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Bulletin SAF 1899


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Sarcophages anciens

J.-M. Abgrall

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SARCOPHAGES ANCIENS

Au tome VIlle du Bulletin de notre Société, année 1880,
page 175 et seq., notre confrère, M. l'abbé Euzenot, alors.
vicaire à Guidel, maintenant curé-doyen de Cléguérec, a
publié un mémoil'e détaillé et très savant sur les sarcopha­
ges du Morbihan. Dans notre pays les cercueils en pierre
ne sont pas si nombeux que dans le département voisin; les
quelques exemplaires que nous connaissons méritent cepen­
dant d'être étudiés, précisément' à cause de leur rareté.
M. Euzenot, dans sa notice, commence par faire un clas-
sement chronologique des différents sarcophages d'B:près
leurs dimensions et leurs formes. Il base ce classement sur
l'autorité d'illustres archéologues qui ont traité çette ma­
tière : l'abbé Martigny, l'abbé Cochet, M. P. Lacroix et M· .
de Caumont. Selon les données de ces savants, les sarcopha­
ges de l'époque mérovingienne, à partir du VIe siècle, ont
environ deux mètres de longueur, sont plus étroits à la
place des pieds qu'à celle de la tête du mort, mais sont creu­
sés droits ou carrément aux deux extrémités. Les cercueils
de l'époque carlovingienne au contraire présentent un ca­
ractère qui les distinguent nettement des précédents; ils ont
un emboîtement, une entaille, une petite cellule évidée dans
la pierre pour loger la tête. . .
Or, c'est ce détail qui semble être en contradiction avec
la dq,te que je crois pouvoir assigner au premier sarcophage
dont jè vais traiter. Ces caractères cités par M. Euzenot et
indiqués par les archéologues sur lesquels il s'appuie sont-ils
précis, absolus? ou bien n'ont-ils pas pu être employés
région avant d'avoir été en usage dans une autre?
dans une
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XXVI. (Mémoires). 1

M. de Caumont et les autres savants n'ont pas étudié la
Basse~Bretagne. Or de même que notre architecture ancienne
était différente de celle des autres provinces, de même aussi
notre mobilier funéraire pouvait avoir ses formes spéciales,
indépendantes de toute autre influence.
Quoi qu'il en soit, j'aborde mon sujet, et dans le cours de

. l'exposition je me propose de discuter les raisons pour et
contre.

Saint-J aoua .

Le premier sarcophage que .le veux examiner est celui de
Saint-Jaoua, dans la chapelle de ce saint, à 500 mètres du
bourg de Plouvien .
Ayant reçu commission de Sa Grandeur Monseigneur
Valleau, évêque de Quimper, de regrettée mémoire, de faire
l'ouverture du tombeau -de Saint-Jaoua, pOUL rechercher les
quelques reliques que l'on savait par la tradition y être
restées après le transport de son corps, à l'époque des in­
vasions normandes, je m'acquittai de ce mandat le mardi 17
août 1897, en présence de M. l'abbé Léal, recteur de la
paroisse, avec le concours de sept hommes requis pour faire
le travail et servir en même temps de témoins.
On a commencé par enlever les différentes pièces du mo-
nument gothique qui recouvrait Je tombeau. Sous ce monu­
ment régnait une plate-forme en épais~es dalles de granit,
lesquelles ayant été déplacées, on a découvert une longue
pierre légèrement cintrée, semblant former couvercle. Sous
ce couvercle était un sarcophage ou auge de pierre de faible

profondeur, ayant extérieurement 2 m. 10 de longueur, et
intérieurement, dans la partie creusée pour recevoir le corps,
1 ÎD. 85. Cette partie excavée offrait à l'une des extrémités
une petite logette ou cellule pour la tête, ayant 0 m. 30 de
large et 0 m. 20 d'enfoncement. L'endroit des épaules mesu-

rait 0 m. 53 de large, et le 'tout allait se rétrécissant pour
n'avoir plus que 0 m. 40 aux pieds.
La dalle ayant servi à creuser ce cercueil n'ayant que peu
d'épaisseur, il s'est trouvé que la profondeur était absolument
insuffisante pour le corps qu'on devait y déposer puisqu'elle
n'était que de 0 m. 08 aux pieds et de 0 m. 10 à la tête et on
s'est trouvé clans l'obligation de creuser également le cou­
vercle, de 0 m. 10, de manière à donner un espace total de
o m. 20 à la tête, et 0 m. 18 aux pieds, chose que l'on a pu
constater sur place en retournant la dalle qui formait cou-
vercle.
particularité que les archéologues n'ont observée
Cette
dans aucun autre sarcophage, qui e'st uniquement spéciale
peut-être au cas actuel, nous met à l'aise pour discuter
l'autre caractère, la logette de la tête qui , semble contredire
nos données.
Saint J aoua qui a occupé le siège épiscopal de Léon du
vivant même de saint Pol,' lequel, accablé par l'âge, s'était
démis de cette charge, est mort vers l'an 590, donc en pleine
période mérovingienne. Les historiens et la tradition s'accor-
dent pour placer son tombeau à Plouvien, dans la chapelle
qui porte son nom. Cette tradition est corroborée par le

monument gothique du xv ~iècle ou du commencement du
XVIe siècle qu'on a érigé sur le lieu de sa sépulture, avec son
et cette inscription:
effigie
SAS. JOEVIN . EPUS ' LEONS. FUIT. HIC. SEPUL TUS.
De temps immémorial, la vénération s'est attachée à cette

tombe comme étant celle du saint évêque; on peut donc
conclure légitimement que le sarcophage trouvé sous le mo­
nument' sculpté est bien le cercueil en pierre dans lequel a
été inhumé son corps et dont ses ossements sacrés ont été
retirés pour les soustraire aux profanations des Normands,
en y laissant toutefois quelques restes, comme précieux

souvenir et comme objet du culte qui pouvait s'y pe~pétuer .
Dans mes recherches, en effet, j'ai eu le bonheur d'y trouver
quatre fragments d'os, do~t une tête de fémur, la partie t'
médiane du même membre et l'extrémité condylïenne fendue
en deux. . •

Donc , malgré la particularité de la petite cellule pour la

tête, je' me crois autorisé à avancer que ce sarcophage est
vraiment mérovingien, en dépit des observations faites par
les archéologues en dehors de notre pays.

Un détail à noter pour ce cercueil, comme pour quelques
autres, c'est l'existence d'un trou d'évacuation percé vers le
milieu pour laisser filtrer les liquides et les matièl'es prove-
nant de la décomposition du cadavre . .
Il resterait encore une observation à faire à propos du
sarcophage de Saint-J aoua; il existe un autre sarcophage
bien authentique et dont la date est connue, c'est celui de

Saint-Gildas, en son église abbatiale de Saint-Gildas de-
Rhuys. Cet illustre abbé est mort en l'an 565, 25 années
environ avant saint Jaoua. La tombe se trouvait autrefois
sous le maître-autel dans un enfoncement en forme d'arcade
basse et ouverte; actuellement, le maître-autel ayant. été

changé de place et établi plus' avant vers l'entrée du sanc-
tuaire, le cercueil de pierre se trouve absolument isolé et
posé à fleur de terre. Le couvercle de ce cercueil rappdle
par ses dimensions celui de Saint-J aoua ; par sa forme il en
diffère un peu, étant moins fruste, et taillé en figure de

. toit plat avec pentes des deux côtés et aux deux extrémités .
Les dimensions extérieures .sont: 2 m. de longueur. 0 m. 70
de largeur à la tête, et 0 m. 30 aux pieds. S'il avait été possi­
ble de contrôler. les dispositions intérieures, on aurait pu
constater s'il y avait divers ~apports de similitude avec le
sarcophage de Saint-Jaoua, tout particulièrement pour ce
qui regarde la logette de la tête, et conclure à la contempo-

ranéité des' deux monuments. Cette tombe a été ouverte en
1856, et malheureusement le procès-verbal ne fait pas
mention de ce détail particulier qu'il aurait été si précieux
constater en la circonstance.
Lochrist.

A l'extérieur de la chap'elle de Lochrist, cn Plounévez­
Lochrist, au pied du mur nord, se trouve un sarcophage en
aranit dont la forme aénérale rappelle celui de Saint:-Jaoua·:
il mesure 2 m. 23 de longueur totale, 0 m 60 de largeur à la
et 0 m. 40 aux pieds. La partie creusée pour recevoir le
tète,
corps est longue de 1 m 96, large de 0 m. 47 aux épaules et
de 0 lU 18 aux pieds; un trou d'évacuation existe aussi vers
le milieu, et pour la place de la tête est pratiquée une logette.
la plus caractérisée que j'aie jamais constatée, puisqu'elle .
mesure 0 m. 26 de longueur sur 0 m. 20 de largeur; au lieu
d'être arrondie à son extrémité, cette logette est taillée carré­
ment. La profondeur maxi.ma sous le dos est de 0 m 30. Ici
aucune tradition ne nous dit à quel personnage a pu appar­
tenirce cercueil et nous indiquer par conséquent quelpeut être
son âge. Nous savons seulement que la fondation première
de la chapelle de Lochrist re~onte à l'enfance de saint .
Guénolé, en mémoire de la victoire de Mil-Guern remportée
par son père Fragan sur les pirates qui voulaient envahir le
pays, mais le sarcophage en question peut être de beaucoup
postérieur à ce premier établissement .
. Plougonven .
Dans le cimetière de Plougonven, contre le mur ouest,
tout près du vieil ossuaire gothique, on remarque une auge
qui sert au couvreur de l'endroit à éteindre de la chaux
lorsqu'il a des réparations à faire à la toiture de l'église.
Or, c'est là un vieux sarcophage qui a dû être extrait autre-

SARCOPHAGES

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ANCIENS

fois du sol de l'église ou de celui du cimetière; sa forme
spéciale et ses dimensions le démontrent bien. Il a comme
longueur extérieure :2 ffi. 08, comme largeur à la tête 0 m. 78
et 0 m. 65 aux pieds. La longueur intérieure est de 1 m. 85,
sur 0 m 58 de largeur aux épaules et 0 m. 45 aux pieds; la
profondeur est de 0 m. 23. Ici il n'y a qu'un rudiment de
cellule pour la tête, une simple entaille large de 0 m 25,
mais n'ayant que 0 m. 05 de saillie sur le reste, et, chose
remarquable, la même entaille se répète à l'autre extrémité
pour les pieds. C'est une disposition exceptionnelle, en
dehors des observations ordinaires des archéologues et sem­
blant échapper par là même à leurs 'règles de classification
chronologique; mais il faut cependant constater ici une
certaine parenté avec les deux monuments qui nous ont
occupés précédemment. ' ,

Landeleau.

'Avant 1886 existait dans le cimetière de Landeleau, à
7 ou 8 mètres en 'avant du clocher ,un petit oratoire de
4 m. 50 environ de longueur sur 3 mètres de largeur exté­
. rieure, désigné dans le pays sous la dénomination d' « Er­
mitage de Saint-Théleau »,
Saint Théleau ou Thélial,l, évêque de Landaff, en Cambrie,
a, en effet, séjourné dans notre contrée. Il quitta son pays
avec les survivants de son troupeau pour échapper à la peste
qui avait décimé la population et qui menaçait de faire dis­
paraître . tous les habitants. Ils se réfugièrent tous ' en
Armorique, où saint Théleau vint d'abord voir son beau­
frère Budic, comte de Cornouaille, et sa sœur, la comtesse
Anaumed, et demeura que~ques mois chez eux; apr~s quoi,
il poussa jusqu'à Dol pour visiter son ami saint Samson"
auprès duquel il resta sept ans et sept mois, (Dom Lobineau,
p. 28, d'après le Liber landavensis).

_or H

Il est probable que pendant son séjour il . passa par le
territoire de Landeleau, où se construisit une église sous
son vocable. Il est possible même qu'il y ait demeuré quel­
que temps et qu'on ait bâti un oratoire sur la place même
où il habita. La construction que j'ai vue debout portait la
daie de 1684; mais dans les assises du soubassement on
reconnaissait des lignes de moellons appareillés en fougères
ou en arêtes de poisson et qui faisaient partie d'un édifice
antérieur qui pouvait parfaitement dater du XIe siècl~, peut­
être même du IXO ou du VIlle siècle.
C'est dans cet oratoire ou ermitage de saint Théleau que
se trouvait le sarcophage connu de tout le monde sous le
nom de lit de saint Theleau. Saint Yves étant de passage
dans cette paroisse coucha une nuit dans ce sarcophage par
esprit de pénitence et pa~ dévotion pour le saint dont il .
portait le nom. Depuis la démolition de l'ermitage, le cer-
cueil de pierre a été transporté dans l'église qui, elle-même,
a été récemment reconstruite. .
mesures de ce . sarcophage sont: 2 32 de longueur
Les
extérieure. 2 de longueur dans la partie creusée, en y
comprenant la logette de la tête, Om 50 de largeur aux épaules
et om 30 aux pieds et om 32 de profondeur. Deux trous de
scellement qu'on remarque de chaque côté de la tête sem-
blent indiquer que le couvercle était solidement fixé sur la
partie inférieure, et ces traces de scellement se retrouvent
encore dans d'autres cercueils, notamment dans le beau
sarcophage de Saint-Pol-de-Léon. Dans le même caractère
que ceux que je viens de mentionner, c'est-à-dire avec la
cellule pour la tête et largeur plus faible aux pieds, 'il
existe encore deux autres sarcophages en granit, l'un au
bas de l'église de Mahalon, servant de réservoir d'eau bénite,
l'autre à la chapelle de Saint-Ronan, entre Landudec et
Plozévet; on m'en a signalé un autre provenant de l'église

de Saint-Trameur de Carhaix; il est à c-l'Oil'e qu'il en existe

un grand ' nombre cachés dans le sol de nos cimetières et
. sous le pavé de nos églises.

. Saint-Pol-de-Léon .

Le sarcophage que l'on voit à la cathédrale de Saint-Pol,
dans le bas-côté midi, est dans un genre absolument diffé­

rent. C'est une grande auge carrée, ornementée extérieure­
ment de sculptures sur ses deux côtés et ses deux extrémités, .

ayant comme mesures extérieures 2 32 de longueur, om 73
de largeur à l'un des bouts et om 67 à l'autre. A l'intérieur

elle a pl 83 de longueur, l'extrémité de la tête~ taillée car-

rément est large de 0 55 et celle des pieds de om 43 ; la
profoudenr est de OlU 32. Comme je l'ai dit f>récédemment,
aux quatre angles on trouve les traces de quatre scellements
en plomb pour fixer le couvel'cle. .
L'ornementation consiste en une série de cinq arcades à
plein-cintre sur chacun des côtés, en une eroix ancrée à l'ex­
trémité de la tète, et en un al'buste, ressemblant à la vigne,
à l'extrémité 'des pieds. Toutes ces sculptures sont méplates
et très' peu saillantes. Sur les côtés ou remarque encore
quelques motifs gravés, arhuste,feuillage, chevrons, damiers,

losanges. Tous ces cat'actères semblent devoir faire attri-
buer ce tombeau au XIe OU XIIe siècle. Le chanoine Tous­
saint de Saint Luc, en 1664, prétend avoir lu sur le couvercle
aujourd'hui disparu: HIC.JACET.ÇONANUS.BRITONUM .
REX tout en disant que les lettres étaient presque effacées.
Il est donc probable qu'il aura pu lire le commencement de
l'épitaphe, et qu' il aura d derniers mots. La donnée la plus vraisemblable est que ce
n'est point le cercueil de Conan-Mériadec, mais d'un évêque
. Conan dont M. le chanoine Peyron a trouvé le nom sur la
liste de~ évêques de Léon au XlI siècle .

Je ne parle que pour mémoire du grand sarcophage
provenant de l'abbaye blanche de Quimperlé! ou cotlvent
des Dominicains devenu maintenant convent des Dames de .
la Retraite. Cette grande auge en pierre se trouve maintenant
dans ' une des salles du rez-de-chaussée de notre musée
départemental et a été décrite et savamment étudiée par
M. l'abbé Euzenot au tome XII de notre bulletin, année 1885!
page 247.
Le tombeau de Jean de Monfort trouvé dans les ruines de
la même éo'lise de l'abbaye blanche a fait également l'objet
d'un mémoire de M. de la Villemarqué et d'une notice de
M. l'abbé Euzenot! tome XI du Bullet in, 1884, pag'es 278 et

Je termine en disant un mot de la sépulture que l'on dit
être le tombeau du roi Grallon dans l'église abbatiale de
Landévennec. A l'angle qui se trouve entre le transsept
sud et le bas-côté du chœur existe une petite chapelle
carrée de 2 40 de côté à l'intérieur, couverte d'une voùte
d'arêtes. On y accède par trois ouvertures donnant snr le
collatéral, sur le transsept et sur la sacristie. A environ un
mètre de profondeur au-dessous des seuils de ces ouvertures
on descend par trois marches à une aire où l'on trouve une
tombe maçonnée en gros moellons, ayant la forme des an-
ciens sarcophages, offrant une logette pour la tête, une
plus grande largeur pour les épaules, et se rétrécissant vers
les pieds. La longueur de ce tombeau est de 1 ill70.
Si l'on s'en rapporte aux caractères indiqués par M. l'abbé
Euzenot, cette sépulture serait de l'époque capétienne, et il
est à croire qu'elle est contemporaine de l'église dont la
construction remonte à l'abbé Blenlivet, c'est-à-dire vers
l'an 1030. Ce n'est donc pas le tombeau primitif du roi
Grallon, mais c'est un monument qui a pu être élevé au lieu
exact de sa sépulture. En tout cas c'est la tombe d'un per-

sonIiage Important et ce n'est pas celle de saint Guénoié,
que -l'on sait avoir eu sa place dans le transsept opposé,
c'est-à-dire dans celui du nord .

Ce souvenir me reporte vers les sépultures vénérables de
nos vieux saints dont les emplacements sont connus exacte-

ment et marqués par des monuments extérieurs: saint Ronan
dans son pénity de Locronan, saint- Edern dans son église de
LannédeJ;'n'et saint Herbot dans sa chapelle monumentale de
Plonévez-du-Faou; sainte Nonne dans sa chapelle du cime-

tière de Dirinon; saint Curloës, dans la crypte de Sainte­
Croix de Quimperlé .

J-M. ABGRALL,
chanoine honoraire .