénient c'est, que pen­
dant ces trois mois la sn.ison est si dUl'e que les plus robus­
tes ne peuvent qu'ltvec peine en SUPPOl'ter Ill. rigueur et pll.r
conséquehtles médiocres ne ln supPol'lel'll.ient qu'en s'ex­
posant à des inconvénients aussi l.ristes qu'ils seroient, com­
muns par Ill. nécessité qu'il y Il.uroit pour euxde les encou­
l'il' ou cie manquer do goèmon et en corisé~luencè' de plùn'"
même, parc!-que le goémon seul en donne aux :3/ 4 cles A 1'111 0-

1'1 q II alllS,
Il Y li encore dnns noll'e pll.l'oisse et peuL-être ailleurs un
abus très considérable au sujet du goèmon : '
Pillsiell rs particuliers des paroisses voisincs manœuvrent q u el-

que pièce de terre dans ln.- nùtr'e, et salis celle rai,i;o"n viennent
a la 'Couppc e1 emmènent - le plus de pers6iiTic,ç 'qu'il's pelliJent pO/II' '
les aider. Pal' la' il arrive qu'ull Elranger (Illi /ùi q'ue 6 L, 12 L:
Oll 24 L. de terme en Landunvcz, aura allia/li Oll pills qll'Iln habi­
lant une ferme de 300 L. ail 400 L.

Il est clair qu'il '{ a en cela une inju"sti'ce parce que les
t.erTes de ln cùte sont 'beauc'oup plus chères 'il c'alise e1u'cltai\.'
J,ll'ohibitif que les cullivateurs y ont. SUl'IIl. couppe de goëmon
et on peut mèrite dire qu'ils paient mèine re goëmon.
L'ordo1lnance qui réserve celle COuppc /II/X paroisses marili­
mcs scra lout li {ail élI/déc ml moyen que cÎl(iqiie parliclliier dc~
paroisses voisines ait l'adresse de sc fairc fermier d'UllC piece
quclconque de terre dail,~ ' une parbisse de la côle; a"/'û;i B, 4 Oll 5'
parois'ses pOl/l'l'ont venir em'porler le goëmon au détl'iment d'LlllC -
autre ·qlli paie lc droit de l'avoir sel/le. Monseigneur', permettez
moi 'de revenir sur l'article des Pau·vres. JI y a un mo~'ûri
d'empêcher Iii mendicilé dans une paroisse. Cc nc serail pas
la quête,' elle ne rél/ssiroit jamais. Un second vingtième qu'on
pOUl'rait. proposer il Votl'e Grandeur, auroit. toules les diffi­
cultés que voussavezl11iùux quenous.Une seconclecapitnt.ion

finiroit d'écraser un peuple qui chez'nous ésL déjil beauc'oup
Laxé sans èlre très aisé; mais .llne réunion de plI/sieurs pelils
IlULLI';TlN ARCflt;or" ou FIl\'ISTt;nr. TOm: XXXIII (Mémoires) 8

bénéfices abandollnés commencerait ~un fond, la suppression
d'uneespèce de collégiale au moins inutile à Landllnvez,y feroil
lin établissement suffisant pOIll' nos pauvres. Votre agrément et .
l'authorité sOlweraine,iln'en faudrait pas d'avantage. Il ne s'agi­
roiL plus alors que d'une prudente administration, mais elle
n'est pas si difficile li trouver qu'un fond suffisant. Un hôpital.
attelier bien administré Qllroil tout le bon effet qU'ail désire .

Monseigneul', je prie Votre Grandeur de me faire la grliee
d'agréer les vœux de bonne année que je fais pOUl' vous el,
le très-soumis respect avec lequel j'ai l'honneur d'être de
Votre Grandeur.
Monseigneur,
le Lrès humble et très obéissant serviteur,

BRANELLEC, Recteur de Landunvez.
Landunvez, le 2 Janvier 1775 .

Plus au Nord, parmi les innombrables rochm's·de POl't-
saI, nous trouvons l'Ile Verte et t'Ile Ca. 1'n ; à l'entl'ée de
l'estuaire de l'Aber-Benoit, d'autres rochers parsèment los
abords de la Côte. Si nous n'avons pas les réponses à la
circulaire de 1774, des recteurs de Lampaul-Ploudalmézea.u
et de Saint-Pabu, nous possédons en revanche une déclara­
tion claire et ferme du recteur de Ploudalmézeau.

PLOUDALMÉZEAU

Monseigneur,
L'exécution de la déclaraUon du Hoy du 2 octobre 1772
fera un grand torl. à nos Armoriques.La coupe du goueslllon
noir y est fixé aux mois de .Janvier, Février ou Marf;.
Pendant les deux premiers mois, la saison ne permet pn.s
de le sécher, et pendant le mois de Mars, c'est le fort de leurs
ouvrages et mêm e le tems n'est pas encore bien const.ant.
Avant celte déclaration, on coupoit le gouesmon il la fin
d'Avril, parce qu'il n'est, bon qu'autant qu'on peut bien le
sécher, et lors il pouvoient le vendre, ce qu'ils ne pourront

pius, et cependanl, ces pauvres gens n'ont point d'autres
ressou['(}es, et cI'ailleul's ils ont plus de goucsmons qu'il ne
leur en faut, ,ieLt.é SUl' le rivage pal' les floLs cie la mer.
J'ai J'honneur uvec un profond respect et une profonde
vénération d'être
Monseigneur,
Vot.re très humble et très obéissant. serviteUl',
G. l 'LOCH, recteur de Ploudltl mézea.ll.

Le 16' décembre 1774.

M, Léon, rectem' de Tréglonou, qui a pOUl' tout notable
dans sa paroisse les commis au tabac, et pOUl' reSSOlll'ce la
bienfaisance de la famille de Kel'gorlay, écrit II la date dll
16 décembre,

TREGLONOU

Il Y a dans celLe paroisse soixante et sis ménages dont
24 ont. des terres il cUlLiver, '17 ont une vache; les Commis
au tabac ont 4 ménages; les aut.res maisons sont 21 qui font
en tout, cy ...... 66 familles.
Les enfants de ces 21 maisons sont presque tous men­
diants ; leUl's pères et mères pendn.nt qu'ils sont vn.lides se
procurent. le nécessaire soit il. la journée, soit il la pèche;
en termes cie maladie ou cie quelque inlirmil.é ils soufl'ri:.:nl
beaucoup de misères.
Il n'y a aucun él.ablissement pour ces pauvres dans la
paroisse; M. le Comte de Gllergorlay me fait remeui'e tous les
ans une somme de trente livres: c'est le sepl secours que les
Seigneurs el propriétaires de bien fonds dans cett.e paroisse
leur pt'ocurenl, et il ne dépend pas de moy de les engager ri
suivre un si bon exemple . .Te saisil'il.Y avec plaisir les moyens
qu'on m'en donnet'a. ,
Au sujet du Gouesmoll les meilleurs ménages souhaitent
, qu'il soit permis de les cueillir dans les I.ems convenables,
sans que les rivel'a.ins puissenL s'y opposer et, qu'il soit,
,libre dû les venclre, parce qu'il y a. des terres qui ne don­
nent aucune espèce cie bleds si ceLLe sorte cl'engrais manque.
POUl' vél'it1cation, le '16" décembre 1774.
,1. Ll~ON. 'recteur de Tl'églonou.

Nous n'avons pas la réponse de Landéda à .\'EvêquE de
Léon, mais bien celle de M, Pervez, Recteur de BI'ouenllou,
petite paroisse alors de 400 habitants, aujoUl'd'hlÎi unie à

Laudéda.
On remHrq~lera., sans dO~lte, le style simple et naïf de celle

déposition, où l'on trouve le cœur d'un "péf'!,! bien .~évoué

pour ses enfants, l'afliI'mation pleine de conviction où il dit
toute son estime pour eux., ,

8 .. BROUENNOU (Landéèa)
1'Il n'y a dans ma paroisse qu'une personne qui mendie
son pain de porte en porte qui esl privée cie ses pèl'ü el,
mère, Elle seroit à la vérité ell étal . de gagner sail pain, méme
des g(/ges si Dieu.ne l'avait pas affligée, mais elle tombe du haut
mal et même Jort souvent, ce qui fail qu'elle ne trouve pas faci­
lement à 'servir,
2' Il ni a dans ma paroisse III foncl ni aumùnes fixes pour
les pauvres ; il se présente Lous les jours quantité cie
pauvres des paroisses voisines el même des estrangers.
3' Il Y a trois familles qui ont du bien, conséquament '~D-
étaL cie f lice des aumônes, '.
4' Il Y a huit familles qui sont gens aisés, aussi en étaL de
faire l'aumùne,
5' II ya vingt familles qui vivenl il la vérité sans esl.re
dans la pauvreté mais elles ne sonl. pas en étal de faire beau­
coup cI'aumônes : [a. raison est qu'il sont chargés d'enfants, e·n­
t1"autre quatre familles qui ont deux d'elles chaC[u'une huit
enfants, e~ ' les cieux autrès. chaqu'une dix enfants lO:lS
vi vauts dont les mères SOllt propres sœurs: chose assez remar­
quable, Beaucoup de ces familles sonL obligés d'acheteI' du
bled penclanLles mois cie Juin et cie Juillet. Il ya il. la vérité,
dix familles qui ue cherchent pas leUI' pain de porte en
porte, ni hors de la paroisse" quI') je luet au nombre des
pauvres hOlltel/x, soufrran t sou ven t misère chez eux pl utùt
que cI'aller menclïer leur pain, qui n'onL que leurs journées
Il vivre, encore ne trouvent-ils pas tous les joms 11 gagne:',
La. raison cie ceLLe plluvl'elé est que ces fllmilles n'ont preEi­ que pas 4e l~rre ii !niùiœuyrer (lI le peu de grains qu'ils

retirenl n'esl pas suffisant pour les nourrir eux el leurs
enfanls dont beaucoup ne s6'n'l ni en élat de chercher leur
pain ni cie tr'availle!', de plus ces pauvres gens se trouVent
lous les ans, dans la dure nécessité, la récolle faiLe de vendre

aux approches de la SainL-Michel leurs Ineilleurs grains
pOUl' payér leU!' pe'Lite fel'me et presque le l'este de J'année ils
sonl obI igés d'achéler le loul el n'ont rien 'à vendre si ce n'est
/ln peu de choux et le peu cie goësmons qu'ils Lirent (le la
grève: encore esl-il pillé tous les ans par les riverins voi­
sins. Je Ile vois pas d~ moyen clair closler ces familles de
la manclicilé, où elles se lrouvent, car je ne peu± pas leur
attribller la fainéantise, (/li cOlllraire, Je les vois tous tl'Uvailler
nuil el jour, mais ma paroisse esl si bornée qu'on ne peul pas

l'élargir, el il ri'~r a d'ri.i.llrè comillerce dans ma paroisse que
celui cles choux el les goesmons, Voilà, MonseigneUI',
le délail cie m Il petite par'oisse: Nous sodl/nes obligés d'acheler
/lolre bois d'ailleurs pour nous chauffer.

L 8S observa lions que peuvent faire mes paroissiens rela­
t.ivement aux goësmons de leUI's cùLes, sonl que la coupe
n'en' peul êlre' faiLe ni pmLiè luée par une déclaration clu Hoy
il eux not.ifiée 10 2;-; Mai 1774, que penetant 30 jours des Illois
de jan viel', ou cie février ou cie mars chaque année sous
peine de 300 francs d'amende, ce qui leur est ll'ès-préjU­
(J'iciable, cUl' ces mois ne sont' pas pl'opres pour sécher' ,le
goësmon, el même a eu defl'eridu cie le vendre ni trans­
porter hors cie la paroisse, ce qui est cl la vérité 1lI1 bien pOlir
les riches et un mal pour les pauvres. Mes pLa'oissiens désire­
l'oienLque' 10.: coupe leuI' fuI. libre, conime aJlcicllnenlcnl
seavoir depuis la Sainf-Màrc jl/sqù'à la Sainl-Goulven:

Les prétentions' et obvel'vaLioris cie mn. paroisse sont les
mêmes 'que celles 'de la: l:laroisse cie Landéda puisqu'il est
vl'iti qu'elle conll'iblle avec elle pour les Lailles' des fouag'es
el,"qu'elle se ll'ouve' laxée pOUl' le lier CJuoiqu'~lle' ne s'pit
pas le tier cie la paroisse cie Landéda /li Cil moùde'1l1cnler'rc.
C'est ce ql/i fail qlie /ùifs'j)(doissicilS soilt bea'l/collp: /jills: vexés
dans ces tailles que les paroissiells de Laildéda,' il quoi ' nous
demandons soulagement elTéglemenla:tion si la chose est
possible.

Je vous pt'ie, Monseigneur, cie vouloir bien agréèi: les
vœux que je faiS au 1 ciel' pOUL' la co'nservaLion cie VoLi'e
Gl'itncleur, eLc.

J. PEHVRZ, RecleU!' de BHOUENNOU .

Nous regrettons, à juste titre, de n'avoil' en mains les
informations, sans doute importantes', fournies à l'Évêque
au sujet des antiques pal'oisses de Lannilis et de Plouglwr­
neau, riveraines laborieuses de l'Aber-Benoît, de l'Abel'­
V l'ach et du Corréjoll.
Du Corréjou à l'anse de Kel'Bic, nous sommes SUI' l:es
lignes d'un littoral aussi lel,tile en discussions héroïques,
en batte' ries classiques, en procès interminables, qu'en gros
temps et mauvais venLs. Les administrateurs, les juges, les
agents vigilants de la douane et de la maréchaussée, fur(Hlt
bien souvent mis sUl'les dents par les disputes, maintes f,)is
meurtrières de Plounéour-Trez, Goulven, Tréflez,Plounévl~z­
Lochrist, Cléder, au sujet des délimitations de territoires et
de questions de propriété touchant cette question vitale de
la récolte du goëmon.
Le 10 janvier 1775, le l'ecteur de Guissény fait la déclara­
tion qui suit, insist.ant surtout SUI' la nécessité de tolérer' la
vente de cette récolte aux /01'ains.
9 GUISSÊNY

l' Le nombre .des mendiants par tête domiciliés dans la
paroisse de Guissény el Trêve, l.ant vieillards, infirmes
qu'enfanLs esL.d'er.vil'on cent, cy. ' .. . . .. ............. 100
2' Celuy des ménages aisés esL d'environ cinq cents. 500
3° Les causes principales de la mandicité sonl la chel'lé
des. bleds, le dell'auL d'ouvi'age, surtout en hyver, La vieil-
lesse el L'enfance .
. 4° Nul hôpital, nul fond, nul établissement pour les pau-
vres dans la pal'ois~e. .
Les moyens, il ce que je pense, d'obvier il la mendici té :
l' D'empêcher les mendiants de comir de paroisse en

parOIsse;
2' D'ordonner une quête tous les ans dans la p8.l'oisse et
t.l'ève ;
3° De nomme !' un économe ou deux d'une probité connue
pour en faire· la disLribution à chacun selon ses Bez0ins .

Pour ce qui regarde J'art.icle du Gouëmon, le Bien public,
demande qui soit permis aux ha.bi ta.nt.s de la cote d'en couper,
(J'en sécher eL d'en vendre parce qu'ils n'onl. pas d'aul.re
ressource pour se procurer leur provision de bois et. payel'
leuI' petite ferme que le produit de ce gouëmon. Les personnes
qui habitcnt les terrcs souffril'onl aussi une diminution
considérable dans la production de la terre, si elles IIC peuvent
s'cn procurer comme cg devant des habitants lesdits côte

 

, ne
pOllvant l'aller ramaS$er eux-mêmes. .
Guissény, le 10 Janvier 1775 ..
FOLY, recleur de Guissény .

La déclaration de M. Jacolot, Recteur de Plonéour-Trez,
(pontusval), ne manque pas de saveul' et de trait. Anêtez­
vous à l'observation qu'il fait des inconvénients qu'il y a à
placer de jeunes enfants. par bon cœur et commisération, en
présence des exigences déraisonnables des parents: «à
peine pwvent-ils ?'end1'e quelque service que leu./' pèTe et leu?'
mè?'e s'imaginent qu'ils mé?'itent des gages. )) Et sans doute
ils crient au vol et à l'exploitation! On voit encore,q~e le brave
recteur n'hésite pas à prendre fortement la défense du
pauvre et à l'evendiquer pour justes les réclamations des
humbles et des petits ...

PLOUNÉOUR-TREZ

(SUI' papier ordinaire avec lellre d'envoi ci l'Evêque du 11
décembre 177ft..
Signé JACOLOT, recteur de Plonéoul'-Trez.)
-\' Le nombl'e des mendiants de cetle pal'oisse consisle
èn une vingtaine de familles plus ' ou moins nombreuses,
qui forllle enviI'on une 50

des pal'oissiens qui passent
2.000 àmes. .

2' Ln. sOUl'ce de la mendicité ici esl. la cherté des tClTes
causée pur le grand nombre d'habi~ants qui n'ont pas assez
de Lenes il cultiver, ce qui est cause que les pauvl'es ne

trouvent point de journées, et que leur salaire est si modique
m@n~.p.~tIt suffir~. à,,\,.entreliElll de; l.euf fam(lle. -\ l ' " "
P' Cy }1e sont ,qu, e des v)eiP. ).rçls "et ,des inlirmes et des
en(an!, hors ~·étllt de travailler.qu.i mencti,ent. ,.,!" : ' .
, 4' On supprim~r9it, en .partie ,la. J11,endiçil,é, si on pouvoit
engag'er .les. fermiers aisés à" prendre il leur service les
, jeuT]!3s enfans des pau Vl:~,S, ,el ceux-Q~;illaiss~r leurs (lnfan:; ,
il d~.~ person1}es el] élal: de les é1eyel' ,Îusqt,t'à c,e qu'Ils soiE,nl
!3n, élat cle,.gaigner:.Ie\ll' vi,e et. desgages.,/e..l'ay essayé, mais
personne ne velll des enfqnls bie,njeLllu;s, CÇlr à peine Ne/we!ll­
ils rendre qllelqlle service qlle lellr pere el merc s'imaginent

qll'ils méritenl des gages, ' .- , .
5° Noq~ ,:I!'Q..v,QJ1s. poin.l d'hopiLal ny autre fond pour les
pauvres que la Charilé des habilànts, qlli, grâce ci Dieu, n'est
pas si reli'oidie qll'Olt le croiroit ci la vie dllre qll'ils mene/lt

ellX-lllcmes. .
Il Y a une autre classe de pauvres qui ne mendient pRS,
qUI lireÏit leur subsistance du travail pénible de la'grève,
Ils se plaignen t, et jc les crois lésés dans le , partage qll'Oll. lait
en(re les habitants des gOllesJ!lons «coFper, ILes ,plu~ rich '3s
10nl, le~ mie~;\ ,pal'Lag~~q)1).~'!:)e qu'ils ont, dit.-o. n,: plus de
terres a fumer, ,J~en conviens; maiS les autres qUI ont pE'U
ou point de terres il cultiver auront donc , les hras croisés,
ou ne. pourront travailler que pour les riches, ,Ce n~e:5t

gp!nt la ~e~l~ io.ius~i9Y ,qu'on leqrfait : al) a,obl,enu un arr:et
de la Cout: qUi d~f).'encl de vendr~, le? gouëmons li. l'étranger
a\'aill que les pai'oissiEms soit pourvus de la quantité qu'ils

désirent, ce qui oblige les pauvres de donner il trop bon
marché leurs peines en oUanl il. l 'él~'anger la liberté cPen
achetter à lems convenable, Cet arret n'a point été signifié
il cetle paroisse comme il. nos voisins, mais il seroil à sou­
hailer pour les pauvl"f;!s qu'il ne. soi,L pa,s mis à exécution,
Ce ljue dessus est sans doute susceptible ou pluLot a besoin
d'un ,plj.ls grand jour, nous comp,tons, ,Mo.flseigneur, su~' vps

lumières et volre bienfaisance ordinaire, . ~ " .

La lettre de H. SOl!lré~ Recteur de Goulven, est un réqui­
sitoire 'aussi curieux que vii'ulent touchallt le déraut d'équ'i'té
dê}lS la l:épat'titiun ,Ol! la pel'ception de l'impul Jalls, sa
par,oiss(l. ( POUl' ce qui est deJa ,gl'êv,~ D, il 'reconnaît: que

depuis deux ans, tout a été tmnquille dans ce qUG-rlier, et
'il~'e dit' ayec ' grande sat'isfaction;'cai' ce~qüe 'les' Magistrats
apliélMe'iit: avéël"fndtilgenée', li'atte'1!ieS" d;egéné'raîl;"hél~; !
tl'OP s'où,;ëut ëil'tnèi'ies'.'f:

Les délimitations de territoires à goëmon de Goulven,
deiprotiilé(iâ~':'Ti'ëz è{'tréh'e~lIé'Went\le'~"dihicile à établir:
, : ,1' ! ; .t ! t : .j ~ . ~ l " ~ . ~ 0 " " . ' .. ,
le Hecteut' cbel'che une base et un moyen pOUl' y pane-
" ; : l ' ''f~ ·'·f' . Y
nil', En 1840, on ne l'avait pas encore tl'o'uvé, . ,
H (JOQL YEN, (~ettre),

Monseigneur,

J'ay l'honneu)'· de VallS répondre qu'il n'y a dans ceLle '
paf'oisse qu:line fondatioù de deux cenL livres en faveur des
pau vres, mais qlli IOIl/"JJ~ pOlll: !?- pll!s g/:and~ p{/['li~ au profit
dcs richcs, parce qu'on impose forlemenl les pau\'l'es dans
hi capitation el fouages; éL les ,màr{jiiillicrs cù : charg,~ : qiIi
sonL"chul'g'ez de dislribuet'cet.lê l'britlilliôh''s'onl' aussi colléc:
leurs de la .Cl.lpilalion el. fouages, el commençant par 'croiser
les arlicles des pauvres el insolvables, de sOI'le ql)'il ne lem
resle presque rien à dislribuer, Si 110US avions Ill! al/ire
Commissaire -qlle l't'J. Tymen' .pe'ul-ètre;' pôLihll iL-on i'em éd ie'r
il cel abus,
! i\übun' des nalUl"els cie celLe paroisse ne mendie pat'ce
t ' : II
qu'ils ' sonl, tous laborieux, n'lais il ya cinq , ou six menclians
(Ni sonl. venus icy cl'ailleurs, pour ètre exems de ' la capita­
lion el je crois CJue le 111eilleur moyen d'obviel'h la uiendicile
serait d'obliger chacun il ne Ille'neliel' que clans sa i)lll'oisse,
Chaque paroisse cst Cil étal lie /lOI/l'il' ses pallv/; es, Le 'n'O III bl'e
eJ'e'méridians éU'angers est très grimd ,clans ce' quarl.iel' il

Muse cie la proximilè d'es maisons 'el cie l'abondance dt1
hled, Pai'my ce nombre, il y a qüilntilé oc gensaisez, fçH-ls

ell'obusles, en étal de lravaillel' el qui refusent le ll'avail '
quand on leUl' en ofrre,

GOëmon. POlll' ce qui esl de la gl'ève, l'unique -moyen
d'obviee il lout clifrét'enl seroil cie poser des bomes solides
pour chaque paroisse parce que les riviè['es ou ruisseaux
qui en fonl ordinaieemenl la sépara lion, sonl sujels LL

422

changer de plan par le flux et reflux de la mer. Ces deux
dern ières années, tout a été lranquille dans ce quarLier.
J'ai l'honneur d'être avec le plus soumis respect
Monseigneur,
Votre très humble el lrès obéissanL serviteur,
. H. SOUTRÉ, RecLeur de Goulven.
Le 16 décembre 1774.
La réponse du Recteur de Tréflez semble un plan de
doléances jeté sur le papier pour les Etats généraux de
1789. Il ne parle pas du goëmon, quoique Tréflez y eut un
intérêt vital , mais en retour, il serait, aujourd'hui, membre

zélé de la Société contre l'abus du Tabac. Il est bon de dire,
que dans une de ses Lettres à l'Evêque de Léon, le Recteur
voisin , celui de Plounévez~Lochrist dit lui aussi que dans sa
pal'oisse cc plusieurs envoient leurs enfants mendier pa1'ce
« que le père consomme tous ce qu'il gagne en eau-de-vie et
c c en tabac . n .
12 TRÉFLÈZ. (Sur l'état imprimé)
' 1° Il ya dans la paroisse de Tréflèz une cinquant.aine de
personnes qui sonL dans le cas de mendier, c'est. à peu près
la vingti ème pal'li e des habitants, mais nous n'avons allClln
qui s'appelle richc et qui ne vit ci la sllellr de son frout.
2' Les premières causes de la mendicité sont ici COllllilC ailleurs
celles qlle vous citez dans vos demandes, excepté le voisinage
du grand chemin, nous en sommes écartés. Une trop grande
consommation de tabâc y contribue aussi beallcoup; des domes­
tiqlles qlli auront dépensé tous les ans cn tabac la m oitié dc leur
gage, lIne fois illllriés ct aiant dcs cnlants commcnt pOil voir lcs
nourir etlcs cntretenir ? ilfaut qll'ils mendicnt.
Moulin. - L'assujettissement à un certain moulin y pcul
aussi influer. On entend tOllS tes jours le Colon gémir ct sc
plaindre d'lIll nlllnicr coquin auqucl il scra asslljctti.
Frais de justice. Une autre cause, c'est le droit ex orbi­
. tânt qu'on coutume d'exiger les greffiers et dc laquclle
somme , ils n'ont gardc de dOl/ncr de rcçû, une vellvc ct de~;

enfants panvres qui sllrvivent ci leur père sonl hors d'étal de
résisler cl une injuslice allssi crianle.
3' La plupart de ceux qui cherchent l'aumone dans la
paroisse, ce sont ou des veuves ou des enfanls, si nous
avons deux ou trois vieillal'ds dans ce cas, c'est le t.out.
4' Il Y aura tOI/jours des pauvres el je crois qlle les moiellS
extraordinaires ne feroienl qll'en allgmenter le nombre, il moins
que d'avoir cles hOpilaux où on les t'Noit travailler. 011 en
verroit cependant moins si on les forçoi! ci demeurer chacl/n dans

sa paroIsse.
5' Nous n 'avons dans la pal'oisse aucun hopital ni revenu
fixe, ni casuel pour les pauvres.
J'ai l'honneur d'êtl'e, de Votre Grandeur .

L. OLLIVIEH, rect.eUl' cie Tl'éflè~ .

Entre Pontusval et HoscoO', nous h'ouvons l'anse du Ker­
nie, défendu par la natme, pal' des milliel's de rochers avan­
cés et élevés à fleur d'eau, pm' des hrisants impraticables.
Le site du Kel'Oic est grandiose, et c'est bien entendu, qu'il
fait l'admil'ation et l'Ol'gueil des A nno1'ica"Ïns de ce C[wu,tier,
Saluons l'antique clochel' de Lor.hrist-lzelvet, et al'rivons
à Plounévez :' .

Nous posséd,ons tl'ois lettl'es tl'ès développées, d'un style
alerte, d'une él'lldition gl'ande, d'une touche ol'igillale, de
M. Augustin Sonnemez, BeeteU!' de Plounévez-Lochl'ist.
Deux sont du 20 Décembl'e i 774: l'une est adl'essée à l' Evê-

que de Léon, et l'autl'e au Délégué de Lesneven; une lI:oi-
sième est envoyée à Monseigneur de La Marche, à la date
du 2 Janvier 1775 et concerne le goëmon : c'est celle qne
nous donnons plus bas. Cette lettre e$t pl'écise dans ses ler­
mes, et nous donne \llle piètre idée, de l'état de délal)l'elllent
où se trouvait le beau Château de Maillé, à cette époque

13 . PLOUNÉVEZ-LOCHRIST (Guinévez).

MONSEIGNE-OH,
Quoy que les vœux que j'adresse au Seigneur pour Vostl'e
Gl'1lndeur soient conL-inuels, ces jouc's estant Gonsacrez pal'
l'usage il se renclc'e mutuellement témoignage des vœux que
l'op, , ;tdl', e!?SE) 1). sa Divine Bonté les uns pour les autres, je ne
puis le!1 la.i§~el' s'éco!Jler sans rendre il V. G ... etc ...
A Plounévez, ce 2 Janvier 1775, votre tr. h. et ob. serv.
Augustin BONNEMEZ,
Prètre Recteur de Plounévez.
J'ai oublié de répondl'e il l'article de la cil'culaire cie V. G ,.
concernant le Goë~non.
Par les ordonnances de lamarine, il est défenclu aux habi­
. tanls. pe re,cueil)ir ailleuls qUe dan' s l'estendue des costes
de' leurs paroisses et de les uendre al/x forains à peine de 501.
d'amencle et cie confiscat.ion cles chevaux el harnois.
Cet article cause beal/col/p de ql/erelle el de Batterie entre
,mer; paroissiens et ceux de Tl'étlez qui ont des Roches vis-à­
vis rie leur paroisse SUI' lesquels il cl'oH du goesmon que
l:n, es: paroissiens, leur oppose d'aller coupper, fonciez sur
ce quil y a une langue de terl~e de ma paroisse qui avance
dans la mel' et'sépal'e la côte cie Tréflez de la gTande mer
ou sont ces Roches. Il y a deux il Lrois ans que ceux de
Tl'éflez firent signifier il mes paroissiens et il. ceux cie Goul­
ven, une défense cie, couppel' clu goucsmon SUl' les Hoches,
ce qui occasionna une Baf,erie sur la gl'ève. CetLe significa­
tion n'eut pas de suit.te. Les notables de l'une et l'autre
paroisse se clonnèrent assignation pour terminer ce· difl'é­
l'ent. Il se fit des convenUons cie part el d'autres qui ne
fUl'ent pas signés pal' les délibémnts composant le corps
polilique des paroisses, ce qui est cause que les disputes
continuent.
Il est certain que sur la gl'esve qui est clu costé de Tréflez,
la mec' jette clu gouesmon pills qll'il n'est besoin. La raison
qui les porl.e il vouloil' aller aussy il /Il. couppe est pour en
venclre au" forains, ce que font tous les habitants cie celle
cos le, tant cie la paroisse cie lJlounéour-Trez que de Goul­
ven, Tréflez, Plounévez eL Plouescat, et autres, et cela parce
que le bois de chaufl'age manque beaucoup à la coste et
que ceux qui 'vendent du gouesmol1 acheptenL ordinaire-

· 125

menl du bois de ceux il qui ils le vendenl. Je ne vois pas il '
quoy aboulil.la défense de vendre du gouesmoh (lUX fOI'ains,

si ce n'esl que ceux cie la paroisse qui ne rn.massenl. pa~ el
ne vont. pas ilia couppe sont. obligez de l'acheplerplus chel',
mais il' ne manqueras. II me' paroisl que c'est le bien
public 'que d'en transporler SUI' les lerres un peu éloignées'
de l toost.e afin quo'ceux cie la coste puissent. avoir cil! 'bois"
clecha.ufrage:'Si·la vente du gouesmOn aux fOl'llins I"enché­
l'il" le gouesmon aux paroissiens, il en est. cie nième' du bois
que,.les Armoriql/ains relÎl'cnL des plu'oisses voisines, cc qlii"
entretient. le' Commerce, pOl/rqHoy'je'pense ql/'i! scroil'à'jJrOj1tif
qlle. cc 'commerce tl/t'libre, e~ ' c'est qu'il soroit. il souhait.er
ce seroil de'pouvoil' empèchel'Ies bal/crics clIcs /loIs: ..
J'ay encore oublié dans mil. pl'écédenle 'letLre de marq uér .'t .
Voskc GrandeUl' qu'il y a clans celle paroisse 1111 c!uileall ' (Ill
milieu d'HI! ·bois, dont a commencp. il détruire une ai.~/è, l'au-

U'e n'esl'pas cles mieux enlT'et.enU0S. II n'y il aucun'c appu-' .
'l'ence que jamais, le Seigneur ou ses descenclant.s y habit.enl.
SH'on pouvoit obtenir du Seigneul' qu'il aumoslial ('!) ce Cll(i-
te au en faveul' cles pauvres el, que l'ont liL estimel' ce bois eL'
les prail'ies qui en · l'on 1. le pOUl'pr'is, el que' l'Hol)iLal en:"
pa.yll la valeur el1'· 1'e·nte fonci èl'e pour luquell o aClluillcr 'ôn '
l'eroit ·un e. tuxe pOUl' les pauvres' sur les PI'OI)l'iélail'f)s des
biens foncls et, qu'il, ful établi ·une 'dime que les cololls ·
fourniroient au lieu et pluces cles Iluniosnes qu'ils clonnent
il leur porle, l'on pourl'oil n.VOil' un bel'hopital ' mais mème '
pOUl' ccux dequ~lque peliLe pal'oisse'voisine, qui fourbi/'oit
Il l'enll'elien. Ce Chàleall est cc/uy de . 'Maillé app'(ù'lenanl -à .
Mr le Comle de Chabot.

Nous Il 'avons. pas dû l'enseignements précis et suivis sur
la biographie de i\L Augustin ' Boùnemez. Nous 'savoïls '
vaguement qu'il eut bcaucoup à souf1rir'solls la TenCuI'.
Une délibération du Conseil municipal de Plouné\'cz-Lo­
christ, de Messidor an . XII, fait mention de lui comme
pl'êll'e ,digne de l'especl ettémoi II a lIlol'is~ des évè,iEiments
passés entre 'PIOllnévezet Trél1ez; concernànt le varécli~ ; '

comme témoin aussi de 'l'histoire de la chapelIe de Sainl-

426
ton de la discussion entre ces deux paroisses, II n'avait

pas changé depuis plus d'un siècle et il était l'esté au mème
diapason,

Le Conseil municipal de Plounévez-Lochl'ist assemblé l'elative­
ment aux troubles portés pal' les habitants de Trétlez ù ceux , de

Plounévez-Lochrist, en la pocession et ((roits de ces derniel's
de coupel' des Goémons SUI' difTél'ents Bochers qui avoisinent les
deux Commuiles et qu'elles prétendent l'une et l'autre leUl'
appal'tenil', observe que si, , conformément aux anciennes ûI'don­
nances non a Iwogées , les Hochel'!! h'équentables il gué et qui
se trouvent vis-ù-vis uue Commune lui appal,tient; la presque
totalité des Rochers dont 'l'l'étiez veut évincel' Plounévez est à
cette dernière Commune, puisque les Rochers prennent source
cl Gueurcc, cy-devant chapelle dépalldwzl de Plounevez, comme
on le démontl'era, Mais en accol'dant à Plounévez ces Bochers.

ce seroit priver la Commune de Trétlez tres petite mais agricole,
d'un engrais qui lui est nécessaire, Ça toujours été le motif qui
a'déterminé Plounévez il laisser jouil' Tréflez en indivis avec elie
des Rochers qui forment encol'e aujourd'hui la Contestation;

mais si c'est faire un tort consielél'able il l'agl'icllltlll'e de pri\'el'
Tl'étlez des Hochel's vis-il-vis Guévroc, que sel'oit-ce donc si la
demal/de ex/rava!Jal/te de l'l'étiez lui était accol'dée, puisque
Plounérez (juatl'e fois plus considél'able en étendue ([ne ne l'est
TI'éllez est aussi plus agl'Ïcole pl'oportionnellement, et cependant
TI'étlez a la lolie de prétendre la totalité de ces Hochel's, Il est
constant que les l'ochers dont est cas fournisselilt annuellement
assez de goëmons pOUl' les deux Communes, et mème plus qu'elles
ne peuvent employer pOUl' l'engrais de la Lel'l'e; c'est donc par
mécha/lceté que l'l'étiez voudroit privel' Plounévez, 011 pal' cllpidité
(réprollvée pal' la loi) en vendant ce goémon il des Communes
étrangèl'es, DifTérents al'I'angements ont été proposés. Plounévez
a fait un lwojct de partage en deux Lotties égales des rochel's
en question et proposé le choix il Tr'éflez, eL d'en Caire uu
lI'bitI'age, et mème a nommé M, Loriot, Ingénieur, pOUl' al'bill'c,
TI'étlez S')' est l'efusé, et constamment a toulles espèces de con­
ciliation, JI est donc nécessail'e que l'autol'it. é administl'ative fasse
cessC/' une contestation qui n'au l'oit jamais du existel', puisque
depuis 1111 tems immémol'ial les deux Communes jouissent en
indivis des Goémons qui croissent chaque anuée Sil l' les l'oche/'s
en litige.

Pour p1'ouvel' que la chapelle Guévroc est enclavée claus la

427

Commune de Plounévez, on pourrait faire attester par des vieil­
lal'ds, avoir' vu une dssemblée par an il cette chapelle, connue
sous le nom de pardon, mais les Iwbilants de Tréfle: toujours
fertiles en chicanes, ne manqueroient pas de suspecte l' ces
témoignages parce qu'ils sel'oient rendus pat' des habitants de
Plounévez. Mais il ne pourront l'efnser le l'espect dû aux Hcgis­
tres des actes de décez qui prouvent que les cadavres :tI'ouvés
noyés il Guévl'oc, ont été levés et entel'rés par des prêtres de
Plounévez. Ils ne refuscr'ont pas non plus le respect dil aux MM.
Broll/lemez, vicaire et Perrot desservant il Plounevez qui Ollt
été témoins de visu de ces faits notoirement reconnus même pal'
les habitants de Trénez.
Si donc il n'est pas douteux que Guévroc est en Plouné\'ez et
que les rochers qui sont vis il vis lui appartiennent, que deviell­
dra Tréflez ou plutôt ses Grandes prételltiolls ? On pourrait
bien lui rappeler que dalls l'anciell tems, celle petite COl1l111111le
étoit trève 0/1 succursale de Plollllévez aillSi que son 110111 le
désigne encore, et que SC/IIS tarder elle deviendra oratoire,
et vu son peu d'étendue jointe ci Plounévez,.sa première source:
alors plus de prétention exclusive sur les l'ochel's! Mais ell
allendant cet avènement, il est il souhaitel' qu' il y eut unc dési­
gnation des l'ochers et que chaque commune put il l'avenir' pai­
siblement explo(ter et disposer Ù SOli gl'é, etc, , ,
Arl'ètté il Plounévez-Loch['ist, ce Jour vingt trois Messidor ,
an Douze.
M. Moysan, Recteur de PLOUESCAT n'hésite pas, avec
détails ù l'appui, à affirmer rue J'exécution d~ la Décl:u'ation
d'Octobre 1772, sera la ruine pour tous: les miséreux n'au­
ront plus le moyen d'atténuer leur détresse par un travail
quelconque, le seul à leur portée, et les gens aisés jltsq-u'à
p'/'ésent deviend/'ont, sans ta?'der, pauV?'es.

Déjà, avant que le ,'èglement ait été exécuté dnns tOIlt.e sa

vigueur ù venir, les ATmOl'icains de Plouescat sont obligés
de donne' /' li trente sol,ç ce qn'il,~ vendoient les ann/!cs communes,
neuf lim'es !

12S

PLOUESCAT (SUI" l' lmp'rimé)

i 0 Les mendiants habitués en cette paroisse ne sont pas

en si gl'and nombre que celui qui est en si grande diserte
comme les pre'miers el je puis dire en vArilé que le quart
des habiLants esL Lrè§ pauvre .

Z· La cause est . la cherté des bleds' parce qu'ils n'achep-
lent et ne vandentrien, ne trouvant point de travail, n'ont
point de ,métier, n'onl poin~ de terres et ne trouvant pOiTlt
dans Lrois serI/aines une journée qui est de trois sols pour
nouc'ir une nombreuse famille, etc. ' .
3' L~s mancIi1l.llts $ont, d. e toute espèce, des. vieillards,

infirmes hors d'état.de travailler, et des gens valides de tout
Ige ne · trouvant pas 4e travail. ' . . . ..." . . .. . ', ;, .
4~ .. Les .gens çûsés jusques a. présent devielldronL sans· Larder
pauvres, égard il. ce qu'ils habitent.presque tous SUt' la: cOte·
et ne levoien~ .leur subsistance, payoient leurs bois eLsau- .
[ages (-1) de l'argent des gouemons qu'ils vendoient aux a.1:ltl~es .
paroisse$; ils. sOl,lIrrent cette ·année une perLe de cinq mille
livre~ .f.al,lte de po. uvoir vendre ces g. ouemons, et ont donné
it LrçnLe sols ce qu'ils yendoienL.les an,nées com.munes neuf'
liures; le moyen de IE\s faire subsister .est delenr permettre· .
cOI,nme au passé .. de vendre ces gouemons' ,aux autres
paroisses, et d'en 'faire la coupe ·au printemps afln de les
fai re sécher; autrement la coupe est iIluLile.
50 Il n'y a pOint d'hopilal en celte paroisse, ni aucun fond
pour les pauvres,non plus que cie queste. En un mot,si le com­
merce du gouemon n'estlibre,comme le Lemps de le couper,
il n'y a pas 12 ménages,au plus 15,en éLal de subsister bien
loin de faire c1es aumèmes.
Fâit a. Plo~esca/, le 12 décembre 1774.

MOYSAN, Recteur de PlouescaL.

Da?~ ~on ~luùê~e la Jlc'I/ue ({es Dcux-lJfond~s, de janvier., .
1906, M. Charles Comc , a wésenté une , de~cri.pti.on atJ~-;

chanle du transport du Val'ech, au moyen de radeaux ou de .

u drômes n., Le payfo. de Plolle~cat, ét,ait la terre classiflll~ .

dans le Finistère, de ce moyen de navigati.on de gouesmon

récolté: pour plus de détails, on peut s'en remettre au

(1) Chauffages.

ta bleau assez exaet qu'en présente Cambry, (Voyage dans
le Finistèl'e p, 182j.

:.... 1ft'

Dans un rapport général sur la coupe du Goëmon
adl'essé par le Sous-Pl'éfet de Brest, Baron de l'Empil'e, au

PI'Mel du Finistère, auditeul' au Conseil. d'Etal, M. de

Carné soumeltait« les faibles rech'el'ches qu'il avail faites
à ce sujet, en 1812.

~ L'al,ticle de l'Encyclopédie, dit-il, concernant les varechs
n'apprend l'ien de relatif à sa repl'oduction, ni il bien dil'e
à l'objet dont j'ai l'honneur de vous enll'ctenir, II rait seule­
ment connaU1'e à ta /wnte des Intendants des ]!l'o'IYinces
ma/'itimes, qn' à (térant d'ordonnances de police de lw/' 7)(l'/'t,
'les Etêqucs Im'cnt obligés de 1 aire un cas 1'ésc' /'ré dc 'celle
1'ecolte à CI/:C seuls, pOW' p/'éveni' /' auta.nt qu'il était en lew/'
pouvoir lesmalhcu1's multipliés qni arrivaient pa/' la téinêrité

dc cenx qui se meltaient W1' les mulons de. gOllëmon l-iées de
miwvaises cordes pOU' I' les conduire au !tant de la pleil1e mer,

ou qwi s' (l'vançaicnt t/'op ava, nt dans l'ep. lI- 1)OU?' auiTer à eux

le gouëmon qll'Ï flottait, elc. , , '

Le Conseil municipal de Plouescat, répondant à la cit'cu-
laire (1) du Préfet du Finistère eri date du 10 juin 1810,
reconnaissait, article 5, que l'usage des d/'ômes, existait

da ns cetle Commune: (f Le t/'an~port du goëmon s'y rait
1)al' des 1'adeaux 1'emonjués quelqnelois pŒ/' des ba./.emlx, mais
pltlS SMwent concltûts pa-!' ceu,'C qui le~ montent, Les balCa1l.'t
,çont lOujou' /'s di.sposés à po?'(e/' secOtin à ceux qui en an'ra'Ïent
besoin, '

Le danger élait grand, et bien souvent les hardis cons-'
tructeul'S de la drôme n'osaient plus y monter au moment
de la confier au gl'é du flot. C'est ce qui arriva un jour, où

deux faillis tailleurs, voyant le coup abandonné par des

(1) Voi,' ce dOCllIlH:'lL donné plus bas,
BULLETIN AnCH~;OL, DU 1 'INlSThlF., Tom: XXXIII (Mémoil'es) 9

430
Armoricains rendus prudents par la difllculté bien constatée
de la navigation, prirent sur eux de conduire le radeau à
bon port. Leur forfanterie ne tarda pas à être punie: ils se
trouvèrent bientôt couvel'ts d'écume, mais aussi de honle;

sous la risée des goëmonniers" barbottant comme des
barbets, ait sein de l'onde amère' , Cet 'épisode, un saint et
excellent chanoine de la Ca:hédrale de Quimper, nOlis le
racontait comme un souvenir de ses premières armes dans

le ministère paroissial à Plouescat.

En 1819, les municipaux de CLét/er. eUl'ent à fournir à . la
Préfecture leurs renseignements et avis touchant la ques- .
tion du goëmon. Chose intéressante à noter, ils réprouvent
'la pratique de leurs voisins de Plouescat.
5e question. « Les transpol'ts de goëmon se font-ils dnllS
votre Commune sur drs radeaux ou remorqués par des
bateaux ou conduits simplement pal' ceux qui les montent ... ?
R, - C( IL ne s'en effectue pa.s de ce genre par les habitants
de.notre Commune; mais ::;'il s'en faisait, nous ne pourrions

qu'applaudil' à ceux qui feroient remorquer par des J~aleanx
leurs J'adeaux, mai,~ jamais nOlis n'eussions permis aux indi­
vidus de laire naviguer sa.ns secours ae bateaux Lwrs radeau:c,
Les jours des ' individus' assez lémérai,.es pOUf tente' ,. de 1lar6l
ga. in sont des plus expos.Js.
Le même Conseil Municipal. SUI' la 9" question: L'ts
habitants doivent-ils /Je're autorisés à vend' re hors de la Com­
mune le goè'mon qui ne leut' serait pas nécessai' re ?,
" Ce serai lune delTence de::; plus nuisibles, non seuleme,,!
pour les pauvres auxquels cela procure toujour~ par
l'argent qu'ils en relil'ent pour acheter leurs bois pour
« chauffage et cuisson de leurs aliments journalliers,el
« souvent pOUl' les aider au payement, soit en tout ou en

« partie du prix de location de leur modique et humble
« chaumière, qui les mets eux ainsi que leur' famille à l'abJ'is
« des injures des saisons; mais de plus elle nuirait à l'amé-

434 = ,

n lioration des terl'es des autres communes de l'intél'ieur .. , ,
a Si on s'opposait à ce commel'ce, la rililière ,ç'acc/'oîtmü .
« il s'en .mivraü "ne a . ug7nenta.tion da.ns la nuisible clas.~e
« des vaga.bons, et le (]ouvemC'flunt 'y perdrait de tout~

[( mante1'e,
Le Maire de Cléder M, de Parcevallx et son Conseil fOI'-

mulent un vœu final: après avoir insisté SUI' la difficulté,
pour la' population, de se procurer du hois à hl'lîlel-: ils fOllt
obst'rver que ce manqùe de ressources est subi part.iculière­
ment par les pauvres ct les gens malaisés, dénués de chanet-

tes et de chevaux: ils Il'ont que la dcssica.tion du goëmoll

pour suppléer au bois, «' Mais, ces pallVl'es gens sont si
etroitement logés que la localité dl' lenl' chaumière ne Lett/'

laisse point d'emplacement sul/isa, nt l'om' en llmwoù' logC/",

. d l'abris des 1,ltties, une assez g/'ande qnantitë I,onl' lw/'s
besoin.~ de lJlusieurs 17wis, ct s'Î l)OltS les p'/'ivic,z dc la fawLtJ de
pOlluoi'r en coupcr à diffé' rcntcs époques de l'annëe, ils nc lJOI/./··
raient subsister, HoscolT et Santec sont aussi dalls cette

(acheuse catégorie, nous n'en sommes distant (lue de deux

lieux et demie, ce qui nous permet de connaître une pal,tie
de leur besoin, » , . ,
Nous avons trouvé un gralld intérêt à nous Hnèler à celte
Délibération des Conseillers de 18lO, On complait il Clédel'
·300 ménages pauvres, après la Révolution, lors du travail
de réédition d'Ogée (1),
· En 1774, Messire Sébastien Kermal'rec, le RecteUl' disait
à l'Evêque, en réponse à sa cirr.ulaire, que le nombre · des
mendiants était de 500, « plus 200 ménages ayant asscz de .

peine à t1im'c, " Il se trouve bien d'accord avec les I.LéLibë-
mnts du temps de la Restauration; son avis concOl'de même
si bi~n avec les observations de M, de Parcevallx et consorts,
qu'il nous reste à considérer comme acquis que le Cléder de
1819 était resté le Cléder de 1774,

(1) Dictionnaire histOl'iquc et géographique de Bretagne, '1', I. p. 183.

rr Pour ce qui est de l'a1'ticle du Gouesmon, dit M, Kcrmar­
rec, la défense de les vendre ho1'S de la paroisse est plus ?'ui- .

neuse et plus p1'éjudiciable à chacun qtt'tllile ? l'
Cette réponse se trouve insérée aux Not' ices sw' les 'pa'l'ois-

ses du diocèse de Quimper et de Léon, pal' MM, les chanoin%
Peyron et Abgrall. (lJulletin de la Commission diocésaine
d'A1'Chitecture et d'A1'Chéologie, en 1905 )
Nous n'avons pas de réponse à la Circulaire de M:n de La
Marche provenant de SWi?'U, borné au Nord par la mer, teI're
de blé et de légumes; ni de Plougoulm, tenitoire borilé
aussi a~ Nord par la meI', coupé de ruisseaux où la mer
pc-nètre à tout·es les marées, terre de bon l'enom aussi pOlIr
la culture,
Aux abords de la Ville-Sainte, de la cité aux clochel's,
saluons le Creisker: c'est Saint-Pol. et selon le rile des

aïeux, avec vénéI'ation el amour, anêlons-nous pou l' lu i faire
dans le recueillement et lél conviction la plus intime, le
Salut du voyageur: ih' Salud !
Nous nous sommes réservé d'entreprcndi'e une monogI'a-

phie de Misère et Misereux alt Minihy-de-Léon
Dans le Bulletin clc la Sociüé archéologique du Fin' istèl'e,
nous ayons déjà doriné Santec_ Nous ayons corn-mencé notrl::
· travail sur l'Ite-de-Batz, et nous l'achèverons en donnant
l'An'est d1t Conseil cl'Etat; du 30,Juin 1687, qui, pal' la fo.,rce
des considémnts pI'ésenté par Colbert, l'es le la Cha: l'te d'hqll­
neur de l'Ile, Nous nous propusons d'étudier le Min' ihy-clc-D}on

· à Saint-Pol et il lloscon', plus au long et en détail: nous
priollsle lecteur de s'y rapporter pour complément de ce
travail déjà hors de prop0l'tion, et de vouloir bien nous faire
délai et de se· contenteI: des deux pièces que nous donnons

· ici, concernant· Saint-Pol el Boscoff.
15 MINIHY DE LEON.

M oilseigll eu 1"

l' II Y a dans ma. paI'oisse du Minihy enl'iron 200 nwnclianls cl

aLltanl qui ne mendienl pas, mais qui méritenl l'aLlmône. Les
il'!" HecleLlrs de RoscofI et de Santec vous instrliiront des cinquante
rnenrliants de leurs trêl'cs. Nous avons envi l'on 50 habitants aisés.
2' ley la sou l'ce de la mendicité est en p:lI·tic lc défaut de tra­
l'ail et la uolonté de _ trauailler, mais j'attribue surtout cette
cause il la modicité des salail'cs de 1I0S journalicrs qui sont en
tl'ès·grand llombre et qui n'ont d'antrc l'CSSOllI'ce pOUl' soulager
une famille composée de six ou scpt personnes que cinq OLI six

sols pm'jollr et qui dans les hÏl'eI's manquent souvent d'oul'I'age.
La Cherlé du blé el surtout dLl bois pOlir le chauffage contribuent
tres fort fileur misèl'e et mendicité.
3' JI Y en a de toute espèce.
4' Lcs moyens qui me paraissent les plus favorables et les plus
etricaces pour sUPPI'imer la mendicité dans ma paroisse sont:
t' Empèc.hcl' que les paunes des autl'cs paroisses i1e viennent -
mendier dans la notrc. Chaq·ue paroissc -doit noul'l'il' ses pa_ uvres,
2' D 'établir unc cel'taine maison où les femmes et filles s'as­
scmblel'aient pour travailler - en commun SOUs la directioll de
quclque personne chal'itable qui eut l'autorité en mains. Ce qui
fait quc les pal/ures filles ne trouvent pas à filel', c'est qu'on a peul'
ql/'elles ne gardent le Lin el le (il. On pourrait faire la même
chose pour pctits garçons et lcs hommes sans métier qui nesavent
il quoi s'occupcr.
:J' D 'acheter du blé, d'en fail'e du pain et d'en vendl'e aux
palll'l'es à la livl'C, ou faire également prol'ision de bois et le
distl'ibuel' par fagot, lc tout au prix coùtant. Cela soulagerait
heaucoup de pauvres.
;)' M' Villeneill'e-Gal'lay vous donnera la note sur L'Hopital.
G' Nous aVons une maison de Chal'Ïté dirigée et fondée par les '
Sœul's blanch es. Le pl'oduit de la quète est annuellement suppu­
tée il dOllze cents francs au enuiron,

Suit l' m'licle dn gouémon.
II est très constant que si l'Oil ne permet pas la coupe du
gouémon clans cI'auh'es mois que janvier ct fél'l'ier, la coupe en
deviencl!'a impraticable. Le temps le plus pl'opI'e est le mois de
may et l'usage en est une preuve. _
Si on ne permet pas de l'encire du gOllémon à nos voisins, il
est hOI's-cle doute que la mendicité régnel'a considérablement dans
ma p~II'oissc au lieu c1'y diminuel' : d'ailleurs tout le monde y trouve

son bien .: nos roisins se plaignent cie manquel' cI'engrais faute . _
de gouémon,
Le blé deviendra plus rare et .l)(lr conséquent plus cher. tes _ .

- · lil"

Seigneurs ne pourront pas tairc valoir Leur [ermes, ny pal' .
consequent faire {anl d'aumônes. '
NOlis avolls asscz dc gouélllou pOUL' tremper 1I0S tel'l'es et pour
distl'ilJllcl' à UOS voisills rrui ailllcl'aieut llIieux l'achctcl' de uous
quc de \'eUil' cux-Illèmcs eu coupet' l'iUI' 1I0S côtes .

.J'ai l'hollileul' tl'èll'e, MOflseigueul· ... ,

H. M. GRALL.
Rectel/r dl/ Minihy de Léon,

Nous donnons ici la déclaration du Recteur de RoscolT,'
qui est celle d'lin homme qui ne parle qn 'à bori escient,
ou apl'ès s'êtl'e rait mellr'e au courant:

MINIHY DE ROSCOFF.

L'objet. du goue~ll1on est. t.rès inLéressant. pour le païs. Les
Iléglemens' qui en int.erdisenL la coupe dan,s le Illois d'août
ou de sepLembre augmenl.e beaucoup la misère d'une partie
du bas-peuple el. des ]'ivel'ains. CeLt.e coupe qui s'esl. faite
de Loul. Lems, SUI' ceLt.e cùl.e, dans celle saison, sed, presque
uniquement au chal/ffage el. il l'est le seul pour ces pauvre~
gens. PoinL de bois SUI' la coLe, d'aucune espèce. r:clui qu'on
y porte est d'I/ne cherté exorbitante. Les landes y son!. maigres,
rares; point de [ol/geres. ' ,
Celle coupe ne doil pas IlUil'C aux Lrompes, eal' ,nol.l'(:
Col.e hérissée de rochers fournil. abonda.mment de eet hel'"
bage. La Lrempe a pour elle la eoupe Iwesqu'enlièro de
févl'Ïel" el tous les gouesmons de marée pendanll'année.
Ces demiers ne pel/pent servir au [ell. Les pluinles el. pl'Océ ..
dures cjui onl déterminé le lribunal de l'Amimuté de BI'es!.
Il renouvellel' ces défenses sonl l'efrel. de l'envie el dl! la

malignil.é.
D'ailleul's les gou'2sll1ons Cl'US depuis la coupe de février
Cil paI'l'nile matul'il.é on ~epternbl'c, demeurenl en gmnrk
p,u·l.ie en pUl'e pel'Lc pOUL' les Hiveraills: dél.achés pal'
la l'orce c1es vaC"ucs dans , los g"l'os lems de l'hiv'cl' el. suivant

la dil'ecliol1 des 1I0is el. c1es venls SUI' eJ'aull'es colcs où il:;
SOIlt, peut-être, moins lili/es. . . .

Nous n'avons eu la bonne fortune de nous trouver à même
de consultel' les Archives de l'Amirancé de Brest: d'ailleurs,
pal' des pièces éparses de procédures, nous avons vu Plo né­
na, n en discussion acharnée avec les paroissiens de Saint­
Piel're, . en Saint-Pol, la poudre pa,der sur la grève, . et
entendu la fusillade cl'épitel' et éveiller les échos des rochers

de la côte.
Le Recteur de Plouénan consulté sur la question du
Gouëmon semble s'en désintél'esser, se confinant dans une
sOl,tie sur l'altsentéisme des seigneurs fonciers, et la médita­
lion de l'Entretien 7·, du Tome 0, dit Spectacle de la Nature.
Voici la déclaration du Recteur de Plouénan M, Blouch:
li PLOUÉNAN .

\' Dans la pal'oisse de Plouénan, il y n environ 68 men­
diants, Le nombre des familles aisées est d'en vi l'on 60, non
compris celles d'un élal miloyen qui ont à peine de quoy
vivre et qui peuventèll'e au nombl'e de 150.
2° Les pl'incipales SOUI'ces de la. mendicité sont: l' La
Cherté du blé et des denrées, ce qui est Ilne suite nécessaire du
prix excessif des cOlwellallts allendu que les convenanciel's
se ll'ouvel'oienl hors d'élal de payer le~l's fermes, s'ils ne

vendoient lrès-chel' les ft'uils qu'ils lirent des terres qu'ils
cullivenl. . ' .
20 L'éloigllement de la plupart des Seigneurs qlli oni
dll bien dans la paroisse et qui dépensent ci Paris ou ailleurs
les gralldes sommes qu'ils ell tirent tous les ails. Les aumônes
qu'ils fonl ne lombenl que SUL' les pauvres des gl'ilncles
villes qu'ils habitent, de sOl'le que la sueUl' du fCl'miel' ne
sel'\. qu'à l'entreLient des pauvl'es des gmndes villes et non
pas il. l'enll'elient des pauvres de sa paroisse .
. 3' La plupart des mendianl.s de. celle paroisse sont des
enfants ou des , vieillards, ou des inlil'mes ; il s'en .1 .I'ouve
aussi des gens valides qui ne l'efusemient VilS le travail si
3 ou 4 s. qu'ils pouI'foienl g;tgnel' par jouI' en lt'availlanl.
él.oient slll'fisilnle pOUl' lit nOUl'l'iLurc eL l'enl.l'e L ien de leui'
nombl'euse ramille.
4' A l'égal'd des moyens de sUPPl'imel' la mendi ci té; je
n'en Lrouve pus de meilleul's que celui que pl'opose l'ul1l.eUl"

du ·Spectacle de la llalW'e Tom. 6. Entretien 7" Sllppressioll
de la Mendicilé . .
5° Il n'y apoinL d'hopiLal à Plouénan. On clislr-ibueLous les
tl\lS aux pr wvl'es fi ,j Plou é nrLn p:u' les 11l1ins du Hect.eur de

la paroisse depuis l'ail 1716, un e somme de 144 fI'. proye-
rianLec]'une renLe consLituée sU[' le Cler'gé de } ' rance.
D'ailleurs point. d'éLablissemenL pOUl' les pauvres.
A ploiléll(Lll, le 16 décembre 1774· .

A. BLOUCH, HecLem de Plouénan.

Quittant Plouénan, au lieu de monter dans le bac bien
connu du Passage à la Corde, nous l'etournons à RoscolT pour

y .reprendre le t1'ajet si merveilleusement dépeint, par
M. Ardouin-Dumazet. (Voy. age en fi'mnce, 5

Série, IV
Morlaix ct son A'l'Chipcl, p. 41-49) de la pointe de BIOscon
à Locquénolé, pal' une mer couverte d'écueils sinistres, en
vue d'nne côte charmante. Callot et le Chùteau du Taul'C'au

nOlis inspirent des souvenirs d'un lointain gl'andiose. A .la
côte, se pl'ofilent les pal'oiss3S' de Carantec, Henvic: Taulé­
Pensez.
Nous n'avons pas de réponses des Recteurs de .::es pal'ois­
ses à la Circulaire épiscopale de 1774, mais à leur défaut.,

nous sommes autol'isé fi.· croire que la sit.uatiori de ,~es

. paroisses: étaient en 1 i74, à peu de cl19ses près celles que
la Socitité d'agriculture de Morlaix relevait, de façon remar­
quable en décembre 18!d. Nous citons pour terminer ce
tl'avail pOllI'suivi de la rivière de Landerneau à. la rivière de

Morlaix, le RapPoTt fait dans cette Société, duns sa séance
cl u 31 décembre 18~ l, signé des noms l'espectés de A.dc Bl()is,

F. Pinchon ; J.-IV1. Le Bras , de Lannig-ou et Guernisac.
Nous ne pouvions conclure plus heureusement celte fasti-

dieuse étude, qu'en l'CPI'oduisant les informations et les vues
fournies par ces grands bretons:
« Si les législate urs de 1791 jugèrent convenable, pour une

plus grande faciliLé dans l'admitlisll'alion, de t.l'ansfOl'l11el' en

communes cie' simples seelions de cel'taines puroisses, ils Il'en-
tendirent pas cette mesure adminisll',üivc'jusqu'à la eOllfiscation
dcs dl'oits acquis aux habitants des anciennes paroisses, pal~ UII!)
jouissance de illusielll's siècles, Ils COtnpl'il'cnt quc le géllie l'III
gl'and Colbel't al'ait confil'l11é, par l'admil'able ol'Clonnance de 1681,
aux habitants des pal'oisses l'iveI'nines de la mel', lelll' anliqllc
possession de la l'écolle des goëmons SUL' les l'Oclters voisins,
comme un faible dédommagement, des désastl'cs que cc tef'l'ible
élémellt leut' cause, Ils l'econnurent que cc gl'und lIlinisll'e avait
, pris en conSid{Jrution la sitllalion géogl'aphiqllc et physique ,lllne
certaine {Jtenclue de terl'aill désignée alol's sous le nom de pal'oisse; ,
situation qui, u'ayant pas changé 'depuis 1681, devait selon toute
justice, rnaintellÏl' tOIlS les habitants de ces 'allcicnnes pal'oisses

dans leur's ch'oits il la l'écolte des goëmons et ils y ont ét, é Inaill-
I.enus jusqu 'il ce joUI', En cITet., nOlis nous cl'oyons allt.ol'is,is à
cit.CI' pOlll' exemple Ù lin alllelll' anonyme, l'ancienne p31'Oisse rie
Tallit!, j)lIisc[u 'il semble l'avoir Iwise POIII' point de llIil'!!, dans sa
l'éfllt.at.ioll de l'al'ticle de 1I01.1'e ruppOl't dll 13 févl'iel' denliel' qui
tl'aite de ce sujet, la situat,ion phY(5ique ct géogl'aphif[ue du lCl'I'i- ,
toil'e fOl'lnant l'ancienn e pal'oisse de Taulé n'a pas changé depuis
lG81, inalgl'é sa 11011 l'elle division, depllis nm, en tl'ois COllllllUlles
fOl'mées de ses tl'ois anciennes sections (faillé, Henvic el. Cal'an­
tec ), C'est toujoul's celle mème Iwesqll'ile hOl'née il l'Est pal' la
l'ivièl'c et la l'ade de Morlaix, ;'1 l'Ouest pal' la l'ÏI'ièl'e et ,la
l'ade de Pensez, et au NOI'c1 pal' la Manche ct pal' cet ar'chipel
rie ['ochel's ct d'ilo!.s (ll'orillisant le goëmon, C'est llien cette
mème !wes([ll 'ile, exposée Slll' toutes ses faces aux l'cnts Imllants
qui dessèchent ses I1lOissons, ù des éboulements de tel'I'e joul'na­
liel's, enfin aux mômes l'al'ages de la III Cl', et pal" conséquent
elle a cOllsel'vù su [' tous les poi n L., les Illèmes dl'oi ts à la l'éco1te '
des goëmons, de l'aveu mème de l'A nonyllle,
Si nous avions l'avantage de le connaitl'e, nous le pl'endl'ions
pOUL' juge dans cette question tOlite d'équité et de dl'oit natlll'e ,
nous l'engager'ions il obSel'l'el' attentivement, en , pal'coul'ant la
~p'ève de la l'acle de' Morlaix, IIne étendue de cieux kilolllHl'es aü
moins, situés clans la comniune actuelle c1f: Taulé, depuis la limite
dc la COIUlllune de Locquénolé jusqu 'à la limite de la, commune 'de
Cal'autec, Il gél1lil'ait comme nous, en contemplant les l'avages
jOlll'naliel's que la IIlCl' occasionne dans cette vaste étendue, ainsi

qne dans son pl'olongement le long' du l'ivage de la COlUl1lllUe de
Clll'311tec, il vel'I'ait des éboulements [l'équcllts à chaque sizygie,
elltrail)3llt des pa l'celles cnUèl'cs des champs les mieux cultil'és,

des 'ten'es de première class~ qui , en l'aison de l'élél'ation de lelll'
sol miné au pied pal' la violence des vagues, s'écl'oulent SUI' ln ,
l'il'age et disparaissent en un instant" sous les flots. Tel a été le
SOI'l lie plusieul's champs qlle des vieillards ont conllllS, dont il
ne reste plus d'autl'es tl'aces qu'une plage de galets et cl'énOI'mes
blocs de piene, seuls é1ébl'Ïs des allciellnes clôtul'es des champs
qui .ont dispar·u.

Ces Pl'.ogr-es elIl'ayants dH destl'ùction démontl'eut que cette
lisière des tel'l'es, les plus fertiles de la commune de Taulé ne
peut manquel' de dispal'aill'e dans un temps peu l'eculé, Jusqu'au '
l'OC l'if des montagnes qui la h.or'lIent, si l'.on ne s'empresse d'ar­ l'ùter pal' des digues les tel'!'ibles enl'ahisselllents de la mel' sur
cc l'Îl'age lIe-l'Onest de la dite pl'esqu'ile, le l.ong de la l'ivièl'e de'
Pensez, ,Ians IIne étendue d'envir.on deux kilomètl'cs situés clalls
la comlllllile de Henvic; lilèmes éhoillements, mêUles l'avages qui
se l'épelent dalls la même exp.osition et clalls les mêmes conditiolls
et que la lIIaill de l'homme Ile saurait ,\l'l'ete t' qlle pat' la COIIS­
tl'uGtion de digues. Mais quel est le propriétaire ell état d'enlt'e­ PI'clIlh'e des travaux aussi dispendieux, pou r pl'éset'I'el' sa pt'O­
pl'Ïèté d'une l'uine cet'laine ? Le Goul'et'nemellt seul le poul'l'ait
, c1alls l'intét'èt public et genel'al, .

FINISTERE
ARIIONDISSEMENT

MORLAIX

COUPE DU GOEMON

(Exécutioll de la circlllaire du 8 juill 1819).

l~lIl1cLill n' 5, des 3CtCS adminisll·alifs.
l' Questions posées par , 'yI . le Préfet : A quellet!poi'jue le
G.oëlllon a-t-il pds SOIl accl'oissemcnl ?
A I.U/lyse des répollses des COllseils lIlll/licipal/x. - 'l'AULÉ, au
1" févr·iel'. - 'l'n~;FFu:z , en janvicr. - SIBIHIL, tlu 1" rénier au
30 llIat's. - SAINT-h:AN-DU-DoIGT, au 1" mai. - CAnANTEc, au ,

1" mai. - PLOUNi:VEZ-LoCHIUST, iIU Illois dc mars. - CLi:OEII, au
Illois de mai. - ROSCOFF, il paroit susceptible ,.\'accI'oissel!lcnt
I)endaut plusieurs années. - PLOUG :~SNOU, au 1" mai. - PLOUÉ­
weil, un an après la coupe. ,- GunlEe, au Illois de fél't'ier. -
LOCQUlIIEC, au Illois lIe mars. - SAINT-POL, en fél'I'ier. - ILE-OE-
11.\s. l'CI'S le 15 mai. PLOUESCAT, au Illois de mai.

Obserpl/liolls dll SOlls-Préfet. - Le goëmon pal'oil al'oÎl' pris

son accroissement enliel' au cOlllmencement du mois de mai.

2' Que,çliolls posées par M. le Préfel: Convient-il de né flxel'
qn\lIle époque pOUl' la coupe, . ou faut·il eu adlllettl'C pillsielll's '1
Analyse des répollses des CO/lseils mll/licipal/x . - TAUI.~:, du
1" réniel' jusqll'à la fiu tl':lI'dl. - TI\~:lo'(ILEZ, mêlllc l'épouse. -

SIBIIIIL, du 1" fé\'l'iel' ail 30 IIlaI'S. - SA I!\T·,It:AI\ , ulle scule
(~poque sullit. - PLOU;\~:n:z, mèllle l'épouse, - CAI\A~n:c , chaqlle
COllllllUlle duit. al'oil' la Iibel'té de fixer' ('(~poqun il laqllnlle lluit
cOlllmencel' et finir la cOllpe, Cettc épof(un pCIlt. 1',\I'iCI' slIÎI'ant

l'usage auquel 011 destiue le Koëmon, soil. poul'l'engl'ais des tel'l'eS,
soi t pOli l' le ehall lIage. - C L~:)).:II , u ne seille eOIl pr. l'II fIi 1. 101'sf) Ile
le goëmon ne doit sel'I'il' (lue d'ellgrais, -. Busco ...... , suil'allt les
localités, suivant son aboudallce, SUÎl':tllt l'elllploi que doivcllt
indispcllsableJilent en fail'c les habitants. - PI.UUl;,\SIHlU, IIl1e
seulc époqlle SII/lit. - PI.OU~:ZOCII, plusiclIl'S coupes lIuil'oiellt il
l'accl'oisselllcllt de la plante, GUIMEC, la coupe doit se fail'c en

mai et juill, LocQuUH:C, ulle seule époque sllffit - S"I;\1'-I'OI_,
il est d'usage dans celte COllllllune de rail'e deux coupes, Cil mal's
et en octobl'e, - ILF.-DE-I3As, t.I'ois cOllpes sont nécessail'es dans
cette lIe, - PI.OUESCAT, 011 ne Citit fJlI'lIne coupe dans 'cette
commune, et elIe ne pellt avoil' lieu qu'au mois de mai.

Observations du SOlls-Préfet, - Il paroit qu'une seule cOllpe
ne seroit pas sumsante dans beaucoup de localites, Les conseils
municipauT pOllI'J'oient ètl'emailltAnus dans le droit de détAl'millel'
le nombre et l'épollue des coupes, suivànt les besoills de I"agl'i­ clliture et l'usage auquel c1enoit ètl'e employé le Goëmon,

3' Quesliolls posées pal' M, le Préfet: Celte époque l'ar'ie-t-elIe
t1'ulle annce à autl'e, ou est- elIe tOUjOUl'S la mème ? .
Analyse des réponses des COllseils III 1111 iciplllU:, .-: TA UL ~: ,
toujoUl's la même, TII~:F"LEZ, toujoul's la même, mais sllIIOI'­
donnée toutefois aux hautes et basses marées, SIIJIJ\lL, elle nè
l'al'ie pas, - SArNT-JEAN, même ('éponse. - PLOUNÉVEZ, la l'écolte
doit. se Caire lol's de la gl'alHle mal'ée, '- CAIIA;\TEC, ceUe époqlle
est toujours la mème: elle est cependant dctel'lnince pm' les
mal'ées les plus fal'OI'ables de la saison, - CLÉIl~:n , tOlljolll'S ail
mois de Illai. - ROSCOFF, elle peut val'iel' de 14 joul's suivallt la
Illar'ée et les besoins de l'agl'icultul'e, - PLOl:1GAS!\OU, elle Ile
val'ie point, - PLoUt;ZOCII, elle ne peut l'al'ier flue de peu de JOUl'S,
suivant l'état des mal'ées, GUIMEC, toujoul's la même, -
LocQumt:C, à pell I)l'ès la même, SAI;\l'-POL, il n'y a de \'al'iatiou
que celle appol'tée pal' les mal'ées de la saisoll de la coupe, -

ILr.-Dr.-BAS, même réponse, - PLOU r.Sr.AT, elle varie ' avec tes
hesoins de l'agl'icultul'e" ,

O bservations dl! SOl!s-Préfel, - Il n'y a de vaeiatiOll dans
l'époqu e de la r écolte que celle apportée pal' les marées de ta ,
sai so n de ta coupe, JI faut obserl'el' tOlltefois (/lIe les eonseils
IlHlnicipaux Ile sont pas cI'accol'd Sil l' l'époqlle de la maturité du
goFmon,

'1 ° Questions posées pal' M, le Préf el.' faut-il cléfendre cie
tl'anspO I'tel' le goëmon avec des chevaux et des voiLuees, ou Caut­
il seulement permettre il ce ux qui n'emploient lJue des paniers,
de co mm ence!' la coupe' deux ou trois j oul's avant ceux qni font
usage de \'oitures '?

Analyse des répollsl's des Conseils /lI/lllicipaœr, - TAULI~ , il
est d'usage que ceux qui ne se sen'ent que de paniel's aient la
Iibel'té de commence r' ayant, cellx qlli emploient des chevaux ct
des voitnl'Ci), ' , TnÉFF LEz, les pauvres ont la faculté de coupee
du goëmon cleux joul's avant les aull'es habitants, - SlOlnIL, le
t.I"\IJSpO l't doit se Cail'c SlIr des chevaux et c1 es voitures, JI doit'
ètl'e accordé un j O llr de Caveul' aux paulTCS, - SAI,,"T-.JEAN,
même l'éponse S UI' le premier poin t., quatre jours de favcul' aux
Iwbitants qui n'emploient que des paniee s, '- PLOU NÉ VEZ, deux '
j O IlI'S de faveur aux habit.allt" qui n'on t ni ch evaux ni voitures
de transport, - CAIlANTEC " on doit accorder quelqu es j ours de
Caveu!' il ceux qui n'emploient ni ch evallX ni voitures pou r la récolte
clu goëmon,- CLÉoEr\, cie temps immémol'ial on a permis aux habi­ tants 'dépoul'vlIs de chevaux et de voiLul'es de commencer la coupe
du goiimon deux j O IlI'S avant ceux qlli ont ces moyens il leul' dispo­ si tio n, - ROSCOFF, CC UX qu i ne se sen en t que de pan iel's c10i ven t êt.l'e
autori sés il commen cer la réeolte c1u goëmon deux 011 tl'ois j ours
avant les cultÏl'ateu'l's pOU l' VUS de chevallx et de voiL ul'es, -
PLOUGAS :>iO U, accol'ller quatre j oul's dc Cavelll' aux cultivateul's'
dépoul'vus cie chevaux et de voitul'es, - PLOU~:ZOCH , un j ouI' de
favelll' aux pauvres, -- G'uIMEC, m~mc l'éponse, - LOCQ U HU:C,

mèmc ['éponse, Etencll'e cette fa\'cul' anx veuves qui n'ont que
cles enCants en bas ,ige ; mais défenclre aux uns et aux autres de'
venil' ensùite en concuérence avec l es autres habitants, a\.'ec
l'aide de bàteaux ou de chal'rettes, - SArXT- POL" pel'mettre aux
habitants c1époul'l' us de charrettes et de chevaux cie commencer
quelqlles joul's avant les auLI'es, - ILE-O E-BATZ, on ne se sert
que de chevaux : Trois jours cie fa veur sont aceordés aux habi­
tants qui n'emploient que des paniers, - PLOUESCAT, deux jours

de fal'cuI' aux habitants qui n'emploient que des chcvaux, 'des
panicI's ou dcs civièl'es,
Dbscrvaliulls dL! Salis-Pré/cI. Les Conseils sont ullanilllelllclIL
(j'avis d'accol'llci' (l'lelf/UCS j O lll'S de fal'cllI' aux hahitants dlipoUl"
l'US de c.hcl'allx et dc roit·lll'rS de tl'anspOl't.
5' Ques,lions posées ]Jal' M, le Pré/el. - Lcs tt':lIlSpOI'ts du
goëmoll sc fOllt- ils dans l'otl'e c.olllnlllnc, SUI' dcs l'adcaux l'C lnOI'­
qnl!s pal' des bàlcaux, ou conduils simplemellt pal' CC liX 'lui les
, montent; et conl'Ïent-il de I),'cnd,'e des mcsuI'cs pOUl' pl'evenil',
les accidents qui pellvent l'ésllItel' de ce moyen de tl'allspor-t '?

Analyse des réponses des COllseils IIlllllicipaux, - ' TAUÜ;,
point de l'adeaux par'cc qll'ils occasiollncnt des ut:;t:;idcllts et IIU'il
sc pC I'd 'aussi beaucoup de goëmon, - Tnf;FFLEZ, 011 se sel'I, peu de
l'adeaux, Les tr:allspol'IS se [ont pl'esq ue l ous sur des voiLul'CS, -
SlUIHlL, 011 nc connoit point l'usage dcs radeaux, - SAlIiT-.JEA1I',
il n'y a pas de danger il sc SC1'I'il' de l'adeaux Slll' les coles de
celle COlnlllllllC, - PI,O U1I":;V EZ, les tl'anspol'ls sc font. des dellx
manières pl'él'ue~ dan's la IlllcsLion ; il en l'esllite quelquefois dcs
aeeidents, -: CAIIAIiTEC, Ics ll'anspol'ts nc se [Ollt qu'al'ec des
l'oit,ul'es ou des Ixlteaux, - CÜ;DEII, ce moyell de ll'anSpol't est
inconnu il Clédcl', L'emploi des l'ad ea ux ne dl;noit ôtl'e pel'Illis
qu 'aulant qu'ils ser'oient l'elllO"t'[uéS pal' des lJàtea ux, - nÔSCOFF,
Il'autoriscl' l'emploi dcs l'adeaux qU';.Illtant qu 'ils SC1'Ollt l'elllOl'­
qués pal' des Mteaux, - PLOUGA SSOU, ces dcux moyens de
tI'an spol't sont depuis longtelllps , en usage dans la COlllnllllle
salis qu'ils aiO llt été la cau se d'accidents fàchcux, - PLOU~;zocu ,

on ne clenoit sc SC1'I'il' dc ,'adeaux qn 'antallt qu'ils se,'oient
rcmol'qués, - GUDIEC, cet usage est illcolluu il Guimec, -
LOCQUIIIEC, l es tl'anspol'ts sc font SII1' des hàtcaux, ct. jamais Slll'
des rad ea ux, - SAI1I'T-POL, l'alllol'ité localc doit veiller il cc 'l"e
l es rad eaux soient tOUjOU1'S l'emol'ques, , - ILE' DE-BATZ, mème
réponse, - PLOUESCAT, Ics tl'anspo,'ls sc tOllt SUI' des rad ea ux
"(lremen t l'emOl'q liés,

Observations dll Salis-Préfet, -:- Il l'ès'u He des l'èponscs des
conseils il la 5' (jllcstion qu'il doit ètl'C défendu de tl'anS(IOl'tel'
le goëmOll au moyeu des ,'ad eaux, il moins qll'ils ne soient
,'elllOl'qués pal' des bùteaux. L'alltol'ité lllunicipaie pOII1'roit ôll'e
chal'gee de l'ei1lcl' il l'exécutioll de ceLLe lll eS U1'e de sÙl'eté, ainsi
que cela a lieu il Saint-Pol et il l'lle-de-BaLz,

6' QlIestions

posees' par M" le Préfet, - Faut-il défendl'e

d'employer des ouvriers étrangers à la commune pour couper
et transporter le goi~mon ?

Allalyse des répollsés des Conseils milllicipaux. - TAULÉ, le
trilIIspOlt doit être Iibl'e : mais ce goëmon ne doit ètre coup~
que .pal' les habitants de la commune. - TRÉFFLEZ, il doit être.
défendu d'p.mployCI' des ' ouvl'iel's externes et de se sel'vir de
chevaux et de l'oitures étl'angèl'es à la commune. - SlllIRIL, le~:
oUlTiers étrangers doivent ètre exclus. - SAINT-JEAN, on nEi
doit employel' que des oUl'l'iers du canton, - PLOUNÉVEZ, Ic~:
habitants seuls doivent participer à la récolte du goëmon. - .

CAIIANTEC, les habitant. !; ne peuvent se faire aidel' que par les
gens habituellement attachés à lelll' service. CLÉDt:n, mèmo
l'éponse. - ROSCOFF, la veuve chef de ménage et le père de
famille empêché, peuvent seuls se faire l'epl'ésenter' par deH
étl·angel's. - PLO. UGASNOU, ne pel'mettre d'employer que deB
oUI'riel's du canton. - PLOU";ZOCH, cette l'écolte devant se {aÎl"!!
dans un temps donné, chacun doit. êlI'e maitJ'e de pl'endre de:;
oU\Tie/'s et des bâteaux où il peut en tl'oUI'el'. GUiMEC, il
doit êlI'e loisible (l'employCI' des ouvriers éh'angel's.- LOCQUIREC,

môme l'éponse. - SAINT-POL, il doit êtI'e expressément défendu
d'employel' (les oUl'I'iers étl'angers. Un l'èglement sel'oit pr'éju·­ (liciablc aux intéI-êts des habitants. - ILE-DE-I:IATz, il est

indispensable dans c:ette localité d'einployel' des ouvriel's étran.-

gcrs, attendu le grand nombl'e d'habitants qui s'adonnent il la
navigation. - PLOUESCAT, il ne doit pas étl'c permis d'employel'

dcs oU\'I'iel's élI·angel's.
Observations du Sous-p'réfet. - Le plus gl'and nombre de
communes demandent que des oUl'l'iers étranger's ne puissent'
èt.I'e employés il la récolte du goëmon. Une disposition contl'aire
nui"oit essentiellement au plus gl'ancl nombl'e de cult.i\'ateurs en
donnant aux plus l'ich'C'S~llabitants la faculté (l'étahli,' une espèce
de monopole SUI' la coupe de celte plante. L'Ile de Batz den'oit
toutefois èt,'e exceptée cie cette disposition, ainsi que la l'cuve
chef de ménage et le pèr'C de famille empèché, confOl'mémenl il
l'avis du conseil llIunicipal de RoscolT.

7 '0 Qllestions posées par M. /e Préfet. - Faut·i1 défendl'e d'al'·
('achcl' la plante et ol'donnel' qu'on pouna l'enlevel' qu'a vec des
illstruments tranchants? .

A.na/yse des réponses des Conseils IIl1111icipallx. - Il doit êtl'e
expressément défendu d'arl'acher la plante. (Réponse unanime;.
Observations dll SOlls-Préfet, - Néant.

Questiom posées par M, le Préfet, - Convient-il d'établir
des gardes-cotes pour mainlenÏI' Fordre lors de la coupe. ct
comment seront-ils payés?

Analyse des réponse.s des Conseils municipaux. - TAULÉ,l les
commnnes int~ressées sont .dans l'usage de riommer annuelle­
ment des COlllmissaires-conservateurs qui ·acceptent gratuite-

ment. ~ TREFFLEZ, même réponsc. - SIBIRIL, même J'éponse. -
SAINT-.JEAN-DU-DoIGT, olli deux hommes sHflil'ont pOlir Slll'reiller
les cotes de cette commune, - PLou,.,~;n;z, il faudl'oit deux ou
tr'ois personnes pour surl'eillel' la coupe de goémon. -CAHA"'l'EC,
Cail'e seconder par les pr'éposés des Douanes les gal'des annuclle- .
ment nommés, accordel' 3 Cr, 1)0111' chaquc contl'al'ention cons­
tatée. Faire paye l' immédiatement cette somme sur les Conds
municipaux, sauf le l'embolll'sement à la comlllune SUl' le .pl·oduit
des amendes, - CLltD~;Il, quatre habitants de la cote ont été
an n uellelllen t et gr'atH i temen t chaI'gés de Sil l'\'ei 11er la cou pe de
goémon, - HOSCOFF, les cu\t.il'ateul·s étant Ill'opriétaires natul'cls
du goëmon sont conséquemment tcnus de l'ciller gratuitemeo.t
à sa conservation. - PLOUGASNOU, char'ger' dc cette surl'eillance
les proposés des Donanes, - PLOU~:ZOCH, des gal'diens sont. in­
dispensahles à Plouézoch ils ont pour' iudemnité la l'écolte exclu­
sive d'une /le. - Gur~H:c, t1'ois commissail'es l'eillent anlllrelle­
ment à la coupe. - LOCQUlfiEC, il conviendrait d'établil' des gal'­
(licns qui sel'oient saladés sur' les Conds de la commune Oll SUI'

le produit des amendes, - SAINT-POL, cilllj commissai['es salar'iés

sont annuellement. nommés pOUl' l'cillel' à la coupe du goëmon. -

1 U:-D t:-l3 AS , il est désigné chaque annee, pal' l'autorité localc, dcs
commissai['es sill'I'eillants. - PLOUESCAT, même l'éponse .

Observations dl! Sous-Préfet. Les comllllllles sont gênér'a-
lement dans l'lisage de nommel' chaque année des cOnlmissail'es
sUI'I'eillants. Il ne pal'oit pas indispensalJle de leui' accol'del' Ull
tl'aitelllcnt fixe. JI SCl'oit convenahle toutefois rie leu[' aecol'der

llne sommc déter'minée po III' chaque contravention qu'ils consta- .
ter·oienl.

go Ql!estiollS posées pal' M. le Préfet. - Les habitants doÏl'ent­
ils ètl'c autol'Ïsés il vendr'e hors de la COllllllunc Ic goëmon flui ne
leul' sel'oit pas nécessail'c?
Analyse des réponses des Conseils 7nl!lliciplll/:'C. - TAUU;,
Seulement. après le mois de IWII·S. - TIIEFFLEZ, apl'ès qlle II)~

habitants de la commune allr'ont trempé lem' terl'es, et apr'ès des
publications pendant deux dimallchcs cOllsécllUfs,- SIBIIUI., 11011

7"""" SAI1\T·JEA1\, le goümon ne poun'a ètpe vcndu qu'aux habit.ants
des autres communes du canton, - PI.Ou1\~n:z, la vente du goë­
mon doit ètre sans entl'uyes, - - CAIIA1\TEC. fix el' une époque avant

laquelle il sel'oit défendu aux habitants de venclpe du goëmon
aux culti vatelll's des autres communes, CU:DEn: dans lïntérêt
dll paul'I"e et de l'agL"icliltul'e la l'ente du goëmoll doit ètl'e Iilwe.

....:.. HOSCOFF, défendre de yenclI'C le goëmon surabondant ce sel'oit
amener la papesse parrni l es G ultivateul's il nosco lT, il n'est pCI'­
mis de ren tlI'e que le ~oëlllon proyenant de la r'écolte du mois cie

mai. - PLOUG AS1\ OU , le goümon cie l'este ne pOlll'l'a ètI'e vendu

' qU ',llIX habitants des autI'CS commulles du c ,allton. - PLOU I~ZOCII,
oui, sauf une publi catioiI Ifuits jO lIes avant la vente. - GUDa:!:,

le goëmon appol'lé pal' l es 1I0ts est une PI'o[)I'iété comlIIune. -

LocQulHEc, le goëllIon doit ètl'c em ployé dans la COIIlmune. -
SAI1\T-POL, oui, huit jours apI'ès une publication qui c1ena ètl'e
faite 1111' dimanche (l'oie' [e l'èglcnwnt du 5 jan viel' '1818 ann exè il
la délihél'ation municipale). - lu:-uE-BAs, il n'a jamais été pei'­
mis dans la 'commune d'c,xpOl-ter le goërnOIl. - PLOU I,SCAT, il
convient c1 'aut,ol'iser les paul'l'es il l'ellCh'e hol's de la COIIInIUllC
le goëmon dont ils n'ail l'oient pas besoin pO Ul' l euI's terI'es. .
Obse/'vations dL! SOlls-Préfel. - La plupart des conseils llIuni­
cipaux répolldent ,négativenlCnt il cette qllestion, 0 11 dll llIoins
demandent que la l'ente du goëmon hO I's de la c.OIllOlune soil,
pr'écédée de publications ou fixée il des époqu es déterIllinées,
Un e pareille mesur'e set'oit contl'aiI'c ail dI'oit de lWOpl'iété, ;\
l'inléI-èt du paune ct des petits cuIt..il'aleUI's qui se tI'oul'eI'oienl. ,

ainsi il la disposition des pills I"iches habilans. Peu impoI'te, dam:

l'inléI-èt, de l'agricultlu·e,. que le goëmon soit employé dans le~:
communes liltoeal es ou ailleurs.

10' QlleslioiIs posées JI(I/' Ü . le Préfel , - Enfin, outre l ei:
Ill eSUI'es qui font l'objet de c,?s questions, cn exislc- t-il (l'autrCil
f]lIi doivent cntI'cI' dans un l'ëglement SUI' 1'00'di'e et la poli ce dt:
la coupe du goEIIlon, ou sUI'ia \'écolle hors dll temps de la coupe ','

Allalyse des /'éponses des Conseils l111lllicipl/lI:C. - TAUÜ:,
il del'I'oit ètI'e défendu' de couper du goümon ai)\'ès l es tI'oi!;
IllO is denIandés pOUl' cette récoltes. Les pI'éposés de la douanl)
pOlllToient èt.l'e ch,ll'gés de veiller. il ce que ceUe dMensll
ne fùt pas enf/·ciBle. - TI\EFI'LEZ, ou doit défendI'e de coupe\' lil
goëllIon avant et alwcs lecouchel' du soleil, mèm défense pour
celui que l es flots amènent S UI' le ['il'age. Chaque COI1lmune doiL
être exclusivement mainlenue (lanS la iwssefision du goëlllon qui

CI'olt sur ses côtes. - PLOUNÉ\'EZ, n'autol'iser l'emploi des ra­
deaux que pour les lieux où ne peuvent al'I'ivel' les voitures; qu'il
, soit défendu de couper- le goëmon hOl'5 du temps fixé. Défendl'e
au~ bateliers d'enlever le goümon SUl' les côtes de~ communes
qu'ils n'habitent pas. CARANTEC, cllargel' les pl'éposés de la
dOllane de veillel' en tout temps il ce que les l'èglements SUI' la
coupe du goëmon he soient pas enfreints. - CL~:DEH, dans les
localités où le goèmon sllpplée le bois cie chauffage, il pal'oit
indispensable de fixer plusieul's époques pOUl' la l'écolte de cette
plante. - HOSCOFF, 'chaque voilure de' transpol't ne doit être
accompagnée que cie huit personnes, et cliaqlle cheval, de quatre,
il 'moins que le ménage ne soit plus nombl'eux. Il doit être
défendu d'enlever pendant la nuit le goëmon apporté pal' les flots.
- LOCQUIREC, Détendre aux cultivateurs qui demeul'ent avec
leurs beaux-pères ou belles-mères, de se l'anj:;el' dans la classe
des habitans qui n'ont ni chevaux ni voitures. SAINT-POL,
laisser aux conseils municipaux, le soin de faire les règle­
men ts cie détail.
Observations du Salis-Préfet. La plupart des mesures
proposées en réponse il la 10' question pal'oissent sages et bien
entendues.
A Mol'iaix, le 2 aoùt 1819.
Le Salis-Préfet de l'arrondissemellt,

f)ttimpel', le 30 mai 1906.

ANTOINE FA VÉ.

BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. ,- TOME XXXIII (Mémoires) 10

- 327

DEUXIÈ E PARTIE

Table des Mèmoi1'es et Docttments publiés en 1906
Pages
La Forêt sous-marine de LocLqdy, par M. Camille VAL-

IJAux(cal·le)........................................ 3
Excursion dans la commune de Plouézoch, par Louis
LE GUENNEC (4 gravures). . . . . . . . . ... . .. .. . . ... . . . . . 10

Les vases enfouis pùur maléfices dans le Cap-Sizun,
!)t-r' M. H. LE CARGUET .......... .................. 73
Huines et substructions gallo-romaines du Cavardy
et du Stanq, canton de Fouesnant, par M. le Dr
C.-A. PICQUENARD (2 planches).. . . . . . . . . . . . . . . . ... . . 78
Un beau geste des Volontaires du Finistère (épisode
de la prise de Furnes, 1793), pal' H. DE KERGUIF-
FJNAN":,, 11'UftIC ...... . ........ . ......... . ........ 91
Les Faucheurs de la mer en Léon (récolte du g·oëmon
au XVllle et au XIXe S.), par M. l'abbé A. FAVÉ .... 95
Trouvaille de hnches en bronze faite en Plouhinec en
1905, par M. P. DU CHA'l'ELLIER (planche hors texle).. . 146
Note SUl' le chàteau de Kergoet (eorrim une de Saint-
Hernin, canton de Carhaix), pal' M. J. TRÉVÉDY... 150
La vie municipnle il PonL-Croix (1790-1791), par M. J.-M.
PIL VEN. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ....... 157

Vestiges du vieux cluHeau. de Kel'gunus, en Trégunc
(canton de Concarneau), pltr M. le chanoine J.-M .

_ ABGl\AT..JL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . ................ . 181
L . 'O.cClJ.Pilltid!l' gallo-romaine dans le bassin de l'Odet,
. par M. Lè Dr C.-A. PICQUENARD (2 caries) .. .......... .

188
~ . Les arme: je jet il la bataille d'Hastings c1'après le texte
de Guillaume de Poitiers, par M. IL LE CAI:l.GUE1' ..
La fllmiJle> 'Lirql:!n du 'rimeur, par M. J. · TRÉVÉOY .... . .
218
222
Le chemin du Tro-Breiz, entre Saint-Pol-de-Léon et
Tréguier', par M. H. LE GUENNEC o 247
L'occupation romaine dans le bassin de l'Odet (sllite
et fin), par M. le Dr C.-A. PICQUENAHD ....... . . ... .