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SlJ;r les montagnes .
Ayant appris par un de mes amis, qui . a pass-é plus de.
vingt ans aux lndes au milieu d'une peuplade récemment
arrachée aux plus épaisses ténèbres du paganisme, qu'il
existe dans le pays de Khasia et de Jaintia, au nord de
Calcutta, des dolmens et des menhirs, j'ai voulu en avoir
de plus amples renseignements. Il m'a mis en rapport avec
amis qui habite toujours ce pays, c'est-à-dire, M. le
un de ses
pasteur E. H Wi1liams, missionnaire à Mawphlang, Khasia,
Hills, Assam. Ce peuple n'avait aucune relation avec le
monde du dehors, et la langue est entièrement différente de
celles des peuples voisins, qui n'avoisinent guère avec lui,
car de hautes montagnes e~carpées les en séparent. Ce fait
importance pour démontrer le caractère absolument
a son
particulier et primitif des habitudes de ce peuple. L'œuvre
accomplie en son sein est une des plus étonnantes conquêtes
de la civilisation chrét.ienne ; l'instruction y est répandue et
ses écoles ont présenté à l'Université de Calcutta quelques
uns de ses plus brillants sujets; et pourtant ce peuple
ignorait l'existence du monde du dehors il y a soixante ans
et n'avait guèl'e d'autre culte que celui des démons.
Mr Williams me communique les notes suivantes tirées
d'un travail de J. B . Shadwell Esqre accompagnées de reu- ,
seigneménts qu'il doit à son observation personnelle, au
sujet des pierl'es ainsi que des habitudes des habitants des
montagnes de Jaintia et de Khasia.
Des menhirs de différentes dimensions et dont les grou- '
es forment un caractère particulier des montagnes de Kha-
ralement aux environs des villages, mais souvent aussi à
Jllorts devant jouir d'une joie particulière de ces monuments
érigés pour rappeler leur mémoire aux nombreux passants.
Ces pierres sont souvent de tl'ès grandes dimensions;
carrières voisines peuvent en fournir. '·
lorsque les
Les pierres sont alignées, la plus grande au milieu avec
chaque côté. La pierre principale est souvent
ses acolytes de
couronnée d'une pierre plate et circulaire. Le nombre des
est de 3, 5. ou 7, mais il est quelquefois beaucoup:
pierres
considérable. Dans le dernier cas, des pierres y ont été
plus
ajoutées en honneur d'autre.s membres décédés de la famille, •
et quelquefois même pour commémorer des personnes de.
étrangères. ' . .
familles
La règle est que ces pierres soient élevées par les parent~ :
du côté maternel du défunt) la pierre centrale en honneur de.
l'oncle du côté maternel, et une de .chaque coté en honneur.
du défunt, et de son père; d'autres y sont ajoutées en hon
neur des ancêtres des esprits auxquels.1a prière est adressée :
en vue d'obtenir des faveurs pour la famille. . '.;
Voici quelques renseignements donnés par uri Khasi. Il y
trois sm'tes de pierres mégalithiques. dans le pays: ,
1° Maw-Bynna (maw, pierre; bynna, renommée);
2° M aw-Kyjat (maw, pierre; kyjat, pied);
3° Maw-Klim \,klim, adultère),
1. Les maw-bynna sont érigés par les parents pour perpé
tuer la mémoire de personnes importantes; ils n'ont aucune:
destination religieuse, quoique l'on accomplisse quelques;
rites à l'occasion de leur érection. Le nombre de pierres dans;
un maw-bynna varje de six à douze, mais le plus souvent
sont au nombre de sept ou neuf. .
elles
II. Les maw-kyjat ressemblent au maw-bynna, mais ils
sont plus petits, et comptent de troi~ à six pierres levées.
Lorsqueles restes des corps incinérés sont portés au récipient
de famille composé de larges dalles formant une boîte
pieds. carrés, une cérémonie religieuse
de trois à cinq
accompagne leur déposition.
III. Les maw-klim ressemblent aux précédents, mais se
composent toujours de trois dalles debout. Ils sont érigés
quand la femme a remis les restes de son défunt mariau soin
de sa famille. Selon les coutumes du.pays le mari n'est qu'un
visiteur dans la maison de sa femme, et ce sont ses propres
parents qui remplissent pour lui les rites à sa mort. Le
maw-klim (pierres d'adultère), sont ainsi dénommés quand
la femme règle tout compte d'argent avec la famille de son
défunt mari et se marie de nouveau. Son second mariage
est appelé adultère, mais échappe au déshonneur par l'érection
du monument.
Les maw-bynna sont en général placés parallélement à la:
route, et n'ont pas tous la même orientation. Les alignements
de pierres sont érigés en ligne droite, et devant eux à une
distance d'environ deux mètres est érigé le dolmen ou cairn.
Près de certains villages on trouve huit, dix ou plus de
groupes de pierres, sans aucun rapport les uns avec les
ces
autres.
Des Khasis dans des villages reculés ont élevé des pierres
mégalithiques en des temps récents, mais ces pierres n'ont
pas lt,s dimensions des monuments anciens. Les dolmens
sont encore employés partout pour réunir les restes des
familles, ou quelquefois de toute une tribu, en un seul lieu .
L'état absolumeut primitif de ces peuples prête un intérêt
particulier à leurs coutumes ainsi qu'à leurs monuments,
mais toute enquête sur l'époque à laquelle furent élevés ces
monuments 'à cuuse de cela même devient impossible.
W. JENKYN JONES,
Pasteur.