Responsive image
 

Bulletin SAF 1894


Télécharger le bulletin 1894

Procès-Verbaux

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes


III .

Séance du 22 Février 1894·. :

Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.

Etaient présents: MM. LUZEL, le Baron HALNA
DU FRETAY, MALEN, LE MAIGRE, les abbés
PEYRON, ABGRALL et FAVE.
Après la lecture du procès-verbal de la séance pré­
cédente, !vI. le Président donne connaissance d'une
lettre de dom Plaine témoignant de son étonnement
qu'on n'ait pas publié dans le bulletin un extrait plus
long de la note où il veut démontrer, contre M. de la

Borderie, que le mot gratté et J3urchargé dans le
cartulairc de Landévennec ([0 146) est Clodovus (Clovis)
ou Clodoveus et non Karolus. Il faut le répéter, cette
discussion est malheureusement conjecturale, car le
savant bénédictin, forcément éloigné de France, n'a

pu voir le cartulaire et examiner de visu le texte en

question. Or, pour un fait matériel, on ne raisonne

pas d'après des convenances ou des probabilités, mais "
d'après la réalité elle-même.
Tout ce que " notre éminent contradieteur a trOll ve
par ailleurs des rapports de Clovis avec les Bretons
ne fera pas que c'est le nom de Clovis qui a
ete prl-
mitivement écrit dans la charte XX du cartulaire de
Landévennec.

Ouvrages déposés pour la bibliothèque:
Bulletin de la Société d'émulation cles Côles-clu­
Nord, 1893.
Revue celtique, vol. xv, n° 1, janvier 189 L
Académie cl' Hippone, bulletin de J 893.
Sur l'invitation de AI. Bigot fils, architecte, M. Hardy,
entrepreneur de$ travaux de reconstruction de l'église
de Saint-Mathieu de Quimper, a bien voulu faire don
au musée archéologique de quatre pierres provenant
des enfeux de l'ancienne église et portant des armoi­
ries, et d'une cinquième qui " surmontait la porte du
bas-côté nord et qui contient cette inscript.ion en lcttr'es
gothiques:
EN .LAN.1 558.FUST
FAICT.CE ,COSTE .DEGLISE

P .LONORE .LORS.FAB.

U ne note sera publiée plus tard sur les pierres
armorwes.
Des remerciements sont votés à M. Big'ot et à M .

Hardy qui promettent de céder à notre musée tout ce
qui serait trouvé d'intéressant dans les démolitions.
!Il. Porquier, adjoint au maire de Quimper et
membre de notre Société, transmet à 1'1 Luzel, direc­
teur du musée départemental d'archéologie, dix-neuf
pièces de monnaie en bronze aux effigies d'empe-
reurs romains ayant régné de 2 ,~4 à 273, que M.
Daniel-Beaupré, ag'ent-voyer à Auray, l'a prié d'offrir
son nom à la Société archéologique du Finistère.
Ces pièces ont été trouvées à Kerro, près du bourg
d'Erdeven (Morbihan); eomme l'a remarqué le Dr de
Closmadeuc dans une communication à l'Institut (voir

notre bulletin de novembre 1893, p. L.); elles étaient
enfermées dans un vase en bronze en forme (l'~iguière,
a\'cc une anse latérale en bronze massif décorée de
sujets en relief. Voici les plus remarquables de c-es

monna,les:
Effigie.
Revers .
Gallien.
Virtus Augusta.
Gallien.
Fortuna redux.

Valérienjeune (frère de Gallien)
Oriens A ugu~t.
Postume.
Consul II.
Postume.
Victoria Augusta.
Postume.
Saeculo frugifero.
Postume.
Saeculi felicitas.
Tetricus père. Pietas Augusta .

Augusta.
Laetitia
Tetricus
Pietas Augusta.
Tetricus fils.
La Société adresse ses remeroiements à MM. Por-

qnier et Daniel-Beaupré .
Une lettre de M. Trévécly, vice-président honoraire,

exprime le désir que notre confrère, M. Guépin, fasse

des recherches dans son jardin, sur la rive gauche de
l'Odet, pour y retrouver l'emplacement et les restes du
tuyau de plomb qui passait par ce terrain pour con­
duire l'eau de la source de Pen-ar-Stang dans l'enclos
des Cordeliers.
M. Luzel fait observer qu'un tronçon de ce tuyau
existe dans une des vitrines du musée.
J.f. de la Borderie mande à M. le Président qu'il
vient d'obtenir de M. L. Delisle la copie du calendrier
liturgique de Lanclévennec du xe siècle, où se trouve
la note sur la destruction de l'abbaye par les Nor­
mands en 914. C'est un document précieux sur lequel
il promet de " revenir .

. VIf
M. le [Y' Cot/'e, dans une eitation et un dessin à
l'appui, montre que à Cuba l'on emploie encore les
moulins' à hras qui ont été décrits par M. Le Carquct
comme étant en usage à l'Ile-de-Sein. (Bulletin, 1l
livraison 1893).
revient sur la question des éüri­
Notre zélé confrère
tures anciennes et des signes gravés sur les mégalithes;
sa note sera publiée dans ce bulletin.
est donnée de la première partie de
Ensuite lecture
la l'1onographie de Plounévez-Portzai, par M. l'abbé
Pouchous, ancien recteur de cetto paroisse; de la des-
cription du Rétable de [{enlévnt, par M. l'abbé
Abgrall; de rétude de M. rabbé Favé sur un ~Noël
breton provenant de Saint-Pabu. A propos du Hélable
de K el'dévot, notre trop modeste et savant confrère
Al. Malen appelle l'attention sur l'art flammand on
Basse-Bretagne.
La séance est levée à 4 heures.

Le Président,

HERSART DE LA VILLEMARQUE .

Le Secrétaire,
J .-M. ABGRALL,
Chanoine honoraire. •

VIII

APPENDICE .'

Encore à propos de l'EcritUl'e celtique

PAH le DrA. COnnE .

La note que j'ai communiquée à
la Société l'année der-

bière, à la suite dlL mémoire du docteut' Letout'neau, a

dOll~lé lieu ab. 'rappel d'un rapport jadis lu au Congrès de
Naùtes (1845) et rept'Oduit Jans nos bulletins (T. xx, p. LV[ ) •
J'ai le regr-et d.e ue point pal'tagef' les opinions émises par la
plupart des très .distingué::; savants de notre région. restime
qu'une question de préhistoire ne se doit pas juger avec les
seuls arguments foul'nis pal' l'histoire, et recueillis à une
époque où personne n'était en mesure même de soupçonner
la valeur de cert.ains faits. .
snis~ en ce moment, trop surchargé Je t.ravaux pOUl'
don::er à ma note le développement que j'eusse désiré. Au
suis-je obligé de maintenir mes assertions. A mon
moins
avis, la question de l'écriture chez nos ancêt.res n'est point
tranchée; elle ne fait peut-êtl'e que commellcer à être entre­
vue sur son véritable tenain, c'est-à-dire sur la base réelle-
signes rencontl'es
ment scientifique de la com parai son des
observe en divers
sur les mégalithes avec ceux que l'on

milieux ethniques, civilisés, barbares ou sauvages, de-nos
jours ou d'époques plus ou moins reculées. Très intéressantes
à cet égard sont les notes de MM. vV.-J. Jones et A. de
Blois de la Calende (Bull. de janvier 1894, p. 5-7); eUes
nous montrent, chez des Gallois" remploi d'un système
mnémoniqtte autrefois en usage chez les Américains, et elles
aident à com prendre l'évolution de la science destinée à
conserver les idées, sous la forme la plus simple.
lorsque j'écris ce mot, je n'entends pas
Les Celtes (et
spécifier un groupe humain déterminé dans l'ensemble des
races antiques de l'Armorique, je me laisse aller à une habi­
tude courante, sans doute critiquable, mais sans inconvénient
à nos origines), les Celtes, dis-je,
entre personnes initiées
le bloc des races dolichocéphales et brachycéphales soudées
par la linguistique et qui ont peuplé les pays bretons, ont eu
Jes signes d'écritures, et, parmi les plus récents, des carac­
tères alphabétiformes empruntés (d'imitéüion) à des peuples
de civilisation plus avancée. Le Dr Letourneau a bien posé
la ques'tion ; je l'ai étendue, en soulevant l'hypothèse logique
signes mnémoniques et figuratifs avant celui
de l'emploi de
d'un alphabet. Il me semble insoutenable de denier aux
signes étudiés par le savant archéologue le caractère alpha­
bétiformo et je suis surpris qu'on n'ait pas attaché plus
à l'inscription relevée par notre confrère, M.
d'importance
Le Carguet, sur une pierre de la carrière appelée Le Kan-
naïk, inscription communiquée par M. de Bonnemère à la
Société d'anthropologie de Paris (Voir le bulletin d'avril
1893, p. 241). Ce serait bien en effet d'une inscription rupes-
tre qu'il s'agirait, régulièrement tracée, avec ses petits traits
ou points indiquant la séparation des lettres, et celles-ci

offrent les plus remarquables affinités ' avec les caractères de
diverses écritures très antiques; mais attendons la photo-
graphie.
J'arrête, pour le moment, mes observations à ces quelques
'lignes; mais je ne perdrai pas de vue une question que je
crois très digne d'ètre élucidée à nouveau .
DrA. CORRE .

BRIOT DE LA MALLERIE, maire de Penhars (M.F.) .
DE CADEN ET, chef de division à la Préfecture, à
Quimper.
CANET, GEORGES, négociant à Quimper .
LE CARQUET, percepteur à Audierne.
Comte DE CARNE, EDMOND, à Quimper.
DU CASSEL, au château de la Grivellière, par Lassay
(Mayenne).
CA URANT, ancien député, au Faou.
DE CHABRE, avocat à Quimper.
L'abbé CEVAER, recteur de Kcrnével.
DE COETLOSQUET, MAURICE, à Rambervillers
(Vosges).
CORMIER, juge de paix à Fouesnant.
CORHE, ancien docteur-médecin de la marine, 42,
rue cIe la Mairie, à Brest.
COTONNEC, imprimeur à Quimper.
DANILO, négociant à Douarnenez.
DAMEY, notaire à Douarnenez.
Le Général DARD, 24:, rue de l'Université, à Paris.
DARGENT, YAN, artiste peintre à Créac'h-André; par
. Saint-Pol-de-Léon.
DEYROLLE, artiste-peintee à Concarneau.
DREUX, inspecteur d'Académie en retraite, à Quimper.
DECOMBES, président de la Société archéologique
cl'Ille-et-Vilaine, à Rennes.
DUCOURTIOUX, directeur des Contributions directes
à Quimper. .
et Cie, 37, Soho-Square, Londres.
DULAU
L'abbé EUZENOT, recteur de Cléguérec (Morbihan).

L'abbé FAVE, vicaire d'Ergué-Gabéric.
Le docteur LE FEVRE, à Morlaix.
L'abbé FLOC'H, recteur de Goulien.
GAIDOZ, directeul' à l'Ecole des Hautes~}1~tudes,
rue Servandoni, Paris.
GANTIER, négociant à Douarnenez.
GAVERAND, juge de paix à Pont-l'Abbé.
LE GENDRE, ancien Conseiller de préfecture à
Quimper.
LE GUAY, ancien juge de paix, au Cluyou, en
Ergué-Gabéric.
GUEPIN, expert, propriétaire à Quimper.
L'abbé GUILLARD, à Quimper (M. F.).
L'abbé GUILLOTIN DE CORSON, au château cIe La
Noë, par Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine).
Le docteur LE GUILLOUi 33, rue Vulbourdin, à
Toulon.
LE GUILLOU DE PENANROS, juge au Tribunal
civil de Brest.
LE GUILLOU DE PENANROS, THÉOPHILE, négo-
ciant à Douarnenez.
LE GUILLOU DE PENANROS, PAUL, à l'ile Tristan,
Douarnenez.
LE GUILLOU DE PENANROS, JOSEPH, à Penfoënnec,
en Poullan.
GUITOT, négociant, membre du Conseil municipal, à
Quimper.
HALNA DU FRETAY, CHABLES, au château de Ker­
louarnec, en Ploaré.
HEMON, LOUIS, député du Finistère, à Paris (M. F.) .

DE JACQUE LOT DE BOISROUVRA Y, CHARLES, à
Quimper.
~pne la comtesse JÉGOU DU LAZ, au château de
Kerloguennic, en Maël-Carhaix (C.-du-N.)..
JENKIN JONES, pasteur l'Eglise réformée à Quimper .
M. le comte DE KERANFLEC'H-KERNEZNE, au
château de Quélennec, par Mùr (C.-du-N.).
KERBRIAND, receveur des Douanes en retraite à
Douarnenez.
M. le vicomte DE KERGRIST, au châtearr de Rohou,
en Carantec.
DE KERJÉGU, JAMES, député du Finistère, à Paris.
M. levicomt\~ R. DE KERRET, au château de Quillien,
commune de Brasparts (M. F.). .
L'abbé KERSIMON, recteur de Ploumoguer, par
Saint-Renan. .
DE CALAN, CHARLES, à Kerrninaouet,
DE LA LANDE
en Trégunc.
DE LÉCLUSE, EM~iANUEL, à Douarnenez.
DE LÉCLUSE-TRÉVOÉDAL, AMÉDÉE, industriel,
maire d'Audierne.
DE LECLUSE-TREVOEDAL, EMILE, à Audierne .
L'abbé LINGUINOU, recteur de Kerfeunteun .
LORANS, président du Tribunal civil de Quimpedé
LOROIS, ancien député, à Saint-Maurice, Carnoët.
MAHE DE BERDOUARE, contrôleur des Contribu-
tions directes, à Quimper.
LE MAIGRE, capitaine au tOGe, à Riom (Puy-de-Dôme).
MALEN, ancien professeur, à Quimper (M. F.).

MALHERBE DE
LA BOISSIERE, à Erg'ué-Armel

L'abbé MILLOUR, aneien aumônier de la marine,' à
Plonévez-Porzay.
LE MOALIGOU, docteur-médecin à Quimperlé.
MORCRETTE, ancien chef de division à la Préfecture.
MOREAU DE LIZOREUX, STANISLAS, à Quimper
MORLAIX (le bibliothécaire de la ville de).
LE NOBLE,. à Quimper.
Ol-JEIX, ROBERT, à Trévé, par Loudéac (C.-du-N .) .
PABAN, rédacteur en chef du journal Le Finistère .
DU PERRAY, à Q,uimper.
Docteur PIL VEN, à Quimper.
POCART-KERVILER, ingénieur en chef des ponts et
chaussées, à Saint-Nazaire (M . F. ).
PORQUIER, ADULPHE, négociant à Quimper .
DE POU LPIQUET DE BRESCANVEL, CÉSAIRE, au
château de Tréfry, par Quéménéven.
E. PUYO, ancien maire de Morlaix.
DE RAISMES, ancien sénateur, au château du Sach,
en Guilligomarch.

Comte DE REALS, au château de Tou1ancoat, en
Rosnoën, par Le Faou (M . F. ).
RICHARD, AMÉDÉE, receveur de l'enregistrement An .
retraite, à Châteauneuf-elu-Faou (M. F. ).
RICHARD, notaire à Quimperlé.
LE RODALLEC, juge de paix à Quimperlé.
Baron DE ROSMORDUC, au manoir de Coatromarc'h,
par Plestin-1es-Grèves (O.-cl u-N. ).
ROUSSIN, château de Keraval, en Plomelin (M. F.).

L'abbé LE ROUX, ALEXANDRE, professeur au collège
de Saint-Pol-de-Léon.
Le docteur ROUXEAU, ALFRED, ancien interne des
des hôpitaux de Paris, à Nantes.
ROY, receveur municipal à Quimper.
RUER, architeete à Douarnenez.
DE LA SABLIÈRE, au château de Lanniron, Ijrès
Quimper.
Comte DE SAINT-LUC, ancien député du Finistère,
au Guilguifen, en Landudec.
Comte DE SAINT-SIMON, au château de Ken'oazec,
en Saint-Goazec.
Vicomte DE SAISY, PAUL, ancien député du Finis-
tère, à Kerampuil, en Plouguer.
LE SAGE, ancien percepteur à Quimperlé.
L'abbé SALAUN, chanoine à Quimper.
SALZAC, percepteur à Clisson (Loire-Inférieure).
LE SCOUR, avoué à Quimper.
SÉBILLOT, PAUL, boulevard Saint-Marcel, 80, Paris.
SOUDRY, avoué à Quimper (M. F. ).
L'abbé STÉPHAN, recteur de Guerlesquin.
QUIMPER (Le Supérieur du Grand-Séminaire)
DE TONQUEDEC, HENRI, à Morlaix.
TYMEN, FRANÇOIS, à Kerdaëc, en Ploaré. -
VESCO, receveur particulier des Finances à Quimper.
VILLARD, photographe à Quimper.
Vicomte DE VILLIERS DU TERRAGE, inspecteur
général des Ponts et Chaussées en retraite, 30,
rue Barbet de Jouy, à Paris.
DE VUILLEFROY: GEORGES, à Quimper.

Echanges ou service gratuit.
Académie des Histoires et Antiquités, à Stockholm
(Suède).
Bibliothèque Nationale, Paris.
Bibliothèque de l'Institut de France .
Bibliothèque Mazarine.
Dom PLAINE, bénédictin à Silos, par Burgos
(Espagne).
Société Archéologique crHippone (Algérie).
Société eles Antiquaires de Picardie, Amiens.
Société Archéologique de Bordeaux. •
Société archéologique de Nantes.
Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, Rennes.
Société d'Emulation des Côtes-elu-Nord, St-Brieuc.
Société Archéologique des Côtes-elu-Nord, St-BrieU!~.
Société Polymathique du :Morbihan, à Vannes.
Société Académique de Brest.
Le Journal des Savants.
Le Directeur du musée ethnographique du Trocadéro,
28, rue Mazarine, Paris.
La Revue Celtique, rue Richelieu, 67, Paris.
Bibliothèque communale de QuÏlnper.
Revue historique des Provinces de l'Ouest, rue d'Ar-
gentré, Nantes.

Société d'Etudes seientifiques du Finistère; à Morlaix .
Société Académique d'Aix (Bouches-du-Rhône).
Société ' Historique et Archéologique de Ohâteau-
Thierry (Aisne).
Société Archéologique de Beelfort.
Société Archéologique de Saintes.
Archéologique d'Angers.
Société
Revue 'des Traditions popu.léJ.ires, Paris.
Revue des Sciences naturelles, 14, boulevarel Saint­
Germain, Paris.

Séance du 25 Janvier 1894.

Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.

Étaient présents : MM. le baron HALNA DU
FRETAY, LUZEL, MALEN, LE" MAIGRE, l'abbé
FAVB~, l'abbé ABGRALL, DUCOURTIOUX, SERRET,
l'abbé PEYRON, LE BRAZ, JENKINS JONES.
Ouvrages déposés pour la bibliothèque :
Revue Celtique, "01. XIX, n° 4, octobre '1893.
Hevue des traditions . populaires, tome VIn,
n° 12, décembre 1893.
Revue des Sciences naturelles, tome III, n° 2.
Journal des savants, octobre et décembre 1893.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
L'administration de la Revue des traditions popu­
laires demande l'échange avec notre bulletin. Adopté.
La Revue des Sciences naturelles de l'Ouest de­
mande également l'échange. Adopté.
M. Prosper Hémon, conseiller de Préfecture,
communique à la Société une photographie de l'an­
cien n10ulin de l'Evêché avant sa démolition. Des
remerciements sont votés à M. Hémon.
On donne lecture d'une lettre très savante de dom
Plaine au sujet du grattage du manuscrit de Landé-
vennec.

1\1. Luzel fait observer que l'inspection du manus­
crit est un fait matériel et que M . . de la Borderie
est ' dans le vrai.
Le Cartulaire redemandé et examiné de nouveau,
confirme cette observation.
Présentation de M. Salaün par MM. de la Ville­
marqué et Luzel. M. Salaün, qui est secrétaire des
départementales, est nommé bibliothécaire­
Archives
adjoint de notre Société, en remplacement de 1\1.
Bonduelle, décédé.
!v!. de la Villemarqué donne lecture de ses
Joculatores bretons (suite).
est ensuite faite d'une note de M. Jen­
Lecture
kins Jones, sur le Coel-Brenn.
La séance est levée à 11: heures.
Le P'résident,
HERSART DE LA VILLEMAHQUE.
Le Secrétaire,
A. SERRET .

Séance du 29 Mars 1894.
Présidence de M. LUZEL, vice-président.
Etaient présents: MM. DE BLOIS, GUÉPIN,
l'abbé FAVE, JOHN .JENKINS, LE MAIGRE, l'abbé
PEYRON, SERRET. .
Ouvrages dêposés pour la bibliothèque:
Revue historique de l'Ouest, 10 année, pe liv.,
janvier 1894.
Bulletin de la Société archéologique de Néintes,
t. XXXII, année 1893, 1 er semestre.
Bulletin du Comité des travaux historiques et
scientifiques, année 1893.
Bibliographie des tra1,;aux historiques et archéo­
i. II, 4 livraison.
logiques,
M. Lasseau fait don au musée d'une hache en
pierre de om30 de long trouvée à Crozon sur la grève.
JM. fI émon fait don de deux haches en bronze
trouvées dans un champ voisin de la chapelle du
Guelven, en Edern; d'une médaille en argent frappée
à l'occasion de l'inauguration du lycée de Quimper,
et d'une Inédaille en bronze frappée à l'occasion de la
révision partielle des lois constitutionnelles (4-13 août
Des relnerciements sont votés aux généreux dona­
teurs.
Notre président, M. de la Villemarqué, ÏIldisposé,
s'excuse de ne pouvoir assister a la séance, ainsi que
M. l'abbé Abgrall.

XII
Ptf. Luzel exprime ses regrets de l'absence de notre
Président et espère que nous aurons le plaisir de le
revoir au fauteuil de la présidence, à notre prochaine
reumon.
Lettre de Dom Plaine au sujet de Charles de Blois;
on la trouvera à la suite du procès-verbal.
M. Lot, bibliothécaire à la Sorbonne, demande la
collection de nos bulletins pour la bibliothèque de la
Sorbonne. Accordé.
lecture du Règlentent de police pour
Il est donné
la ville de Brest, au XVIIIe siècle, par le docteur A.
Corre, qui tout récemment vient d'être nommé biblio­
thécaire de la ville de Brest .
En faisant un puits dans son jar di n,M. Gué pin a trouvé
un tuyau de plomb qui devait amener l'eau au couvent
des Cordeliers. Ce tuyau, par Eon orientation, arrive
droit sur l'ancien cloitre des Cordeliers; il est à 2 40
de profondeur et devait passer par le pont de l'Evêché .
L'eau venait des fontaines de Pen-ar-Stang, et était
amenée probablement dans le grand réservoir existant
encore et situé au fond de la cour de la maison du
Quai portant le nO .
M. l'abbé Favé communique un travail sur le Réta­
ble de Kerdévot, que l'on lira plus loin.
La séance est levée à 4 heures.
Le Vice-Président~
LUZEL.
Le Secrétaire,
SERRET.

- XIJI

Ll!:TTRE DE DOM PLAINE

PA. X
Real monasterio de Santo Domingo de Silos (Burgos), 5 mars t 894.
Monsieur le Vicomte,
Il ne m'appartient pas de revenir sur l'article de la chas­
teté du baron Charles de Blois et d'insister, car, à la distance

où nouS sommes des événements, il est impossible de prouver
authentiquement un fait de ce genre. Mais en ce qui concerne
la présence du même duc Charles à Tréguier, le 27 octobre
1347, la chose est différente. Je crois ayoir des preuves inatta­
quables, et je me reproche amèrement de ne pas les avoir
mieux mises en lumière, dans une précédente lettre. C'est
pourquoi je sollicite de votre bienveillance la permission de
réparer cette faute.
Voici donc textuellement le témoignage auquel je faisais
allusion:
Guillaume André, qui fut secrétaire particulier de Charles
de Blois de 1340 à 1364. Il est le vingt-huitième témoin, dans
l'enquête de canonisation. « Dicit et deposuit quod Carolus die
« quâ primo celebratum fuit festum S. Yvonis et corpus
« ipsius lavatum, intravit Ecclesiam Trecorensim, genibus
« et brachiis nuclis, prostratus ad terram, et in dicto statu
« descendit sex gradus existentes in introïtu portœ et sic ab
« introïtu prostratus ivit cum devotium ad locum sepulturœ
« sancti. » Manuscrits latins de la Bibliothèque Nationale,
Q 381 A, folio 183.
Le témoin ajoute : « Yidit, et erat prœsens, non tamen
« recordatur de anno. »
Cet aveu est une nouvelle preuve de sa bonne foi: comme
tous les détails précédents annonçant un témoin oculaire .

- XIV
Charles de Blois avait obtenu à cet effet la licence de ses' geo­
liers ; il n'eut pas besoin d'échapper à leur surveillance. Car,
à ce moment, les hostilités étaient absolument suspendues,
depuis le 27 septembre, et on a dit avec vérité qu'en ce- jour
solennel,les partisans de Charles de Blois et ceux du comte de
Montfort semblèrent avoir oublié leur rivalite pour se donner
fraternellement le baiser de paix. ,
Il est prouvé d'ailleurs que Charles de Blois n'arriva en
Angleterre que dans le mois de janvier 1348, et ne dut pas
quitter le château de Brest, où il se rendit au sortir de Tré­
guier, avant les derniers jours de décembre 1347.
L'historien anglais Kuyghta, contemporain, nous déclare en

toutes lettres que le vainqueur de La Roche-Derrien, Thomas
de Daggworth, voulut se réserver l'honneur de le présenter à
Edouard III : « anno, 1348, cito post matrimonium Johannffi

filiœ regis cum filio regis Hispaniœ (mariage célébté
en janvier 1348), Thomas de Daggworth adduxit in Turrim
Ludiniœ Karolum de Blois, qui ducatum Britanniffi usurpà'-
varat. »
L'auteur, également contemperain, des Grandes Chroniques
de France (c'est celui qui mentionne les sept guisternes, ' dont
le duc Charles faisait le huitième) qui était entré dans les plus
grands détails sur la sanglante journée de La Roche-Derrien,
ne nous dit point à la vérité que Charles de Blois se trouvait à

Tréguier,le 27 octobre 1347 : mais il a consigné dans son récit
le congié des Anglais 'pour ,voir la duchesse à Vannes, item
qu'il n'arriva à Brest que vers la fin de l'année. Rien donc de
pl~s facile à expliquer que la présence de Charles à la solen-
nité du 27 octobre 1347 .
François PLAINE .

Séance du 28 Avril 1894.

Présidence de M. le baron HALNA DU FRETAY,
vice-président.

Eta ient présents: MM. LUZEL, GUEPIN, MALEN,
DUCOURTIOUX, LE MAIGRE, les abbés PEYRON,

CEVAER, ABGRALL.
s'excuse de ne pouvoir assis-
iVE. Serret, seerétaire,
ter à la séance.
La santé de notre Président -se rétablit et nous avons
l'espoir de le voir prochainement assister ft nos réu-
mons.

Ouvrages déposés pour la bibliothèque:
NI émoi1'es de la Société nationale d'agriculture,
sciences et arts d'Ange1~s, 1894.
La Visitation à Nice et à Rennes (premier monas-
tère), XVIF siècle.
Revue des Sciences naturelles de l'Ouest, 1893.
The chronology of the cathedral Churches of

France. Nev)-Yorh, 1894 . .
!vI. Guépin lit le rapport de la Commission des
finances. Le compte est approuvé et sera imprimé avec .
le rapport à la suite de ce procès-verbal.

- ·XVl -
AI. L'Uzel communique une observation de lVI: le
marquis de Brelnônd d'Ars: l'Annuaire du Finistère
est assez étendu au sujet de notre musée archéologi­
que et ethnographique; il serait à souhaiter qu'il con­
tint une notice détaillée sur la bibliothèque commu­
nale de Quimper et mentionnàt les principaux ouvrages
s'y trouvent, surtout les manuscrits anciens, s'il
. qui
y en a.
1\1. ·l'abbé Abgrall dépose sur le bureau trois cartons
contenant une série de 243 photographies exécutées
d'après ses clichés. Ce recueil peut s'intituler: 'Album
archéologique clu Finistère et aura sa place dans une
des salles du musée départemental d'archéologie, pour
être consulté par les visiteurs .
Il comprend des vues des différents monuments du
département: églises, porches, ossuaires, clochers,
menhirs, châteaux, manoirs, autels, statues,
fontaines,
bannières, meubles anciens, etc ...
bas-reliefs, croix,
Les différentes planches y sont classées par ordre
alphabétique de paroisses ou communes. Comme plu­
sieurs des monuments et objets mobiliers portent cles
dates qui y sont consignées, ce sera un répertoire
instructif 'pour les archéologues et amateurs qui s'oc­
cupent de la chronologie et de la marehe de l'art dans
notre pays .

xvn -
Cet albUln se complètera au fur et à nlesure des
études et voyages archéologiques de l'auteur.
Des remerciements sont votés à M. Abgrall.
D'autre part on adresse aussi des remerciements à
MM. Bigot, architecte, et Hardy, entrepreneur de la
nouvelle église de Saint-Mathieu, qui ont bien voulu
concéder à notre musée diverses pierres armoriées
dont il a été fait déjà mention, ainsi que deux fenêtres
caractéristiques des tympans flam­
offrant les types
boyants, du XVc et du xvre siècle; l'une est composée
de quatre baies surmontées de compartiments à soùf-
flets et é:œurs avec redents, l'autre est un exemplaire
précieux de fenêtres fleurdelisées qu'on ne trouve
guère qu'en Bretagne. Toutes deux ont été dressées avec
soin contre un mur de la cour du musée. C'est là
que sont déposées les pierres . blasonnées qui
aussi
proviennent d'un ou de cleux tombeaux bouleversés.
Deux cIe ces pierres portent: mi-parti au premier
des armes de l'Honoré: losangé d'argent et de sable,
au filet de sable, cantonné de pourpre; au deuxième
..... au demi-sautoir de ..... cantonné de trois étoiles
de ..... ? Une troisième pierre porte à chaque extrémité
un petit écusson aux armes de Saint-Alouarn: d'azur
au griffon d'argent. Une quatrième, provenant de la
fenêtre de Saint-Yves, est armoriée aux armes de

XVIII -
la famille Le Baud: d'argent à la quintefeuill~ de
gueules.
M. le , baron flalna du Fretay prend ensuite la
parole et fait une causerie intéressante concernant le
mouvement scientifique en France et sur la séance du
mercredi 4: avril, du Congrès des Sociétés savantes à
la Sorbonne, où il était inscrit quatrièrne pour donner
communication de son étude sur les sépultures pré- -
historiques en Bretagne. Il -constate avec plaisir que
des applaudissements et des suffrages unanimes ont
'approuvé ses conclusions. Ll~ rapport écrit qu'il a lu
ensuite sera annexé à ce procès-verbal.
Notre laborieux vice-président nous fait la promesse
qu'il livrera, en leur temps , au bulletin de la Société,
les mémoires lus à la Sorbonne et à l'Institut, et qui

seront relus au Congrès international de Bruxelles;
il nous annonce également un travail sur les temples
le beau
romains du. Finistère et spécialement sur
temple de Trougouzel, en Ploaré.
M. Luzel relève quatre erreurs qui se sont glissées, à
l'impression, dans la lettre de dom Plaine, au dernier
bulletin: à la page XIII, ligne 6, au lieu de baron,
lire bienheureux; à la page XIII, ligne 17, au lieu de
lavatum lire levatun1 ; ligne 20, au lieu de clevotium

XIX
lire devotionc; page XIV ,ligne '18: au lieu de Lu­
diniœ lire Lundiniœ.
C'est aussi par erreur que, dans le procès-verbal la
séance de notre avant dernier bulletin, notre confrère
M. le docteur Corre a été qualifié de Bibliothécaire de
la ville de Brest; c'est A rchiviste de la ville de Brest
qu'il fallait dire.
La séance est levée à 4' heures.
Le V'ice-Président,
Baron HALNA DU FRETAY.

Le S eC1'é ta ire,
.L-M. ABGRALL,
Chanoine honoraire.

Le Président, organe de la Société archéologique du Finis­
au nom de tous ses membres, doit ajouter ses remer­
tère,
ciements les plus chaleureux au procès-verbal où notre émi­
M. l'abbé AbgraIl, est resté trop modeste.
nent secrétaire,
des recherches patientes de l'archéo­
A cette œuvre, fruit
logue et du savant architecte, à ces 243 grandes photographies

déjà remises au musée, il y aura une suite, achevant de nous
montrer tous les monuments remarquables et anciens de·
notre pays; nos confrères y verront les documents les plus
précieux· pour les savants dans le présent, et les architectes.
de l'avenir y trouveront des inspirations .

Baron HALNA DU FRETAY .
POUR AMPLIATION :
HERSART DE LA VILLEMARQUÉ.

XXI
ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL
RappOl~t à la tociété at'clrélogique du Finistère.
La Société m'avait désigné pour la représenter du 26 au 31
mars à la Sorbonne, a u Congrès des Sociétés savantes à
Paris.
J'ai l'honneur de lui rendre compte de ma mission.
la séance du mercredi 28 mars, à deux heures, j'ai lu mon
mémoire: Les cimetières préhistoriques, sépultures sous les
roches brutes.
Les applaudissements de l'auditoire n'ont pas fait défaut el
M. A. Bertrand, de l'Institut, qui présidait, y a joint ses siu­
cères félicitations .
Extrait de l'Officiel:
« M. Halna du Fretay, de la Société archéologique du Finis­
« tère, lit une étude SUl' les Ci metières préhistoriques explorés
« par lui en Bretagne; il décrit un grand nombre de SéPlll­
« tures qu'il a .découvertes sous des roches brutes à l'extrê ....
« mité du Finistère. Ce sont des incinérations qui remontent
« aux âges les plus lointains: les objets en granit taillés qu'il
« a recueillis dans ces cimetières ont été classés dans le
(l musée du château du Vieux-Châtel (Finistère). »
M. Passillé, conseiller général et membre de la Société poly-
maLhique du Morbihan, a signalé ensuite à Bernon, près df'
Sarzeau, la décOllyerte de dix-sept celtœ dont un en jadéite
et percê d'un trou.
Tous étaient placés, formant cercle dans une petite cavité
oralaire qu'ils remplissaient entièrement, rangés côte à côte
]a pointe en bas et le tranchant en l'air. Une table recouvrait
ce tout petit dolmen et M. Passillè ajoute qu'il avait remar-
(Iué aussi du charbon et une sorte de poussière noire .

XXlI

« M. le baron du Fretay, dit l'Offi·ciel, a tiré de ces eircons­
« tances les conclusions suivantes:
« Ce monument si petit est entouré d'un petit galgal, ce
« n'est pas une cachette, mais une sépulture, la poussière
« noire, ce sont les cendres mêlées de charbon, et]e rite sans
« aucun doute a été l'incinération. »
Le vendredi 30 mars suivant, j'ai lu à l'Institut (Académie
des Inscriptions) un autre mémoire: Le début de l'âge néoli­
thique.
copie l'Officiel:
- « M. Halna du Fretav donne lecture d'un mémoire sur le
« début de l'âge néolithique en Poullan (Finistère), dans
« lequel il donne la description des petits tumulus groupés au
« nombre de soixante-quinze, de leur mobilier funéraire com-
« posé de cinq cents objets en granit taillé; il décrit aussi les
« premiers dolmens encore très incomplets et leur mobilier
« funéraire, toujours en granit taillé. Partout c'est le rite de
« l'incinération qui est observé. Tous ces objets ont été
« classés au musée du châtea u du Vieux-Chatel. ))
Baron HALN A DU FRET A Y,
Vice-président de la Société archéologique,
Cm'respondant du ministère de l'Ins­
truction publique.
Château du Vieux-Châtel. par Quéménéven,
12 avril 'I89L

XXIII

RAPPORT DE LA COMMISSION O~J COMPTABILITÉ

Messieurs,
La Commission que vous avez chargée d'examiner les
comptes du trésorier a constaté les résultat suivants pour
l'exercice t893 :
Nombre des Sociélaires
Société Archéologique du. ~'inistère

au -\° janvier 18~1 : 131.
Exeroioe 1. 893 .
RI!:CETTES.

1. Montant en caisse tin exerdce 1892 .....
2. Cotisations des Membr'es pendant l'nnnée

3 Mandat préfectoral. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
4. Veute de catalognes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6\1
i1. VenU:) de uulletins.. . ... .. . . .. ........ 17
6. Vente de photogl'a pbies et d'un carlulaire. 9D
DEPENSES.
1. Payé au Photocomptoir pour épreuves du
clocber de Saint-Mathieu .... , . . . . . . . . 46 80
2. Payé pour erection d'un mOilument ;\ M.
de Quntrefages..................... 20 Il
3. Pa yé pour urochnge de bulletins. . . . . . . . 9 75
4 Payé ü M. Le Bras IJour divers plans
autographi
5. Payé b M,. Colonnee, pour impl'essioll des
b~lletills ................... : ...... 1.176 25 1 1637 75
6. Paye pour photogravures cie vltraux ùe 1
l'église de Tourc'h.. . . . . . . .. ........ 30 1)
7. Payé pour vignettes à Ouin, illlprimeur il
Par'is ........ ........ Co • • • • • • • • • • • • • 18»)
8. Pa yé A M. le Présid en! po ur avances ùe
ti rn bl'e::-, corres ponrl nnces ........... .
n. Payé pour ports de bulletins el de paquets.
10. Pa yé [Jour ho 110raires CI n tl'é::-o ri Cl' .•..
Montaut en cni~~e Dn exercice 18D3 ..
Avoir il la Cnisse ù'épnrgne suivallt livret. ........ 1.600 Il
Tolal fonnaul j'avoir dispollilJlede la Société. 2.183 $)1

_. XXIV .-
La Commission appelle votre attention sur les frais de .
recouvrement des cotisations; il serait profitable à la Société
d'augmenter de 0 fI'. 50 c. le montant des cotisations recou­
vrées par la poste; chaque sociétaire restant libre de ne payer
que 10 francs en s'adressant lui-même au trésorier.
Procédant ensuite à la vérification de ' la Comptabilité
matière, la Commission a reconnu ce qui suit:
1 Bulletin de la Société.
La situation paraît la même que l'année précédente qui
énumérait 1804 volumes.
La collection des bulletins est déposée dans une des salles
des Archives départemenlales, ainsi que les nombreuses
publications provenant d'échanges avec d'autres sociétés, et
les ouvrages dûs à la libéralité du gouvernement.
Votre commission a constaté qu'outre de nombreux
exemplaires isolés, nous possédons 40 collections complètes
du bulletin de la Société.
Il a été adressé au cours de 1893, une collection complète
du bulletin à la bibliothèque de la Sorbonne.
2 Catalogue du Musée.
Il Y a deux genres de catalogues: le catalogue complet du
musée, dont il existe 521 exemplaires; et le petit catalogue
qui ne contient que le musée ethnographique, dont il existe
175 exemplaires.
Le tout est déposé entre les mains du gardien du musée.
Votre Commission a pensé qu'il y aurait avantage pour la
Société à se défaire le plus promptement possible de ces
catalogues; elle vous propose d'en abaisser le prix à un franc
pour le grand format, et à cinquante centimes pour le petit.
Il serait peut-être avantageux de faire au gardien du musée
une remise de 0 fI'. 2;) par exemplaire du grand format, et
de 0 fr. 10 pour le petit.

- xxv-
Ce serait un moyen de hâter la vente de ces catalogues, qui
sont déjà incomplets et qui le seront encore davantage dans
quelques années, par suite des dons et des acquisitions .

3° Cartulaire de Landéoennec.
Il avait été constaté l'année dernière qu'il était dû 283 francs
par 38 souscripteurs du Cartulaire, mais il résulte des véri­
fications auxquelles s'est livrée votre commission, qu'il ne
faut compter sur la rentrée à peu près certaine que de 23
exemplaires, qui devront produire 203 francs. .
La liste de ces débiteurs a été inscrite sur le livre de
cOlnptes du trésorier, qui en réclamera le montant dès que
la deuxième partie du cartulaire sera livrée aux socié­
taires. Plusieurs souscripteurs en effet n'ont pas voulu payer
avant d'avoir le cartulaire complet.
Il reste chez le trésorier:
Exemplaires sur papier de Hollande.. . . . . . . . 5
ordinaire.. .. . . . .. 189
Total. . . . . . . .. 194
A été vendu en 1893.. . ..

Nous retrouvons donc le nombre des exemplaires
constatés en 1892. . . . . . . . . . . . . . . . . .. 19~
4° Ancien plan de Q'/,timper .

Il ne reste en dépôt chez M. Le Bras, libraire, que 3 exem­
plaires du vieux plan de ·Quimper, mais il se reconnaît
débiteur envers la Société de 14 autres exemplaires qu'il a
vendus, ce qui fait bien le nombre de 17 exemplaires constatés
50 Photographies du Musée ethnographique.
En 1892 la Société a payé 200 francs pour 100 petites et
50 grandes photographies du musée ethnographique.

XXVI _.
On a vendu en 1892 pour ........... .

en 1893 pour ................ .

Il ne reste en dépôt que 9 grandes photographies
et 9 petites, qui au prix de 2 fr. 25 pour les
grandes et de 1 fI'. 21) pour les petites représentent

une valeur de. . . .. . ............ .
. La Société ne retirera donc de cette verite que. '163 ;:>0
Ce qui constitue une perte de. . . . . . . . .. :36 ;:>0
Il convient d'ajouter qu'il a été remis à M. le Ministre du
Commerce, 6 épreuves des grandes photographies, et que les
sociétaires ont pu les acquérir à un prix réduit.
Il serai t à désirer que le trésorier ti nt désormais une comp­
tabilité régulière des objets ci-dessus désignés, de façon à
pouvoir justifier à la fin de chaque exercice, aussi bien de la
situation financière de la Société que de la comptabilité
matière.

Quimpcl', le 19 avril 1894.
Les lIJemb1'es de la CO]1'1,1nission,

D UCOUllTIOUX, . GUÉPIN, SERRET, YESCO •

XXVII

:' Séance du 31 Mai 1894 .

Présidence deM.le baron HALNA DU FRETAY,
vice-président,

Correspondant du iJJin-iiStè1~e de l'Instruction Publique.

'. Étaient présents :' MM. LUZEL, ABGRALL,
.. JOHNES, FAVE, Marquis DE BREMOND D'ARS,
MALLEN, LE BRAZ, LE MAIGRE et DE BLOIS.
M. le Présiclen t donne lecture d'une lettre de
M. de la Villemarqué annonçant que l'état de sa
.santé le retient à la n1aison et l'empêchera de présider
la réunion de . ce jour. .
reçus et dépos~s ' à la bibliothèque dans
Ouvrages
le coueantde ce mois: '
Revue de l'Oue8.t, 10° année, 2° livraison.
l\lémoires de l'Acadérnic de Nîmes, année 1892.
Revue Celtique, volume XV, avril 1894.

Recue"il de la Société Hâvraise, 3° et IJ:° trimestres

.Journ.al des Savants, janvier, février, mars, avril

Le procès:-verbal de la séance précédente est adopté

;Sans observations. .' .
kl. Luzel dit : CILle: la production d'une pièce de
recette, postérieure au dépôt du rapport de la com-
mission de comptabilité, 'a modifié le chiffre arrêté
-en: ce qui concerne la' ven'te ' des photographies du

Musée ethnographique. Cet article; au lieu de se solder

. . par un déficit· appor!e, au contraire, un modeste

:bénéfice de 20 francs. ' J, •. . '.: .

,, ' XX-VUI . "

Le prochain bulletin contiendra, en même temps.
-qu'une étude SU'l' .les Temples l'omaios dans le Finis-

tère" par M. le baron Halna du Fretay, la double-
. planche · qui devait accompagner l'artiele sur les Cime­
tières :p.réhistoriçjues, ,que l'éditeur n'a,v..ait .rUI tirer à,
temps.
l'l. le Président offre au Musée départemental une ,
meule dormante .et une molette recueil'lics par' ses­
soins au lieu de Veilanec, dans -la commune de Poullan.
L'éminent doy.en de la Faeul.té des Leltt'es'(ile .Renfles­
a réiligé Ü'ue note .. que , nous l'~prod'ujs01}S intégrale­
ment à. ca,us~ _ de son importauce :
, ,LE NOM DU ROI GRALGN
« Grad' :(.en arm()riôaÏ-n) 'bo-nne volonté, acquiescement, . se·
. . trpuve dans lé .fi. en armoricain Gradtan. ,.

'. La forme radicale grat ne .peut Temonter à grâtia qui,
d'aiHeups; a l'd 'long: 'Une forme gratia avec a indifférent eut
donné gret.
C'est prohahlem;ent un , emprunt postérieur à l'époque
Romano-Hretonne" , . ' '
L"frlandais grad, ,gradh, .amour, affection, mot d'origine
celtique a l'â long, est neutre et monti'e un suffixe différent. »
J.f. Johnes, notre confrère gallois, soumettra quel-­
gues observations au sujet de cette eommunjcatioù,à la
'prochaine réùnloll.
Pour suivre les indications .de l'ordre du jour,
J.J. l'abbé Favé est invité à achever, la lecture du

manuscrit de 'P.J. T-ré-védy sur le Couvent de Saint-
l~ran~ois de Quïmpffi\-'"
, Une monographie' de 1''ég.'lise .de Pont-Crojx, mettaut
en relief le merite artistique de ce p,reeieux ,m,onUffie:ut
{lu moyen-âge, ne pouvait être lnieux traitée que par
un auteur qui ' est il. la fois un .érudit ' et un architec·te
de talent. AI. 'lc'ch:anoinc AbgréllLréunitces heureuses

~ , XXIX-
accueillie coutme une h(),lUle fo-rtunepa-r ·'tous les .anÜs
.des ar.ts. . .
Al. :le rM .rql1-~S de B,l'enrwnd d'Ars detnande-si la
Société a été préYCllUe 'officieUemcnt des ' découvcr·tes

récentes qui ,a;.llraientét>é fait·es sur 'plusieurs poh),ts
du départe.ment.·
1\1.. le ·ba'l'on du FI'0lay 'répond néga:tiverl1cnt.Mais
.cette question l'amène il dire 'un mot des -.explôr'ati0"liR
que la .s-ooiété pour~ait entrcprench'e a'\'ûc .profi t. Si
la compétence particulière qu 'on lui r('conn·aît e1ll ces­
matières dcv'àü -;tlidel' ses"'··oOHè-gu.es à . déterminer le
lieu I.e plus pro:p.i.ce pour des fouilles ar,ehéologique~
il n'hés-itenüt pas .à l.eLLr drési,gner le .~-Ommet du Ménc.z-
. Hom. JI ya là un immense. a mo.nç'ellemellt. de.caiUoux,
déposés ·de ma-in dllonlm'e, et -servant d€puisdes s·iè-
des de protect1'On . a ·Ull monument glg.antes-que qUI
.~l\·ait échappé jusqü'à.ce jo.ur à l'attention dm; sayants·.
Lïm.rol'lyénicnt de -cat1e entlveprise, c:est .l,a mise de
fond.s assezcO'l1sidérable 'qu\·l}.e irn:pose. -
~1. Luzel croit prudent de rappeler, avant toute
décision,que la Société a dejà fait emp1ûi poür cette
année du plus clair de ses :rcYe'll-US en acquérant et
faisant réparer et poser 'le grand vitrail ancien qui v'a
devenir une des richesses artistiques du Musée dê'Par~
tementaI. S'il suffisait de voter une allocu.üon ·de

200 francs par exemple pour montrer l'intérêt qui
s'attache à ce ,projet séduisant et, pour provoquer les
libéralitcs des administrations · départementales, M.
Luzel ellgagerait volontiers ses collègues à voter ces
fonds. Sc rangeant à cet avis, lU. le pj'é.sidenl fait ·
inscrire au budget cette dépense de 200 francs,
iU, le nWl'qv..is de Brenwnd el'Ars espère que le
Conseil général tiendra à associer l'administration à

xxx -..:.;.
ces fouilles par une contribution généreuse, il fera cl u
moins ses efforts pour l'engager clans cette yoie.
Le 111ême membre désirerait sa voir s'il existe clans ...
le' département: d'autres vestiges des habitations de .

l'homme des premiers âg'es, que ceux qui sont décrits .
par M. ' Flagel1~ ? L'abbé"'~ Abgt'all eite la grotte de

. . . Guiclan, sur les bords de la Penzé, découverte et
explorée par M. Le Hir.~~ de Morlaix. l'v!. le baron du , .
Fretay a comb:tttu, ' il. est :vrai, les opinions de M. Le
Hir, et classé la caverne de Guiclan au nombre des ·
grottes néolithiques. -

.M. Le- 13l'az pensè que si les sciences préhistoriques

n'ont pas à s'enrichir dans les fouilles des grottes du

Finistère, l'histoire ét la littérature au contraire trou­
veraient profit à recueillir 1es traditions populaires
qui s'attac11ent à chacune d'elles. Tantôt la piété des
fidèles y a placé la demeure des premiers apôtres du
pays ou le · repaire des dragons dont ils délivraient
les populations effrayées, tantôt l'imagination poëtique
des conteurs a .peqplé ces sombres retraites de nains
méchants ou de fées bienfaisantes, dont le souvenir

n'est pas près de s'éteinch:e .
1H. le baron I-Ialna du 'Fretay lit le mémoire dont
il a déjà çté .fait Inention • sur les Temples romains

dans le Finistèr.e. : .

· La séance est levée à, ,* heures.

Le Vice-Président,

Baron HALNA DU FRETAY.

Le Secrétaire,

Vicomte DE BLOIS.

- XXXI •

Séance du 27 Juin 1894.

Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ

de l'Institut.
membpe

Étaient présents : MM. LUZE L, ABGRALL,
FAVÉ, JENKYN JONES, PEYRON, LE MAIGRE,

LE BRAZ.

MM. DU FRETAY et MALLEN s'étaient fait excuser.
Ouvrages reçus et déposés à la Bibliothèque clans
10 courant de ce mois :
Contribution à l'étude des Contes populair~s,
par M. P. Sébillot.
nulletin archéologique du C01nité des travaux
historiques et scientifiques, année 1893, n° 2.
Discours prononcés à la séance générale du Congrès
des Sociétés Savantes, par MM. Levasseur et Spuller.
Bulletin da la Société bretonne de géographie de
Lorient, nO 57, Ilc trimestre 1893.
Bulletin cle l'Académie cl'I-I-ippone, 1893, n° 26.

M. Hervé, commissaire-adjoint de la marine,con1 ..
missaire do l'inscription rnaritime à Quimper, présenté .

par MN!. Guitot et L'u:cl, est admis à faire partie" de,
la ' Société.
Le procès-vorbal do la séance précédente, dont lecture
est don néo par .le Secrétaire, est adopté sans obser­
vations. NI. le Pl'ésideilt croit toutefois devoir appuyer

." xxxii
l'opinion émise par M. Le Braz au sujet des nom-
breuses grottes qui se rencontrent dans le Finis-

tère, particulièrement le long du littoral.
Il est

d'avis, lui aussi, que, si elles préselltent de l'in-
térêt au point de vue de la préhistoire, elles donne­
raient lieu, en même temps, à clè cueieuses recherches
de folklore. Il s'y rattache, pense-t-il, un ensemble'

de traditons dont il serait à souhaiter que l'on rc-
cueillit les éléments épars.
On se souvient de la remarquable étude que M. le
chanoine Abgrall consacra naguère au beau rétable
de Kerclévot. Notre savant confrère fait connaître à la
Société qu'il est parvenu à relever, sur la tête de sept
ou huit personnages de ce précieux morceau d'art, ' la
U"wrque de. fabrique de l'atelier cl'Anvers : vne 171.ain
coupée, irnprirnée au. {el' 'l'ouge. Il en a pris quelques
empreintes à la cire qu'il fait passer sous les yeux des
membres présents. Nous voilà désormais renseignés
de façon certaine sur l'origine de ce l'étable (fin du

XV siècle ou premières années du XVIe) .
M. Luzel donne lecture d'un arrêté de M. le
Ministre de l'Instruction publiqùe et des Beaux-Arts
qui classe le calvaire de N.-D. de Tronoën, en Saint-
Jean-Trolimon, au nombre des monuments histori-
ques. Ainsi se trouve assurée la conservation de ce
curieux monun1ent, le plus ancien de nos calvaires de
premier ordre! Espérons que la remarquable chapelle
qui y est contiguë ne tardera pas à être .l'ohjet cl 'une
faveur seU1blable. Elle en est digne à tous égards. Ce

" . XXXIIt -

:serait· grand deuil pour tous les amis de l'art religieux
breton qu'olle ne fût point sauvegardée au même titre
que son calvaire. Ci-joint le texte de l'arrêté en
question:
.- Le Ministre cIe l'Instruction publique et des Beaux-Arts,
'. 'vu la loi du 30 mars 1887, pour la conservation des monu-
ments et· objets ayant un intérêt historique et artistique; \
Vu l'avis de la cominission des monuments historiques,
en sa séance du 2 février '1894 ;
Vu la délibération du conseil municipal de la commune
de _ Saint-Jean-Trolimon (Finistère), en date du '11 mai 1894;
Sur la proposition du Directeur des Beaux,-Al~ts,
Arrête :

ARTICLE leI',

Le calvaire de Tronoën, en Saint-Jean-Trolimon (Finistère)
classé parmi les monuments historiques. 1
est
ARTlCLE 2.
Le présent arrêté sera notifié au Préfet du département eL

au maire cie Saint-Jean-Trolimon, qui sont responsables,
en ce qui le re3arde, de son exécution.
chacun
Paris, le 13 juin '1891.
G. LEYGUES .
1 11. Luze l 1 i t e 11 sui te U 11 e
lettre de M. Koscher,
hihlioth(~eaire de la ville de Morlaix, demandant à la
Rociété de vouloir bien faire don à la bibliothèque de
cette ville des années qui manquent clans sa collection
du Bulletin archéologique (de 1885 à 1891 lnclusive-
ment)_ Il est fait droit à cette requête .

XXXIV
1\1. le Président soumet à la Société, qui l'approuve,
le rapport qu'il a adressé à M. le Ministre de l'Inté­
rieur s~r la Société archéologique du Finistère.
Puis J.f. de la Ville1naTqt~é invite M. Jenkyn Joncs
à donner lecture de la note qu'il a rédigée, relative­
ment au nom du roi Gracllon, à propos de l'article
de M. Loth, inséré dans le préeéclent Bulletin.
1\1. Favé lit un mémoire sur la condition des prêtres
dans les campagnes cornouaillaiscs, avant 1780. C'est
là un nouveau et intéressant chapitre de l'étude à la
fois si vivante et si documentée, où l'abbé FaH~ retrace
les principaux aspects de la vie rurale en Basse-Bre­
tagne, sous l'ancien rég·ime.
La séance est levée à cinq heures.
Le Président,
H. DE LA VILLEMARQUE.
Le Secrétaire,
A. LE BRAZ.

xxxv

RAPPORT

li M. ,le Ministre de l' [ntérirmr sUt la So.ciété archéûloJique .
dtt Ftnistère (1).

Monsieur le Ministre,
Je viens, selon vos désIrs, vous rendre compte des agisse­
ments dela Société archéologique du Finistère.

Voilà vingt ans qu'elle existe; son XXe volume contient les
procès-verbaux de ses séances mensuelles, et les mémoires ou
documents inédits qu'elle publie. Ce volume et les dix-neuf
qui l'ont précédé vous diront, M. le Ministre, si, le Finistère
sse
pas apporté son contingent à la nw
est resté inactif, et n'a
des travaux archéologiques dont la France s'honore.

Mais la vérité oblige à rèconnaitre que nos débuts ont éLé
pénibles: les procès-verbaux, remontan t au '13 avril '187~,
prouyent que les membres avaient alors plus de bonne volonté
que de succès.
Réduits, par des causes t.out à fait indépendantes de leur
zèle, à un petit nombre de trarailleurs, ils firent de leur
micux, mais peu pour la Science: les séances; d'ailleurs,
pas régulières, et n'avaient pas lieu, comme aujour­
n'étaient
d'hui, tous les mois: on n'y apportait guère au lieu d'éttldes
approfondies que dC$ con tribulions au Musée archéologique
qui devait s'augmenter, grâce à M. Louis Hémon, député,
des costumes du pays.
d'une collection remarquable
(1) Con formômen t ù J'article 11 des sta tu ts ofl1ciels cie la Sociétô, un clou ble '
rie ce rapport est adressé à M. Je PI'Met du Fin istère. C'est par erreur que le
l'apport de 18,)'!. a été adressé ù M. lc Ministre cie l'Instruction publique.
C'est par erreur aussi qu'on a imprimé (t. XIX, p. Lxn) que la Société
datait du 26 avril 1870 ; Sé\ fOl1daQol1 remolHe 31.\ 13 avril 1873.

XXXVI

Heureusemen t qu'après la mort de son fondateur, M. le
comte de Blois, suivie de celle de son secrétaire M. Le Men,
et trop tôt du nouveau président, M. le comte de Camé, de
l'Académie française, deux membres lui restaient qui étaient
de la Société. Ce qu'elle a dù à M. Félix du Marhallac'h
l'âme
à M. le commandant Faty, nul ne le sait mieux que l'homme
qui a eu rhonneur de succéder, sans les remplacer, àMM. de
Blois et de Carné .
. Des auxiliaires, à la tête desquels vint se mettre le nouvel
départemental, M. Luzel,' donnèrent une impulsion .
archiviste
réelle aux travaux de la Société, et elle a fini par être reconnue
comme établissement d;uLilité publique par le Président de. la
République qu'un crime abominable vient d'enlever à la
France.
Ci-joints, M. le 1\linistre, le rapport annuel sur la ges\.ion
. et la situation financière de l'Association ainsi que la table
des matières (:2 partie) du XXc volume. Quant à la situation
elle est toujours bonne: ses membres ont donné
morale,
récemmrnt une preuve de l'esprit qui les anime en appelant
à la place d'honneur l'E\ êque du diocèse, ]e Maire de Quimper
le Préfet du département.
Sile Président avait un mot à ajouLer, il dirait, avec un
. grand et saint philosophe: Non sibi soli œst'Lult, sed ttsui 'Cult
esse li'aternœ cal'itati : « Il ne travaille pas pour lui seul,
il veLit être utile à la Société. »
mais
J'ai j'honneur d'être, M. le Ministre, votre respectueux
ser\'iteur,
Le Président de la Sociél é (J rchéol,){/iqll e du Fini ~tp,re,
Membre hon01'aÜ"e dn C01nité des Travcl1l x
historiq1lC::i, Alem,brc de l'Institut.

HERSART DE LA VILLEMARQUE .

XXXVII .

APPENDICE
AU PROCÈS-VERBAL DU 31 MAI, P. XXVIU. .

GRALLON.
Il existe en gallois deux mots qui n'ont qu'une légère diffé­
rence de signifiçation et qui paraissent nous être venus de "la
même 'origine par des voies différentes: grâs-Iawn (graslon)
el rhâd--Iawn (rhadlon).
Grâslawn vient de la forme latine g1"âtia, et signifie plein
de grâ'ces (Br. grâs·leun, leun a c'hrâs.)
nhâd-lawn (Br. leun a c'hrad, Corn. grath), doit proba­
blement être rapproché de gratum, forme qui nous donne
le français gr!, dans plein gré, bon gré, malgré; et signifie
« plein de bonne volonté ou de générosité. » (Voir Littré).
de la lettre g ne présente pas de difficulté, le
L'omission
gallois nous offre de nombreux exemples. On peut citer le Br.
obel' et gober (faire); Br. gouela (pleurer) . (Gall.) \vylo;
Br. glabouser (vaurien), (Gall. prov.) labws .
Le breton actuel nous fait voir le procédé de transmu tation
et d'élimination de la lettre g: grâd, he c'hrâd (Léon), he
hrâd ou he rhâd (Corn.). Le h (aspiré) remplace g ou c'h; on
peut rapprocher uc'hel, uhel, huel.
On peut citer les expressions suivantes, dans lesquelles
rhad a le sens de « faveur » ou « bonne volonté ».
Rhâd Duw yn y ty : Grad Doue ebarz an Li;
Rhad Duw al' bob calon gy",ir: Grad Doue var bep c~don
\VIrIOn.
y Mab Rhad : le Fils de l'Amour (diyin) •

_ " XXXVIII 0'
Le mot se trou ye aussi avec l'orthographe rhadlon. Il esl à
remarquer que rhârllc uvn est d'ordinaire prononcé en deux

mots avec l'â long, tandis que l'haillon se prononc8 avec l'a
dCt avoir l'â long avant la
indifférent. Gradlon (Grallon) a
fusion complète des deux mots qui le forment.
Ajoutons, d'après M. le Président, que, dans une traduction
en moyen gallois, le nom latin Gratiantts est rendu par
Gradlawn. (The Myvyl'ian archaiology of 'Vales, vol. 2, p. 225.)
vV.-J. JONES.

XXXIX _.
Séance du 28 Juillet 1894 .

Présidence de M. le vi.comte HERSART DE LA VILLEMARQUE
membre de l'Institut.
Étaient présents: MM. le vieomte DE VILLIERS DU
TEHRAGE, LUZEL, baron HALNA DU FRETAY,
JENKIN JOHNES, LE BRAZ, le chanoine PEYRON,
LE MAIGRE, l'abbé FAVE.
M. le vicomte de la Villemarql1é donhe la présidence
à ~1. Luzel, qui fait lecture de l'article des statuts
rclatif il la nomination du Bureau. Conformément aux
termes du règlement, il est procédé au vote par scru­
tin secret. A l'unanimité cles suffrages, l'ancien Bureau
est maintenu. NI. le Présiden.t, en quelques mots
chaleureux, remercie ses confrères de cette nouvelle
marque de confiance: il fait cles vœux pour voir se
perpétuer dans la Société archéologique du Finistère,
avec les bonnes traditions de fraternité cordiale, la
persévérance du labeur sincère et consciencieux clans
la recherehe de la vérité historique. L'estime en
laquelle on tient notre corporation, à Paris et en pro­
yince, doit être pour nous un encouragement à bien
faire et à faire mieux pour l'honneur cIe la science et
de la Bretagne.

Ouvrages reçus et déposés à la bibliothèque dans le
courant do ce mois:
Journal des Savants, mai 1894.
Société archéologique cle · Bordeaux, 2° 3 4° tri­
mestre 1893.
Enquête su?' les conditions de l'habitation en
France: Les rnaisons types (Comité des travaux his-
toriques et scientifiques), par M. Alfred de Foville.
Rapport présenté à l'vI. le l\l[inistre de l'Instruction
publique et cles Culles, par M. G. Picot, n1embre de
l'Institut. 1894.

1 \1[. l'a.bbé Abgl'all, empêché .èrassister à la
seance,
se fait excuser.
lU. de Vill'iers dt! Terrage s'enquiert, avee un
intérêt que la Société partage, du point où en est
arrivé le travail de 1\1. de la Borderie, sur le Cartu-
laire de Landévenncc.
M. le Président déclare que l'éminent historien ne
pôrd pas de vue cette grande entreprise et qu'il en
poursuit l'exéeu tion. La Société archéologique émet le
vœu pressant que bientôt nous possédions en mains
cette œuvre, qui ne manquera de faire honneur à
l'ouvrier et à notre Association.
Communication est donnée d'une lettre reçue de M .
le secrétaire-archiviste de la Société d'émulation clos
Côtes-du-Nord: il expose que cette dernièr~ n'a C0111-
Inencé l'éehange avec la Société archéologique qu'en

XLl -
1886; que beaucoup de bulletins lui manquent .et que
la Société d'émulation demande à en compléter la col­
lection. Il offre, en retour, de fournil' à la Société les
({ui lui . manqueraient afin d'avoir au con1plet
hulletins
travaux de nos confrères, les savant.s et érudits des
les
Côtes-du-Nord. Il est décidé qu'il sera répondu favo­
rablement à la lettre de M. le secrétaire .
M. de la. Villeïnarqué lit une note sur les
Pa1't- ies de Coq en Bretagne et dans le ·Nord. Notre
r~"ésident s'attache à retrouver ct à grouper les élé­
ments (rUne monographie de cc fier et turbulent vola-
tile, au point de vue des traditions. On se rappelle,
comme nos bulletins en font foi, qu'il traita, en '1891,
de la crosse et du coq de .Quimperlé.
Si la coutume dont parle M. de la Villemarqué
semble s'être désormais confinée dans le pays de
Nord, elle a existé, de mémoire cnlomme,
n,ennes et le
dans la haute Cornouaille. L'abbé Favé tient, en effet,
d'un ec('lésiastique, yénérable octogénaire, qu'il a vu
clans sa jeunesse les Parties de Coq à Carhaix et et à
Gourin.
C'était l'accompagnement obligé des réjouissances
populaires: le procéc1ô était aussi (Tuel qne celui rap­
porté par M. le Président: au lieu cl 'être enterré le
eoq était suspendu ~1 mie corde jusqu'à ce qu'un cles
champions plu~ expert ou plus heureux que ses com-
pagnons lui eût tl'anché la tête à coup de faucille ou
avec la lame d'Ull vieux sabre. Strangulation COIri-

XLII
mencée et décapitation finale, tel était son triste sort.
L'abbé Favé donne lecture du mémoire de M. le
docteur Corre sur les Anciennes Corporation,; bres-
toises. Notre confrère a dépouillé un dossier volumi-
neux avec une patience et un esprit de critique que
notre Sqciété sait apprécier. Son travail fait revivre
une organisation sociale .déjà oubliée ou peu eonn uo :
conflits de préséance, esprit de eorps, petites suscep­
tibilités et grandes rivalités, tout est analysé et rendu
dans une forme intéressante; et l'épisode de la récep­
tion du duc de Chartres à Brest est une bien curieuse
page cl 'histoire locale.
On donne ensuite laclure du programme des ques­
tions proposées at, Congrès de l'Association bretonne
qui s'ou\Tira à Ancenis, le 3 septembre 189-L Ce
document sera annexé au procès-verbal.
La séance est levée à 4 heures. .
Le Président,
. H. DE LA VILLEl\IARQUÉ.
Pour les Secrétai1'es en~pêchés :
ANTOINE FAVE, prêtre .

" XLIII-
ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL

ASSOCIATION BRETONNE

<.:=::lasso d'Archéolo,o;ie et d'I-listoire.
PROGRAMME
des questions proposées au Congrès Breton qui sJouvrira
à ANCENIS le 3 -Septembre 1894.
1. Archéologie.
1. . Ouels sont les, es tiges archéologiques les plus anciens
que l'on rencontre dans l'arrondissement d'Ancenis ?

Décrire les mégalithes qui y existent.
2. Des di\'erses espèces de forlifications en terre obser-
rées en Bretagne. De la grande ligne de défense indiquée
pal' Ogée et se poursuivant jusqu'à 'Saint-Mars la Jaille. -
De la molte féodale de Château-Frémont, etc.
:J. Quelles sont les traces de l'occupation romaine dans
l'arL'Ondissement d'Ancenis qui n'auraient pas été signalées
uu suflisamment décrites (roies romaines, station de Pannecé,
etc.) '!
1. - Nomenclature et classification chronologique rai­
sonnée des édifices religieux du style roman existant dans le
département de la Loire-Inférieure.
:i. Nomenclature et classification des monuments dA
l'al'chitecture mililaire du moyen-fige exjstant dans le dépar­
teillent de la Loire-Inférieure. Documents historiques qui
s\ rapporlent. Etude spéciale (historique et archéologique)
des chiHeaux d'Ancenis, d'Oudon, de Clisson, et des ruines
de Châlr.au-(.lI\'.

XLIV
G.· Existe-l-il des peintures murales dans quelques églises ·
de la Loire-Inférieure, iJarLÏculièrement de l'arrondisoement
Les signaler, les décrire. .
d'Ancenis'?
7. A quelles époques peut-on rapporter les diverses
que représenle aujourd'hui l'église d'Ancellis '?
constructions
A quelle dale pell\'en t remonter les parties les plus anciennes.?
8. La sculpture de la renaissance en Bretagne. Signaler
les œuvres notables qui n'auraient pas encore été
et décrire
l'objet d:études suffisantes.
II. Histoire .

9. Présenter le calendrier des Saints de Bretagne, en
in~iqLlant autant que possible l'époque de chaque saint, le
lieu principal de son culte, les autorHés historiques, liturgi­
ou traditionnelles, sur lesquelles est appuyé
ques, légendaires
chaque article (1) .
JO. . Le pays nantais au IXe siècle, d'apres les actes du
cartulaire de Redon.
iL Limites civiles et religieuses de l'Anjou . et du pays
nantais aux diverses époques. Principaux fiefs formant la
frontière de la Bretagne du côté de l'Anjou sur les deux borda
de la Loire. Grandes familles seigneuriales dans la mêm.s

rt!gLOIl.

ti. lndiquer les possessions des Templiers et des Hospi­
taliers dans l'arrondissement d'Ancenis (2).
1:3. La guerre de Blois et de Montfort dans le comté
nantais, d'après les documents nou\'ellen1ent publiés (3).
HL 1'-histoire de Pierrone de Bretagne et la fable de
Perrinaïc, -la prétendue « Jeamw d'Arc d'jlrmor. ))
( J) On peut joindre aux saints proprement dits les vénérables, les per­
piétô, mais toujours en indiquant so igneusement
sonnes d'une éminente
les sou [,t;es.
("2) Documents historiques ~u[' la t;hapelle Sainl-Geol'ges, en Saint-
Herblon, aLLribuée aux Temp liers. .
(:3) Entre antres, d'après la Uhl'onogi'aphia /'egwn FrancoI"Lnn .

xLv _n
15. . Navigation de la Loire au moyen-âge et jusqu'en
-1789. Moyens de communication, aux mêmes époques, entre
les deux rives de ce fleuve, de l\Iauves à Ingrande.
'l6. Culture de la "\ igne et commerce du vin sur les deux
rives de la Loire entre Angers et Nantes, depuis le moyen-âge
jusqu'en 1789. Les courtiers-gourmets du port d'Ancenis.
n.. Documents historiques 'sur le commerce et l'agri­
culture da'ns le département de la Loire-Inférieure, particu-
lièrement darts le pays d'Ancenis au moyen-âge et jusqu'en
-1789; sur les anciennes industries de la même région (mi.n
cie Montrelais, forge de la Provôtière, etc.) .
18. La Chalotais, d'après les publications nouvelles (1) .
. . Est-il vrai, comme on l'a prétend u récemment, que c'est
lui qui a persécùté le duc d'Aiguillon , et non l'inverse?
III.' Questions spéciales sur l'histoire d'Ancenis (2)
HL Institutions diverses de la ville d'Ancenis: Corcle-
liel's - Maladrerie Collège Fondations pieuses en divers
siècles.
20. Biographie ancenicienne, Personnages distingués
nés à Ancenis ou mêlés à son histoire. Bienfaiteurs de la
ville ayant '1789.
1 V. Littérature et ·usage populaire .
.21. Jeux cl diverlissements publics en Bretagne ùepuis
Je moyen-âge jusqu'à nos jours. Signaler spécialement ceux
ayant un caractère de périodicité régulière et se ratlachant à
des coutumes anciennes, religieuses ou profanes .

(1) Correspl)ndance Fontelle, de M. CafTé; La Chalo.tais agriculteur',
de M. de Villers, elc. .
('2~ Celte. ~i~loire ayant élé traitée dans un ouvrage excellent qui a eu
plllSI~l1l'S edlllollS (Ancenis et ses barons. par M. E. Maillal'd), nous
n'aurIOns pas ongé il y rcrcnil' d'une façon spéciale si des travailleurs
loraux, très compélents, ne nous avaient demandé d'inscl'il'e clans ce
pl'ogl'élmme les indications poelees ici sous les nos 19 et 20.
- XLVI -
Usages, légendes, traditions, contes et chansons'
populaires de la Loire-Inférieure, en particulier dans l'anon-
dissement d'Ancenis.
23. . Assemblées populaires civiles ou religieuses; an­
ciennes foires et marchés dans la même région.
Toute autre question historique ou archéologique, relative
à ]a Bretagne, peut être traitée dans le Con.grès avec l'auto­
risation du Bureau.
Toute discussion politique ou religieuse est interdite .
Une des journées du Congrès sera consacrée à une excursion
archéologique. ,.

- XLVII

Séance du 30 Août 1894 .

Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.
Etaient présents: MM. LUZEL, le haron HALNA
DU FRETAY, le vicomte DE VILLIERS DU TER­
RAGE, le docteur CORRE, MALEN, LE MAIGRE,
PEYH,ON et ABGRALL.
abbés
Ouvrages reçus:
d'é1nulation,
Bulletin de la Société Bel(ortaine
Annales de la Société historique et archéologique
de Château-Thierry.
Bulletin de l'Académie delphinale, 1893.
Bulletin de la Soc-iété des Antiquaires de Picardie,
année 1~93, nOS 1 et 1. ,
Comptes-1'endus des Téunions de l'Académie
d'llippone, réunion du 30 mars 1894.
Une lettre écrite en date du 23 août par M. Anne
Duportal, secrétaire-archiviste de la Société d'Emula­
tion des Côtes-du-Nord, nous remercie de l'envoi de
11 volumes de notre Bulletin.
lettre de remerciement de M. le Maire de
Autre
Morlaix pour l'envoi d'un Bulletin qui manquait à la
collection de la bibliothèque de cette ville .

XLVIII
NI. le vice-président baron I-Ialna du Fretay dépose .
sur le bureau, pour en faire clon au musée départemental
d'archéologie, une collection cIe 93 grains de colliers
en jaspe et en calcédoine, trouvés en Plonévez-Porzay
dans une dizaine de tumulus et autres monuments­
funéraires de la fin de l'âge néolithique. Ces grains
sont d'inégales grosseurs, leurs diamètres variant cleo
7 à 13 millimètres; ils sont tous taillés à facettes, et
les trous qui les traversent sont percés des deux côtés,
mais correspondent rarement c<)mme axe. (Voir le
Bulletii1, tome XXI, page 310. )
De vifs remerciements sont adressés au œénéreux
donateur pour cette pièce, pendant du célèbre coHier
du Mont-Saint-Michel, de Carnac, et qui sera un pré·­
cieux ornement pour nos vitrines.
Notre archiviste, lv[. L uzel, nous fait savoir que M.
Bigot père, très avancé en âg;e, tout ~~écluit par la
maladie qui le mine depuis longtemps, a penqé à
nous, et a youlu, par les soins de son fils Gustaye,
l'architecte, enrichir notre musée d'une collection de
pierres sculptées et de moulag;es antiques qu'il avait
en sa po~sesslOn.
Voici la liste de ces objets:
. 1. Croix sculptée dans le granit, ou plutôt bouche·
d'aération découpée en croix, trouvée dans les ruines
de Saint-François, de Quimper.
2. Deux petits chapiteaux en granit, même prove-
nance; un fragment de chapiteau.
3. Un chapiteau en plâtre, moulage; crypte de- .
Quimperlé.
4. Un cul-de-lampe Cil plâtre, à feuilles de chardon ..

- XLIX -
- Trois has-reliefs en plâtre, sujets tirés ~de la grande
frise du Parthénon: t 0 Guerrier chaussant son cothurne;
.)0 Guerrier à cheval; 3 Personnage.
Ces bas-reliefs, ainsi que le fragment représentant

un groupe de personnages dont on ne voit que le haut
dn corps, proviennent de la collection que M. Lemarié,
, .' l t' 'R 18'>'>
archItecte, a'vaIt ac le ee a orne en t ___ "'. ,
Les mêmes plâtres existent à l'école des Beaux­
Arts de Paris et sont disposés en frise dans les vesti­
bules qui conduisent à la cour du Mûrier.
G. Un bas-relief plâtre représentant trois femmes
portant la couronne murale et personnifiant trois villes.
7. La maquette en plâtre de la cheminée de la salle
des gardes il. Keriolet:.
Tous les membres présents ne peuvent qu'être
tres sensibles il la pensée généreuse de M. Bigot
ct votent les plus sincère~ remcreiements à leur vénéré
doyen, qui toute sa vie s'est montré si dévoué à la
S.oeiét.é archéologique, dont il est membre fondateur.
~I. de la Villemarqu6 transmettra à notre confrère les
remerciements de la Société. Il a en même temps la
douleur d'annoncer la fin prochaine de M. Aymar
de Blois, notre excellent secrétaire, le digne fils de
notre premier président. .
lU. Peyron, chanoine, lit un mémoire sur les pestes
de Quimper. A la fin de la lecture, M. le docteur
Corre fait ressortir toute l'iml'0rtance de ce travail,
tout particulièrement en ce qui regarde les méthodes
d'isolement, de préservation et de désinfection offrant
une grande analogie avec les méthodes actuelles qui
en sont une réédition assez peu corrigée et augmentée.

Puis 1'1. le baron 11alna du Fretay eontinue 1:
lecture dG son étude commencée clans le bulletin pré,
céclent : L'I-Iistoil'e préhistorique, d':Jprè.s les (ails
La séance est levée à quatre heures .
Le Présiden t,
HERSART DE LA VILLEMARQUE
Le Secrétaire,

J.-M. ABGRALL,
Chanoine honoraire.

Séance du 25 Octobre 1894.

Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.

lhaient présents: MM. LUZEL, YAN'DARGENT, le
Vtt! VILLIERS DU TERRAGE, l'abbé ABGRALL,

LE MAIGRE, SERRET, l'abbé FAVE, JENKINS
JONES, MALEN.
Ouvrages déposés pour notre bibliothèque:
Revue Celtique, vol. XV, nO 3, juillet 1894.
Bulletin et NI érnoires de la Société A Tchéologique
d'Ille-et- Vilaine, tome XXIII, 1894.

Revue historique de l'Ouest, 10 année, 5 livr.,
septen1bre 1894.
JouTnal des Savants, juillet et aoùt 1894.
AI. le baron 1-1alna du Fretay s'excuse de ne pou­
voir assister à la séance.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
Les blocs erratiques du Huelgoat sont maintenant
assurés d'une eonservation certaine.
La municipalité du Huelgoat avait acquis les terrains
sur lesquels sont situés les principaux amoncellements
qui subsistent eneore, et elle a fait appel au concours
du département et de l'État.
Le Conseil général du Finistère, dans la session
vI,'il dernier, a voté une suhven tion de 200 fr. à la
cl'a
commune de Huelgoat et l'avait recommandée à la
générosité cl u Ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts. lVI. le Ministre vient d'adresser la lettre

suivante ,au président de la Société Archéologique du'
Finistère :
Paris, le 28 Septembre 1891.
« Monsieur le Président,
« J'ai l'honneur de vous annoncer que, sur la demande de

MM:. Gourvil, Le Borgne, Vichot, Cosmao-Dumenez et Hémon,
députés, et l'avis conforme du Coinité des Travaux historiques
et scientifiques, j'ai décidé d'attribuer une subvention de cinq
cents francs à la Société archéologique du Finistère. Cette
somme devra être exclusivement employée pour la conserva­
tion des blucs erratlques de Huelgoat. .
« Je vous serai obligé de me faire connaître par le · retour
du courrier le nom du Trésorier de votre Société. Dans trois
semaines environ, le mandat de paiement des cinq cents francs
dont il s'agit pourra être retiré des bureaux, de la Préfecture
de Quimper.
« Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma con­
sidération très distinguée.
« Le 1I1inistre de l'instruction 1 .nlbliqlle
et des Beaux· Arts,
« G. LEYGUES. »
. Le mandat de paiement a été délivré par M. le
Préfet.
M. le Secrétaire général de la Préfecture du Finis-
tère nous adresse également la lettre slli"ante et la.
délibération du Conseil général :
Quimper, le 4 Octobre 1894.
« Monsieur le Président,
« J'ai l'honneur de vous informer que, dans sa séance du
23 août dernier, le Conseil général du Finistère a accordé à la
Société archéologique de Quimper une subvention de 200 fI'.
pour l'année 189~. .
« Cette subvention sera mandatée au commencement de la
dite année.

LIlI . '

« Ci-joint un ' extrait de la délibénition de l'assemblée
départementale. .
« Agréez, MonsIeur le Président, l'assurance de ma consi-
dération très distinguée.
« POUR LE PRÉFET:
« Le Secrétaire génét"al délégué;

« C. PAGES. ))
EXTRAIT •
du procès-verbal dés délibérations du Conseil général.
Séance du Jeudi 23 Août 1891.
Art. 3. ' Subvention à la Société archéologique
de Quimper. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 200 fr.
M. de Bremond d'Ars lit le rapport suivant, dont les con­
clusions sont adoptées:
« Messieurs,
« M. le Préfet vous propose de maintenir, comme l'année
« dernière, la subvention de 200 francs accordée à la Société
« archéologique du Finistère, et vous communique, en même
« temps, le rapport annuel du Président sur la gestion et la
« sit.ution financière et morale de cette Société qui compte
« déjà 2'1 ans cl'exist.ence et a été reconnue comme établisse­
« ment d'utilité publique.
« En donnant acte à M. le Préfet de cette communication,
« \"ous \"olHlrez bien , Messieurs, continuer aussi d'encourager
« moralement les t.rayaux des membres si dévoués de cette
({ Société.
« Il sufIit, en prIet, de jeter un coup d'œil sur les 2'1 volumes
« des Bulletins lllensueis pour juger de l'intérêt varié que
« présentent ces nombreuses et savantes dissertations sur les
« monuments, les chroniques historiques, les mœurs et tradi­
« tions locales du département.
« La sub, enlion, bien qu'assez restreinte, et que l'état de
« \"os ressources ne peut guère augmenter, est néanmoins
« indispensable au modeste budget de la Société archéologique,
« budget fort. sagement ct habilement administré comme le
« démontre le l'apport du trésorier.

- LIV-

« Votre Commission appelle donc, Messieurs, tout votre
« bienveillant appui p~ur favoriser le développement d'une
« association scientifique qui a, depuis longtemps, attiré l'at­
« tention des plus savants archéologues . . ))
L'article 3 est adopté.
Pour copie conforme:
Le Secl étaire général)
C. PAGES.
A l'unanimité, des remerciements sont votés à
M. le Ministre et aux députés qL!i ont bien ,'oulu s'en
occuper. La Société remercie également M. le marquis
de Brémond d'Ars Migré pour la subvention qu'il a ·
obtenue pour notre Société.
M. le Dr Corre fait hommage à la hibliothèqqe de
notre Société, par l'entremise de M. Luzel, d'un ancien
et curieux volume intitulé le Péc1a.gog~le chrétien, par
le R. P. Philippes d'Oultreman, de Valenciennes, et
imprimé à Rouen en 1666 chez Mme veu\'e de Daniel
Loudet. 2 vol. reliés en un
seul. Format in-4°. Une
importante lettre sur les épidémies accompagne
l'envoi; on y lit:
{( Du XIe au XVIIIe siècle, la peste aurait fait en Europe
trente-deux apparitions, chacune d'une durée moyenne de
douze ans.
{( Elle se rallume au XVIe siècle. Grande épidémie il Dijon
en HH4-1519.
{( Au XVIIe siècle, décroissance, sauf quelques épidémies
locales: Bâle '1604, Nimègue et Amsterdam 1637, Arras '1654,
Londres 166:5-1688, Vienne (France) 167:5, Rouen 1650, etc.
« La dernière épidémie de France serait dé 1720. (lYlarseille,
Mgr de Belzunce).
« Mais on a revu la maladie à Moscou en 1770, à Malte en
1712, en Turquie en 1836, en Grèce et à Tripoli en 1848, elc .
« Sans parler de la peste observée au cours de l'expéclilion
de Bonaparte en Égypte .

« Ouand aux mesures sanitaires en vigueur, elles étaient
3utrclois mieux ordonnées qu'on ne l'imagine de nos jours.
Des remerciements sont ,"otés au généreux dona­
teur.
NI. II ersart de la V"ille1'narqvé prononce l'éloge de
M. Joseph Bigot, que nous avons eu la douleur de
perelre il Y a deux mois. Ce discours sera inséré à la
t-mite du procès-verbal.
L'étude que M. Bigot aYélÏt lue à une des séances de
L\.ssoeiation bretonne,' en 1858 , et publiée dans un des
volumes du Bulletin de l'Assoc1ation, étant devenue
introuvable, elle sera réimprimée et puhliée clans notre
Bulletin.
nI. Villiers du Terrage nous annom:~e que le vitrail
de Tourch a été restauré ct remis en place. On ne
f;[\urait trop fdiciter le recteur de cette paroisse et son
il1iti n1i\-"e, qui dcyrait être imitée pour bien des objet::)
-:.1'art sc trouyant clans différe ntes ehapcllcs ou églises,
ct qui ainsi Échapperaient à une clE'.struction certaine.
Let-) photographies du Musée ethnographique étant
t'puisées; il en sera tiré 30 grandes épreuves et 60
peti tes.
Il est ensuite c1om-:é lecture cles mémoires suivants,
qui seront ir.sérés clans le Bulletin :
lUérnoi re s'Ur ln batnille de la Cordelière (docu­
ments inéditf., trouvés aux Arcb i ves départementales),
par M. LUZEL. .
Les peintures de la chapelle de Saint-Michel il
DOUnT1?CneZ, par ]\1. AnnH.-\LL.
J1!lenus docllrnents pour servi?- à l'histoire cle ln
vie bresLoise au X VlIJe siècle, par M. le Dl' CORRE .

- LVI ..
Le travail de l\rl. Ducoul'tioux sur les tronçons de '
romaihes dans le Finistère, n'étant pas entière­
,"oies
ment terminé, il sera lu plus tard.
La séance est levée à 4 heures.
Le Présiden t,

HERSART DR LA VILLElVIARQUE .
Le Secrétél ire,
SEHRET.

ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL
M. JOSEPH BIGOT
11 appartiendrait à un architecte de parler d'un architecte:
si cet honneur estfai tau président de la Sociéte archéologique
du Finistère, c'est qu'on a pensé que M. Bigot était une gloire
départementale, el que cette gloire était celle du Finistère.
nne Bigot, qui vient de mourir à quatre-vingt­
Joseph-Etie
six ans, appartenait à un e excellente famille de Quimper.
Il étudia au collège de sa ville natale, puis à Nantes, puis
à Paris. Mis au courant des théories nouvelles sur l'archi­
tecture, nourri des récents travaux de notre compatriote Rio;
de Montalembert, de Victor Hugo; formé surtout à l'école
de Narcisse de Caumont, il débuta tout jeune dans la statis­
tique monumentale; des modèles, il en trouvait paÎ'tout en
Basse-Bretagne et n'avait qu'à les imiter.
lui offrit ses premiers sujets
Naturellement Quimper
d'études. La restauration de la cathédrale le préoccupa tout
d'abord.
C'était en '1836. Comme tant d'autres, qui ont heureuse­
ment changé de méthode, il avait. à cette ~poque , plus de zèle
que de science: sa restauration de la chapelle de la Victoire
le prouva: on ne suivait pas encore le sage conseil de Caumont,
emprunté à la Faculté de médecine: «( Guérissez, n'arrachez
pas ». Mais l'année suivante, il entreprit une œuvre très

. . Lvtr
Hia débarrassa des Constructions qUi la déshonoraient.
Les amorce~ des deux tours, subi~ement anêtées à deux
pourquoI n. acheve~ait_il pas l'œuvre des Roh.an? SI les
bases sont sollde~, IU.l disait Mgr Graverand, et SI .vous P?U­
viez transporter ~ QUimper le clocher de Pont-CrOIX ? c est
un modèle acheve.
M. Bigot se rendit donc à Pont-Croix; il dessina et mesura
le clocher, et il trouva que ce clocher, doublé, coifferait à mer­
veille la cathédrale de Quimper. Pierre Le Nestour, le maître­
macon,pour qui rien n'était impossible,fut du même avis; il se
cha~O'ea de l'ouvrage avec Le Kéré, et il le mena à bonne fin ;
du couronnement et une croix de fer qu'il scella de ses mains,
en faisant un grand signe de croix. Brave maçon! qu'il eût
bien mérité une des deux croix si bien gagnées par l'archi­
tecte 1
La première fut donnée à M. Bigot par Pix IX, la seconde
par l'empereur Napoléon. L'œuvre se recommandait d'ailleurs
par elle-même; s'il avait fallu une recommandation, on l'eût
trouvée dans les papiers d'un jeune maître, M. l'abbé Abgrall ;
on y peut lire: « Restauration savante, logique et serupu­
leuse de la cathédrale de Quimper. ))
L'Association bretonne, par la bouche de M. Aymar de
Blois, dans sa session de 18~8, alla même jusqu'à mettre les
flèches de la ville de Quimper au-dessus du clocher du Kreiz­
Ker; et comme 1\1. Bigot vantait la merveille de Saint­
Pol-de-Léon, comme le chef-d'œuvre de la Bretagne :
« Quimper, dit M. de Blois, n'a rien à envier à Saint-Pol. » (1).
(1) Voici les propres termes du procès-verbal:
Présidence de M. DE C,\I\NJ:;; l'abbé SEZNEC, secrétaire: Samedi soir
9 octobre 1858 :
M. de Blois. « Parmi les appl'éciatioDw'S de M. Bigot, il en est une
que je ne saurais acceptel', celle qui lui fait placer d'une manière absolue
le clocher du lüeiz-Kel' au premier rang de nos pyramides .•
i~J. IJigot. « Personne jusqu'ici ne lui a disputer cette incontestable
su périori té. »
1l1. de Blois. . ft M. Bigot n'a rien dit des belles flèches récemment

, LVIII '.
C'est à ce congrès célèbre que M. Bigot lut son admirable
les clochers du Finistère. (VIe voL, de la p. 346
mémoire sur
à la p. 362).
Après Quimper, il consolida les clochers de Pont-Groix, de
Pleyber et de Saint-Herbot.
Quant s'écroula la to ur de Sainte-Croix de Quimperlé, il
rebâtit l'église sous la direction du Comité des Monuments
on peut lire, dans nos Mémoires, l'histoire
historiques;
de cette reconstruction. On y verra qu'il préserva
intéressante
le magnifique l'étable de la Renaissance placé au bas de la
nef de cette église; son ,neveu, M. Sylvain Peyron, lui en
indiqua les moyens.
Je ne parle pas de la préservation de plusieurs de nos
monum ;nts anciens, entre autres de la belle église de SaÎnte­
Marie du Ménez-Hom, vouée à la destruction, sans sa très
vive résistance.
Il a été en effet l'avocat dévoué de nos antiquités monumen­
pas intervenu avec la plus vigoureuse
tales: s'il n'était
nous aurions eu à déplorer la disparition de plusieurs
énergie,
elles disparaissaient, malgré ses pro­
d'entre elles. Et quand
il les dessinait, les mesurait, en faisait des relevés
testations,
de manière à en conserver le souvenir .
exacts,
Mentionner les églises nouvelles que lui doit le Finistère,
comme Plougastel-Daoulas, Lannilis, Scaër, Douarnenez,
Moëlan, etc., nous entraînerait trop loin. Mais je puis dire,
que dans notre époque de statuolnanie, il
sans exagération,
mérite autant son monument que bien d'autres. Si Laënnec
au pied des tours de Saint-Corentin,
est assis justement
quelle place donner à celui qui les a élevées? ·
H. DE LA VILLEMARQUÉ .

élevées sur les toms de notre cathéd rale. CetLe réserve peut convenir à la
de l'architecte qui les a construites, mais elle ne nous dispense,
modestie
pas de dire que des juges fort éclairés regardent ce double clocher comme
une œuvre supérieure à celui de N.-D. du Kreiz-Ker. » Cette observation
clans l'assemblée. (Bulletin archéologique dc
est suivie d'applaudissements
l'Association bretonne, Ge vol., 2 livr., p. 214 et 275). .

- LIX-

Séance du 29 Novembre 1894.
Présidence de M, LUZE L, vice-ppésident.
t~taient présents: MM. l'abbé ADGRALL, l'abbé
PEYRON, MALEN, LE MAIGRE, SERRET.
NI. de la Villemarqué. s'excuse de Ile .pouvoir
:::tssister à la séance et de n'avoir pu terminer sa notice
sur notre regretté secrétaire M. Aymar de Blois, qu'il
lira à la prochaine séance.
1'1. le baron IIalna du Fretay écrit qu'il ne pourra
.pas venir assister à la séance.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
.adopté.
Présentation de M . . Darlay, professeur au lycée de
(~uimper, par MM. de la Villemarqué et Serret.
Ouvrag'es déposés la à la bibliothèque de notre
.t:)OCl etc:
Revlw Celtique, vol. XV, nO 4, octobre 189'1-
Bulletin de la Sociélé archéologique de lVan tes,
XXXII, année '1893, 2° semestre.
Ai. L'Uzel appelle l'attention des membres présents
sur le 10° congrès des Orientalistes tenu à Genève
au mois de septembre 1894.
Parmi les plus importantes communications, il convient de
citer en premier lieu celle de M. Georges Perrot, de
l'Institut, sur l'incinération et l'inhumation à l'époque ho­
mérique. La réputation de l'auteur de l'Histoire de l'art
dans l'antiquité, avait attiré à la section Grèce-Orien t, une
foule inusitée d'auditeurs, dont l'attente n'a pas été déçue.
M. Perrot parle avec simplicité, et les moins initiés ont

suivi avec un vif intérêt la comparaison qu'il a établie entre ,
les tombes mycéniennes et celles de l'âge homérique et des
temps postérieurs. Il paraît admis, malgré l'opinion de
Schliemaim, que, durant la période mycénienne, l'inhumation
été le seul mode de sépulture usité. Et même jamais ce·
mode de sépulture n'a été contrairement à l'opinion courante,
absolument abondonné en Grèce, .au moins dans les class~s
pauvres. Quant à l'incinération, elle ne saurait être d'origine·
étrangère, car elle était inconnue de tous les peuples qui ont
exercé une influence sur, la Grèce. Elle n'aurait pu s'établir
la suite d'un changement sUl~venu dans la conception
qu'à

de la mort.
On sait qu'à l'époque préhistorique, chez certains peu­
ples, on croyait à la survivance après la mort, et dans
les tombeaux mêmes. Et de là l'habitude de placer, à
côté du défunt, les objets familiers (armes, vases, etc.)
auxquels il se plaisait durant sa vie, et la coutume de lui
offrir des sacrifices pour le nourrir du sang des victimes.
en attestant la destruction du corps, modifia
L'expérience,
peu à peu ces idées primitives. On conçut alors l'existence (h~
l'Hadès où se rendait ce qui restait de l'homme après la mort,
son image, son ombre. La destruction du corps étant pour
ombre la condition même de l'entrée dans l'Hadès, le·
cette
rite de l'incinération s'établit, non pour se substituer à l'an­
cien lisage, mais pour se superposer à lui. C'est ainsi que,
dans l'âge homérique, le tombeau, qui n'est plus la demeure
du mort, est up. tertre surmonté d'une stèle, der­
perpétuelle
des rites antérieurs. Le culte des morts subsista.
nier vestige
la coutume des sacrifices sur les tombes.
d'ailleurs, et
Dans la Grèce continentale, ce sont plutôt les usages de­
l'époque mycénienne qui ont prévalu, ainsi que le prouvent
les dernières trouvailles faites à Athènes, au Dipylon. Dans­
. ce cimetiére, où l'inhumation s'est longtemps maintenue, un
fait caractéristique à noter est la présence de vases atteignant

LXI -

jusqu'à t m. 80 de hauteur qui surmontent les tombes. Ces
vases rappellent le puisard qui ,dans les tombes mycéniennes,
était destiné à faire parvenir au mort les libations de sang"
de vin et de lait que lui offrait la piété des survivants.
NI. l'abbé Peyron donne lecture de deux notes
relatives à la révolte du papier timbré. Relevées l'une
cla.ns les registres de baptême de Daoulas, l'autre dans
le ro JI. Luzel mentionne également un fait relatif à la
révolte du papier timbré inscrit sur le registre des
haptêmes dans la paroisse de Primelin.
Le texte intégral de ces deux relevés sera inséré à
la suite du procès-verbal.
Il est donné ensuite lecture du mémoire de M. le
IJ" Corre sur les corporations de la ville de Brest.
La séance est levée à 3 heures 1 j2.'
Le V ice-P1'ésiden t,
F.-M. LUZEL.
Le SecJ'étn ire,
.r\. SERRET.
Daoulas (registres).
~OTE DU RECTEUR KERVELLA.
« II est il remanjlwr (lue le 9 juin 1675, jour de la feste
de la Très-Sainte-Trinité, il y eut une révolte à Châteaulin
voulu faire publier quelques édits, comme il était lieutenant

LXII -
particuliers et. gens de néantz' ont faiet souleyer . la populace
tous les officiers et receveurs de Sa Majesté, contre la
contre
noblesse, ]a justice et contre 1'esglise mesme, dont ils estoient
les membres. Dieu veuille nous maint.enir dans ]a foy que
nous avons solennellement confessé et que ces insensés, pour
ne pas les appeler encore du titre qu'ils méritent, taschent
de toutes leurs forces de détruire pour suivre leur brutalité
vine comme des bestes. »

. Bannalec (registre greffé Qlé ).

« Le 1g et 20 jour d'aoust '167D a esté née et baptisée
fille naturelle et légitime de Silvestre Le Roy,
Janne-Renée,
notaire par la cour royale de Quimperlé, et Julienne Abra­
sa femme, par moy vicaire perpétuel de Bannalec, et
hamct,
ont esté parein et mareine Haut et puissant Messire Sébastien
chef de nom et d'armes du Fresnay, conseiller du Royen sa
grande chambre a~l parlement de Bretagne, baron du Faouet,
sgT de KerIen, de la Ville-Bausser, de Meslan, le Plessix
Orgueil et autres lieux, résidant en la ville et chasteau du
Faouet, et noble et puissante damoiselle Jeanne-Renée de
Tinteniac. La dite Janne-Renée Le Roya esté née au chasteau
de Quimerch, où ses père et mère et famille se sont réfugiés
de la révolte des paisans lesquels partirent hier
pour cause
pour le respect de ceux de cette paroisse à la suite du sgl'
marquis de Quimerch, Hyacinthe de tinteniac, pour demander
gràce.au sgr le duc de Chaulne au Fort-Louis pour ceste
on atend leur retour avec espérance d'estre par­
révolte dont
la considération dudit sg T marquis, et pour y parvenir
donné à
ont estées les cloches de la dite paroisse de Bannalec des- .

cendu.
Ont signé: Sébastien du Fresnay, Jeanne-Renée
de Tinténiac, Anne-Thérèse de Tinténiac,
S. Le Roy, Guillaume Le
Julienne Govin,
Beux, recteur. .

- LXIII -

Séance du 27 Décembre 1894.

. Présidence de M. LUZEL, vice-président.

Etaient présents: MM. MALEN, l'abbé PEYRON,
l'abbé ABGRALL, LE MAIGRE, SERRET, l'abbé

FAVE.

à la bibliothèque de notre
Ouvrages déposés
Société: ~
Bulletin archéologique du Comité des travaux
historiques et scientifiques, année 1893, n° 3.
Bulletin de la Société acadérnique de Brest, tome

XIX, 1893-1894.

Relnte historique de l'Ouest, 10 année, 6 livrai-

son, novembre 1894.
M. Luzel envoie, au nom de la Société, ses vœux
de nouvel an à notre Président, M. de la Villemarqué,
empêché, et il espère qu'il sera encore longtemps parmi
nous. 1
Il est donné lecture de sa notice nécrologique sur
notre regretté Secrétaire, M. le vicomte de Blois .
Cette notice sera insérée à la fin du présent volume.
La revue Le Monde moderne, qui vient de paraître,
. demande un échange avec notre bulletin. Cette offre

'" LXIV " "

n'est pas acceptée, la re.vue ne s'occupant pas de­
notre genre d'études .
La lettre suivante nous est adressée par le ministère
de l'Instruction publique pour le Con grès des Sociétés.
savantes du mois d'avril prochain.
Paris, .le 15 décembre 1894 .
le Président,
Monsieur
de vous annoncer que l'ouverture du Congrès
J'ai l'honneur
des Sociétés savantes aura lieu, à la Sorbonne, le mardi 16
avril prochain, à 2 heures précises. Ses travaux se pOUl':-
suivront durant les journées des mercredi 17, jeudi 18 et
vendredi 19 avril. 1
Le samedi 20 avril, je présiderai la séance générale de
clôture, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne.
La circulaire du 21 mai dernier, que je rappeUeà toute
votre attention, vous a fait connaître le programme des ques­
tions qui seront discutées dans les réunions de l'après-midi.
Pendant les séances du matin, les travaux étrangers au pro­
gramme pourront être exposés au Congrès, à la condition
qu'ils soient approuvés par la Soci~té savante :1unt ils
émanent.
VOUS voudrez bien, Monsieur le Président, me désigner,
avant le 1 février, dernier délai, les Délégués qui se sont
inscrits comme devant participer au Congrès et me faire
connaître leurs communications écrites ou verbales. Il est
indispensable que je reçoive, avant cette mêm.e date (1 el' bu­
rea u du Secrétaria t et de la Comptabilité), le man uscri t
in extenso des communications proposées par MM. les Délé-
gués de votre Société, s'il s'agit d'une communication verbale.
Ces renseignements permettront aux membres dl:! Comité
d'établir un ordre du jour où les questions de mêmenatul'e

. LXV-
seront groupées dans une même séance et de se préparer à
prendre part à la discussion, s'il y a lieu .....
Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma consi­
dération très distinguée.
Le Ministre de l'Instruction publiqu~
et des BeauaJ-Arts.
POUl' Je Ministre et par autol'Îsatioll :
Le Directeur du Secrétariat et de la CmnptalJilité,
Illisible .
J1. Luzel lit un conte breton, La Lavandière de

.nuit.
La séance est levée à 3 heures 1 f2.

Le V-ice- Présiden t
F.-M. LU~EL .
te SeCJ'(H.1 ire,
.-\. BEnRET.
_-'-"_CP 9 a