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XIX
SUR LA
CATHEDRALE SA1NT-POL DE LEON
(Finistère).
Le monument actuel a remplacé une cathédrale romane
du XIl· siècle dont on retrouve quelques l'es les noyés dans
les. constructions nouvelles, au transept nord particuliè
rement.
La cathédrale gOlhique comprendrait deux époques dis·
tinctes, le XlII et le XY" siècles, auquelles il convient
d'ajouter quelques adjonctions faites pendant le Xlye siècle,
époque troublée en Bretagne par la guerI'e de Succession,
et où l'on fit peu de constructions.
D'après M. de Courcy, les deux tours et la flèche de la
tour de droite remonlent au XIlI" siècle et doivent être atlI'i
buées à l'évêque Denien , qui contribua en 1297 à la
fondation des Dominicains de Morlaix.
Toujours d'après cet auleur, la nef decetteéglise futélevée
par l'évêque Yves (1262-1292), et par son successeur Guil
laume de Kersauson, qui assistait à la fondation de Notre
Dame du Mur en 1295. On attribua particulièrement à ce
dernier divin prélat, l'adjonction, au commencement du Xl y "
siècle, du collatéral sud, de la chapelle Saint-Martin ou
il fut inhumé en 1327.
M. le chanoine Peyron ajoute que: « si Guillaume de Ker
sauson contribua à la construction de la nef, il dut également
s'occuper de la construction ou de la direction du portail
pl'incipal, car nous y remarquons ses armes surmontêes
d'une mitre .• M. de Courcy l'eprend plus loin: « les voûtes de
la nef, les croisillons et la flèche de la tour gauche com
mençèl'cnt à s'élever sous l'épiscopat de Guillaume de
Rochefort, sacl'é en 1349. Le chœur et la partie Est du cl'oi
sillon Sud appartenaient encore à l'architecture romane. On
trouve la date précise de leUl' construction dans un recueil
d'extraits des comptes de la maison de Bretagne par lequel
il appel'tqu'en l'an 1/131, l'évêque Jean Validire (1429-1452),
ci-devant prieul' du couvent des Dominicains de Morlaix,
obtint du Duc Jean V, la somme de 12.000 lines pOlir l'aider
;'\ réédifier SOIl église cathédrale ,
A cet époque, le chœur fut élevé en entier et successive
ment on aveugla la fenêtre de la partie ouest du croisillon
sud pOUl' ouvrir à l'extrémité la belle rO!:lace qui s'y voit
encore '; on diminua la hauteur du croisillon nord en rempla
çant le lambris de ses deux croisillons par des vol'ltes plus
basses en plein ceintre ; enfin on sculpta au fond du porche
latéral les portes géminées et le bénitier flamboyant
décoré des armes des seigneurs de Lanéval en Plounéventer,
issus en l'amage de la maison de Poulmic.
1\'1. le chanoine Peyron complète ainsi l'historique de cet
édifice: Les archives de Nantes possèdent, d'après l'inven
taire sommaire, l'extrait d'un livre de l'église de Léon conte
nant le trait de la vie de Saint-Pol relatif à la visite qu'il rendit.
au roi Childebert, et relatant qu'en l'an 1365, le jour de la
Suinte-CI'oix, la ville de Saint-Pol avec l'église {ut incen
diée, et que les habitants furent pendus et décollés. Ce fut
sans doute à cette occasion que la partie ancienne de l'église,
le chœur, tomba dans un état de délabrement qui nécessita
sa reconstl'uction au siècle suivant. Jean Validire eut l'ini
tiative de cette entreprise et obtint de Jean V une subvention
de 12.000 livres à cet effet, mais il mourut en 1432, sans
avoir pu exécuter son projet, car les archives départemen
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. - TOME XXVIII (Mémoires). 20
tales possèdent une pièce qui nous montre les seigneurs et
habitants de Léon s'imposant volontairement pour contribuer
aux réparations de la cathédrale qui tombe en ruines.
ôe reconstruction du chœur se fit
L'achèvement des travaux
l'épiscopat de Guillaume Féron (1439-1472), dont nous
sous
chœur ... , Depuis le xV,
voyons les armes aux voûtes du
siècle, la cathédrale ne paraît pas avoir subi de remanie
ments dans ses œuvres pl·incipales .
est aujourd'hui, taut
La basilique .Saint-Pol-de-Léon
par son histoire que par sa belle ordonnance architecturale,
remarquables de la Bretagne et uu
un des édifices les plus
des mieux conservés. Si elle n'a pas les grandes proportions
ses sœurs du Domaine royal, elle attire du moins
par la conception simple et juste de son œuvre,
l'attention
par l'élégance de ses arceaux et la richesse de son
à la fin de la période ogivale. C'est pourquoi .
ornementation
étude utile en présentant ulle des
nous avons pensé faire une
parties les plus intéressantes de ce monument
Cette cathédrale a la forme d'une croix latine : Nef
transept formé
flanquée de bas-côtés et précédée d'un porche,
bras de croix très allongés, chœur au pourtour duquel
de deux
régne un double déambulatoire donnant accès à une chapelle
SUI' forme carrée, enfin plusieurs chapelles
absidale de chevet
et porche latéraux bâtis successivement du côté sud.
à l'ouest, est d'une belle et simple
La façade principale,
du commencement de la construction
ordonnance, elle date
XIII" siècle, elle est précédée d'un
de l'édifice, milieu du
porche largement ouvert surmonté d'une élégante balus
trade entourant une vaste terrasse. La porte pl'incipale,
est séparée par un trumeau orné d'une
sous ce porche,
à chapiteau évasé portant la statue de saint
courte colonne
Pol-Aurélien terrassant le dragon, à droite et à gauche,
également sur des colonnettes, deux statues d'apôtres en
pierre consciencieusement sculptées, autour de ce porche
régne un hanc de pierre à l'intérieur. Les porches
constituent avec les clochers la caractéristique des églises
et il n'y a .pas une peti te cha pelle de village perdue
bretonnes
dans la bruyère qui n'ait son petit
dans la lande ou cachée
pOl'che, placé le plus souvent latéralement au midi.
La pal,tie centrale de la façade est ajourée de très longues
fenêtres chevauchées, garnies de menaux transversaux, au
dessus règne une élégante galerie couverle formant oinq
al'calUl'es auxquelles l'épondent de petiles voûtes en berceaux
mur pignon. Cette galerie relie les deux
perpendiculaires au
par un étroit passage ménagé dans l'épaisseur des
tours
large mU!' nu, surmonté
murailles. Au-dessus, enfin un
balustrade masquant l'afl'ivée du grand comble.
d'une haute
est flanquée à droite et à gauche de deux belles
Cette façade
hautes en moyenne de plus de cinquante mètres à flèche
tours
et clochetons, celle du sud, plus riche et plus haute que la
toU!' nord, au bas de celle-ci une petite porte, appelée porLe
dan!'; le has·côté sud.
des lépreux, donne accès
La façade nord, en partie enclavée dans dès cours
petites constructions, n'offre pas du reste grand intérêt, c'est
près du pignon du transept que 1'011 remarque quelques
substructions de l'église primitive. Mais si nous nous
reportons vers le sud, nous admirons l'ensemble de ce bel
édifice dans tout son développement. Longues baies élancées
garnies de frêles
du clocher, fenètres basses géminées,
arcs boutants habilement tracés, riche corniche
colonnettes,
haute garnie de feuillages variés,archivoltes de fenêtres supé
à billettes et autres ornements empruntés à l'époque
rieures
sur des petits culs-de-lampe finement
romane et l'etombant
Champagne,la partie
sculptés de figurines variées. Comme en
est peu accusée à l'extérieur, la
, haute des contrerol'Ls
transversaux
combinaison des arcs formerets en berceaux
permettant de reporter la charge et les poussèes en dedans.
est très découpée, d'abord par un
Cette façade méridionale
porche profond, formé de trois travées voûtées en al'c d'ogive
et abritant un portail géminé tout en piene de Kel'santon et
décoré de statues d'apôtres, puis de ,chapelle!:' bùlies Slll'
plans irréguliers qui vinrent s'ajoutel' ail XI Ve siècle,
Mais ce qui attire particulièrement les regards, c'est
l'élégant petit clocher polygonal accompagné de deux autres
clochetons que relient une rampe d'accès, placé sur' l'un des
murs de la croisée, puis la belle galerie qui réunit le pignoll
du transept sud au milieu de laquelle est ulle ravi8sante
loggia abritée d'un petit gable de piene ; ce pigllou est
aussi décoré d'une belle rose d'un dessin tl'ès pUI' et très
heureux,
L'abside n'offre rien de remaJ"quable, elle est la conti
l'ordonnance des faces lat érales , Tout l'extérieul"
nuation de
est bien traité, convenablemennt appal'eillé et tout en granit
du pays.
Si nous pénétrons à l'intrrieur par la pOl'te ouest. nous
aussitôt saisis d'admiration par l'élégance de la 11er,
sommes
la belle ordonnance des arcaùes, la richesse du sanctuaire,
La nef se compose de sept travées, la première en pal-tie
aveugle supportant les clochers; ces travées sont sépal'ées
des bas-côtés conespondants pal' des piliers rectangulaires
flanqués de colonnes engagées et construites par assises
supportant des archivoltes à nervUI'es fines et nombreuses.
Deux grosses piles de même ordonnance portent les angles
intérieurs des tours; les chapiteaux sont ornés de beaux
feuillages empruntés à la flore du pays et tl'ès variés, les
bases sont aplaties, quelques-unes ont leurs profils garllis de
petites pointes de diamant ou de boutons très rapprochés.
Au-dessus des archivoltes règne un triforium allant jusqu'au
transept, la première travée de ce trifo1'Ïum, au droit des
clochers, est la plus intéressante, elle est formée d'arcatures
ogivales dédoublées et reposant sur d'élégantes colonnettes
isolées j il est regrettable qlle les constl'ucteUl'S n'aient pas
continué celte belle disposit.ion plus tard, car ce qu'ils fil'ent
alors n'a plus rien de commun avec le hel exemple qui les
avait pl'écédé. C'est jusqu'au transept une suite gl'andes et
petites arcades sans colonnes ni chapiteaux, ornées
seulement de moulul'es et de chanfreins descendant jusqu'au
cordon
Au-dessus du triforium court Ull passage sous les fenêtres
h
d'aucune halustl'ade.
Un escalier placé dans J'angle nOI'd-ouest donne accès dans
ces galel'ies qui se retoul'I1ent à J'intériet:r du pignon sous
1 es gra ndes fenêl res. .
Cc qu'il y a de pal'I.iculier à cette partie de l'édifice ce sont
les matériaux employés, tandis qu'à l'extérieur tout est en
g.-anit du pays, l'intérieUl' de la nef est en pierre calcaire
d'tllI lon t.rès chaud tirant sur le jaune orange, c'est
IlI"ubablement de la pierre de Caen dont le grain fin et
résistant pel'mit aux imagiers de sculpter ces beaux
e1lflpileaux el les frises finement gl'avées en creux qui
soulignent si bien les cordons des galeries.
Les bas-côtés sont. éclail'és par de larges fenêtres
géminées, ul'I1ées de colonnettes, du côté midi plus particu-
lièl'ement. Les· nel'vul'es des voùles sont légères et d'un petit
appal'eil ; ces voùtes, ornées de ci de là d'écussons,
s'élèvent à la nef à pIns de seize mètres du sol. Les formerets,
comme 1I0ih le disions plus haut, sont conçus à la mode
l:hnmpenoise, ils fonnent une suite de petits berceaux
ogivaux pOl'tant les chapel'0ns des murs latéraux et retombant
SlIl' les piles de la ner, sorte d'éperons intérieurs, évidés
largement au paS.,agil des galel'ies et l'eliés de distance en
distance aux maçonneries pal' de longues pierres formant
linteaux. Celte même dispositioll se retrouve au mur de la
façade ouest. Sous les fenêtres basses des murs goutterots
tHO -
sont ménagées quelques niches profondes et arquées, enfeux
préparés pour recevoir des sépultnres .
bulIet d'orgue de la tribune repose SUI' une lourde voûte
et qui obstrue malheureusement
massive construite en 1658
la dernière travée, la plus intéressante de toutes,
·passant un vieux sanophage roman servant de
A noter en
b~nitier et qui fut dit-on le cercueil de Conan Mériadec, puis
la chaire, travail du XVIIe siècle, en bois sculpté, ornée de
représentant la Vierge et les Apôll'es, .
panneaux en relief
anges soutiennent l'abat-voix et un autre le surmonte
deux
sonnant de la trompe, elle a beaucoup de ressemblance avec
Quimper.
celle de
La croisée est portée par quatre grosses piles de colonnes
et variés dans le styl~
réunies, ornées de chapiteaux riches
du XIV· siècle, la voûte d'arête est décorée de peintures à
fresques sur fond bleu, représentant des anges portant des
chargées d'inscriptions. Au-dessus
écus ou des banderolles
sont ménagées, dans les deux murs latéraux
des archivoltes
nord et sud, de petites ouvertures carrées éclairant un
passage mettant en communication le petit clocher octogonal
chœur; dans l'une des piles se trouve
avec le triforium du
y conduisant,
l'escalier
Les bras du transept sont très longs, formés de quatre
travées chacun, dont les derniers aveugles, au-dessus des
à la hauteul' des
archivoltes s'ouvrent d'étroites fenêtres
gale,'ies de la nef et du chœur, les voûtes de cette partie
étant plus basses que celles du grand vaisseau, J'eITet n'en
est pas moins très heureux et les belles proportions
toujours observées,
La partie basse des murs est ornée de vastes niches à
nervures à contrecoul'bes, prêtes à recevoir des t.ombeaux .
pignon nord, une grande baie géminée, au sud une belle
vel'l'ière éclairent les transepts. Le chœul' eompl'end
cinq travées droites et trois sur pan coupé formant l'abside .
Il a été entièrement éxécuté suivant les données de l'art de
bàtir au XVe siècle. Au-dessus des archivoltes la galerie
du triforium Corme une suite d'arcatures très rapprochées,
riches mais un peu confuses; au-dessous des fenêtres hautes
le passage est ici protégé d'une belle balustrade ajourée j ces
fenêtres sont à arcs brisés, genre Tudor, probablement
pour suivre parallèlement la trace des Cormerets des grandes
voûtes.
Tout autour du. chœur règne une clÔture de la fin de la
Henaissance, ce sont des colonnettes très rapprochées et
surmontée d'une suite de crête.., découpées du plus mauvais
gOlît. Les piles du chœur sont de plus enclavées par de petits
autels en pierre à moitié noyés dans la muraille. Derrière le
maill'e-aulel se voit un autre autel, en pierre celui-là,
surmonté d'un retable en arcatures aveugles j sur la partie
basse sont sculptés des anges portant écus. Le maitre-autel
est daté du XVlle siècle, il n'a de curieux que le palmier
recourbé qui suspendait autrefois les saintes hosties. Ne
quittons pas le sanctuaire sans jeter un coup d'œil sur les
belles stalles en hois sculpté.
Si nous parcourons les bas côtés en commençant vers le
110rd, nous voyons immédiatement après le transept une
petite chapelle carrée et voûtée en arcs d'ogives au Cond de
laquelle est une niche abritant un tombeau marqué d'armoi
ries, puis une statue ancienne et vénérée de la Sainte-Vierge.
La chapelle à la suite, de forme irréguliére, possède les
précieuses reliques de Saint-Pol enfermées dans un riche
reliquaire, œuvre de notre éminent confrère et ami M. le
chanoine Abgrall, à cÔté une petite crédence où repose la
clochette légendaire du monastère du saint évêque.
La chapelle du chevet renferme plusieurs tombeaux entre
autI'e une belle et grande niche Renaissance, nous rappelant
beaucoup par sa forme et sa décol'ation' les nombreux tom
beaux qu XVIe siécle que nous avons eu le plaisir de voir en
Italie. La double travée du déambulatoire. est voûtée
pareillement aux bas côtés ' de la nef, mais dans la note
de l'époque flamboyante. Au pourtour de l'abside on
admire encore plusieurs belles sépultures, entre autres deux
beaux marbres blancs représentant l'un un évêque couché,
l'autre agenouillé, l'un de ces mausolés oate du XVIIe siècle,
l'autre est moderne, mais lous les deux sont d'une sculpture
admirable, ce sont les tombeaux de Mgr Visdelou, pl'édicateul'
d'Anne d'Autriche, mort en 1671, et de Mgr de la Marche,
dernier évêque de Saint-Pol, mort en 1806. Il Y a aussi à la
suite plusieurs aulres tombeaux restaUI'és dans le goût du XII le
el XIV· siècle, tous en pierre avec statues étendues. Dans la
chapelle des fonds baptismaux placée au midi, près du tran
sept, la cuve est surmontée d'un énorme baldaquin gothique,
travail moderne en bois sculpté.
Le clocher sud, sur qui nous avons porlé plus spéciale
ment notre étude est farmé de qualI'e étages bien distincts;
la partie basse vOlltée d'ogive est éclail'ée d'une jolie fellêtr'e
géminée ornée de colonnettes aux deux faces, elle constitue
la pl'emière travée du collatéral. Au-dl:'ssus, à la haut.eur du
triforium, et monlant au niveau des gI'andes "olites. une
vaste chambre carrée percée du côlé midi de longs jours
étroits ménagés entre de larges pal'paings de pierre et éclai
rant cette partie de la tOUI', Ce qu'il faut remarqller surtout,
el qui indique un parti très raisonné du construcleur, ce sont
les évidements pratiqués dans les murs pleins, dans le but.
d'élégir les maçonneries, là seulemenl où les efIets des poussés
obliques n'étaient pas à craindre. Un escalier ronrl à noyau
central part de cet étage pour al'river à la chambre . des
cloches, là il se dédouble pour monler une t.oUl'elle éll'Oite
jusqu'aux parties supérieures. Le beffroi est éclairé SUI' tl'Oi~
faces seulement, de longues el étI"Oites fenêtres coupées pal'
de petits meneaux transversaux reliant les piles tI'iangulaiI'es.
formant de larges ébrasements cantonnés de minces et hautes
colonnettes engagées et toutes de même dimension, La plate
forme à la base de la tlèche est cal'I'ée extérieurement. mais
à l'intérieur elledeviellt polygonale à la suite d'encOl'bellc
ments successifs pl'atiqués très bas dans les angles des ma
çonneries, Enll'c les pinacles et lucarnes extérieures flan
quant la base de la grande. flèche, et dessous le rampant de
de cette flèche l'ègne un étroit passage sur lequel s'appuient
de petites piles isolées supportant une suite d'arcatures ogi
vales dont les clpfs arrivent tangentes à la paroi inclinée;
disposition singulière qu' il faut étudiel' à cause de son
ingéniosité, Les pinacles et clochetons sont reliés à la flèche
centrale par de longues boutisses, surte d'étl'ésillons évitant
la dislocat.ion de ce beau ct hardi cOlll'onnement.
Nons 'lvons parlé , IOl'squ'il a été question des matériaux
employés dans la nef, de la Normandie: c'est ici qu'il nous
faut y revenir, cal' nous rell'ouvons dans rlusieul's clochel's
de cette province, notamment à Saint-Picne de Caen, la
fOl'me et la SI.I'lWlul'C des tours de Saint-Pol de Léon, Mais
il ne faut pas cI'oil'e, comme on l'a tl'Op souvent répété, que
la Bl'etagne marchait en al'rièt'e des antres écoles pl'Ovinciales
et qu'elle s'inspil'ait toujours de ce qui ce faisait autoul' d'elle
pOUl' élever plus tat'd ses monuments. Il n'en fut pas ainsi et
les fli'chcs de Saint-Pol en sont lIne preuve vivante, cal'
ellcs sont antérieures à leuI' voisine du pays lIorlOand ,
Dans notl'e étude SUI' l'une des pal,ties les plus intéressantes
de ceHe cathédrale, nous avons chel'ché à montl'el' ce qu'était
l'al'l de bùtir :'1 l'époque du Moyen tige nu pays de Léon dans
Ilotl'e Pl'ovince si l'iche en monuments des siècles qui
stlivil'ent et faire voir, que si la Bret.agne vient apl'ès la
Champagne, la Boul'gogne el l'lle-de-France elle peut du
moins cornptel' pal'mi nos écoles françaises.
CI/AilLES CHAUSSEPIED.
A'fChit~clc,