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Bulletin SAF 1902


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Nouvelle exploration du tumulus de Poulguen, en Penmarch (Finistère)

M. A. Martin

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NOUVELLE EXPLOHATION DU TUMULUS DE POULGUEN

Il (FÏuÎstère)
Le tumulus de Poulguen, un des pIns grands du Finistère~
car il devait avoir plus de 5 mètres de haut sur 50 mètres de
diamètre à la base, s'élève sur la c!'ête des petits coteaux dont
la mer venait autrefois baigner le pied et sur la pente et le
sommet desquels s'étagent les maisons et chaumières du
village de Poulguen dont le nom rappelle l'existence d'un
aneien port en ce lieu aujourl}'hui distant du rivage de plus
de 500 mètres. La route de Guilvinec à Penmarc'h passe à
20 ou 30 mètres de sa base ' .
par M. A. du Chatellier, membre
Il a été fouillé en 1862
correspondant de l'Institut . Il était alors complet et sur­
monté ct 'une croix avec soubassement de 4 mètres de côté.
La tranchée pratiquée au levant fit bientôt découvrir l'entrée
d'une allée dont les tables avaient disparu et dans laquelle
on rencontrà des vestiges de violation de l'époque gallo­
romaine; mais qui ne s'étendaient pas a.u-delà de 6 50 où
. les tables de recouvrement bien en place se co'ntinuent sans
intereuption jusqu'à la chambre. Tout l'intérieur de la
galerie rempli de terre noire, 'rès meuble, non remaniée,
indiquait qu'on enlrait alors dans la partie inviolée du
monument. Cette terre enlevée avec précautioI). et reportée
au dehors ne fit rien découvrir. On arriva .ainsi, ail
boul de 6 ou 7 autr'es mètres à une chambre dont

le grand axe s'inclinait fortement vers le Nord. Elle aussi
était pleine de la même terre noire qui fut de même trans- .
portée à l'extérieur par le chemin qlt'On venait d'ouvrir. On
put alors apercevoir, au niveau du sol de la chambre, des

restes importants de bois d'une conservation remarquable,
comme si un plancher avait régné sur l'aire entière de la
crypte. Un fragment de ce bois long de 50 à 60 centimètres
et large de 15 à 20 centimètres sur 3 à 5 centimètl'es d'épais­
seur fut emporté par l'explorateur à son château de Kernuz.
Mais, dans cette chambre, des dégradations s'étaient
produites d'epuis des temps probablement très reculés,
glissement des piliers, inclinaison des tables, ébOl.dis de
pierres et de terre du galgal et de l'enveloppe tumulaire .et
avaient empêché une exploration aussi complète que M. A.
du Chatellier l'eut désiré, on ne recueillit aucun mobilier.
tumulus est bien dégradé, la croix et son .
Aujourd'hui le
support ont disparu, ses flancs sont coupés à pic sur les
quarts de sa circonférence. Depuis des années il sert
trois
de carrière de pierres et surtout de terre destinée aux jardins
des maisons neuves de Guilvinec construites sur le roc et le
sable. Et pourtant ses ruines ont encore grand air et sa

masse déchiquetée toute noire vue de la mer domine toujours
l'ancien rivage, aux curieux affieurements rocheux rongés
par l'Océan, ainsi que la grande plaine sablonneuse et la
ligne de dunes qu'il a vu se former à bes pieds.
. Les mutilations dont il a été l'objet ont mis à nu dans la
partie Sud quelques pierres debout et une grande pierre
. plate, posée hOi"izontalement, qui paraissent indiquer, en cet
endroit, la présence de sépultures extérieures; sur ses flancs,
aux parois verticales, apparaissent au milieu des terres
brun foncé de l'enveloppe, des couches de moëllons qui ne
peuvent être que le galgal de recouvrement du monument
intérieur. Une de ces couches, dans l'Ouest, s'étend vers le
Nord bien au-delà de la 'position repérée de la chambre
découverte en 1862 et porte à croire que le monument se
prolonge de ce côté ou qu'il y en a un second, para1l8le au
premier, ainsi qu'il arrive dans quelques tumulus à dolmens
, à galerie. .

MONUMENT SOUS TUMULUS DE POULGUEN, EN PENMARC'H .

PLAN (ljWO).

Côté Est.
Côté N01'd.
ÉLltVATION DES COTÉS DE LA CHAMBRE NORD (1/100) •

Côté Ouest Côté Sud
;~ÉLÉVATJON DE DEUX DES COTÉS DE LA CHAMBRE NORD (11100

Ce sont ces observations faites sur les lieux, lors 'une
visite au tumulus, qui décidèrent une nouvelle exploration
entreprise en septembre dernier.
Une équipe d'ouvriers fut mise à dégager les grandes
pierres du Sud de la butte pendant qu'une autre attaquaït la
paroi Ouest où se trouvait la couche de moëllons.
Dans le premier chantier, entre les pierres debout M et N
qui pouvaient donner l'idée d'un commencement d'allée; on
découvrit bientôt, au milieu et à mi-hauteur du mélange' de
terre brune et de pierres qui remplissaient cet espace, les
morc,eaux d'un vase brisé rassemblés sur le même point,
c'est-à-dire, à la même place où il avait été déposé (en a).
En terre excessivement g'rossière en forme de pot de

fleur, sorte de cône tronqué, très grand, ayant 35 centi.mètres
de diamètre à l'orifice, en certains endroits ses parois ont
un centimètre et demi d'épaisseur, pétries avec de la boue
prise dans la première mare voisine elles contiennent des
grains de quartz gros comme le bout du petit doigt.
La fouille poursuivie vers le Nord à travers un fouillis de

grandes pierres disposées en tous sens, sans ordre, et noyées
dans une terre arénocée de couleur foncée, compacte et •
. : douce, n'a plus rien donné. Restait à explorer le dessous de
l:}. table P recouvrant une sorte de coffre fait de trois piliers
irrégulièrement placés. On y a trouvé (en b) au pied d'un
. des piliers une lam~ :en silex du Grand-Pressigny de 13 cen-
timètres et demi de long à bout arrondi, finement retouchée
sur les côtés et au bout, près du pilier sur des débris de
. bois pourri avec quelques petits fragments de poterie. Au-
delà des pierres debout T et R on se trouve en prése:nce
d'une espèce de bâtisse faite de grandes pierres plates
superposées, tellement encastrées, cimentées dans la terre
dure qu'on a peine à en extraire quelques-unes. Ce dispositif
. bien différent des galgals ordiùaires parait avoir eu pour
but de relier avec le grand monument, l'ensemble des sépul-

tures extérieures, malheureusement bien dévastées, rencon­
trées ici et qui seraient contemporaines de la sépulture
centrale.
La deuxième équipe d'ouvriers a attaqué la paroi Ouest
du tumulus et au bout de peu de temps a mis à découvert le
bord, épais de om 40, d'une longue table bien horizontale
placée à 3 mètres au-dessous du sommet de la butte puis,
au-dessous. la face extérieure d'uu énorme pilier de près de
4 mètres de long couronné à son sommet et flanqué il ses
deux extrémités d'un muraillement à pierres sèches sur
lequel vient porter la table. Aux deux bouts les matériaux
de ce mur bont facilement enlevés et par les deux ouvertures
• ainsi pratiquées on aperçoit, sous la table, un vide de om 15
à om 20 de hauteur, dont le plancher d'tine régularité parfaite,
est tapissé d'efflorescences blanchâtres et dont les côtés sont
nettement dessinés en forme de quatrilatère par les sommets
des piliers en gl'anit d'un blanc jaunâtre.
C'est bien une crypte mégalithique, d'une conservation
parfaite, inviolée jusqu'ici et par suite différente de celle
explorée e.n 1862. Comme cette dernière et comme l'allée,
elle est remplie de terre noire,. très légère, qui, an cours des
siècles s'est affaissée, tassée naturellement, produisant le
vide dont il vient d'être parlé.
L'enlèvement de cette terre se fait facilement par les deux
ouverlures qu'on a agrandies et bientôt deux ouvriers peu­
vent descendre dans la chambre et travaillel' à l'aise à la
vider.
Voici les notes prises au fur et à mesure des travaux de
dégagement qui s'opéraient simultanément au Nord et au Sud:
Dans la terre noil'e il y a quelques pierres tombées des
parties faites à ' pierres sèches et du charbon, souvent en
gros morceaux; à om 70 de profondeur, près du pilier A on
recueille quelques petits fragments de bois assez bien con­
servés; un p~u plus tard, toujours dans la partie Sud, à 1 m10

de profondeur, beaucoup de bois sur un lit de pierres. Dans
la partie Nord on en trouve aussi des parcelles à peu près
au même niveau. Plusieurs de ces morceaux de bois sont
brùlés, réduits en charbon sur la moitié et plus de leur
épaisseur qui est en général de 2 à 3 centimètres . Des restes
incinérés apparaissent d'abord au pied du pilier à cupules
(B), les os en sont bien blancs, puis dans tout le Sud de la
chambre on met à jour une grande quantité de cendres et de
débris blancs osseux d'incinération avec un plancher épais
pierres qui ont dû le supporter à l'origine.
intercalé entre des
Dans le Nord, à lm 50 du pilier du fond et à lm 30 sous la
table un plan de bois recouvre une épaisse couche de cendres
et d'ossements tout blancs, plusieurs à forme très recon­
naissable avec charbons gros et petits ; dessous, du
bois encore. Cette couche se prolonge un peu vers le Nord,
mais pas jusqu'au fond, car dans cette partie il n'y a plus
que de petites taches blanches d'ossements semées dans la
terre noire. Vers le Sud au contraire et au centre, la couche
d'ossements avec c'endre, charbon et bois, épaisse en quelques
points de plus de Om 10 occupe presque toute l'aire de la
. chambre touchant parfois les piliers de l'Est et venant
Jusqu'à ceux du Sud CA et B); elle rep9se sur l'argile du
fond ou ailleurs sur des pierres formant pavé. Il ne semble
pas cependant que toute la surface de la crypte ait été
uniformément recouverte de ce double plancher. C'est vers
le milieu qu'il est le plus apparent et que la couche de débris
osseuse est la plus considérable. C'est là. exactement au
centre, qu'on a rencontré: à lm 30 sous la table, un vase
brisé, que la pèlle de l'ouvrier a malheureusement atteint,
reposant sur les restes incinérés et recouvert de bois pourri
venant confirmer les observations déjà faites ailleurs qu'il y
avait deux planchers entre lesquels avaient ' été mis les
cendres des morts et le mobilier funéraire .
Ce vase est une gr.ande écuelle à fond rond de 21 centi-

mètres de diamètre à l'orifice, en terre très grossIère, très
friable, inégalement et mal cuite.
du grand pilier C (en V) apparaît un dispositif de
Au pied
pierres plates formant une 80rte de coffre assez profond dans
lequel on n'a trouvé que de la terre noire, ' grasse, mêlée de
cendres, sans ossements: tout auprès, une pierre à concas-
ser le grain. . '
Quand toute la terre Boire est enlevée on peut embrasser
d'un coup d'œil l'ensemble de cette sup~rbe chambre sépul­
crale, tout à fait intacte. C'est un re;ctangle de 5 10 de
longueur ' (mesure prise au pilier A) sur lm 50 de largeur
moyenne. Le côté Nord, le fond, est formé par un seul pilier
D ayant pn 80 de plus grande larg~ur sur seulement Om 18
d'épaisseur; le côté Est par 3 pilie~s, ' E, F et G de 1 mètre
1 m 66 et lm 40 de large, plus un m\lr ayant om 60 de long;
le côté Ouest par un seul pilier C d~ 3 '85 et om 50 d'épais­
seur avec murets aux extrémités ; ~nfin, le côté Sud par 2
piliers ou menhirs A et B de om 50 et om 45 de large dont
l'un B montre un assemblage de 8 cupules sur la face regar­
dant l'intérieur de la chambre et, entre les deux, une muraille
moëllons. et de terre dure ayant environ om 40 de
faite de
large, les deux menhirs ne sont pas sur le même plant A est en
retrait sur B de om30 environ. Une seule grande table recouvre
la crypte: elle a plus de 6 mètres de longueur sur près de
mètres de largeur, elle est brisée en son milieu dans le
sens de la largeur, brisure droite très nette et sans écarte­
ment des deux parties. Mais sous le poids du galgal et des
terres qui ont causé cette fracture, la moitié Suçl de la table
s'est affaissée d'une douzaine de centimètres au portage du
pilier G dont le sommet est écrasé, la matière minérale,
granit schistoïde ou mieux sorte de gneiss feuilleté, s'étant,
sous la pression, détachée en petites lamelles qui n'ont plus
offert de résistance. C'est le caractère de tous les matériaux
qui ont servi à la construction du monument, matériaux pris

sllr !.es lieux où il a été dressé, et la deuxième chambre

offre, dans sa demi destruction, de nombreux exemples de
grandes plaques granitiques détachées des piliers sous le
poids des tables. Ces piliers d'ailleurs, si on en excepte le
sont peu épais, et, par suite de leur structure
pilier C,
• minéralogique peu résistants à une pression exercée dans le
s~ns de la schistosité de la pierre. Et puis, ils ne sont pas
enfoncés en terre jusqu'au sol dur, au roc,' ni calés comme
il leur arrive fréquemment. Leur base est au niveau de
l'argile sur laquelle on a déposé les restes des morts et rien
ne s'oppose à un glissement vers l'intérieur que la terre
noire très meuble qui remplit les cryptes ne saurait empê­
cher. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit dans la chambre
Sud, qui, par l'effet du glissement des pieds des piliers
opposés, offre actuellement l'aspect d'un entonnoir. Si on
galgal extérieur qui flanque et soutient les piliers
enlevait le
et sur lequel les pesantes tables ont trouvé un point d'appui,
il est bien certain que tout le monument s'écrôüleraÜ comme
un château de cartes. -
Le pilier B porte également des traces d'écrasement à-

son sommet et u,!le lame triangulaire s'en est détachée
- . emportant la cupule supérieure dont on voit l'évidement
cratériforme au bas du fragment.
Comment la chambre Nord se raccordait-elle avec celle
fouillée en 1862 son orientation étant la: même: s'il y avait
communication elle. ne pouvait se produire qu'au Sud, entre

les piliers A et B. II était donc nécessaire de poursuivre les
rechl~rches de ce côté en attaquant le mur intermédiaire.
C'est ce qu'on fît et après une demi heure de travail un
grand trou se produisit tout-à-coup sous la pioche du
fouilleur qui. abandonnant s9ri outil, put se glisser par cette
ouverture et pénétrer dans une autre grande chambre vide
dont les piliers déplac.és, les tables inclinées, la présence
d'éb-oulem,ents en quélques points répondaient bien à la ' .

description 'de celle où M. A. du Chatellier était entré. Sur
son côté Est un faible rayon de lumière perçait .l'obscurité
de la crypte; il provenait de l'allée, elle aussi dégagée d'un
bout à l'autre sur un parcours de 6 90 et ouverte au jour à
son extrémité extérieure. Large en moyenne de lm 35 elle a,
sur le côté Sud, quatre piliers dont un (H) porte des sculptures
en. creux (cinq traits verticaüx d'înégale longueur réunis 'en
haut par . un trait curviligne avec une cupule en ' bas et à
droite) et quatre murets à pierre sèchein~ercalés entre eux; sur
le côté Nord, cinq piliers, avec un seul muret entre le premier
et le second ; tout cet ensemble est recouvert par trois

grandes tables ayant 2 mètres, 2 90 et 2 15 de longueur,
avec pn 40 de hauteur sous tables~ Cette allée se poursuit
dans l'Est sur plus de 7 mètres; mais il n'y a que tr.ois
piliers de visibles dont les deux ' formant son entrée qui a
2 20 de largeur. Les tables, sur cette partie on~ disparu.
L'ouverture par laquelle l'allée débouche dans la chambre

est réduit.e à om 85 par ' la présence d'un pilier K dressé à

l'angle Nord. Un'e pierre forme seuil dans le passage ainsi
rétréci. .

La mensuration de la èrypte Sud, très dégradée,n'a pu se
faire que d'une façon approximative. Rectangulaire comme
celle du Nord elle a environ 4 40 de lon.gueur .. sur lm 40 de

large. Il y a quatre piliers à l'Ouest, deux à l'Est et un -au .
Sud (D'). Il est à noter que les .. deux piliers 1 et J .• empiètent
sùr les deux chambres' e .~ la vue du plan du grand recta~gle
D D' suggère la pensée quc,.,ce n'est qu'après qu'il a .... été

dressé que les constructeurs néolithiques ont songé. à la
p,iviser en deux parties, à en former deux chainbres ayaht
chacune son rôle propre, sa destination spéciale, tout en
conservant entre elles unecommunication possible. Les deux
menhirs A et B, sortes de pylones d'une porte,' et le blocage

en pierre qui les réùnit répondent bien à ce dessein .
Au cours des deux fouilles on a recueilli un assez grand

nombre de pierres à concasser le grain, de mollettes et de
pierres à cupules. La plus -grande de ces dernières avec trois
cupules dont une de dimension peu ordinaire, . om 11 de
diamètre, provient du chantier Sud, dans le voisinage .du
vase (a). Une autre à deux cupules vient de l'intérieur de la
chambre Nord.
Enfin de la partie Sud de l'enveloppe du tumulus, provient
un très joli mortier en granit, qui fut remis à M. P. du Cha­
tellier par un ouvrier qui l'y re~meillit en enlevant des terres
de cette partie du monument. Creusé dans une roche grani­
tique à grain assez fin, arrondie par un certain polissage,
est peu commune et très intéressante .
cette pièce
Le trait caractéristique de la sépulture de Poulguen est la
présence dans l'alltie et dans les deux chaIPbres de cette
terre noire dont la provenance et l'introduction dans l'inté­
rieur du monument sont assez mystérieuses. Il y a là un rite
funéraire nouveau et curieux.
D'où cette terre a-t-elle été extraite? du bûcher où les
corps ont été incinérés? On y trouve de nombreux morceaux
de charbon, mais elle est si homogène, si friable,si meuble,
sans mélange de tâ.ches grises, de cendres, de parties gras­
ses, de débris osseux blanchâtres, elle est si uniformément
noire qu'on a peine à admettre cette hypothèse. Et puis qui
a pu lui ~onner cette couleur?
Quant à l'opération du remplissage du monument avec
cette terre elle n'a pu se faire qu'à ciel ouvert, avant la mise
Chambres et allées ont été entièrement
. en place des tables.
comblées et ce n'est que beaucoup plus tard que, par suite
de l'action du temps et de la pourriture des planchers, un
tassement s'est opéré laissant en haut le vide constaté dans
la chambre Nord.
L'énorme quan:tité de débris d'ossements rencontrée dans
cette chambre ne peut provenir de l'incinération d'un seul
corps .

On a dû déposer dans cette grandiose sépulture, tous en
même temps, les restes incinérés d'un grand nombre de
morts et on pourrait y trouver la cause de l'extrême pau­
vreté du mobilier funéraire qui jure avec la magnificence
du tombeau (1). . '
Nous ne voulons pas terminer le récit de la très inMres-
sante exploration de ce monument sans remercier son
propriétaire, M. Louis Calvez, qui nous a donné très
obligeamment l'autorisation de la faire.
A. MARTIN .

(1) Nous avons joint à cette notice les plans des monuments recouverts '
par le tumulus de Poulguen.
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XXIX (Mémoires) 3