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Bulletin SAF 1904


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Les Eglises et Chapelles du diocèse de Quimper (suite); doyennés de Pont-l’Abbé (fin), Brest, Lambézellec, Daoulas, Landerneau, Lannilis

Chanoine Peyron

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes


LES EGIjISES Err CHAPlTILLES DU DIOCESE DE UIMPER
(suite).

Loperhet.
Eglise dite Locus brigittœ dans l'acte de fondatioll , de
l'abbaye de Daoulas. Dédiée à Saillte-Brigitte. Vient d'être
reconstl'uite.
Saint-Jacob .
Ancien hôpital, hospitale sa.ncti Jacobi, donné à Daoulas
en 1218. Sert de grange.
Saint-J agu.
Figure au rôle des décimes en 178u, mais n'existe plus.
Saint-Qué.
Ou Saint-Guénal. En ruines Rvant 1770 .

Saint- Léonard .
La chapelle de Saint-Léoriard n'exist.e plus; ' elle était
située au bourg.

Rumengo1.
A ncienne trêve de Hanvec donnée à Daoulas 'au commen­
cement du XIIIe siècle. Sous le vocable de Notre-Darne .
Lieu célèbre de pélel inage. L'église date de 1537.
Saint-J ean-Baptiste.
Petite chapelle construite en 1829 à Prdtarcuic.

Saint-Eloy .
AnciC'Tlne trêve de Irvillac, L'église paroissiale actuell e
doit être l'ancienne chapelle de Notre-Dame du Fresque:
. . dont il est fr'équemment question dans le carlulaire de
Daoulas, et au XVIe siècle, ce n'était pas Saint-Eloy, mais
Notre-Dame' du Fresque qui était. trêve d'Irvillac. Elle fut

consacrée le 2 juillet 1531 par Jean du Largez, abbé de
Daoulas, qui cOllsacra le même jour trois autels: le maître
autel dédié à Notre-Dame, celui de la chapelle du midi à
saint Yves et le troisième à saint Jean-Baptiste (H.3). C'est
dans cette chapelle, qu'en 1511, à cause de la peste, les
ligieux de Daoulas vinrent dire l'office .
Saint-Eloy.
exista nt
Outre l'église paroissiale, il Y ' a unp chapelle
ore, sous le vocable du patron de la paroisse.
enc
Saint-Urbain.
Ancienne trêve de Dit'inon. Dédiée à saint Urh ;l in

T1'é'lJarn.
Ancienne trêve de Dirinon, appelée église de Saillt­
Baharn. Sanctii Baharni dans l'acte de fondation de
Daoulas, mais au XVIIIe siècle la trêve était sous le vocable
de Notre-Dame de la Pitié. Voir une description de la cha-

pelle au Bulletin de notre Société: 1875, page 179, « le
10 mai 1514 inhibition fut faite par l'official de Cornouaille,
sur réquisition de Jacques de Rohan, à Pierre du Louet de
mettre aucune armoirie sur l'église de Treffvarn sou..; peine
d'excommunication et de 600 livres d'amende. (AI'chives
dépar'tementales) .
DOYENNÉ DE LANDEnlŒAU.
Landerneau.
L'église paroissiale, Saint-Hom:l'don, a été reconstruite
vers 1855; mais on a conservé de l'ancienne église, bâtie

dans un autre quartier de la ville, le clocher datant du
XVIe siècle et un porche de 1604. décrit par M. Abgrall
dans son LivTe d'Or. .

Saint-Thomas.
Cette église, dédiée au saint Archevêque de Cantorbéry,
appartenait au diocèse de Cornouaille et était un prieuré
dépendant de l'abbaye de Daoulas; la tour est de 1607. On
voit sur une corniche de l'église un porc ayant le museau à
la clef d'une barrique. Une femme cherche à l'en relirer en
le prenant par la queue, tandis qu'un homme la tire elle-même
violemment par les cheveux. Voir aux archives départe­
mentales, G. 225-237-259, les comptes de Saint-Thomas
donnant de curieux détails sur les réparations faites à l'é­
glise et les confréries qui, s'y desservaient! au nombre de
neuf: confréries du Sacre, de Saint-Cadou, de Saint-Blaise,
de N.-D. de Bonne-Nouvelle de Saint-Sébastien, des Cinq­
Plaies, des Trépassés, de Saint-Nicolas, du Saint-Esprit:
cette dernière était la confrérie des Texiers.
Saint-J ulien.
M. de Courcy a relevé sur une pierre du frontispice de
cette chapelle en ruine l'inscrip~ion suivante:
En l'an 1521
et le lundi tiers jour de juing

fust au portllil de ceste église
la première pierre mise
à l'honneur de Dieu fils et père

et Saint-Esprit et de sa mère
, c'est 1110pital de ceste ville
à Saint-Julien domicile.
Cette date de -1521 doit être celle d'une reconstruction,
car une pièce de 1466 ~G. 225) fait mention d'une rente
au profit de saint Thomas l( sur la maison de Saint­
, Julien »), et un mémoire du 5 floréal, an XI (Archives
]' Evêché) dit que cette chapelle « parait êtl'e la plus an­
cienne des églises Je Landerneau. Elle fut bâtie originaire­
. ment pour servir de chapelle à un Duc ou Comte de Bretagne)}.

Elle appartenait aux seigneurs de Hohan et fut. érigée en
tl'êve de Ploudiry en 1619. L'église, démolie en 1823, (( était
composée d'une nef soutenue par deux rangs de colon Iles
et avait deux has côtés )J.
L' Hôpital:
Dom Moriee (P. l e. 1376) nous donne l'acte de fondatioll
de l'hospice de Landerneau, en 1336, par Hervé de Lévil.
d'abol'd à la tête du pont de Landerneau, l'hôpital fut
Bâti
transféré, en 1660, dans la rue Ploudiry, grâce · aux libé­
ralités d'un sieur Le Pontois. La chapelle était sous le
vocable de .saint George et de saint Julien .
Notre-Dame de la Fontaine Blanche.
Cette chapelle, qu'il ne faut pas eonfondl'e. comme semble
le faire M. de Courcy, avec la chapelle de ee nom siture ('II
Plogastel-Daoulas, est à un demi-quart de lieue de Lallder'­
neau (pèl'e Cyrille Le Pennec) et marquée en supériorité des
armes de la maison de Rohan. Jean IV y vint en pèlerinage,
en 1393 GKdanet notice sur le Folgoat).
Cette chapelle fut détruite à la Révolution, et il n'en reste
plus, dit M. de Courcy, que quelques chapitaux indiquant
l'époque du XIlI" siècle, et un écusson pOl'tant écartelées les
al'mes du Lech et de Botlavan. Lech: d'or à 3 trèfles de
gueules, Botlavan : d'argent à l'aigle de sabLe .accompagnée en
bande de 3 cœurs d'azur.
Les Rrrhives d~artementales (E. 1~1) possèdent une de­
mande d'autorisation, en 1605, d'établir un couvent de domi-
nicains dans l'oratoire, « sacellûm ut devotissimum ita
famosissimum quod vulgo la fontaine bLanche lluncupatur
una cum adjacentibus omnibus, » oratoir'e qui se trouve sur
le territoire de l'Evêque de Léon, auqnel la demande d'au­
tOl'isation est adressée. Il semble bien qu'il s'agisse ici de
la chapelle bLanche de Landerneau, car nous ne connaissons
pas d'autre chapelle de ce nom eu Léon, si ce n'est à Sainte-

Sève, près Morlaix. Mais ce lieu semble bien rapproché
de cette ville qui possèdait déjà un couvent du même
ordt'e.

Les Récollets .
Les cordeliers établis à l'île Vierge, près Ploug'uerneau,
ne pouvant plus 'y vivre à cause de l'intempérie du climat,
obtinrent du chanoine de Daoulas, prieur de saint , Thomas
(Landerneau), Yves Berroch, de bâtir un monastèrè SUI' la
rive gau<;he de l'Elorn près d'un ancien oratoire dédié à
saint Ernal ou saint Ternec, saint Ternec, fils de saint. J udi­
eael, qui se serait retiré dans ces parages et aurait donné
naissance à la ville de Lan-Ternec.
Les cordeliers prirent possession de cet oratoire le 12
aoùt 1488, et furent remplacés au XVIe sièclè par les Ré-
y demeul'èrent jusqu'à la Révolution. Le cou-
collets qui
vent a été remplacé par un mOllastère des bénédictines du
expropriées, en 1811, de leur communauté du cal­
calvaire
Quimper et transférées à Landerneau.
vaire de
Les Capucins.
Les pères capucins s'établirent à Landerneau en 1634, et
y demeurèrent jusqu'à la Révolution. Le couvent servit alors
prison pour les prêtres non soumis à la déportation,
de maison d'école jusqu'en 1815.
puis

Les Ursulines.
Ces dames s'établirent à Landerneau, le 23 juillet 1634,
par la faveur de Mme la duchesse de Rohan, et grâce à
communauté du même ordre à Saint-Pol, qui fournit les

premiers sujets. En 1779, elles durent céder leur maison
pour un hôpital, e l se retirer dans la communauté de Sain t­
d'où elles revinrent à Landerneau quelques années
Pol,
après, en attendallt leur expulsion en 1792, malgré leur
energIque reslstance.

La communauté ne s'est pas reconstituée et les bâtiments '
ont servi de prison jusqu'à ces derniers temps.

Saint-Sébastien .
Chapelle avec son cimetière snI' la route de Brest. Fut
construite en 1640, ponr la sépulture des pestiférés.

Saint-Roch.
Chapelle construite en 1717, au haut de la rue de Plou- .
pour le service d'une congrégation bretonne d'hommes
diry,
et de femmes qui y' fut érigée le 23 juillet 1719, sous le titre
de l'Assomption de la Sainte-Vierge. Les statuts de cette
congrégation sont conservés aux archives de l'évêché, et
l'on voit actuellement dans l'église Saint-Tholilas, un beau
rét.able sculpté représentant l'assomption de la Vierge et
qui doit provenir de cette chapelle.

Les Anges .
, Petite chapelle du commencement du X VII III siècle, avec
sur la paroisse de Saint-Thomas. A servi
son cimetière
jusqu'en 1823 pour les réunions de la Congr·égatiQIl.
Beuzit Saint-Conogan.
Il ne reste plus que le clocher de cette chapelle. Autrefois
prieuré-cure, dépendant de Sa.int-Mathieu,fin de terre, et
maintenant annexé à Landerneau. Près de cette chapelle:
dont les murs appartiennent à un particulier, se voit la
Troïbus de Montdragon, seigneur de la Palue,
tombe de
mort en 1543. Il Y est représenté en cotte de mailles,
armes de Montdragon, la PaIne, Treziguidy et
avec les
leurs alliances . . ( Voir M. de Courcy: R1'etagne contempo­
Taine).
Dirinon.
Dirinon était un prieuré dépendant de l'abbaye de Daoulas,
église paroissiale, sous le vocable de Sainte-Nonne,
son

porte sur le clocher la date de 1588-1593 avec l'inscr'iption :
J. KEROVNCVFF : Y. LE HE ST : F.
Une fontaine, déd iée à la sainte, est datée de 1613 et e~t
ornée des armes des seigneurs de Lezuzan-:vJanfuric 'Ld'a.zuT
au chevron d'a.rgent accompagné de 3 oiseaux de même. »
Sainte-Nonne.
Chapelle dalls le cimetière attenant à l'église. Devait
servir primitivement, d'après la tl'adition, d'église parois­
siale. Elle renf'el'me un tombeau en pierre du X Ve siècle
représentant la sainte, couchée, en habit de religieuse.
Saint-Divy .
Chapelle appelée indûment Saint-Guy au rôle des décimes
de 1870. En 1809, elle tombait en ruines, et la fabrique fut
autorisée à utiliser les pierres pour la réparation de la
<.:hapelle de Sainte-Nonne; cependant ce projet ne fut pas
exécuté .et la chapelle subsiste encore. Une fontaine voisine,
dédiée au saint, porte les armes de Manfuric.
8aint-Aubin.
Cette chapelle tigure aux décimes de 1782. Il n'en est
plus question depuis le Concordat, peut-êtl'e est-ce celle
que nous voyons signalée comme existant à Kervichal" en
1778, et dont un M. Rochongal' était chapelain .
NotTe-Dame de l'Assomption.
Melltionnée en 1805 comme existant à Kerliézec, à une
lieu du bourg. Très utile et parfaitement entretenue par la
famille Mazurier, de Keroualen, qui en est pl'opriétail'e.
La Forêt-Landerneau.
Goélet-Fol'êt était un prieuré-cure dépendant de l'abbaye
de Saint-Mathieu . L'ancienne église datant du XIIJe ou XIve
siècle tombait en ruine. En 1754, elle fut remplacée par un
édifice sans caractère qui a fait place à une jolie église mo-

derne en 1887. Elle est dédiée à saint Ténénan On conser­
vait encore à la Forêt, en 1850, les anciens fonts baptismaux
de 1603, et une chaire à prêcher de 1714 (voir notes manus­
crites de M. Cariou, et notice de M. de Granpont., en 1893,
sur la commune de la Forêt).
Château de Mesgral.
Une chapellenie fut fondée dans la chapelle du château
en 1571, -sous l'invocation de sainte Geneviève. Elle fut unie
au gouvernement de Saint-Jean de la Haye, en Saint-Divy,
en 1727 (Pouillé Léon).
Sainte-Anne .
Chapelle fondée en 1851 par la famille le Roux.
Guipavas.
Guipavas, autrefois Ploéavas, a son église paroissiale sous
le vocable de saint Pierre et de saint Paul. L'église date du
commencement du XVIe siècle. Avant la Révolution on voyait
à l'entrée de l'égl~se un beau calvaire en pierre_

Notre-Dame-du-Beun (1).
L'édifice actuel (1625) n'est pas le premier élevé au même
lieu sous le même vocable.
Suivant une tl'3dition qui s'efface chaque jour, ce fut en ce
lieu que fut él'igé le premier temple chl'étien, à Guipavas,
clans le VIle siècle, pal' saint Thudon, père cie saint Gouesnou,
pour combattre le culte payen clont ce lieu était le théâtre
(de rait. dit M. Kel'clanet A. G (p. g. 509), les vieux registl'es
parlent toujours de cette chapelle en la qualifiant d~antique
et dévote chapelle de Notre-Dame.).
11 y existait une fontaine dont la célébrité attirait un grand
nombre de pèlerins qui y faisaient de dévotes et peu décentes
(1) Nous empruntons les éléments de celte notice à un travail manus­
crit sur Guipavas par M. Cariou en 1859.

ablutions. Saint Thudon y construisit une chapelle à la
sainte Vierge qui devint un lieu de dévotion pour les COll­
vertis~ qui ne l'étaient pas totalement, cependant~ caL' le
culte pOUl' la fontaine n'en continuait pas moins Ils négli­
gèrent l'entretien du temple qui s'ébranla, On ne s'empressa
pas de le réédifier et cette froideur religieuse uttim une

pUllition sévère infligée pat' la patronne offensée.
l,a fontaine devint tout à coup un tot'rent et, en raison de la
pellte natul'elle du not'd au sud la partie déclive fut promp-
kment submel'gée. Hepentants, les habitant~ implorèl'ent la
misél'icorde de la mèl'e de Dieu et obtinrent, pal' le vœu de
reconstruire l'édifice, la cessation de l'écoulement excessif

de cette fontaine. On suivit alol's processionnellement le
retl'ait des eaux jusqu'a l'endroit où est aujourd'hui l'église
cie saint Pierre, dont l'espace fut bientôt découvert. On en
fit trois fois le tour et on retourna vers la chapelle dont on .
fit également trois fois le tour pour remercier la Vierge de
sa bonté.
La reconstructiori eut lieu, et cette fois encore la fontain e
resta en dehors de l'église. Mais ~ lors de la construction de
l'église actuelle, elle fut couverte par elle et existe, dit-on,
sous le maître-autel. On a prétendu qu'on avait conservé
une issue pour la fréquenter et que plus tard cette commu­
uication fut interdite pour mettre un terme aux superstitions
dont elle était l'objet. Une fouille récente n'a pu faire dé- .
couvrir l'issue.
Ces faits ne sont connus que par tl'udition : l'époque de
l'inondation est fixée au 3 mai. Chaque année, à pareille
<1ate, on en fait la commémoration par des dévotions pel'-
~onnelles et publiqu-es.. On fait isolément neuf fois le tOUl' de
l'une et l'autre église, le rosaire à la main, en cQmmençant
par celle de saint Pierre. En passant devant la porte occi­
dentale on s'arrête un moment pour y faire une prière à
genoux, puis on se réunit à l'église paroissiale pour en 801'-

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MOf(LAIX.

Coupe par Ouessan1

lnt, Béniguet et Porz Liogan .

MolèlU3 .

tir processionnellement et se rendre à N.-D. du Run dont 011
fait trois fois le t.our, puis on y dit la messe. On retourne
à l'église paroissiale où l'on donne la bénédiction avec la
vraie croix, depuis 1824. Autrefois c'était avec le Saint­
Sacrement.
Il y a quarante ans que cette procession s'accomplissait les
pieds nus, même par les prêtres qui ont été les premiers à se
dispenser de cette gêne. Quelques vieillards ont tenu pendant
longtemps à l'aneien usage. Le grand pardon, premiel' di­
manche de mai, était encore désigné, il y a une trentaine
d'années sous le nom de pardon de la délivrance des eaux.
La date de l'institution de cette dévotion n'est pas connue.
Les légendaires disent que saint Thudon débarqua à
Brest, dans le VTIe siècle, fuyant la persécution des Allglo­
Saxons, avec ses fils Gouesnou et Majan, et sa fille Tugdona.
Saiut Thudon se fixa à Guipavas, à deux kilomètres du
bourg.
On donne le nom de Saint-Thudon à quelques débris de
maçonnerIe qu on y VOlt encore.
En mémoire de cette résidence de saint Thudon à Guipa­
vas, le c'lel'gé et les paroissiens de Gouesnou viennent, de
temps immémorial, en pl'ocession visitel' le lieu dit de Saint­
Thudon, le jour de la fête de l'ascension.
Il existe un sanctuaire druidique, dont il reste des traces
non équivoques, à un peu plus de deux kilomètres à l'Est de
la fontaine de Notre-Dame.
La façade occidentale de Notre-Dame du Run porte la
date de 1625. Ce doit-être une restaul'ation partielle, car .

le style de l'architecture est bien des X Ve et XVIe siècle, et
l'on voit dans l'église des dates antérieures au XVIIe siècle;
une entr'autre de 1503.
Notre-Dame du -Run a dù être la première église de Gui­
que vers 1618, époque de la construction de
pavas. Ce ne fut
l'église de saint Pierre, que Notre-Dame du Run fut consi-
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XXXI (Mémoires) 15

dérée comme chapelle. On y continua jusqu'à 1790 à Y of­
mariages et les enterre_
ficier les dimanches, y faire les
ments. Elle possédait un cimetière.
Plusieurs familles y avaient leurs enfeus: les Coatauùon,
Kergorlais, ces derniers~dont l'origine dans la paroisse
les
remontait au XIe siècle, exerçaient un droit seigneurial à
titre de fondateurs, et possédaient une tombe élevée du
côté de l'épitre; ses armoiries; vairées d'or et" de gueules,
étaient placées dans la maîtresse vitre.
Pendant la Révolution, elle sel'vit de caserne pour la gar­
nison permanente qui surveillait le pays. Ses autels, boi­
series, vitraux furent détruits. Cependant, en 1856, le
curé pensait que ces vitraux ex istaient encore, mais depuis
longtemps masqués par le mortier. Jusqu'en· 1824, il Y
avait, dit-il, dans la chapelle un tableau de deux mètres de
long sur un mètl'e et demi de large repl'ésentant au premier
plan deux personnages, homme et femme en habit de COur
des plus riches, agenouillés devant la Sainte-Vierge:
l'homme accompagné de deux écuyers, la femme ayant
un manteau t1eurdelYbe sontenu par deux suivantes. On a
prétendu que c'était Louis XII et la duchesse Anne sa
Ce devait être plus vraisemblablement une repré­
femme.
sentation du vœu de Louis XIII.
Saint-Nicolas .
Chapelle située entre le manoir de Kerhuon et Poul-ar­
velin. Construite par la famille de Kerléan, pour faciliter
l'audition de la messe aux négociants et marins de ce petit
port assez florissant autrefois (Cariou).
Saint-EutTope.
Chapelle dépendante du manoir de Froutven. Très fré­
On allait baigner dans la fontaine voisine les enfants
quentée.
rachitiques, ou prendre de la terre la plus voisine de l'autel
pour en faire des cataplasmes pour les
de la chapelle
malades (Cariou).

Manoir de Coatatidon
maISon
La chapelle subsiste encore, mais transformée en

d'habitation.

Manoir de Keraudy.
Chapelle détruite lors de l'incendie du manoir, en 1794.
Saint-Isidore.
Chapelle du manoir de Lossulien. N'existe plus.

Saint-1Hichel.
Oratoire érigé en 174~ au manoir de Bonrepos.
Camfrout.
Camfrout ou Hôpital de Treisguinet, figure dans l'acte de
fondation de l'abbaye de Daoulas dont il dépendait à titre de
prieuré conféré à un chanoine régulier de Daoulas, jusqu'à
ce que les seigneurs " de Lossulien y présentèrent par USUI'­
pation (Pouillé Léon), mais en 1781, la chapelle n'existait
plus et les charges étaient desservies à Guipavas, par un
titulaire nommé par l'Ordinaire, elle était dédiée à saint
Laurent.
Sainte-Barbe .
Chapelle dépendante de la seigneurie de Lossulien.
Aurait été bâtie au XVe siècle par les soins de la famille
Taillart de Keraret de Coatanguy (Cariou). En 1642, des
peintures y furent exécutées par Guillaume Guéguen (H. 187).
Saint- Yves.
On desservai~ dans cette chapelle la chapellenie de Kerou­
dault à laquelle présentaient les seigneurs de Keroudault
ou Kerneguez, puis les Poulpry Lavengat. .

Pencra.n.

Eglise dédiée à Notre-Dame de Pitié, représentée par un
beau groupe, près du maître-autel, côté de l'Evangile. Le
porche porte l'inscription suivante:

Le 15 jour de mars, l'an 1552, fut fondée ceste chapelle
au nom de Dieu et de sa mère et Madame Sainte Appoline
par Hervé Keraès et Guillaume Bras, fabrique de la dite
église. .
. Saint-Eutrope.
Chapelle dans le cimetière servant d'ossuaire avec cette
inscription bretonne:
CHAPEL: DA: S. AITROP : HA. KAHN EL: DA : LA­
KAT: ESQVERN : AN : POBL. 1594 .

Plouédern.
Eglise paroissiale dédiée à saint Edern (voir notiée sur ce
saint par Dom Plaine dans le Bulletin de la Société Archéo-
logique (XIX, p. 200). Sur le portail de l'église on ht la
date de 1609.
Saint- Tudès.
Chapelle du château de Cribinec .
Le Relecq.
Ancienne chapelle dédiée à Notre-Dame, sur le territoire
de Guipavas, porlant les caractères du XVIIe siècle. Erigée
ep paroisse le 6 janvier 1869 et entièrement reconstruite de

nos Jours.
En 1856, M. Cariou, signale un aveu de 1670, dans le­
il est dit e: que cette chapelle avait été fondée au onziè-
quel
me ou douzième siècle par Guillaume, comte de Cornouaille,
à son retour des croisades (1096-1146) qui la dédia à Notre-
Dame. D .
En 1827 (H. 187) une contestation s'éleva entre le rec­
teur de Guipavas et le seigneur de Lossulien. Celui-ci sou­
tenait que c'étaient les anciens seigneurs de sa famille qui
avaient bâti la chapelle « que c'était sans raison et sans
droit que le recteur voulait y conduire la procession et non
NotrE-Dame du Run comme de coutume .

Que le dit recteur projetait de faire un cimetière au­
tour du Relec, d'un petit enclos qui joint la chapelle, qu'il"
avait obtenu un bref d'indulgences pour elle dans lequel il
avai~ fait inséré que cette chapelle était publique, fréquentée
nombre de pèlerins et qu'il avait fait afficher le
d'un gr'and
bref â la p0rte de la chapelle sans la participation du sei­
dit
gneur de Lossulien. « On dit, ajoutait le factum, qu'un prê­
tre de la paroisse fit bâtir la croix de pierre qui est à quatré
pas de la porte de la chapelle, que cela se voit par quelques
lettres de l'alphabet distantes l'unt:: de l'autre au pied de ]a
aux pieds du Christ on voit depuis 200 ans, le·s
croix, mais
armes de Jacques de Guengat et de Mme du Poulpry, sa

femme ».
Saint-Divy.
Ancienne trêve de la Forêt. Eglise paroissiale, construite ·
au commencement du XVIe siècle, possède un vitrail daté
de 1531, avec cette inscription: HERVEVS SOLUDANUS,
JURIS UTRIUSQUE DOCTOR DOTA VIT. Les peintures
du lambris, de 1676, retracent les scènes de la vie de saint
Divy, David ou Devi.
Saint-J ean-Baptiste.
Petite chapelle à dix minutes du bourg.
Trémaouézan.
Ancienne trêve de Ploudaniel, dédiée à Notre-Dame. Elle
est citée en 1363 dans le testament de Hervé VIII, vicomte
L'église a des peintures des XV', XVIe
de Léon (Kerdanet).
VIle siècles. elle possède un beaiI catafalque sculpté, repro­
et X
par M. Abgrall dans son Livre d'or. Un inventaire de la
duit
fabrique èn 1726 signale: un reliquaire, en forme de cha­
pelle d'argent, deux couronnes d'argent pour l'image de la
vierge et de son fils, une grande cl'oix d'argent, une petite
d'argent doré et huit parements d'autel de diverses couleurs
et un parement pour la chaire à prêcher.

. "".o. '. J;, <:-' DOYENNE
• • • DE LANNILIS

Lannilis.
L'église est dédiée à saint Pierre, dont la statue au
XVIIe siècle était figurée avec un petit religieux à genoux à
ses pieds « comme qui dirait. un moine bénédictin du prieuré
de Loctunou '/) écrivait vers 1650 sur un registre, le recteur
d~ Lam ilis, Goulven L'Ostis, mais il semble ,traisemblable
que ce groupe représentait saint Ténénan aux pieds de son
maître saint Caradec, C:J.r c'est ainsi que saint Ténénan est
ordinairement représenté et l'on sait qu'avant la fondatiou
des paroisses de Lannilis, Landéda et Brouennou à la fin du
XVe siècle, tout ce pays ne formait qu'une paroisse sous le
ilOm de Ploudiner, or le saint invoqué sous ]e nom de Diner
ou Tiner n'est autre que saint Ténénan, évêque de Léon.
Sur un missel à l'usage de Paris, conservé à Lannilis se
_ trouvent plusieurs notes manuscrites 1::11ine3 et françaises
écrites par M, Goulven L'Ho~tis, recteur de 1602 à 1657. '
M, de ~danet en a donné une partié dans ses notes à la
vie des saints d'Albert Le Grand, mais nous préférons nous
en rapporter pour le la tin surtout à la lecture faite de ce
manuscrit par notre confrère M. Bourde de la Hogerie, qui
en a fail dernièrement un relevé exact qu'il a bien voulu
nous c::>mmumquer.
(A suivTe).