Responsive image
 

Bulletin SAF 1905


Télécharger le bulletin 1905

La famille de La Tour d’Auvergne-Corret (suite)

J. Trévédy

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes

Société Archéologique du Finistère - SAF 1905 tome 32 - Pages 346 à 354

1_". ~ of

XV.lII

, ' . Le ' Prern ier Grenadier

(Suite) ,

, ,',En .'1749, ~ans renoncer à la régie des biens de Mme de

Kergus, majs abandonnant la sénéchaussée de Trébrivan,
Olivier ,CDrret. acquit de son cousin Joseph Le Guillou de
.Stangalen la charge de procureur du Roi à Carhaix. Il n'eut

pas le temps d'être installé dans ses fonctions: il mourut à

Carhaix, le1'1 avril 1749', (1) ,
Son fils, le futur Premier Grenadier était dans ' sa sixième
année. La date écrite dans l'acte authentique de sépulture
met à néant tous les récits qui nous montrent l'avocat, « sei­
gneur de KerbaufIret », dirigeant l'éducation de son fils et déli-
, bérant après sa sortie du collège sur le choix de sa carrière,

Le premier devoir de Mme Corret , était d'organiser la tu-
. telle de ses quatre enfants mineurs. Les parents fm:ent con-

(1) Joseph Le Guillou se dém!-'tLait de cetLe charge pour acquérir celle de
s)néchal de Carhaix. Oliv ~er avait acquis la charge pour une rente consti­ tuée de 275 livres (plus de 60;> francs actueb.) Le 7 octobre l7

i9, la charge
que Corret, n'avait pu occuper fllt cédée au nom des mineurs Cort'et, pour
une rente constituée cie 625 livres (plus d~ 1.375 francs actnels), à Jean­
François Le Gogal de Toulgoat, mari de leur cousine Vince11te Le HoulÇ.

voqués devant le Sénéchal de Carhaix ('l) ; Jespaternels, au 2' 1 ,
les maternels au 28 juillet (2\ . . . .

Comparurent dl] côté paternel,: 'l0 Jean-François' Le Gogal
de Toulgoet, avocat, substitut du procureur général (3

. , mari

- de Vincente-Jeanne Le Roux de Kel'vasdoué, cousi.ne gel' ....
maine des enfants, demeurant à Plouguet (4) ,: ,"" ", '
2° Sébastien-Corentin Le ScatIunec, sieur de Guernamprat).
cousin germain du père, demeurant à Kervoarin, " trèvede
Saint-Idunet paroisse de Plounévézel US); "', ' ; . :' .

Yves-Guilhiume ' Hamon, ' sieur de Trévénùu, avocat..,

cou~in germain du père, demeurant à ' Quenquis~S.aliou,' . 'pa-
roisse de Plounévézel ; ': ," "

, 4° Louis-Joseph Hamon, 'sieur de Kerguerezin, · avoc' at, cO'u '"
sin germain du père, demeùrant au bourg de Glotnel.(6); .
5° Joseph Le Guillou, sieur de · Stangalen,. sénéchal.dé

Carhaix, parent au tiers dpgré du père, « pour représenter

Yves GuilIou, sieur de Etangalen, mari· de · Anne-Thérèsé
Hamon, ses père et mère, icelle cousine germaine ·'dû père~,
demeurant à Stangalen en Duault (7).)) " . ,
Le 28 juillet. pas un parent m . aternel n'est présent.:

: 1) Arch. du Finistère, Série B. Cour de Carhaix. Regislre extraordinaire

17 B-1750. Nous verrons pl us loin les mêmes paren ts délibéran t à : Châ-

teauneuf-du-Faou. et nous donnerons quelques explications sur c , e faiL
Le sénéchal Joseph Le Guillou parent et délibérant est suppléé par
Uzille de Kerveller, conseiller du Roi, lieutenant civil el criminel: est
présent François Pourcelet de Deauverget', substitut du procureur du Uoi.

(2) Pas d'échange de vues entre les parents paternels et maternel~. , Sin-
guliére procédure. . , .
(3) Plus simplement procureur du Roi. Il prend ce titre; semble-t-i1, par
anticipation. Ci-dessus, p. 346 nole 1. . ':
(4) 'fariage à Carhaix, le 5 octobt'e 1745. C'est la 'marraine de Théophile .
COl'ret. Plouguer est la pJ.\'tie rurale de la paroisse de Plouguer-Carhaix.
Aujou·rd'hui encore la commune de Plouguer n'a pas de bourg-chef-lien . .
(5)·Canton de Carhaix.
(6) Glomel commune du canton de Rostrenen,arrondissement deGuingamp.
i7) Duault, commune du canton de Callac, arrondissement de Guingamp.
Parent au tiers degré (on ne compte que dans la ligne paternelle). Nous
dirions aujourd'hui au 5', neveu à la mode de Br.etagne.

3 " 1 A
il 4~

Comparaissent les· procureurs de :

6') Abibon Paul Le Coz,recteuf de Saint-Gilles-Pligeaux ('1),
cousin germain du sieur Corret (2) ; . '

Nicolas-Julien Ségalen de ' la Boissière, parent au tiers
degré de' la mère" demeurant à Crozon;
80 Michel-Maurice Ségalen, sieur de la RochE, demeurant
au port dù Nostic en Camaret, pareat au tiers degré· de la

m ere ; . . ,

91) Michel Ségalen, sieur du Cléguer, mari de Françoise

Salaün (3); . '. . - .
_ tOo Paul Testard, mari ·de Marie-=Françoise-Rosalie Ségalen,
parent au tiers degré de la mère, demeurant, au passage de
Saint-Jean en Plougastel (4,); . .
1lo Maurice-Théophile-Yvon, sieur de Tréguron, demeH-
l'ant à Gourin, cousin germain de la mère (5) ; .
. 12' Mathurin-ThéophilB Huchet d'Angeville, procureur du

roi en la maréchaussée de Bretagne, demeurant à Quim-
. per, parent au tiers degré de la mère. ' .
A l'unanimité,Mm~ Corret fut nommée tutrice de ses enfants;

(1) Saint Gilles-Pligeaux, aujourd'hui commune, conton de Saint-Nicolas
du Pelem, arl'ondissement de Guingamp. Les Jésuites du collège de Quimper

'au XVIII" siècle latinisaient l'indication des lieu" d'origine par la terminai-
son ensis. à l'imitation dE. leoonensis, cOI'isopitensis; pour de Saint-Gilles
Pliyeaùx, ils écrivaient: Sangilliensis-Pligeau. V. Thèses illustrées du
collège des Jésuitesà Quimptr,par J . . Tréyédy, 1886. .
. ('2) Ce cousin gel'main ne peut être que fils d'une Scaffunec. Serait-il
d'un premiel' mariage de Catherine (Mm. Hamon) ou d'une autre sœur, non
nommée à l'acte d'inhumalion cité plus haut? Ci-dessus, p. 302.
C'est lui qui baptisa le premier enfant de Mme Carrel. Parent de ' la
ligne paternelle. il est appelé parmi .les pal'ents maternels: (( une ' ligne
. suppléant à l'insuffisanée de l'autre, » art. 502. .
. (3) Des trois Ségalen, deux sont fils cie Michel, parrain de la dame
Carrel; la dame Testard 'nommée apl'ès eux est leur sœul'. 'Se:;
deux prénoms de Françoise-Rosalie peu ven t fai re présu mer qu'elle
était filleule de la dame Salaün. . '

. (4) Le p. u;sage de l'Elorn ou rivière de Landerneau entl'e Saint-Jean et

Kerhuon. .
l~) Gourin, canton de l'arrondissement de Pontivy .

elle dut prendre l'avis de trois avocats désignés; « et, pour les
affaires de grande conséquence, l'avis de Mes Brindejonc et du
Parc-poullain( 1); Hamon de Kerguérézin fut nommé pour ren­
dre compte, et Guillou d~ Slangalen, père, choisi comme audi~
teur à ce compte. La pension de chaque enfant fut fixée à

HW livres jusqu'à douze . ans, et ensuiteà 300 (2) .. li .
Mme Corret avait continué d'habiter Le Kergoat. Après six
années, quand elle avait passé la qU, al'antaine, le 6 juillet '1755,
elle épousa ' (1 noble homme» Philippe Billonnois, receveur
des postes et entreposeur des tabacs à Carhaix. M. Billonnois
était veuf depuis le 26 octobre '1752, avec quatre enfants et
était de six ans plus jeune que Mm Correl. Le mariage
fut célébré sans pompe dans la chapelle du château. Outre les
deux curés de Saint-H~rnin et de Plouguer-Carhaix, et un
. prêtre du nom de Billonnois, recteur de Trégunc, frère ou
parent du marié, sont seulement présentes quatre personnes
dont une seule signe. Ce sont selon toute apparence des ser-

viteurs du château. .

Nul doute que Mm ~ Corret avant de deveni.r Mme Billonnois
n'ait convoqué l'assemblée de parents qui la continua dans
la tutelle \3) .

De\'enue Mme Billonnois, elle quilta le château de Kergoet

poUr aller habiter Carhaix. C'est là que, le 6 août 1758~
naquit Catherine-Henriette Billonnois (appelée d'ordinaire de

," nO z '" " E'_
(1) ' Me Brindejonc est l'éditeur des COl1sultatione et dés QUfstions féodale,s
d'Héyin (avec additions). Modeste autant que savant l'éditeut' n'a pas impri­
mé sou nom en tête de ces volumes .

M. de la Chalotais, avocat général, lui confia l'examen des Consultations ;

et l'approbation nécessaire pour l'obtention. du 1)1'iv-ilège est signée de lui.
(Consultations, p. Xl V.) , .
Duparc-Poullain (ou plutôt Poullain du Parc) « avocat et professeur
royal en c lroit français aux facultés de Rt!nnes » jurisconsulte éminent.
(2 ) Cette délibération est prise. le 21 juillet par les parents paternels;
le 28 juillet, les mandataires des pal'ents matemels déclarent êtm « du
même avis ». S'ils avaient émis un avis eontl'ail'e, .allait-on rappeler les
parents patemels ?'. . ;

(3) Nous n'avons pas vu cette délibération . .

son second prénom), la' petite sœur si tendrement aimée de
Théophile, son aîné de quinze ans (1).

Six ans après son troisième mariage, Mme Billonnois allait

préparer le mariage de sa fille Marie- .\nn8-Michelle.
En 17ôl, elle fut fiancée dans unetl'ès honôrable famille de
la bourgeoisie de Guingamp, à Yves Limon, sieur du

Tymeur, avocat en parlement, procureur fiscal du duché ' de

Penthièvre au siège de Guingamp.

Mlle Corret n'avait ,que vingt ans. Sa mère demanda l'avis

de la famille. Le décret de mariage fut dressé par le sénéchal
de Châteauneuf-du-Faou, le 2~ juin.
A cet acte figurent quelques parents ayant fail partie du

conseil de famille tenu à Carhaix en t 749 : les autres sont
les fils des parents consultés à cette date (2).
Le 25 juin 1761, les parents étaient convoqués par devant
((. le sénéchal et premier magistrat civil et criminel des siè­
ges de Châteauneuf-elu-Faou, Huelgoat et Landeleau (3) . »

(1) Des lliographes disent cette sœur utérine de Théophile, née du pre-
mier mariage de M. Billonnois, c'est-à·dire étrangère à Théophile.
Catherine(dite d'ordinaire Henriette) eut pour pal'rain Jean-Marie Bil­
ronrlOis, l'un de ses frères consanguins, et pour marraine ha ute et puis­
sante dame Catherine-Françoise de Gourmond, marquise de Thieuville, en
'Normandie,qui n'est pas présente mais représentée par Marie-Anne-Michelle
Correl. -
.' ('2) Mme Bi ironnQis aurait pu, tutrice de sa fille, se dispenser de réunir
les parents, son contentement suffisait. (Art. 42 et -13 Ordo de Blois: Mai
1579. Ferrière, Dict. 'de Dl'oit. Va . Mariage, JI, p. '~8 31'-· col. en bas.

. Je sculigne les.noms des parents mentionnés en 1749 .

_: 13). Une observation: .
L'édit des pr.ésidiaux (Henri II, mars 15:>'2) montre la Haute-Cor·
'nouai.JIe partagée entre . cinq. sièges royaux, Carliàix, Duault, Château-
neuJ-du-Faou, Landeleau et Le Huelgoat. Treize ans après (Charles IX
. Editde Châteaubriant, Octobre 1 ,5G5 .. Morice Pl'. III 1347) les quatre
- au.tres si~ :ges étaient réunis à celui de Carhaix. C'était trop éloigner le
. -juspciableA~ jug~ ., Cent ans plus ,tarq, avant 1681, oh revint à un moyen
terme. Cat'baix et Ouault formèrent uil ressort; Châteauneuf, Landeleau
et Le Huelgoat en formèrent un autre dont le siège fut à Châteauneuf.
Celte organisation subsista jusqu'à la Révolution. ' .

S54 _.

Pas un n'est présent. Me Le Guillou, procureur au siège,

comparait seul chargé de treize procurations: celle de la mère

tutrice requérant le décret et celles des douze parents' appl:ou-

vant le mariage, savoir: '. . .

1° Du côté . paternel: 10 N. Me. Y'ves-GuiLlaume Hamon

de Trevenou, avocat, demeurant au lieu du Plessis ou

Quenquis Saliou ('1,\ paroisse del\1esle-Carhaix ('1\, oncle du

au 3

degré de la mineure; 20 N. Me flamon de {;uer­
guer:ezin, avocat, demeurant au bourg de Glomel (mème
parenté) ; 3') N. Ma Joseph f. e UuiUo. u de Stangalen,
conseiller du roy et sénéchal au siège de Carhaix, parent

au 3

degré; 40 N. Me Adrien-Yves Le Guillou de Iicrve-
noal, avocat, demeurant à Carhaix (même pareilté; 5°
N. Me Hernin Le Guillou de Goazangol, avocat, demeurant
à Carhaix (même parenté) ; 6° Me MaiO''Ïce Le Scaffunec
de Kermestre, demeurant à l'Hermitage, paroisse de Plou­
guer; 7° Me Joseph Le Scaf{uriec de' Kergoarin, demeurant
audit lieu, trève de Saint-Ydunet en Plounévézèl,et tous

parents au 3

degré. .

Du côté maternel; 8° noble maitre Jean Le Gogal~conseil-

lerdu roi,son procureur au siège de Carhaix,parent au deuxiè-
- me. degré comme époux de Vincente Le Rouxt2); 9° N. homme
Jlaurice-Théophile Yvon de Tl'dgLtton, demeurant à Lorient,

Or Saint-Hernin éLatt du resso['t de Châteauneuf, et Saint-Hernin restait

le domkile des mineurs Carrel. . .
. De nos jours (art. 108 du Code Civil) le mineur a le domicile de son
tuteur. Sous l'ancien droit, il en était autrement. Le mineur gantait

(jusqu'à 25 ans) le domicile de son père décédé, même quand il avait pour
tutrice sa mère ayant changé de ûomicile. (Ferrière Dict. de (h'oit, Vo
domicile p. 715, etc. . . '
Nous avons vu le premier conseil de famUle tel) u à Carh aix (ci-des~lls p.317).
Il semble que, comme le ~econd, il aurai~ dù se tenir à Cliâleauneuf, le
juge du domicile du mineur devant le pl'6sider (DuparG,.Poullain, art. 48'1} .
(1) Ainsi est-il 6crit; nous avons vu, plus haut Quenquis-Sal'iou placé
en Plounévezel.Ci dessus p. 347. .' .

. (2) Jean Le Gogal est du côté palernel : il esl appelé pour compléter h ;
çôté m.aternel. Ci-dessus p. 3'18 l10le 2 ! '.' , ." ,

- 352 · .

parent du deuxième au troisième; 10

N. H. Julien-Nicolas
SégalfJn de la Boissière, au bourg de Crozon (même parenté:;

- 11° N. H. Paul-Etienne Testard, au passage de Plogastel,
comme mari de feu dame Françoise·Rosalie Ségalen, parente
au même degré; 12° N. H. Michel' Testard, audit lieu, pa-
rent au troisième degré de la mineure. :
La mariée mineure est dite domiciliée de droit à Saint-Her­
nin (domicile de son père décédé) et de fait à Carhaix (do mi-

cile de sa mère tutrice, chez laquelle elle habite). Le mariage
fut célébré dans l'église de Saint-Hernin, le 13 jtiillet t76l (t)
en présence, est-il dit dans l'acte « de haute et puissante
dame Marie-Gabrielle de Kerguz,comtesse de Roquefeuil »,
de son fils et de sa fille. . .
Si l'acte que j'ai sous les yeux avait été lu par certains
biographes, ils n'auraient pas manqué de nous faire voir dans

la plupart des signatures celles de nlembres de lil noblesse
bretonne.

Auprès des signatures très nobles de. Mme de Roquefeuil et

de ses enfants apparaît une autre signature noble: Limon de
Kerdellec' h. C'est celle d'Line sœur du marié,Mme Marie Limon,

femme .d'Yves CoutIon de Kerdellech. Elle a eu le tort d'omet-

tre le nom patronymique de son mari, nom qui le fait noble.
Puis viennent les signatures:
Marie":Françoise Corret de Kervasdoué (2): Limon du

Tymeur: de Toulgoat Le Gogal ; Buhot de Kersers;-
de Stangalen Le Guillou :. Le Guillou de Kervenoal.
Tous ces nams ont l'apparenc. e nobiliaire; mais pas un des
signataires n'est noble. Tous dans le même acte sont dits

nobles hommes.

(I) Voir Ci-dessus page 351, première ligne de notè.
(2) C'est la sœur aînée d'Olivier Corret, veuve de Malo Le Roux, sieur
de Kervasdoué; - Comme Mme Couffon. Mme Le ROllx omet le nom de son
mari. Les Le Roux de Kervasdoué (Plouguer) déboutés en 1M9, n'ont l'ieq
de commun avec les I{ervt\sdoué du Léon' , de leur nom KerguiziaLl! .

M. Billonnois et ses enfants signent l1illonnois ; mais
corrigeant· ces signatures
{.J' Salalin de TJillonnoi.'J. ,:

~ . la mère '·de· la mariée signe:

Deux Le ScafIunec, comme cousins issus de {,rermains, ont " .'

au même titre que les frères Le GuiUàiî, donné leur consentè- . .
, ment au mariage. Mais ils n'assistent pas' " à l~ ·;cérémonie.' . .

Tous deux pourlànt 'sont dits ma?/r",!) ; ils peuvent ~e dire de

Kermestre, de I\.ergoarin ; l'un demeure à Plouguer, paroisse
de Carhaix; l'autre à Plounévézel, qui touche Carhaix. -
Quelle est la cause de leur exclusion?
Selon toute apparence, c'est la cause que rai laissé pres­
sentir en parlant du mariage d'Olivier Corret : 1).

Mme Billonnois devint veuve pOUl' la tl'o'isième fois le

19 novembre 1771. Ri.en ne la tetenait ·à Carhaix. Son jeune

fils Thomas, un original que Michelet, 'pour le rendre

ridicule, a appelé « un vrai 'saint breton », était parti pour
Par· is où il trouvera la s6iitude~ ' Sa fille Mme. Limon appelait

. sa mère auprès d'elle à .G.uiogamp. Mm~ Billonnois. ,parLit

De quatre enfants deux fps et deux filles (2), Mme Limon .

n'avait conservé que ses filles, dont l'alnée' alors da .. ns sa neu-
vième année, J2anne-Marie-Sainte, devenue quinze ans plus
tard,Madame Guillard de !{ersauzic ,3).Mm

Billonnois espérait
que. la jeunesse d'Henrielte ramènerait un rayon de gaîté dans
celte maison devenue si triste. Le 22 mars 1778,el1e vil Hen­
riette mourir à dix-neuf ans.

( 1) Ci ùessus p. 300.
(2) J'ai écrit ailleurs trois enfants, ~tm. Limon avait quatre enfants,
l'aînée, nommée ci dessous née cn .tiG!. un /ils né en t 7ti:3, une fille
née en t 706, - et un fils Théophile. né le ~-; juin 17ü7 cl dont son oncle
Théophile fut le .. parrain.
(3) On a écrit (La Tour d'Auvergne lui-même) Ke1'sauzie, comme on
prononce. Le nom écrit ainsi se prononcerait en breton Ke,·sauz,ié. Kersauzic.
est conforme à l'étymologie: Kel'-SaUloic, Maison du petit sr.xon ou anglais .

- 954

Mme Billonnoisavait soixante-quatre ans, sa santé fléchis-
sait, la mOl't de sa fille .hâta sa fin. Dans l'hiver d.e 1779 à

i 780, rhéophile revint en semestre. Il put montrer à sa mère

une lettre ·du duc de Bouillon l'autorisant à prendre le nom

de La Tour d'Auvergne et les armes de sa maison avec la - barre .

de bàtardise. La mère crut son fils noble.:. elle pouvait mou- ,

rir en paix; elle ferma les yeux, le 18 février -1780.

· (..t suivre)

. , J. TRÉVÉDY.
AnCÎCll président du TrilJllnal de Quimper.

DU FIN1SC'ERE
. Hôtel de vü\e
8.P. 53). .'

357 ' -

DE'UXIEME PARTIE

Table des mémoires et documents publiés en 1905

III

VII
VII bis

VIIl

l'AGES
Excursion dans la commune de Ploujean par
M. LOUIS LE GUENNEC ........ ; . . . . . .. . ... . 3

Vagabonds de Basse-Bretagne au XVIII" Siècle
. par M. l'abbé ANTOINE F AVÉ . .............. . '. M5
Le Prieuré de Saint-Tutuarn ou de l'Ile Tristan
près de Douarnenez, par M. BOURDÈ DE LA
ROG ERIE ......... " ... ............... ; i8,148, 206

Nou velle décou verte (dé substructions et d'objets
de l'époque romaine) faite à Carhaix par M. P. DU
CHATELLIER . . . ............................ .
Campagne d'Islande sur le Château-Renaud
(1890), extrait du livre de bord de M. le Com-
mandant MARTIN (planche) ................. .
Toponymie de la Montagne d'Arrée par
M. CAMILLE V ALLAUX (carte) ............... .
Note sur l'occupation militaire de l'Armorique
par les Romains (suite) : IS par M. JOURDAN
DE LA P ASSARDlÈRE /3 cartes} ..... , ........ .

Une campagne de huit jours, récit d'un général
et d'armes de la Sénéchaussée de Lesneven en
1766, par M. J'abbt'> ANTOINE FAvÉ ......... ' .
Trois vases en argent découverts à Plovan (Fi-

nistère), par M. P. DU CHATELLIER (planche).
Les chapelles du Cap-Sizun (suite) : La cloche de
Monsieur SaincVrhey, par M. H. LE CARGUET.
Les Eglises et Chapelles du diocèse de Quimper
(suite) ; doyennés de Lesneven et de Plabennec,
par M. le chanoine PEYRON .................
Les peintures de la chapelle de la Madeleine à
Pont-}, Abbé, par 1\1. le chanoine'AsGRALL.. . .. ,

114

124
135

164
169
183
201

XII

XIlI
XIV

Le prieuré de Saint-Tutuarn ou de l'île Tristan
(suite: voirN°I), par M. BOURDE DE LA ROGERIE.
Les combattants bretons de la guerre améri-
caine, pa~' M. H. DE KERGUlFFINAN-FuRIc .....
Monument.mégalithique et "Coffret à Penfoënnec
en Elliant, par M. DE VILLIERS DU TERRAGE
PAGES
206

(planche) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
XV La famille de La Tour d'Auvergne-Corret, par
M. J. TRÉVÉDY. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 280; 346

XVI La misère et les miséreux au Minihy de Léon:
San tee, par M. l'Abbé A. FA vÉ ............ 304

XVII Le prieuré de Saint-Tutuarn ou de. l'île Tristan
(suite: voir N° 1 et XII), par M. BOURDE DE
LA ROGERIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... 330

XVIII La famille de La Tour d'Auvergne-Corret, (suite,
voir N° XV), par M. J TRÉVÉDY............ .346

FIN

Quimper. ' Imprimerie A. Leprince