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Bulletin SAF 1894


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Les milices bourgeoises de Brest

Docteur le Corre

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XXIII.
Menus documents pour servir à l'histoire de la vie brestolse
au XVII le siècle (1).
LES }IILICES BOURGEOISES
I. Une revue de la milice, incident à propos dl gui
. de mai (1756) (2).
ASSEi\lIlLÉE DE VILLE pu 22 AVIHL 1756.

Nous conseiller du Roy, maire, colonel de la milice bour-
geoise de la ville de Brest, et juge de police audit lieu, et
les autres officiers de ladite milice, savoir faisons qu'étant
de coutume et d'un usage non interrompu que la milice
bourgeoise prenne les armes dans le mois de may de chaque
. année pour passer en revue devant le commandant de la,
place et renouveler entre ses mains le serment de fidélité de
toute la ville à sa Majesté, nous nous sommes rendus ce
jour d'hyer à l'hôtel de monsieur le duc d'Aiguillon, cheva­
lier des ordres du Roy, mareschal de ses camps et armées,

commandant en chef de la province de Bretagne, pour avoir

son consentement de faire 'cette assemblée. Il nous a répondu
qu'il laissait monsieur le comte de Gonnidec, brigadier des
armées et commandant pour le Roy les ville et château de
. Bl~est, maître de cet arrangement, nous flattans cependant
qu'il nous aurait honnoré de sa présence. Nous nous sommes
rendus ensuite au château, où nous avons trouvé monsieur
le comte de Gonnidec et, après luy avoir fait le rapport. il
a fixé à ce jour seize may 17561a cérémonie, et sur les quatre
('1) Recueillis par le Dr A. Corre.
('2) Registres des délibérations de l'ancienne communauté de ville.
(Archives de la mairie' de Brest.) .

heures de l'après midy. Les troupes bourgeoises étant sous
les armes, nous avons ordonné un détachement de deux
compagnies desdites troupes bourgeoises, pour aller prendre
une guirlande ou chapeau de fleurs qui estoit déposée en
l'hôtel de ville, laquelle étant al'rivée sur les glacis, portée
par un hérault de ville sur une hallebarde, au milieu du
détachement, nous, maire colonel, muni du hausse col et de
l'esponton, avons pris la teste du détachement et entrés en
ordre dans le château, tambours ' battants et .les drapeaux
déployés, et estant arrivés entre les deux portes, nous avons
tl'ouvé monsieul' le duc d'Aiguillon, monsieur le comte de
. Gonnidec, . monsieur le marquis de Polignac et plusieurs
autres officiers de la gar.nison. Nous avons aussitôt salués
de l'esponton et après nous estre présentés devant monsieur
le duc d'Aiguillon, nous l'avons suppliés de recevoir de
nous, au nom de tous les habitans, le serment de notre
fidélité à sa Majesté et de notre parfaite soumission aux
ordres du Hoy et de ses commandants. Après quoy monsieur
le duc d'Aiguillon a monté sur une des fortifications du
château d'où il pourroit voir le glacis, et monsieur le comte
de Gonnidec s'est rendu avec le détachement sur le glacis,
où il y avoit un mat préparé, au bout duquel est à placé le
chapeau de fleurs où pendoient six oranges: et pendant
qu'on ievoit le mat: monsieur le comte de Gonnidec et nous
donnions des ordres pour que personne ne montat que le
mat nO' fut solidement placé (1).
(1) En 17'27, il était arrivé un accident qui avait donné lieu à certaines
précautions. Dans l'assemblée de ville du 13 mars tTl8, présidée par le
sénéchal, M. de Kersauson, le procureur s~Tndic de la communauté avait
dû remontrer:
« Que l'année dernière au commancement de may, il suryinl. un acci­
dent fâcheux, parce que le mat qui sert pour la guirlande de l'hommage
deue au chasteau le 1 may, rompiL faute de la précaution à laquelle il
convient de pourvoir, qui est de faire faire une coulisse en pierre de taille
quy enveloppera le pied dudit mat, en carré, avec une profondeur propor­
ce moyen, il se mettra debout aisément sans aucun événe­
tionnée, et par
de rompre par des bassillons en fabveur d'.un esta ys d'une clef de
ment
bois renforcé dans la pierre de taille ... )) •

Un particulier voulant passer les ordres et ayant avant le
signal monté par une des cordes, le sieur Pierre Le Marié,
marchand négociant et lieutenant de la milice bourgeoise,
étant en habit uniforme et en hausse col, fut assés à temps
d'atteindre ce particulier qui montait, lâcha la corde et le
prenant par le bas de la veste, le fit descendre. Monsieur de
Queslin, officier de la marine, sans uniforme et qui n'estait
que spectateur, s'approcha dudit Pierre Le Mal'ié, et lui
demanda pour quoy il s'avisait d'empêcher ce particulier de
monter; ledit Marié luy dit qu'il estait là pour mettre le bun
ordre et que monsieur le comte de Gonnidec, son général,
avait deffendu de monter avant qu'il fut temps. Monsieur de
Queslin répliqua aussitôt et dit: fi. Qu'est-ce que ces f ...
officiers de milice? » et la main portant avec la parole, j 1
appliqua un coup de batton, qu'il tenait, sur le visage dudit
Pierre Le Marié, qui en porta les marques, et qui aussitôt
mit l'épée à la main, et monsieur de Queslin aussy. Ce qui
-estant aperçu par :l11onsieur Boislève, major des ville et
chasteau de Brest, _ est aussi tôt accouru, et les a séparé et
deffendu des voyes de fait de par le Roy. Cette affaire finie,
monsieur de Queslin s'est approché de monsienr le comte
de Gonnidec, où plusieurs personnes de marque n'ont pu
- s'empêcher de luy dire qu'il avait grand tort, qu'à su poser
que Pierre Le Marié luy eût dit quelque chose de-désobli-
geant, il devait se plaindre, les commandans étants présens,
et il eût été puni. Mais monsieur de Queslien, bien loin de
reconnaître son tort, a dit tout haut que quand il aura affaire
avec son égal, il scait bien' comme il fera, mais quand ce
sera avec son inférieur, ' il le châtiera luy-même, quand ce
serait .devanf les commandans, mesme devant le Roy. Et les
oranges ayant été emportées de belle guerre, les troupes
de milice bourgeoise ont défilé devant monsieur le
commandant. En suite de quoy, nous, officiers de mi­
lice, bourgeoise, attelidu que l'affaire de monsieur de

Queslin s'est passée. devant les troupes sous les armes et à
la face de 20,000 âmes, nous nous sommes assamblés en
corps pour porter nos plaintes à monsieur le duc d'Aiguillon
et à monsieur de Gonnidec, et pour rédiger le présent
procès-verbal à valloir et servir ce que de raison, à l'hôtel
de ville, ce jour 16 may 1756.
Deban, maire; Martret, premier échevin; F. Jourdain,
échevin et lieutenant de milice; Rossilliau Allain, conseiller
la communauté et capitaine de la pc compagnie, R. Ma­
lassis; Kerbizodec Lunven, conseiller; Charles... (?) ... ,
capitaine de grenadier; L. C. Laporte, enseigne; Roussel,
sous-lieutenant; Le Guen, fils, sous-lieutenant; Ganetier;
Louche; J Jegal; Quéménel1r; Le Massé, lieutenant; Pain;
Le Tournois; Théophile Le Quintin; L. Rolland, lieutenant;
P. G. Rahièr, fils; Collet, lieutenant; Feburier; Legendre,
sous-lieutenant; Le Breton.
ASSEl\InLÉE DE VILLE DU 18 MAI.
Monsieur le maire remontre que sur l'insulte faite au
sieur Pierre Le Marié, lieutenant d'une compagnie de la
. milice bourgeoise de cette ville, dimanche dernier, 16 de ce
mois, éta~lt sous les armes, en habit uniforme et ayant son
par le sieur de Queslin, lieutenant de vaisseau,
hausse col,
commandant la corvette du Roy l'Amaranthe, ainsy qu'il
est constaté par le procès-verbal qui en fut rédigé, la com­
et les officiers de la milice furent le même jour
munauté
porter leurs plaintes, tant à monseigneur le duc d'Aigui1lon
qu'à monsieur de Gonnidec, qui les remirent au lendemain.
jour, sur les onze heures, monsieur le maire et mon­
Auquel
sieur Le Marié se rendirent chés monseigneur le duc,
l'ordre qu'ils avoient reçu de monsieur
en conséquence de
le comte de Gonnidec, et y étant demeurés jusqu'à
deux heures après midy, qu'ils furent admIs à l'au-
di~ence , ils furent encore remîs à la même heure de ce

jour. A laquelle s'estant rendns au lieu commandé, ils
y ont trouvé monsienr le comte de Gonnidec et le sieur de
et monseigneur le duc d'Aiguillon ayant pris la
Queslin,
leurs auroit dit que le sieur Queslin y présent estoit
parole

mortifié de ce qui s'estoit passé, et qu'ill'avoit mandé pour
faire des excuses. Et en l'endroit ledit sieur Queslin s'adres­
sant audit sieur Le Marié luy a dit estre mortifié d'avoir agy
avec luy comme ill'avoit fait, ne l'ayant pas pris pour offi­
tenant un cordage à la main, et cependant qu'il pro­
cier,
mettoit que cela n'arriveroit plus.
Après quoy, monsieur de Gonnidec s'estant tourné ver~
ledit Marié et luy ayant demandé s'il estoit satisfait, ce
dernier auroit seulement dit : « Messieurs, ' vous êtes les
». Mais monsieur le maire ayant pris la parole
maîtres
auroit répondu qu'il estoit persuadé que ledit sieur Le
Marié et eux, chacun en son particulier, se contentoient de
craignoit que les habi­
l'excuse que l'on faisoit, mais qu'il
tans n'en seroient point satisfait, et qu'il n'y avoit point de
police faute d'être soutenu, priant monseigneur le duc de
vouloir bien s'en informer et d'y mettre ordre, et a signé.
DEBON, maire. Pierre LE MARIÉ (1) .

(1) Le Marié, pour complément de satisfaction, fut élu cOl1seiller de
ville. La communauté n'oublia point l'aventure, et, pour prévenil' le
retour de pareil scandale et d'accidents, déjà trop nombreux, elle s'efforça
d'obtenir la suppression du gui de mai.
Séance du 17 décembre 1756..... « Attendu qu'il y a actuellement en
ceste ville une grande multitude de matelots et qu'il pouroit arriver des
fâcheux inconvénients si suivant l'ancien usage on faisoit sauter à la mer
les nouveaux mariés, ceux qui ont fait bâtir des maisons et les nouveaux
établis en cette ville, depuis 3 ans dernier, on se pourvoira pour faire
comme aussy qu'on se pourvoira égallement
abollil' cet ancien usage....
poul' faire abollir l'usage de faire planter l'arbre de may et demander
qu'en son lieu et place on substitue une autre cérémonie. »
Séance du 30 avril 1757 ....... « Et comme il arrive 'presque tous les ans
des accidens fâcheux à la cér'émonie de planter l'arbre de mai et à raire
mon tel' des jeunes gens au hau t dudit arbre pOUl' attraper des oranges
qu'on attachoit à une guif'lande plac~e au bout dudit arbre, ce qui est à
la copl)oissance publiqlte 'et 'de messieurs les' commandants, laquelle céré-

II. Le Papegault (1).
ASSEMBLÉE DE VILLE DU 22 AVRIL 1756 .
Monsieur le maire voyant par lui-même les mouvements

qu'occasiomient les circonstances présentes qui sont des
plus critiques, a l'honneur de représenter à la communauté
que la marine et la terre prennent toutes les précautions
nécessaires pour se mettre à l'abry de quelque insulte ou
invasion des ennemis de l'Etat (2). Mon dit sieur le maire se
croit obligé de remontl'er puis Jes suites les plus reculées, a toujours fait sentil' son
zèle pour le service et donné des marques de son amour
pour son Roy. C'est pourquoi il rappelle à la communauté
qu'à Brest n'ayant point de papegot comme dans toutes les
autres villes de la province, la milice aussy y est moins
entendue au maniement des armes que partout ailleurs, et
que dans la conjecture présente, il est nécessaire d'exercer
la ~nilice bourgeoise, et que cette dépense e~t juste à faire
pour les habitans puisque ce sont eux qui contribuent le plus
à la levée des revenus de la ville ....
(Délibél'é) ... que M. le mail'e se pourvoira en obtention
d'un papegot ou joyeau comme dans la plupart des villes de
la province, et cependant en attendant supplie monseigneur
l'intendant d'accorder une somme de 600 livres par an pour
avoir poudre et balles pour l'exercice des troupes miliciennes
bourgeoises de Brest et leur faire tirer au blanc.
monie a été introduite sans qu'elle soit fondée sur aucun titre à la con­
de la communauté, au lieu et place du papegault ou joyau ... »
noissance
Voir l'article suivant.
(1) Registres des délibél'ations de l'ancienne communauté de ville.
Le papegaulL, concédé à la ville de Brest par Henri II, confirmé par
Charles IX et par Henri IV, avait été abrogé sous Louis XIV, au grand
regret des habita n ts.
Cf. Levot, flistoire de la ville et du pnrt de Brest, l, p. 215 (appendice).
(2) Deux ans plus tard, les Anglais tentaient un coup hardi, non du
côté de Brest, maiS vers Dinan : on sait quelle défaite ils essuyèrent à
Saint-Cast, grâce aux concours des milices locales •

ASSEMBLiE DE VILLE DU 30 AvnIL 1757.
(La communauté rappelle que la coutume de l'arbre de
sans
mai, qui offre nombre d'inconvénients, a été introduite
fondement) au lieu et place d'un papegaul ou joyau, qui fut
à cette ville par le roi Henry III (pour Henry II) par
accordé
lettres patentes données à Saint-Germain en Laye aumoÎs
de may 15'49, enregistrées à la chambre des comptes, à
Nantes le 13 juin de la mesme année, confirmées par le roi

Charles par autres lettres patentes données à Bordeaux au
mois d'avril 1565, et par lui ratifiées par d'autres lettres

données à Metz, le 4 avril 1569, aussy enregistrées en ladite

chambre des comptes le 1er juillet 1569, la communauté a
délibéré que, sous le bon plaisir S. A. S. monseigneur
l'amiral (1), on ne fera plus monter des jeunes gens au haut
dudit arbr~ de mai pour éviter aux inconvéniens et cela dès
à présent, 9-ttendu la multitude de matelots qu'il y a actuel­
lement dans ce port, et a chargé monsieur le maire de se
pour obtenir la confirmation des dittes
pourvoir au conseil
leUl'es et le rétablissement dudit papegault ou joyau, qui
instruirait infiniment les habitans au maniement des armes '
et les engageroit à en avoir chez eux, ce qui seroit d'autant ,
plus avantageux pour le service, que la plupart 'des habi­
tans manquent d'armes ou n'en ont que de très mauvaises ...

III. Capitl.ines remis simples soldats '(2).
Emmanuel-Armand du Plessis Richelieu,
Duc d'Aiguillon, pair de France, chevalier des ordres du
gou­
Roi, lieutenant général de ses armées, Noble Génois,
verneur général de la Haute et Basse-Alsace, gouverneur
particulier des ville, citadelle, parc et château de la Fère,
lieutenant général de la' province de Bretagne au départe-
('1) Le duc de Penthièvre, gouverneur de la province.
(2) Arch. de la mairie de Brest, fonds d'avant 1789, liasse de la milice ,

ment du comté Nantois, commandant en chef dans ladite
provmce.
Le major de la milice bourgeoise de Brest fera faÏt'e le service
de soldat aux sieurs Antony, Baron, Lestume, Guillerm, cy-devant
M. le duc de Penthièvre ayant accepté leur démission,
capitaines,
et n'ayant aucun titre qui puisse leur procurer l'exemption dudit
les habitants non privilégiés (1).
service auquel sont assujettis tous
Fait à Brest, le 7 aoust 1766.
LE DUC D'AIGUILLON .

Par Monseigneur
LA SAULSAYE.
Monsieur,
Permettès que nous réclamions encore vos bontés. La fautte
et d'ignorance que nous avons commise méritoit sans
d'inattention
doute une punition et nous l'avons reçue avec la plus grande sou­
mais n'ayant en aucunne façon prétendu manquer au
mission;
respect dont nous sommes pénétrés pour vous, nous sommes très
'de subir, nous
sensiùles au nouveau châtiement que nous venons
nous persuadons, monsieur, que vous voudrez bien fléchir S. A. S.
monseigneur le duc de Penthièvre et monseigneur le duc d'Aiguillon
à ne st['e égard ft lengager à porter contre nous un jugement moins
dure et moins humilian t, nous espérons· cette grâce de vous, mon­
les senti mens de respect et de soumission avec lesquels
sieur, par
vos très humbles et très
nous avons l'honneur d'estre, monsienr,
obéisssans serviteurs,
LE BARON, LESTUME, GUILLERM, 1-\.NTHONY.

A Brest, le 7 août 1766.
IV. Une demande d'exemption de service (1).
A son Altesse Sérénissime Monseigneur le duc de Pen-
thièvre, gouverneur pour le Roy de la province de Breta­
gne, etc" etc., etc.
(1)Le Baron et Guillerm sont des marchancls,Lestume es~ un ancien orfèvre,
et Anthony,chirurgien. Leur crime est d'avoir oŒert leur démission dans un
moment de bouderie. Ils ne s'attendaient pas, évidemment, à ce que cette
démission fut acceptée, moins encore à la punition qui devait 'être la
conséquence de leur démarche. Leur requête pour implorer l'indulgence
est sans doute adl'essée au maire.

Monseigneur,
Le sieur Deschamps, ancien chirurgien de la marine, m'en
chirurgie de la ville de Brest, exerçant pûrement et simple­
IUent l'art de la chirurgie, sans mélange de profession mécha­
nique, se disant en conséquence, au titre de l'édit-arrêt et lettres
patentes donnés par le Roy, le 10 aoust 1756, consernant les
les a
privilèges accordés aux chirurgiens du royaume, etc., qui
reputés exercer un art libéral et scientifique, les hautcrissent à
jouïre des honneurs et distinctions, privilèges dont jouissent ceux
qui les exercent, ordonne de les comprendre dans le nombre des
lieu de leur ré~idence, à ce titre de pouvoirs .
notables bourgeois du
y être revetlls des offices municipaux dans le même rang que les
de certaines corvées
autres notables hourgeois, et les exemptes
comme de guet et garde dans les milices des villfs, etc., etc., dont
les autres notables bourgeois, etc. Malgré ces privi-
sont exempt
lèges, le s' Deschamps a été commandé par le corps municipal, sous
un pouvoir de S. A. S., à servir dans la milice bourgeoise sous
peine de punition, etc. Son premier mouvement, Monseigneur, a
été d'obéir, et depuis trois ans il a pris les armes. Mais la déclara­
tion du Roy, qu,i rend il la chirurgie le privilége qui lui 'est propre
en témoignage de sa satisfaction royale de ceux qui s'adonnent à
lill art si utile à ses sujets (particulièrement ses ,gueriers), dont le
S' Deschamps se prévaut pour ) obtenir de S. A. S. la décharge de
ce service, n'est pas le motif de sa réclamation. Les devoirs de son
à remplit' journellement a la ville, a la campagne, si
état qu'il a
précieux a ses concitoyens et selon le vœu le plus de son cœur! le
met sancesse dans l'impuissance de remplir les nouveaux devoirs
qu'on lui impose. Ce qui lui fait espérer avec confiance qu'il obtien-
dra de votre G. la di spanse qu'il demande, et est avec un profond
de Son Altesse Sérénisime, Monseigneur,
respect
Le très humble et obéisant serviteur,
DESCHAMPS.
Rennes, le 14 juillet 1786 .

Je vom envoie, Messieurs, un mémoire du S' Deschamps, maître
eil chimrgie, à Brest, qui demande'd'être dispensé du service de la
garde bourgeoise en cette ville. Ce mémoire a été recommandé à
M. le duc de Penthièvre par une personne qu'il aime et qu'il désire
d'obliger. Si les circonstances ne permettent pas de faire jouir le
S' Desch~mps de l'exemption qu'il sollicite, il me semble qu'on
(1) Arch. de la mairie, même fonds, même liasse, que les pièces précé-
dentes. '
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XXI. émoires).23.

peut lui accorder au moins la permission de sc faire remplacer.
Vous voudrés bien examiner ln demande de ce chirurgien et me
renvoyer son mémoire avec votre réponse le plutôt qu'il sera pos-
sible. .
Je suis très-parfaitement, Messieurs, votre très-humble et trflS­
obéissant serviteur.
DE BERTRAND.
M" les ofIiciel's municipaux ù Brest (1).

(1) Dans sa séance du samedi, '2:~ juillet, le COl'pS municipal, présidé
pal' M. Raby neveu, maire, Il procède à la pl'omotion de la milice boul'-
e er
geoise ». Le sieur Deschamps est capitaine de la 2 compagnie du 1 ba­
taillon (côte cie Bl'est). L'exll'ait suivant cie la délibération est relatif à la
requête de ce chirurgien et éclaire sur le véritable motif qui l'a dictée.
« Ouverture faite du paquet mis sur le bureau, il s'est trouvé une
lettre de monseigneur l'intendant du 1!! de ce mois relative à la requette
y jointe, présentée à S. A. S. Mgr le duc de Penthièvre, par le sieur Des­
champs aîné, ehirurgien, tenclante à se faire exempter du sel'vice de la
milice bourgeoise: SUl' quoi la communauté observe CJue ledit sieur Des­
champs jouit de la favem' aceordée aux notables par les lettres-patentes
du 10 aoust l7jG, puisqu'en cette quali té, il est prom u au grade de ca pi­
taine dans laditte milice, ce qui le distingue de la classe dans laquelle il
croit être confondu, d'olt ii l'ésulte qu'il ne peut valablement se )1Iaindl'e. »
Le sieur Deschamps voulait surtout éviter d'êtl'e assimilé, dans le rang,
il n'éleva plus aucune réelamation .
aux simples al'tisans; capiLaine,