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XVI .
PRÉBENDES ET REVENUS
DU CHAPITRE DE CORNOUAILLE
Les Prébelldes.
A Quimper, comme dans les autres églises cathédrales,
les chanoines, à l'origine de cette institution, vivaient en
communauté sous la diI'ection de l'lm d'entre eu~ qui portait
le titre d'abbé (1). Cet usage aurait encore duré en 1128
d'après une charte de cette date rapportée au cal'tulaire de
Redon qui l'elate un accol'd intervenu, par devant Robert,
évêque de Quimper, entre Eudon, abbé de Quimper, et Hervé,
abbé de Redon (2), Il est à remarquer, du reste, que les dona-
tions faites au chapitre au onz~ième siècle portent d'ordinail'e
cette clause, qu'elles sel'viront aux chanoines à titre de pré
bende commune « in communemcanonicorum prebendam ll.
C'est ainsi que l'évêque Orscand donnait, l'an 1030, aux
chanoines « in communem eorum prebendam )) le tiers des
dîmes de Briziac (Briec) et une terre nommée Bolococ, en
Scazre (Scaër),
Son frère Alain Cagnard, en reconnaissance de sa vic-
toire SUl' les Léonais, donnait au chapitre, pour servir de
pl'ébende commune à tous les chanoines, un bien nommé
(1) DUl'and, diction. Can, « Les supérieul's des chanoines vivant ancien-
en communauté fl1rent appelés abbés Il cc non recte colligatur,
nement
ecclesiam canonicorum olim fuisse monachalem eo quod nomen abbatis
pl'ofesso canonicorum tt'Ïbuatur Il
('2) Cart. Red. p. 30 ~ • Rothonensis abbas chorisopitensem abbalem in
vero ilium in pall'em. »)
filium accepit, ille
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE . TOME XXVII (Mémoires) 18
Tresgalet (1), en Plonéour: au canton de Cap-Cavall, et la
terre de Lesbugar, au canton de Cap-Sizun, dans le pays qui
s'appelle Budoc (2) .
Dom Morice (3) nons app1'end que, ve1'S l'an 1070, Guezen
nec: fils de Benoit, comte et évêque de Quimper. donna en
mourant {( St) Choren tino in communem canonicornm pre
bendam, villam unam Kae1'cribu1' nomine, in plebe Nevez
in pago Treguent (Tl'égullc) ce fut le principe de la fondation
de la prébende de Névez .
L'att1'ibution d'une. )rébende 'iale il cha'cun des cha-
noines a dû se faire à la fin du 12 siècle. Car nous voyons
au commencement Ju 13e siècle l'évêque Flcnalld, avant
même son sacre: puisqu'il se qualifie simplement d'évêque
élu, confit'me1', le vendredi précédant la fêle de la Madeleine,
les donations des églises paroissiales concédées par
ses p1'édécesseurs au chapitre. Ces églisés \.~taient outre la
cathédrale de Quimpel', celles de Banadloc, Tl'eguenc, Ploe
neor, Ploethcvec (Plozévet), Bodoc-Capsidun: Briziac . el
Spethoc (Spezec) (4). Ces bénéfices ne constituaient pas
sans doute un grand revenu, cal' dans cette même. pièce
l'évêque Renaud déclare prendre en considération la modi
cité des reSSOUI'ces de son église, et par ce motif il donne
au chapitl'e les églises de Saint-Mathieu de Quimper, de
Scader (Scaer) et Saint-Deleirr (5) et pour fournir au lumi-
. naire de l'église il donnait à la cathédrale l'église de Moëlou
(Il Cur'tu\. 56 fo 26 et Mol'. 1. preuyes col. 376. Consul Alanus,
subacto vice comite MOl'vano .. , .. omniR quœ sui jUl'is erant in quudam tl'Î
bu nomine Tl'esgalet quee est in Ploeneor in pago Cap Cavai, Sto Chorentino
dans, sua manu super Allare posuit in communem prebendam canonicorum.
(2) lb. Cette donation de Beuze-Cap·Sizun fut l'origine des trois prébendes
de ce nom qui existèrent jusqu'â la Hévolution. .
(3) PreuvesI. 378.
{il Cart. 50 et 3!.
(5) Ce doit être celte prébende qui a été connue plus tard sous le nom
de Seplem Segetum, peut être aussi la prébende de Carnoi~t .
et une pension de 15 sols' à percevoir sur la paroisse de
Keynmert (1). .
La même année,Henaud donnait Pluguffan comme prébende
du trésorier. En 1223, il fondait les nouvelles prébendes de
Combrit,dePlogastel in QUAmenet et d'une troisième paroisse
qui n'est pas mentionnée en l'acte .En 1228, il concédait éga
lement au chapitre toutes les terres en Chuzon ou Cuzon,
portant 'à 15 le nombre des prébendes canoniales qui étaient
de 12 « a longinquis temporibus. ))
Si bien que, dans un mémoire du chapitre daté de 1627 (2)
il est dit qu'en l'église cathédl'ale de Saint:"Cor~ntin « il y a
Pl'ébendes dont truis ont été fondées par un duc de Bre-
tagne-.@~t auxquelles un évêque de Cornouaille a annexé la
cure de Beuzec-Cap-Sizun . -Les treize autres ont été fondées
et dotées par divers évêques de Cornouaille qui y ont annexé
les dîmes des paroiss0s dont les prébendes portent le nom,
sauf la prébende de Landeleau fondée par un évêque (4)' qui
était seigneur de Landeleau; ladite prébende n'a aucune dîme
dans la paroisse mais jouit d'un moulin et d'une partie de
et celle qu'on appelle de Segeton ou Septem Segetum
fief,
fondée par un évêque qui a donné la plupart des dîmes de
son fief au proche de la ville de Quimper. »)
Au chœur de la cathédrale chaque prébende avait une place
ou stalle réservée au chanoine qui en était titulaire. Voici
comment elles étalent disposées : .
( 1) Renaldus electus ..... novel'ilis quod nos tenuitatem nostrœ ecclesiœ
atlendentes, dedimus capitulo nostro, Sancti Mathœi de Quimper Cor. et de
Scader et S. Delein ecclesias, cum omnibus pertinenWs suis in perpetua
possidendas, ecclesiam vero de Moelou et pensionem 15 soUdorum in ecclesia
de Keynmert ad usum luminaris ecclesiœ nostrœ c1uxirnus similiter conce
denclas. Loc. cil.
(3) C'est-à-dire par Je comte Alain Cagnart comme nous l'avons dit plus
haut. .
(4) Hervé de Landeleau.
du côté de
Au côté méridional du chœur, c'est-à-dire
de l'Évêché, étaient les prébendes de :
Combrit.
Spézet.
plomodiern.
Fe prébende de Beuzec-Cap-Sizun.
Saint-Mathieu de Quimper.
plozévet.
Berrien .
Et la 2 prébende de Beuzeè-Cap-Sizun.
Au côté septentrional, du côté de la place se voyaient les
prébendes de :
Bannalec.
Kerfuiltun.
3e de Beuzec-Cap-Sizun . .
Septem Segetum.
Scaël' .
Nevez.
Carnoët.
Et Landeleau .
. En dehors de ces 16 pl'ébendes ou canonicats on comp-
tait au chapitl'e de Quimp8l' quatl'e dignités à chacune des
quelles étaient attachées les dîmes ou g'I'OS {f'lÛts de quatre
parOIsses.
pour l'achidiaconé de Cor-
C'était Beuzec-Cap-Caval
nouaille.
pour l'al'chidiaconé de pohet'. Merléac
Plonévez-du-Faou
pour la chanue?'ie, Pluguffan pour la t'téso'terie: c'est-à-dire
pour les chanoines ayant le titre de grand chantre ou de
trésorier.
Chaque chanoine jouissait séparément des gros fruits ·des
pal'olsses auxquelles étaient atlachés les titres des lG cano-
nicats et des 4 dignités.
Mais en dehors de ces revenus il y en avait d'autres don
les chanoines · jouissaient eù commun, et qu'on appelait le
pœin d'Lt chapitre. Ces revenus étaient répartis entre les
chanoines pour les assistances pendant le cours de l'année
t servaient pour les distributions manuelles dont nous
parlerons plus bas: nous ajouterons seulement que ces
revenus tie prélevaient sUr le produit des dîmes des trois
paroisses de Plonéour· Lanvern, Tréglmc et Glomel.
Les deux tiers de ces dîmes appartenaient au chapitre.
Tels étaient avec le bénéfice résultant de l'acquit des
fondations les ressourGes particulières des chanoines.
Mais le chapitre était tenu d'entretenir non seulement
l'église cathédrale mais' les clercs et chapelains desservant
l'église, soit à titre de curés ou vicaires, soit comme suppôts
du chœur, organistes, enfants de chœur, etc ... Pour faire .
face à ces charges, outre la part qui revenait aux clercs, de
la distribution faite à l'occasion des obits et fondations, le
chapitre pourvoyait à leur entretien ' grâce au produit d€s
dîmes de la paroisse de Briec, et au produit des annates.
Dès qu'une paroisse dans l~ diocèse venait à vaquer soit
par décès ou résignation, le nouveau titulaire demeurait
une année entière sans percevoÎl' le revenu de son bénéfice;
ce revenu appartenait à la fabrique de Saint-Corentin, c'est
à-dire au' chapitre qui en était le représentant et l'adminis
trateur, ce revenu consistait dans le produit des dîmes de
la paroisse vacante et variait naturellement avec l'importance
du bénéfice. .
Dès qu'arrivait à Quimper la nouvelle de la vacance d'une
paroisse, immédiatement, devant le chapitre assemblé, se
faisait l'adjudication de l'annate. Elle était affermée au plus
offrant, quelquefois c'était le nouveau titulaire lui-même qui
en demeurait adjudicataire, quelquefois c'était un clerc
attaché à la cathédrale ou un chanoine lui-même, parfois
même un laïc. Mais, quel qu'il fut, l'adjudicataire s'en-
gageait à payer, à une époque désignée, le prix auquel
lui avait été adjugée l'annate; en retour il pe'rcevait toutes
les dîmes auxquelles le titulaire du bénéfice aurait eu droit.
tant mieux pour lui si l'année était bonne et la moisson
abonda.nte, mais il s'engageait aussi à desservie ou à faire
desservir à ses frais la paroisse pour le spirituel pendant toute
l'année, et on ne manquait pas de spécifier que cette obli
gation rie cesserait pas même en temps de peste ou de famine.
Ce droit d'annate remontait à l'imnée 1239 et fut accordé
par l'évêque Rainaud pour aider à la cons1rnction de la
cathédrale, dont on commençait alors le chœur (1). Ce
droit fut confirmé à diveeses époques au chapitre, soit par
les évêques de. Quimper (Alain Gonthier, 1335), soit par les
ducs de Bretagne (François Il, 1478), soit par le Souverain
Pontife lui-même, car Jules II, dans sa bulle du 9 jan vier
1509, confirma ce droit au profit de la fabrique de la' ca
thédrale, et de ptus autorisa le chapitre à s'attribuer les
revenus des bénéfices vacants par simple permutation.
D'après M. Le Menn, le produit des annates s'élevait en
moyenne par an au XVe siècle à environ 392 livres valant
dit~il environ 11,000 fI'; de notre monnaye. Le chapitre a joui
de. ce genre de revenu jusqu'à la Révolution, mais en 1790
l.es annates ne valaient plus que 1,400 livres.
Les chanoines étaient naturellement chargé.s du service
religieux dans les paroisses qui formaient leur3 prébendes
respectives, mais comme ils ne pouvaient s'acquitter per
sonn.ellement de cette charge ils la confiaient à un prêtre
qui sous le nom de vicaire perpétuel, ou même de recteur,
administrait la paroisse moyennant l'abandon d'une partie
des dîm es par le chanoine que l'on appelait le gTOS décimatew',
et qui conservait le titre de Recte'LvI' pTimitif de cette ptlI'oisse.
Dans le principe, le chapitre en commun nommait les
(1) Le Menn, p. 254.
vicaires des prébendes à chaque vacance, mais pal' suite d'un
accord intervenu (1) le lendemain du synode de la Pentecôte ;
1270, il fut convenu que chacun des chanoines présenterait
était prebendé, usage qui se perpétua jusqu'à la Révolution.
Mais à cette époque le revenu des prébendes canoniales
était considérablement réduit, et nous pourrons nous en
par le mémoire rédigé par le chapitre de
convaincre
Quimper en 1780, en vue d'obtenir l'union au chapitre de
l'abbaye de Daoulas. .
Mémoi'r'e pf résenté à M onseign e'Ll J' l'Evêq'lle de Quimper pœ!'
MM. les dignitaires) chanoines et chapitTe de son église
cathédrale en conséquence de la délibéTation de l'assemblée
générale d'Lt clagé de PN,nce du vendTedy 6 octob'1'e 1780 .
Monseigneur,
Le chapitre de votre église cathédrale eut l'honneur de
1 présenter l'année dernière à Nos Seigneurs de l'assemblée
générale du clergé de France; le mémoire relatif à l'état et
aux besoins tant de la mense capitulaire que de la mense de
la fabrique ; il Y exposait les causes différentes qui ont
malheureusement entraîné le dépérissement de ces deux
. menses et l'impossibilité où il se tl'ouve de soutenir la décence
du service divin .
Réduits, malgré l'exactitude d'une administration sans re
proche. de l'économie la plus soutenue, à la situation la.plQs
accablante, le chapitre plein de confiance dans les bontés de
l'assemblée crut devoie solliciter ses bons offices par le récit
malheurs et de ses besoins.
de ses
Nous ne saurions trop vous remercier, Monseigneur~ de
l'empressement avec lequel vous avez bien voulu nous com-
(1) Cart. 56. fo 24 .
muniquer les délibérations des 6 et 7 octobre 1780, de
l'assemblée du clergé; sensible à notre situation et gémissant
sur le nombre des cathédrales insuffisamment dotées, elle in-
vite Nos S~igneurs les Evêques à aviseraux moyens de pour-
voir à la dotation de leurs chapi"tres, elle leur propose d'unir à
leurs cathédrales les bénéfices qui se trouvent dans leurs
diocèses respectifs.
Des dispositions aussi favorables semblent nous annoncer
la fin de nos maux et nous promettre une existence que nous
étions au moment de perdre. .
Votre chapitre, Monseigneur, s'empresse de vous présent.er
le tableau fidèle de sa position et de ses besoins. Eh ! que ne
devons-nous pas attendre d'un Prélat dont nous connaissons
si bien le zèle et les sentiments! Votre chapitre, Monsei
gneur, en · a des preuves trop multipliées pour les oublier
JamaIs. . 1
L'église de Q per existe depuis près de 13 siècles, elle
compte au nombre de ses évêques des Coëtlogon, des
Le Prêtre, des Rosmadec, des Landeleau, des Rieux, des
Rohan, le cardinal De Coetivy et tant d'autres dont les vertus
égalaient la naissance.
Les chanoines de la même église, choisis parmi ce qu'il y
a de plus distingué dans le clergé, ont dans tous les temps
mérité la confiance de leurs prélats et les grâces de la COUl',
ils ont toujours compté parmi eux des officiaux, des vicaires
généraux, des aumôniers de la cour, des abbés commanda- .
taires et fourni dans tous les siècles de dignes évêques à
l'église.
Ils gémissent aujourd'hui sur leur condition présente et
. plus encore sur la perspective affreuse d'un prochain anéan
tissement; si les vues bienfaisantes de l'Assemblée du clergé
ne s'effectuent à leur égard, bientôt ils se verront sans céré
monies, sans ornements, sans ministres et même sans temple.
Le tableau de nos revenus et de nos charges, que nous avons
traGé avec la plus scrupuleuse exactitude~ vous donnera~
l\lonseigneur~ la connaissance de notre triste indig'ence et,
appuyé de votre protection, il m c·ttra la cour en état de pro
noncer sur la justice de nos repl'ésentations.
On verra d"tm coup d'œil quels sont les revenus des quatre
dignitaires et des seiz~ hanoi nes, quelle est la dotation de
ces derniers tant à raison des gros fruits dont ils jouissent
séparément, qu'à raison des fonds qu'ils possèdent en com
mml et destinés pour les assistances aux offices. A cette der
nière espèce de revenu llomméepain d.c chapitre, on ajoute
ra le montant cles obits et mes~es de fondation et l'on verra
que le produit ne se monte par an pOUl' tous les chanoines qu'à '
environ 7~000 livl'es, et quant aux gros fruits il sera f~ciJe
d'apercevoir que~ de 16 canonicats, 4 seulement ont une dota
tionhonnête (1), 3 antres une dotation très modique (2),
4 autres une dotation absolument insuffisante (3) et les 5
autres réduifs à rien (lI). ..
Les revenus de la mense de la fabrique sont destinés à
l'achat et entretien des ornements, linges, livres et alltrf'S
ustensiles de l'église, à l'elltretien de la lam pe et des cierges,
au payement des cinq vicaires des paroisses qui se desser-
vent à la cathédrale, des gages du bas-chœur, d'un organiste
et de t.rois bedeaux, enfin aux réparat.ions tant intérieures
qu'extérieures d'un vaste édifice.
sera apuré par la colonne des receHes et des dépenses
que les charges nécessaires excèdent la recette de plus de
ll,OOO livres saTlS qu'il soit possilJle de retrancher aucun des
objets de la dépense.
Nous sentons, Monseigneur, surtout dt'puis 13 on 14 ans,
cette différence entre la recette et la dépense depuis l'aug-
(1) Bannalec, Névez, Plozévet, Scaër.
(2) Combrit, Spézet, Landeleau.
(3) Plomodiern, I{erfuntun. Segetum, Carnoët.
(4.) Les 3 prebendes de Beuzec-Cap-Sizun, Berrien et Saint-Mathieu.
ritiqUl\~l nous vous supplions
thédrale l'ullion de quelque
d cette ancienne splendeur
vos vœux et les nôtres
nir l'abbaye de Daoulas à
e est unique et que ne
ct de la piété de
ion
1 s mêmes motifs "dé
i ùe la justice et de la
uevra son exis
lui
ues plus ferventes
rsonno sacrée de
prospé-
gloil'e et la
Pour montrer que le chapitre n'exagél'ait pas le lr'iste état
de ses finances, nous pouvons ell fournir l'actif et le passif,
tel qu'il fut dressé vers cette époque, et dont le tableau est
eonservé aux archives de l'évêché.
tés .le la Uatllé.lrale .
1. A l'chidiaconé de Cornoudille.
Gros Fruits ou dîmes de la paroisse de Beuzec-Cap-Cavai
estimés 2,119 livres dout il fallait distt'aire 500 liv. pour un
recteur et 500 liv. pour deux vicaires,' restait 1, 119 liv. qui
devaient pourvoir à l'entretien des chœurs et cancels de deux
églises (1).
2. La ChantTel'ie.
:Merléac : revenu 1,899 liv. chargé de la portion cor!.o' ue
d'un rectëur et de deux vicaires, restait 8991iv (-l\'cc l'entre
tien de deux chœurs.
3. La Trésorerie.
Pluguffan: revenn 1,689 liv. chargé de 7';)0 liv. pour payer
un recteur et un vicaire. restait 939 liv. et un cancel à
entretenir .
4. Archidiaconé de Po ha.
Plonévez-du-Faou: revenu 3.060 liv. moins 1.250 liv pour
vicaires. restait.
portion congrue d'tm recteur et de trois
1,810Iiv. et l'entr'etien de trois chœurs.
(1) Dans le diocèse de Cornouaille, les réparations du chœur des églises
la charge du recteur; celles de la nef, à la charge du général ou
étaient à
des paroissiens.
ts ft Prébelldes.
1. Ballnalec.
Hevenu 2,799 livres dont 1,000 liv. à un recteur et à deux
vicaires, restait 1,799Iiv. et l'entretien de deux cancels.
2-3-4 . Beuzec-Cap-Sizun .
Le revenu des trois prébendes était de 1,300 liv. à la
charge de payer 1,000 liv. à un recteur et deux vicaires, res
tait 300 liv. ou 100 liv. à chaqqe prébendé et deux cancels à
entretemr.
5. CarnoëL
Revenu 1,320 liv. dont 1,000 liv. pour un recteur et deux
vicaires, restait 320 liv. et deux cancels à entretenir.
6. Combrit.
Revenu 2~099Iiv., un recteur et trois vicaires (t,2501iv.), · .
restait 849 liv. à charge d'enlretenir trois cancels ..
7. Ke'rfeunteun .
Le revenu consistait à per'cevoir une partie des dîmes
évaluée à 400 liv. sans aucune charge .
Landeleau.
Le revenu de cette prébende estimé 450 liv. consistait en
]a jouissance d'un moulin et de certains droits de fiefs en
cette paroisse, sans charge.
9. Névez .
Revenu 2,549 liv. dont 750 liv pour un recteur et un
vicaire, restait 1,799 liv. et un seul chœur à entretenir .
10 Plomodiern .
Revenu 1,050 liv" un rect.eur et un vicaire (750 liv.), res
tait 300 liv. et un cancel à entretenil' .
11. Plozévet.
Revenu 2,149 liv., 1 recteur et un vicaire (750 liv.): restait
1,399 liv. et l'entl'etien d'un seul chœur.
12. Spézet .
Revenu 1,399Iiv., un recteur et un vicaire (750 liv.), restait
649 live et l'entretien d'un cancel. .
13. Scaër.
Revenu 2,2491iv., un recteur et un vicaire (750 liv.), restait
1,499 liv. et un seul cancel.
.14. Septem Segetum.
Le revenu de cette prébende dite des Sept moissons consis
tait en dîmes perçues sur diverses paroisses voisines de
Quimper, le revenu sans aucune charge valait 260 Ev.
. 15. Berrien.
Revenu 1,300 liv., un recteur et trois vicaires (1,250 liv. l,
restait 50 liv. et l'entretien de tl'ois chœurs. Aussi le titu-
laire, pour en être exempté·, avait fait l'abandon de tous ses
gros fl'uits au recteur.
16. Saint-Mathieu de Quimper.
Le profit en ëtait nul pour le titulaire qui depuis longtemps
en avait abandonné tout le revenu au recteur. .
Quant aux revenus, appelés pain du chapitre dont les
jouissaient en comm un, et qui étaient répartis pour
chanoines
les assistances aux offices, ils consistaient dans le produit
des dimes de trois pal'oisses. .
Plonéour
Revenu 1,.950 livres, un recteUl' et un vicaire (750 livres),
1,200 liv. et 1 cancel.
restaIt .............. Il ........... .
Trégunc.
Hevenu 2,650 liv., un recteur et \Hl
vicaire (750 li v.), l'estait ... ; ...... .
1,900 liv. et 1 cancel.
Glomel. •
Revenu 2,350 liv., un recteur et
trois vicaires (1,250 liv ), restait.... 1,100 liv. et 3 cancels
Total. . . . . . . . . . . . . . . 4,2001iv .
C'était pour le .chapitre un revenu net de [.1,200 livres
charge d'entretenir cinq chœurs et cancels.
avec la
La fabrique de l'église cathédrale percevait à celte
époque les annates, valant seulement 1,400 livres depuis
l'augmentation des portions congrues en 1768, et les dîmes
de Bl'iec valant 2,200 livres, sur lesquels il fallait payel'
1,500 livres à un recteur et 4 vicaires, plus 180 livres
à l'abbesse de Saint-Georges de .H.ennes, 41.6 livres à
la prieure de Locmaria. Si bien que Briee ne rapportait
en réalité que 104 livres avec cllarge d'entretenir 4 chœurs .
' L'on voit par cet état que plusieurs des chanoines n'avaient
pour s'entretenir que ce qu'ils recevaient des distributions
quotidiennes pour l'assistance à l'office canoniale et aux
serviees de fondation. .
Nous allons voir quelle était l'origine de ces distributions
et à quelles con9itions on y avait droit.
Les Distri
Les distl'ibutions quotidiennes sont des portions de 'reve-
nus ecclésiastiques qu'on a coutume de distribuer aux seuls
clercs qui assistent à l'office divin. Elles s'appellent quelque-
fois victualia, alimenta, car elles se donnent comme nourri-
ture quotidienne de ceux qui assistent personnellement à
l'office. Le plus souvent elles se payent en argent, quelque-
fois, dans certains pays, en nature, c'est-à-dire qu'on distri
bue aux clercs une certaine quantité de pain ou de vin.
Ces sortes de distributions sont fort approuvées du Concile
de Trenle (XXI c. 1.) qui ordonne que: dans les églises
cathédrales où elles sont nulles ou insignifiantes, on prenne
le tiers des revenus du chapitre pour les convertir en distri-
butions quotid iennes. (Schmalzgr. )
Quimper, comme probablement ailleurs, la distribution
quotidienne a eu pour première origine la vie commune des
chanoines comme nous l'avons dit plus haut,
Mais, dès 1173, chaque chanoine avait sa prébende, et la
vie commune avait dû cesser bien avant cette époque, mais
malgré cette division des prébendes, certains biens étaient
encorp possédés en commun par le chapitre, et le revenu en .
était affecté au payement des distributions quotidiennes.
Un mémoire de 1638 larch. Ev.) constate que de temps im
mémorial toutes les dîmes de Briec ou Briziac doivent servir
pour 'la nourriture des chanoines et l'entretien du maître de
musique et des adjoints à la psallette, à charge de payer sur
ces clismes 5 pipes de froment et 5 pipes de seigle par moitié
à la prieure Je Locmaria et aux dames de Saint-Georges de
H.ennes.
Le cartulaire (56, fo 32) mentionne en 1295, . au lendemain
de la Saint-Çorentin d'hivers, la concession faite par l'évêque
Alain des dixmes de Glomel pour le pain du chapitre.
Ces distributions se faisaient: soit en argent (cart, 56-41) ;
en 1278, on donnait 12 denier's par jour à chacun des .rési-
dants : 3 à vêpres, 6 ft matines, 3 à la messe et 6 deniers
pour ceux qui assistaient à la procession du dimanche.
Soit en natm"e : le mercredi des Cendres 1297, on décida
en chapitre qu'à partir de ce jour, jusqu'au lendemain du
synode de la Pent ecôte,chaque chanoine résidant aurait 3 pains
pal' jour, un pain et demi à prime et un pain et demi à none.
En 1287, nous voyons qu'il y avait" un clerc ou chapelain
chargé de distribuer le plomb ou jeton de présence au cha-
pitre, cette distribution devait se faire à la messe avant l'élé
vatIOn, sous peine .pour remployé de perdre la rétribution qui
lui était accordée chaque mois pour cet office. Un mémoire
du chapitre, rédigé vers 1780, marque qu'autrefois les reve
nus appelés assistances, « étaient distribués quotidiennement
et manuellement comme l'est encore aujourd'hui le revenu du
droit de coutume, qui se lève, au profit du chapitre, à la foire
dite de Saint-Denis, revenu que des motifs particuliers et
relatifs à l'objet même ont fait subsister dans sa nature et
forme primitive d'après la tradition de notre église.
~ On montre encore le lieu où, ce . qu'on nomme le pain du
chapitre, était distribué au sortir des matines. M. Descognet
a pu voir dans nos archives les petites marques de plomb
numérotées que recevait sans doute chaque chanoine en
assitant au chœur et sur la présentation desquels le préposé
comptait à chacun ce qui lUI revenait. Nos anciens déaux
ne trouvent pas de commission nommée pour la répartition
générale; autre présomption que cette répartition était
·manuelle et quotidienne. »
Au siècle dernier, les distributions manuelles et quoti
diennes n'étaient plus en usage, la répartition des revenus
communs aux chanoines était faite chaque année suivant le
nombre d'assistances aux offices de chacun des chanoines;
ces assistances étaient soigneusement consignées sur un
cahier dit cahier de marque .
En 1724 (1), d'après le compte du pain du chapitre, pré
. senté par1'abbé de Kermorvan, 310 livres furent versées au
chanoine qui reçut le plus,à raison de sa résidence personnelle.
Voyons maintenant quellés étaient les conditions. requises
pour avoir droit aux distributions quotidiennes.
la Saint-Luc 1276 (C. 56-52) il fut établi
Au synode de
tout chanoine sexaO'énaire résidant en ville, . recevrait
que,
distributions pour les matines, alors même qu'il n'y assis
les
terait pas. Les matines se disaient vers 6 ~eures du matin,
j':lgeait que c'était de bien bonne heure pour eux, mais
n'étaient pas sans doute exemptés de l'assistance aux
ils
autres heures.
En 1292 (ibid.), on met une restriction à ce statut, l'exemp
tiondel'assistance à matines est maintenue pour les chanoines
sexagénaires, mais on ajoute : s'il est infirme et qu'il soit
chanoine depuis au moins 20 ans.
En 1284 (C. 56-51), les chanoines, minuti, c'est-à-dire in
firmes, sans fiction (minuti veut dire littéralement, qui se
sont fait saigner), toucheront les distributions manuelles et
autres émoluments CI. ab hora minutionis corum » à partir
de l'heure de l'opération, pendant 3 jours, comme s'ils assis
taient personnellement, pourvu qu'ils habitent en ville.
En 1384, le vendredy après ]a fête de l'Assomption, il est
statué en chapitre général, qu'un mois entier d'absence est
concédé à chaque chanoine, c'est-à-dire, qu'absents pendant
30 jours consécutifs ou non consécutifs, ils auront pourtant
droit aux distributions comme s'ils étaient présents.
En 1276, au chapitre de la Saint-Luc, on accorde exemp-
tion de l'assistance à vespres, sans perdre droit aux distribu-
tout chanoine recevant un chanoine étranger à sa
tions, à
table (in mensa (ûta, grand dîner), si avant la fin du repas
les vespres venaient à sonner .
Les chanoines ne pouvaient toucher les gros Fruits de
leur prébende avant d'avoir fait acte de résidence pendant \
c'est ce qui s'appelait faire sa rig,Qll
3 mois consécutifs,
..l:Buse (1). En 1606, le 7 may, il fut. décidé que cette résidence
(1) DéaI. 1606. may.
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. . TOME XXVII (Mémoires) 19
trimestrielle serait exigée chaque année, et qu'on ne pourrait
s'absenter sans dispense.
Ces dispenses -étaient accordées à ceux' des chanoines qui .
continuer le cours de leurs études théologiques.
voulaient
C'est ainsi qu'au mois de janvier 1623, Yves Pinczart, de
l'ordre des frères prêcheurs, ayant été nommé théologal par
le Pape sur la résignation de Jean-Baptiste Isambert, obtint
permission du chapitre d'aller à l'Université de Paris pour se
accordait de percevoir les gros
raire recevoir docteur, on lui
fruits de sa prébende, mais !lon les distributions manuelles
et les obits.
Ces distributions n'étaient pas accordées à ceux qui se
rendaient en pèlerinage à Home. Le 6 octobre 1525, le déal
en ces termes:
s'exprime
Les chanoines accordent à V. maître François du Vieux
Châtel, chanoine, qui va partir pour Home, de participer aux
g'ains du chapitl'e pendant 6 mois, à partir' du jour de son
départ, sans compter les jours concédés habituellement aux
chanoines, mais cette concession, qui s'étend à tous les
gains du chapitre, obits, anni versaires, excepte posit ivement
les distI'ibutions manuelles. •
On était plus condescendant pour les chanoines âgés .
Au mois de janvier 1616, le sieur des « Garennes ayant
remonstré qu'à raison de son âge et caducité, étant presque
septuagénaire, il ne peut si souvent quïl désire hant.er jour
nellement les matines, le chapitre accorde qu'il sera exempt
et considéré cependant comme présent tant qu'il sera dans
l'enclos de Saint-Corentin. )~
Du reste le scribe du chœur, ou le jJ1œrcheurr (marqueur),
était tenu de noter toules les absences sans se préoccuper
(1),Canoniri, concesserunt ex gratia Ven. Viro Magistro francisco de
Veten ~ast .. o ~nnonico, Romam in. proximis petitl1l'o, participare lucra
~ost Ilel' inceptum pero sex menses ultra dies consuelos el hoc
Canonaha
qlload Offillla, cxceptis manualibns.
de la valeur des excuses, c'était à l'absent à faire valoir au
chapitre ses motifs. Ce règlement est rappelé au déal le 28
décembre 1526 (1).
III.
l'fIaisous prébelltlales.
Dans un mémoire de 1693 présenté pour Monseigneur de
Coëtlogon par le célèbre jurisconsulte Hévin, pour démontrer
que toute la ville close de Saint-Corentin relevait pour le
temporel de l'évêque et non ct u roi, une des preuves apportée
était que les chanoines, eux-mêmes, reconnaissaient que
leurs maisol!S prébendales relevaient de l'évêque.
( Cette preuve, dit" l-lévin, est tirée des registres mêmes
du chapitre, or, on sait assez l'attention que les chapitres
ont toujours de vouloir être indépendants des évêques, pour
le temporel aussi bien que pour le spirituel,si donc ces maisons
avaient relevé du roi les chanoines n'auraient pas été témoins ;
du contraire contre leurs intérêts et encore moins contre le
zèle capitulant qui est une espèce de second péché originel
dans tous leg chapitres (2) ». "
Dans ce même mémoire, Hévin dit qu'avant 1230 le cha-
pitre n'avait aucune maison pré5en a e. ~ ce a est exact, on
doit avouer qu'avant cette époque, dès 1219, on avait songé
à leur en procurer, comme on peut s'en convaincre par l'acte
de la donation suivante consignée au cartulaire 31.
Geoffroy, trésorier, résigne entre les mains de l'évêque sa
maison située in vico themer, en le priant d'en disposer de
(1) Canon ici ordinaverunt, quoad manualiter distribuenda, absentes esse
notandt)s et signandos per scribam chori non obstante qualibet excusatione,
poterit tamen ille qui absens petiit excusari, in integre restitui, verificàndo
coram illo quo fuit notatus absens aut in capitulo se juslam excusationis
causam habuisse.
(2) Il est à noter cependant que, depuis quelques années, le chapitre
à reconnaître ses maisons prébendales comme étant du
avait une tendance
domaine du roi. Nous le constaterons tout à l'heure dans leur aveu de 1679,
la manière qu'il croirait le plus utile pour le salut du dona-
teur. L'évêque accepte cette libéralité et, prenant en considé-
ration le peu de revenus dont jouissaient les chauoines, re
marquant qu'ils manqu'aient surtout de maisons, donna au
chapitre la maison~ du trésorier, à cett.e condition que
Daniel, cler.c dudit trésorier, qui avait été fort longtemps à
son service, en jouirait de son vivant, mais paierait tous les
ans' au chapitre une somme de 6 deniers.
L'année suivante (C. 31-21 . 56-21), le cartulaire men
tionne une donation analogue sous une forme différente , Ce
n'est plus par l'int.ermédiaire de l'évêque que la lib8ralité est
faite, c'est Geoffroy ]ni-même qui, avec le consentement de
l'évêque, donne au chapitre sa maison située dans l'enceinte
de ]a ville, de reodo nostro ,in Castro B: Corentini, et ce
n'est plus en faveur du clerc Daniel que la réserve d'usufruit
est faite, mais en faveur du donateur lui-même. (Ce n'est
peut-être pas la même maison qui fut objet de la première
donatiQn).
La plupart des autres donations de maisons au chapitre
remontent au XIlI siècle et sont dues le plus souvent à des
membres du chapitre .
En 1250, Guillaume de Pomorit, chanoine, donne sa mai-
son, pour fondation de son anniversaire, avec réserve d'usu
fruit durant sa vie (1).
En 1241, Morvan, chanoine, donne au chapitre la maison
qu'il a bâtie (2). .
En 1245, la maison donnée, en 1210, par le trésorier
(;cotl'/'oy. fut réparée et ~lUgmen1ée pal' Ben'p, al'chidiacre,
aussi le cbapitre décida que Je chanoiuc qui en serait posses-
(1) Cart. 5G-ID. ( Noverilis quod dedimu~ domum nostram sitam in
Kempel'-Corenlin in elecmosynam capitulo pro annÏ\'ersorio nosll'o, relento
nobis usu el habitatione in eadem domo quamdiu vixerimus.
(l) C. 5G-ILCarla de donatione plalem in qua Morvanus canon. domum
œdificavit capilulo cOl'isop.
seur paierait par an 13 sous pour l'obit du trésorier et 12 sous
pour celui de l'archidi~cre.
En 1249 (1 ), Jean Clerc, fils d'Absalon, donna pour 100 sous
·au chapitre un édifice ou atelier (operatOl'(um) bâti par son .
père contre la façade de l'église du côté couchant (juxta
frontem ecclesire a parte occidentali). .
En 1301 (2), AlairiMorel confirma une donation qu'il avait
faite pendant sa minorité au c.hapitre d'une maison et jardins
situés à Poulpezron, au bas de la rue Verdelet.
Comme on le voit, les maisons prébendales remontent pour
la plupart au XIIIe siècle, mais il ne semble pas qu'elles
aient jamais été en nombre suffisant pour loger les 16
chanoines, puisque dès l'année 1335 (3) une ordonnance capi- .
tulaire réglait que les chanoi nes résidant continuellement ou
au moins depuis deux ans seraient préférés aux chanoines
non résidants pour avoir les maisons prébendales vacantes .
Le nombre des maisons prébendales ne semble pas avoir
été ja~ais sUJ>érieur à huit, et dès qu'un chanoine mOl)rait,
un ?-utre chanoine non pourvu de logement en prenait pos-
se~sion selon son rang d'ancienneté. Mais en 1275 (4), le
chapitre avait sagement réglé que ce l1e serait qu'au bout
de LlO jours après que l'annonce officielle de la mort du cha
noine serait parvenue dans la ville, pour que les domestiques
ou exécuteurs testamentaires du défunt puissent prendre
des arrangements pour ses meubles . .
Les maisons prébendales n'éteient pas toutes aussi con
fortables les unes qne les autres, et .cette circonstance
pouvait donner liéu à certains incidents comme celui dont
(1) C. 56, fo 21.
(2) C. 51, fu 65. Men. 6j.
(
eas teneant usqu'e ad 40 dies à tempore
habentium in civitate corisop.
publicre notitire in dicta civitate mortui canonici, ut de bonis .defuncti
ordinent sui execulores .
fait mention le déal du chapitre au commencement du
XVIe siècle .
Un chanoine, Pierre Plestin, venait de mourir et sa maison
revenait de droit à son confrère Louis de Kerguern qui, ne
la trouvant pas probablement à son goût, ne se pressa pas
d'en prend~e possession, si bien que lA chapitre, par déli
du 24 octobre 1528, déclara qu'elle serait donnée en
bération
location, jusqu'à ce qu'un chanoine, non pourvu de maison,
prendre. Il paraît qu'elle ne tenta personne,
voulut bien la
chanoi~es résidents étaient lors peu nombreux,
ou que les
est-il que deux ans plus tard, à la fin de janvier
toujours
1530, mourut un autre chanoine, Messire Alain Trégain,
dont la maison était sans doute autrement belle que celle du
Sieur Plestin, car immédiatement, Louis de Kerguern vint
déclarer au chapitre qu'il était disposé ft accepter la maison
prébendale d'Alain Trégain, mais le chapitre, dans sa
séance de janvier 1531, lui fit observer qu'il aurait dû arcepter
la maison de Plestin, à laquelle seule il avait droit, qu'à son
serait donnée à François Fabri, qui se
défaut, cette maison
montra moins dificile ; quant à la maison Trégain, elle fut
par le chapitre à Gilles de Bonamour .
accordée
Une pièce des archives départementales G. 97 nous
quelque.s
donne la description des 8 maisons prébendales et de
autres immeubles servant à la psallette ou aux curés de
peut s'assurer qu'une grande partie de
Saint-Corentin, on
ces maisons subsiste encore .
(( Déclara,tion four·nie au Roy par le chapit/'e de Quimper' pour'
les maisons qui lui appartiennent S01.(S le domaine du Roy .
1 Maison prébendale ou demeure le Sr trésorier, ouvrante
sur la grand place Saint-Corentin avec cour et
à l'ouest
jardin à l'occident donnant du côté du midy sur autre maison
prébendale possédée par le Sr I~ily ..
2° Maison ~ily ouvrant à l'orient sur la dite place, au midy
sur la vanelle nommée rue Dorée, au nord sur celle du
tresor18r.
3° Autre maison prébendale ouvrant au nord sur la dite
place 'avec cour à l'orient et jardin au midy sur la rue Dorée,
possédée par le Sr I}gozon (1).
4 Autre maison ouvrant au midy sur la place Saint
Corentin avec jardin à l'occident, donnant J'occident en
partie sur la chapelle du Guéodet et autre maison où est le
Sr Bougeant, po~sédée par M. de Keramprat.
. 5° Autre au Sr Chantre faisant face au nord à la rue Tou
lalaër et autre ouverture à la place Saint-Corentin au coing
septentrional et occidental d'icelle, donnant à l'orient et midy
sur la ruelle qui conduit de Toulalaër à la place Saint
Corentin, d'occident donne sur autre vanelle menant à la
dite place.
6° Autre au Sr Gentil avec cour devant ouvrant au midy
sur la rue Verdelet, donnant la dite mai,son et cour en son
orient sur maison et jardin au Sr abbé de Landévennec avec
jardin sur les murailles de la ville, à l'occident sur maison
Cl-apres.
7° A l'abbé de la Rive, archidiacre de Poher, ouvrant au
midy sur la rue Verdelet avec 69 pieds de façade, avec cha
pelle, donnant à l'orient sur la vanelle qui la sépare de la
maison précédente, à l'occident sur la chapellenie de Saint
Antoine et jardin au Sr du Hilgui et au nord sur le jardin de
la psallette. .
(1) Cette maison était occupée et a dû être restaurée de 1487 à 1511 par
le chanoine Charles de LescoëL Ses armes, en alliance avec celles du Bot,
retrouvées dernièrement sculptées sur la corniche d'une chambre de la dite
maison, ont été ofIertes gracieusement par le propriétaire à la Société
archéologique.
Les Du Bot, seigneurs de Kernauet, en Mellac, portaient d'argent à deux
haches d'm"mes adossées de sable, qui est Du Bot, soutenues d'un croissant
de gueules et accompagnées de trois coquilles de même, qui est LescoR
1 80 Autre possédée par le Sr de Plozévet ouvrant à l'Orient
sur le haut de la rue dè la Vigne, au midy sur une vanelle
, qui conduit de la dite rue à Mescloaguen, d'occident sur la
rue Mescloaguen.
(9°) La' psalette avec cour devant et jardin derrière servant
de tout temps de logement aux Maîtres de musique ouvrant
à l'occident sur la rue Obscure, au midy en partie sur le .
jardin du Sr du Hilguy et la maison prébendale précédente, à
l'orient sur la vanelle qui conduit à la rue Verdelet, au nord
sur la maison et jardin de la chapellenie du Rusquec.
(10 }Autre maison appelée la maison des recteûrs,servant de
à loger les recteurs dos paroisses desservies à la
tout temps
cathédrale, ouvrant au midy d'un bout sur la rue du Frout,
ayant 30 pieds de face sur la dite rue, l'autre bout ouvre
sur la rue des pots, et donne du nord sur la dite rue des Pots.
(11 o)Autl'e maison dépendante de la Cnie de Saint- ..... .
rue Verdelet, entre la maison de M. de la Hive et la rue qui
M. du Hilguy. ))
conduit chez
L'entretien des maisons prébendales-était à la charge des
possédaient, et ils ét(!ient tenus de les
chanoines qui les '
laisser à leurs successeurs en bon état de réparation, c'était
une source d'ennui et de débats entre le successeur et les
parents du défunt; de plus, ar}a suite des temps, ces mai
sons ' étaient devenues pour la plupart . fort peu logeables ,
pour Ïes chanoines, en sorte que le chapitre ' résolut de les
considérer comme formant partie de la mense capitulaire et
de les louer à des particuliers afin d'en partager le revenu
entre les chanoines, déduction faite des frais de réparation.
- Voici le règlement qui fut pris à ce sujet en chapitre le
·février 1786 :
Nos maisons prébendales venant à vaquer par décès: rési-
gnation ou permutation seront réunies à perpét.uité en mense
commune.
Cette mense commune sera administrée par le chapitre
qui, à la vacance d'une maison, s'en emparera et sel'a chargé
à perpétuité de toutes les réparations de ladite maison.
Pour l'administration particulièl'e des maisons p\'ébend~les
il sera nommé, tous les 6 ans par le chapiti-e, un cbanoille~
sous la dénomination de directeur des maisons prébendales.
Cette nomination ' sera renouvelée à raison de la capacité,
toujours de la volonté du chanoine directeur.
mais
Au mois de novembre ou de décembre de chaque année le
chanoine directeur rendra compte de]a gestion de l'année
précédente comme suit:
Au mois de novembre ou de décembre 1787, il rendra
compte de l'année 1786, en donnant un état des loyers et des
réparations faites pendant ]a dite année et il remettra à cette
époque, à la caisse de la mense desdites maisons les fonds
aura entre mains; cette marche de compte sera suivie
qu'il
manière chaque année.
de la même
A la fin de la direction il sel'a remis au chapitre, par le
directeur l un état des loyers de's maisons avec des
cha noine
instructives de leur valeur ét des réparations urgentes.
notes
Il sera alloué tous les ans pal' le chapitre au chanoine di-
rectenr une somme de 36 livres pour frais de compte.
A la vacance d'une maison prébendale, le chanoine en
terme d'être logé, les anciens règlements observés, ne devien
dra plus titulaire usufruitier de la dite maison, mais elle sera
réunie à la mense commune; il lui sera seulement payé par
le chanoine directeur pour indemnité de logement à chaque
jour de Saint-Michel le prorata de l'année de vacance pré
levé, la somme de 500 li'nes exempte de toute retenue,
diminution quelconque survenue à raison d'incendie, écrou
lement: etc ... , sans qu'il puisse. lui et ses héritiers, être nul
lement inquiété pour les réparations de ladite maison.
Le payement aura lieu du jonr de la vacance de la maison
et sera continué jusqu'à la vacance prochaine, soit qu'elle
arrive par décès, résignation ou permutation .
Si, dans la suite des temps, des raisons qu'on ne peut pré-
voil' diminuaient la recette de la totalité des mai sons au point
qu'on ne put en retirer, réparations distraites, la somme ùe
4,000 livres, somme nécessitée pour payer celle de 500 livres
pour indemnité aux 8 chanoines logés, alors il serait pris
une délibération (pour diminuer l'indemnité de 500 livres).
Tous les chanoines titulaires actuels des maisons pré.ben
dales les conserveront dans l'étàt pendant leur vie, aux telles
et pareilles conditions qu'ils en ont joui par le passé sans
qu'ils puissent être nullement gênés par le chapitre pour la
manutention quelconque, ils seront toujours chargés des
réparations suivant l'usage et les anciens règlements.
Si: pour l'intérêt du chapitre, celui des familles, leur tran
quillité particulière, des chanoin es titulaires actuels des mai
sons prébendales aimaient mieux se ' décharger des soins
qu'entraînent des réparations journalières, alors ils pour
raient proposer au chapitre de l'ecevair leurs maisons à la
mense commune, pour le chapit.l'e être chargé de leurs répa
rations pendant ct après leur vic aux conditions suivantes:
1 Il serait fait lors de la cession un devis estimatif de
t'mtes les réparations i
2° Ce devis agréé par le chapitre, il serait payé par les
intéressés une somme annuelle, pour être en1ployée aux
réparations subséquentes ;
3° Ces deux articles arrêtés, il serait préalablement fixé par
le chapitre et le chanoine réunissant sa maison à la mense
commune, une somme proportionnée à la valeur de la dite
maIson. .
4° La dite somme lui serait exactement payée à chaquejour
de Saint-Michel, exempte de retenüe quelconque. Il rentrera
dans la classe des chanoines indemnisés de logement au
payement près. »
Le chapitre demande l'approbation de Monseigneur à ce
réglement.
. Le 17 août 1789, l'abbé de Rocquancourt signe à Guin
gamp son approbation à l'exécution du dit règlement.
Le 20 août 1789: les abbés Dulaul'ent et de Silguy signent,
à Paris: leur adhésion à ce nouveau règlement .
Une autre source de petit profit pour le chapitre était le
Droit de Chape. On entendait par là une sorte de droit de
bienvenue que le récipiendaire payait pour sa réception. Le
droit canonique se montrait très rigoureux à ce sujet et pour
écartertout soupçon de simonie ildéfendaitqu'à cette occasion
exigeât quoique ce soit dn nouveau venu, il tolérait sim
plement que le chapitre reçut. ce que le récipiendaire voudrait
bien offrir spontanément ( IlIa dumtaxat qure personre ipsre
ingredientes, pure et sponte et plena liberalitate, onmique
pactione cessante dare vel offerre ecclesiis cum gratiarum
actione licite recepturi n (Urbain IV. extravag. de Simonia)
Pie V abolit aussi (par une bulle de 1570) les festins et
défendit expressément aux évêques de faire aucun statut,
même du consentement de leur chapitre" pour obliger les
nouveaux chanoines cie payer quoi que ce soit à leur entrée
au chapitre. La congrégation . des cardinaux modifia cette
bulle en y ajoutant : si ce n'est pOUl' la fabrique ou autres
pieux usages, ce qui est conforme au Concile de Trente (24.
c. 14). La glose ùe la pragmatique dit, que ce qui se paye
cc pro intuitu: et tendit ad utilitatem eeclesire )) doit être toléré
si telle est la coutume dans un chapitre; mais si c'est au
profit des chanoines, ces droits sont défendus.
A Quimper, le droit. de chape pour les chanoines était très
anCien
En 1271, il est question d'un dl'Oit de chape qui se payait
non pas simplement comme droit d'entrée, mais chaque année
à la Saint-Corentin d'hiver, par chacun des chanoines à tour
, de -rôle. Ce droit de chape était alors de 8 livres, mais de
plus chaque chanoine devait traîter ses confrères et tous les
clercs employés du chœur.
L'an 1300 l'on décide en chapitre que les chapes données
par les chanoines ne serviraient au chœm' que lorsque les
chanoines donateurs seraient présents, et ce jusqu'à leur mort
En 1357: l'évêque et le chapitre constatent que depuis très
longtemps, cc a longissimis temporibus », il a été établi que
chaque chanoine nOllVellement reçu dans l'église de Saint-
CO,rentin et possesseur pacifique d'une prébende payerait
une chape honorable (honorabitem), et s'il ne pouvait se pro
curer une chape, payerait 12 livres pour servir à l'achat de
chapes. « Or, ayant remarqué que, par la néglig'ence des cha
noines qui ne payent pas le droit convenu et des procureurs
de la fabrique qui n'exigent pas le paiement, l'église a éprouvé
un dommage -considérable. Nous ordonnons à perpétuité que
doresnavant tout nouveau chanoine reçu, avant les deux ans
qui suivront sa prise de possession pacifique) et après qu'il aura
pu percevoir les fruits de sa prébende, devra payer une chape
convenable, ou 12 livres, ou la valeur de 12 livres en autre
monnaie, et le procureur de la fabrique sera tenu d'exiger
cette somme dans les 2 ans, etsi le chanoine se refuse de la
payer, il retiendra pareille somme sur les fruits de sa pré-
bende. Le procureur tiendra compte des sommes reçues et
veillera à ce qu'e~lcs ne servent à autre chose qu'à rachat de
chapes ou autres ornements pour le service de l'église. Il
Le 15 janvier 1468 (N. S.) François L'Hostis donna en
paiement de droit de chape, une pièce d'étoffe d'or de Luques,
èt en 1470 le même chanoine fit confectionner à ses frais
drap d'or, une chape avec ofroys, et la donna au
du dit
chapitre (1).
Cet usage de payer le droit de chape lors de l'entrée en
jouissance d'un canonicat et par chacun des chanoines à tour
de rôle, pour la Saint-Col'entiri d'hiver, dUl'a jusqu'à la
Révolution et les comptes de 1790 mentionnent qu'en cette
Duportal, Boisbertelot, Thiberge, Silguy, Audoyn
année MM.
payèrent chacun 1361iv. pOUl' droit de chape .
Abbé PEYRON,
chanoine.
(1) 1467 XV janvier: Magister franciscus de hospicio canonicus preben
dalus pro debito cappe quam quilibet canonicus prebendatus tenetur at debet
ex statuto et observantia dare aut sallem XII scuta antiqua auri pro ipsa
cappa sem el capitulo solvere, hodie dedit in solucionem unam peciem panni
auri de Luques 'bene apparentem dequo p~mo ipsi Domini et capitulum
loco cappe se tenucrunt pro contenti.
En marge de l'acte on lit : .
Demum anno 1470 ide:n franciscus dictum pannum in cappam fecit suis
ecclésie
sumptibus, tam ofresio quam aliter construi et eam integl'am
. assignavit.