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SI~ANCB BU 30 JANVIER 1896,
Pl'ésidence de M. le baron HALNA DU FRETAY .
l~taient présents: MJI. l'abbé ~HLLOUn" nUER,
KEIUHUANT , SERHET,· l'abbé LINGUINOU, l'ahhé
F'XVr~ , DANILO, LE~fOINE ~ al'chivistc, E,nIAi'iUEJ."
DELI~CLUSr~, l'abbé A8GRA.LL, LE MAIGRE; l'abbé
PEYIlON, JENKYN ,JONES, BOUDRY, BEAU, LE
BRAZ, MALEN, PABAN, JOSEPH DE PENNANROS
THÉOPHILE DE f'ENNANROS, GANTIEH ..
La séance est ouverte à 2 heures 1/1 . .
Il est immédiatement procédé au \'o,te pour l'éIec-
. tion du président. M. le baron BaIna du Frctay prie
:M. Mal(~n, doyen d'âg'c, de vouloir bien pré'sicle!' lc.~
opérations cl LL votü.
Le dépouillé:'ment dll f.;crutin donne ]0S' résliltnts
sui yan ts :
~omhre de yotants : 20.
~IM. Frctay.
• 12 VOIX.
Lcmoinc
Corre
M. du Fretay est élu.
En prenant place au fauteuil de pl'ési(lent, M. le
baron du Fretay remercie ses collègues prèsents de la
. marque de confiance qu'ils yiennl\llt de lui témoigner
et les assure qu'il fera tous ses efforts pour tâcher
d'augmenter la prospérité de la Soejété.
séance est 1 u et
Le procès-verbal de la dernière
adopté.
On nomme ensuite la commiss-ion pour Yél~if1er les
comptes de gestion du trésorier pOUl' l'ann
Les ouvrages suivants ont été déposés po ~ll' not te
bibliothèque ;
Revue historiqu.e de l'Ouest, j le année·, '1'2 liv.,
décembre 1895 .
R.evu·e Celtique, vol. XVI, n° 4, octobre 189~).
Bulletin de la Société académique . de J.Jresl, 'le
série, t. XX, 1894-93. .
Société çl'Enutlation des Côtes-clu-IVOI'd, bulletin
. Sociélé d'Elnula tion des Côtes-d U-iVOfd, bullet.i os
et mémoires. T. XXXIII, 1895.
Journal des Sa1Jants, novembre et décembre 1895.
M. nl~rtrand, secrétaire perpétuel de l'Académie
des Sciences, éèrit à notre Président, pour so llieitel'
le concours de la Société Archéologique du Finistère
à l'œuvre de la Société des A mis des Sciences, fondée
en '1857 par M:, Thenard. Cette Société a pour but de
venir en aide aux Lap1illes des savants qui, après avoir
bien mérité de la science, laissent une veuve et cles
enfants menaeés de la misère. L'assemb!ée eonsu!tùe,
ct qui
vote lino somme de 50 frémcs une fois versée,
sera envoyée à M. Bertrand.
Présentation {le M. Puig de Ritalongi, par Mme la
comtesse du Laz et 1\1, le comte de RosmorcI uc.
Notre col1èo'ue 1\1. Lemoine demande il ce que l'on
fixe cl'une manièl'e cl ~f1nitive le pl'ix de la colleetion
eomplèt.é cIe notre bulletin et celni d'une année prise
f.;("part~ment. Cette demande donne lil~u à un échange
de di\'CI'SCS ouservations,
Les collections complètes commencent à s'épuiser,
ct c~est à p0ine si on en a enco1',e une quarantaine.
Le nombre de volumes dépareillés est assez grand et
permettra de satisfaire les personnes qui voudraient
eomp]t·ter leur collection. Toutefois, comme l'année
1 t::R~ est entièrement épuisée, on ne pourra la \.lol1nel'
<[u'il ceux qui achèteront une collection complète. Le
bureau a donc adopté la résolution suivante:
Pour les acheteurs de la collection corn pIète: 3 fI'.
l~ volume pour les huit premières années et 4 fi'.
le volume pour los années suivantes.
Pour les acheteurs de volumes isolés: 5 ft', le
volume pour les huit premières années et 6 fI'. pour
les années suivantes. (Le premier volume a paru en
1873. L'année 188'2 est épuisée .)
1\1. le Président propose de discuter à ]a prochaï'ne
séance la manière de procéder, qui doit être étudiée
pour recueillir les souscriptions tendant à réaliser le
Y(.DU de la Soeiété, d'élever un buste en bronze à la
mémoire de M. Luzel.
Les dpux {·tuflrs c.nYoyôcs par ~l. Tl'f.\'édy: !J,fI
plncA Tnri'e-fHL-{)UC, f't /\clditinrt iL l'dll.lr.lo 81.11' le,~
tous ct (oUes 11. ln cour cie Ri'clngne seront insép{·f's
au présent bulletin.
La sènnce est, leyée à 3 heures 1 /2.
Le Pré." ideîl t,
Baron HALNA DO FRETAY .
Le Secrétaire.,
SEI)RE1'
Pl,'ésidence de M. le baron HALNA DU FRETAY . .
Étaient présents : MM. LE BI:1.AZ, LE.\10INE,
archiviste départemental, rabbé ABGRALL, OUEPIN,
LE MAIGRE, trésorier, 8EHRET.
Ouvrages déposés pour la bibliothèque de la 80-
clete :
Comité des travaux historiques et scientiques : Dul
Lelin historique ct philologique, année 1895, nOS 1 et 2 .
Annales du Alusée Guimet, 5° année, n° 1, juillet-
août 1884. . .
Société cl'É mulation des Côtes-du-1 Vord, bulletins
(supplément au nO 1), année 1896.
SociétJ dès .A ntiquaires de Picardie, année 1895,
nOS 1 et 2 .
Hevue historique de l'Ouest, janv{er '1896, p-ù livrai-
son.
Académie cl'Ilippone, comptes-rendus cleF> réunions,
année 1895.
A 11 na les de la Société historique et archéoloÇJ ique
de Château-Thierry, annéo 18)!.
fI La tus et lacune. Vestiges ' de la ]J(S/'iorle de
tl'ansition de la grotte du J Hns-d 'azil, par M. Pictte.
Notice su/'la maison de la Lande (iVIaine el /\ njou),
par M. le comte A. de Bremond ü 'Ars.
M. le comte de Maesy, président cl u Congrès archéo
logique de France, écrit à 110trb Présiclent et l'informe
que le Congrès annuel cIe cette Société se tienclra eo! te
année dans le Finistère. '
Dans les précéclentessénl1ces on a discuté et appl'ouyé
l'érection cl \1l1 buste en bronze à la mémoire de n
inclépenüamment de la souscription particulière qui
sera demandée à chacun de ses membres, aux per-
sonnes et aux autres soci0tés qui on t été en n'lation
avec M. Luzel, a déjà vot,é une certaine somme. Les
héritiers de M. Luze!, font savoir ù notre Président
qu'ils s'inscrivent pOUl' une somme de 500 francs. Une
ci!'(~ulaire sera prochainement adressée pour solliciter
les souscriptions particulières. ,
Une caisse contenant cles faïences antiennes ct cleH
a été adressée au lVI usée ,de
émaux do Limoges
VII
(Juimpel' par le minÏf;tère des Beaux-Arts. Ces faïences
é.lllciennes et ce ::) émaux seront exposés dans . une .
yitrjne parti'culièro commandée à cet effet.
lU. Lenwine demancle qU\l11 bulletin bibliogl'aphique
des renICS et des ouvrages se rapportant à la Bre
tagne soit inséré clans chaque bulletin. Une lettre sera
adt'cssée aux éditeurs bretons ot il sera fait un compte
r('lHlu do ehaquc ouvrage dont il aura . été adressé
dl'lIX oxemplaires à la Société.
L'ancien cloître cIe Pont-l'Abbé va être prochaine
ment mis en ven te. La Société {-met le désir de voir
co monument rester tIans 10 pays. La démolition ct le
numérotage des pierres ont été faits avec soin, ce qui
. en rendra la reconstnwtion facile,
10 pt'ochain
1'1. le Président informe la Société qüe
Congrès de l'Association bretonne SD tiendra cette
nnnl~e à Sni n t- Brieuc:.
La Commission
Ledul'C est donnt~e cles fouilles fai tes au château de
Lezarscoët, en Plonévez-Porzay, par AI. le baron du
Frela 7J.
1\1. SC/Tnt !)l'é:-;el1tc une suit" cIl'
J .' e e ( eSSll1S et de pho-
tOgTA ph ies représC'n tant des vues et des monuments
de Quimper qu'il a l'cc.ueillis.
mal1l-
~otre confl'(;1,-e .\1. Tré1jéd.y a plLtsieurs fôis
-- VIII
festé le désir d'une publication d'un album du vieux
Quimper.
Les transfonnations qui se font par suite du déve-
loppement et de l'cxtem;ion cles villes nécC'ssitent
souvent de grands travaux cl'pxpropriation pOUl' ln
rectification cles rues. De plus, les aneiennes maisom;
ou les anciens monuments néces~itent des fl'ais de
réfection tellement considérables que leur démolition
s'impose C't la reconstruetion se fait Rllivant le progrès
du confort contemporc\Ïn et la mode. Si la ville y gngne
comme confortable, elle y perd souvent au point du
vue artistique et pittoresque.
C'est ce qu'ont compris certaines villes, qui, aidées
par des sociétés 'locales, ont cherché à perpétuer ct à
donner à leurs successeurs la physionomie actuello
d,c leu r 1 ora li té.
Beaucoup do yilIés ont publié leur histoire, en
retraçant les (~\éncments militaires, leurs luttes pour
la défense ele. leurs Ii L 'Cl,t.és , la prépondérance qu'elles
voulaient accrut· l'il' .
Pourquoi Quimper ne suivrait-il pas cet exemple?
Depuis une cinquantaine cl'années cles travaux consi
dérables ont été entrepris, et nos petits-en fants cher
cheront en vain, en lisant les vieilles chroniques,
l'emplacement et la physionomie de cette ville. Pour-
quoi ne pas profiter en ce moment cles souvenirs et
des renseignements qui nous peuvent encore être
comm uniqués?
En terminant, M. Sen'ct prie les personnes qui
auraient des documents ou des dessins de les eommu-
niquer à la Société pour constituer l'album Souvenirs
du Vieux-Quimper.
La séance est levée à 3 heures 1/'2.
Le Président,
Baron HALNA DU FRETAY.
Le SCC1'éltl ire,
A. SERRET.
HAPPOltT DE LA CO~L\llSSION DE COMPTABILITI~
Messieurs,
La Oommission que vous avez chargée d(~xaminer les
coniptes du Trésorier a constaté les résultats suivants pour
l'exercice '18)5 : .
lombre des SociatairBs
Société Archéologique du Finislère
au l "r Janvier 189S : 135
Exercice .1.89~
lŒCETTES •
1. Reliquat de l'exerciee 1894. . . . . . . . . . . . . . 136 17 \
2. Mandat préfectoral. ......... ..... ; ... .
il. Vente de catalogues du Musée. .. . ..... .
·1. Cotisations des sociétaires pour 189:> ..... .
5. Vcnte des plans de la ville de Qnimper .. .
(). Venle de catalogues du Mnsée .......... .
Total des necclles
RelJort des llccell es . .. , ...... .
. DI~PENSES.
, ' ;:1 M Le 13l'ilS pOUl' exemplaires ,:.tuto-
t. l:l~ (, < l"" l'l'lll'iles 1:ll l' avec entele du
lie
Iflïl plies. ', '
~lnsée archéologIque et eoy_cloppes.~:.,
,' , : '1 Je Fèvre {Jour 6;) volume:; dl1
') Pfl\ es LI Il. .. '1 '
..,. • iOI~lC 22 de la Société archeo oglque
avé il M. COIOllllCC pOllr impreSSIOn de
ll'L'll" . , , .....•
).1 e 1 .,:J............ o...· ,
1. HI~muolll'sé il 1\1. de la rillemnrque pour
~(\S a Villlces.. . . . .. .............. . .. .
r: p,,'\'J pOlll' pl't~pal'aLi~~l de la salle des
.>. ~f;lIllCl~S il ~94 ~( 189::» ': .,' , , ... ',: " . : .•
J':lyd il M. Sn. lil ün, a~'cl)l :Iste a llX Il lUIre,
j. A vallce en tImbres-postes ponr elJvOI de
unlletills ..... ....... ',' . ': .. ......... .
l':1Vé le traitement du IresonCl':, ...... '.' .
co~turnes .. . . . . .. o ........... ,.···;··
Payé il 1\1. le reclenr de rlouneonr-lrez ,
pOlll' acquisition de médmlles. . . . . . . . . . 7» ___ _
En caisse chey. le Trésorier ....... .
Avoir à·la .caisse d'épargne ....... .
Total formant l'avoir dispoJJible de la Société
an3 (ecernJre l . ;J................... .:>
COMPTABILITÉ MATIÈRE
1 Bulletin de la Société.
Il existe aux Archives départementales 39 collections
complètes.
2 Ancien plan ete Quimper. .'
Il Y a aux Archives départementales 122 exemplaires de
l'ancien plan de Quimper . . C'est donc 278 plans qui ont été
vendus.
3 Catalogues du Musée. .
Il existe 12D peUts catalogues du Musée des costumes.
Pour les grands catalogues il n'en reste plus que 369.
4 Photographies du Mttsée ethnographiqup.
Il a été remis à M. Maguer, gardien du' Musée: '12 photo
graphies grand format, et 26 photographies petit format.
~o Cartulaire de Iandévennec.
La situation n'a pas changé. Il y a :
Exemplaires sur papier de Hollande. ~ .. ~
ordinaire. . .. '189
Il est regrettable que les nombreuses occupations de M. de
la Borderie ne lui permettent pas d'achever cette publication,
on ne peut forcer les '19 souscripteurs qui sont encore en
car
retard à s'acquitter de leur souscription vis-à-vis du Trésorier.
N.-B. ' Le ·compte des plang, des photographies du Musée ethno
graphique et des catalognes ne correspond pas exactement avec
les sommes que l'on a encaissées, mais cela tient à ce que dans
quelques visites officielles, qui ont été faites, un certain nombre
d'exemplnires ont été offerts gracieusement aux visiteurs .
Le Président,
Baron HALNA 'DU FRETAY.
La Commission,
GUÉPIN, - LE BRAZ, - SERRET .
XIII -'
SMANCE DU 2 () MARS 1896 .
Pl.'ésidence de M. le baron HALNA DU FRETAY
~~taient présents: MM. le Vicomte DE VILLIERS
DU 'l'EnRAGE, LEMOINE, JENKYN JONES, PABAN,
LE MAIGRE, SERRET.
Ouvrages déposés pour la bibliothèque :
Société d'Enwlation des Côtes-elu-Nord, bulletin
Revue celtique, janvier 1896, vol. XVIf, n° 1.
Revue historique de l'Ouest, 1'l année, 'le livraison,
février 1896.
Jou·t·nal des Sel'vants, janvier et février 1896 .
Présentation de M. R. B~ziers, de Douarnenez, par
MM. Eugène Darney et baron Halna du Fretay; de
_. XIV
M. le Vicomte Aveneau de la Grancière (château de
Moustoir-Lan, par Pontivy Morbihan), l)ar MM. l'abbé
Millour, aumônier de la Marine, et baron Balna du
Fretay.
M. Tl'évédy adresse la leUre suivante à notre
Président:
Laynl, le U mal'S 180G .
Monsieur le Président,
J'ai fait déposer un exemplaire des études publiées par moi
jusqu'à ce jour à la bibliothèque de la Société archéologique.
la Société d'en agréer l'hommage en souvenir des
Je prie
aimables relations, toujours regrettées de moi, que j'ai eues
avec mes chers confrères.
Me permettez-vous une obsel'vation à propos d'un rensei
ment inséré dans mon étude sur Une Maison de la Terre-
ltu-Dtf.,C.
J'ai dit que la branche atnée. de l'illustl'efamille du Chastel
s'éteignit en 1157:5.
J'avais pris ce renseignement dans le nobiliaire de M. de
Courcy (T. 1 , p. 220-221 VO du Chastel et T. II, p. 104 vo "cle
Kerlec'h, éd. dernière). Le savant auteur ajoute (T. l'j[' p. 22'1)
que cie la maison du Chastel il ne subsiste que la branche de
Bruillac, issue de la branche de Coetangars .
Cc qu'il ne dit pas et ce qu'il faut rappeler c'.est. que la
hranche dcs Coetangars étai t devenue l'atnée à l'extinction de
la hranchc ainée dite de Trémazan, du nom du don:ion chef-
lieu de la seigneurie du Chastel.
Tanguy, seigneur du Chastel et de Coetangars, né un peu
apri.g lit>fI, était arrière-pctit-neyeu de Tal1lieguy, le pl;évôt ~
de Pal'i~, ct pctit-neycu du second Tanneguy, grand . écuyer
de France," puis grand maître d'hôtel de Fra nçois II. . Tanguy
l'U' dellx fils : Fran(.~ois qui continua la branche de Trémazan, .
et Gabriel, Lige de la branche de Coetangars. Jean, arrière-
(Ictit-fils de Gabriel, acquit la seigneurie de Bruillac.
Le nom de du Chastel n'existe plus dans la France conti
nentale; mais il a été porlé à la Martinique, vers 'i 732, par
un descendant direct de Gabriel, et il y subsiste encore: Jean
Tanguy du Chastel, et y est mort en 1894; el sa sœur Louise
l'angttyne y vit encore.
maison a encore des descençlants en Bretagne;
L'illustre
et la Société archéologique apprendra avec intérêt qu'un de
nos confrères est descendant au He degré de Tanguy dont je
parlais tout à l'heure, et pelit-neveu aux 13 et H:)e degrés des
deux ill ustres Tanneo-uv
J. TRÉVÉDY.
bibliothèque.
XVI
P.J. le vicornte de Villiers du Terrage
presente
deux communications qui Heront développées un peu
plus tard .
La première est sur l'ancien usage en numération
et où on disait ser)[antc, octante, nonante, tl'OI:S-six,
dix-vingt, quinze-vingt, etc ...
La seconde est sur une trou'\"aille faite à Tourc'h,
non loin des bords de I~Aven. On y a c1écoun:rt des
lingots en métal pesant environ vingt-un kilos .
M. de Villiers du Terrage, ayant pu s'en procurer un
échantillon, ra envoyé analyser à l'Ecole des mines à
Paris. L'on. a constaté qu'ils étaient en cuivre pU1'.
Cette découverte a une importance capitale. Quelques
archéologues s'appuyant sur ce que principalement en
Autrit'he, ct surtout en Hongrie, on a souvent trouvé des
objets, des haches do diverses formes et d'autres usten
siles en euivre pur, émettt'nt l'idée qu'entre la pierre
polie et l'époque du bronze il y aurait eu une période
intermédiaire dite époque du cuiüTe. Les ohjets en
cuivre pur que l'on a pu rencontrer dans les autres
parties de l'Europe sont des plus rares .
Notre savant collègue dom Plaine, . bénédictin de
l'abbaye de Silos, écrit à notre Président pour lui faire
XVII
. (le La double vie inédite de Saint Maurice,
hOllunag
fuite M. COlll'ajocl. Le manuscrit de cette vie existe à
Paris à la Bihliothèque nationale. (Fond latin, nO 1'263'2
f. 1 t t - t 1 3). ( 1)
La Fédération archéologique et historique de Bel
gique, sous le haut patronage du Roi, invite la
Société archéologique cl u Finistère à prendre part aux
. tra,'aux de son congrès, qui se tiendra à Gand du '2
au 6 août 1896.
La souscription pour l'érection du buste de M. Luzel
est ouverte. Le secrétaire donne lecture de la circu
laire qui sera adressée à tous les membres de la
Soeiété archéologique et aux Soeiétés avec lesquelles
M. LuzeI était en relation, ainsi qu'à ses nombreux
amis. Cette eirculaire sera jointe au présent bullet.in.
Le Président demande aux membres de la Société
s'ils ont ~u connaissance de çolliers-talismans con-
serves preCIeusement dans certaines familles du Finis-
(1) N~~s ne publierons pas ce travail dans notre Bu lIeti n. Cet ouvrage
ayan t deJà été édité,
XVIII
tère. Il- en existe dans le centre de la Bretagne
(~lorbihan et Côtes-cIu-Nord). Il ajoute qu'il a trou yé
des coHiers ct des gra.ins isolés en grand nombre dans
ses fouilles, et les attribue à toutes les. époques:
néolithique, romaine, mérovingienne; l'usage H'en est
conservé nu début du moyen-âge. Ils sont extrême-
ment yariés de forme, de taille et de matière: callaïs,
jade, ambre, cristal de roche, agate, jaspe, cornaline,
ver.re de cOL~leur, quelquefois émaillé, terre cuite,
bronze et fer.
Tout récemment, notre Prér,ident en a trouvé deux
qui ressemblent absolument à cles canettes percées,
l'un e~t en agate; l'autre en verre; ils sont gallo-
romains. Il a trouvé aussi à Crozon cles pendeloques
préhistoriques ell pierre polie, que des maîtresses de
maison ayaient attachés à leurs trousseaux.' de .
clefs. .
flf. Paban demande la parole et fait part de la
décision sui,'ante adressée par M. le Ministre de
l'Instruction publique aux Inspecteurs d'Académie
pour les inviter à ' recommander aux instituteurs
publics l'étude et les recherches archéologiques, soit
en s'y intéressant directement eux-mêmes, soit en y
.. , xix
'''nt leul'S élèves en les initiant, dans des prd-
aSS .. • ,
OCI
monades et des excursions, à reconnaître les pierres
aOGiennes, les outils primitifs, et les intéresser aux
graphies locales comme on en a pu voir quelques
unes à l'Exposition de t 889. Le ministère fait savofr
qu'il serait tout disposé à tenir compte aux instituteurs
des services qu'ils pourraient rendre à ce point . de
vue et à les encourager par cles témoignages de satis-
La Société archéologique s'associe entièrement à
cetto décision qui ne peut que rendre d'importants
services il la science archéologique.
L'Association bretonne a lieu au .mois de juin de
cette année. Sur la proposition de plusieurs de nos
collègues qui ont l'intention de s'y rendre, notre
réunion mensuelle, qui devait avoir lieu le Jeudi
25 Juin, sera rel)ortée au, Jeudi 2 Ju-:llet '
" ,sans pre-:
judicicr à la réunion mensuelle qui aura lieu comme
l'indique le réglement le Jeudi :JO Juillet .
Il est donné lecture d'un mémoire de M. le vicornte
trouvé à Kerinic, en Pluguffan, et d.'un mémoire
de Mo ' le baron du Fretay sur les débuts de l'âge
néolithique (3" partie).
Le Président,
Baron HALNA DU FRETAY.
Le Secrétaire,
o 'A. SERRET.
XXI .
SÉANCE nu 30 AVRIL 1896 .
'p\oésidence de M. le baron HALN A DU FRET 4 Y
JONES"
LE .fAIGRE, LE BRAZ.
La lecture du procès-verbal de la précédente séance
ne provoque aucune observation·.
Admission, comme membre ùe la Société, de M.
Louis Cosset, notaire à Vannes, présenté par M. le
Pr,,;sident et par M. Guépin.
M. le Président donne lecture çl'une lettre de M.
Lemoine, archiviste, qui, absent de Quimper, s'excuse
de ne' pouvoir assister à la séance.
}rI. Le Maigre annonce qu'il a en mains le reçu de
la somme de 50 francs adressée à la Société de Seeours
des Amis des Sciences.
J.1. le Président fait part cl 'une lettre de la Société
bretonne de Géographie de Lorient invitant lés mem
bres de la Société archéologique du Finistère au
Dongrès, qui doit avoir lieu en août 1896, de toutes
les Sociétés de Géographie de France .
XXI[
M. le Trés01'ier est invité à faire inséper dans le·
prochain bulletin la circulaire relative à l'ouverture·
d une souscription pour l'érection d'un buste à M ..
Luzel.
La séance est levée à 3 heures .
Le Président,
Baron HALNA DU FRETAY ..
Le Secréta ire,
A. LE BRAZ.
XXIII -
RELATIVE A
La circulaire ~uivante a été adressée aux membres
1\1. Luzel :
Quimper, le 30 Avril 1896.
-;\lo~SIEUH,
Dans sa séance du 23 avril 1895, la Société a émis
le dl~sir de voir un souvenir quelconque élevé à la
mi.moire de son regretté Vice-Président 'M. Luzel,
dont 10 nom est connu, aussi bien en France qu'à
l'étranger, par tous ceux qui s'intéressent à la litté
ratm'e, et surtout à la littérature cel,tique.
Après avoir étutlié et discuté ce projet dans plu
sieurs de ses séances, la Société Archéologique du
Finistère a résolu de lui élever ,un buste en bronze.
M. Hector Lemaire, bculptenr de talent, consent à
exécuter ce travail, en s'inspirant du portrait à l'huile
fait par~I. Beau.
Il est donc fait appel à la générosité des amis et
des admirateurs du poète en ouvrant Une souscription
- XXIV
pour recueillir les fonds nécessaires à l'accomplisse
ment de ce projet. . -
La Société Archéologique du Finistère a l'honneu
de vous envoyer un bulletin de souscription en vou.
priant de vouloir bien contribuer à la réussite cl
l 'œuvre entreprise.
de la Arché
DU FINJST.F; RE .
- xxv · .
SÉANCE DU 28 MAI 1896.
Présidence de M. le baron HALNA DU FRETAY
l'abbé PEYRON, LE
Étaient présents : MM.
PABAN, LE MAIGRE, .
BRAZ, JENKYN JONES,
LEMOINE.
A la suite de la lecture ' du procès-verbal de la
précédente séance, M. Lomoine fait observer qu'on a
oublié de mentionner dans cette séance l'enyoi de
M. de Ritalongi sur Charles du Quéléncc,
l'étude de
étude qllisera prochainement insérée dans le Blll-
lotin.
- XXVI-
Ouvrages envoyés pour la bibliothèque:
Journal des ' Savants, mars et avril. 1896 .
Bibliographie des Travaux historiques et archéo-·
logique publiés par les Sociétés savantes de la France,
tome III t l'l'
par MM. R. de Lasfeyrie et Bougenot,
li vraison.
- Paris 1896.
Bulletin de la Société archéologique de Bordeaux .
tomes XIX et XX. . Bordeaux t89'1-"189;) .
Hecueil de la Conunission des Arts et Monuments
historiques de la Charente-Inférieure et Société
archéologique de Sa'intes, ·4 série, lome III, OC et (F
livraisons.
- Saintes 1896 .
ReULle historique de L'Ouedt, avril 18f1G.
Bulletin de la Société poly1Yl.atll"Ï Jue du i\1o"-[)i hn71
1893 et '18~H.
AI. Lemoine fai t hommage à la 80cil~té des deux
études suivantes:
Chronùjue de Richard Lescot, religieux de Sainl
Denis (1328-'1;36!.). Paris, 1893. 1 vol. in-So.
extrai t de la
Du. GHesclin à Jersey (13ï3-1376) -
Revue historique. Paris, 1'896.
1\!. Le l\1aig1'e fait obscl'yer que le bulletin de sous-
n'a pu être
qUi
de M, Luzel ,
de la Société en même temps
ssé aux 1110111 )l'es
sera adresse separement
par la
rc ré('hang'o de leurs publications.
1. li> p,.ésidellt annonee qu'il a reç:u une lettre de
. 1 1 r ~fet du Fi nistè>!'o 1 ï nformant que, clans sa dcr-
se.l';ioll du mois d'avril, le Conseil général a
cIe 100 francs pour le
voté il. rLlnanill1ih~ unc som me
huslc de M. Luze!.
::;e l'ér(~l'ant à la découverte faite récemment à Toure 'Il
de lingots <..le cui \Te pur pal' NI. de Villiers du Terrn.ge
et mentionnée cIans la séance du 26 mars dernier,
:\1. le Président annonce qu'il vient de faire l'envoi il,
:\1. de Villiers: pour être eommuniquDs à M. Salomon
Heinach, de lingots paraissant de nature analogue et
uOllscl'Yés dans sa collection du Vieux-Châtel. .
JI. le chanoine Peyron dépose sur le bureau une
(~tt\(le du Dr Corre, intitulée: Docurrwnts pour servir
iL ['histoire de la torture judiciaire en Bretagne.
Cette étude sera prochainement publiée dans le
Bulletin.
XXVIII -
M. le Présiclent entretient la Société des lloml)l'Oll
travaux qu'il a entrepris et qu'il compte poursuivre .
La séance est levée à ~ heures J /2.
Le Président,
Baron HALNA DU FRETA yj
Le Sec1'étaire,
J. LEMOINE .
- XXIX -'
SI~ANCE DU 2 JUILLET 1896 ~
. P"'ésidence de M. le baron HALNA DU FRETAY,
Présidcn l d'hon ncu r
Sectiùn tI'.\.\'(;héologie et d'Hisloirc au Congrès de Bretagne,
de la
ClIl'l'cspontia n t (lu ministère tic l'lnsll'uctiOI1 publique. .
ABGRALL, l'abbé
Étaiont pl'{~scnts : MM. l'abbé
,JONES, SERRET,
PEYRON, LE~10INE, ,JENKYN
LE ~IAIUIlE.
Ou n'ages remis pour la bibliothèque de la Société:
Archives de ln ville de fl,.est. Procès-verhaux
des séances du Conseil général de la commune
années 1780 ~\ 179;)).
nuLLeL in hi::3tOl'ique et philo log ique (année 1895,
n 3 ct 4).
des Sciences éconorniques et sociales.
Bulletin
Société d'émulation des Côles-du-1Votd (bulletin
Revue historique de l'Ouest (12 année, 31! livr.,
mars 1895).
I1ulletin de la Société archéologique de Nantes
(T. XXX[U, année 1893, 1er:et 21! semestres).
l\lémoil'c adrcssé à deux sections du -ministère de
l'Instl'uclion publique et des Heaux-A rts, par le
P. Camille de la Croix. S. J.
noncés pal" Al. Gl'andid'iel' et lVl. Guieysse, ministre
des colon ies.
. xxx-
Le procès-verbal
• de la dernière séance est lu et
adopté:
M. le Ministre do l'Instruction publique informe la
Société que la réunion· des Sociétés savantes s'ouvrira
le mardi 28 avril 1897. Le programme du congrès so
ra.pportant aux sections d'archéologie, d'histoire et de
hilologi'e sera publié à la suite du procès-verbal.
M. Le lUaigl'e informe que la souscription pour lc
buste d.e .lVLLuzel ost cn bonne voie et qu'un grand
nombre de nos collègues ont déjà' souscrit. La ville de·
Quimper a souscrit pour la somme de 300 francs.
Présentation de M. le comte de Guerdavid, conseil-
ier général du Finistère, par i\} M. le baron Halna du
Fretay et 18 vicomte de Villiers du Terrage .
M. le baron I-Ialna du Fretay fait un compte-rendu
du congrès de Saint-Brieuc, auquel il a a.ssisté.
!rI. Prosper IIémon, par l'entremise de M. Lemoine,
communique quelques photographies donnant diffé
rentes v.ues de l'ancien Quimper.
lv1. Bellanger, de Quimper, a confié à notre Prési
dent un objet trouvé dans un champ, aux environs
de Quimper, et demande l'avis de la Société SUI' cette
trouvaille.
Cet objet est un cylindre en cuivre qui probable
ment a dû faire parti'e d'un vasc. La partie supérieure
et la partie inférieure manquent. Sur la surface il y a
des médaillons gravés représentant des sujets profanes.
Les parties qui encadrent les médaillons et forment
le fond ont été repoussées et gravées au burin; elles
forment un entrelacs de branches, do feuillos et de
fleurs très délicatement et finement retouchés au
- XXXI -"
du XVIe sfècle, mérite une
urin. Cet objet, qui est
qui sera donnée dans le
'tudo plus approfondie
1 ullctin.
Le P1'és id en t,
HALNA DU FRETAY.
Baron
Le Secl'éla ire,
A. SERR.ET.
XXXII
PROGRAMME
DES UESTIONS DE J.JA SECTION D'ARCHÉOLOGIE
et deJa Section d'Histoire ct de Philologil~
(Congrès de 1897)
I. Archéologie pl'éhistoJ'ù]uc .
1° Compléter la liste des monuments mégalithiques rele
vés dans chaque département.
Deux listes de ces docurpents ont déj~ été dr('~sées, J~ prcmih'c
par la Commission de topographie des Gaules (AI. Bertr:wd,
Archéologie cell'iqllc el gauloise, 2- édil., p. 4:30), la secoude .
par la Société d'anthropologie (/Julletin de la Société, 1880,
p. 61). Prendre ces relevés pour base des recherehes nouvelles .
20 Dresser entièrement la liste des monuments mégali
pour les colonies franç,~ises, en parti
thiques, par régions,
pour l'Afrique et Madagascar.
culier
3° Faire,pour chaque département, un relevé des sépultures
en les divisant en deux catégories: sépultures
préromaines
par inhumation, sépultures par incinération.
Signalet dans chaque arrondissement les monnaies gau
loises qu'on y recueille dispersées isolément sur le sol.
Il importe de relever et de décrire non senlement Ics pit'ces rîlrrs
ou inédites, mais surtont cellcs qui sont commUllCS, et qu'on
connait par des exemplrtires déjà publiés on conservés ùalls les
musées et les collections. C'est (~ll signalant les pièces qu'ou
tI'OUV~ plos <'1 bonda III men t et pl us prtrtitu Iièn~llleu t tIans te Ile
XXXIII .
. . loenlitt' lill'on p:1rvieudl'a Ü lixer et ;} pré-
1 (t'Ilc' n',qnll ou , " . l "
o~ • ''?L t' 10 llonll.m .lIlX Q:roupCs de lllOUlH\l('S g:w olses
. ~t'I' 1 illll 1 III 1011 l <' . • ] l'"
ll"t \ ll"llllcr 1 cl('~ l)e.uples VOISIUS ct c ont oflgllle
'clll H\:'I e i" < " • '.. "
lhlll~ 1011:' IL'~ tlép:1J'lCllwnlS, permCI tnut de dl esseI dCdllllL\ e
meut la ('tlrtc 1IllllliSlll:1tiqllC dl' la Gmllc, .
Il. .1/'cl1f:ol(){jie ramaille.
Recht'rehr\' ll's sarcophages ou fragments de sarcopha-
lptés d'()ri~ilH' chrétiellne ou païenne, non encore Sl-
qui l'f1tl\'rnt l'xi:.;ll'r dans des collections publiques ou
dan de~ prol'I'Î"./(.s pal'LiGlIlières.
Go SigllalN' (-'Il France cl dal1s l'Afrique française les mo-
~aÏtJlH's HuliqlWS ou clu moyen âge non relevées jusqu'à cette
h('lIl'I' (lI. donl on poss('cle soit les originaux, . soit d'anciens
dessills.
70 Hrlpn'r Ics documenls épigraphiques ou archéologiq ues
(slalurs, slal.urltcs, bas-reliefs, bronzes, ustensiles, etc.) qui
SOIlt. si!!llalés dans des livres ou des manuscrits comme exis-
lalll da/ls une colleclion puhlirfue ou priyée et dont la trace
r~( êllljourd'hui perdue.
Ho Signaler en France ou en Afrique les découvertes récen
(ps dl' consLructions d'époques romaine (temples, théàtl'es,
ferllles, édifices militaires, etc,)
villas.
!Jo Hrchcrcher les centres de fabrication de la céramique
dans la Gaule el dans l'Afrique ancienne; voir si les anciens
('IHhlisscments de poliers n'ont pas sunécLl à l'époque anti
qlle cl persislé à Lravers le mO~'en ~ge.
10 ELudier les pierres gravées inédites qlli se trouvent, en
Fra ncc, ùans les musées ou les collections particulières. En
faire cOllnaltrc les sujets, les inscriptions, les dimensions et
XXXIV
antique, qui étaient des reproductions des pierres gravées.
au moyen âge et à la renaissance.
Étendre cette recherche
Cette étude devra être accompagnée des empreintes des pierres
gravées de préférence à des dessins ou il des images quel-
conques .
III. - Archéologie du rnoye'n âge .
11 Signaler, par département, les sources ou les fontai
nes qui ont été au moyen âge ou sont encore de nos jours un
objet de dévotion ou un lieu de pèlerinage. Indiquer le saint
sous le vocable duquel elles sont placées, les jours et les cé-
rémonies du culte qui s'y pratique, etc. Examiner si ces cou-
tumes pieuses ne sont pas des survivances antiques.
12 Étudier les monnaies francaises inédites récemment
découvertes, qui appartiennent à la période comprise entre
les temps mérovingiens et le XVIe siècle. S'attacher surtout
aux monnaies féodales .
1;J°Dresser la liste, avec plans et dessins à l'appui, des
édifices chrétiens et des monuments sculptés d'une province
ou d'un département réputés antérieurs à l'an 1000.
14 Rechercher les documents concernant les ateliers mo
nétaires de province, leur fonctionnemeut, leur organisation;
recueillir les souvenirs archéologiques relatifs aux hôtels où
ils étaient installés. .
USo Étudier les caractères qui distinguent les diverses éco-
les d'architecture religieuse à l'époque romane, en s'atta
à mettre en relief les éléments constitutifs des monu
chant
ments (plans, votltes, etc.).
Cette question, pour la traiter dans son ensemble, suppose nIle
connaissance générale des monuments de la France, qui ne
peut s'acquérir que par de longues études et de nombreux
xxxv
, .' 'llssi n'cst-ce point ainsi qué le Comité la comprend.
vo" :l"( s. .-\. ' b
. r"1 l' 'l'I'C c'cst provoquer des monographies em rassant ,
CI' q li 1 (e~ , , . '
. COJISCI'I'ption donnee pal' exemple un dep3rtement, nn
li Il f. CIl' , ' " " ~ ,
tlioct>~e, Hli arrondissemen t, et dans le~~l uelle~ on pa~se,rait en
ft>vue ll's pl'incip:H1X monuments comprl,s da~s, c~tte CIrcons
cription, non pas en' donn:m~ un~ descl'l ptlO~ ~et31llee de cha.c~ln
d'eux, mai~ eu cherchant il degager les elemelJt~ caracte,l'Is
tiques qui les distinguent rt qui leur donnent un ml' de f3111lIle.
insi, on s'nttncherait it rcconnaiLre quel est le plan le plus
fréqucllllllf'ut adopté ùall~ la région; de quelle façon la nef est
bituellcment COUYI'J'te (c1wrpcn te D ppDrente, voùte en berce:ll1
cintrr ou bl'isé, croisées d'ogives, coupoles); comment
bas côtés suur cO/lsl/'UÎt:;, s'ils son t ou non surmon tés de
tribune:, s'il y :1 des fCllètl'cS éclairDnt directement la nef, ou
le jour n'entre dDns l'église que pDr les fenètres des bas
côtl'S ; quelle est la forme ct la position des clochers; quelle
('si la llature des matériaux employés; enfin, s'il y a un style
d'orncmcutntion particulier, si certains détails d'ornement sont
employés d'une façon (jDractéristique et constante, etc.
t60 Rechercher, dans chaque département ou arrondis- '
les monuments de l'architecture militaire en France.
emellt,
les documents historiques qui peuvent servir à en
Signaler
déterminer la date .. Accompagner les communications de ce
genre de dessins et de plans.
17 Signaler, dans chaque région de la France, les centres
de l'orfèvrerie pendant le moyen-âge. Indiquer
defabrication
les caractères et tout spécialement les marques et poinçons
qui permettent d'en distinguer les produits.
Il cxiste encore dans un grand nombre d'églises, principalement
dn~ls le Centre et le Midi, des reliquaires, des croix et autres
olJJet~ d'orfévrerie qui n'ont pas encore été étudiés convena-
" I~~etllen,t, qui bien SOtn'ent même n'ont jamais été signnlés à
1 <1.ttontIO,n des archéologues. Il convient de rechercher ces
olJ:,:ts, d e~ dl'ess~r ~c~ listes raisonnées, d'en retracer n;is
tOIl e, de decouvJ'l[' ou Ils ont été fabriqués, et, en les rappro-
XxX VI ..
i8 Recueillir des documents écrits Ol!' figurés intéressa
l'histoire du costume dans une région déterminée .
Au moyen âge, il y avait dans beaucoup de provinces (les lIsag
spédaux qui intluaient sur les modes. Ce sont ces particularil
locales qu'on n'a guelre étudiées jusqu'ici. II serait intéressa
ù'en rechereher la trace SIlI' les lllonuments. .
tg'l Dresser, pour un département, un al'l'ondissen~ent 0
un canton, la liste des objets intéressant l'histoire ou l'al'
chéologie qu'il conviendrait de mettre sous la sau regarde cl
la loi du 30 mars 1887.
La loi du 30 mars 1887 a décidé qu'il serait fait un classcrneu
des objets appartenant à l'État, aux communes, aux fabrique
et autres établissements publies, dont la conservatiou préscllt
un « iutérèt national» an point ùe vue ùe l'histoire ou de l'ar
La Commissiou des monuments historiques, chargé de faire c
• classement, ne peut, par ses seuls moyens, arriver à décollvri
tous les objets curieux ~lui gisent ignorés dans 10 fond de 110.
canlpagncs, et chaque jour lïncl1l'ie de ceux qui en ont 1.
garde, la rnpaeité des broeautellf'S, le mauvais goùt de gen
~élés mais ignorants font dispandtre ou déuntl1l'éllt les mOllU
ments les plus précieux. C'est aux archéologues lwbitant li
iJrovince il se faire les défenseurs de ces richesses, il en dre~sen
la liste, à cu apporter des pl1otographies et des dessills al
Comité, (lui su fera tin devoir de les publier et qni sera heu
rellX de servir d'intermédiaire entre la Commission de:; monu
ments historiques et les personnes qui ont sOllci tIc sauvegnrdel
cette part trop peu connue dll patf'imoine national.
IV. A.rchéologie orientale et hébl'a; ique.
20' Rechercher les épitaphes, inscriptions de synagogues,
graffites en langue et en écritures hébraïques (lui n'ont pas
encore élé signalés ou ont été imparfaitement publiés jusqu'à
présent.
21° Rechercher les inscriptions arabes, épitaphes, dédica
ces de mosquées, légendes de portes, de minbar,etc., aüté-
XXXVII
. t tut'que 'lui se trouvent dans nos colo-
l'it'lIl't'~ il la conq u I~ e . , l , ,
Sect ion d' JIis toire et de philologie.
différentes
::;'attachr,r à l'examen des séries d actes emanes
J'incal'llaLion;
d'un mPllw challCl'llel'ic ou d'une même juridiction. Indiquer
utant que po~sihle J'I"poqlle il Jarluelle chaque usage a
di pal'u.
20 1~lahlir la chronologie des fonctionnaires ou dignitaires
cirils ou ecclésiastiques, dont il n'existe pas de listes suffi
exactes,
samment
Bans ces ('Ludes, Oll devr:1it se préoccuper dp, l'utilité des listes
pOUl' lixcr la chronologie des documents dépourvus de date et
pour itlf'lltilier les personn::lges .qui sont sim~)lement indiqués
.lans les documr.nts IHlr le titre de lenrs fonctIOns.
;{o Signaler, dans les archives et bibliothèques, les pièces
manuscrites ou les impl'imés rares qui contiennent des textes
ou peu ·connus de chartes de communes ou de cou
inédits
tumes,
Communif)llCr, s'il y a lien, des reproductions photographiques.
~I('tlre, daus tous les cas, il la disposition du Comité une copie du
et toute préparée pour l'impression,
document, collationnée
sillon les règles qui ont 0té prescrites aux correspond~llts, avec
nul' courte note indiquant la date certaine ou probable du
document, les circonslaIlces dans lesquelles il a été rédigé,
des dispositions qui s'écartent du droit consigné dans les
celles
lexte!' ~nalogues de la mème région, les noms modernes ct la
situation cles localités mentionnées, etc. .
.1° Indiquer les archives parliclilières renfermant des
correspondances ou des documents relatifs à l'hisloire poli
ou militaire de la France .
tique, administrative, diplomatique
XXXVIII
!Jo Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les iclionies
vulgaires se sont substitués au latin dans la rédaction des
documents administratifs.
Dépouiller systématiquement les fonùs d'artllive~ npl)('trt(~LHÜtt Ù
nne localité ou Ù tille circonscription nettement limitée, dans
on peut constnter la substitution de ln lallgue vulgnire
lesqnels
:m latin, comme comptes aÙillillistratif:;, Clctes et sentences
jmlicinires, ùélibération:; lllllUicip[des, lllillLlles notariales on
autres L10ClILllcuts officiels. Etablir it quellu dato la sllbstitution
s'est opérée daus cc:; diverses ultégories de pièces. Distingucr
aussi eLltre l'CllllJloi de l'idiome local et celui du frauçais, et
tlxer il quelle date le second n remplacé le prellliel'. Dans les
tCrTitoires qlli out ap[Jartcnlt süccessiVClllcut il ùes Etats dilfé-
renls, illdiqucr la corrélation Olt t'alJsellcü de corrélation cptrc
les idioll1es olllllloyés et les l'
Go Faire connattre les dirertissements publics ayant un ,
caractère de périodicité régulière et se ratlaehant à des COLl-
tumes anciennes, religieuses ou profanes; rechercher de
préférence ceux qui sont particuliers cl une région, et indiquer
clilIérences ou quelles analogies ils présentent arec
quelles
les jeux ayant existé ou subsistant encore clans d'autres par:.
Lies de la France.
7° Etudier quels ont été les noms de baptême usités slliHWl
les époques clans une localité ou dans une région; en donner,
autant que possible, la forme exacte; rechercher quelles
la cause de la vogue plus ou
peuvent avoir été l'origine et
moins longue de ces différents noms.
Dépouiller le:-:. rcgistres (1él/'oissinllx, les llIinutes lle~ notairn~. lc::
registre~ des municipalités, les [teles d'nssl:llubléec;, le~ cadnstres,
ou touL aulre ronds -ù'archi\'es suffisamment abolldant, en
ét.abliss~lut, pour Cli(l(jll(' époque, la proportion nutnlSrique des
divers nOlllS, cei:(~ dvs liOIlI:::' sin1ples, doubles et multiples, celle
des noms empl'tllllés au p;,lr'oll
, ' ; .,', 'S allX ~onYenir:-; lJldl'ioliqtl(~:3. ,Rechercher
illIX 11111111 :- 111111.111 (',' . tété slli"i, SelOIl les upoqn8s, les
'11(' }ll'nporl JOU llJl ~. , ' ct '
(lclll~ "III " ., t: 1 )I111el' h l'eJlf'<1Jll le llom n parrum
, "\1 "llrt" CO\l::;I~t,11l ,,( ( . I} ' " 1
tll\ 1'1:- s,,,' , , l ' l'ull fI<;C(IJl(I::lut, clC. . Ulll es
. 'I ' Ir' la 1ll:\1T:l l', (e III L (, . . ,, ' d'
0\1 II III t, ' ' l' rt' tJ ioll et. peu l',OllllUS atllelll s, III Ifluer
c~ilct('lill'Ill It':- nlll ', '1 l' ~ ,.; ')l1" iuuiquer le' ditrérente~
UOlll~ pris ('Il dl'hu! s t (' " 1 cglt " " '
.. \'1 Ill' (It' l'onl\(' t'll'l1t"IT.\ier 11lI1~IJJe.
II\O( J lit d 1 :- <
" l'l 1'11l'.;:,loire des anciens aleliers
o l~llluiel' il':' o\'lgwr::. ...,
r phiques ell Fnlllcl',
, l' (Iii't'I's d'm'chives lllC'lJtiollS historiques ûU
il • 'OUIHlllrc' ,'s - ,'. " , ' • l"~
. ' " ;, (IIi [WU\ ('lIt ]etlll' LW .I0111' Jl0U\'C 1Ll ~1I1 cl
8Ue'(>": 1111/1' /l11t :- l " . .. ' . .
1"1'1111('1', :'111' ('S I:ligrilli,dls des (JI'~\lllWrS [J'l'I g l'Dpllc-:-. ct .. dl le.
pl'odu('lin\l~ ~IH'ii('s dl' chaqlle atelLe!'.
!t0 Ht'chercher les docull1euls rela lifs à ' l'hisloire de la
uisc
mariue fraut ,
1I1111'ili1lWS, I('s arclll\'('S d('s ~llalllbn~;:, de COllll.ICI Cl- Oll U ,Hltles
dl~pl)ls POU\;tlIt ('Oll/('Il;l' ùes corT(!sponclallces el dt'S ac~es, rela
li!'s il (;1 lllarilw J'oyn!e Ol! Ù 1<1 lll<1rine marchande et llT'lvec.
100 Hecueillir les renseignemenls qui peurent jeter de la
l"l\lil~l'e SUI' l'élat des théâtres et sur la "je des comédiens en
III'OYillce depuis la Renaissance,
des correspon:...
Ho J~:lablir comment se faisait le transport
dalll:cs arant le règl1e de Louis XIV el comment les nouvelles
pulili,!ues et autres, de la France et de l'étranger, se répan-
dllil'Ill dans les cliflél'entes parties du royaume, du XVe au
:x rIle sièeIe, - .
1.2 Disculer les éléments de contrôle nécessaires pour em
pluye!' les mémoires historiques composés par difIérenls
ou attribués à ces personnages.
personnages
130 Recueillir les indications sur les mesures prises avant
le XVIIe siècle pOUl' la construction et l'entrelien des routes .
14 Hechercher, d'après un ou plasieurs exemples parli
'culiers, comment furent organisées et comment fonctionnè
les assemblées municipales établies conformément
rent
l'édit de 'juin '1787.
15° Jhudier, dans une circonscription électorale de 178
bailliage, sénéchaussée ou ville, la convocation des État
les élections et les cahiers. .
généraux,
16° Étudier les délibérations d'une ou de plusieurs mun'
cipalités ruralp.s pendant la Révolution, en mettant partiel
lièrement en lumière ce qui intéresse l'histoire générale.
170 Étudier, dans un département, dans un district ou dan
une commune, le fonctionnement du gouvernement révoll
la loi du '14 frimaire an II.
tionnaire inst.itué par
18° Étudier, dans un départemen t ou dans un canton, 1
fonctionnement du régime de la séparation de l'Eglise et d
sous le Directoire et sous le Consulat jusqu'au Concorda~
l'Eta t
-\.r LI' 0 "
sr EL A
DU TERRAGE.
présidence de M. le Vicomte VILLIERS
Ét icnt pl"(~SOllt;'; : ~DL DR VIL LIE RS DU TE RRAGE,
JE. TJ\:YN .JO);ES, BEAU, PABAN, abbé PEYRON,
"Marquis nE CIIEFFONTAINES, abbé ABGRALL, DE
LA GRANCIÈRE, docteur PILVEN, abbé FAVE,
LE~lOL. 'E, SERRET, KERUZEC, CEVAER, TH .
PE. T A:\ ROS, LE MAIGH.E.
lU. le viconûe Villiers d1..i Te l' I'!lgc , comme doyen
d'i.1gc, préside la séance.
Le procés-verLal de la précédente séance est lu et
adopté.
~I. le Président lit une lettre de 1\1. le baron Halna
,du Fretay adressée à M. le chanoine Peyron, vice
prl~i-;i
do prél:iiclcnt et de membre de la Société archéolo-
g·)([uc.
('onformômcnt aux statuts, il est procédé aux' élec
tions pOUl' le renouvellement annuel du bureau.
);'ombre cle.\'otants: '16.
XLIi , -
AfM. Peyron, DI' Corre, et Sen'et sont élus vice
présidents.
1\1A1. l'abbé Abgrall, Le Braz, Favé et Jenhy 1
Jones sont nommés sécrétaires .
Trésorier: 1\1. Le Maigre. _
M. le Président donne lecture cl 'UIte lettre de M
Trévédy demandant que la Société rende à la mémoire
de M. de la Villemarqué le même hommage qu'~
celle de M. Luzel. La même proposition ayant déj-'
été présentée et favorablement accueillie dans plu
sieurs séances précédentes, il est décidé qu'aussitô
close la souscription pour le buste de M. Luzel, una
souscription analogue sera ouverte sous les auspices
de la Société pour ériger un buste à M. de la Ville-
marque.
M. Aveneau de la Grancière fait hmnmage à la
Société de son intéressante étude sur Pluguffan. Nous
en parlerons prochainement.
M. Lemoine fait également hommage à la Soci~té
de son rapport sur les Archives départementales pré
senté au Conseil général. N OtIS mentionnons plus loin
les passages de ce rapport relatifs aux documents
. anciens nouvellement versés aux Archives et dont
l'étude peut présenter quelque intérêt.
de la
Autres ouvrages reçus pour la bibliothèque
Société:
Journal des Savant8 (mai et juin 1896).
- XLIII -
émo ' de la Société nationale d'A ngers CL IX,
. le Vicomte de Villie}'.') clu Terrage, complétant
mmunication faite à la séance du 26 mars der
r 'sente plusieurs lingots de cuivre pur prove
ment
du département du Finistère, et notar:n de
de Tourch. Ces lingots appartiendraient,
lui, à r 'poque dite époque du cuivre, anté-
110 du bronze.
nec cst lcyéc à 3 heures 1/2.
Le Président,
VILLIERS DU TERRAGE.
Le Secrétaire,
J.-M. ABGRALL.
-" XLIV
SOUSCRIPTION POUR LE BUS1'E] DE M. LUZEL
1 La famille dé M. Luzel. ............. .
Le Conseil Q,'énéral du Fi llistère ..... .
3 La ville de Quimper ............... .
4 M. Serret, vire-président de la Société
archéologique, à Quimper .............. .
50 M. Puig de Hitalongi, à Niort ....... .
M. l'abhé Kel'uzec, ù<:Hiro à Combrit.
7 M. Le Maigre, trésorier do la Soe ié t~
archéologique, à Qu i m pel' ............... .
8° M .. le 'baron Halna du Freb\v, ancien
président de la Société archéologique, au
Vieux-Châtel (par Quéménéyon) .......... .
9 M. l'abbé Abgrall, seerétaire de la So-
ciété archéologique, à Quimper .......... ' . 5
10 M. Jones,pastcuf c!e l'Eg:lise· réformée,
à Quimper ............................ . '10
11 M. le DI' Corre, vice-président de la
Société archéologique, à Brest .... ' ....... . ~O
12° M. le vicomte de Kerret, ÇtU château
de Qnillien, Brasparts .................. .
13 M. Roussin, au château do Kerava],
près Quimper .......................... .
t 4° M. de Korjégu, député du Finistère,
président cl u Conseil général, à Scaël' ..... 100
15- M, le vicomte A1hanase d'Amphernet,
à Versailles ........................... .
16 La Société archéologique d'Ille-ct-
Vilaine, à Rennes ...................... .
17 M. Lemoine, président de la Société
archéologique, archiviste départemental, à
Quinlper .............................. .
18 M. Deyrolle, artiste peintre à Concar-
neal_ l .................................. .
19 La Société polymatique du Morbihan,
à Vannes .............................. .
20 M. le commandant Le Maigre, à
FOllesnant ............................. .
TOTAL. . . . . . . . . . . .. 1350 fr .
XLV '.
bilan' dt' Sili;lIr Cl'ni, dc (}\limp('l'l0, sorti comme 1 on salt
'io.} dl' ln fillllille (1(' Beélumonl., el! Angleterre, \lent
(lequi: pal' 1(' l'ri/j'lit .II/ise!llu il Londres.
LI' .' ri l" COJlgl't·s des SoeiéLt:'s fl'an('aiscs cIe géographie
:'p~1 1t'1I11 ('plI!' année ù LOl'icill, clu :2 au 8 aoùt dernier, SOLIS
la pl'l~~idt'Ilcc dl' ~1. Marcel Dubois, professeur de géographie
colonial" i'\ hl Sorbonne. Parmi les questions qui y ont été
ll'aili't':. \lO\l~ d\'\"ons Il1clllionilAl' une savanle étude de M.
Lolh. do\"t'Il dl' lil FaculLé des JeUres de Hennes, sur les nom~ ,
llI'o/m'.'i {'II () rll/ilS Il' Morbih(/Il cl, l'impossibilité de voir dans
Cl'~ IlOIIlS. !.:UllIIlIC on J'a pl'élelldu, des traces d'une origine
t'~I'i1gll(}I('; un hj~.toriqlle très complet par}L Léon Vignols,
dl' Ht'IIIH'S. tir la grHnde carle de Cassini el des travaux ana-
loglH'~ proposés ou exécutés clans la proYince de Brelagne au
:rlll" ~il'c1{'; culin, à la suÏle de la visile de l'arsenal, une
cOllfl'n~lIe(' Irt.'s intéressante su·!, les origines el les déYeloppe
lIu'lIls succcssifs cil! port de Lorient au XVIIe et au XVIIie
~ii'r1('s par M. de Meaupoll d'Ablejges, directeur des construc- .
Lions nuyalcs.
Signalons aussi, parmi les vœüx adoptées [mL' le c011O'rès
~e « HT'lI que les Sociétés de géographie et autres Sociétés
Sanwtes, à l'imitation de quelques nnes d'entre elles, encou
ragl'1I1 ct préparent l-a publication cie documenls authenliques
~er\"allL n l'établissement de cartes provinciales de l'ancienne
Frallce ». .
XLYI -'
Parmi les c1ocllmen~s anciens récemmeùt entrés aux Archi
\"es départementales et dout nous trouvons l'indication dan
le l'apport présenlé par M. Lemoine au Conseil général, non
. croyons devoir mentionner CO III me plus importants:
Un grand nombre de registres et de liasses des ancienne
Cours royales de Châteaulin, Carhaix et Chàteauneuf, de 1
Mallt"Îse des eallx et forêts cie Carhaix et c1es anciennes justice ,
seigneuriales cie Crozon, Le Grannec, Kergoat, Kergorlay,
Kel'ligonan et Le .Quellenec, La Feuillée, Lancie
Kerguillay,
vennec, LoquéYel, Lésarcoët, Le Moustoir, Le Rible, Trési
guicly et Le Tymeur pour le XVIIe et le XVIIIe siècles.
Les plus anciens registres cie l'ancienne Cour royale de
Saint-Renan et Brest siégeant à Saint-Renan de 1640 à Hi81.
Les dossiers c1u lribul1al Cl iminel du département clu Finis
del7U2 à l'an VIII et des tribunaux des districts de Brest,
tère
-Landerneau, LesneYen, Morlaix,Ch~Heaulin, Carhaix,Quimper
et Pon t-Croix pendant la même périoc!e. .
De nombl'eu·ses pièces provenant des Comités de sUl'veil
lance révolulÏonnaire dans les yjlles de Carhaix, Lesneven,
Morla:x, Quimper, Ro~coff et Saint-Pol-de-Léon.
Tous ces documents proYiennent de versements fails par les
gl'efIes des tl'ihunaux civils de Brest, Quimper, Chi:lteaulin e
Morlaix. Une opéralion analogue, deyant avoir pour consé
quence le versement aux ArcbÏ\'es dé.parlementales de tous les
documents anciens conseryés dans les bureaux d'enregislrc
weIll el, de domaines du département, a été entreprise par M.
Lel11oine, d'accord ayec M. Brac, direcleur cie l'Enregistrement
et des domaines à Qllimper. CeUe opén1l.ion, déjà effectuée pour
les bureaux (~e Ql1impeL', a amené le versement aux Archires
cie nombreux registres cl'ayeux et cie rentiers pour le domaine
royal au XVIIe et au XVIIIe siècles, ainsi que de nombreux
comptes et rentiers pour la même époque, de l'EYêché, du
Cbapitre, de la Cathédrale. des Cordeliers, de l'hôpital Sainte
Catherine, de l'abbaye de KArlot, du Calvaire et du Collp.ge .
XLvIi _.
Problème géographique : « Vorganlum )) . .
n e numel L' . .
)u))ll'c SOllS ce tilre: Une mysttficatl.On
.d la Bon ene 1 .
. tOl'lq Ile A '
. l du Filli~lère, SUl' l'emplacement de cette Yleille
u de la Borderie reprend les assertions de M, Le
q. "'1 't . t 1 l'
n pourra Jlas cl Ire ([U 1 S es presse, ,e on .ne II
ra pas Ile s'Plre jeLé ab irato dans la dIscussIOn. JI
L \Tai que, quand il s'agi" d'erreurs ou de vérités histori
que: el ~cienLi1iqlles, il n'est jamais trop tard pour venir
ses recLifications.
apporter
1. Le ~Iell, Bul/elin de lu Société u}'chéologique du Finis-
t ,.e \'01. de IH7'I-187ii, p, '18 et sulv., se basant sur la lecture
d la del'llièrc ligue cie la borne de Kerscao : VORGAN MP
''Ill, place Yorgalliulll à 8 milles romains, 11848 mètres à
l'ouest de celte borne, c'est-à-dire à l'extrémi é cie la gl'ande
,"oie rolllail1f', près de la chapelle de Sai:lt-Ca ra, SUl' le
littoral de Plougerneau, M, de la Borderie s'étonne qu'une
,ille importante, sigualée dans la géographie cie Ptolémec
comme capitale des Occismiens ou Osismes a u Uv si~cle de
notl'e ère, Il'aillaissé aucun vestige ni aucune trace de son em
placement., car on ne peut pas considérer COI1l me emplacem8!1I.
d'une yille romaine le malheureux bppidum gaulois que l'oa
retrouve à Caslel-Ac'h. Il prétend gu'il ne faut pas dédoubler
rorganium qui est le même que le Vorguim de la table
Tltt"oclosienne et doit être placé à Carhaix, comme l'admeltent
la plupaI'l des savants, Carhaix, en effet, a,iait du temps de
J'occupation r0l11aine, une importance très considérable, dont
on retrouve tous les jours des preuves nouvelles.
cela semble fort bien établi. Mais, par malheur, le
Tout
XLVlll
dernier argument et le plus fort de M. de la Borderie manque
de base. .
Il . affirme que là où M. Le Men a lu MP VIII, il faut lire:
.MP v, cl qlle le V que M. Le Men avait cru voir est beaucoup
plus petit que les lettres précédel1tes, et ne sera it que la
moitié supérieure d'un X.
Eh ! bien, la lecture vraie est eelle·cl : MP V., le V esl
même un peu plus long que MP ; il () "7 centimètres de hau
teur tandis que les deux leUres préc~dentes n'en ont tlue ()
ou :5 1/2. Après le V, il est vrai, l'angle de la pierre est. lelle
ment grossier qu'on ne peut y dislinguer lAS trois III qu'y
place M. Le :Men; il Y a cependant quelques pelites lraces,
quelques points autorisant à penser que ce V élait sui\'i de
quelques .iambages.
Vorganiul11 serait donc à V, VI, VII ou VIII milles de
Kerscao.
Il Y a bien SUL' la même voie, dans la direction de l'est, le
grand établissement du plat.eau de Kerilien el dë CORlalec,
couvrant plusieurs bectares, tout rempli de briques, tuiles,
poteries, débris de construcLÎons, et ayant fourui des quan
de monnaies romaines remplissant plusieurs tiroirs clans
tités
la colleclion de M. de I(erdanet, de Lesnerel1. Mais Kerilien
à 9 eL même 10 milles romai ns de l(el'scao,
est
Donc après j'intervenlion de M. de la Borderie le pro
blème l'es le entier, et l'on peut toujours demander: Où esl
Vorganium ?
1G AOI'IL 180 i .
Chanoine honoraire .
- XLIX-
'SÉANCE DU 27 AOUT 1896 .
l'résidence de Sa Grandeur Monseigneur VALLEAU,
Évêque de Quimper, Président d'honneur.
Etaient présents: MM. LEMOINE, Président, DE
VILLIEHB DU TERRAGE, DE BREMOND D'ARS,
abbés A BGRALL et FAVE, A VENEAU DE LA
GRANCIEH,E, LE MAIGRE.
Le procès-verbal de la précédente séanee est lu et
adopté.
On donne ledure cl 'une lettre de M. Berret, s'excu-
sant de ne pouvoir être présent à la séance, et d'une
autre lettre de M. le Dr Corre, ren1erciant ses eonfrères
de l'avoir nomlné de nouveau vice-président.
Demande est faite et aceordée d'un éehange de
notre bulletin a\'ec la Revue de Bretagne et de
Vendée.
Ouvrages reçus pour notre bibliothèque: Bullet-in
de la Société' des Antiquaires de Picardie, 1895-
Revue historique de l'Ouest, juin 1896.
reeteurs
M. rabbé Fa-cé lit un travail sur les
d'Ergué-Gabéric, suceesseurs de Jean Baudour, dont
il a parlé clans un précédent mémoire.
M. le Marquis de Bl'e1TIOncl d'Ars émet le vœu
que la Société Archéologique s'occupe de faire la
monographie de quelques-unes des communes les plus
intéressantes du département, pour contin,uer les
notices publiées dans l'Annuaire du F-inistè,'e dans
les années 1882 à 1885. Il cite comme excellents
modèles de ce genre de travail les . notices rédigées.
par Mgr l'Evèque de Quimper sur les différentes pa-
roisses de la Saintonge qu'il a occupées. Nous avons.
déjà pour notre pays quelques travaux analogues
absolument dignes d'éloge .: la monographie de Plo-,
névez-Porzay, par M. Pouchous, recteur ' de cette
paroisse; celle d'Ergné-Gabéric, par M. l'abbé Favé;
Pluguffan, par M. Aveneau de la Grancière; Plou
goulm, par M. J'abbé Tanguy; les notes inédites de
1'1. Arzel sur Ploudalmézeau ; celles des anciens curés
de Lannilis sur cette paroisse; les documents de·
M. l'abbé Le Coz sur Penmare'h ; la monographie de'
Guimaëc,. par M. de Bergevin, et peut-être une foule
d'autres travaux ignorés qu'il serait urgent de coll,iger-
pour commencer un ollvrage d'ensemble.
Différentes vues sont échangées entre les membres·
présents pour arriver à la façon la plus pratique de·
mener à bien cette entreprise.
Lecture est fai te, pal' M. le vieonîle de Villie l'S'
du Terrage, d'un mémoire sur ' un lee'l/'· existant à .
Elliant au lieu dit Langroas, près de remplacement.
ùe l'ancienne ehapelle de Sainte-Croix, au bord du
chemin de Concarneau à Carhaix, dit « chemin des.
pOISSOnnIers ». '
NI. Lemoine cOhtinue l'étude qu'il a commencée
sur la Révnltfl du papier timbl'é. Il s'occup~ aujour
d'hui du ra:-:semblement qui eut lieu au bourg de
Briec le jour de la Trinité, 9 juin '1675, rassemblement
o fut suivi de l'attaque du château de la Boixière,
La séance est evee a if leures.
Le Président,
J. LEMOINE.
Le Secrétaire, ,
hon.
J .-lVi. ABGRALL, ch.
SOUSCRIprrION POUR LE BUSrrE DE M. LUZEL
(2 LISTE.)
M. Astor, sénateur du Finistère ......... .
M. Trévédy, ancien président du tribunal
civil dE; Q'uimper ...... 0 ••••••••••••
:M. le vicomte de ViHiers du Terrage, ancien
inspecteur général des Ponts et Chaus-
sées.. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 50
M. Prosper Hémon, conseiller de i)réfecture
'ROtB
a caIn - flellc ........................................ .. '10
Total de la 'le liste ........... _
Total de la 1 J'e liste ......... .
Total général. . . . . . . . . 1 ~ 30 fr.
- LII
NOTICES ET COMPTES RENDUS
Nous devons nous borner à mentionner aujourd'hui la
publication du tome premier de l' Histoire de Bretagne, de
notre éminent confrère M. A. de la Borderie. (Rennes,
Plihon et Hervé 1 vol. in-4 1896.)
Nous en donnerons prochainement un compte-rendu.
Nous avons signalé da11s notre derni er bu1:etin l'acquisiLion
faiLe 'par le British Ml.Lseum., de Londres, du seul manuscrit
jusqu'ici COilnu du (;a.rtulaire de l'abba.ye de Sainte-Croix de
Qtàm7Jcrlé. Une édiLion de ce cartulaire, cI'après une copie de
ce manuscrit et sur laquelle nous reviendrons, vient d'être
donnée par les soins de MM. Léon Maître, archiviste de la
Loire-Inférieure, et p, de Berthou, ancien élève de l'École
des Chartes.
La Police et les Chouans sous le Consulat et l'Empire, par
Plon, 1895 '1 vol. in-L2.)
. Ernest Daudet (Paris,
Sous ce titre, M. Ernest Daudet retrace quelques-uns ,des
épisodes les plus caractéristiques de la lutte incessante que
les Chouans insoumis n'ont cessé de livrer contre Bonaparte
les dernières années de l'Em
tout puissant jusque pendant
Ou tre que la plupart des chefs de ces entreprises sont
pire.
Des 'Bretons, deux chapitres de l'ouvrage sont consacrés à des
événemeats qui ont la Bretagne pour théMre; l'assassinat
d'Audrein, évêque constitutionnel du Finistère,en 1800, et
de l'évêque de Vannes en '! 80S.
l'enlèvement
LIn -
S~ANCE DU 29 OCTOBRE 1896
. e de M. J. L"FlMOINE, Archiviste départemental.
prasldenc .
Le Secrétan'e faIt lecture du proces-vei'hal de la
écédente séance et fait le rele\'é des publications
pr l" 1 R ." . .
;centes a( ressees a a ~ oClete :
Bretagne, 188'2-1894, par M. Paul Sébillot.
Revue his"tQriqv,e de l'Ouest, septembre 1896 .
. Société d'énlulalion des Côtes-du-Nol'd : tables
(lénérales.
:::l Bulletin (n° 8) de la Société d'émulation de Sa'int-
Brieuc. .
Revue de Bretagne et de Vendée, septembre '1896.
Journal des Savants, juillet-aoùt 1896.
Congrès des Socié,tJs savantes de 1896, publié par
le Comité des travaux historiques.
At. le Président dépose SUI' le bureau une lettre de
notre éminent confrère 1\1. de ·la Borderie,' concernant -
la situation deVorganium, en réponse à une note .
précédente de M. Abgrall. .
A armès courtoises, il conteste et les arguments de
M. Le Men à ce sujet, et même la lectuJ'esoutenue,
par M. Abgrallde la dernière lettre de l'inscri!)tion
de la borne de Kerscao. . :
M. A bgrall fait"" une co-urte réponse qui,' je rcspere~
devra clore cet incident. .
Al. le . Président communique la demande faite par
.M. le doctellrLaumônier de fairfr l'échange avec le
bulletin de notre Société de la Hevue nationaliste,
dont il est directeur. Uù numéro spéeimcn est annexé
à sa lettre. Le caractëre l':ipécialistc de cette publication
étant cloriné. la Société décline eette honor.ablc inyi-
tation .
La souscription pOUl' 10 buste de JI. Luzel a atteint,
à ce jour, la somme de 1.430 francs. Le moment
semble ven u de presser notre dévoué conJ'rère M,
Beau de faire les démarches utiles pour l'exécution
tle ce travail artistiC[ue~dont il aura pris une 'grande pnrt.
JI. le P té,-; iden t, a près consultation' cles vœllX clt.~
rassemblée, fait constater que la souscription Luzel
n'est pas fermée, et que la souscription est ouverte
pour un buste . à notre bien regretté président, à M, H.
de 'la Villemarqué , le barde inspiré, le grand patriote,
l'initiateur enthousiaste du Folk-Iore çl'Armol'ique,
j\1, le chanoine Peyron. présente un bust0 provenant
'de l'évêcpé et r~présontant les trai ts de M, de la Ville
marqué . La ressem b la net~ se constate faei lement :
c'est l'aliteur du ]Jal'zaz-Dreil dnlls la for('e de l'âge;
en éelaircissant la ehe,,~~lLlre et en embrou . ..;snillant un
peu la barbe, on aura la représelltation de cellli dont
notre Société a su être fière, et dan~ la pnni nee de
BretuŒne et au ' dehors.
AI. }v!nlen, notre aîné,
Soc iété ai'chéo log iq ue du Fi n i!:5lè,.c, aux ti'tl Yll i II{"li l'~
qui lui ont clonné un l'~nom si." apprécié. Ne · serait-il
pas à propos de t'aire Une galeri~ 'photographique cles.
fondateurs :' de Car:né, cIe ~lois, du Marc 'hallach, Le
Men,Hai~douin, Faty, etc., sont' certes des ancêtres.
dont on peut être fier. . ..
La SoCiété adhère àla proposition fIe M. Malen, en
se réscn'ant cIe revenir procha.~nement sur la question
pour spé'cifier le moye~ le plus. pt<;ttique de ~onner un'e
exéeution à. ce géQéreux sentiment .de gratitude, "
[lO\ .. !nt O"énél'ul (le
la Soeiété d'as
il QUilTlpcr, p:.tl'
~I M. Peyron et
LVI --
eoau de la eroix de Saint-Pierre. 1\1. Abgrall prOmet
de fournir unc note sur ne document préeieux à tous
1 es ti tre.'3 . _.
l'vi. le PJ'ésirlenl reprend la . lecture de son travail
SUI' la Réoolte du pap ier tirnbré. Il s'est engagé· à
fournir les pièces du procès, il les verser à l'enquête.
Les documonts se succèdent, so complétant, s'éelair'~
cissant mutuellement; les péripéties de cette in~ur~
rcetion inexpliquée encore se déroulent, avcc un
caractère local Jà la Boixièro, à Kcrgrist- Maëlou)
particulariste, mais on y devine un but commun, une
mise en action venant d'un même centre, un mot
cl 'ordre, et au milieu de ces révoltes inexplicables à
première vue, par leur spontanéité, une discipline qui
oton ne .
A \'ec . la suite des documents si précieux produ.its
par M. Lemoine, on voit se dessiner la solution du
problème, et nous serons bientôt à même de porter
un jugement désormais définitif sur cet épisode de
notre histoir~, curieux si l'on veut au point de vue
historique, mais aussi au- point de vue psychologique
et social. .
La séance est levée à 4 heures.
Le Président,
J. LEMOINE.
FAVE, prêtre . .
ANTOIl'\E
- LViI -
présidence de M. S~RRET, Vice-Président.
Étaient présents: MM. les chanoines TOULEMONT
et P. PEYRON; le vicomte VILLIERS DU TERRAGE,
bé ABGRALL, ' LE MAIGRE, JENKYN JONES,
AVENEAU DE LA GRANCIERE, BEAU ,. abbé FAVE.
Lecture est donnée, par le Secrétaire, du procès
verbal de la précédente séance et le relevé est fait de~
publications offertes à la Société: . :
La généalogie de la ma'ison de Saisy-Kerampuil,
par Mme la comtesse du Laz, publiée dans le T . .IX de
de la 4€l série de l'Académie Delphinale, 1895.
Recueil de la Com'mission des Arts et Monuments
historiques de la Charente-Inférieu1'e . . Ile . série,
7° et 8 livraisons.
Bulletin et 1\1 émoi1'es dè la Société ATchéologique
du dépa1'lernent d'Ille-et- Vilaine. T. XXV.
Bulletin nO 9 de la Société d'élnu.zation des
C6tes-du-lY ord. . .
Cal'tulail'e de l'abbaye de Sainte-Croix de Qv.ün
perlé, par MM., Léon Maître et Paul de Berthou. · .
PariB, Librairie des Prov~nces. 1896. .
Journal des Savants. Septembre et octobre .1896.
AJ' occasion du 'procès-verbal, la Société reçoit, du
Trésorier, les mei lleurs re nseignemen ts su r .1' accuei l
au projet" de souscription pour un souvenir artis
fait
tique à la mémoire de M. de la Villemarqué : la SOll~-
LVIII ._-
cription était à peine annoncée que déjà nous arrivait
le concours ·de M. de la Borderie qui envoie son a
son vif désir de publier les traits de notre regretté
président, dans l'édition populaire de sa publication
dès que la Société se sera prononcée sur l'exécution
d'un r)rojet défirlitivement arrêté.
NI. Beau, eonservateur du Musée, que la Société
av,aIt p·pié de prendre les mesures II tiles pour le buste
de - M. Luzel, s~ tient à. la disposition de nos ' confrères.
Il expose· ,que'lques "difficultés d'exécution et prie que,
pour l'es négociat.ions à renouer avec M. Hector Lemaire,
pour le contrôle du . .travail, on s'enremette aux soins tou
j0urs dévo"ués pour la,Société de M. le député Hémon,
qui, se trou'vant à Paris', est au mieux pour poursuivre
l'exécution du projet. M. le Secrétaire est invité à in
forrnè'r M,. L. Hémon du vœu exprimé' en la présente
seance.
Un membre émet un · autre vœu bien souyent
exprimé déjà au 'Sujet de la publication définitive du
Cartulaire de L'andévennec : l'éminent auteur . de
l'HislO'il'e de Bretagne en devine et les . termes et
l'insistance.
, . M. J orLes annonce qu'il a fait un relevé à peu près
C'omplet des identifications de.s noms de lieux trouvés '
dans ce précieux Cartulaire : il l'a fait sur la carte
d'état-major scrupuleusement vérifiée.
C'est un travail de patiente érudition, dont on
. p'outta, eil nO's fins de séance, couper une tranche
et discùter avec pièces à l'appùi. La Société est
très heureùse de trou'ver ce nouveau champ ouvert à
LIX -
Vi e,
toponymie, restant sur le bureau, nous
• UX (e
que qu .
cadérnte. . ." .
nes chapelles (Kerdévot, Langolen) ; les trèves
et de l'extrême-onction. C'est .1'.humble con tri-
et retenu, en amateur de notre Folk-Iore de Bass.~-
Bretagne. .
M. de Villiers demande la parole.
Son attention a été appelée sur· un pe·rsonnag.e
~riginaire de la Cornouaille auquel il lui semble qu~H
n'a pas été rendu suffis·am~ent justice. . . .
Billoart, chevalier de Ker.lérec, né à Q,uimper
Louis
le 27 juin 1704, marié à Quimerc'h à Mar.ie-Josèphe
. du Bot, était petits-fils. de Rolland Billoart de Kerénez,
qui représenta la viLle de Quimper com1ne pa.rra.in
du fils du marq\:Iis de Rosmad.~c, gouverneur de la
ville.
Comme lieute.na:nt de vaisseau, il se distingua tout
particulièrement au combat du 27 octobre 174.7 où
il commanda le 1Veptune après la mod . çles deux
capitaines. .
Comme capitaine de vaisseau, il fut gouverneur de
la Louisiane do . 1752 à 1763, c'·est-à-dire penq.ant .
toute la désastreuse g'uerre de Sept-Ans, et -sans ~n~
tructions, sans secours de la niétropole, il put <:!on~erver
Cette colonie à la France. Et pourtant ' il mourut t
gracié en 1770" comme Dupleix ct tant d'autres .
. ' La ville de la Nouvelle-Orléans reeonnaissanta
son nom à l'une de ses principales rues. '
• 'donné
· .. M. de Villiers a déjà recueilli d'assez nombr
· documents sur Kerlerec dans les · dépôts publ
d:archives de Paris, de Quimper et de Brest (avec
concours de notre confrère M. Corre). Il serait tl
reconnaissant à tous les membres de la Société
voudraient bien lui signaler les dépôts cl'archi
publiques ou privées qui pourraient lui fournir
renseignements encore inédits.
La Société exprime à M. de Villiers tout lïnté'
qu'elle porte à cette étude qui nous montrera, com 11
'le grand Dupleix, le brave et habile Billoart de K
lér.ec, désavoué,' méconnu et mourant dans un état
fortune très voisin de la gêne la plus poignante .
M. le chanoine Peyron lit ensuite le travail bi
intéressantde M. le .pl~ésident Trévédy sur le Pèlerin
des Sept Saints de Bretagne; c'est avec une cordi
et recpectueuse satisfaction que la Société retrou
dans ce travail, jeune de style, le savant et aima]]
guide des P1'mnenades à travers le vieux Quimper.
M. Aveneau de la Grancière dépose sur le bure'
des anneaux de plomb à crans; il nous raconte q
longtemps on les prit pour des monnaies gauloise
la vérité a repris ses droits, et notre sympathiql
confrère nous fait savoir que ces pièces, qui n'ont ri~
à voir avec le numismatique des Gaulois, étaient,
ans, cataloguées au musée de Saint-Germa
y a dix
comme n10nnaies gauloises; mais on est revenu S1
LXI -'
. ~ .jation et elles sont portées désormais au
l!)P l c(j .
1(0 l le titl~e de Fusailloles gauloises.
l'Ue . .
)u l'eS ,
Cl , ob,jets dans le Morbihan, servant de plomb.
·t ceS J . '
~al lS aLlX fuseaux de nos vieilles filandières.
[an. La Société décide que cette note sera annexée
La séance est levée à 4 heul'es.
Le Président,
J. LEMOINE.
Le Secréta ire,
,\NTOINE FAVE, prêtre .
LXII
ANNEXE AU· PROCÈS-V~RBAL .
A notre dernière séance d'Hoùt, M. Aveneau de la Gra
cière, notre confrère, a fait hommage à la Société de 80
travail sur la paroisse de Pluguffan; cette étude, que l'auteu
« Notes historiques» est relati'vemen
intitule modestèment
considérable, car dans plus de 200 pages il nous fait passe
en revue, d'une manière fort intéressai!te, les personnes et le
choses de ce petit coin de terre bretonne.
Dans un premier chapitre, après un aperçu topographiqu
de la paroisse, M. de la Grancière en signale les monument.
historiques et se laisse aller à quelques considérations géné
raIes sur l'occupation romaine, les invasions et lescommen
cements du christianisme en Bretagne; et émet sur ces ques
tions son sentiment qu'il aurait sans doute modifié sur plu
sieurs points si son travail avait paru après la publication d
volume de l'Histoire de Bretagne, par M. de la Bor
premier
derie. Ce premier chapitre se termine par l'exposé toujours s
des épisodes de la Ligue, ayant eu pour thMtr
intéressant
Pluguffan et ses environs.
Le second chapitre aborde plus directement l'histoire de 1
paroisse: l'étymologie du mot Pluguffan en breton « Pluguen) .
Olll'auteur aurait voulu voir le plan de sainte Guen, mais à
l'appendicê il modifie son opinion fit laisse à saint Cuffan la
paisible possession immémoriale du patronage de cette
paroisse. Cette même partie contient une bonne description
- ' LXIII -
les c . d ,. . .
étude conscienCIeuse es registres parolsSl,a.l,lx. .
li ne . . . ' .
c'est un vrai nobiHaire de Pluguffan et des fpmill~s dp, ce
canton; nous nous ·permettrons simpl~rp.ent de rele-ver yue
r erreur d'Identification ~e p31roisse qui tenp-rajJ à rendr;e des
seigneUrs de Léol) propriétaires 4~ PIl)gufIqp ajl XIIIe 's~èoLe ..
L'auteur cite en .effet u~e pièce par laquel1~ en ~~3J GUYQ-
march de Léon dopne ·à Geffroy Tour~ .e[lliQe « n~O)us SUlJm de
parochia de Pluguyan » h~ forêt qu'il posssè~~ dans Jq p~lro:(s.ge
de Pluguya:n: L'auteur :voit dans ce nom la pÇl.roisse de PI,u-
gutlan, alors q~'il nous semble plus natprel _ d'y voir ( ta
pa'l'oisse de Plouvien, en Léon, autrefois app,elée ,« I?IOI),g'.UyOD
et Plouguyen ». .
Enfin, d-ans IÇl qllatrièl)1e partie~ q,ui termine so.n ol,lyr_ag~,
M. de la Grancière nous donne un qppenQic.e recti;fi.ant et
compléta,nt cette étude ·si sériel,lse et si importaQte dans ,~es
c1évelopp,ements, malgré le9 instants fort courtsqu'il a pu ,lui
consacrer et qui ne lui o.nt pe,rmj.s qe cçlllsul.ter q,ye for;t s.om-
mairement les archives départementales. Ce travail for tjJ,.1;té
ressaI)t par lui" .même sera donc' sur.toutd';t:ln ::bonexe,mple pour
nos copjrères q.ui ~e.raie9.t t~I?tés çe 1\e pas youlQir ,no.l),s c9rp-
muniquer le. 1:1rs trav?,u~ ?QI,lS pré,texte .ql,l'jJs ne SQQ.t ,a .l}~oJIJ-
ment ni complets ni paJ'faits, o,ulbliant que dans ce ca,s cer-
tainement le mieux serait ennemi du bien.
LXIV
Notre confrère M. Trévédy nous a donné une étude sur l(~
Pèlerinage des Sept-Saints de Bretagne: saints Corentin, Pol,
Tugdual, Brieuc, Malo, Samson, Patel'l1. Cette étude appelle
une suite: des ï'ndications aussi exactes que possible sur le
culte des 'Sept-Saints de Bretagne continué jusqu'à nos jours:
M. Trévédy va essayer· de faire cette enqu~te par toute la
Bretagne. C'est pourquoi le questionnaire qu'il nous adresse
ne se r'apporte pas seulement au Finistère.
Voici du reste les questions que M. Trévédy soumet à la
bienveillante attention de ses confrères. Les réponses pour':'
raient être adressées au Président de la Société.
Les cathédrales de Saint-Pol, Tréguier, Saint-Malo, Dol, et
Saint-Patern à Vannes avaient-elles un autel des
l'église
Sept-Saints de Bretagne, comme la cathédrale de Quimper,
ou du moins les images des Sept-Saints groupées, comme la
cathédrale de Saint-Brieuc '?
. Ces sept églises avaient-elles un office propre et une fète
d'ès Sept-Saints de Bretagne? Pourrait-on retrouver l'office?
. Quel jour se célébrait la fête?
. Signaler les chapelles, les fontaines, les lieux dits les Sept-
dans de vieux titres; en marquer la place exacte ('1).
Saints
Dire si ces chapelles, etc., se trouvaient aux abords d'une voie
romallle.
Signaler les chapelles, fontaines' et lieux que l'on sait par
le nom de Sept-Saints. -
tradition avoir porté En donner la
(1) Ces indications de chapelles ou fontaines n'existant plus ou ne se
retrouvant plus ont leur intérêt: ces noms peuvent jalonner le chenûn
der Sept-Saints. C'est ainsi que, au congrès de Saint-Brieuc (juin dernier,
il a été produit une leUre de Charles de Blois (13'IG) donnant le nom de
Sept-Saints a un lieu dans une des communes actuelles de Trémeur ou
Tréftias (arr. de Dinan).
- LXV-
. exacte (comme ci-dessus) ; dire le vocable actuel .
aUon
siW .
ha pelles et fontames.
e ces C
Les l
. 1 statues ou niches (fussent-elles vides) de sept patl'Ons?
tér ,
celles qui gardent le vocable des Sept-Saints quels sont
ms donnes au)our Ul a ces samts . Que est le Jour e
les Il . .'
la fête patronale? -
Ces chapelles et fontaines, les statues, les vocables et jours
de fêLe des Sept-Saints sont-ils anciens? (Dates approxima-
tives. )
LXVI-
v 0 R.G ANI U 1\1
RÉPONSE A M. L'ABBÉ ABGRALL
(Voir p. XLVII et XLVIlI ci-de~sus.)
Mon excell.ent confrère M. l'abbé Abgrall {je lui en derr;tande
. bien pardon )se trompe complètement quand il dit que « monplus
tort argument» contre la prétendue découverte de Vorganium
par M. Le Men consiste dans la lecture proposée par moi du
signe lapidaire inscrit à la dernière ligne de l'inscription de
Kerscao après les lettres M P. L'objection inéluctable contre
la thèse Le Men, c'est que, si l'on veut voir dans ce signe
un V, suivi ou non d'un ou plusieurs l, il faut alors,
lapidaire
de toute nécessité, nous montrer, à cinq, six, septon huit
milles romains de Kerscao, des ruines gallo-romaines qui
puissent être acceptées comme celles de la ville capitale des
Osismes.
Une cité de cette importance ne disparaît pas du sol sans
de traces: nous en avons en Bretagne, en dehors du
laisser
territoire des Osismes, quatre preuves pour une, dans les
ruines très notables des quatre capitales des quatre autres
de la péninsule Armorique: Nantes,
cités gatlo-romaines
Outre les débris de divers établis
Rennes, Vannes, Corseult.
les trois premiers montrent de fortes
sements considérables,
COl'seult, un temple superbe et des lignes
enceintes murales;
de substructions qui permettent de rétablir le plan de plu~
sieurs de ses rues.
le Finistère et sur le territoire des Osismes, un point,
Dans
un seul peut rivaliser, 'par l'importance de ses ruines gallo-.
avec ces quatre anciennes cités de notre péninsule .
romaines,
C'est Carhaix, où t'on a trouvé, où l'on trouve encore chaque
_ LXVII
, A.uto de ~erscao, dans le -rayon d'un a bUlt mIlles
roIllains (1A81 mètres à t1,84S mè,tr~s) que trouve-t-on de
comparable?
Rien.. '
I{erilieo même.est trop loJn, ~t[. l'abbé Abgrall le reconnaît;
ne resseplble nullement à \llle ville antique,
d'ailleurs Kerilien
M. Le Men l'a çonstaté: « Ces ruines (dit-il) ne formen,t pas
« un.eagglomér~tion compacte'; elles paraissent pl~ovenir de
« plusieurs villas situées à quelque distance les un.es d,es
« autres,. » ,(Bulletin de lq, Société Archtologique dl), Finistère~
tome II, 1874-187~" p. 28, note).
Donc, si ~ans ~~ ,dernière ligne de :l'insoripti(:)O de Kerscao
on ne pouvait, après M P, lire ~ ,l,ltJre c,hose q\l'un V, -il faudrait
dire que la borne avait été transportée assez loin de sa sitpa-
tion pri,mitLve ; autrement elle aurait.indiqué l'existence d'une
ville, d'une capitale, là où -il n'yen a jamais eu, ce qui ~$t
inadmissible.
Mais est-H vrai que la -lecture V soit la seule possib;le et
qu.e .ceHe proposée ou plutât, .comme on va le voir, .~doptée
par moi doive être rejetée de prime ,abord sans mê.rpe
mériter 'la ·discussion ? '
J'ai .certes en très g,raI}de estime la science, l'e~périenc~ de
notre ,digne confrère M. l'ab.bé A~grall,et si je me trouv.ais
seul ,à soute~1ir la lect1,lre qu'il condamne, je serais très ébra.nlé'
par son opinion. Mais M. Abgralll'ignore peut-être je
n'ai été ni le premier ni le seul à lire de la sorte. Dans un
livre fort savant inti,tulé Géographie ancienne de la lP~ninsule
armoricaine, .publlé en 1884 par l'Association Br,etonne,
M. Charles de la ,Monneraye, par.lant de]a dernière ligne de
cette inscription, dit '(p. 36) : '
- LXVIII
({ Le signe présentant la forme d'un V, que l'on traduit
(c généralement par le chiffre 5, n'a pas la longueur entière
(c des lettres qui le précèdent, et pourrait aussi bien avoir été
« la moitié supérieure d'une X. »
Dans le moulage de l'inscription qui avait été envoyé par,
la Société archéologique du Finistère, en 1888, au Congrès
breton de Saint-Pol-de-Léon, et qui est aujourd'hui au Musée
de Rennes, la pointe inférieure de ce prétendu V dépasse à
peine la panse du P qui précède. Il en est de même dans
l'excellente reproduction photographique publiée au tome IV
(p. 178) de la Géographie de la Gaule romaine de M. Ernest
Desjardins. Dans cette photographie, la ligne oblique, formant
le côté droit du V court ou du demi-X, est prolongée à gauche
par une ligne un peu incertaine qui · peut être cOlJsidérée
comme une trace de la partie inférieure de l'X (1); c'est là
probablement ce que M. l'abbé Abgrall prend pour la pointe
inférieure du V qui alors aurait deux pointes superposées,
car il y a une au-dessus de celle-là, qui ne descend guère qu'à
la panse du P. D'ailleurs il n'y a qu'à comparer le signe lapi-
daire dont nous parlons (placé après le P) avec le V de Vorgan
dans la même ligne et avec celui de TRIBVNICIA Potestate
dans la 6 ligne de l'inscription, pour voir que ce signe lapi
el1'difIère tout à fait, et ne peut être dès lors considéré que
comme un V des plus douteux.
Non seulement le doute est permis, mais en fait, on le voit,
le liLige est ouvert. Les uns voient dans ce signe un V, les
autres les restes d'une X. La conclusion forcée, c'est que la
valeur du signe reste incertaine, et faut-il s'en étonner '?
(1) Quand j'avais vu l'inscription originale, à Quimper, il y a une
j'y avais vu aussi (d'après des notes conservees par moi)
dizaine d'années,
cette prolongation vers la gauche du V court ou derni-X qui existe dans la
photographie de Desjardins. J'ai prié il y a peu de temps un de mes amis
passant à Quimper d'examiner l'original: il y a reconnu le V court ou
demi-X et la prolongation inférieure vers la gatlche.
-LXIX
la précieuse borne, dans ses huit siècles et demi d'existence,
reçu sans doute, des hommes, de la tempête, cIe l'intempérie
dations, bien des blessures sur sori épiderme. "
La s" aine critique conseille donc, ce semble, de tenir la
valeur de ce signe lapidaire litigieux pour incertaine; et de
trouver, en dehors de la lecture matérielle, quelque aùtr'e
moyen de déterminer, dans sa partie finale, le " texte de" l'ins
cription.
Ce moyen, il est bien simple. Il consiste à rëchercher, par
l'examen des ruines gallo-romaines existant dans le Finistère,
le point où a dû exister la ville capitale de la cité des Osisù1es.
L'importance des ruines, des substructions, des débris
romains de toute sorte trouvés à Carhaix, et plus encore peut
être les dix voies romaines sortant de cette ville, rayonnant
vers toutes les directions du pays des Osismes ('1), ne laissent
place à aucun doute: le seul lieu où on puisse raisonnable-
" ment reconnaître la capitale des Osismes, c'est Carhaix,
c'est-è-dire que Carhaix c'est Vorganium. Or Carhaix est à
XLVII milles romains de Kerscao.
Si l'on voit dans le signe litigieux un V, on a là, il faut bien
le dire, une inscription absurde, puisqu'elle indique la dis
tance jusqu'à une ville qui, à la distance où elle la place, n'a
Ja1na~s extste.
Si l'on voit dans le signe litigieux une X, comme il y a
parfaitement sur la pierre assez de place après cette X pour
inscrire les quatre lettres complémentaires du chiffre XLVII,
on a juste la distance de Kerscao au chef-lieu des Osismes, au
véritable Vorganium.
Entre ces deux résultats il n'y a guère, ce semble, à hésiter.
Une dernière explication fort courte.
(1) Voir la carte des voies romaines de M. Kerviler et les " travaux de
M. Bizeul sur les voies sortant de Carhaix .
-' LXX -
M . .l'abbé Abgl'all semble étonne qu:e j'aie attendu vingt-'dêux
ans pour m'occuper de la prétendue découverte de Vorganium
à Castel-Ach.
J'avais souvent et depuis longtemps protesté dans les con
grès bretons contré les conclusions de M. Le Men. Mais aucun
de mes travaux n'ayan t pour objet la geographie gallo-roma.ine,
je n'avais eu aucune raison de les discuter spécialement. Dans
l'a partie gallo-rom.a.ine dy tOO1e 1 de mon Hz.stoire de
Bretagne, je ne pouvais au contraire m'en dispenser: l'article
des A.nnales de Bretagne d~nt s'·est occupé notre digne confrère
M.' Ab'graU est un extrait de ce volume.
Arthur DE LA BORDERIE,
Membre de t'Institut,
LXXI -
VO G-ANIUM .
RÉPONSE A M. A. DE L ·A BORDERIE
Je ne fais aucune difficulté de reconnaître l'impo-rtance-capi ..
le de Carhaix HU temps· de l'occupation romaine, et persO'n-
les nombteux vestiges de sa splendeur ancienne et les belles
voies qui en rayonnaient dans toutes les directi(lns. Dans mon
for intérieur, je su,is même persuadé que c'est là vraiment le
vieux Vorganium. . ,
Mais l'interprétation de lIa borne de Kerscao offriTa, ft mon
sens, toujours de la difficulté. .
Avec .beaucoup de raisonnement, beauèoup de bORne
volonté, o-fl pourra y voir autre chose qu'un V; ntâis èé qui
frappe au premier moment l'œil de tout observateur, c'est un
V bien caractérisé, 'bien tra'nché, un peu plus grand que les
lettres précédentes, plus grand surtout que le V initial de
VORGAN. En refusant d'y voir un V, et en urgeant absolu-
ment, on pourrait y trouver les éléments d'une X accompagné
d'un autre signe, comme suit: XI; il fraudra avouer cepen
dant que cette lecture paraîtra toujours forcée et adoptée pour
les besoins de la cause.
Pour vérification bien exacte, j'adresse à M. de la Bord~rie
un estampage bien fidèle de la dernière ligne de l'inscription,
où l'on voit le signe V avec les petits accidents qui pourraient
lui faire changer de caractère. Cet estampage, pouvant être
examiné sous différents jeux de lumière et d'ombre, sera un
document plus sûr que le moulage en plâtre et la photographie
de M. E. Desjardins.
Un mot, en terminant, à propos de Kerilien.
On a fait à Corseult des fouilles assez considérables et
méthodiques qui ont fourni des renseignements excellents .
LXXII
Kerilien a à peine été exploré. La Société scientifique de Mor
laix y a fait quelques recherches il y a 20 ou 25 ans; je n
sais même pas si les résultats en ont été publiés. Cet établis
sement mériterait cependant des travaux sérieux et prolongés;
je sais que certains propriétaires du terrain seraient loin d'YI
être opposés. Les ruines et vestiges, les tertres remplis de
maçonneries sont éparpillés sur un espace très considérable,
jusqu'à pi'ès de Sainl-Méen. Il y a deux ou trois hameaux qui
s'appellent Coustansou, nom spécifique que l'on trouve encore
à Moëlan sous la forme de Kergoustans, avec substructions et
tuiles romaines. Il y a, au bord de la voie, dans le mur de
clôture de la chapelle de Jésus, une pierre longue ornée de
chevrons etautres lignes ayant une tournure gallo-romaine,etc.
Il serait à souhaiter que ce centre ancien fût étudié sérieu-
sement; il faudrait pour cela beaucoup de loisirs, des fonds
considérables et un grand amour de l'histoire du pays ..
J.-M. ABGRALL,
Ch. hon.
L X x Ii t ----";
S~ANCE DU 29 - D~CEMBRE 1898
présidence de M. le Chanoine PEYRON, Vice-Présiderit.
Étaient présents: MM. DUCREST DE VILLE-' .
NEUVE, DU .' CHATELLIER, JENKINS -JONES, les
abbés ABGRALL, KERUZEC et FA VÉ.
. Lecture est donnée par le secrétaire du procès-verbal ' .
de la précédente séance.
M. Ducresl de Villeneuve offre à la Société deux
mémoires qu'il a présentés, en 1895, au Congrès de
l'Association bretonne à Quimper:
Foues- .
1° Les chapiteaux des églises de Loctudy,
nanl et Perg uet ;
: 2° Les ânciennes fortifications de QuimpeJ',
Autres publications offertes ce jour:
. Bulletin de la Société Acadérnique -de B/'est,
2° série, t. XXI. Beest 1896, 1 vol. in-So.
-. LXXIV-
Mémoires de l'Académie de l'Vîmes, 7
serIe
t. XVIII, anné'e 1895. 'Nimes, 1 vol. in-8° .
Société Archéolugique de Bordeaux, t. XX, 3 et
4 fascicules .- Anné'e 1895.
Bulletin historique et
philologique du Conlité
des Travaux historiques. Année 1896, nOS let. 2 .
P~ris, 1896" 1 voL in-8°.
Bulletin archéologique du Comité des ' Travaux
Paris, 1896,
historiques. Année 1-895, 3 livraison.
1 .vol. in-8°.
. Revue de Bretagne, de Vençlée el d'Anjou, t. XVI,
6° livraison, décembre 1896.
Revue histotiqve de l'Ouest, 10 livraison , oc-
tobre 1896.
. Le secrétaire inscrit un elTatum au dernier procès
qui attribue, par surprise, à M. le. docteur
yerbal
Corre l'article bibliographique sur le travail de Ml de
la : Grancière concernant « Pluguffan » :
Redification est également faite au passage du
même procès-verbal qui indique c0r,Illne ayant paru
dans les mémoires de l'Académie Delphinale la
Généalogie de la rrtaison de Saisy-Kerarnpuil, par
Mille la comtesse du Laz . .
-' LXXV -
'ne notre président, 'nous écrit 'qù'il 'uti-
emOl
M. fJ , .
J ise e· · , . . ,. \
t de la sui te à donner a . ses rec,herches sur 'la:
men
timbré: il reviendra avec 'une
da ·moisson de documents capitaux sur 'laques
nte
sbo
. n de pièces intéressantes qu'il a eu la b0nne for-
tlO , .
e recueillir dans les divers dépôts d 'archi vesde
paris .
D'autre part, M. Ducrest vient apporter sa contri-
butio à cette enquête histor~que,poursuivie avec .~ant
d'activité par notre président·; il communique à la
Société une pièce d'une importance d'autant plus .
grande "que, dans l'espèce, il ne s'en rencontre pas 4e
ce genre. C'est l'acte de renonciation à ses droits
seigneuriaux consentie par le seigneur de la Salle,
paroisse de Moëlou, Hénéchaussée de Oarhaix, rédigé
par devant notaires. Les convenanciers se taxent eux-
mêmes et, comme on le pense bien, ils ne se gên~nt '
pas ; ils font reconnaître au se~gneur qu'il sera. veillé
rigoureusement aux fraudes des meuniers, que les
vaSSaux auront droit aux bois sur les fossés, qu'ils
auront la liberté de 'bâ tir san's contrôle. Le seigneur.
jure que si le moulin seigneurial défaillait, chacun
serait libre cl 'aller moudre où il voudrait, etc.
. ' LXXVI
_ . Cette pièce; imposée par la terreur. et SOUS ' lû
menace de l'intervention ·des bon nets rouges, n,'[lYait
qu'une valeur fort conter;table ;' ausr;Î le seigneur de la
". Salle, dès qu'il le put, rédullla fortement .contre lo~
._' mutins auprès de M. de Mal'illàc, commissaire du Hoy
~n Bretagne.' . '. ' . .
· , M. Ducrest deVilleneu\'e s'attache à: reconstituer les
éléments d'une physionomie à part qui tranche bien
sur le tableau de ces s,om bres désordres de l'insur-
rection du .Papier tirnbré. C'est celle de Balp, u.n .deR
m,eneurs avérés de la rébellion, Sl~r la· personnalité
duquel il Y aurait à faire la lumière; .personnage" du
reste, fort peu estimahle qui,' notaire de. la famille de
Plœuc, fut cassé. aux gages pour indélic.atesse et tu é
dans ]e der'nier cO,mbat; il eut son procès instruit en
prés~nce de sop cadavre. .
1\1. le Pl'ésiclent communique à la .Société , une
lettre par laquelle M. le Ministro de l'Instruction
publique l'informe que le mardi ~O juin 1897 s'ouvrira, .
à la Sorbonne, le 35 Congrès des Sociétés savantes.
Le 30 janvier est la date extrême pour l'inscription,
des délégués et de .leurs communications à produire:
aux seances.
M. , le comte A. de Mun, député de la 2 circons-
cription de Morlaix, informe M. 'le chanoine Peyron
, .LXXVII '
en Lanhouarnoau, est propriétmre ' de Coataloc, aUX' '
issues de Kel.'vilien et:K~rgl'oas,sur le plateau où d'après '
. M. Ollivier était situé Occismo't.' M. 'Ollivier se niet à la
disposition de la Société ' archéologique du Finistère '
pour lui céder le droit d'y faire d('s fouilles, à' des ,con,.,
clitions à débattre au préalable. Pers~:mne ,ne pouvait ,
être plus compétent 'que 1'11 . du Châtellier ' pOJJrdon-
ner une appréciation sur la suite à, c1opn.er à cet "
avis qu'il regarde comrfH~ digne cl'~ttention 'et dq
disc~,ssion. On peut dor?-c s'y arrêter et eI~tfeJJrenc:h'~, , '
en temps opportun, quelques rec(Jnnaissanc~ss':lr l~:,
tcnain de Coatalee. . .
Le Secrétaire lit ensuite une lettre de M. leçolonel
Penot, commandant le j j 8° régiment , çl'infanted;~~"
acll'ossée' au, Pl'é8ident. M. le Colonel offre graciE;'use-:
mont à notre musée aI'c'léologiquo l~ belle c.oH.~cti9n , ,
de spécimens d'art gallo-romain découverts 10r~Fles .. :"
récents travaux oxécutés sur le champ de, inanœuvr~s
ùu Mont-I'''f'ugy par les solrlats du 11,8 d'août .1895
à la fin de juillet J 896.
On trouve joints à la lettre du colonel ::
1 Q . Une relation 'fort claire, bien détaillée, c1~é ,l\1: le
lieutenant Dizot, concernant les obje;ts trou:vés, établi~
LKXVII!I
d.~ 'm.aÙl 'de niaÎtre ou du m'oîn$ .d'un ~'éritable ama-"
telj1r de .ffi @S, ,antiquités;
'des ,objets' remarqua-
'.' 2° -Une dm.rble ' phdto'graphie
hlemeh't b'ién 'yenhle ·etr-eussie· ;
3<· 'Un p'Jan d\1champ de Il!anœuvres avec indicàtion
de ''l'emplacement des ' fouilles.
La Société décide' que le rapport de M .. 'le lieute-
nant Dizot sera annexé au procès- verbal (avec plan-
ches) ; et répondant à la question de M. le colonel
Penot de vouloir bien lui faire savoir le lieu et le jour
, où les objets seraient remis à la Société archéologique
du Finistère, elle prie M. le Président d'inviter M. le
coloriel commandant h~ 118 d'infanterie, ainsi que M.
le 'lieutenant Dizot, à vouloir bien nous faire l'hon-
neur d'assister à notre prochaine réunion du 28,
ét re'cevoir l'expression de notre sincère et unanime
pour eux et pour le 118 régiment d'in-
gratitudè, et
fanterie.
Tunisie et ailleurs, l'érudition
En Indo-Chine, et!
française a eu l'honneur de trouver dans)es rangs des
officiers de notre armée des collaborateurs hautement
appréciéH, qüi, oontinuant1a tradition âe Jules César,
l'immortel , auteur des Comrnentai,'es, ne se 'dé~inté-
ressent dè ' rien :de ce qui peut contribuBr, dans la
_. LX:~lX - •
. ou dans . hi' gtIer-re'" a· séfVir. les. gt6..Fiètlses de-sti;-o.
nées de- laPat
L'abbé A ntoi·ne Favé lit· éhsüite quël'que'S'. na, é'g':
sur le Be'urre, de la semaine bL::tnche·; « Amann :a.œ.'
sizun ven » ; c'est Ull spécifique. pour plaies, b·rûlu-
res, etc., ,très-vanté, très' l1sité dans C"6rta~ines: r~gion\s
du Finistère. POUl' M.l'a·bbé Favé, la sema;ine-·blgtlêhe-
semble contenue dans l'octa'\'e qui va (Lu dimauoJle.- de'
la Trinité ' au dimanche de la Fête-Die~. , Il décl~Fe,
d'autre part, que cette semaine, dans certaines con-
trées de Basse-Bretagne, est comprise dans la semaine
de la Penfeéôte.
Notre confrère, M. Jone~, appuie cette dernière.
opin}on sur ce que dans le pays de Dallés, qu'il
connaît bien, .le dimanche de la Pentecôte est appelé:
Sulgwyn, et en Anglais, Wethe sunday ou White
sunday.
L'abbé Favé fait ensuite, d'après des souve'nirs
recueillis autour de lui, un tableau pittoresque des
paludiers, colporteurs de G~érande, Batz, Le Croisic,
dans leurs tournées dans nos pays pour échanger
leur sel contre notre blé; ce qui l:amène à parler
des « pillaouers » et de l'ancienne organisation qui
confinait les colporteurs dans un quartier en une eS'pèc~
- -. LXxx ~ _.-
de fièf bien délimité: délimitation fixée' par une orga
nisation centrale assez forte pour faire exécuter la
qu'elle avait prise.
décision
. M : Jones, à la prière de ' ses c'onfrèreFl, donne, avec
. le Cartulaire de Lancléoennec en main, ' quelques
relevés cl Ïcfentifications de lieux coneernant·la 'pres-
qu'île de Crozon. On reprendra ce' travail vraiment
i'ntére~sant à tous égards.
La séance-est levée à 4 heures . .
Le Président, .
J. LKMOINE . .
. ' - Le Becréta ire,
ANTOINE FAVE; prêtre. •