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Bulletin SAF 1894


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Le Coel-Brenn y beirdd (1837)

M. de Blois

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fabricant, hache, couper,etc.(gwydd, Br.guez; saer, cal vez ;
bwyall; bouc'hal; tori, terri, etc.) dans les allusions aux
poëmes du XVIe et XVIIe siècles. Mais les expressions qui font
allusion au métier de tisserand sont encore plus fréquentes.
. Les mêmes auteurs parlent du coel-bren y meneich (des
moines), etc. D'après les uns, l'alphabet était com­
posé de vingt-quatre lettres; d'après d ~autres, de seize,
dix-huit ou vingt; mais si l'existence de l'alphabet est con-
testée, le nombre des lettres est enCOl'e plus contestable. La
littérature galloise la plus ancienne est rimée et se conservait
sans doute sans être fixée par l'écl'iture; la mémoire des
élèves était aidée par la division des poëmes à la façon des
poëmes hébraïques (e. g ... les Psaumes). Nous croyons que
nos confrères, MM. Luzel et Le Braz, dans leurs intéres­
sants volume's de Soniou, nous fournissent la preuve que l'on
exerçait aussi en Bretagne la mémoire des jeunes gens par la
répétition de vers bretons. Le morceau qu'ils ont intitulé
« Les vêpres des Grenouilles » (Gousperou ar Raned) a dû
servir à c'e but. Le titre aurait dû être, croyons-nous,
« Gousperou ar Rannou », les diverses parties du morceau
devant être récitées à tour de rôle par les membres du groupe
(Rannou) et n'ayant rien à faire avec les grenouilles (raned
ou raniked).
W .-J. JONES.

Coel-bren y Beirdd.

Les Gallois donnent ce nom à des morceaux de bois SI
lesquels les bardes faisaient des coches qui leur tenaient li ,L
de caractères, signes ou notes, suivant leur forme ou lei r­
position, et leur tenaient lieu d'écriture en plusieurs ( ,"
constances. (Ed" ward Jones's British Musœum, tome -
page 4, note 29 ; Londres, 1802). 11:'"

(1) Cf. Le Barzaz Breiz, chants populaires de la Bretagn .i

Il est probable qu'il n'y avait que les bardes du dernier
degré, et ne sachant pas lire, qui se servaient de cet instru­
ment. Cependant, d'après la triade, il paraît que tous les
bardes en faisaient usage, puisqu'elle le leur attribue en
général.
mot Goël bren est formé de Goël, sing. fem., qui signifie:
croyance, confiance; dépot :. présage; et de Bren, pour Pre'n,
sing. masc. (suivant la règle des consonnes muables), qui a
le sens d'arbre, de bois travaillé, ou disposé pour l'être.
" T 1I1 Owen donne aussi dans son dictionnaire gallois au mot
composé Goel bren, le sens de registre, journal, mémorial;
bàton à lettres, bâton à votes, à suffrages; lot, sort. Beirdd
est l'ancien pluriel de bardd que les Gallois ont conservé:
L'y est leur article. '
Quelques-uns de nos chanteurs de campagne, qui courent
les foires et les pardons pour y chanter des cantiques ou des
chansons, souvent de leur composition, se servent encore de
nos jours de ces petits bâtons à coches, pour se remettre en
mémoire la matière et les diverses parties de leurs ouvrages.
On connaît à Morlaix un mendiant aveugle et compositeur
qui en fait usage.
A. DE BLOIS. (1837.)

(Bu llel i ;
le li tre
du savant