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Bulletin SAF 1898


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Pont-Château et Pont-l’Abbé aux Etats de Bretagne (suite)

M. J. Trévédy

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VII.
PONT-CHATEAU ET PONT-L'ABBÉ
AUX
ETATS DE BRETAGNE.
(Suite) .

2 PARTIE.
Les seigneurs de Pont-Château et de Pont-l'Abbé
aux Etats de Bretagne.
En commençant la seconde partie de cette étude, il faut
réfuter cette affirmation: « La baronnie de Pont-Château et
« la baronnie de Pont-l'Abbé envoyaient aux Etats. » En­
voyer à une assemblée quelconque, c'est y nommer des
députés. Voilà donc les baronnies transformées en corps
électoraux et députant aux Etats, comme aujourd'hui nos
arrondissements (au moins pour le moment) députent à la
Chambre des députés. L'erreur est certaine. ,.
Les baronnies ne députaient pas aux Etats. Le baron y
siégeait en vertu de son titre de baron. A l'ouverture des
Etats, ou, eomme on disait, du Parleme1~t général, le duc
faisait « appeler aux barons~ l) et chacun répondait à l'appel
du nom de sa baronnie. Siégflr aux Etats n'était pas seule-
ment une faculté et un droit d'honneur, c'était un devoir~ et
l'absence devait être excusée (1).
. Cela dit~nous pouvons suivre les seigneurs de Pont-Château
et de Pont-l'Abbé aux Etats de Bretagne, et nous allons

(1) On peut voir aux procès-verbaux des Etats des excuses présentées.
Cf. notamment les procès-verbaux de 1451, 11[.')5, 1 i62. Morice, Pl'., II,
1564, 1673, et III, 6.
Disons pourtant qu'on ne voit pas l'absence d'un baron frappée d'une
peine, comme l'absence d'un seigneur, même baron, appelé en qualité
de seryent-{éoclé du duc: son !laye de sergenterie (c'est-à-dire le fief) était
saisi. Exemples cf. Etats de 1462. Morice, Pr., III, ft et 5.

reconnaître que, bien que
l'on ait dit, il n'y eut
d'alternative entre eux.

Distiilguons trois périodes:
1 ° Avant ]a déclaration des neuf baronnies faite par
Pierre II, en 1451 ;
2° Pendant les règnes de Pierre II, Arthur III et Fran­
çois II ;
3° Sous la monarchie Française.

Avant la déclaration de 1451.
Après l'étude que M. de la Borderie a consacrée aux Barons
de Bretagne, il faudra une foi très robuste pour croire encore
aux ne'ul anciennes baronnies de Bretagne. Notre éminent
d'après les procès-verbaux des Etats, une
confrère a dressé,
cënt seigneuries dont les possesseurs étaient barons
liste de
des ducs prédécesseurs de Pierre II (1450-1457) ; et il a soin
de nous avertir: bien plus, il démontre que cette liste n'est
pas complète (i).
A cette époque, en effet, tout seigneur relevant proche­
ment du duc était baron du duc, C6mme le seigneur relevant
d'un suzerain était baron de ce seigneur (2). Il n'était pas
question de ces quatre hautes justices que, à tort ou à raison,
dit cc nécessaires, après 1451, pour composer la
Hévin ,

(t)Les neuf bm'ons de Bretagne, étude imprimée en tête du Recueil des
blasons de Bretagne, et publiée .à part sous le titre Etude historique sur
les neuf barons de Bretagne, p. LXXXI .
(2, SUl' ce point, Hévin, Qnestîons féodales, p. 330, n° ô.
Il dit ailleurs que anciennement le mot barO{l se prenait au sens de
1J7'oceres _ p. '20, n" 27. C'est en ce sens que Lobineau écrit (Hist., p, 136):
" Tous les- grands seigneurs s'appelaient (étaient nommés) barons en
ce siècle » le XII·. Lobineau dit ailleUl'S: " ... Baron d'un tel seigneur ...
dont le fief relève d'un seigneur plus considérable. »
cela veut dire seigneur
Hist., p 199 Cf dans les Neuf barons, le § IV in titulé les barons des
barons, ' .

baronnie (1). Nombre de seigneurs qualifiés barons, tlotam'"
ment les sires du Pont-l'Abbé et de Pont-Château, n'avaient
pas ces quatre hautes justices.
D'autre part leur titre unique faisait tous les barons égaux
en droits. Il n'y avait entre eux, que leurs fiefs fussent plus
ou moins étendus, ni ordre ni rang .
- ' Mais, dira-t-on, les procès-verbaux des Etats com-
mencent toujours la liste des barons par les plus g-rands
seigneurs de Bretagne! Sans doute, et eri fait c'est tout
simple et bien facile à expliquer. .
Supposez entrant aux Etats le comte de Penthièvre, le
Rohan et de Léon, le comte de Porhoët surtout s'il
vicomte de
sire de Vitré en même temps sei­
est le connétable Clisson, le
gneur de Laval, le sire de Montfort en m~me temps seigneur
de la Roche-Bernard et Lohéac; le sire de Dinan-Montafilant,
seigneur de Châteaubriant,' etc.; le sire de Rieux, maréchal
de France, seigneur d'Ancenis, Rochefort, Donges, Château­
neuf; d'autres encore pourvus de possessions de trente et
quarante paroisses, la moitié de la plupart des arrondisse­
ments actuels ; comment n'attireraient-ils pas surtout l'atten­
tion et ne seraient-ils pas nommés les premiers? Mais le
rang que le nom de chacun d'eux occupe sur les listes des
Etats n'implique aucun droit de préséance.
c'est commettre un anachronisme que de parler, dès
Ainsi
cs. des neuf hauts barons de Bretagne, ) et du rang de

chacun d'eux aux Etats; c'est une erreur que de réclamer
pour le baron de Pont, en 1386, « une des neuf premières
places auprès du duc; » de se plaindre pour lui d'une injus­
est nommé au dixième rang en 1386; de
tice parce qu'il
nous montrer cette injustice réparée, et, en 1387, le baron
(1) Id. p. 171, n° 1. Cela a pu être nai après l'ol'donnance de 1579
citée par I1évin (Questions, p. 210, n° ?); mais n'était pas vl'ai lors des
ci'éations de Piene II et François' II. Ex. Lanvaux (1463) .

occupant la cinquième place aux' Etats, lorsque en réalité il

est encore nommé le dixième (1). . .
Et de quoi le baron de pont se plaindrait-il lorsque
d'autres sont quelquefois nommés après lui dont il pourrait
envier la puissance et lïllustration ? .
La vérité est que, avant 1451, les deux seigneurs de
Pont-Château et de Pont-l'Abbé siègent aux Etats comme
barons et que leurs noms sont compris au nombre des cent
don,nés pal' les procès-verbaux. Le baron de Pont-Château
apparaît le premier au. temps d'Alain Fergent et de Conan
III, en 1110 et 1127; le' baron de Pont:-l'Abbé est nommé
barons siègent ensemble aux '
seulement en 1203. Les deux
Etats de Vannes où la noblesse de Bretagne jure de venger
l'assassinat du jeune Arthur. Ils siègeront ensemble sous
Jean IV et Jean V (2). .
Ai-je besoin d'ajouter que à cette époque, il ne peut être
d'alter­
question entre les deux barons ni de compétition ni
native?
Mais ne croyez pas que les seigneurs ayant le titre de
baron fussent tous ensemble présents aux Etats. Ils y parais­
sent de moins en moins nombreux; à la fin du XIVe siècle,
sont d'ordinaire huit ou neuf (3). Cette circonstance (si
ils
elle ne l'a pas fait naître) a dû accréditer l'idée populaire dès

cette époque que les barons, pairs laïques du duché, étaient

(1) Chronicon brio cense dans Morice, Pl"., 1. 1>9. Je relève ces erreurs
Les Chevaliers bannel"ets, p. 11-[3-14.
dans
J'ai à présenter sur ce point et SUl' quelques aut,'es des observations
développement. Je les réunis dans une note générale
qui exigeront quelque
à la fin de cette seconde partie.
qui viendra
(2) A remarquer pomtant que le baron de Pont-Château ne figure . pas
nommément aux procès-verbaux des Etats. A cette époque, la baronnie

est représentée par Olivier de Clisson, le connétable (134'1-1407); après lui
par son gendre Alain VIII de Rohan du chef de sa femme (1!t07~1429) ;
. puis par le fils de celui-ci, Alain IX ('142~-14.1~2).
(3) Les neuf bm'ons, LIX , .

au nombre de neuf: comme les évêques pairs ecclésÎas­
tiques (1). Ce point admis, il ne restait qu'à dl'esser une
liste des neuf' anciens barons. Ce n'était pas difficile; et
deux listes furent dressées, à peu près identiques, et qui
distribuaient les baronnies entre les plus grands seigneurs
de Bretagne.
L'idée des, neuf anciennes baronnies eut naturellement
pour patrons les possesseurs des baronnies portées sur ces
listes, les Rohan, 'les Laval, les Rieux, et aussi le clergé qui
voyait avec satisfaction le nombre des barons appelés a:u

Etats réduit au nombre des évêques de BI'etagne. Ce n'est
pas tout: les barons anciens qui n'avaient pas trouvé place
sur l'une des deux listes descendaient au rang de bannerets,
et étaient par là même rapprochés des simples seigneurs (2).
Pour cette raison, les listes furent bien accueillies des anciens
bannerets et des seigneurs moindres. Enfin la symétrie que
les listes établissaient entre les barons et les évêques les
faisait bien venir des gens du Tiers-Etat (3) .
Cette imagination (4) avait donc pour elle toute la Bretagne,
elle eut un plein succès; et: dès 1422, le duc Jean V men-
tionnait dans un acte « les neuf anciennes baTonnies de
Bretagne '(5). »
(1) Cf. Enquête sur les droits ducaux ('1455) Dépositions de témoins dont
noble et trois bourgeois âgés de 66, 70, 80, 89 ans, desquels les souvenÎl'S

remontent aux premières années du XV siècle et au-delà. Moriee. Pl', Il.
, (2) Sinon au rang de simples bacheliers, comme nous le verrons.
(3) M. de la Borderie. L. IX, Ces idées de symétrie éta:ent à la
mode au xv· siècle. L'histol'Ïen Le Baud dit très gravement: " Des neuf
la langue gallique, trois la langue britannique, trois
évêchés, trois parlent
langue.... CI Ces neuf églises en trois .
ont mixtement l'une et l'autre
différences ') donnent à la Bretagne « semnlanee de la céleste église triom­
fois ternés par hiérarchies avec
phante, laquelle a neuf ordres trois
diversité de locutions .... » P. 5 et 19
(4) Hévin. Questions .. . , p. 330, note 6 :« Cette invention du duc Jean
IV. » Il serait plus exact de dire: du temps du duc Jean IV.

(5) Morice. Pro II 1128. 1 janvier 1422 (14'23. n. s.). « Comme
sa baronnie de Rohan est une des neuf anciennes baronnies de BI'etagne. li

L'une des deux listes était un dicton latin et rimé pour
aider la mémoire, œuvre sans doute d'un clerc qui semble
tant il fait large la part aux seigneuries
être du pays nantais,
Nantes! La seconde liste était extraite, disait­
de l'évêché de
charte d'Alain Fergent donnant le procès-verbal
on, d'une
des Etats de 1087 (1); en réalité cette liste semble l'œuvre
d'un clerc dévoué à la maison de Rohan (2).
Voici du reste les deux listes en regard.
Liste du dicton latin. Liste de la charte.
A vau gour (GoelIo), A vaugour!
Léon, Léon,
Fougères,
Vitré,
Vitré,
Fougères,
Châteaubriant, Rohan,
Retz, Châteaubriant,
Roche-Bernard, , Retz,

Le Pont,
Ancenis,

. Roche-Bernard,
Lanllebalum.

Ancenis.
Quelques observations:
Landebalum inscrit sur la première liste est le nom latin,
de Lamballe, 'capitale du comté de Penthièvre détaché du
(1) On a souvent imprimé 1077 (Moriee. Pl', II. préface, p. XXV) C'est
faute d'impression ou inadvertance, Alain Fergent n'ayant eu l'autorité
que en 1084 .
(2) Le dicton latin se trouve avec traduction et commentaire dans le
(( mémoire du vicomte de Rohan pour sa préséance aux Etats Il et dans
l'enquête y relative 1479 Morice. flist. II., p CLXX et CXCIV ('170 et
La charte fausse a été publiée pal' D. Morice Pl', II, préface XXV, note
(extrait du Chronicon briocense tel'min~ en 14l5) et par d'Argentré dans

la Description du pays de B1'etagne, f- 81 1'0 et V et 8! 1'0 et v , Ed de

D'Argentré exprime un doute motivé sur l'authenticité de la charte
Fo 82, Vo D. .
Hévin (QueStions féodales, p. 330, n° G) appelle la charte" une marchan­
dise de contrebande. ' " Mais, chose assez curieuse, plus haut il par~ît
l'admettre, et il la cite p. 'li, n° 27. pOUl' l'interprétation du IllOt bw'on,
et p. , 'J, n° 1.

"domaine ducal q.ès 1034, et auquel convenait l'épithète
« doyen des baronnies». L'auteur avait employé "randebalum
pour la rime, au lieu de Penthevria (1), la partie pour le tout.

Cette licence poétique allait être fatale au Penthièvre. Au
temps où le dicton parut, de graves débats s'agitaient entre
V et Marguerite de Clisson, comtesse douairière
le duc Jean
... Pour ne pas donner aux Penthièvre l'impor­
de Penthièvre
Landebalum par Lanvaux,
tance de baron, la politique traduisit
nom d'une mince seigneurie du comté de Vannés confisquée
(2). Ce contre-sens doublé d'une
depuis plus de deux siècles
erreur historique donna à Lanyaux le titre de « doyen des
Bretagne», auquel l'humble seigneurie n'avait
baronnies de
jamais prétendu (3). .
. La seconde' liste exclut Landebalum et mentionne Le Pont;
mais la charte apocryphe ajoute: « Quelques-uns protestaient
CI. contre Le Pont en faveur d'Ancenis et, pour prévenir toute
« discussion, il fut décidé, que, pour cette fois, le seigneur
« de Pont siégerait avant Ancenis, et qu'aux prochains
« Etats la première .place appartiendrait à Ancenis, et ainsi
« alternativement jusqu'à plus ample discussion et décision
« du duc». Ainsi, d'après la charte, le duc admet provisoire­
ment Ancenis et le Pont; c'est-à-dire que provisoirement la
liste des baronnies est de .dix au lieu de neuf.
Mais l'admission sur la liste du nom de Pont soulève une
toute autre question: Deux seigneuries à peu près d'égale

(1) Inde Landebalum

Decanus est omnium.

(2) Lanvaux avait été confisqué par Jean 1°' (le Roux), (Lobineau, Ilist.
p 23H); donné en grande partie à l'abbaye de N.-D. de Lanvaux, fondée
en lUH, Morice (Rist., II., CXLV), par les anciens seigneurs; le reste fut
IY (UH3) à Saint-Michel-du-Champ (la ChartreuSe d'Auray)
donné par Jean
Au xv' siècle, il ne restait de Lanvaux que les ruines du chàteau. Cf. M.
de la Borderie, Géog. féod., p. 114 et Les neuf barons, p. LXXV.
(3) Mais titre très jl:lstement donné au Penthièvre détaché du domain~~
ducal dès 1034 Cf. Géog. féod., p. 51 et suiv. .
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. . TOME XXV. (Mémoires).

Importance portent le nom de Pont; savoir Pont-Château et
Pont-l'Abbé (1) ; à laquelle des deux se rapporte l'indication

de ·la charte ?
La place que le Pont occupe sur la liste au milieu
désigner
de seigneuries de l'évêché de Nantes semble
Pont-Château; d'autre pai't (et cette raison est plus grave)
Pont-Château est entré dans la maison de Rohan par suite
du mariage d'Alain VIII avec Béatrix de Clisson (2). L'auteur
de la liste a déjà attribué à la vicomté de Rohan le titre de
baronnie que lé vicomte satisfait de sa baronnie de Léon ne
revendiquera pas. Pourquoi n'attribuerait-il pas au puïssant
vïcomte, le plus grand seigneur de Bretagne, une troisième
La maison de Laval en aura bientôt, comme
baronnie ? ..
nous le verrons, davantage.
D'ailleurs, historiquement, les seigneurs de Pont-Château
avaient un titre de pr8férence sur les se{gneurs de Poüt-
l'Abbé: ils étaient plus anciens; nous les avons vus siéger
au conseil des ducs dès le XIe siècle, tandis que' les seigneurs
de Pont-l'Abbé n'y apparaissent qu'au XIIIe .
Il faut remarquer que, sans compter Le Pont, toutes les

seigneuries portées sur cette liste, sauf les deux attribuées il
Roluln, sont en Haute-Bretagne.
Enfin, pour le clerc auteur de la liste, il y eut peut être une
autre raison. Nous avons dit qu'au jour de son entrée solen-
nelle l'évêque " de Nantes était porté par les seigneurs de Châ-
teaubriant, Retz, Ancenis et Pont-Ch~teau (3). Le clerc a mis
sur sa liste des barons. N'est-il pas' tOilt
les trois premiers
natùrel de leur adjoindre le seigneur dè Pont-Château?

(1) Une troisième seigneurie, Pont-Croix (Finistère', aurait pu élever la
même prétention. Pont-Croix, avec son château, sa ville, ses huit paroisses.

passé avec Tyvarlen à la fin du XIIIe siècle dans ·la maison de
avait
Rosmadec Un Rosmadec obtint l'érection en marquisat de Rosmadec (: GOg).
- Il est vrai que 'les seigneurs de Pont-Croix n,i de Tyvarlen ne figul'ellt
dans la liste des cent anciens bal'ons. .

(2) Ci-dessus, p. 51. " . , .

(3JCi-dessus, p. 51: .

pour nous. il y a toute apparence que par Le Pont l'auteur
de la charte entendait Pont-Château.
Mais reconnaissons que le sire de Pont-l'Abbé n'était pas

tenu de se rendre à ces raisons. Il pouvait protester en faveur
sa seigneurie contre Ancenis et Pont-Château; en sorte
que, au lieu de neuf, voilà onze bannières bretonnes pouvant
XIe siècle, un
trouver dans la liste de la prétendue charte du
à la baronnie!
titre

Or que faut-il pOUf que ces compétitions fassent explosion?
Un acte du duc qui, déclara.nt les neuf anciennes baronnies,
la charte à laquelle le duc Jean V s.e
adopte la liste de
référait, en 1422, quand il comptait la vicomté de Rohan
nombre des neuf anciennes baronnies (1). .
Or le duc Pierre II va proclamer les (c neuf anciennes
» ; mais il va, s'il est permis de le dire, étouffer
baronnies
admet la liste du dicton qui
les compétitions dans l'œuf. Il

Pont au profit d'Ancenis.
exclut Le
Et le choix du duc se justifiait par de bonnes raisons .

La charte nommait seulement deux baronnies réunies au
domaine ducal, Avaugour et Fougères; le dicton en nomme
En choisissant la liste du dicton,
une troisième, Lanvaux.
le duc ayant à compléter le nombre neuf, pourra créer trois
baronnies au lieu de deux , D'autre part, cette liste excluant .,\
Le Pont, le duc est sauvé du devoir de juger entre Ancenis
tient son cousin François, sire de Rieux, Pont-Château
que

que tient son oncle par alliance, Alain IX, vicomte de Rohan
Pont-rAbbé, appartenant à Jean du Pont, que
et Léon, enfin
son mariage avec Marguerite, héritière de Rostrenen et du
Ponthou, vient de faire un des plus puissants seigneurs de ,
Basse-Bretagne (1440).
J. TRÉVÉDY,
A ncien Président d 1.t T1"ib1.t'lial civil de Quimpet·.
(A suivre.)

(1) Ci-dessus p. 79, note 5.