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ANALYSE D'UN COMprrE DE L'ABBAYE DU RELEC suite .
Dans le cas qui nous occupe nous ne ' saurions dire si les
présents de gibier et d'argent distribués à Rennes eurent
une décisive influence sur l'issue du procès; l'arrêt fut rendu
en faveur de J, Torsolis, et le comptable s'empressa de
témoigner sa reconnaIssance aux magLstrats qUI s etaIent
prononcés en faveur de son maître et aux hommes de loi qui
l'avaient assisté dans la poursuite de l'affaire:
({ pour ypocras tant audit président, conseillers et suppost
de justicze, quo notre conseil, baillé à Jehan Champenoys:
apoticquaire de Rennes, 12 eSCUR d'or (27 livres .. ,.
({ Pour ung bancquet à notre conseil, procureur, sollici-
teurs dont partie de Messieurs et des amis pour les entrete-
nir ; ledit bancquet faict au logeys de Me Thomas Strossy .. ,
ct Pour ung présent aux advocatz et à Me Pierre Le Boy,
procureur, après avoir gaigné la cause et aux aultres solli-
citeurs comme Boisbasset et les cIers dudit Hoy,., ..
« En ung présent aux maistres d'hostel et gens du rap
porteur à cause qu'il ne vol ut rien prendre ... , »,
L'arrêt des Grands-Jours que l'on célébrait ainsi avait
ordonné que J. Torsolis serait mis en possession de l'abbaye
et que l'Elu serait conduit en prison à la conciergerie de
Rennes, sans doute à raison des' actes de « force et violence »
qu'il avait commis, tels que le vol de la commission de l'abbé
de Beauport et l'expulsion hors de l'abbaye du sieur de la
Boissière et de ses compagnons.
Pierre Chouart, chargé de mettre cet arrêt à exécution,
partit de Rennes le 10 octobre 1544 avec Alain du Jaulnay,
sergent, passa par Saint-Eloy de Montauban, Broons, Lam- ·
balle, Saint-Brieuc: Lanvollon: Lantréguier, où .. , le 13 oc
tobre il fit « provision de gens pour venir prendre l'Elu:
scavoir ... ledit sergent de Jaulnay, Ilng aultre nommé Guil-
et Jehan le Cuisinier pour disner au Vieux-Marché». tout
ce monde soupa et coucha au Guerlesquin; on y acheta « un
flacon de vin pour porter le lendemain à l'abbaye n. Le 15
octobre, l'Elu fut fait prisonnier. Le retour à Hennes se fit
sans incident notable; cependant. entre Morlaix et Tréguier,
le comptable renforça l'escorte de deux hommes « doubtant
qu'en passant par la maison de l'esleu on n'eust faict force »
et, pour intimider ce qui lui restait de partisans, il fit si.
gnifier ajournement personnel à Pierre Le Dimoygne, sieur
de I>:avel, et à Pierre Raison, sienr de I>:senaut {( complices
l'eslu » (1) ; ces précautions n'empêchèrent pas P. Chouart
de perdre en route 27 livres, « scavoir 10 écus d'or au soleil
et deux en monnoie qui lui furent coupés avec la bourse,
avec le sceau d'argent (2) armoyé des armes de Mons!' (1'01'
solisj eu et receu de Me Thomas Strossy ». L'0mprisonne
ment de Guillaume Le Houx ne fut pas de très longue durée:
le compte mentionne une dépense pour les frais de l'acco
n)Odement, dont une des clauses était l'abandon des pour
suites criminelles intentées contre l'Elu. Nous ne savons
queUes furent les autres conditions de l'accord: dans cer
tains cas analogues, des abbés élus par les moines renOIl
cèrent à leurs droits moyennant une somme d'argent ou une
rente viagère. Le chapitre des dépenses du P. Chouart S0
termine par l'inscription « de la somme de 50 livres monnoie
laume Le Blanc, aussy sel'gent général de Lantrëguier, et
tr'oys hommes de vertu avec nous, desquels Olivier Hervé
estoit l'ung quy est chastrenyier, Olivier Martin, pelletier,
(1) Le Nobiliaire de B1'etagne, de P. de Courcy, mentionne la famille Le
Dymoyne ou Le Divanach, sr de Chef du Bois, et la famille Raison, sr de
Kersenant, ou Ploumilliau. NOlIS ignorons si G. Le Roux appartenait à l'une
des familles nobles du nom de Le Roux qui existaient en Tréguier.
(2) Nous avons décrit (p. 62), le sceau de la cour d'Oultrellé aux armes
de J, Torsolis. Dans un précédent voyage (août 1543), P. Chou art avait eu
à se plaindre de (( soudards et de lansquenets D qui pillaient le pays de
Tréguier.
baillée par ledit comptable audit eslu en or et monnoie selori
l'accord fait avec lui par ledit Strossy », Cette somme de
50 livres paraît bien modique; il est possible cependant
que G. Le H.oux n'ait pu obte.nil' une indemnité plus con-
sidérable, car il se tl'ouvait à H.ennes absolument 'sans
argent et à la merci de son adversail'e. Torsolis prit
à sa charge les frais du procès qui incombaient à son
,rival et paya même ' les solliciteurs emp10yés par celui-
ci pendan.t sa détention: Les réparations et les CI. dé- '
penses communes » de l'abbaye pendant qu'elle était occupée
par G. Le Roux furent aussi soldées par le vainqueur, ainsi
que nouS le verrons plus loin, ,
Entre les deux concurrents et leurs partisans respectifs,
la réconciliation fut complf::te: le recteur de Ploésal,
Charles Pommeret, que Chouart avait fait emprisonner,
fut trois ans plus tard, en qualité de procureur de Jacques
Torsolis, chargé de vérifier les comptes du même P. Choual't,
, 'y compris les frais occasionnés par son emprisonnement
à la Roche-Derrien. G. Le Roux revint au Relec; jl semble
bien que c'est lui que l'on retrouve, en 1562, prieur de l'ab
baye et procureur de l'abbé commendataire Loys Le Bou-
teiller, successeur de Jacques Torsolis. ,
Nous avons vu que P. Chouart, aussi bon administrateur
que zélé procédurier, s'était empressé pendant une éphémère
occupation de l'abbaye au mois de mai 1543 de faire réparer
l'abbaye et cultiver le jardin. Il reprit ses travaux dès que
les droits de son maître furent définitivement 'reconnus. Nous
quelques-unes de ces dépenses extraordi
mentionnerons
naires avant de passer à la dépense commune de la maison.
Il fit réparer la prison abbatiale, qu~ pendant leur pate,r
nelle administration les représentants de Loys d'Acigné
avaient laissé tomber en ruines; on y posa un plancher, une
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XXXI (Mémoires) 8
forte serrure, on mura les fenêtres que l'on remplaça par
d'étroites meurtrières, et l'on paya 6 livres à Merrét, serru
rier à Morlaix, « pour quatre fers, sCRvoir deux gros pesans
de 40 à 50 livres de fer , et deux aultres pour les mains ll,
Il paya 11 livres 5 s. à Thomas Quéménel', vitrier à Morlaix,
« pour accoustrer l'église et chapitl'e de l'église avec mettre
ung escu des armes de Mons ... )). Les ouvertures de l'église
et de tous les bâtiments de l'abbaye furent visitées et répa
rées par Mahé Garz et son frèl'e qui reçurent chacun 3 sols
par jour (total 36 livres) Les portes dujal'din furent refaites,
jardins, vergers, pl'és et étangs de l'abbaye clos et net
les
toyés (1). Jehan I~gadalen, de Pontmenou, refondit et allon
gea les conduits de plomb et remaçOllna les caniveaux de
pierre qui portaient l'eau à la fontaine construite devant.
l'église (671. 10 sols), et Riou Placzat, peintre de Morlaix,
« meict en blasson les armoyries sur la plombée et fontaine
tant celles de Mons à présent que celles qui y estoient de
. celluy qui fit premièrement ladite fontaine (2) 1).
L'abbé Torsolis voulut laisser à l'église un souvenir -
d'ailleurs d'un prix fort modeste de son abbatiat et fit faire
une lampe de laiton et airain pour « mettre et tenir feu ordi-
nairement à l'église de l'abbaye 1) avec un contrepoids à ses
armes soutenu de deux anges, le tout peint d'or el d'azur
« ledit erain fait pal' Jehan de ,Nantes, seul oupvrier de ce
métier, demeurant à Saint-Renan .... et ledit contrepoids
faict par Riou Placzat») (31 1. 12 sols, y compris les frais de
la peinture des armoiries placées sur la fontaine). Ce fut
aussi l'abbé qri, pendant un court séjour au Relec, ordonna
l'achat d'une certaine quantité de vaisselle d'étain qui fut
prise chez Vincent David, potier d'étain de Morlaix.
(1) Plusieurs de . ces réparations avaient été commencées par ordre de
Guillaume Le Houx. .
(1) Une fontame monumentale subsiste encore devant le portail de l'église
du Relee, mais tlle ne remonte pas à l'époque de Jacques Tor..solis.
foll
Mentionnons encore d'importantes réparations à une mai
son à Morlaix, aux manoirs du Manachti~ de Plufur, de
Locquemeau et aux nombre!1x moulins de l'abbaye: moulins
de Rest-an-Caro, de l'Etang du Relec, de Manachti, de
Saint-Ryoal, de Plufur, de Saint-Connay ou Saint-Aunay,
de Languen, du Mendy, de (, Queuffnellac» (en Plourin).
La chaussée et le pont bâti sur la rivière de « Queffiet » (le
Queffieut) furent reLâtis afin que les sujets pussent être
contraints de venir moudre au mOl~lin de l'abbaye~ « ce que
refusoient faire obstant le dangier de passer ladite rivière
sans pont . et fut ordonné par le sénéchal de le faire ... ».
D'autres dépenses ordonnées par l'abbé présentent un
caractère de pure générosité, par exemple 17 livres 17 sols
baillées à Frère Simon Cordin « pour une robe et une cuculle
de serge blanche. .
à peine libéré de son procès contre son compétiteur,
Enfin,
J. Torsolis 's'empressa d'entamer plusieurs instances contre •
des voisins pour usurpation de terres ou (Pierre de Kel'cus
de Trofagan) pour non paiement de dîmes.
On croyait dans le pays du Helee que, depuis un injuste
litige soutenu contre un client de Sainl-Yves, l'abbaye était
condamnée à ne jamais cesser d'avoir des procès; /aeques
TOl'solis semble avoir voulu se conformer à la tradition (i).
Les dépenses ordinaires de la maison étaient à peu près
les mêmes chaque année; . nous indiquons à titre d'exemple
celles de l'année commençant à la Saint-Michel 1543 :
15 livres.
30 quaftiers de sel. . . . . . . . . . . . . .
6 bœufs gras. . . . . . . . . . . . . . . .
BeurI'e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20 vaèhes ...
G porcs gras.
(l) Abbé Manet, Histoù'e de la Petite-Bretagne, Saint-Malo, 1834, in-8",
T. D., p. 271.. L'auteur rapporte qu'en 177!1 l'abbaye avait encore seize
procès au Parlement et deux autres à sa juridiction.
40 pipes de vin . . . . . . . . . . . . . •. 600
moutons et . 40 veaux. . . . . . . . . .. 100
Poissons, aulx, potages, oignons, pois, fèves,
« et autres menues aides pour la cuisine » .••
Cl. Sept quartiers froment par chaque semaine,
ainsiy que fut ordonné par justice durant 0 la 0
vaccance de M. de Nantes, pour la pitance et
provision)). Total 364 quartiers valant (à raison
de 15 sols le quartier) ............ .
livres .
({ Plus pour les charges ordinaires J) (1), 42
quartiers valant ................ .
3 quartiers de seigle par semaine pour la pro-
vision de la maison. Total 166 quartiers valant
(à raison de 10 sols le quartier» 0 • • • • •• • •• • 83 1 » s.
plus254quartiers(pourleschargesordinr~s»(2). 1271.» s .
46 chapons valant, à raison de 2 s. la pièce. . 4 1. 12s.
64 gelines, valant de 11 à 42 deniers pièce. . 3 L 4 s .
69 pdussins, valant 6 deniers pièce. . . . . 11.14 s.
Le total moyen des dépenses annuelles se trouve ainsi
monter à 1,567 livres. Il y a lieu de remarquer que le nombre
des bœufs, vaches, moutons, etc., consommés à l'abbaye est
extrêmement élevé. Faut-il croire que les moines. n'obser-
vaient pas scrupuleusement la règle de saint Bernard qui
leur imposait une abstinence de viande perpétuelle? Ou bien
devons-nous supposer plus charitablemerit que toutes ces
victuailles étaient consommées par les paysans employés aux
travaux agricoles de la maison?
Les dépenses en argent, moins considérables que les dé- .
penses en nature, s'élevèrent, du 15 mars 1542 au 15 juillet
1546, à 7,369 livres 12 sols; le compte de P. Chouart est si
prolixe et si confus qu'il est impossible de distinguer av~c 0
(1) Nous ne savons en quoi consistaient les charges ordinaires.
('l) Il semble qu'une partie du produit de ce seigle dit. pour charges
à payer le « vestière des religieux. )1
ordinaires» devait être employé
précision les diverses dépenses. Nous avons pu constater
cependant que, du 15 mars 1542 au 15 mars 1546, il fut dé
pensé 1,579 livres 10 sols « pOUl' la maison )), c'est-à-dire
pour les vêtements et l'alimentation, les fl'3is occasionnés
par les répal'ations et · surtout par les pl'ocès s'élevèrent
cl 2,502 livres 13 sols.
III.
Les recettes de l~abbaye se divisaient èn recettes ordinaires,
de beaucoup les plus considérables, et en recettes extra-
ordinaires .
recettes ordinaires étaient les produits réguliers des
Les
domaines de l'abbaye, répartis en quatre (c pièces)), dont,
le produit normal (1) était:
1 Pour la pièce du Relec:
Argent ... . : ................... .
Froment, 522 quartiers .......... .
Seigle, 800 ...... , ... . 400
Avoine grosse, 119 quartiers ... .
menue, 183 . , .. 46
Chapons, 134, valant ........... . 13
Gelines, 175, 9 s.
2 Pièce de Languen :
Argent.. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .... 138 1.12 s . 7 d.
(1) Les chiŒres indiqués étaient susceptibles de diminution et, en effet,
le comptable mentionne plusieurs articles demeurés impayés pat' suite cie
départ des fermier's, de chômage des moulins, etc. Les quatre « pièces» du
Relec: Languen, Pl ufur, M anachty et Ou 1 trellé, n'étaient pas seu lement
des divisions en quelque sorte administratives, établies par les comptables
de l'abbaye; elles constituaient quatl'e juriaictions et sans doute aussi
quatre seigneuries distinctes. Un com pte incomplet de 15:37-1538 don ne les
noms des officiers de ces juridictions; la pièce d'Oultrellé comprenait
quelques terres en Plonéour-Ménez et les biens de l'abbaye situés dans les
paroisses de Gouézec, Châteauneuf, Pleyben, Loqueffret, Collorec, Sa in t
Rivoal, c'est-à-dire outre (par rapport au Relec) l'El lé, petite rivière qui
prend sa source au pied du Mont·Saint-Michel de Brasparts et passe à
Saint-Herbot.
165 quartiers ......... .
Froment,
Seigle,
Avoine, 119 84
3° Pièce de Plufur:
Argent ........................ 85 1. 1 s.
Froment, 292 quart.iers. . . . . . . . .. 119
Seigle, 23[1 . . . . . . . . .. 117
4° Pièce d'Oultrellé :
Argent .......................... . 81 l . }} 6 d.
Seigle, 19 quartiers. . . . . . . . . . . . . . 9 10 s .
Chapons, 4, valant. . . . . . . . . . . . . . . 1 15
Gelines,15, .. . ..... . . ...... )} 8 19d.
En 1544, le revenu de ]a (( pièce }) de Lan'guen monta
brusquement à 618 livres, la pièce de Plufur fut affermée
480 livres; mais les produits en nature disparurent, ayant
été attribués par le bail au fermier.
Les recettes extraordinaires compre.nnaient dans le compte
de Chouart les sommes d'argent qu'il reçut des banquiers
de Torsolis, de Christophe ~rouzault, recteur de Saint-
Thonan, chargé de ]a perception des dîmes, et enfin de quel-
ques paysans auxquels il bailla certains convenants à titre
de quevaise ; il encaissa de ce chef, de 1542 à 1546, 268 liv.
10 so]s; les articles qui concernent ces recettes prouvent que
les droits de l'abbé sur ses queyaisiers étaient rigoureuse
ment appliqués. On lit, par exemple: (( se cilarge de la somme
de 30 livres qu'il a receu de Jehan Hopartz du villaige de
I}crist pour le convenant qu'il tient à présent et estoit tombé
en la main de Mons\' par]a mort de son oncle frère dé so n
decebdé sans hoir » •
pèl'e
D'après la liquidation du compte de Pierre Chouart., ét -
blie le 23 août 1546. devant Guillaume ContaI et Jehan
Houaud : notaires à Moulins (Jacques Torsolis habitait alo rs '
cc1te ville), les recettes excédaient les dépenses de 3,394 liv.
7 sols 9 d.; mais sur cette somme, 2,720 liv. 15 sols 5 d .
restaient à recouvrer; si l'on admet que toutes ces créances
furent soldées~ le revenu net de l'abbaye peut être évalué à
1,400 ou 1,600 livres pour chacune des années 1542 à 15[16;
c'est un chiffre très faible, inférieur certainement au revenu
normal de l'abbaye. Pendant la période de luttes que nOllS
avons étudiée, les terres du Relec avaient été mal adminis
trées, beaucoup de fermages étaient demeurés impayés;
d'autre part, le procès contre l'Elu avai t absorbé des sommes
considérables. Si nous possédions les comptes des années
postérieures à 1546, nous constaterions vraisemblablement
que J. Torsolis put tirer de son abbaye des bénéfices plus
satisfaisants.
L'un de ses successeurs affermait en 1599 les revenus de
son bénéfice à 3,300 livres. A cette époque, l'abbaye venait
d'être plusieurs fois pillée par les I,igueul's ou les Royaux et
ses revenus aVÇlient sans doute beaucoup diminué (1) ; le
hail ne comprend qûe les revenus appartenant li. l'abbé, il
donc ajouter une somme au moins égale qui revenait
faut
aux moines pour obtenir le· chiffre exact du produit des biens
du Relec. .
Un siècle plus tard, l'abbé de Médavy-Grancey affermait
sa part de revenu 12,000 livres; le fermier devait en outre
payer toutes les charges qui incombaient à l'abbé, te]]es que
décimes, impôts, portions congrues, etc. En 1739, l'abbé
Charpin de Gennetines obtint un loyel' de 1l1,600 livres;
mais, en 1741, son successeur dut so contenter de 12,300 liv.;
revenu du H,elec devait encore diminuer, car, en 1768. des
documents offièiels ne l'estimaient que de 9,300 livres (2),
(1) F. M. Luzel, Pillage de l'abbaye du Relec, document inédit publie
dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t. XIX (18:)'2),
p. 99 et suiv.
(2) L. Lecestre. Liste génàale des abbayes ... d1"essée d'après les al'chives
de la commune des réguliers. Paris, 1902, in-8°, p. 21.
Nous ayons dit que le compte de Pierre Chouart est pres-
que le seul document des archives du Relec qui se rapporte
à la prélature de J. Torsolis. Un rentier, fort bien lédigé par
P. Chouart, concerne les années 1547 à 15[.19. A cette date
le « comptable Ji semble avoir quitté l'abbaye; Jacques
Torsolis mourut en 1550. Il eut pour successeur Loys Le
appartenait peut être à une famille bretonne.
Bouteiller, qui
Il ne résida jamais il. l'abbaye et continua' d'ailleurs, sous
rapports: le,::; errements de ses prédécesseurs;
beaucoup de
il' employa comme procureurs ou comme représentants
plusieurs des personnages que nous avons eu l'occasio'n de
mentionner : le recteur de Saint-Thonan, A. Pommeret et
jadis employés par Loys d'Accigné.
Alain Moricze,
Ce fut pendant la prélature de Loys de Bouteiller qu'éclatd
dans le dortoir de l'abbaye un incendie qui détruisit la plus
grande partie des archives (1). Mais par suite des goùt pour
les procès que se transmettaient les abbés et les religieux
, du Helee un chartrier considérable se reconstitua assez vite,
Et lorsqu'en 1791 les délégués du district de Morlaix visi
tèrent le couvent, ils, y trouvèrent une très grande quantité
de liasses qui furent envoyées aux archives du département
du Finistère. On y trouve peu de renseignements sur les
origines de l'abbaye, mais peut-être étudierons-nous quelque
jour des documents qui fournissent des renseignements
curieux sur la vie intérieure de l'abbaye et sur les conditions
personnes et des biens dans le centre d,e la Basse Bre
des
tagIle depuis la fin du XVIe siècle jusqu'à la Révolution.
HENRI BOURDE DE LA ROGERIE.
(1) Dans des lettres royales du 7 juin 1552 accordant aux religieux un
délai d'un an pour bailler denombrement, il ,est dit que toutes les archives
avaient été detruites (Arch. Finistère, H. 50) ; le fond du Relec comprend
à L. Le Bouteiller.
cependant quelques documents antérieurs