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LES ANCIENNES CLOCHES DE PAROISSE
ET L-EURH INSCRIPTIONS
Les pr'ogl'ammps et questionnaires des Sociétés archéolo
giques Ile manquelltjama:s de signaler l'utilité de rechercher
et de relever text.uellement les inscriptions des cloches
. pal'oissiales. Aussi, espérons-nous que le Bulletin de la
Société archéologique du Finistère vou~ra bien accueillir les
quelques Ilotes suivantes, écrites à l'occasion de la récente
\'ér-émonie qui R eu lieu à Riec pour la bénédiction de trois
cloches destinées à remplacer" deux autres, l'une datant de
1678 et la seconde de 1781. .
Mais Dvant de relever les inscriptions de ces dernières,
nous croy'ons devoir consignel' ici les noms des fabriciens,
}léu'l"<:Iins et marl'aines, les dates et mentions diverses que
pOI'lent le::; cloches nouvelles .
Dans lin 1emps plus on moins éloigné, ces comptes-rendus
- qui sBl1lblellt n'appar·tenir aujourd'hui qu'aux .public.ations
quotidiennes aUl'Ont quelque utilité. Les épigl'3phistes,
désireux de réunir des documents précis, seront bien aises
de les lt'ouver clans nos Bulletins. Cela leur évitera d'abord
de longues exclIl'sioflS dans les pal'oisses, et de plus la "peine
d'entl'eprendre cie difliciles ascensions dans chaque clocher
pOIH y déchiffrer ces mêmes in.scriptions.
Nous reproduirons d'abord la relation très sommaire
i nsél'ée au nO du 23 avril 1807 de la Semaine religieuse du
diocèse de Quimpel', en y ajoutant quelques renseignements
cam plémelltaires.
Mgl' Valleau, accompagné de M. Fléiter, vicaire général,
arriva ft Hiec Je 70 avril, mardi de Pâques, pour présider" la
cérémonie à laquelle étaient aCCO\lrus en fonle les habitants
Jes communes voisines. Sa Grandeu!' était entourée d'tm
t.1'ès gl'a'nd nombre d'ecclésiastiques dont voici les noms:
l\ll\L Gadon, vlcail'e génél'Hl: supérieur du gr'and séminaire;
Pél'Oll: cUl'é-archiprêtrede Quimperlé; Rospars, Le Nardou)
dHlnoines honoraires; Cl'eignoLl, Clll'é-doyen de Bannalec;
Godec, cUl'é-doyen d'Elliant; Gadot1, recteur du Trévoux;
Labasq ue, rect.eur de Clohars-Carnoët: Moullec: recteur de
Moëlan; Barbou, recteur de N iZOIl; Rouzot, recteur de Névez;
Cuével, ancien recteur; Goasven, l'cctenr de Locronan, ancien
vicaire de Riec; Kerébel, curé-doyen de Riec) et ses deux
vicaires, MM. Colléter et Le l'l'eut; M. Le Roux, vicaire .
de Moëlall; M. Marc, vicaire à Clohars-Carnoët, et MM .
Laz: François 8t Joseph SeUin et Louis Boulic, élèves du
Gl'and-Séminaire. -
Nommons aussi les Frères de récole Saint-Joseph de Riec.
PIns d'ulle vingtaine de religieuses du Saint-Esprit étaient
()galernellt yenues assiste!' à cette belle fête de la paeoisse où
"llcienne et florissante école de filles, fondée par la
lIne
famille de la Vi1Iernarqué: est dirigée par des sam!'s du
même ordl'e. j\ uprès de l\lme la fl[périeul'e de Hiec, nous
avons l'e. OIlIlU Mme ]a supél'ieul'e de la Chal'ité de Quimper
et i\!lll es les supér'ieur'es de Concarneau, de Trégunc, de
Né"c7. et de Nizon. .
Voici le texte des inscri'ptions des cloches fondues par NI.
Havard, à Villedieu-les-Poëles (Manche) :
Première cloche:
·S. S. Léon X[[[, Pape,
IIJI:.; '· Il alleau, ÉlJêq'ue de Quzmper et de Léon.
MM. PierJ'e [(e1'ébel, ' curé-doyen de li.iec,
Vincent Colléter et Corentin Le Treut, vicaires.
. .fiDes Boulic, maire .
Joseph Boulic, Président de la Fabrique,
il1 aurice Flécher, Trésorier,
Edouard Qw!mar, Jean-Marie Barz'tc,
Louis B01.llic, Fabriciens.
A. Ha-card Vitleclwu .
:vom.nu:e: A natole-Marie-Louise.
Parrain: Ji. A /wtole· jliarie·Josl!jJh, Misde Bremond d'Ars M'tij1'l',
Conseiller gtfr/'éI'al dn Finistère .
. 1/0 l'raine: Mille rues Boulic; née Louise GUyO'lnar.
Deuxième doche :
S. S. Léon .KrU, Pape.
Mgl' Vul 'euu, E'pèque de Quimper et de Léon .
:1/:1/. VietTe Kl!n!bel, cUl'J-doyen de Niee, Vincent Colléter
et Co 1"en tin J, e T'l'eut, 'uicaires.
YDes BouZic, nwire .
Nomrnée: Mal'ie-Constance .
Parrain: M.
A uij'Uste de Solminihac.
Marraine: Mille dp. [(('rgos, Tule Marie du Fretay.
Troisième clodw : .
(:\Iêl1le en-tête que l'inscription précédente).
Nommée: Joséphille-Jeanne .
Parrain: M. Jean Le Roux.
Marrrûne: JIlIl1~ '/)eu'Iie Gestalin,. née A.nna ThaëTOn (1 J.
Les armes de lVlfP' Valleau figllrent sur les tl'ois cloches.
Après les prièrcs liturgiques de la consécration, la grand'
mcsse a été chantée par 1\1. ]e Sll périeur du Grand-Séminaire
et le sermon donné par M. le cbanoine Hospars .
(1) Mme Gestalin est veuve de M. Joseph Gestalin, maire de Riec de 1880
à )g03, et sœur de M. le chanoine Joseph Thaëron, curé-doyen de Riec,
professem' au grand séminaire, mort en '1882, victime de son
ancien
dévouement, en visitrllll et soignant les malades qe sa paroisse que qésolait
nne épidémie Ge variole .
Mgr l'Évêque monta en chaire pour remercier les parois-
. de Riec du spectacle édifiant qu'ils lui donnaient, pour
SIens .
la même foi, dans la reconnaIssance à leurs bIenfaIteurs et:
'ell1ièl'e liane, à celui qui, par son zèle di'scret et cons-
en pl b .
réalise pal'mi eux le type du ( bon pasteur »).
A la sortie de l'église, après la bénédiction du Très Saint-
Sacrement, les fidèles alternant ,Hec le cbœur chantaient,
avec un plaisir visible: le cantique des cc nouvelles c10ches
de Hiec >l, œuvre charmante d'un vrai poète breton, qui n'est
pas à son coup d'essai, et dont. nous regl'ettons de ne donner
que le dis kan :
Sonit, kle.ier benniget,
. 'Vit kelen hor panez,
Souit, 'vit beza 1<.lcvct,
On zni ba da bemdez,
o kass beteg an cnvou,
Dindan dourll hor pall'O!l,
Yal' diol1askcl ho souion,
Hor monez IUlg her c'halon ! (1)
L'église avait été ornée avec un goùt parfait par les soins
des religieuses de Biec secondées par M. l'abbé Colléter,
premiel' vicaire de la paroisse, chargé d'organ:sel' la cél'é-
. manie. Les cloches disparaissaient sous leurs robes mer
veilleusement dl'Rpées et ~nguidandées de fleurs et de
feuillage. M. l'abbé Le Treut: bien qu'à la veille de son
départ pour le pèlel'inage de Jérusalem: dirigeait les chœurs
avec son talent habituel, et il s'est fait entendre avec M. l'abbé
Sellin dans un morceau brillamment exécuté, en s'accom
pagnant sur l'harmonium.
A l'issne de la cérémonie religieuse: un grand dîner
réunissait au presbytère les principaux invités auxquels les
parrains ont offert les dragées du triple baptême .
(1) Ce pioux cantique, composé de onze strophes et intitulé: J(leier
neve% Riec, est de 1\'1. l'abbé Labasque, recteur de Clohars-Carnoët.
Un très beau temps a heureusement favorisé cette belle
ll1éH'qllel'a délns les annales de la paroisse de Hiec.
fête qui
l\'Ig'r Valleau s'est ensuit.e l'endu au château de la Port.e-'
Neuve olt 1\1. de Bremond d'Al's, compatl'iote saintongeah
de Sa GI'anden!'. a eu l'honnel1l' de le recevoir
1\1. de Bl'emond d'Ars', empêché par une indisposition
bien impl'évlle d'assister à la bénédiction des cloches, avait
pu néanmoins se faire représentel', comme parrain, par son
fils aîné, M. Joseph de Bremond d'Al's.
Voici maintenant les inseriptions des deux anciennes
cloc.hes. SUI' la plus gl'ande, pesant seize cents livres, on
lisait: .
« Ad majorem Dei Beatœque Virginis Mal'ire Gloriam
necnon ad honorem Saneti Petri Apostolorum Principis,
, hufus Ec.clesiœ de Hiec. patroni pel'petui, DD. hanc. c.ampa
nam D. Alanus de Güer, Marc.hio du Pontcallec, etc.: in ,
memoriari1 pietatis sure reternam cum benedictionibus solern
niter adhibitis.
Anno 1678
F. pal' 1\1, I. Le Souef, fondeur. ))
Alain de Guer, nommé dans eette inscription, était alors
recteur de Hiec et Moëlan et chanoine de Saitit-Pierre de
Vannes: ce qui ne l'empêchait pas de résider dans son
château de la Porte-Neuve', en Riec.
Dans cette même année 1678, et les années suivantes, il
est qualifié dans les nombreux actes relatifs à ses fermes et
domaines: « Haut et Puissant Messire Alain, chef des nom
et armes de Guer, chevalier, seigneur et marquis du Pont
callec, comte de la Porte-Neufve, baron des baronnies de
Hiec (1) et de Hesnant,seigneur de Kergunus, Hustéphan,
('1) Le Bulletin de notre Société (tome IX) a déjà eu l'occasion de parle.r
de cette aùcienne baronnie de Hiec, distinetede la seigneurie de la POlie-
autres lieux, prêtre et recteur des paroisses de Riec et
et._ . d S' IY d U
de Moëlan, chanome e. awt- lene e \' armes, elc. ),.
Voilà des qualifications bien pom peuses pour un humble
' pensera-t-on, mais ce n'était là qu'ulle simple
rec e
formule du protocole seignellrïal,et que les notaires n'avaient
O'arde d'omettl'e dans tous les contl'ats: baux et déclarations. '
Alain de Guer n'en était pas moins nn très saint prêtre et sa
vocation sincère comme sa foi. .
Veuf de Françoise-Renée de Lanllion, qui lui avait apporté
tous les biens de sa maison (de la brandle des seigneurs des
Aubrays), il s'était consacré à Dieu après ayoir élevé les six
enfants que sa femme lui avaient làissés.
Peut-être était-ce en vertu de quelque vœu ancien, et que
semblel'ait rappeler le grand tableau ex-voto consel'vé dans
Saint-Léger, près de la Porte-Neuve.
la chapelle de
Alain de Guer y est représenté agenouillé aux pieds de
saint. Légel', ainsi que sa femme Renée de Lannion,
l'évêque
chacun de leurs tl'ois gal'çons et de leurs trois
entourés
filles.
recteul' de Hiec consacra sôn temps
Non seulement le pieux
et u,ne grande partie de sa fortune à restaurel' le1? é~lises de
(1), mais il reconstruisit les presbytères,
ses deux paroisses
releva plusieurs chapelles consacrées par les pardons et
pèlerinages; Riec en comptait aIol's dix-sept. Le~ anciennes
Neuve, vendue le 7 mars '1533, à Charles de Guer, se:gneur de la Porte
Neuve, lrisaïeul d'Alain de Guer, par Antoine de Montbourcher, seigneur
du Plessis-Bordage, échanson du roi François le" comme tuteur de son fils
Olivier, né de son mlll'Ïage avec Marie cie Malestroit, dllme cie l'Argentaye,
tanle de Marie Papin, dame de Pontcallec, femme duclil Charles de
Guer.
La somme de six mille livres toul'llois, prix cie celte haronnie, fut soldée
en monnaies françaises et étrangères de tren le-cinq espèces, système moné-
taire d'un usage peu commode. . •
(1) L'église actuelle de Riec a été reconstruite, assure-t-on, par Alain
de Guer,' sur l'em placemen t d'une très ancienne; en 1871, on l'a agrandie
en ~)ro! ')ngea,nt le bas cie la nef. Le clocher et le porche ont aussi été
refaits, en me me temps, sur les plans de M. l'al'chitecte Bigot., .
fontaines du pays furent aussi l'objet de ses soins, comme
l'altestent les dates qui s'y tl'Ouvent inscrites, telles que les
fontaines de Saint-Germain, de Saint-Laueent, de Saint-
Légel', cte. En même temps, il ne cessait d'apporter le plus
. gl'aud zèle à l'exercice du' saint ministère. Il fut l'un des
amis les plus dévoués du vénérable Père Mauno!e dans les
missions si fructueuses de ce saint religieux dont ]a cause
s'instruit actuellemeiit en courde Rome pour sa bé·atification .
Alain de Cuee avait suivi l'exemple de plus ieurs gentils-
hommes, ses contempoeains, ~ntrés dans les Ol'dres après
leur yeu vage. . .
C'est d'ailleurs ce que nous voyons dans un livre récem
ment. paru Généalogie de la maison de Saisy de Keramp'lûl,
- l'un des raees ouvrages de ce genre écrits avec science et
consc ience.
« Les gentilshommes veufs, dit l'auteur, à propos de
Henry de Saisy de Kerampuil, devenu prêtre après la mort
de sa femme Catherine Le Veyer, entraient fréquemment
dans ré~at ecclésiastique: on en citel'ait un grand nombre.
Nommons seulement Alain de Guer, marquis de Pontcallec,
qui, veu f de Fl'ançoise-Renée de Lannion, devint un des saints.
prêtres auxiliaires du vénérable .Père Maunoir dans les mis
sions de la Basse-Bl>etag[le; ))
Renée de Lannion avail, elle aussi, été la marraine de
rune des cloches de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé.
Dom Placide Le Duc. daus son histoire manuscrite de
cette abbaye publiée par M. Le Men, archiviste du Finis
tèl'e, nous apprend que la cloche, cassée en 1668, pal'
l'inadvertance des sonnelles, fut refondue le 24 juin 1670,
par Léonard Hervé, fondeur à Nantes, et que la bénédiction
eut lieu le 11 octobre de cette même année. Le paerain fut
le cardinal de Hetz (Jean-François-Paul de Gondy) repl'é-
senté par l'abbé commendataire de Sainte-C~oix, Guillaume
c'est pourquoi cette cloche fut nommée Renée-
ChaJ'l'Jel'
Fra.i1çms
SUI' l'inscription, Renée de Lannion , est alors qualifiée
cle « Puissant seig'neur Alain de Guer, marquis de
cmm ,
pOIILcaIlec, comte de la Porte-Neufve, en, Riec, baron 'de
Hainan, etc: »
Alain de Guer mourut auehâteau de la Porte-Neuve, le
13 aoùt. 1702, et fut. inhumé au tombeau de ses ancêtres, dans
l\;o'lise de Riec, où Jes seigneurs de la POl'te-Neuve possé-
daient cinq enfeux, sui,vant la charte de 1510 publiée dans
le B ullct.in de la Société, tome XV. '
La seconde cloche d(-l la paroisse Saint-Pierre de Riec, qui
vient d'être remplacée, ne pesait que quatorze cents livres .
Elle fut bénite en 1781, comme l'indiciuait l'inscription que
nous avons également relevée: ,
« L'an 1781, j'ay esté nommée Louise Suzcmne. Parrain:
écuyer Chades-Célestin Le Frotter, sieur d'Angecourt, par
procUl'ation de Très haut. et Très puissant seigneur Messire
Louis-J oseph-A l'mand Corentin de Guer ,co,mt.e de Malestroit,
chevalier, marquis cIe Pontcalleck, baron cIe la Porte-Neuve,
seigneur de Kergunus, Languor, Le Parc, Coëtnès, La Haye-
Palsnel et autres lieux, officiel' siJpérieur de cavalerie et dra-
gons" chevalier de l'Ol~dI'e l:oybl et militaiI'è ~ de Saint-Lo.~is,
gouvemeul' pour le Roy des ville et château de LimoO'es
'capitale du Limouzin et de piusieurs autres villes de Bre-
tagne. Marraine: ,dame Suzanne-Agiühe' Scelce, dame Le
FroUer d'Ang:ecoUl t. . ' .
« Messire Jean-Marie David, recteur de Rieck.
« Cor~ntin Souffez et Louis ~e Guellec, fabriqs. ~
Cette cloche de 1781 dut remplacer celle que Joseph-Louis
Duplessis, recteur de Riec en 1680, avait fait faire pour son
église, et qui fut nommée Athanase-Renée.
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE: TOME XXIV. (Mél'noires). 13
Elle avait eu pour parraj.a Athanase Bonnier, seigneur de
la Mothais, de Trédiec et autl'es lieux, chambellan de M. le
d'Orléans, f.rèl'e.de Louis xIV; et pour marraine damoi
duc
selle Renée de Tinténiac, petite fille d'Alain de GUel', par sa
mère Louise' de Guer, mariée à René de Tinténiac, baron
de Quimerc'h, en Bannalec.
• 0 Cette cloche pesait neuf cent trente-six livl'es.
Joseph-Louis Duplessis, qualifié recteur de Riec en 1680,
à la même époque où Alain de Guer prenait aussi ce titre,
ne devait être que le.vicail'e ou auxiliaire de celui-ci. Il devint
certainement titulaire de cette paroisse de Riec au décès, en
Guer, car il ne mOU1'ut qu'en 1730 à Quim
1702, d'Alain de
perlé. Il eut pOUl' successeur, en 1732, dom Christophe
Moalic, fils de Michel Moalic, demeurant au P1'adigou, en
Riec.
Louis-Joseph-Armand-Corentin de Guer, le parrain ùe
1781, était l'arrière-petit-,fils d'Alain de Guel' et le neveu de
Chrysogon-Clément de Guer, le célèbre marquis de Pont
callec,l'un des chefs du complut breton,lors de la conspit'ation
de Cellamare, décapité à Nantes avec ses principaux com-
plices, le 26 mars j;1 j;20. ,. '0
. Nous avons déjà vu dans les notes qui accompagnent le
texte de la charte de 1510, publiée dans le même Bulletin,
TQme XV, que Louis de Guer était mort à PUl'is, le 29 octo-
bre 1797, le de1'nier de son nom, et qu'il laissa sa fortune à
son filleul et fils adoptif, Armand-Auguste-Corentin, vi
Bruc Montplaisil', qui pl'it alol's le nom de Males
comte de
t1'oit en succédant aux anciens possesseul's de Pontcallec et
de la Porte-Neuve.
U ne note rappelait également que cette dernière terre fut
.vendue, le 3 décembre 183 :1:, par M. de Bruc Malesboit à
MM. Frédél'ic et Benjamin Arnaud, habitant à Nantes, mais
d'une famille de la Vendée. En 1846, M. B. Arnaud devint,
terres acqmses
par suite de partages, seul propriétaire des
M de Bruc. Il est mort au château de la Porte-Neuve, té
de . " " fill M d
28 août 1877, laissant cet anCIen manoIr a sa 1 e, me e
Bremond d'Ars. :
Brissac à laquelle M. de ~ruc etaIt alIte. .
M. l ... e Frotter d'Angecourt, parrain par représentation de
cloche de 1781, était l'intendant de M. le marquis de
Pontcallec : il en administra les propriétés lorsqu'elles
fUl'ent, durant la Révolution, placées sous le séquestre ..
Plus ta~d, M. d'Angecourt continua de les gérer au nom d~
M. de BI'uc. Il fut remplacé par -M. Onfray, ancien receveur
à Quimperlé.
de l'enregistrement
Jf Jf
Les deux anciennes cloches de Riec n'existeraient même
à l'état de souvenir, si le Bulletin de la Société p.rchéo
plus
logique du Finistèl'e, gardien fidèle des traditions du passé,
n'en relevait pas aujourd'hui les inscriptions. Et pourtant
ces cloches portaient gl'avés sur leur fl'ont des noms bien
connus en Bretagne ; elles avaient fait entendl'e leur voix
Sonus Domini à sept ou huit générations d'habitants
de la grande paroisse de n.iec ; mais l'oubli est une loi fatale
à laquelle il est rare d'échapper .
Puissent maintenant les nouvelles cloches avoir au moins
la même durée que leurs devancières. Celles-ci semblaient
cependant encore fort agiles, malgré leur grand âge; on les
trouvait toujours vibrantes et très sonores. Malheureusement
pOUl' elles, il fallait .leur en adjoindre une troisième pour
pouvoir composer un harmonieux trio. Or, les vieilles g'ens
s'accordent rarement avec les jeunes cela se voit encore
plus souvent dans les clochers que dans le monde c'est
pourquoi l'on fut obligé de sacrifier les vénérables retarda ..
taires pour la bonne exécution du concert aérien: et l'heure
de la retrait.e sonna une dernière fois pour elles, è'est-à-dire
quion les envoya au creuset du fondeur. Pour des cloches ce
n'est pas la disparition' complète: elles peuvent en 'ressortit'
sous une forme plus moderne et plus perfectionnée, avec . un
timbl'e rajeuni: et, sur un nouveau ton, continuer de célébrer
avec les fidèles, les étel'neHes louanges de Dieu, de la Vierge
et des Saints .
, De leur côté les trois cloches nouvelles avec l'insertion
assurée de leur acte de baptême dans notre Bulletin, n'auront
pas à craindre de demeut'er inconnues, si jamaiEi, à leut'
tour, elles venaient à disparaître. .
La mémoire de l'éminent et pieux évêque qui les consacra,
le souvenir du zêlé pasteur qui les installa dans son église,
les noms des six pat'rains et marraines, des maire et fabri-
ciens réunis autour d'elles en ce jou!', seront fOl'cément l'appe
lés à nos descendants lesquels nous osons l'espérel' du moi ilS
de la pal't des archéologues et épigl'aphistes liront avec
quelque intérêt le récit de cette belle et touchante fête du
20 avril 1897 dont la paroisse de Riec gardera le souvenir.
A. B. A.