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Bulletin SAF 1902


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E.A.L. du Crest de Villeneuve (1838-1902) notice biographique

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XII'
..:JMILE- LEXANDFtE- OUIS

Depuis notre dernière réunion un nouveau vide s'est fait
parmi nous; nous avons à déplorer la disparition d'un de
noS collègues dont la mort m'a été particulièrement sensible,
par suite des liens de parenté qui nous unissaient. .
Issu d'tine vieille race de soldats et de marins', . Emile­
Alexandre-Louis du Crest de Villeneuve naquit à Rennes
le 20 novembre 1838. Il Y est mort le 20 août d8rnier.
L'armée l'attil'a jeune, toutefois il la quitta en 1868 comme
sous-lieutenant de chasseurs à cheval de la garde, lors de
son mariage, pour entrer au ministère de l'Intérieur et ter­
miner son droit.
Quand éclata la guerre de 1870, il reprit du service (1) et
Cut envoyé par le Gouvernement de la défense nationale à
Meaux, pour y organiser la résistance à l'armée Allemande
qui s'approchait de Paris et, en arrêter la marche autant que
possible, en faisaùt sauter tous les ponts de cet arrondisse­
ment qui se trouvaient entre elle et Paris. Il avait de plus
l'ordre, en se repliant sur Paris, d'y faire entrer avec lui les
contingents du prochain tirage de cet arrondissement.
Cette mission remplie, Paris investi, il y prit une part

active à sa défense: comme capitaine au 17 bataillon de la
garde nationale mobile, et se distingua à plusieurs des
(t) Après la guerre, classé dans la réserve, il fut incorporé comme chef
au 12" chasseurs à cheval. :
d'escadron
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. . TOME XXIX (Mémoires) 13

affaires qui eurent lieu sous ses murs, notamment à Buzen_
val, ou sa belle conduite lui valut la décoration de la mé-
daille militaire.
signée, il fut envoyé dans le département de la
La paix
Haute-Marne pour y préparer les élections à l'As~emblée
nationale. A son retour, en octobre 1871 il fu't nommé sous­
préfet de Meaux, poste délicat à remplir sous les yeux des
occupèrent longtemps encore la ville. Il s'en
Allemands qui
tira à son honneur et remplit ces fonctions jusqu'au mois de
il fut nommé préfet du dépar­
mai 1873, époque à laquelle
tement de l'Yonne, ou il se rendit avec l'ordre précis du gou
vernement d'alors de n'avoir aucune relation avec les
députés de ce département, en tête desquels était Paul Bert.
Nous tous, qui avons connu M. du Crest, savons quel
homme du monde et quel charmant causeur il était. A
sagacité et à une grande résolution il joignait
beaucoup de
les qualités qui font l'administrateur et l'organisateur, aussi
là, ou un aulr'e eut échoué, il réussit dans la mission difficile
donnait le gouvernement.
que lui
En avril 1876 il fut appelé à la préfecture du dépar·tement
de la Marne, où il déploya les mêmes qualités, une
grande activité au . bien du département qui lui était confié,
et au réglement de diverses questions en suspens entre les
et écclésiastiques, aussi, Monseigneur Mei­
pouvoirs civils
gnan, qui occupait à ce moment le siège épiscopal de
Châlons, lui accorda-t-il son amitié qu'il lui conserva le
reste de sa vie. '
Enfin en mai 1877 il fut appelé [Jar le Maréchal de Mac-
Mahon à la préfecture de Vaucluse, et resta à la tête de ce
département jusqu'au moment où le Maréchal abandonnant
la présidence de la République il quitta, lui aussi, l'adminis­
tration.
Durant ces quelques années, il fut récompensé des services
qu'il rendit à son pays par les distinctions suivantes:

par décret du 29janvier 1871, Emile-Alexandre-Louis du
Crest de Villeneuve fut décoré de la médaille militaire,

comme capitaine au 17 bataillon de la garde nationale
mobile de Paris. , '
Par arrêté du 30 décembre 1874, il fut nommé officier
d'Académie et officier de l'Instruction publique en 1876.
Par décret du 7 juillet 1877, il fut autorisé à accepter et à
porter la décoration de commandeur de Saint-Grégoiré Le
Grand. '
Par décret du 12 octobre 1877, le Maréchal de Mac-
Mahon, duc de Magenta, le nomma chevalier de la Légion
d'honneur.
Les évènements l'ayant écarté de la vie publique, il sut
dans sa retraite se faire de nombreux amis et alimenter son
activité en se consacrant à des recherches historiques, appor­
tant ainsi une contribution utile à notre Société et à l'Asso-
ciation Bretonne. Vous vous rappelez certainement, Mes-
sieurs, le zèle qu'il mettait à assist6r à nos séances.
Nous joignons à cette courte notice consacrée à la' mémoire
d'un collègue que nous regrettons tous, et dont nous
conserverons longtemps le souvenir, la liste des travaux
qu'il a publiés pendant son court passage parmi nous.
P. DU CHATELLIER •
Mémoires de Monsieur du Crest de Villeneuve parus" dans
les volumes de la Société archéologique du Finistère.
Année 1896. Un épisode de la révolte du papier timbré;
une renonciation à ses droits seigneuriaux imposée par
violences au sieur de la Salle.
1897. - Documents sur la maison du Faou.
1898. Alain de Guengat, vice-amiral de Bretagne .

1898. -' Notes sur l'église de Loctudy et la question des
Templiers.
1899. Musée d'e Kernuz. Pierôre tombale provenant de
l'église de ' Locamant, et pierre tombale trouvée dans le
dallage de la chapelle de Cuzon.
Les procès-verbaux de cette année le montrent prenant à
cœur, avec plusieurs de nos collègues, au sein de notre
société, la cause de la conservation de la langue bretonne~
aujourd'hui si outrageusement attaquée.

1900. Doléances des paroisses de Cornouaille dévastées

ei ruinées par la guerre, au roi Henri IV pour être exonérées
d'impositioris (23 janvier 1599).

Dans les volumes de l'Association Bretonne,

section d'Archéologie.
Année 1895, Anciennes fortifications de Quimper
Chapiteaux des églises de Loctudy, de Fouesnant et de
Perguet.
1896. Révolte des paysans de Cornouaille (1675).
Assassinat du marquis de Montgaillard.
1897. Essai historique sur la défense des privilèges de
la Bretagne concernant l'amirauté, depuis son union à ,la
France jusqu'à l'ordonnance de 1681.
En 9011aboration avec M. Paul du Chatellier, il publia:
les cantons de Fouesnant, Pont-l'Abbé et Plogastel-Saint-
Germain dans la belle publication« Paysages et monuments
de Bretagne» entreprise par la maison Mayet Motteroz,
dirigée pour les illustrations par M. J. Robuchon.