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XVI.
GILLES DE I(ERA1\IPUIL
Ses Origines, ses Œuvres et son Testament.
Gilles de Kerampuil fut le troisième fils de Jean 1 de
Kerampuil et de Marie de Kerprigent. Il naquit entre 1530
et Iv3v; son père et sa mère s'étaient marié·s par contrat
du 2v septembre HS:26. Jean de Keram puil, connu sous ce
seul nom au lieu de son véritable nom de Saisy, porléet
illustré par ses aïeux, était fils de Pierre II de Saisy, seigneur
de Kerampuil, et de Germaine de l(ervennec, dame et héri
tière du Bigoclou (près Morlaix, paroisse cie Saint-Martin-des
Champs) ; Pierre était lui-même fils de Pierre 1 de Saisy,
seigneur cie Kerampuil, et de Marguerite de Renquier, qui se
marièrent par contrat du 25 février 1446; Pierre 1 cie Saisy
fut His cie Guillaume de Saisy, seigneur de Kerarnpuil, et de
Méance de Trémédern, laquelle était fille de Jean de Tl'érné
cheyalier banneret, et de Jeanne du Plessix, mariés yers
dern,
Hd:3 ; et Guillaume de Saisy, ~eigneur de Kerampuil, ms
d'Alain Ile du nom qui vivait en 1400 (1 l, lequel fut fils
cI'Alain 1') 1' de Saisy, le frère d'armes du célèbre Carlonnet (2)
et Gomme lui a été l'un des fameux écuyers de renom de du
Guesclin. Il reçut de Charles V, roi de France, à la demande
de son connélable, les possessions d'un grand feudataire· en
rébellion, Aimery de Rochechouart, seigneur de Mortemart,
mais qui lui furent plus lard restituées moyennant compen- •
salion. En remontant encore, nous trouvons dans les montres
de 'lavl Oliyier et Rolland de Saisy, l'un des deux père
(l) Voyez Ihstoil'e dit maréchal de Gllêbr/anl, poge XV des généalogies.
" Père le Loboureur » ); olt est la filiotion de Saisy cie Kerampuil.
(1) Nom dénatul'é de .lean de Kerlouët, très f
de Sa isy tu t fai t prison nier ê1yec Kerlou ëL
d'Alain 1 mais au-delà, c'est en Nivernais, au fief de son
nom, qu'il faut chercher cette famille qui figure au commen
cement du XlJle siècle, dans la guerre des Albigeois: Piene
de Saisy, chevaHer, combat avec Simon de Montfort. Les
armes des Saisy semblent le rappeler .
Ecartelé ou premier et quairièrne quartier: de gueule à
trois pigeu, s dJargenl posés deux et un, qui est Keramputl ;
et au second et troitsième quartier: de [} ueule à 1 épée d'ar-
gent, acèompngnée d'une hache d'armes, et pointée sur une
gue8pe, qui est Saisy.
Devise, ou cri de guerre: Qui est Sa/sy e8tfort.
Gilles de Kerampuil dit lui-même dans la préface de sa tra
du Catéchisme de ' __ :anitiius qu'il perdit ses père et
duction
mère de bonne heure et fut élevé au pays français. Dans
les derniers jours d'août H546, .Jehanne de Beaucours,
"euve d'Yvon de Kerprigent, mort én 1522, et son aïeule
nommée curatrice des enfclnts mineurs de
maternelle, fut
Jean de I\erampuil et de Marie de Kerprigent. A ce moment,
l',dné, Jean II de l\erampuil est dit dans l'acte d'apposition
des ~cellés du 31 juillet -1;:'46, à la mort de sa mère, « de pré
sent étudiant il Paris )). Il avait dix-neuf ans, C(l[' il est dit
l'année suivante: « Ecuyer mineur, sous l'âge de vingt ans »,
lors de son marié1ge avec Suzanne du Rufflay.
TouL fait croire que Gilles fit de même ses .hautes éludes à
Paris avec ses deux frères, Jean, l'ainé, et Pierre qui, plus
épousa l'héritère de Brunolo et mourut en 1;)9:). Une
tard,
tendre amitié semble avoir régné entre eux. Gilles, entré dans
les ordres el devenu chanoine' de la collégiale de Carhaix,
reste avec son J'l'ère aîné habiter le manoir de Kerampuil, OIL
des actes nous le montrent y demeurant en 1568 et 1569. Il y
conserve toujours sa chambre au-dessus du portail, appelée
de l'étude, où il a ses livres, et où ayant sa mort il
chambre
les fai l lOl)s ra pporter.
Nous le voyons en HS72 (et pt~uL-être ce !-tH-il avant),
recteur des paroisses de Cléden-Poher et de Motreff. C'est à
Cléden qu'il réside; il Y mène une vie des plus remplies,
des terres autour de lui, celle de La Haye 'entre
acquiert
autres. Il fait élever des monuments, tels que le calvaire de
Cléden, estimé des archéologues, représentant les scènes de
la Passion et datallt de 'Un:). Un calice soute2.U par deux
de Gilles au-dessous (fruste aujourd'hui);
anges, avec l'écusson
servait de signature à ce beau morceau. On lui doit sans nul
les bas-reliefs très remarquables du chœur et du grand
doute
autel, et peut-être aussi le clocher aérien et élégant de l'église.
Il quitte ensuite sa résidence et séjourne à Paris pour des
motifs de haute importance, il faut le croire, puisqu'il écrit
en octobre t:)76, de Paris, que,pour se consoler de n8 pouvoir
remplir son ministère au pays breton, il essaie du moins" pour
y suppléer, de travailler par ses écrits au salut des âmes ,
dont il a la charge.
ses 'ouvrages en homme qUI a le goùt du
Il fait ornementer
beau: ses Heures bretonnes (ouvrage rarissime) sont à la
Bibliothèque nationale : 'elles ont fait remettre au' JOU!' le
nom de Gilles cie Kerampuil par le grand érudit M. Léopold
Delisle, membre de l'Institut et administrateur en chef de la
Bibliothèque nationale (t).
De sa tradnction du Catéchisme de Canlsùl8, ayec lm
spécihlen de celle du Pater, tracluit en brelon par Gilles de
Kel'ampuil, les membres de la Société archéologique .du 'Finis-
tère ont entendu si s3yaniment parler que nous n'ayons pas
à le faire. ' '
Mais il ne faisait que préluder, dit-il, dans sa leUre de
dédicace à Mgr de la Tour (t:)76); il avait en Yue et préparait
bien autre chose.
, (1) Voir '2 et 3 liVI'llisons de 189.) du lJulieUn de la Société archéolo
{j':qUf! ~lll Fin sli3/'e. la stlvaute éluue intitulée: « Les heures bretunnes
du XV j. siècle »', par M. Léopold Delisle.
Aux mois de mai et de juin Hi78, des leHres de lui, que nOI1S
possédons, nous le montrent dans son manoir presbyléral de
Cléden ; d'où il est rappelé à Paris. On s'imagine la difIjeult(~
des royages à celle époque! An relour, il s'arrête à Rennes
et y tombe malade. Celle maladie fut longue, paraît-il. Il élôit
dans ]a force de l'~ge et de grands horizons s'oll\'raient derant
lui : il venait d'être nommé ù l'évêché de Vannes. C'eslle
célébre jurisconsulte cIe Rennes, Pierre Héyin, qui nous
l'apprencI dans un long fadllm, fait en165G, pour Henry H
cIe I\erampuil, arrière-nereu de Gilles; écrit (t signé de sa
main, il est c1eyant nos yeux : « Cette dignité, y est-il di!.,
« l'lait due autant a ]'~rucIition de Gilles cIe I{erampuil qU'~1
« sa ua issa nee )). ('1)
Mais la maladie progresse: il se sent à toute extrémité .
./' Ses frères, sans doute, puis des amis, des prêtres, des hommes
de loi cIe sa Basse-Bretagne sont accourus ... avec une présence
d'esprit, une force d'~me, un esprit d'ordre, un sentiment
d'honneur qui frapperont le lecteur, îllenr dicle ses dernières
volontés.
Il ordonne cie l'inhumer au célèbre com-ent de ' Bonné
NoU\'elle, deyanl.le grand autel de Notre-Dame. Là, peut-être,
sa première jeunesse s'é'ait-elle écoulée? Sans oublier ni ses
amis, Iii ses serviteurs, ni les largesses aux monastères, ni les
pauvres auxCJuels il fait la part belle, il ne perd pas de vue
un seul inslanL le souvenir de la maxime fondamentale: « Le
bien doit retourner à sa source ». Le caractère de ce prêtre
qui ne fùt. pas un prêtre ordinaire, se montrera 1.0111. enlipr
dans ce testament de clécouyerte loute récente (2). JI pst dalé
c1ü 24 septembre : W78, et cinq jours après, le 29 septembre,
( 1) Al'chi,-es du chùtctlu cie !{el'ampuil.
(l ! C'est grâce ù M. Fr. Saulniel', conseiller li ln COUI' c1"appel de nennes
que nous poss(~dons celle pièce si impoI'lante pour lil génènlogie rie sa
ttlmille. ,lamais nous n'aurons assez de reconnaissance pour lui, mais qui
a cu recoul'S en ni n à sou meneilleux la len l puu l' les recherches, el à
;ion érwlition .
fête de saint Michel, Gilles de I\erampuil disait un dernier
. adieu à toutes les grandeurs cie ce monde qui l'atlenclaienl,
. el mourait en saint., à Rennes.
Une quantité de papiers le concernant, des lettres et recon-
naissances d'obligations menlionnées au testament, écrites
de sa propre main, et d'une main de lell.ré, on le voit ; des
actesd'apposil.i.on de scellés au manoir presbytéral de Cléden,
dès le :30 septembre, lendemain de sa mort; puis des quit
pOUl' sa fondation cie Notre -Dame de Bonne-Nom-elle,
tances
sonl encore restées au château de Kerampuil après trois cent
dix.-sept ans d'écoulés : . cetle même demeure est encore
de la famille de Gilles: que les titres retrouYés, non
celle
sans-peine, cl les leUres écrites de sa main y soient. conserrés
arec un religieux respect., nous le rappelons ici .
Testau18nt de 11lissire Gilles de Kerampuil, sieur du Bi
godou, chanoine d ~ Kerahez, recteur de Cletguen,
Motrer et Tréaugan qui donne 10 livres tz de rente
pour une messe haute pour chaque an qui doit esttc
chantée par douze religieux.
:2 '[ de septembre Ij7S.
(Oart /1 hÛ1'C de Nonnc NOUDell!}) •
(Arch. (lt~p'" ll'Ille-et-Vilaine, 1 H .1, nn 8; .
'1.7 septembre 1 ;>78 . .
Au nom du Pére, du Fils el du Sainct-Esprit, noble et
rénérable personne missire Gilles de Kerampuil, sieur de
Bigodou. reclCllr des paroisses de CIAl.gllr.n, Mol.rcll el. TréélU-
gan ('1 ), chanoine en l'église collégiale de Monsieur Saincl-
(1) Cléden-Poher et Motreff, canton de Carhaix (Finistère', Tréognn,
canton de Maël-Carhaix (COles-du-Nord. Presque toujours alors, les l'ec
lcurs de nos paroisses sont pris dans la noblesse. Dans ce même siècle, on
voyait ù Maël-CarhaIx, un du Dresnay, chanoine et recleur. Un cadel de
la gra nde ?lIaison de Bou teri Ile, recleu l' à Meil ion nec, el dont l'oncle étn i t
recteur cie Paule, el t<1l1t d'âutres ! .
Trémeur eJ la yille de !{erahès (1), gissant au lict m.alade, el se
sentant en ext.rémilé de "ye, toultefoys sain et disposd'esprict
d'entclldeme:lt; en la maison de Guillaume Harant, en la
yi/le de Rennes, yys à vys de l'église Sainct-George, voullant
disposer au salut de son âme, de ses affaires et biens mon-
dains, en dernière volonté a ordonné, statué et légué les
choses cy apprès en forme de testament et codicille, suplyant
cl requérant les exécuteurs que commettra à l'exécution du
présant testament à accomplir et exécutter de poinel en aultre
toutz et ehacunes lés articles que ensuivent apprès qu'il s'est
SOLI bzmis et pa r cestes a u ta n t que besoign en la court de
l{erahès la prorogeante sur luy et ses biens .
. Plemière:llent apprès ayoyr recommandé son âme à Dieu,
et désirant poul'yoyr de son corps, a ordonné son dict corps
ensepvely, inhumé et enterré au couvantde Notre-Dame
estre
de Bonne-Nouyelle, devant le grand autel de Noslre-Dame,
en ceste dict.e ville de Rennes ("2). .
Que I.e jour cie son enterrement ungn grand servieze sera
aH'cques llDe grande maisse chantée à haulte voix.
taict
Vigilles el reeummandaison des morts en laclict.e esglise, les
( 1) l{crahès, ainsi s'écrivait le nom de Carhaix, et se prononcc-t-il
encorc en .brelon .
(!) Lc eoment de Bonne-Nouvelle élait le plus célèbre de ceux de l'an-
cienne yille de Rennes. Jean IV le ConfJuérnnt, duc cie Bretngne, l'avclit
fondé en souvenir de sa vicloire d'Auray, et en ll\'ait posé la première
. pierre de la. clHlpelle, le '2 fé\'l'ier 13 i8 : tout aut.our, dit Ogée, se grou
pèrent la maison convenluelle el lél grande églisc, dite des .Jacohins, dont
les ruines sont encol'e debout aujourd'hui, et sont t.l'Unsformécs en magnsin
militaire. Lss ducs de BrcLagne, Jean IV, .Jean V, PieLTc Il. ct Françoise
d'Amboise. François 1"', Arthur cie HicheL1lonl, FralJl;ois II el Anne de
Bretagne curcnt unc très grande dévotion à Notre-Dame de Bonne Nou-
"elle,. et cOlllblèrent de dons ce couvent. La chapelle, dite du vœu, était
llU flanc nord de l'église el commulliquait avec celle-ci par trois voûles
acluellel1len t bouchées.
Les cendres de Gilles de Kcrampuil sont-clles cncure il la plaee qu'in-
diq'ue le tesla men t ?... .
religieulx de touts les couvantz de ceste ville àssemblés et
cest effect a ordonné Iour esl.re baillé scavoyr, à chacun
pour
des religieux (1) dudict couvant de Bonne-Nouvelle dix soulz
tournoys, ce qu'il ordonne estre paraillement faict le jour et
an dudict enterrement, et panailIe some à ceste fin leur eslre
à chacun desquelz jours d'enterrement et jour et an .
baillée
à cent rèaulment (réellement) pauvres et
sera baillé et donné
à chacun troys soulz tOUrl1oys ~
mendians dudit Rennes,
Et ungn obit et senicze avecques une maisse haultevigilles
et recommandations cles mortz estre solemnement toutz les
jours clictes devant ledict autel de Notre-Dame par cincq
pbres religieulx ducl. couvant cie Bonne-Nouvelle, depuix
le' jour cie son trépas, jusques au boult de l'an en commémo
ration des cincq playes de Nostre-Seigneur, et à ceste fin a
à chacun, desd. religieux la SOI1W de
ordonné estre baillé
vignt-cincq livres tOllrn.
Oultre dix lines tournoys de rente estre payés par chacun
an à perpétuité aud. couvant de Notre Dame de Bonne
Nom'elle, à la charge de dire une maisse haulte chacun an ft
mesmejoul" qu'il décebdera à douze plHes religieulx devant
ledict autel de Notre-Dame avecq les vigilles et recomman-
dations des mortz sur le lieu où son corps aura esté enterré.
les a afIeeté et hypothecqué moictyé de
Et pour assurance
. pré appelé Prat an Pennezlech, par luy acquise de Moricze
Le Louarn, de Leffraysay, de Cletguen, évesché de Cor-
nouaille, pour la some de cent liyres monnoye" et deux parez
eslantz aux appartenances de Kergonnan aud. Clelguen par
luy acq.uis de Thomas Nédellec pOUf" la some de cent livres
monnoye, lesquels parez demeureront parail!ement hypolhec
qués au payement des vignt cincq lirres a une fois payés
qu'il doibt sur l'un d'yceulx à Mahé Le Falcher, de Kèrlan-
(1) Heligieux dominicains.
dram. audict Clel~u(~n, et trante cincC( livres à Pierre Paceo
lou, duel. I\ereonnan aud. Cletguen, et au cas que les dictes
ne sel'oinct. trouvez slIffizantes au payement de lad.
lel'rcs
some cie dix livres affecte oblige et ypolhecque toutz et chacun
bie;1s meubles après les lègues cy dessus et raportés en
ses
ccsles~ cc en commémoralion des douze appostres.
Si ord onne aogn grand senicze estre faict au jour de la
Touss
Sainct.-Trémeur, à I\erahés ('i), devant l'autel de Notre-Dame
r,1 sur les enfeux de Kerampuil, toutz les paubvres de lad.
ville de la paroisse a·ssamblés à chacun desquels sera poyé
cillcq soulz tournoys .
Et au jOlÙ' et an de son trépas parraille servicze avecc(les
semblables solempniLés estre taicles aud. Sainct-Trémeur et
est.rc payée à chacun desdictz pbrcs que
parraillc somme
à ch8c un de cent réaulment pauues ele la dicte ville de
](erahes éJudict jour de Toussainlz prochain que se fera lee/ict
serricze, deux soubz tOlll'l1oys .
Que tout.z ses meubles, coUres, lictz et aultl'es qu'il a en la
chambre sur la salle en sa maison dc Cletguen soient baillez
à l'ospilal du dict I\erahès.
1 Toulz les meubles qu'il a en la chambre sur la cuysine en
la c1iele maison ordonne estre baillés à damoiselle Perrine de
J\ernéguès, dame de IL .. , sa niepze (2), accepté ullgn corr('(~
où sont ses habitz aV8cques lesd. lingeryes et habitz, laquelle
lillgerye sera depparlye lierzatim (parLiers) Cill.re ses tl'oys
(t) Collégiale dont il était chanoine.
Il) La seule SŒur de Gilles de Kerampuil, Jeanne, avait épousé Henry
(le Kernéguès, fils d'Alain cie Iiernéguès et cie Catherine. de Canabel\
nyepces de
Kerguydam
et Kel'ampuil el Kel'guen (1),
en cancelle
ou sont ses
habictz avecques lesd. Hngeries
rappropriées.
Et lesd. habitz esLantz aud. coffre long UllA robe de cherge
(serge) cie Fleurance paramanlée de velours, une robe d'es
aussy panammanlée de velours estre baillées à 1\1. de
tamine
Goazam bot, son frère (2).
Ungn tapis estant au même coffre faicl .eIl broderye de Flan-
dres estre baillé à 1\1. de Kel'ampuil, son frère, et une robe et
une saye e;1 forme de jupe de drap du seau (~3) estl'e paraille
de Kel'ampuil estantz audicl coffre.
ment baillés aud. sieur
Ung )'istl'e (ou riste, collet) de chairge (de serge) de Fleu
de panne de soye et un aultre ristre long de
rance paramenté
drap noyr estre baillé audict sieur de Goazanbot estantz auclict
mesme coffre.
Ungne harquepouze (arquebllze) touUe neufIve, faczon de
Parys estante en sa dicte maison de Cletguen estre baillée àud.
de Goazambot, entre ses livres cie quelque impression
sieur
qll'ilz soient estre renvoyés à la maison cie l(erampuil pour
à son nepyeu, Henry de Kerampuil (lI).
estre baillés
(1) Les nièces dont pade Gilles, étaient, du moins les deux pr('miel'es,
les filles de son [["ère aîné, .Iean de Ke["ampuil, et de Suzanne du Itufllny,
celle de I{ervidal11, Anne de Kerampuil, mariee depuis le Î nHlI'S 157~, à
écuyer Hené Loas, sieur de l{el"\'idam (en Glomel), et Jeanne de I{el'am
puil, non encore Illal"iée, mais qui, épousa plus tanl, en 15,""2, eseuiel' Lonis
de. Penlan, sieur de Rel'J1H1delwaz, et lui apporta la seigneurie de. BigodolJ
Saint-Germain (pl'ès Morlaix, clont (iillcs de Kel'ampuil avait pOI'té le nom.
("1) Pierre de I(el'ampuil, son socond frGI'c, appelé M. de Goazambot.
(seigneurie en Locarn llppol'lée pal' leul' mère i\Jal'Îe de I{cqlrigeot'. Ce
Piel're devint seigneur cte Bl'unolo, en MOll'clT, en épousant l'hél'lliùre,
Anl1e du Bothon.
(3) D'Usseau, villaEe de Languedoc, OLI se fabl'ique ce drap. (Note de
M. Fr. Saulnier.
(4) Henry 1 de Ker"ampuil,Ols nÎnè de son frèl'e, .Jean de Kerampuil, et de
Suzaune du H.umay. Plus tard, en tliOO, il épousa Jeanne Euzenoll de
Kersalaüo. II mourut en 1531. '
De -troys mu lIons de bled esLantz sur son aire en sa dicte
maison de Cletguen ordonne l'un et le plus vieulx estre battu,
vandu et l'argent provennant envoyé à Michel de Kerampuil,.
SOtl nepveu, pourson entretenement (1).
Le second estre parraillement battu et baillé en bled sec aux
vroyements pauvres et mandians de la dicte parroisse de Clet
gUen, Kerahès, pt l'aultre moictyé aux deux aultr'es et leul'
cstre~randuz en leurs maisons. .
Le tiers estre battu et vandu pour estre employé au poyr.-
ment de ses obsecques et debtes .
Les bledz que sont en comun pour ceste année entre SOI1
curé et Iuy, dont luy advient pour sa part envyron soixante
dix ou soixante-douze somes, recoul'dz à l'acte d'entre eulx
ol'donne estre employés à faire ses serriczes et saLisfaclion de
ses debtes, exceptées cinquante -deux livres monnoye qu'il a
receue à valloyr sur le quartier de la my-caresme dernière (lui
seront rabattuz.
Ungn bahut qu'il a envoyé au pays par le serviteur de
Robert. Boscher, dans lequel il y a .une robe de cherge (serge)
de Limest.re, ungne saye à long bas et ungn ristre en drap
d'Usseau, ordonne estre gardés et baillés à Michel de Keram
puil, son nepveu.
De ses chevaulx, le grison estre baillé à M. de Kerampuil,
son frère; l'aultre à M. de Goasambot, son fl'ère .
Les deux pistolets qu'il a à Cletguen estre baillés à M. de
Launay Mordelles . .
(1) ~Iiche l de Kerampuil, fils de Piel're appelé M. de Goazambot, com
ballit pendant la Ligue avec les royaux. Il épousa Françoise de Botllel'el
de Villé eltroy et mourut en tliO'J. Il devint, en 159.'), seigneut' de
Bru nolo. en Motreff. Il étai t à la prise de Carhaix (~eptem bre 1;)90) et
courrouça La Tt'emblaye, à cause de sa courtoisie et de son humanité pOUl'
l~s habitants de Cat'lwix. (Archives de Bl'unoto, à la comtesse de Réais;.
Deux cheyaulx à haras, deux beufIs et deux vaches qu'Ji li
en sa dicle maison de Cletguen esLre yaùduz et employés à la
satisfaction de ses debtes et funérailles,
Ungne aultre vache qu'est paraillement à Cletguen appar
à sa niepcze de Kerampuil et ordonne luy estre délivrée.
tient
douzai nes de planches et les deux partz boys de
Tranle
chesne qu'il a à Clelgucn à la maison appartenanle à la par
roisse ordonne estre randues à la Haye pour estre employé à
la l'édification cl uel. lieu, ensemble plusieurs pieczes de boys
servantes à édificze estant sur la placze au bourg de Cletguen
estre portés à la dicte fin au dict la Haye ('1).
Pour le bois appelé boys Livilaines, dont il a eu la coppe
du sieur de Lyvinot pour unze livres, ordonne estre lessé à M.
de Rerampuil, SOll frère, à la charge d2 poyer lad. some de
unze livres, et en cas qu'il ne veuille prendre à ceste charge
vandu pour satisfain au poyement.
ordonne qu'il soict
Parraillement le boys de la Haye vreut dont. il a heu la coppe
de M. de Kerbiguet (2) pour cent livres, et dont il a vandu
à Bertrand Huet, de Kernéguès, et Guillauma
l'escorche
Moëllou, du Ros, pour quarante livres, estre poyé à la Saincl-
Mahé prochaine vennante, entend qu'il demeure aud. sieur
de Kerampuil, à la charge de poyer le surplus desdictz cent
en cas qu'il ne le veuille prandre sera vanclu pour
livres, et
la mesme satisfaction,
' (1) Gilles de Kerampuil avait acquis, en avril 15n, le manoir et tel'I'e
noble de la Hilye, en Cléclen, d'avec « noble escuier' Jean Le Forestiel' et
damoiselle Louise Le Gr'ancl, sa compaigne». (Archives cie Kel'ampuil).
Cette tert'C appartient aujourd'hui au His de l'auteur cie cette notice. On y
.yoit une belle croix, mais mutilée, sans doute élevée pal' Gilles, ql1i a aimé
l'architecture comme les lettres. '
(2) M.de Kerbiguet était alOl'S Michel Guégant, mat'Î de Françoise Houxeau.
~t père de Jean, seigneur de Kerbiguet, qui épousa Françoise de Bresal.
Kerbiguet était une belle dwllleurc seigneuriale, dont on voit une partie.
Elle est dans la paroisse cie Goul'in, citée clans le guide Joanne comme
olIfant cie beaux l'estes, et les sou\'enil's d'tine hospitalité tfès graQde.
'l'oulle la filiacze (1i1lasse) qu'il a en la dicte paroisse de
Cletguenordonne estl'e distTibuée à tous les pauvres d'ycelle,
cl chacun deux livres. .
Ungne piecze de toelle fine qu'il a à blanchir arecq la yeufh"e
Labba, à Kergloff, conlennant enYiron cincq aulnes (J)
ordonne estl'e distribué entre ses niepzes et Gillete Cocennec,
scavoir: ungne moictyé à la dicte Cocennec, et l'allitre moiclyp
également entre ses troys niepces de Kerampuil. .
Et toutz les meubles tant charlictz, coettes, houstis, que
aultres ustansiles estantz en sad. maison de Cletguen tant en
la chambI'(:) derrière galaLtas que ailleurs ordonne estre baillés
à l'ospital de Kerhaès (2).
Toulle la vesselle d'estain en toutles especzes ainsin qu'elle
est mercqllée de sa merque que sont en nombre d'envyron
troys douzaines ordonne esLre distribuée égallement entre
Gillette Cocennec, Anne Cocennec et Perrine de Kernéguès .
Tl'oys charettes C[uiil a audict Cletguen ordonne estre baillées
sçavoyr': le COrt1un à Jean Guillou, du. Rest, en Cletguen,
lequel a esté son serviteur, le renfol'czé a M. de Kerampuil et
qui est pour amasser l'aougst cl M. de Goazambot
l'aultre
Lou tz leu rs et tel s ecq u i pages.
Une robe d'estamine noyr doublée de frize qu'il a en l"UI1 de
ses coffres en la chambre sur la cuvsine commande estre
baill~e à dom Henry Quilerou, de CleLguen .
(1) Il Y a certainement en'eul' dans lc cldlLl'e dc cinq aunes. C'élait peut
Hl'e cen l q uc l'on dcva it él:l"i re ?
(?J L'llùpital de Carhaix était alors celui de Sainte-Anne, dont la cha
. pelle ex istc encore, fondé à la fi n du q Il i nzièmc siècle par messi l'C MOl'ice
du Mené, personnage célèbre dans l'hisloil'c de BI'ctagne, qui le fonda en
expiation dc méfails cie guerre. L'autre hôpilnl, celui des Augustines-Hos
pitalières, n'a été élabli que bien longtemps après le temps Ol! vinlil
li i Iles de Kel'Ul11puil.
.. CO .OV . _,"ta
Ungne aull.re d'esLame noye parammentée de dafL~s qu'il à
chez Richard Lauset, -au boul'g de MotrefI, ordonne estre
baillé à dom Allain Le Loual'll, à présent se tenant à Rennes.
Une robe de mante bleue qu'il a ol'donné estre baillée à
Loys de Mordelles, qui est avecque ~'lC Yves ' Bigoignon, à
Tréoret, en Motreff, pour Iuy fail'e une robe.
Oultre dict avoir ungn mémoire au coffre qu'il a envoyé au
pays par Je garson de Robert Bocher, suyvant lequel il a
acheplé à M. de Blezrun les livres y mentionnés el une voir-
fine qui sont auc!. coffee lesquelz il ordonne luy estre randuz .
A M. de Penanl1ech (L) ci llquante e.3CUZ fors houict escuz
djct ayoyr poyé pour son tilzà son pédagogue à Paris.
qu'il
A M. de !(erleau (2), cinquante escllz fors trante escuz
quiil dicl avoie poyé Lant pour la panssion que parLyes de SO~l
fjlz à Paris puix la my caresme dernière. . "
A MUt! de KeranclaufI
coo'noi t debroyr
soixante livres
111onnove.
A dom Guillaume Phelip de Leinhon au Moustoic tranLe
1 ivres.
Oultre cognoict debvoyr à sire Robert Tredven par ung.ne
instanze pour son particulier soixante livres et par aulLre
( 1) M. de Penanhech était Guillaume Guynement,seigneul' de Penanhech,
en Maël-Carhaix, qui était dès [ 5ij,!, sénéchal et lieutenant de Carhaix,
et qui fut marié ù Hélène fic Kef'gnl'iou; [eu l', fille, Jeanne Guyncment,
épousa Messir'e Pierre le Moyne de Tl'évfgny, qui mourut en 1(j;)!i, avant
d'aYoil' hérité de la seigneurie de Kergoët, possédée paL' sa mère, Anne de
PCl'rien, dame de Trcvigny. Une [eUre de Gilles de Kel'arilpuil, que nous
avons, est adressée il ee Guillnume G-uynement : A M. de Penanhech, au
manoir de Lalunec, en Poullaouën.
(2) M. de Kel'leau était Arthul' de Pel'rien qui' avait épousé Anne de
Kerpel'ennès, héritière de Boisgal'in, en Spézet. Sa sœur, Marie de Penien,
ùe KCl'l1éguès, "euC de Janne de I(erampuil. Ils étaient
épousa ' Henri
enfants de Sylvestl'e III de Pen'ien. ' ; .
BUL{.ETIN ARCIIÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XXII. (Mémoires). 19
io~taoze pou r une robe de daHas qu'il prjnt pour sa nyepcze
de Kerampuil pour Illy estre envoyé à Quinipily cincquante
payer sur son bien.
livres, lesquelles sommes ordonne
Et quant au proufit prouvennant du bail à ferme de la
probande de Carnoët comme entre Illy et Je sieur de I\eraul
tem Illy quicte et déIesse son intérestz p~urveu qu'il poye les
charges d'ycelle.
Dict flue entre le sieur de Blezl'un (1) et Illy il Y a ungn
compLe et appurement par lequel il est demeuré reclebrable
audict sieur de Blezrun de quelqüe saille de deniel's, mais
qu'il ne Illy sOLlvyenL en combien ... "eult et entend loullefoys
qu'il soict payé de lelle S0111e qu'il dira Illy eslre c1ebLle.
Les bledz qu'ils sont au grenier, tant de cesle année que
du reste de l'aoust dernier, et les bledz qu'il a baillé à renou
veller, dont l'extraict est ungn dyal qu'il a ea son armoire en
sa dicte maison en la chambre sur cuysine à Cletguen,
les deniers que provienc1mnt, em
ordonne estre vanduz et
ployés à faire ses obsèques, poyer ses detles et ses serviteurs
seniczes .
et ponr leurs agréables
Sçayoyl' :
A Marye et Isabelle Tanguy, ses servantes, à chacune tI'oys
escuz; à Charles Le Moel et Jean Le Bourhis, ses sel'\'iteul's,
chacun deux escuz; à Jehan Jouhan, l'un.de ses seniteuJ's
de l'évesché de Sainct-Brieue, houict escuz.
a\'ol1' assiste
A M. de Broesse pour à ses derniers j.ours
quatre escuz.
• (1) Monsieur de Blczl'Llll est noble el vénérable pel'sonne missil'e Hené
Euzenou, sieur de Blezrun, chanoine de Comouaille, cousin-germain cie
Gilles, nommé ci-après, son exécuteul' testamentaire. Il était fils de Gilles
Euzenou, . sieur de Bleuun, ,et de J\h1deleine de I(erpl'igent, sœur de ln
mère de Gilles de Kel'ampuil. . ;
A Jehanne du Bo~·s el Jehanne Eren, sen'antes, pour leut
paine de l'avoyr goyerné durant sa maladye ordonne leur
eslre baillé ungn Lesson par jour ouItre leur c\espanse à
toultes deux à valloye e'n quoy il leur a baillé ungn escu
pistole.
Plus dict avoyr receu de M. de Plouec ('1) auppararant le
commanczement du voyaige qu/il a faict dernièrement à Paris,
la somme de cent escuz pour dehvoir estre employés en ungn
cbeval à M. du Brignou, que n'a touttefoys achepté auquel
f::ieur de Plouec il ordonne estre restitué la dicte some de
cent eSCLlZ, sauf à y rabastre la somme de cincq escuz et demy
qu'il aUl'oict baillé au serviteur dudict sieur de Plouec pour
sa despance se l~etournant dudict Paris et paraille some
faire
de cinq eSCl1Z et demy pour la despance qu'il fict al1d ict ser"i
Leur allant al1clict Paris.
Icell1Y cognoit debyoir en cause de prest à Me Yyes Baëllec,
de la paroisse de Pleyber-Crist, en Léon, la some de cin
quanLe escuz que ordonne pareillement ]uy esLre reslituée.
Nyrel, marchand Libraire de la "jlle de.
A sire Sébastien
demeurant en l'enseigne des Cigoignes, eri la fue
Parys,
( 1) M. de Plouec éta i t Vi ncent de Plœuc. lUC cl u Nom, seigoeu r LI u
Tymeur, du Bl'eignou, du Plessis, de I\ei'régant, etc, cheva lier de l'ol'drc
du Roi, et cap iLaine du ban et arrière-ban de l'évêché de Léon, fils de II.
et pl Charles de Plœuc, seigneur de Tyme.Ul'. Il avait assisté aux états
de 'l~75. Il épousa: :t. Guillemette de Quélen, fille de François de Quélcn
et d'Anne du Quellénec iSHns en[anls) ; L Anne du Chastel, HIle unique de
Guillaume, seigneu l' de Kersil1lOn,. de Poulm ic et de Leslen, capitaine de
Brest, elc., eLc., et de Marie de Kerazl'et, d'ol! quatre filles; 3. haule et
puissante M,lUrieeLle de Goulaine, fllle ainée de haut et puissant messire
Claude de Goula in e, chevaliel' cie l'ordre clu Ro i, gentilhomme ol'd. cie sa
chambrc, cl de Jeanne de Boulevi lle ; mais ee clel'l1ier mariage u'eut lieu
que le 1°1' mal'~ lYiD.
Vincenl de Plœuc mounll en lY)8, père de Sébastien de Plœuc, marquis
de Plœuc du Tymeill', qui épousa Mal'ie de Rieux,fille de René de Hieux,
marqüis cie Sounléac.
Sainct-Jacques, la somme de Yingt-c1eux livres dix soubz
tournoys pour certains livres acheptés de Iuy .
A Me Jean Prigeant, pédagogue de Francoys Le Bihan, cie
Kerahès, la some de unze escuz .
A M..J Pierre Yvon, garde-seau de Kemper-Corentin, pour
un parrachèvement de compte comme apparestera par une
lettre que le dict sieur, cie Bigodou a de luy estante en sein
armoil'e en la chambre SUl' lad. cuysine, la some de dru.\:
centz qualTe vignlz liHes toumoy.s.
Et pour autre instance auclict Y\on, doict par aYoyr receu
de luy la some de vignt cinq escuz pOUl' expédyer ungn . eslat
de noLtaire par résignation pe lUr ungn sien amy appelé Guel
lenthoir dont les mémoires ensaignemenlz et procurations
devers le secrettaire Morin, et pour ce que la cour
sont par
parLoict de Parys, et que ledict sieur secl'ettaire Morin ne
faisoict diligencze n'a peu attaindre expédier lesdictes lettres
ne poyer ladicte somme.
Davantaige en considération que dom Allain Le Louam,
pbrestre, l'auroict soigneusement governé durant la présante
à son trépas en cas d'icelluy ordonne estre
maladye jusques
le Louarn ungn Ristre, ungne paire de
baillé et délivré audict
chausses, ungne saye et ungn pourpoinct que ledict sieur de
Bigodou a à présan t a vecques 1 uy.
De ses pouI'ceaulx estantz en sa maison de Cletguen dont
y a trois de deux ans et cincq du moys d'aupril dernier
cochonne du dict moys d'aupril estre haillé ~l .
ordonne ungoe
M. de La Tour, séneschal de Cheteauneuff, Uhelgoët et
. Landeleau (1 1).
(1) Charles de Kerguen, sieur de la Tour, sénéchal de Châleaunellf,
tal'd J ehanne de Kcrsand y, veu vc . de noble écuyel' Lou is
épousa plus
Euzenou, sieur de Rersalaün, et mèl'c cio Jehanne Euzenou qui épouse en
Le reste yenduz pour poyer ses debles . .
Dict avoyr. en sa maison de Cletguen ungn obligé sur Jean
Bornye du bourg cie Lande]]au de .la some
Rostrenen dlct
de quinze livres monnoye dont cognoissant estre bien et lovaul-
ment poyé par ledict Rostrenen ]e quicte.
]e faict no
Darantage dict et déclaire quitter et par cestes
bles .homs Me Jan de Kerampuil son frère aisné ( ~t), de
toutes aclions de partage tant des succesions directtes colla té
ralles que auItres actions que Iuy eust peu et pourroict diri
et poursuivre générallement et enthièrement.
ger, intanter
Cognoit el. confesse estre bien poyé et satisfaict par Me Jan
Le Michen et Moricze Cormellec de toultes les fermes que
pourroinct avoir eu de Iuy et de la cure et d roitz rectoriaulx
de la paroisse de MotrefI et les quicle par cestes générallement
de touttcs aultres actions et demandes que leur
et aussy
pourroict faire.
Et parraillement quicLe M. de Brunolou (2) de touttes
IGOO Henry 1 dc l\crarnpuil, ncyeu de Gilles. l\L dc la Toul' était sans
!Ioul e proche parent de ce dernier, parce que plus haut il parle de sa nièce
de l\.erguen.
(l , Jan de Kel'ampuil seigneur duditlleu, paroisse de Plouguer-Carhaix,
trèye de Saint-Quijcélu, fut procureur à la cour de Carhaix, et fut fait
prisonnicr ayee le séneschal, en avril 1 ;)90, par les ligueurs ;yoir le journal
de Jérôme d'Aradon), fJ/'I'/Ives de /J. Mo/'ice. ct mis ù rançon considéra.
bic. Les mémoires du temps, ct de très curieuses enquêtes qui sont aux
i1r('.hh·cs de Brunnlo, I!t IlflUS on\. été' communiqués pm' Mme 1:1 comtessr.
de Ih!als, eilrnt pend:ll1\. rr.s gUf'ncs .1an clr J\rl'nmpllil « genlilhomrne
« ri' h on nr.1l r pt sy Il 0111 me cie bien q U ï 1 Cil st bicn cm pesr hè q 110 :111 ku n
« déso l'drc cusl esté co mmi s par raison des registres concernant la jUI'is
« diction cie I{erahès ... »
Veut de Susanne du HuJ1lay, depuis 15G8, il mourut en 1603.
(2) M. Lie Bl'Llnolou élnit alors Loys du Buthon, mari en premières noces
d'lsnlJcau ne Coëlgoureclen. qui ' .wail consiclurablemel1t augmenté sa
fu!'lupe Cil aLllll~ranl les d~pencli.lllLeS ue la ciJàlellenie LIe Kel'gol'Ia;, eu
demandes que lui pourroict fairo lant en argent preslé que
aultremen t.
Comme aussy"t'aict et quicLe dom André Lanezya 1 du vil la ge
de Trimiliau, en Cletguen, de tou ttes fermes et aullres choses
que pourroinct avoir entre eulx génél;allement et enthièrement
sauffà rendre compte de la moictyé des fruictz Illy debuz
pour l'an pl'ésant des droiclz rectoriaulx de lad. parroisse de
Cletguen.
Et pour meptre à exécution et enthier accomplissement le
présant testament et dernière volonté a comis, nomé et ins
0 tout pouvoyr recquis et pertinant nobles
titué par cestes
homs Jan de Kerampuil, son frère aisné, sieur duel. lieu
de Rel'ampuil, et noble et vénérable personne missire Renné
de Blt:Zl'un .
Euzennou. sieur
Tout ce que dessus faict et gré, :juré, promis, obligé, re
nonczé, condamné en maire forme par ]a court de Kerahès et
nous notlaires d'ycelle souIn le signe dudit sieur
par devant
de Bigodou et de nous noUaires sllsdictz, Me Jan Cranec,
noll.aire royal de Chateaunenff-du-Faoll, Me Moricze Bahezre,
de Guercarn, et Me Guillaume Olymant (1), advocatz,
sieur
MotrefI, de haut et puissant Georges de la Trémoille, baron de Royan, et
mari plus tard de Madeleine de Luxembourg, propre tante cie la duchesse
cie MercCDur. Pendant la Ligue, Loys du Bothon, alors fort âgé, yit son
manoir dc Brunolo, avec Lous ses meubles, joyaux, letLees, titres, pillé et
ravagé, lui-même fait prisonnier et rançonné de douze cents écus. Il
mOUl'ut immédiatement au milieu de ce désastre. PieJTe dc Kerampuil,
son gendre, devint alors seigneur de Bl'unolo. (Archires de Brunolo, à la
comtesse de RéaIs, Llescendanle de Pierre de herampuil.)
('l) Guillaume Olymant, qualifié noble et écuyer, seigneUl' de Launay,
épousa en 1 J8j, damoisellc Ca thcrine de K ernéguès, fillle d'Henry de K el'-
néguès et de sa seconde femme, Marie de Penien. A la prise de Carhaix
pendant la Ligue, il jou.a un gl'and rôle, et fut emmené prisonnier ayec
ses frères, à Quintin et Moncontour, et rançonné de 1500 écus.
ayant assisLé à tout ce que dessus gré chez ledit Harrant, le
vingt-qualriesme jour de seplembl'e l'an mi] V ctz soixanle
dix huict ainsill signé en l'originall que garde Jan Quéré,
Gilles de Kerampuil , M. Bahezre, - G. Olymant, -
L. Pezroll, J. Cranec, el J. Quère.
J. QUÉRÉ .