Responsive image
 

Bulletin SAF 1894


Télécharger le bulletin 1894

Monographie de la paroisse de Plounévez-Porzay (suite)

Abbé Pouchous

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes


XIV.
MONOGRAPHIE
de la paroisse de Plonévez·Porzay
PAR FEU L'ABBÉ POUCHOUS
(Suite).
Il ne doit pas être surprenant après ceci que la fontaine de
Saint-Méliau se trouve sur le terrain de la paroisse de Lo­
cronon et la fontaine de Saint-Ronan sur le terrain de la
paroisse de Plonévet-Porzay, vu qu'avant le XIIIe siècle ce
n'était qu'une seule et même paroisse.
La fontaine de Saint-Méliau est petite, ornée de quatre
pierres de granit, donnant une eau forte et délicieuse. Elle est
dans une prairie nommée Foè'nnec-aT-C'haon, au village du
Vinee, en Locronan. Le nommé Jean Yéquel entreprit, il y a
environ 15 ans, de combler cette fontaine. Mais à peine eût-il
commencé à exécuter son dessein, qu'il fut atteint d'une folie
qui a durée jusqu'à sa mort. Ce fait est connu de tout Lo­
cronan et de Plonévet.
La fontaine de Saint-Ronan est au-dessous du moulin de
Prat-tré-Anna (A r-veil-Vian), dans une petite prairie. Ce
n'est pas une vraie fontaine, mais seulement un grand trou
en forme de doué. On dit qu'en été l'eau est très froide et tiède
pendant l'hiver. Tous les petits enfants, à une lieue à la ronde,
y sont plongés par leurs mères pendant l'Octave du Sâcre.
On croit qu'un enfant ne sera janais sain, si on ne lui fait
cette opération avant la fin de sa troisième année.
Au village de K81'galan, en Plounévet-Porzay, il ya eu une
communauté de religieuses; elles y vivaient en commun,
gardaient une règle, mais s~ns clôture. Elles n'ont jamais eu
de chapelle en ce lieu. Leur maison existe encore, c'est celle

qu'habite Yves Le Hémon; on lui donne le nom de Ty-al­
Leanezet. Je pense que ce sont des sœurs de tiers ordre,
la raison qui me porte à le croire, c'est que le 27 novembre
1761, Geneviève Offre t, sœur du tiers ordre de Saint-Domi­
nique, morte le 2;:), à l'âge cie 70 ans, au château de Moillien,
fut enterrée à Plonévet-Porzay, en présence de Catherine
Moreau, supérieure des sœurs du tiers ordre, et cie toutes ses
sœurs .
CROIX .
. Je n'ai pu me procurer tous les renseignements nécessaires
sur les croix qui existent ou ont existé dans la paroisse. Je
vais ne nommer que celles qui me sont connues.
1 Croix de Kergousily. La croix de Kergousily porte
les armes des Lezarscoët, dans les faces nord, est et sud,
sous les pieds du Christ. On y lit sur la pierre qui soutient
cette Croix: « Fait par Y. Cosmao )), et pl us bas, 1824, c'est
une restauration.
20 Croix de Keroutous.

3 Croix de Croaz-a-Bléon.
40 Croix du cimetière de Plounevet.
;:)0 Croix du cimetière de Kerlaz (-1) .
6? Croix contre le cimetière de Kerlaz.
7 Croix des missions au bourg IselIafI.
8 Croix de Troïout.

9 Croix de la Clarté.
iO Croix de Lezvren.
11 Croix cie Camizen. On y "\ oit un calice dans un écusson.
11 ya un P d'un côté et un Q de l'autre côté du calice (2); sur
la pierre sur laquelle est plantée la croix on li t : « P. Quiniou,
(1) Elle porte comme inscription: « Hioronyme CaroIT, fab. IG~5. »
('2) Le calice se rencontre fréquemment \,lu milieu des inscriptions gravées
sur le linteau de la porte de certaines maisons d'habitations. Généralement
il indique que la maison a été bâtie par un prêtre. .

peintre»; l'inscription est la même au Hord qu'au midi. On
n'y voit aucune date. L'écriture gothique est du XIVe ou XVe
siècle. En 1793, des soldaIs passant auprès de cette cl'oix,
brisèrent le Christ et le haut de la croix. Contre l'atbl'e mu­
tilé de cette croix on voit une Mater Dolorosa, le Christ mort
sur ses ' genoux et un ange soutenant la tête du Christ. Ce
travail tout en pierre est d'un grand fini.

12 Croix de Sainte-Anne.
13 Croix de Lanzœnt, sur la route départementale.
140 Croix de Lanzant, près de la chapelle .
1;50 Croix de Moulien. •

160 Croix de Moez .
170 Croix de Lozaguin.

-18 Croix Ver (sous Kervell).
190 Croix de Kergounec.
20 Croix de Pifilit (au Demezellet).
21 Croix de Parc-a-Valic .

22 Croix de Leintec.
23 Croix Rouge, -au bout de l'allée de Prat-tré-Anna.
V.' . Division de la paroisse.
La paroisse de Plonévez-Porzay était divisée en paroisse et
en trêves. Le recteur résidait au bourg. Un seul des prêtres
de ce que l'on nommait · paroisse portait le nom de curé
(vicaire). Las autres étaient simplement prêtres hahitués.
Plusieurs ou presque tous avaient quelque bénéfice simple.
Ces messieurs étaien t chargés de desservir les fondations;
il en était autrement des chapalains des manoirs. Ceux-ci ne
desservaient la paroisse qu'extraordinaireœent. Tous les prê­
tres assistaient à l'office paroissial les dimanches et fêtes; ils
ne s'en abstenaient que par permission.
Un curé (Yicaire perpétuel) résidait à Kerlaz. Il était chargé
la trère de Kerlaz, sous la directio-n du recteur,
d'administrer
qui conservait le droit d'y faire par lui-même toutes les fonc-

tions pastorales. Il était en effet ]e premier pasteur de la
trève, mais le curé de Kerlaz avait aussi une vraie juridiction
sur toute la trève, quoique sous la direction du recteur. Ce
curé était innamovible comme le recteur.
Pour la répartition des charges, la paroisse était divisée en
quatre grandes sections, sans distinction de trève ni de pa-
roisse, toutes les deux étant alors confondues.
1 Carturen-ar-Gorré.

2 Carturen Kerléanou-Kerléol.
3 Carturen Troc'hano.
4 Carturen Troc'hoa t (1).
Il Y a aujourd'hui en Plonévez-Porzay 169 villages ou ha­
meaux et D07 feux ou familles. Dans la palue Sainte-Anne, il
y avait autrefois trois villages, qui ont disparus; on dit qu'ils
ont été engloutis sous le sable. On en a découvert des traces
et plusieurs outils aratoires. Des titres font mention de ces
villages; ils y sont nommés Kerdorc'h, Kerdavi, Ke­
ranna, un quatrième village, nommé Keryado, se voyait entre
Bridan et Lanzen t. On dit que c'était un excellent village
avec terres à froment. Lanzent, Kel'salé et Bridan en cultivent
les terres, le champ qui le portait a retenu son nom. Nous
avons eu un cinquième village un peu au-dessous de Kerveo­
Deuze; on le nommait Cosquéric. Enfin, on n'y voyait il a
cent ans, entre Keryéquel et Penfeunteun, un sixière village
du nom de Granne.
Kernoalet, Plac-an-Tanlou, Meil-plac-an-Tanlou, tous trois
en la paroisse de Plogonnec, étaient, dit-on, autrefois en celle
de Plonévez-Porzay. Voici comment on prétend que se fit ce
changement. A une époque fort éloignée, la peste ravagea ces
trois lieux. Les prêtres de ]a paroisse de Plonévez ayant
refusés de secourir les malades et d'enterrer les morts de ces
hameaux, leurs habitants eurent recours au· clergé de Plo-

(1) N'y aurait-il pas lieu de chercher si ces divisions ne correspondent
pas à çe que l'on appelle une frairie.

gonnec, qui les assista. Le fléau ayant cessé dans ces lieux,
ils furent régulièrement réunis à la paroisse de Plogonnec.
VI. Comté de Porzay.
Je ferai d'abord observer que la mer baigne une étendue
d'environ '12 kilomètres de la paroisse de Plonévet-Porzay, et
que' sur cette étendue de notre littoral on trouve plusieurs
petits ports, entr'autres: Porze-ar-Zal, Porze Trefentec, Porze
Roc'handon, Porze Kerguorguen, Porze pengarrec, Porze
Trémalouen, Porze Quariquillou, Porze-ar-Ry, Porze Kervill
(ce dernier entre Kerguorguen et Pengarrec). Comme quelques
uns prétendent que le comté de Porzay tire son nom de ]a
disposition même du lieu; j'ai nommé les ports abordables
de la paroisse. Je ne · puis contester ni soutenir cette supposi-
tion, je dois seulement ajouter que j'ai entendu dire à plu­
sieurs Bretons bretonnants que notre paroisse se nommait
Plounévet-Porzou, et à d'autres, Plonévet-Porzec. Je pense
que ces bonnes gens n'en savent pas plus que le vulgaire. ('1)
Quoiqu'il en soit, il est certain que Porzay était un ancien
comté et qui comme C" rozon, était une juvegnerie du comté
de Cornouaille. Le comté de Porzay fut réuni par alliance _~u
comté de Crozon, avant qu'Agnès de Crozon eut porté ce comté
dans la maison de Léon, d'où il passa au vicomte de Rohan.
Celui-ci ayant vendu le comté de de Crozon au marquis de
(1) Dans le Cartulaire de Redon, Prolegomènes, ptlge CLVIlI, nous
Yoyons : PagLtç Porzoed (Porzai). Le Porzoed proprement dit, région tou­
verte cie bois comme son nom l'indique, était compris entre la baie
cie Douarnenez et les deux chaînes montagneuses de Loc-Ronan et du
Ménéhom. Les anciens habitants du pays appelaient Nemet les vastes
en partie ce territoire.
futaies qui couvraient
Le Pagus POTzoed formait sans doute à l'origine une circonscription
le district dont nous venons de parler: Délimité
beaucoup plus vaste que
au nord par la rade de Brest et la rivière d'Aune, depuis son embouchure,
de Châteaulin, le pays boisé s'étenclait selon toute
jusqu'à la ville actuelle
en suivant à l'est et au sucl les limites cie
apparence, jusqu'au Cap-Sizun,
Saint-Coulitz, Bricc, Landréyarzec ct Guengat, qui tracent ses principaux
débol'l1emen ts.
La presqu'île de Crozon c1cpentlait naturellement. rln Pagus Porzoell.

Rosmadec, vers la fin du :XVIIe sîècle, dut aussi vendre le
comté du Porzay, qui y était annexé. Ils furent démembrés à
la mort du marquis de Rosmadec, qui suivit immédiatement
son investiture dé ces deux comtés. En 1789, la haute justfce
du comté de Porzay appartenait à M. Dubrieux, seigneur de
Kervènt, en Plonéïs, qui en avait hérité du chef de sa mère,
Marie-Josèphe Dudisquai, douairière Dubrieux. Je serai cu­
rieux de voir les noms de tous les comtes de Porzay (1).
Le~ comtes de Porzay ont-ils eu une résidence ou château
en la paroisse de Plounévet-Porzay '? Ou un manoir'? Jusqu'ici
je n'ai rien pu découvrir qui me mit à même de résoudre ces
questions.
Cependant, je trouve que Guillaume Cornic, né au lieù de
PO'l'sayen 17t>9, et Anne Cornic, née au manoir de Porziay, le
7 novembre 1763, n'en fournissent, sinon une preuve, du
moins un indice, car ces deux Cornic sont nés au lieu nom­
mé en breton Quinquis, où a été autrefois le château du
Plessix, et même selon quelques-uns, du Plessix-Porzay.
(Notre mot Quinquis signifie en français Plessix, ce qui veut
d.ire lieu de plaisance). Dans cette supposition, notre manoir
dit en breton Quinquis, et nommé sur nos regïstres, manoir
du Plessis-Porzay, serait en effet le manoir des comtes de
Porzay, enrichi de l'adjectif Plessix, pour désigner sa belle
position au milieu d'un riche vallon et cerné de plusieurs bois,
ce qui est très vrai pour notre quinquis. (Je dirai même cu-
rieux, car les bois n'existent plus).
VII. · . Bannières de Pounévez-Porzay et de Névet.
Névet, dont les seigneurs étaient peut-être les descendants
d'un ancien chef de clan, venu d'Albion s'établir au commen­
cement de l'ère chrétienne, dans la forêt qui couvrait ce ter­
ritoire et la défricha. Il est difficile de décider si la forêt qui
couvrait ce territoire prit le nom du chef de cette migration,
(1) Aucun de ces noms ne nous est pervenu .

ou si elle donna son nom à une famille baronniale, dont le
château principal était sur les confins de Plogonnec, te sei~
gneur de Névet fit raser ce château primitif en l'an 10aO, et
vint à deux portées de mousquet de là, habiter le chàteau de
Lezargant, construit sur la paroisse de Plounévet-Porzay,
l'an 740 (1), date écrite sur la clef en pierre de granit de la
porte de l'enclos du jardin. Cette pierre se voit encore à Névet
avec sa date; mais cette porte a été démolie en mai 1842. Ce
n'est plus qu'une ferme. L'ancienne maIson à four sert au­
jourd'hui de maison manale (ty-annès), elle est construite
le kippe, ou montagne factice, qui avait porté J'ancienne
sur
forteresse, et à laquelle succéda, dans le XIVe siècle, une
habitation plus commode construite sur le même emplacement.
Tout est en ruine, même les anciennes remises, dont on ne
voit plus que quelques restes de murs. Une partie de ces édi­
fices en pierre de taille a été vendue à Yves Cosmao de Ke­
rangal, qui en a fait une très belle maison manale, il a con­
servé la pierre où était gravé l'écusson de Névet,(2) il est bien
Le grand vivier du Nevet est à peu près comblé. A
défiguré.
en juger par les ruines qu'on y ·voit encore, on peut juger
dû être le château de Névet (3). Depuis
combien considérable a
l'an 10aO, on le désigne par ce nom, qui a été substitué â celui
de Lezargant qu'il portait avant cette époque. Plusieurs ~hro-
niqueurs se sont trompés pour n'avoir pas fait cette obser-
vation.
On prétend que les seigneurs du Névet découvrirent une
(1) Le transfert de résidence des Nevet du château de Nevet (Plogonnec)
de Lesargant (P!ounévez) a été déterminé pal' une sentence
au château
et l'Évêque le 15 juillet 1377. (t050 'est une date cer-
rendue entr'eux
écl'i~e pat' erreur de même que 740), .
tainement
Cl) D'or au Léopard morné de gueules.
(3) Le souvenir de son ancienne importance n'est pas encore oublié. Il
avait ici, disent les habitants du pays, un château si grand qu'une seule
personne n'aurait pu en ouvril' et fermer les fenêtres en une seule jour­
née, et SUl' une table qui était SUl' la route non loin du château, il yavait
toujours du pain et de l'eau. '

mine d'argent ou même d'or', au pied du château du Névet
(Lézargant) ; mais que, ne voulant pas qu'on y fit des fouilles,
ils y établirent un grand étang, dont les eaux font encore
aujourd'hui mouvoir les tournants du moulin du Névet, en
Plonévez-Porzay.
Les seigneurs de Névet,anciens pairs de Bretagne, ont joué
un rôle important dans notre histotre. En 1341, Hervé de
Nevet tient le parti d~l comte de Montfort; Jacques de Névet,
gouverneur de Quimper-Corentin et lieutenant du Roy, pro­
fessa la religion de Calvin. Son fils René suivit son exemple;
mais il abjura après la mort de son père. René meurt sans
enfants, et son frère Claude de Névet hérite de ses noms,
qualités et biens; il suivit la prétendue religion réformée.
Son fils fut assassiné aux Etats de Rennes, et son petit-fils
René, bon catholique, recueillit la succession du Névet. Sous
Louis XIV, René, marquis de Névet, embrassa avec chaleur
le parti de la cour. Son fils unique, colonel des vaisseaux, (1)
mourut sans alliance. Alors, les dames de Pont-Briant et de
Penfeuntenio, sœurs de René, montèrent au sommet de la
montagne de Locronan, où s'était retiré depuis plusieurs
années Malo, chevalier de Névet. Il y habitait une maison
souterraine, qu'il avait entouré d'un mur circulaire. Un édi­
fice joint à ce mur et qui porte encore le nom d'Hôpital,
prouve qu'en s'isolant des hommes, ii n'avait pas renoncé à
leur faire du bien. Cédant aux supplications de sa famille, il
1'ent1'3 dans le 'siècle et se maria.
Le 2 juillet 1717, fut baptisée dans la chapelle du château
de Névet, par M. Le Gonidec, recteur, Marie-Thérèse-Josèphe

de Névet, fille de haut et puissant seigneur Malo de Névet,
seigneur marquis de Névet, et de dame Corentine-Marie de
Gouzillon, marquise de Névet, Pouldavîd et annexes, Launay-

(1) Colonel des vaisseaux du Hoi correspondont ·au titre actuel de colonel
de marine.
d'infanterie

Névet, Beaubois, Lavollière, Trénanglo, J{ermabilo et autres
terres et seignenries. Parrain, messire Sébastien de Gou­
zil1on, chevalier, seigneur de Kermeno, de Kermorvan et
auh'es lieux. Marraine, dame Marie-Vincente de Kersul­
guen, dame de la Villeneuve, faisant pour et an nom de haute
et puissante dame Marie-Thérèse du Parc, dame de Loc-Maria.
_ Ont signé: Marie-Vincente de Kersulguen; Sébastien de
Gouzillon de Kermeno; Bonaventure Dumenez de Kerveno ;
Marie-Magdeleine-Moricette de Pennandreff ; Olivier-Vincent
Dumenez-Lezurec; J. Bornez; Jean Le Bot, prêtre et curé
de Kerlaz-Malo de Névet; Pierre Floch, prêtre; Nicolas
Doaré, prêtre; du Fretay; Jeanne-Gabrielle de GouziIlon;
du Fretay; Houlbria, prêtre; Bannalec; Gme Bernard, prêtre;
Jean Piclet, prétre ; Y. Horillon, prêtre; Y. Le Gonidec, rec­
teur de Plonévez-Porzay; Ch. Perc'hérin de Keryar.
Marie-Thérèse de N évet, héritière de la famille, épousa, le
23 octobre 1729, Jean-Antoine-François de Francguetot,
marquis de Coigny.
Bonaparte força mademoi.selle de Coigny, dont les parents
avaient émigré, à épouser le général Sébastiani, et lui donna
en dot la main-levée de tous les biens de Névet, confisqués
pour faits d'émigration,
En 1731, naquit au château de Névet, Marie-Jeanne-Fran­
çoise Nicolazo Logrée. Parrain, Ignace Audonyn; marraine, .
Jeanne-Françoise de la Marre, tous du château de Névet.
Le 4 février 1707, par permission de Monseigneur l'Evêque
et comte de Cornouaille, M. Furie, recteur de Plonévez-Porzay,
célèbre dans la chapelle de Névet, le mariage de René-Louis­
Bertrand, seigneur de Tronjoly, de la paroisse de Château­
neuf, et de Marie-Anne Le Bras, de la paroisse de St-Julien
(ville close de Quimper). Ont signé; René-Louis Bertrand,
Marie-Anne Le Bras, Marie-Corentine Gouzillon de Névet,
Malo de Névet, Sébastien de Gouzillon, du Frétay, Louis Le
Rouge de Penfeuntenniou, Yvonne de la Fontaine.

Il Y a à Plonévez~PQrzay un vieillard qui a vu brûler Sur
la place de Locronan, en '1790, trois charretées de titres et
papiers de la maison de Névet. Ce vandalisme est un puissant
motif pour conserver lé peu qui nous reste de l'histoire locale
et qui va disparaître .
VIEUX-CHATEL.
Le Vieux-Châtel, dont les ruines .s'élèvent encore sous le
parc de M. le baron du Frétay, entre sa nouvelle habitation et
la baie de Douarnenez, qu'elle domine, fut une bannière d'une
des branches de la maison de Quelen. Les seigneurs de cette
maison disparaissent vers le commencement du XVIIe siècle( '1).
La tradition porte que ce château fut saccagé et brûlé à la

(1) L'héritière du Vieux-Châtel, Anne de Quelen, épouse Bertrand Halna,
les baronnies du Vieux-Châtel et de Coatanezre sont passées dans la
d'où
maison Halna du Fretay.
Par un titre de 1743 un aveu est fourni à Charles-Marc Halna du Fretay,
chevalier, baron du Vieux-Châtel et de Coatanezre, fils de Bertrand Halna
et d'Anne de Quelen. •
Autre aveu de 1788 à Jacques-François Halna du Fretay, baron du
Vieux-Châtel et de Coatanezre, chef d'escadre, fils aîné, héritier principal
et noble de Charles-Marc Halna.
n est dit dans cet aveu que la juridiction, avec haute, moyennc et basse
justice, s'exerce, pour la baronnie du Vieux-Châtel, au bourg ùe Kerlaz et,
de Coatanezre, aux bourg de Ploaré et de PoiIldavid,
pour la baronnie
les fiefs situés dans les communes de Plonévez-Porzay, Ploaré,
pour tous
Pouldergat, Poullan, Saint-Nic, Plogonnec et autres.
Il y est déclaré que tous les droits honorifiques et prééminence en l'église
de Kerlaz appartiennent à la baronnie du Vieux-Châtel qui a son seul banc
accoudoÏl' au côté de l'évangile, prés le balustre et maUre-autel, avec
les armes et écussons tant dans la maîtresse vitre que dans le pignon oèci­
dental et clocher de la dite église et au-dessus du portail d'icelle et qu'il
n'y a autres armes ni marques honorifiques dans la dite église, ni au-dehors
en verre ni en pierre que celles de la dite baronnie du Vieux-Châtel et ses
armes et autres armes eo alliances, et que les seigneurs du Vieux-Châtel
sont en possession de faire percevoir le droit de coutume sur les denrées
se vendent audit bourg les jours d'assemblée et de pardon.
qui
• Il est aussi déclaré que les prééminences et droits honoriflques dcs
terr.es du Vieux-Châtel et de Coatanezre en l'église paroissiale de Ploaré
consistent en un écusson à la verrerie près du maître-au tel et pignon
(Communication de M. le baron Halna ~lu Fretay.) .'
oriental.

1l101't du dernier seigneur. On dit que les croix d'or et d'argent
de l'église tréviale de Kerlaz furent, selon l'usage, apportées
au chùteau pour décorer la chapelle ardente faite à ce seigneur,
et qu'elles ont disparu avec le cadavre dans le sac de cette
maison (1).
Quand a été bâtie cette habitation? Quels en sont

les premiers seigneurs'? Leur généalogie? A quelle
époque a-t-elle été acquise par le maréchal de Dombes?­
Quand a-t-elle été acquise par M. du Fretay? . Pourquoi la
juridiction du Vieux-Châtel a-t-elle été réunie à celle de
Coatanaire, en Ploaré ? Pourquoi .le Vieux-Châtel . n'a-t.-iL
jamais été rebâti depuis la fin du XVIIe siècle? (2)
Quelques murs, des restes de tour et une partie des douves
attestent l'ancienne splendeur de cette bannière, le proprié­
taire de ces ruines (et il l'était des droits seigneuriaux à l'une
des dernières Montres de la Noblesse de Bretagne), homme
de goùt et amateur d'antiquités, n'a pas voulu toucher à ces
masures; pour bâtir à peu de distance de là un très beau
manoir, qui est fort remarquable par son élégance,' sa posi­
tion, ses vues très variées, ses jardins, ses alentours, sa
grande cour ornée d'édifices et entièrement séparée de la
maison principale. Nos Bretons nomment ce manoir Ar-Manil'
Névez, ses propriétaires le désignent sous le nom de Vieux­
Châtel. '. . .
Guy de Plœnevet, et ailleurs Plounévet, est né au Vieux­
Châtel; sacré évêque en 1262, it mourut le 12 juillet 1266.
(1) Voir l'élégie de M. de Nevet (I~evLte historique de l'Ouest, ' 4° année,
17° Ji v .). .
('2) L'ancien chàteau féodal du Vieux-Châtel n'a jamais été rebâti parce
que ses divers propriétaires, depuis le début du 17° siècle, n'ont pas habité
celle terre. Le chùl.eau actuel très agl'and i en 188!1 est presque niederne'
et c'est à parLir de sa construction, en 1831, que le propriétaire est venu
habiter celle an Liq Lle baronnie.
Le pl.'opri6taire actuel d.u Vieux-Châtel est. l'anière peLit·fils de Jacques­
FrançOIs Balna, dont il est queslion ci-dessns. (Communication de' M. le
baron Halna du Fretay.)
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XXI. (Mémoires). 12.

Il a été enterré devant le maître-autel des
Corqeliers de

Quimper. (1)
Un vivier creusé dans le roc, un reste bien visible d'un
souterrain (il conduisait, dit-on, jusqu'au château du Nevet),
les ruines de l'ancien manoir et quelques pans de murailles
démontrent la grandeur des seigneurs de LezharscoëL (2)
( 1) Voici quelques renseigements complémentaires sur Vieux-Châtel:
En 1300, Geoffroy était seigneur du Vieux-Châtel. Guillaume de Vieux­
Châtel, son fils, épousa en 133.) Plezon de Quintin, fille de Geoffroy Il,
sire de Quintin. Allietle de Vieux-Châtel, le ut' fille, épousa Yvon de
Quelen.
La branche aînée des Quelen, baron de Vieux-Châtel, dont les Quelen
de Rochant sont les cadets, a fini à Renée de Quelen, dame du Vieux­
Châtel, qui épousa, vers 1 j90, Claude de Lannion, seig de Quinipily.
Pierre de Lannion, leur fils, prend le titre de baron de Vieux-Châtel, ainsi
que ses successeurs.
Ce doit être un de leurs descendants qui a vendu la terre du Vieux­
Châtel à M. Halna du Fretay. Je ne pense pas que le Vieux-Châtel dont
Guy de Mollien est dit seigneur soit le même. Il y a beaucoup de terres de
ce nom eo Bretagne. La partie de la baronnie de Vieux-Châtel qui était
en Plogonnec était peu importante. La Châteigneraye, en Briec (qui en
dépendait), était d'un revenu plus considérable. (Note cie M. Le B. de M.).
M. Trévédy croit qu'il y a eu plus d'un intermédiaire entre Pierre de
Lannion et les du Fretay au Vieux-Chastel.
V. Arch. dép. B 5j (50) j'o 108 contrat du 18 oclobre 1740, Lemoine
et Ollivier, notaires royaux à Rennes,
Par haut et puissant Guy-Marie de Lopriac, chevalier, seign. comte de
Donges marquis d'Assésac, bf'igadier des armées, colonel du rég. de Sois­
sonnais infanterie, et h. et p. Marie-Louise de Ray cie la Rochefoucaud,

son epouse,
A M. du Fretay, Halna,
De la terre et seigneurie du Vieux-Chastel et Coettanezre avec leurs
juridiction haute, etc, fief, manoirs, prééminence, fondation, ch'oit de
colombier, etc.,
Pour la somme de 38,000 liv., plus 2,000 pour pot cie vin.
Les deux teues de Coettanezre s'étencl à Ploaré et Pouldergat.
Comme on le voit, dès avant cette vente, les deux justices étaient
réunies. (Communication de M. Trévédy.)
("2) POUl' montrer l'étendue du fief de Leszarscoat, el' son importance, je
dirai que la terre de Lescus, en Plomodiern, qui, avec l'arrentement de
la ferme, du manoir et des bois à %U liv., au marquis d'Ouessant, rap­
portait, en 1780, 6,000 fI'. cie revelllt au propriétaire, le marquie de PIŒlUC,
n'était que la prévôté du flet de Lezarscoat.

Aujourd'hui on nomme Coz-Maner, une chétive maison
bùLie au S.-o. des ruines de l'ancien château de Lezarscoël,
ainsi que dans le coin de la cour de cet édifi.ce. Le village
contigüe à Coz-Maner est décoré par nos bons paysans du nom
de Lezarscoët, mais c'est à tort, car les titres et nos registres
lui donnent le nom de Toul-ar-Porze.
C'est sur les pierres du portail que le Père Grégoire de Ros­
trenen et avant lui le Père Maunoir, ont trouvé des carac­
t.ères qu'ils ont présentés comme l'ancien alphabet breton ('1).
Nous ne possédons aucun monument ancien sùr les ori­
o'ines, la formation et les anciens possesseurs de ce fief. Ce
que nous allons en dire a été transmis par tradition. On
assure qu'un roi Armoricain y a tenu une cour plénière, qu'il
y venait se reposer des fatigues de la guerre et s'y livrer à la
chasse. On dit également qu'on y a traité l'affaire de la mé­
tropole de Dol.
Dans un partage du village de Troc'headour, paroisse de
Plounevet-Porzay, j'ai lu les noms et qualités du seigneur de
Lezharscoët, en '1786. C'étai t :
Haut et puissant seigneur messire Jacques-Yves-Jose ph­
Marie Quemper, chevalier, seigneur, marquis de Lanascol, du
Guerand, comte de Guengat, vicomte de Lezharscoët, de Que­
menet, Le Quillou et autres lieux, fiefs et seigneuries.
On a longtemps conservé près Lezarcoët (Coz-Maner), un
buste, en pierre de granit du pays, grossièrement travaillé,
représentant un prince avec une petite couronne sur la tête et
de très grandes oreilles. On le nomme ici, al' roué pen-march,
d'autres disent plou-marc'h, et enfin , diou scouarn marc'll.
(Coz-Maner) possède et conserve encore ce buste, qui est
(1) Ce prétendu alphabet breton a été l'objet de nombreuses discussions:
Voir BulieLin de la SociéL é archéologique du Finistère. Année 1891,
page LXVII, procès-verbaux. Année 1893, page 'U 5. Année 18D3,
p. LVI, pl'océs-verbaux .

monté dans le mur Coz-Maner, englobé dans le Vieux­
Châtel (1).
Au près du Ry, en la paroisse de Ploaré, il y a un endroit
appelé Ploumarc'h. Dans Plonevez, entre Tiquer et Lan­
derrien, sur un petit port nommé Ar-Zal, il y a aussi un
endroit où l'on découvre des mats ruinés; cet endroit s'appelle
Ploumarc'h. Il y a eu un moulin appelé Meil-Ploumarc'h,
dans la paroisse de Plonevez. (2).
(1) Le roi Ploumarc'h, ou Pen-Marc'h, ou Diou-Scoarn-Marc'h, si l'on
en croit quelques chroniqueurs du pays. On pourrait croire que ce roi a
roi de la ville d'Iso
habité Lezharscoët, d'autres veulent qu'il ait été
Voici ce qu'on raconte de lui d'après la tradition orale:
Ce roi cmel se faisait raser chaque soir et le barbier était pendu immé­
Un individu imagina un moyen pour faire
diatement après l'avoir rasé.
ces cruautés. Il disposa une anche de bautbois cie telle façon que
cesser
les fois qu'on se servait cie cette anche on entendait toujours et
toutes
distinctement ces mots: « Ar roue Ploumarc'h en deuz diou scoarn
marc'h. » Le 1'01, qui ne faisait pendre ses barbiers que pour que personne
ne sut qu'il avait des oreilles de cheval (il craignait l'indiscrétion d'un
barbier), ayant entendu ce hautbois, il fit arrêter le sonneur; mais comme
cet homme ignorait absolument ce qu'on avait fait à l'anche de son ins­
trument, il s'écria hardiment qu'il ne pouvait pas laisser d'autres sons.
Le roi fit alors suspendre l'ordre qu'il avait donné de le pendre, _ prit lui­
même le hautbois, et dès qu'il -se mit à souffler dans l'instrument, il en
fit sOl'tir : « Ar roue Ploumarc'h, etc. » Voyant son secret divulgué, il fit
grâce à cet homme et dans la suite à ses barbiers. Que signifie ce conte?
« Cette même figme avec la tradition se retrouve à Poulguinan, près
Quimper, et à l'lIe Chevalier, près Combrit. Grallon avait une maison
de plaisance dans ces deux lieux. A Poulguinan, on a trouvé des ruines
romaines. Les constructions des dix premiers siècles ont été reconnues dans
le pays. Cependant les constructions du VIe au Xe siècles s'appellent ro­
maines. C'est un terme de transition. (Note de IV1. le B. du Mesmeur).
(Voir Bulletin de la Société Archéologique du Finistère. Année 189~,
procès-verbaux, p. V, VIII, XIII, XIV. Année 1893, procès-verbaux,
p. LIlI).
('2) Il paraît que par Jeanne de Talhoët le fief de Lezarscoat passa aux
Comme cette maison si puissante était voisine de Plounevet et y
Guengat.
avait des propriétés, je vais mettre ici le peu que j'ai de la généalogie et
les noms de ses successeurs :
1° Jacques de Guengat, sr de Guengat et de Penanguel'ch en 14-20.
2" » sr de Guengat, de la maison du duc en 14'27.
3° Guyomal'c'h, sr de Guengat (de la maison cie la reine Anne).
4° .Jacques de Guengat, s'- cie Guengat, vice-amiral de Bretagne, épousa

IX. Les manoirs de Plounévet-Porzay .
. 1 MOELLlEN.
Moëllien, manoir aujourd'hui abandonné, a été habité pen­
dant plusieurs siècles par une famille qui en portait le nom.
Elle a donné à la France un grand nombre d'officiers de
marine d'un mérite distingué.
Le dernier rejeton de la famille né à Moëllien est Mademoi­
selle Olive de Moëllien, sup~rieure actuelle et fondatrice du
couvent de la Providence à QuimJ)er. Ce nom s'est éteint par
la mort de M. de Moëllien, décédé à Auray, il y a environ
deux ans.
La partie ouest du manoir de Moëllien a: été construite en
1642, la partie est, l'écurie et le mur de la terrasse en 17MS,
mais le portail qui s'élève entre le jardin et la cour p.st de
1682. Le manoir de Moëllien est en grande partie debout. On
regrette de ne pouvoir plus admirer la beauté de ses spacieux
jardins et surtout cette antique et longue allée, formée de
quatre rangées de chênes et de deux rangées de châtaigniers.
Toutes les avenues de Moëllien étaient couvertes d'arbres. de
haute futaie. Un champ long et étroit, mais très uni, dont le
bout ouest touche aux jardins de Moëllien, et le bout Est,
atteint 1e village de Gamgorel, servait habituellement pour les
Jeanne de TalhouëL Il y a aux preuves de Bretagne une tran:;action passée
son proche parent, Louis de Bourhon, prince de la Roche-suf­entre lui et
Yon. (Jeanne de Talhouet était héritière de la maison de Languevès, et
comme telle dame cie LezarscoëL) . .
5° » sr de Guenga L
Go Jacques, sr de Guengat, épouse Marie cie Poulpry.
7° Louise de Guengat, héritière de la riche maison cie Guengat, épousa,
en lfi3G, René de Kergorlay, sr ùe Cleuzdon.
8° Claudine de Kergorlet, dame de Guengat, épousa, en 1665, Julien du
Cleu!, marquis de Voge.
go Du Cluex, marquis du Gage, S" cie Guengat, épousa ... de Lerno.
Le marquis du Gage eut un fils et deux filles. Ses filles, en qui passèrent
les terres cie Guengat, de Lézarscoët, furent MiliO de Roquefeuil el Mm e
de Quimper de Lanascol, qui eut Guengat clans son partage. (Note de 1\1.
Le Bastard ' de Mesmeur).

courses à pied (al' redadec), les magnifiques arbres qui le
décoraient ont entièrement disparus, la maison principale,
habitée aujourd'hui par deux fermiers, est assez grande, mais
elle ne prouve que faiblement la richesse de ses anciens
. seigneurs.
Signalons ici une redevance due par le seigneur de Moël­
lien et désignée sous le nom: « La tranche de Moëllien »
Le seigneur de nom et d'armes de Moëllien (1) (an énéour),
était tenu d'envoyer, chaque année, au seigneur de Kervent
et Plessix-Porzay, dans une charrette attelée de deux tau­
reaux, les mieux armés du pays, une tranche de pain de
seigle, coupée tout le long d'une tourte et que ledit seigneur
de Moëllien, en grand costume, mais un bonnet grossier sur
la tête et de gros sabots aux pieds (boutoun pi'elin) conduisait
lui-même la charrette jusqu'au dit seigneur de Kervent et
Plessix-Porzay, auquel le seigneur de Moëllien remettait en
sus une pièce de six liards.
Le nommé Jean Le Coz,qui a servi à Moëllien, m'a assuré
que tous les ans, à l'époque fixée pour payer ce droit, la
maison de son seigneur et maître était en émoi. Mais que,
pendant les douze années qu'il a seni le seigneur de I{ervent
et Plessix-Porzay a daigné dispenser toujours les Moëllien de
cette corvée.
Quant a commencé cette famille? (2)

(1) Elle portait d'azur il un anneau d'argenl; louché et emironné de
trois fel' de lance de même. La devise était: ,)'etl pout (regarde 7h:/l]?te) .
('2) GéNéALOGIE DE LA MAISO:'< DE MOfLLm~ :
Les généalogies foul'llies pour la réCormalion de la noblesse de WG7 ne
devant remonter qu'à la réfomiation cie 14·W, cette époque deYÏent le
point de départ des généalogies connues cie presque toutes les familles de
Bl'etagne, quoiqu'elles fussen t beaucoup pl us anciennes.
Voici celle de la maison de Moillien :
1° Jean de Moellien (mort en l'lIn) épousa: l" MFlrif' li n Tl'ng-ollrgncn,
2°.Jeanne de Lanros.
'1.0 Jean de Moillien épousa Jeanne de Kergoat. .Jeanne de l\loillien
épousa: 1° Jean du Dresnay, 2° Jean Autl'ct. .
3° .Jean de Moellien V', en ],')36 il épousa Claudine de Lauresse .

2 MANOIR DE TRESSÉOL.
Tresseol a longtemps appartenu à MM. Dubois de Tresséol.
Cette terre passa ensuite à MM. Farcy de Cuillé, qui ont
donné un évêque au diocèse de Cornouaille. S'il faut en croire
la tradition, le manoir de Tresséol a été fort l'emarquable.
Tout semble indiquer que ce château a été une forteresse. Sa
position,qui est quasi-inexpugnable (je suppose avant l'inven­
tion du canon) en serait une àssez bonne preuve.
Aujourd'hui on n'y voit que quelques ruines, un ancien
colombier, des écuries, avec une portiOl~ des murs de la cour,
avec une porte cintrée, dont la voûte a ainsi que les murs en
ruine une épaisseur de qua tre mètres. On· prétend que ce mur

cernait le château, qu'il servait de promenade et qu'on y
Françoise de Moillien épousa Geoffroy Bonescat; Anne de Moellien épousa
en 1529 Marc Cary, st· de la Porte.
4° Nicolas de Moellien épousa Gabielle de Gouandour, dame dudit lieu,
en Crozon. La branche cadette de Gouandour, qui avait la baronnie de
Lescoulouarn, près Pont-l'Abbé, s'est fondue chez les Moellien au siècle
dernier. .
5° Sébastien de Moellien épousa Guillemette Le Mogne, douairière de
Lesmeur, morte le 25 septem bre 1705, à l'âge de 85 ans. Nicolas de
Moellien, S" de Gouadour, sénéchal de Gourin, épousa (aucun document);
J ar.ques de Moellien, sr de Lanhoulou.
6° Guy de Moillien, sr dudit lieu et rle Vieux-Châtel, Trouvoly, etc.,
de Tredazo. ,
épousa M.-Th.
7° Jean-René de Moellien épousa Marguerite-Charlotte Marzin de Kel'­
dl'ei·n (elle était d'Auray, et, au retour de l'émigration, c'est dans ses
biens que ses enfants sont allés demeurer). Plusieurs fils et filles, morts
sans postérité. Sébastien-Corentin de Moellien, sr de Troujoly, séné-
de Lesneven. .
chal
8° Guy-M.-Joseph de Moellien, épousa en 1771 M.-Louise de Moellien
clescendre de Nicolas de Moellien, sieur de Gouandour).
(elle devait
0° De Moellien épousa de Pluyié. Deux demoiselles de Moellien, dont
l'aînée vit encore.
10° Joséphine de Moellien a épousé Alexandre de Ken'et.
N. B. Le fils ou le petit-fils de Sébastien- Corentin de Moellien, sr de
Tr'oujoly, était conseiller au Parlement eu 1789. II n'avait que deux filles
d'une demoiselle Le Brun de Kerlangno, dame de Pennanru, près Lander­
où ils demeuraient. L'une des fllles, Thérèse de Moillien, est célèbre
neau,
pal' la conjuration de la Ronal'ie. Elle a été guillotinée. (Note de M. Le
Bastard de Mesmcul') .

. faisait des évolutions militaires. Au nord du tertre sur lequel
reposaient ces édifices, à 100 mètres des masures, se trouve
. le moulin de Tresséol, dont l'étang à été magnifique. La
chaussée de ce moulin repose sur un massif en pierres de
t,aille, qui traverse tout cot étang, qui sous peu sera comblé
par la vase. Une bonne moitié est déjà sous prairie. On a
compté contre cette chaussée, trente-deux belles marches en
pierre, traversant tout l'étang. Il y en a eu un plus grand
nambre, mais les eaux et la vase empêchent de les bien dé­
couvrir. (Largeur de l'étang, 20 mètres; longueur, 60 mètres;
profondeur, mesurée avec une perche enfoncée dans la vase,
'14 m. 20.) Cet étang renferme de très belles tanches; on y a
pêché, en '1837, une anguille qui pesait sept livres.
Madame Gueldreck de T1'esséol, née au château de Trosséol,
épouse de missire Jean de Lespenez, est mère de Alain de
Lespervez, évêque de Quimper du 22 août 1444 au '16 janvier
'1 MS 1. Ildevint alors archevêque de Cesarée (1). Auguste-Fran­
çois Annibal Farcy de Cuillé, quoique né en Anjou, doit être
réputé de Tresséol, où résidait souvent sa famille, et où il
aimait à se reposer de ses fatigues pastorales, lorsrlu'il fut
promu à l'évêché de Cornouaille; il fut évêque cie Quimper
du 8 octobre 1739 au 28 juin 177'1. Il a béni la chapelle de
N.-D. de la Clarté, en septembre 1740.
3° MANOIR DE KERSCAO .
A en juger par ses ruines, le manoir de Kerscao a été peu
çonsidérable. Cette terre relevait autrefois des seigneurs de
Kervent et Plessix-Porzay. Elle est depuis longtemps à la
famille de Plœuc (à Mme Conan de Saint-Luc). On ne peut
toutefois se dispenser d'admirer la place de l'allée de Kerscao;
les uns la nomment Bali-Vraz et les autres Bali-C'hlaz. Elle
(1) Il mourut le '17 mars J![55, fut enterré aux Cordeliers il Quimper.
Son tombeau est au musée de la ville. (Le Men, monographie de la catM­
e] l'ale de Qui mper, p. '173).

conduit de ce manoir à la mer, au-dessous de Tréfentec. On
ne sait plus au juste par où elle aboutissait à Tréfentec et à
la mer. Ce qui en reste a une longueur de deux kilomètres,
trois cents mètres, sur une largeur de huit mètres. On dit
qu'elle aboutissait à la ville d'Is, que les paysans placent
dans cette partie de la baie de Douarnenez.
4° MANOIR DE KERYAR .
Le manoir actuel de Keryar, bâti en 1572, ne diffère de
nos maisons manales que par ses dimensions et sa construc­
tion. Au-dessus de la porte demi-cintrée du manoir, s'élève
un fleuron ogival, portant une très-jolie poule taillée en bosse
sur un granit du pays. Un fermier ti3nt cette maison . Nous
n'avons aucun renseignements sur les anciens seigneurs et
leur histoire. (1)
Le 8 mars '174!), sépulture à Ploune,ez-Porzay, de Missire
Claude-René de Kermorguen, a voca l au Parlement, et capi­
taine du Graz (2) de celte paroisse, décédé à son manoir de
Keryar.
On raconte que des jeunes seigneurs de Keryar se rendaient
trop assidument auprès de quatre jeunes paysannes de Tro­
buex (en Plounevet). Le frère de ces jennes filles, qui craignait
pour l'honneur de ses sœurs, tua l'un de ces seigneurs et
l'enterra dans le coin d'un fossé. La disparition de ce jeune
homme donna de grandes inquiétudes à sa pieuse mère, vrai
modèle de vertu. Elle en gémissait et finit p~u vouer son fils
à sainte Anne. Le même jour on découvrit le cadavre qui fut
inhumé à Plounévet, après avoir été exposé dans le porche,
où on fit venir tous les paroissiens pour toucher ce cadavre .
Le frère des filles de Trobuex le toucha comme les autres,
et en même trmps le cadavre rendit du sang. Cet homme fut
incontinent arrêté; il avoua safaute. Je n'ai pu trouver aucune
pièce qui prOUY8 ce fait. Ceux qui me l'ont raconté n'ont pu
(1) En 11'W Mahé Keryar plaidait pour sanoblesse.

m'en indiquer l'époque. J'ai suppusé qll'e ceci est arrivé vers
1680, d'après l'âge des personnes contemporaines qui l'ont
à leurs enfants. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il y a
appris
eu un meurtre à l'occasion que je cite.
5° MANOIR DE KEROOUTOUS .
Km'doutous et selon d'autres Keroutous a été, bien qu'on
ne s'en douterait plus aujourd'hui, un ancien et beau manoir.
On y voit encore uue porte cochère en plein cintre dans un
mur fort élevé. Le propriétaire actuel de terre, qu'il a acquise
des Moellien, a substitué, en '18H, une très jolie maison
à la hutte qu'on y voyait précédemment. A 300 mètres
manale
E.-S. -E. de cette habitation, à quelque distance de la route
de Quimper à Lanvéoc, on voyait, il y a quelques années., les
restes des patibulaires, où l'on exécutait d8s criminels. Ce lieu
se nomme Plac-ar-Justicou, et le sentier qui y conduit Hent­
ar··Justicou.
Un acte de '11562 mentionne Jean de Saint-Guezel, seigneut'
de Kerdoutous et y habitait.
6° l\:JANOIR DU PLESSIX.
Le manoir du Plessix, que nous ne nommons jamais en
breton que Maner-ar-Quinquis, ne laisse d'autres traces que
le petit village qui a pris sa place. On dit que les pierres de
la maison manale des COl'nic, de Trivilly, proviennent des
démolitions du manoir du Plessix ou Quinquis. Les pierres
de la cheminée de cette maison sont réellement distinguées.
Ce qu'il ya de certain, c'est que dans des temps très reculés,

le village nommé aujourà'hui Tririlly était ce qu'on appelle
]a métairie du Plessix.
Ce manoir du Plessix ne serait-il pas le manoir de Porzay
(voir ce qu'on a dit plus haut). ('1) .
(1) Celte opinion me paraît probable. Quinquis était probablement Je
chef-lieu de la haute justice du Porzay, mais le chef-lieu du comté n'était
pas là (le nom le prouve), c'était la maison de plaisance. L'encien ehàteau
des comtes de Porzay ne pouvait être qu'une grosse tour dont les traces
pourraient encore se retrouver en Plonevez.

7 MANOIR DE QUISTINIC •
Malgré mes investigations, je n'ai. rien pu savoir au sujet
de ce manoir. J'ai vu la place où il a existé, mais on n'y voit
même plus les fondements. On est cependant forcé d'avouer
à l'endroit nommé
qu'une bâtisse considérable a existée
Maner-Quistinic, contre les bois que l'on nomme Coajou Quis­
tinic et que l'on désigne aujourd'hui par le nom de Coajou-

Kerangall, du village de leur nouveau propriétaire.
ne sais pas pourquoi l'on désigne dans quelqees contrats,
ct la place de ce manoir et les bois de Quistinic, par le nom
français Plessix. Car le mot Quistinic est certainement Châ­
taigneraie. Nous avons en PlonéyeL-Porzay, un moulin à eau,
nommé Meil-Quistinic, qu'on nomme aussi en français moulin .
du Plessix, et il est de fait que ce moulin dépenda:it du Plessix
(Quinquis), quoiqu'assez éloigné de ce lieu. Mais il ,n'est pas
loin de Coz-Quinquis.
deux kilomètres des ruines du manoir de Quistinic, on
trouve encore des traces de plusieurs édifices. On y a bouché
un puits il y a environ six ans. Nos bons paysans soutenaient
que c'était le château du marquis Ducaze. Ceci m'a intrigué,
fini par savoir que cet ancien marquis Ducaze n'é­
mais j'ai
chose qu'un ancien garde chasse du seigneur de
tait autre
Quistinic. Ce garde-chasse se nommait Philippot (Jean),
époux de Marie Le Floc'h. Guillaume Philippot, frère de Jean,
ce dernier, fils du soi-disant •
et Alain. Philippot, leur père;
Ducaze, sont célèbres à Plounevet-Porzay, par leur
marquis
à lancer des pierres à la main et sans fronde. Ces
adresse
trois individus fendaient le manche d'une pelle d'un premiei'
coup de pierre, lancée à trente pas. A cette distance-lâ ils
n'ont jamais manqué Ull objet de la grandeur de six livres.
Leut' adresse les a rai t rendus très redoutables, et, en effet,
ils abattaiel1t le gibier, plus sùrement; nssure-t-on, que ne le
ferait le meilleur chasseur.

Il Y ayait, dit-on, une très belle route qui du manoir de
Quistinic rejoignait directement la grande allée de Moellien
sans passer au bourg. Elle traversait les bois de Quistinic
on y voit encore des traces), mais on ne sait plus par où elle
continuait pour atteindre l'allée de MoëlIien.
8° i\1 ANOiR DE KERHUEL.
Ce manoir , de Kerhuel, n'a laissé aucune trace visible, je
présume qu'ii existait dans la partie ouest de notre village de
Kerhuel; quoiqu'il en soit, il est certain qu'il a existé. En
voici une preuve évidente.
Le 2 juillet '1610, Guillaume de Kerguelen du Carpont, sei­
gneur de Kerhuel, donna à Gannat, son domainier à Kerhuel,
uu droit de passage dans les bois de Kistinic, sur le fond de
son manoir de KerhueI. Cette pièce porte au bas, fait et donné
en notre manoir de Kerhuel, en Plonévet-Porzay. Un Gannat
de cet acte, que j'ai lu, contre la dame douairière
s'est servi
qui contesta ce droit,
Dubrieux .(Marie-Josèphe Dudisquay)
en 1741, aux héritiers de Gannat.
go MANOIR Ty-ENAOU.
Il Y a au village de Tréfentec, quelques restes d'un ancien
que l'on nomme Ty-Enaou. Une porte cochère dans
manoir,
un mur très élevé semble confirmer la tradition qui rapporte
y a eu un manoir en ce lieu. Quelques-uns disent que ce
qu'il
manoir s'appelait Manoer-ar-Porz.
On voit encore aujourd'hui, contre la naissance du cintre
de la porte cochère du manoir Ty-Enaou, une pierre de granit
,qui ne fait pas partie de ce cintre, l'inscription qui suit :
G. RICHA V. et au-dessous, dans la même pierre, un peu plus
longue que large: AN. 102D. Que signifie cette inscription.
En bas dudit Tréfentec se trouve, au iieu nommé Porze-ar­
ce même lieu, sur la grève, il y avait autre­
Manaer, et contre
fois une maison dite An-ty-Glaz. Un champ cultivé, où on ne
découvre aucune ruine, porte le nom de Ty-Glaz.

En 1750, on chargeait à Tréfentec des navires portant 150
cordes de bois. Le dernier navire de ce jaugage était com­
mandé par M. Nicolas, du Port-Launay. Jean Bothorel, de
Lœz-Traon, et consorts, lui promirent une charge de 150
cordes de bois, à 24 livres la corde. Depuis on n'·a pu y voir
de ces navires. Ce lieu aurait-il été un port ? A quelle
époque? (1).
On montre à Tréfentec, au lieu nommé Ar-Jardin-Vraz, à
Corentin Chevalier, du fief du Vieux-Châtel, où l'on prétend
que saint Trégonnec prit naissa nce. Rien que je sache qui
puisse le prouver, bien qu'il y ait à Tréfentec une fontaine
très renommée, dite Feunteun-sant-Trégonnec, et qu'à un
kilomètre de là se trouve un village appelé Kergonnec (en
latin villa civica). Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il y a à Plo- .
gonnec, non loin du bourg, au S.-O., une chapelle du nom de
Saint Trégonnec, et que les habitants de Tréfentec et même
de Plounévet en général, y vont par bandes au pardon annuel
qui s'y tient. On invoque ce saint pour les maux d'yeux.
J'ai voulu voir cette chapelle de Plogonnec. Elle est petite,
assez bien bâtie, mais très récente. Il y a au milieu de cette
chapelle, contre le mur nord, dans l'intérieur même de l'é-
glise, une petite fontaine. L'eau traverse l'église dans un
aqueduc en pierre et tomb(:l auprès de la porte sud de cette
chapelle, dans un réservoir. On lit aux pieds d'un prélat
mitré, tenant urie crosse en la main droite : « Saint Tré­
gonnec )); mais on s'est évidemment trompé, car tous les pèle­
rins qui s'y rendent, invoquent en particulier le saint qui y
est représenté par une petite statue. Le saint qu'elle repré­
sente est à genoux sur une roche et semble être un solitaire.
Si j'ai été bien informé, c'est celui-là qui représente sa.int
Trégonnec. En effet;· nos bons cultivateurs soutiennent que
saint Trégonnec, qu'ils vont tous les ans invoquer à Plogonnec,
naquit à Tréfentec; il reçut une éducation chrétienne, se
retira au-dessous dudit Tréfelltec, au lieu où est aujourd'bui

sa fontaine et y vaquait à la méditation des vérités éternelles.
Mais les nombreux habitants de Tréfentec allant souVent
troubler son repos et le distraire dans oraison, il les quitta,
se rendit dans un petit bois de Plogonnec, s'y fit un ermitage
et y mourut saintement. C'est là qu'on lui a conslruit la cha-
pelle (ou mieux un ancien oratoire qui a fait place à la cha­
pelle) que l'on visite tous les ans.
Voici comment nos bretons lui font faire ses adieux à ses
ingrats compatriotes de Tréfentec :
San Tregonec, e Plogoner,
Zo quinidic a Drefentec :
Da Drefentec pa guimiadas, .
Gad calon mant1'et à laras :
Trefenteguir, tudigou ter,
ber:
C'hui enem gavo ata
Gad daou pe dre eost al' bloa,
C'hui vezo paour [1 memeur tra :
Quement klun a zui ervro,
a zisquenno.
E Trefentec
II Plogonnec,
Saint Trégonec (Honoré),
Est originaire de Tréfentec.
il fit a T1'éfentec ses adieux,
Quand
A regrët il leur déclara :
Tréfentesiens, gens irascibles,
Vous serez toujours à comt;
Avec deux ou trois récoltes par an,
Vous serez toujours au dépourvu.
Tont chien 8nragé qni viendra daJ)s la contréü, .
à Tréfen tec.
Descendra toujours
Que, ce soient les adieux de saint Trégonnec ou une version
forgée, elle s'est dit vérifîée de temps immémorial. C'est le
cas de dire: « Si non e vero bene trovato: J)
10° MANOIR DE ROZENULIN.

Si nos registres ne donnaient le nom de manoir à la mé-
tairie de Rozenulin (en breton Roz-Silin), on ne s'en douterait
plus. On y découvre cependant une maison très élevée, qui se

voit de très loin, et qui domine tout le bourg de Locronan,
auquel elle est contigüe, quoique · dans la paroisso de Plou­
neYet-Porzay. Mme veuve Daniélou (on la surnomme an iLron
varia a druez) y a fait quelques réparations; elle y séjourne
ordinairemen t.
Rozenulin a-t-il été remarquable'? Quels en sont les anciens
seigneurs? Est-ce un ancien manoir ou seulement une petite
terre noble, comme Le St yvel, Kergarrec, Le Garrec, la mé­
tairie de Moëllien, Kerdalaé, Le Ry, Kerlarde, Kerhervé,
tous en Plonevet-Porzay.
La paroisse de Plonevet-Porzay avait encore d'autres ma­
moirs ; le peu de détails que l'on en trouve me les fait réunir
en un seul paragraphe.
11° AUTRES MANOIRS •
Le manoir de Kerlian. Il y avait. une chapelle privée.
On nomme ce lieu Kerléol. Qu'est-ce que ce manoir? Quels
sont les seigneurs '?
Le manoir de Kerbiquet. Il y avait une chapelle privée;
c'est à présent un champ cùltivé, qui porte d'une part le nom
de maner Kerbiquet, et l'autre partie cha pel Km'biquet. Qu'est­
ce que c'est que ce manoir? Quels en sont les seigneurs?
Le manoir de Keroulantec. Je ne connais pas même de
lieu de ce nom dan5- la paroisse. Cependant le nom de ce ma­
noir est dans. un compte de notre fabrique. Celui qui l'a vendu
y demeurait.
Le manoir de Tréguier. Il y avait une chapelle publique
auprès de ce manoir. On prétend que quelques-unes des
pierres de la maison manale de Gouézec, proviennen t
de ce manoir. Les étymologistes prétendent que Tréguier
veut dire Tri (succursale ou dépendance), quœr ou ker, de la
ville, et quelques-uns ajoutent Is, de la ville d'Iso (Voir la
chapelle de Saint-Davi.)
Le l1wnoir de Kergoaz-Guen. On y voit une grande porte

cochère, dont un mur fort élevé. Nos registres le nomment
manOll'.
Le manoir de Leurdorc'h. · Une portion du village de Moez
est décoré de ee nom. Rien ne le prouve à ma connaissance.
Le n'tanoir de Tre'iiigodou. Il est bien certain qu'un ma-
noir a existé dans ce lieu. On en yoit les traces et des per­
sonnes âgées m'assurent l'ayoir vu presqu'entièrement debout;
il n'y a pas plus de 80 ans qu'il a cessé d'être habité. Mais
on n'a pas pu dire si ce manoir portait le nom de Trévigodon,
ou un autre nom.
Le manoù' de Kereuleun. Nos registres lui donnent ce
ti tre.
Le nutno'Ï't de Keryequel, Ce non se trouve dans un
acte.
Le manoir de Ke1°oaliO'Ll. Dans un village, il y a une
maison qui pourrait faire soupçonner ce titre; tou tefois elle
porte l'inscription suivante : YVES QUEMENER. '1685. p.
BRE. Il serait cependant possible que celte maison succéda

au manOIr .
Le 'Ina'noir de LuniO'Li. On voit des troncs d'arbres de ce
village. Ces troncs attestent une ancienne et belle allée.
Le manoir de I mais les anciens registres donnent Keranrais, et ceux du
XVIIIe siècle portent le manoir de Kerenroy. A qui était cette
terre ? Les Moëllien ont récemment vendu une petite rede­
vance qu'ils avaient sur ce lieu.
Le nwnoir de Kerferme. Nos registres seuls le font
connaître.
Le manoir du Loez. Le bas de Kergonnec est décoré de
ce nom. Je ne sais pourquoi. On y voit cependant une haule
maison qui est assez distinguée. Un acte porte: au manoir
du Loez, à Kergonnec-Izellaff. On lit aussi au sujet de Ker-
gonnec-Husellaff, la terre noble de Kergonnéc. .
Le manoir T01Û-Cll-Porz. C'est un village qui n'est séparé

b1af.l ~.h.dtA~~

~ c.o.eO'W\~e6 dl.tV~

J C;(. . p-~'
i.Ô CNvv J-vt l.JV.)-t e,1e .

JJ~;u/~le- tJvJ.. CV~fü/JC.%R~tâ

M.e il ()l.UA .,\~
uov,,(, e1'\" CVt.CXN\'\'''',,\1.A-G 'tolt.~e-

C!'l'v 1) ~ Ove..- l'\Î'\' eJt..
C!~'l"V ,G3 "l11.odÂelt.'v

~et.
m.a:.c6 1 JeJ\À,f/
~ (x',,"~OI.illV d.tl~

. . . ' eth .

~f.., ov.h-dt.6~""",

cc eO'Wl~t.6 "" e..- e:...

. I\)ÛI.>~ eN"'. ,-(>JL(Nr.~..u,e,
'l'L&\Jle.- _ ... - -

/e.,ô IIi

de Coz-Manet' (Leszarscoët), que par un collrtil; et que nos
paysans nomment LezharscoëL Le 2 février 1741 a été bapt~sée
à Kerlaz, Marie Le Biban, née au manoir de Toul-ar-Porz-
Lezharscoët. Le 13 février 174'1, baptême d'Anne Celton, née
au manoir de Toul-ar-Porze.
Voilà un grand nombre de manoirs. S'ils ont tous été
habités à la fois par des seigneurs, la paroisse de Plounevet-
Porzay aura:t été remarquable par sa noblesse. .
X. Juridictions qui s'exerçaient à Plonévet-Porzay
avant 1792.
JURIDICTION royale de Châteaulin, sur Lanzœnt.
de Kerguelen, sur Kerhuel.

du Marquisat. de Pont-Croix, sur le ~y.
des Reguaires de l'évêque de Quimper, sur
Kertrad.
_. de Guengat el Laz-Harscoët, sur Trochcadour.
de Goengat seul, sur la chapelle Saint-Michel.
de Laz-Harscoët seul, sur les de Kerlaz et
le Moez.
du Vieux-Châlel (baronnie), seul, chapelle de
Kerlaz.
du Vieux-Châtel et Coatanaire, SUl' Tréfentec .
du Marquisat de Nevet, sur Trevigodou.
du Marquisat de Neret et PouldaYid, sur
Ruyéen.
du Comté de Porzay, sur Trérilly.
du Plessix, sur Kerviachet.
du Plessix-Porzay, sur Pennaprat.
de la Châtellenie de Keryent et Plessix-Porzay
sur Lœz-Traon.
du Juch, sur Nagoz.
de l'Abbaye de Landevennec, sur Créac'h-
Sevren. :
du Prieuré de Locronan, sür j(ereliou-Biban.
BULLETI~ ARCIlÉOL. DU FINISTÈRE. TO~lE XXI. (}lémoires).13 .

La juridiction du comté de Porzay avait sa coui' à Château-
lin. Les actes du greffier étaient datés de ce lieu.
La juridiction royale de Châteaulin, différente de celle de
Porzay, avait aussi sa cour à Châteaulin. Cette juridiction
royale exerçait le droit de régale sur tou te les j uridiclions de
Plonevet-Porzay. .
Il est hors· de doute que tou tes les juridictions que je Yiens
de citer s'exerçaient en Plonevet. Un aveu de notre fabrique
du 19 décembre 1691 et une foule d'actes de mariage en font
foi. Je me suis contenté de çiter un seul lieu ou au plus deux
sur lesquels chaque juridiction s'exerçait. C'est suffisant pour
le but que je me propose; de plus, il m'est impossible de
connaître tous les lieux qui dépendent de chaque juridiction.
Il est à remarquer: 1 que tout individu qui ne mourrait
pas de sa belle mort, ne pouvait pas être enterré sans une
autorisation de la juridiction où arrivait l'accident; 2 qu'un
mineur ne pouvait jamais se marier sans avoirété décrété de
justice par la juridiction du lieu de son domicile.
XI. Moulins de Plonevet-Porzay.
Moulin à yent de Lesvren, un tournant. Le moulin à eau
de Prat-Tré-Anna, nommé Meil-Vian, deux tournants; moulin
du Pont, deux tournants; Quistinic (nommé sur les actes,
Plessix), deux tournants; Moëllien, un tournant; Moëllien
(Meil-Ven), un tournant; Loëzvren, deux tournants; Keryar,
deux tournants; Tréfentec, deux tournants; Kerscao, deux
tournants; Tresséol, deux tournants; Nevet, deux tournants.
Nous avons eu un moulin à vent au-dessus de Bélard; on
en voit encore très bien l'emplacement.
Il ya eu aussi quatre autres moulins à eau: à Keroutous,
. le moulin du Rhuen, lVIeil-Ploumarc'h, sous Kerveo-Beuze et

Meil-a-Priol, seius Kerleoa-Bihan .
L'eau qui faisait mouvoir les tournants de Meil-a-Priol, se

nomme encore Douziç-Stang-ar-Priol.

plouneyet a longtemps possédé deux moulins à tan: l'un à
Meil -Coz, son nom l'indique, et on y voit encore des ruines,
et ,'autre à Goulit-ar-Guer, qui av'ait uné belle , tannerie. Oa
y yoit encore, sUl']a maison mana]e de Jean-Marie Le Doaré;
l'instrument du tanneur, gravé dans une pierre.
XII. Productions et commerce de Plounevet.
Dans la paroisse de Plounevet-Porzay on exporte divers
produits aux environs. ,
300 particuliers vendent chaque année chacun 1,nOO kilogr .
aVOllle;
500 kiIogr.
seio'le .

1,000 kilogr.

sarrza1l1 .

'1,000 kilogr.
froment;
1,500 kilogr.

pommes de terre;
18 stères -bois de
chauffage.
On vend par an 5,000 kilogrammes de charbon, pour Brest,
Quimper, Douarnenez, Pont-Croix.
On vend environ 400 paires de bœufs par an; le prix varie
de 100 à 400 francs. On vend '1,000 génisses et vaches par an,
60 veaux et 200 moutons.
Des particuliers vendent, au nombre de nOO, chacun 70
kilogrammes de beurre, soit 3~,000 kilogrammes. '
Pour le laiL, trente maisons portent chaque jour à Do,uar-
ne nez, chacune tO litres dé lait, soit 109,nOO litres par an.
On vend chaque année 200 pièces de grosse toile, de 40 m.
l'une, soit 8,000 mètres. "
On vend chaque année n,OOO kilos de fil de chanvre, de di-
verses qualités; 20 milliers de merrains à futaille, pour
Douarnenez, et 1,800 douvelles par' millier. Châteaulin et
Douarnenez achètent chaque année -120 milliers de foin.

Les chevaux sont de petite race; on en vend une centaine
par an, à divers prix.
Sur· les 1,500 barhques de cidre faites chaque année, il s'en
vend environ 200.
On vend chaque aQnée 300 porcs, grands et petits; 20,000
couples de poulets; 2.00 canards (on commence à en élever),
et enfin 3,000 douzaines d'œufs .
Au premier coup d'œil, ce calcul m'a paru exhorbitant;
mais, après avoir consulté plusieurs cultivateurs très enten-
dus et énuméré avec eux les divei's objets importés, j'ai trouvé
que j'étais au-dessous de la réalité, même pour une année
commune.
Bre$t, Quimper, Douarnenez, Pont-Croix et plusieurs autres
localités, reçoivent nos productions; il est impossible de spé­
cifier tous les lieux où nous les écoulons.
XIII. Histoire locale.
Au-dessous de Lonévry, au lieu nommé Carriguillou (il est
petits et étroits sentiers), sur les bords de la baie de Douar­
nenez, on trouve des ruines certaines d'un camp romain. On
y voit encore la citerne et les restes de bains romains. La
légende dit qu'un trésor y a été trouvé.
de Carriguellou, se trouve une fontaine dite Feun­
A l'ouest
tun-Lezcaven, dont l'eau provient d'un rocher et' qui, été
comme hiver, a toujours la même abondance.
Carrigu~llou et Pen-Garrec, non loin de l'endroit où
Entre
se décharge le dour-ar-verne, on découvre après une tempête
qui a emporté le sable dans la mer, une grande pierre ronde
en granit, bien ciselée et semblable à la pierre finale d'un
dôme. Nos paysans ont supposé que c'était la pinnale d'un
des clochers de la ville d'Iso
Dans la 'même grève, j'ai moi-même vu plusieurs arbres en
grûme, sans écorce et sans aubier, couchés et enfouis dans le

sable. On a prétendu que jadis c'était une promena'de de la
ville cl'Is. ('1)
Après gros temps, on trouve à cet endroit une matière ,
noire très compacte; sèchée au soleil, elle reste toujours,
d'un noir grisâtre.
Entre Tréfentec et ]{ergoazguen, contre la baie de Douar­
nenez, est la pointe élevée, renommée Bec-Tourné, ou Bec­
tour-Ray. On voit en ce lieu les ruines de deux tours rondes
où dans les temps reculés on allumait un feu nocturne pour
serYir de phare aux navigateurs. (2)
Dans une garenne, à QOO mètres sud de Lanzent, on trOll"e
des traces d'un espèce de camp, Il y a : 10 Un fossé rond
oblong, ayant un diamètre de 200 mètres du nord au sud et
H>O mètres de l'est à l'ouest. Au milieu de cette première en­
ceinte on découvre les foridations d'un second fossé rond
oblong de 40 mètres de diamètre du sud au nord et de 30 mè­
tres de l'est à l'ouest. Ce lieu se nomme Costelligon.. '
C'est au village de Rodouglas, en Plonevet, qu'est né
Claude Le Coz, le 22 décembre 1740; mort à Bezoncou,
le 3 mai 181Q.
En 17Q8, le 1 mars, naquit à Lesvren, en Plounevef.,
Charles Lr. Gac, qui fut , professeur au collège de Quimper, se
réfugia à Munich, pendant la Révolution. Au retour de l'exil,
Mgr Dombideau le nomma chanoine de Quimper. Il mourut
dans cette ville le 2 février 18l2.
Au-dessous de Keryill, sur la baie de Douarnenez, un
champ nommé Gourlizon, renferme près du fossé nord, à
o m. 40 sous le sol: 10 Une couche de pierres de granit (les
carrières de granit sont à 3 kilomètres de là), posées comme
des pierres de pavés; 2° sous ces pienes, un enduit en chaux
(1) Il ya iei à rnmarqucr l"achamcmcnl qui existe à placer la ville d'Is
dans la baie de Douarnenez, '
nJ Il est probahle que c'était un phare; toules nos côles en ont été
couvertes. On entretenait un feu cie bois al! sOlnnwt lle ces ~ours.

ou en ciment blanc; 3° sous cel enduit, une couche de sable
de carrière; 4° sous ce sable, de gros silex, posés aussi comme
ies pierres du pavé. Selon toute apparence, il est probable que
c'est une ancienne 'voie romaine, allant de Tréfentec au camp
de Carriguillon. .
Sous le village de Kenill, il Y a trois grottes, qui soat
assez remarquables et rappellent celles de Crozon.
Ici nous terminons notre travail. Le manuscrit de M. l'abbé
Pouchous renferme encore environ une quarantaine de pages,
mais qui ne sont que d'un intérêt tout à fait secondaire.
Nous y trouvons des actes de baptêmes et de mariages
copiés dans les registr~s de la paroisse de Plonévez-Porzay.
comptes de fabriques, en recettes et en dépenses.
Puis Jes
Ces comptes n'offrent aucun intérêt particulier.
à la fin d'un compte-rendu pal~ Jean Ayan, le
Toutefois,
jour de sa déposition (c'est le terme consacré pOllr indiquer le
terme de sa charge), le 29 juin '1601. Je trouve:
POULLAGES.
Pour Poullage de Nicolas Le Pat. ....... .
de Ma l'gueri te Ely. . . . . . . . . .

de Thomas COl'nic et sa. fille ..... t2
de feu Olivier Cadiou. . . . . . .. 3

de feu Alain Quéméner . . . . . .. 3
Fin du Pou lIage des gmnds. On n'a rien reçu pOUl' le Poul­
Iage des enfants .
ACTE DE FONDATION
de la Confrérie du Saint-Rosaire.
Voici cet acte. L'écriture en est belle, mais elle est dété­
riOl'ée; on a laissé en blanc ce qui est effacé.
Au nom de la très sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit.
mil six cent quatre-vingt-cinq, le second jour de
L'an
février,InnocentXJ, tenant le Sélint-Siège apostolique, régnant

en France,Louis quatorzième, et révérendissime Pére en Dieu
François de Coëtlogon, à présent évêque de Quimper et comte .
de Cornouaille, au prône fait par noble et discret messire
de la paroisse de Plonevez­
Joseph-Corentin Billoart, recteur
porzay, immédiatement devant la grand'messe, le peuple
été premièrement convoqué au son des cloches à l'or­
ayant
nous notaires soussignanLs de la cour et juridiction
dinaire,
de Guengat, Lesharscoët, de celle de la châtellenie de Kervent­
Plessix-Porzay, demeurant en la ville de Locronan, aux fins
ci-après requis, se sont présentés devant nous, notaire pré-
aux soumissions, ledit sieur recteur de la dite paroisse,
sent
Jacques, Pierre Perrault, prêtre, missire René David, prêtre,
Louis Nerrant, prêtre, missire Pierre Le Floch, prêtre,
missire
Le Doaré, prêtre, missire Yves Quéméner,
missire Jean
chef de nom et d'armes de Moillien,
prêtre, missire Sébastien,
de l'ordre du roi, seigneur de Moillien, Goandour,
chevalier
Lanc'houlon et autres ]jeux. François Le. Breton, Nicolas
Floch, y, es Liniach, Jacques Le Hevet, Corentin Blaise,
Hémon, Jean et Laurent Le Roisennit, Jean Le
François
Cadiou, Yves Person, Jean Thomas, Jean Yannou, Pierre
Philip, Nicolas-Louis Le Doaré, Guillaume Le Quéau, Yves
Le Gance, Denys GuidaI, Yves Le Boussart, Jean Pengalet,
et Corentin Le Coz, Jean Le Cbahu, Alain Floch,
Guillaume
Floch, Jean Le Coz, le vieux, Jean COl'nic, Yves Moreau,
Jean
Claude Tanguy et le Reste, soussignants, tous paroissiens et
de la dite paroisse, f~isant le corps politique ....
habitants
Jean Le Clerc, professeur en théologie et prieur du couvent
de Saint-Dominique de Quimperlé, et Louis Jean Merle, aussi
de théologie et prédicateur, du même ordre et
professeur
même couyent de Quimperlé, lesquelles parties sont conve­
nues et tombées d'accord, étant tous beaucoup afIectionnés et
dévots à la Sainte-Vierge, de faire la proposition d'établir le
Saint-Rosaire, comme le moyen le plus convenable et le plus
facile pour honorer ]a très sainte-mére de Dieu. Qu'ils au-

raient présenté requête au ' dit sieur évêque de Quimper, ce
qu'il aurait favorablement accordé, avec promesse de s'a­
dresser au révérend prieur et religieux du dit -couvent de
Quimperlé, pour en faire l'établissement, comme il expose
par l'expédition d'icelle du 21 mars 1681. Ensuite de quoi
le dit sieur recteur .... demande lui aurait communiqué la
fondation du dit sieur de Moillien.
Le contrat, en date du 6 juillet de la dite année 168L pour
J'entretien d'icelle confrerie, le suppliant de vouloir com meUre
quelqu'un de ses religieux pour ce faire, ce qu'il 'a volontiers
est venu lui-même accompagné du dit révére:ld père
accordé,
Merle, le quel révérend père prieu r a proposé au di t sieur
recteur et paroissiens les conditions nécessaires pour y
parvenir, savoir : de faire chanter et entretenir une mèsse
du Hosaire tous les premiers dimanches du mois, les jours
des fêles de Notre-Seigneur et de la Vierge, auxquels l'église
mystère du Saint-Rosaire, feront une pro­
célèbre quelque
cession en chantant les litanies de la Sainte-Vierge, de plus
fëront chanter quelque quatre annirersaires de l1equiem,
savoir: Le lendemain de la fêle dela purification, de l'As­
de l'Annonciation et de la Nativité cie la Vierge,
somption,
pour les confrères et SŒurs trépassés, qu'ils en feront la fête
prîncipale le te l' dimanche d'octobre. De plus assigneront un
autel ou chapelle pour y desservir la dite confrérie, qu'ils
un tableau de la vi erge tenant son enfant entre ses
orneront
bras, la Vierge représentant le chapelet, où le petit Jésus, à
Saint-Dominique, et la Vierge ou l'Enfant Jésus à Sainl.e-
Catherine de Sienne. Feront faire une bannière blanche dans
l'un des côtés représentan t la Sai nte-Vierge, clans l'a u lre
côté l'image du crucifix ou de quelqu'autre saint qu'ils
des ornements blancs pour faire ledit service.
feront faire
En outre, il y aura un directeur de la confrérie, qui aura soin
de recevoir et enrôler dans un livre, les personnes qui souhai­
l'embrÇl~ser ', bénir leurs chapelets et leur appliquer
teront

J'indulgenee plénière à J'article de la mort, qui leur est
octroyé pal' les souverains pontifes et les autres fonetions
personnelles, de plus il y aura un principal fabrique outre
celui de la paroisse, qui sera nommé pour la première fois
par nous et les autres années par les messieurs principaux
soin de ·recueillir les aumônes de la
confrères, lequel aussi
confrérie, aura soin des ornements et luminaires.
Le recteur ne pourra rien prétendre aux dites aumômes et
au cas qu'on verrait qu'on établirait un couvent de l'ordre de
Saint-Dominique dans une autre paroisse aux environs, la
confrérie du Saint-Rosaire élablie ici, serait transportée dans
ce couvent. Les condiLions ayant été déclarées en langage
par le sieur recteur, les anront
vulgaire breton aux paroissiens
jugés raisonnables et ont de bon cœur déclarés s'obliger à
l'exécu lion entière de chacu ne d'icelles et. . . . de con tra­
qu-i se sont jugés indignes de la dite confrérie et que
vention,
sans autre formalité on la leur pourra .... ils ont désigné
dès il présent la chapelle de Notre-Dame, située au nord de
l'église paroissiale, de la diLe paroisse, laquelle ils promeLte:1t
entrelenir à jamais .... immédiatement après la procession
.... le dit ~iellr recteur et prêtres chanteront sur la tombe
du dit seigneur de Moillien, un memento les dits jour, mois
et an que devant. Ainsi signé à l'original. Joseph-Corentin
Billouart, recteur de Plounerez-Pol'zay, J. David, prêtre, P.
Floeh, prêtre, L. Norrant, prêtre, J. Perrault, prêtre, Y.
Quéméner, prêtre, J. Le Doaré, prêtre, Sébastien de Moel­
lien, Guilleme: te Le Moyne de Moellien, Hervé Laridon,
... Thomas L'helgoulc'h, Laurent Le .... Nicolas
Olivier.
Le Gac, Yres Boussard, André Le .... Jacques Jouan ....
soussignant régisseur .... Véron, notaire.

Moy, Père,. Jean Le Clerc, professeur en théologie et prieut'
du' couvent de Saint-Dominique de Quimperlé, d'autorité
concédée au dit ordre de Si:dnt-Dominique, par'
apostolique,

le souverain pontife, par permission expresse dù révéren­
pere en Dieu, François de Coetlogon, évêque de
dissime
Quimper, comte de Cornouaille, à l'honneur de Dieu et de la
Sainte-Vierge Marie, et à la vénération de notre Père de
Saint-Dominique .... instituée toutes les grâc~s, indul­
gences, faveurs, privilèges .... de Notre-Dame, au nord
dans l'église paroissiale de Plounevez-Porzay, la dite avant
avec toutes les grâces dont. ... sembla-
chapelle instituée
bles confréries sont accoutumées .... dans les lieux ou
elles sont canoniquement instituées. Au nom du Père, du
Fils, du Saint-Esprit, Amen. Ainsi signé: Père Jean Le Clerc,
prieur du couvent de Quimperlé. Père Louis J. Merle, prédi­
du même couvent.
cateur

L'établissement du Saint-Rosaire, ci dessus, a été faite
de Plounevet-Porzay, par le révérend
dans l'église paroissiale
père prieur du couvent de Saint-Dominique, accompagné du
révérend père Louis-Jean Merle, prédicateur du même cou­
yent, après a\'oir exposé le saint sacrement SUl' l'autel du
Rosaire et chanté le Veni Creator, après la messe finie ....
nous soussignantS, notaires de la cour et juridiction de
Guengat et Plessix .... Plessix-Porzay; de quoi nous
.... et notaires. Joseph-Corentin Billoart, rect.eur de
avons
la dite paroisse, requis acte. . . . Plounevet-Porzay. . . .
.... février t685 .... ainsi signé à l'original:
ledit jour
Joseph-Corentin Billoart, recteur de Plonevet-Porzay, et de
nous Jacques Jouan, notaire, etJ. Véron, notaire soussignant.
Véron, notaire .

Je soussigné, Jean Fumée, chargé par sa majesté du recou­
vrement des droits d'amortissements et des nouveaux acquets,
payés par déclaration de sa majesté du ;) juillet
ordonnés être
1689. Confesse avoir l'ecu comtant de la confrérie du Rosaire

de Plounevez-Porzay, la somme de 38 livres 10 sols, pour les

2 sols pour livre à laquelle ladite confrérie a été faxée et
modérée par l'état de recouvrement arrêté au conseil, le '13
aoùt 1697 pour les droits d'amortissements et nùuveaux
à cause des acC[uisilions par elle faites ~t mentionnées
acquêts,
au dit élat de recouvrement. Les dits 2 sols par livre ordonnés
payés suirant la dite déclaration, à moy accordés suivant
être
du conseil du '14 mars 1690 de la quelle somme
J'arrêt
XXXVIII livres X sols, je quitte ladite confrérie.
Fait à Paris, le Hi avril '1G98 . .

FUMEE.

Les registres du com pte de la fabrique de la confrérie du
Rosaire ne nous présentent aucun fait particulier à signaler .
Les c8mptes de recettes et de dépenses sont presque tous les
mêmes et varient de 411 livres à 421 livres, chaque année,
la Réyolution. ,
jusqu'à

On croit que le registre avec le nom des confrères et des
consœurs a été perdu à la même époque.
Voici un inventaire fourni pour Pierre Le Maçon, du lieu
de Tré\"illy, à son successeur pour y décrire le mobilier.
Un ornemen t en or et argent, et galon de même pour les
grands jours.
Un autre ornemen t broché or et argent pour les dimanches
et fêtes.
Un autre plus simple, aussi e11 blanc, pour les messes
malines.
Un ornement en velours noir pour chailter les grands ser-
vices, avec galon et croix d'argent.
Un autre ornement noir pour l'ordinaire ..
Une chappe en velours noir, garnie en argent.
Une vierge toute e,n argent, pour les grands jours, donnée
par missire Sébastien de Moillien et sa dame.
Une autre vierge en bois pour l'ordinaire.
Six chandeliers d'étain pour mettre sur l'autel.

V. INVENTAIRE

des Objets mobiliers de l'Eglise de Plonévez-Po~·zay. (J)

Dans les comptes-rendus par Jean BigoUl'den, fabrique de

Plonerez-Porzay en '1601, M. Pouchous publie un inventaire
qui peut donner une idée des objets meubles que possédait
une parOIsse, a cette epoque .
INVENTAIRE.
S'ensuit l'inventaire des biens meubles étant présents à
l'église de Plouneyet-Porzay, lequel inventaire le comptélble
reçut à charge et le donne aujourd'hui à Baouard Le Slum
du Run, son successeur, arec les changements quïl a opérés.
ET pnEMIEn.
Le comptable cognait avoir reçu de Jean Bigourden, so'n
prédécesseur: Trois missels romains, dont un doré sur les
plllts et les trancbes. Un graduel, un antiphonai:'e et un
psautier romain, le , premier sur parcimin (parchemin) et
à clef, plus un s~mainier en yillin (vélin) dans un
fermant
eluy de cuivre, pOUl' servir à l'office d,.~ Nouel, de la Semaine
celle du Sâcl'e.
Sainte et
Reçu deux bannières, deux croix d'argent,dont une grande
dorée en partie, l'autre plus pelile; une croix d'étain et
de letton,
l'autre
Plus une partie des reliques de Monseigneur Saint-Laurent,
une image d'argent.
étant dans
les dimanches et
Trois calices, l'un d'argent doré, pour
deux autres d'argent, et plus un calice d'étain.
festes;
Reçu un porte-sacre d'argent doré.
Reçq un coflre d'argent doré et deux ciboires d'argent,pour
le Sacremeut de l'a utel.
tenir et distribuer

(1) Voir p. 10.

Plus deux turribulaires et deux réservoirs d'isance (encens)
avec leurs palettes aussi d'argent. "
Plus deux cappons (chappes), l'une de velours rouge et
l'autre de satin noir. Deux i unique3 de velours rouge et deux
autres de satin noir marellé, plus quatre cappons, l'une en
or et argent, l'autre violet avec milieu et tour en argent, et
les deux autres en satin blanc brodés. "
"Reçu sept ornements d'autel, dont deux pour le géand
autel, un pour l'autel Saint-Sébastien, un autre pour N:":D.
de Pitié, un sur l'autel de Monseigneur Saint-Laurent, un
sur l'autel de Saint-Herbot et le septième sur l'autel des
Baptêmes.
Plus deux nappes à mettre sous les livres. Plus deux nappes
en soye pour mettre contre le grand-autel et l'autre pour les
grands jours.
Chasubles au nombre de cinq précieuses; une en velours
rouge doré et marellé. Une en or et al'gent marellé, tine en
violet, et les deux-autres en velours noir et argent marellé.
Plus deux chasubles bonnes pour les dimanches et festes,
l'une blanche, l'autre rouge; deux autres achetées pour le
meme usage.
Plus quinze chasubles pour l'ordinaire; une en satin blanc
el fleurs de couleurs, deux en satin rouge, une en violet cou­
verte de fleurs, trois en ét.offe blanche brodée en "laine de
couleur, deux en étoffe violette, trois en étamine noire le
milieu en étoffe blanche, deux en étoffe rouge, et enfin l'autre
à toute couleur.
Plus trois estoles, dont l'une à fond d'or et d'argent, l'autre"
en velours rouge mareIlée d'or et une autre en velours noir.
Plus une étole blanche et violette et une noire.
Reçu une lanterne, un bénitier en métal et un autre en
plomb.
Reçu une flaiche (sic) d'atgent et un pourpoint rouge, plus
un rideau de tabernable, pour les jours solennels .

Item. Un tabernacle de velours rouge, servant le jour du
Sâcre.
.Les aubes étaient au nombre de cinquante et cinq, neuf
sont précieuses. .
Item. L'approbation de la confrairie de Monseigneur Saint­
Laurent, et autres actes mentionnés en l'inventaire présenté
par Augustin Kernaliguen.
Plus six grands chandeliers d'argent doré pour le grand­
autel et quatre plus petits tout de même argent doré.
Item. Six grands chandeliers de cuivre et huit petits en
CUIvre.
Plus douze chandeliers en métal et deux grands chande­
liers de laiton qu'eux derniers de la chapelle de Monsieur
Saint-Michel.
Enfin le comptable reconnaît avoir aussi reçu trois am­
poulIes d'argent, pour les saintes huiles, qu'eux étan.t dans
une chapelle d'argent ouvragée avec cette inscription: « Pa­
roisse de Plounevet-ar-Porze, 1326. »
Les confréries avaient leurs chapelles et un fabricien. Nous
donnons ici l'inventaire des meubles des deux confréries de
Plonévez-Porzay .

SAINT-MICHEL.
Compte tant en charge qu'en décharge ... 29 juin 1677.
Dons, rentes ... testaments, l'ecus en mains et au plat. ..
S'en suit l'inventaire du mobilier.
Le comptable reconnaît avoir reçu de Jean Le Coz, son
prédécesseur, un missel romain, doré et cuivré, avec ses
feuillets, un graduel et un antiphonaire romain avec ferme-
tures en cuivre .
Reçu une,croix d'argent de médiocre grandeur et une en
métal.
Plus un calice d'argent doré tout du long, pour les pardons
(te la chapelle et un autre d'argent s.imple.

Hern. Un turribulaire et ses accoutrements en argent.
De plus un chappoIl en satin blanc, ' bien galonné d'or et
par dessus des fleurs de couleurs; deux autres chappons
blancs plus ordinaires. .
Itém: Une chasuble en satin blanc, pour les pardons, une
autre ·blanche, pour l'ordinaire, et deux autres de plusieurs
couleurs. .
Reçu trois ornements d'autel et quatre nappes .
Item. Quatre aubes, dont une belle, pour les pardons.
Plus reçu quatre chandeliers d'argent, pour mettre sur
l"autel et quatre chandeliers de cuivre, pour item à l'ordinaire.
Les deux grands chandelliers sont dans l'église paroissiale.
SAINT-ROZAIRE.
Cette confrérie était très répandue dans le diocèse, car sur
les '167 paroisses du diocèse, il n'yen a que 57 qui ne l'ont
pas établie.
Inventaire du mobilier du Saint-Rozaire, en 1706, fourni
par Pierre Le Maçon.
Un ornement en or et argent et galon de même, pour les
dimanche~ et fêtes.
Un autre plus simple aussi en blanc, pour les mèsses ma-
tines. .
Un ornement en velours noir, pour chanter les grands ser­
vices, avec galon et croix d'argent. Un autre ornement noit'
pour l'ordinaire.
Une chappe en velours noir garnie en argent.
Une Vierge toute en argent,donnée par Messire Sébastien et
sa dame.
Une autre Vierge en bois, pour l'ordinaire.
Six chandeliers d'étain, pour mettre sur l'autel.
Cinq nappes d'autel avec leurs garnitures. Un devant
d'autel en tuyaux, pour les grands jours.
{Le registre portant le nom des confrères a été probable­
ment perdu, pendant la Révolution.

VI. Sur l'orthographe de Plonévez-P.orzay.
Dans son manuscrit, M. l'abbé Pouchous, à la fin de son
travail, a transcrit divers actes de baptêmes et de mariages.
Nous ne les repl'oduirons pas en entier. Nous n'en citerons
que quelques passages, où est relaté le nom de la paroi.sse.
Acte de baptiJme. Anno in portu, .... 1625 .... ego
Guillelmus Avan, rector Plebis nOD13 in porta (ce n'est pas '
l'écriture de Messire Avan. Je pease que lui-même aurait
écrit: neriloi'eœ in pOJ'tu, ou même portubus, baptisavi ...
in Eclesia sancti Meliavi Plebis novœ in portu (il a voulu
dire Plonévez-Porzay, et écrivant ce nom en Français, il
aurait traduit. Plebis nemOl'eœ in PorttLbus).
Dans ses recherches sur la paroisse de Plonevez-Porzay,
M. l'abbé Pouchous, en parcourant les papiers de famille de
Marie-Anne Avan,a trouvé une copie de délibéraLion en latin.
L'écriture est ancienne, le papiel' bien mûr. On porte en
bas d'e ]a pièce les noms des signataires et les noms de ceux
qui ont fait une croix, en guise de ~ignature, ne sachant
s~gner. Au bas de la pièce, se trouvent, en écrÎlure un peu
moins ancienne, des notes qui expliquent en français les
noms des lieux où résidaient les conseillers et les fabriques
nommés. Voici cette pièce.
Anno a partu Virginis Matris quentesinmo secondo de vigi­
cisimo supra millisimum, die vero ,igicisima sexta junii,
post missarum solemnia a venerabili potentique domino Harlé,
parrochim Plebis nemorensis in portu parocho, celebra la ,oce
dictipastoris, oplimp,eranle, in consueto loco cœtum coadu­
narant omnes et soli senalores parochiales, qu'iinfra: Nicolalls
Doaré,ex villa oppiduli Dalay ; Thomas L'Helgouarc'h,ex-villa
oppiduli Adeul1 ; Thomas Berre ex tractu civilatulœ civitatis ;
Herveus Leildez, ex vico kergoz; Loïsius Saliou, ex viculo
oppidiculi Organd ; Yvo Boussard,ex viculo oppiduli prigeand;
Claudius Tanguy, ex curia Even; Hieronimus Breton, ex vià
frigida; Heryeus Doaré, ex-prœdio TreYilly; Jacobus Gannad,'

ex prediolo oppidiculi Gall; Yvo Millou!', ex vico Bl'idan ;
Johannes COl'nic, ex fano sancturum .
Hi Omnes, yoto dicti parochi annuentes, unâ voce statue­
ront nu11um ab hac die et deinceps eligi posse curatorem' pro
quocumque sanct~ vel sanclâ, nisi sanctus ille vel i11a sancta
sit patronus aut patrona ecclesiœ parochialis, alicujus capelle
publice, vel tandem paternitalis canonice approbate.
Eisdem statuere placuit omnes et singulos curatores, rite
electQs, teneri quatanÙts omnia et singula doila, omnes et
singulos reditus, necnon omnia et singula expensa accuratè
legibili scripto mandari Ha ut domino episcopo, sub illiu3
delegato, scriptum illud exhiberi possit pel' episcopalem
visitationem, et dominica proxime occurenti coram paro­
chianos eradunatos intrâ missarum solemnia legatur.

Jam vero cura tores, a dicto parocho désignatos unanimitu
eligerent nempè Alanus Avan, ex vico Capitis collis curatorem
ecclesiœ parochialis, sub titulo sancti Meliavi, cum facultate .
designandi idoneos parochianos qui quâcumque die dominicâ
vel festiva discum offel'avit pro suigulis altaribus vel sanctis
in suâ ecclésiâ ritè aceUs aut pre cul lis, dummodo ipsi, post
collectam, dona sic accepta integre tradant. Guengoleum
. Hemon, ex vico Mez, curatorem capellœ oppidi occisionis,
sub titulo sancti Gel'mani, cum predicta facultate, Hieronimum
Coz, ex florulll oppidulo humili, curatorem capellœ sancti
Even, cum dictà facultate ; Corentinum Bosec,exaulâ silvestri,
curatorem capellœ sancti I-Iervei.i, vulgô dicte sancti Mai­
houarn, cum eâdem facullate.
Doaré, ex Capite prati minoris, curalorem
Johannem
capeUœ sancte Annœ ad paludem cum pari facultate, Ste­
phanum Bloué, ex veteri placentià, curatorem capellœ sancti
Michaelis, cum dictâ facultate; Petrum Dagorn, ex viculo
rivuli picarum, curatorem sancti Guingaloei fani sanctorum,
cum predictâ facultate, Laurentium Mad, ex vico Bridan,
BUt.LETJN ARCIIÉOL. DU FINISTÈRE. ' TOME XXI. (~lémoires). 14.

curatorem paternitatis sancli Laurentii, in ecclesia parochiali
canonicè erecte.
tum vulgari linguâ prœlictis,
Tunc prœmissis tum latinâ
quinque tantum hanc chartam obligaverunt suâ manu, cœteri
vero crucem posuerunt pro sigilIo.Hic sequntur sigilla : Rarlé.
R. pl. p. n : Doaré, H: Leildez, Hi : Breton, J : Cornic, et
pro non signantibus Kernaliguen, pter.
Voici les notes anciennes, l'écriture ressemble parfaitement
à celle du compte de '1601, que j'ai transcrit plus haut.
Ex villâ oppuduli Dalay, id est du manoir de Kerdalay ('1).
Ex villâ oppiduli Adul11, du manoir de Kerdum.
Ex villâ oppiduli Organd, prigeand, id est du hameau de
Kerogande.
Ex curia Even, id est Lezeven (nous écrivons et nous pro­
nonçons Lœzenven et en '160'1 Lezenven).
Ex via frigidâ, id est selon le vulgaire Rugèen.
L'abbé Pouchous fait suiwe ces remarques de l'observation
suivante:
Je suis heureux de trouver ici ces mots:
« P lebis N emoi'ensis in portu.» Si cette pièce est au thentique,
et j'aime à le croire, l'orthographe du nom de la paroisse se
trouve prouvée dans mon sens et selon les preuves que j'en
donne, plus haut, au commencement de ce travail. C )pendant,
en général, nos papiers, soit registres, comptes, portent
Plounevez-Porzay; ceci mérite d'être discuté. (2)
Les mots senatores parochiales, signifient nécessairement
les délibérants, ou comme le porte une réunion du général et
curps politique de la paroisse de Plounevet-Porzay de 1704,
les délibérateurs pour le général et corps politique de la
paroisse de Plounevez-Porzay; ce conseil était composé de
douze mem bl'es, tous notables et domiciliés de la paroisse.
(1) Manoir de Kerdalay, depuis plus d'un siècle le village qui a pl'is la
place de ce manoir s'étrit et se prononce l{ersalé.
(2) HeUre en effet la note de la page 41, ligne 18. A. S •

Le reeteur en était nécessairement membre adjoint, avec voix
délibéralive. Les délibérations étaient valides, bien que
prises en présence de notaires ou autres fonctionnaires non
délihérants. Le tiers au moins des membres devait savoir
signer, et ceux qui ne le savaient pas appelaient un ou deux
prêtres de la paroisse pour signer pour eux. Ce conseil nom­
mait, chaque année, un procureur terrien. Je ne connais pas
bien les fonctions de ce procuFeur. C'était le conseil ou
corps politique de la paroisse qui agréait les fabriques nommés
ou désignés par le recteur. Chaque fabrique rendait, chaque
année, ses comptes, non au corps politique, rmais à l'évêque
ou à son délégué, puis aux paroissiens réunis pendant la
grand-messe. Tou t fabrique, avan t d'intenter une action judi­
ciaire, était tenu de se faire autoriser par le corps .politique
de la paroisse; ce corps poIiLique se réunissait sur un simple
avis donné au prône de la grand-messe, et était apte à déli­
bérer sur tout ce qui concernait le temporel de la paroisse.
Dans ces temps, il n'y avait aucune distinction entre les
biens que nous nommons aujourd'hui biens de fabriques,
rçceltes de fabriques et ceux que nous désigilons sous le
nom de biens COIn'l1wnaux, 1'ecettes communales.
Pour extrait conforme:
A. SERRET"
Secrétaire de la Société Al'chéotogique du Pini.c;tère.
PLONÉVEZ-PORZAY AVANT NOTRE ÈRE
. Le passage des premières populations est marqué à chaque
pas dans cette CJmlllUne depuis le début des temps préhisto­
riques jusqu'à l'invasion romaine.
Citons:
1 Des silex taillés antédiluviens trouvés isolément.
2 Un atelier ayec taille pour les silex de l'époque néoli­
thique.
3 Huit tumulus, dont cinq très grands et trois moyens •