Responsive image
 

Bulletin SAF 1893


Télécharger le bulletin 1893

Procès-Verbaux

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes


ros

présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILL~MARQUE
membre de l'Institut.
Etaient présents: MM. BIGOT, père, LUZEL,
l'abbé FAVÉ, Baron HA~NA DU FRETAY, l'abbé
LINGUINOU, l'abbé ABGRALL, LE MAIGRE, LE
BRAZ, DUCOURTIOUX, SERRET.

Il est donné lecture du procès-verbal de la précé-
M. le Baron du Fretay fait une obser­
dente séance.

vation. A la place de ce qui (6 ligne page LXX), dire:
« Cette rognure d'écorce d'un rognon de silex, très
bien barbelée, a dû former un grattoir. »
Mme d'lIel'bais de Thun fait hommage à la
Société d'un fragment d'un des vases trouvés à
Kerestat. Tous ces vases avaient été intentionnel ..
lement brisés. Le fragment qui nous a été donné est
l'anse d'un vase en terre rougeâtre; il est 'orné de stries.
sont votés à. la donatrice.
Des remerciements,

Les ouvrages suivants , à l'adresse du président (
la Société archéologique du Finistère, ont été dépos(
pour notre bibliothèque:

Renue de l'Ouest, 8° année, 6 livr., novembre 189\
Journal des Savants, novembre-décembre 1892.
Bulletin histol'ique et philologique, année 189~
nOS 2 et 3 .
Bulletin de la Société académique de Brest, 2
série, tome XVII, année 1891-92. .
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie 1
année 1892, n° 1.
Mme la comtesse du Laz fait hommage à la Société
de son ouvrage sur la Baronnie de Rostrenen. Ce
volume, qui fait le plus geand honneur à la science
de Mme la comtesse du Laz, retrace l'histoire de
l'ancienne baronnie, située au centre de la Basse­
Bretagne. Cette remarquable étude donne le~ gé­
néalogies des barons de Rostrenen et de ceux qui
leur ont succédé, puis les faits qui se sont passés dans la
baronnie. A la fin du livre sont des pièces justificatives,
dont quelques-unes ont . un grand intérêt historique.
Notre président veut bien se charger de transmettre
à Mme la comtesse du Laz les remerciements des
membres de la Société à leur savante collègue.
La Sociélé archéologique et historique de la
Charente nous fait hommage d'un album qu'elle a
fait publier sur le cimetière d'Herpes, commune de

- III-

trouvés et une série de planches en chromolithographie, .
d'une remarquable exécution, représentant les objets

récoltés dans ce cimetière.
AI. l'abbé Abgrall est nommé membre cIe là com­
mission du ~Iusée, en remplacement de M. cIe Bécourt,
décédé.
J.\tll'vl. Vesco, DUCOU1'liotlx et Serrel sont délégués
pour faire la vérification des comptes cIe la Société et
présenter le rapport sur la situation financière . .
M. Luzel communique la demande de M. GaicIoz
de reproduire le dessin du Roi Marc'h, publié dans
notre bulletin, demande appuyée par notre président.
Les caractères sculptés sur des pierres des anciens
châteaux de Mollien et de Lezarscoët, sur lesquelles
M. le baron du Fretay avait déjà appélé l'attention,
sont encore l'objet d'une discussion. Dom Lepelletier
ct Grégoire de Rostrenen les indiquent en les donnant
comme caractères d'un ancien alphabet breton. M. de
Kerda.net a émis l'idée que ce sont des caractères
phéniciens, venus par les Espagnols et qui auraient
été en usage parmi les commei'çants de Tyr et de
Sidon. De son côté, M. Loth, très intrigué, chargea
notre confrère, M. Le Braz, de visiter ces ruines avec
M. Jordan. Un examen minutieux fait croire à M,

Luzel que c'étaient des signes faits par des maçons
pour reconnaître leur travail.
La séance se termine par la lecture du travail de
M. Le Carguet, sur les épidémies du Cap-Sizun, la
de M. Etienne, aumônier du Lepel' Azylum
lettre
Tl'inidad et la notice deM. l'abbé Peyron, sur l'église
de Saint-Mathieu, de Quimper .
La séance est levée à 4 heures 1/2.
Le Président,

HERSART DE LA VILLEMARQUÉ .
Le Sec'rétaÏ1'e,
A. SERRET.

Séance du 23 Février 1893 .

Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.
Etaient présents : MM. LUZEL, l'abbé PEYRON,
BIGOT,père, MALEN, DUCOURTIOUX, LEMAIGRE,
l'abbé ABGRALL, l'abbé FA VÉ, ANATOLE LE BH.AZ .

Ouvrages adressés au Président et déposés pour la
bibliothèque de la Société:
Bulletin hislO1'ique et philolo~ique du Comité
des travaux hislol'irjl.leS et scien.tifiques, année '189Z,
Bulletin de la Société polymathique du lVloJ'bihan, .
volume de 1890.
Bulletin de la ·Société
d'E1TIulation des ôtes-du-
Nord (1892).
Bulletin de la Société archéologique de Bordeaux,
tome XI.

Bibliographie des travaux historiques et archéo

(tome II, 3 livraison.) (1)
logiques
Le procès-verbal de la précédente séance est lu; un(
omission regrettable y est signalée par tous les mem·
bres · présents; le nom de notre honoré confrère
. M. Guépin a été oublié dans la commission de compta­
bilité; l'erreur doit être rectifiée avec empressement,
et la réunion charge M. le Président d'être son
interprète auprès de M. Guépin, dont le zèle est à
toute épreuve.
M. le Président fait ensuite en termes très émus
et très regretté
l'éloge funèbre de notre éminent

. confrère M. le nlajor Faty:
Nommé trésorier de la Société, lors de sa fondation, le
13 avril 1873 (2), M. Faty, major en retraite, à Quimper,
ses nouvelles fonctions aussi consciencieusement qu'il
remplit
avait rempli les mêmes fonctions dans l'armée. La perte d'un
œil eUes quatorze blessures qui défiguraient ou plutôt paraient
le plus beau soldat du monde ne l'empêchaient pas de vérifier
nos comptes, chaque année. Savant d'un rare
lui-même
il a même laissé des traces de son passage dans notre
mérite,
il y a beaucoup à profiter dans les études qu'il
Bulletin, et
nous a données sur l'aumônerie de Quimper, les hôpitaux, la
(1) La première livraison a disparu; si quelqu'un des membres de la
Société s'en trouvait détenteur, il est prié de la remettre à la bibliothèque.
P) Non le 26 avril 1876, comme on l'a imprimé par erreur .

P 1 VII · .

ses vues archéologiques ont attiré, avec sa note sur la bague

d'or de Sabinus, l'attention de l'Académie des Inscriptions.
Mais le cœur du soldat patriote battait surtout à nos
souvenirs historiques, et personne n'a oublié la lettre qu'il a
publiée de Latour-d'Auvergne. Il n'oubliait que lui-même; et
il a fallu que l'Historique du 52 régiment d'infanterie vint
sa conduite dans la guerre d'Italie et les honneurs
rappeler
qui lui furent rendus, à Châlons, après Magenta:
« Le premier régiment arrivé en France, après la guerre,

fut
« Le capitaine Faty n'était pas guéri de ses blessures, et
ce fut sur son lit de douleur qu'il entendit la musique annon-
de son régiment sur la place de l'Hôtel-de-Ville.
çant l'entrée
« Le drapeau, qu'il avait porté comme sous-lieutenant,
loque glorieuse, trouée de balles et salie
n'était plus qu'une
la poudre. Il était couvert cependant de couronnes et pré­
par
cédé de superbes bouquets.
(( Le colonel, après le défilé, réunit immédiatement le corps
d'officiers et leur proposa de porter au capitaine Faty les fleurs
et les couronnes offertes au drapeau. Le régiment tout entier
se dirigea vers la rue Petite-Etape, où il demeurait, et alors
se passa une scène magnifique et inoubliable. On tira dans le
milieu de la pièce le lit où gisait le pauvre blessé, et officiers et

-' VIll '-

soldats, défilèrent autour de cette couche couverte des fleu

du drapeau de son i52 tant aimé!
« L'émotion était grande chez tous, et si la douleur de vo
leur fils si douloureusement mutilé avait brisé le cœur de
siens, elle fut adoucie par un orgueil que Dieu permet E
autorise dans de telles circonstances .
« Par un de ces desseins que la Providence ménage au:
grandes âmes, ce fut le 6 Octobre, jour de sa fête que le 5'2
était arrivé à Châlons : la saint Bruno avait des fleurs, comm(
peu de fêtes peuvent en espérer. »

Tous les membres de la Société archéologique du Finistère,
M. le Président, en porteront avec des prières et des
ajoute
larmes sur la tombe de leur digne confrère.
Al. Trévécly, notre vicEl-président honoraire, éloigné
de eorps mais non de CŒUl', ne peut non plus taire
ses sentiments de douloureuse sympathie. Il écrit en

ces termes à M. de la Villemarqué :
. « Je viens d'apprendre la mort du bon M. Faty.
« Je ne doute pas de la douleur que vous a causée la dis­
» parition d'un de nos doyens; et nous pouvons nous adresser
» réciproquement nos condoléances.
» M. Faty était un homme excellent, un brave cœur
» d'homme, de soldat et de chrétien. Je l'ai vu souvent dans
» ses mauvais jours aux prises avec la douleur, essayant de
)) tra.vailler à ses Saints Bretons) qui, disait-il, le consolaient.

)) Quelquefois la douleur lui causait un soubresaut, une
)) exclamation; jamais elle nr. lui arrachait une plainte. Je
)) ne orLais jamais d'8llpri's de lui sans plus de respect pour
)) lui. Du moins jA garde son souvenir, et, si les infirmités
)) vi nn nt un JOUi', j'essaierai de suivl'8 son exemple. »
~\1. l..H:cl, Yieo-pré~;Ï(lent, demande à signaler un
fait particulier sur lequel il avait promis de garder le
silcnec, mais nu sujet duquel il se croit maintenant
d(~gagé de Ha promeSHe. Il y a trois ans, il remettait à
la 8ocÏ<~té archéologique une somme de "100 francs de
la part d'un donateur anonyme. Ce donateur généreux
n'était autre que M. Faty, qui témoignait ainsi du "if

intél'(~t qu'il portait à la Société.
'l'OUH les membres présents émettent le vœu qu'il
soit donné publication (lüs pièces et lettres concernant
M. ]e major Faty: ils y joignent l'expression des
re!{l'ets unanimes de
la Société archéologique et
adressent, en même temps, leurs très sincères con­
doléances à MilIO ct à Mlle Faty .
cIe
gestion du comlJte (le fiI1anc'e'-' 't l' "1
c ; .cl SOI · (epose a a i:iéance
p1'ochaine.

lU. Luzel a reçu une lettre de M. de La Borde

confirmant celles déjà adressées à notre Préside
Pendant c{'s dernières années le grand savant a
par une foule de travaux et particulièremt
absorbé

pat son cours d'histoire de Bretagne, professé à
Faculté de Rennes. Dès que le cours sera t~
miné, c'est-à-dire immédiatement après Pâque

il s'engage à s'occuper uniquement de l'Inlroductù
du Carlulail'e de Landévennec, si impatiemme
désirée, et promet de mener à bien ce travail, saI
désemparer.
l'J. l'abbé Peyron lit Gn mémoire de l'v!. Bigot pèl
sur l'église de Sainte-Croix de Quimperlé. M. 1
Président remercie M. Bigot de cette notice si pré
cieuse et si bien rédigée. Il fait valoir le mérite d
M. Bigot dans l'œuvre de restauration et de recons
truction de cet édifice roman, unique dans notre pay:
par la richesse et la variété de son ornementation e

surtout par ses formes spéciales et sa dispositio l1
architectonique. Un autre titre du vénérable architect6
à notre reconnaissan,:,e, c'est que c'est à son
diocésain

sang-froid, à sa prudence et à sa profonde conviction
d'artiste' que nous devons la conservation de l'admi-

rIe
rable rétable qui se trouve au bas de la nef de Sainte-
sans lui était voué à une destruction
Croix et qui,
été

certaIne.
Ce travail de sculpture en pierre blanche a été
exécuté en 154 t, sous le dernier abbé religieux, qui était

Daniel de Saint-Alouarn. C'est une œuvre qui semble
devoir être attribuée à l'école de sculpture de Tours,
fondée par Michel Colombe, et qui n'est pas sans

analogie avec quelques-unes des sculptures de So­
lesmes.
Ce beau rétable 4emanderait une description dé­
taillée et très étendue; M. le président en offre ·une
, belle photographie qui sera placée dans le musée.

M. le ba1·0n du F»etay, retenu à la maison par une

indisposition, s'excuse par lettre de ne pouvoir assister
à la séance. Lecture est donnée, par 1\1. l'abbé Abgrall,
de son travail intitulé : Etude précisée snr l' histoù'e
des temps préhistoriques.

Le même confrère lit l'étude de M. Favé sur
une
famille rurale en Cornouaille.

La Société vote une somme de 20 francs pour contri-

xlI _ .

huer à l'érection d 'une statue à M. de Qu
fages.
La séance est levée à 4 heures 1/2. .
Le Président,
HERSART DE LA VILLEMARQ

POUR LES SECRETAIRES EMPECHES :

J .-1\L ABGRALL,
Prêtre.

Bureau considérant que si la Société d'arehé
logie était convoquée pour Je Jeudi, 30 du mois
jour fixé pour sos réunions ordinaires, peu (
Mars,
membres se rendraient à cette séance en raison ('
JEUDI-SAINT, et que d'ailleurs il y a déjà eu changt
ment de jour dans des circonstances semblables, décid
que la séance sera avaneée _et qu'elle aura lieu 1

A-fercredi 2g J.1ars, à deux heures et demie, clans un
salle de la Mairie. La réunion du Bureau aura lie1
à deux heures.

- XIII-
latre ..

du 29 Mars 1893 .
Séance

lUE.
membre de l'Institut.
Réunion du Bureau.
Le bureau se réunit en séance particulière.
M. le vicomte de ln Villema ·t'qué communique la
lettre suivante qu'il a reçue de Mgr Valleau .
Quimper, le 16 mars 1893 .
Monsieur le Président,
fier et très heureux de l'honneur que vous me
Je suis très
rle
faites, en me comptant parmi les membres de la Société
du Finistère. De tout temps j'ai aimé les études
archéologique
je leur ai dû d'excellents
archéologiques et historiques et
moments de repos. Je suis heureux de r~trouver en Bretagne
ce que j'ai laissé en Saintonge, la possibilité de me reposer
des soucis administratifs, par des études que j'ai toujours
beaucoup appréciées. Je vous prie de remercier les membres
de la Société archéologique du plaisir qu'ils m'ont fait en'
m'admettant parmi eux.
t HENRI, Év. de Quimper et de Léon.
M. l'abbé Peyron, vice-président, annonce aux
membres du Bureau que Mgr Valleau a l'intention :
d'assister aujourd'hui à notre séance. . .

- XIV-

Séance publique .
A 2 heures 1/2 la séance est ouverte.
Étaient présents: MM. LUZEL, MALEN, DUCOU
TIOUX, LE MAIGRE, SERRET, l'abbé PEYRO
JENKINS JONES, l'abbé ABGRALL, BIGOT, père
Ouvrages déposés pour notre bibliothèque :
A nnales de la Société historique et archéologiql
de Château-Thierry, année 1891.
Revue celtique, vol. XIX, n° 1 , Janvier 1893 .
Recuei·l des publications de la Société havrais

4 trimestre 1891. Année 1892, 1 , 2 3 trimestre .
Journal des savants, janvier, février 1893.
Revue historique 'de l'Ouest, go année, 1 re livraisOI
janvier 1893.
M. le baron du Fretay, encore souffrant, s'excus
de ne pouvoir assister à la séance.
M. Verette, vice-président de la Société archéolo
gique et historique de Château-Thierry, fait part au
membres de notre Société de la perte regrettable qu'il.
d'éprouver en la personne de son vénéré pré
viennent
sident, M. Alphonse-Pierre Barbey, officier d'académie
décédé le t 4 mars dans sa 7g année.
1VI. Luzel annonce la mort de notre collègue,
René Allain, décédé le 29 mars à l'âge de 70 ans,
après une longue et , douloureuse maladie.

M. René Allain, ancien employé auxiliaire des archives
un honnête homme et un employé
départementales, était
intelligent, laborieux et dévoué. Pendant 26 ans qu'il était
il y a rendu de grands services. Il avait de
aux archives,
l'ordre et de la mémoire, deux qualités précieuses pour le
service dont il était chargé. Durant la longue maladie de M ..

Le Men, le prédécesseur de l'archiviste actuel, il s'est tl:o~v~
eul en charge du service des archives et s'en est a?qUltte ~
honneur. Depuis trois ans, il avait pris sa retraIte, pOUl
cau es d'infirmités contractées dans l'exercice de ses fonc­
tions mais il continuait de s'intéresser aux archives et de
Jlain était aussi bJibliothécaire-ad]olllt de la SOCIete
archéologique du Finistère, et il avait trié" classé et mis en
ordre ses bulletins, ses livres et brochures d'eehange et autres,
un grand dés?rdre. . .
qu'il avait trouvés dans
Né à Penhars, il possédait à merveIlle les tradItIOns or~les
de la région connaissait bien le breton, et M. de la Ville-
le consulter sur des questions de langue, de prononciation et
les anciennes légendes du pays.
sur
C'était enfin un vrai type breton de bonne race, intelligent,
dévoué.
honnête, loyal, croyant, consciencieux et
Mgr Valleau, accompagné de notre vice-président,

l'abbé Peyron, vient assister à la réunion. Notre pré-
sident, M. le vicomte de la Villemarqué, lui souhaite
la bienvenue au nom des membres de la Société ar­
chéologique et lui offre le fauteuil de la présidence.
~Ionseigneur remercie le président ainsi que les mem­
bres de la Société de la délicate attention qu'ils ont eue
en le nommant président d'honneur de la Sociét~
archéologique du Finistère.
Votre Société, dit Monseigneur, a, par ses nombreux
trayaux, rendu beaucoup de services à la science ar­
chéologique; la Bretagne est resté le pays où les mo­
numents mégalithiques se sont le mieux conservés et
était nécessitée pour les besoins de l'agriculture.
malS on les a malheureusement fait disparaître et on

XVI -
ne connaît plus . leur existence que par les noms (j
sont restés aux chemins et aux champs, comme'
chemin des fées, le champ de la pierre levée. U
autre chose qui attire l'attention de celui qui visi
la Bretagne, c'est la grande quantité de clochers, qu
presque tous du style ogival, ont depuis les plus peti
jusqu'aux plus élevés, un cachet particulier, détermi r
par un sentiment religieux et il faut que le granit sa
une pierre merveilleuse pour résister au choc dE
ouragans, après avoir été travaillé et percé à jou
comme la dentelle et se prêter à toutes les fantaisie
du Sculpteur-Imagier. La Saintonge ' a aussi des mo
numents remarquables, mais surtout de l'époqu
romane et de l'époque romaine. La Bretagne possèd
quelques églises romanes remarquables, mais on n'er
compte guère que 5 ou 6, tandis que dans le Sud-Ouest
presquè toutes sont dans ce style. En terminant son
parallèle entre les monuments de la Saintonge et de la
Bretagne, Monseigneur remercie encore une fois de
l'accueil qui lui a été fait et promet de venir souvent
a nos reUllIons.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
M. l'abbé Peyron communique une brochure de
M. Pilven (Le Sevellec), intitulée un Tzar en Bre­
tagne. En juin-juillet 1782, l'héritier présomptif de la
couronne de Russie, et qui plus tard fut l'infortuné
Paul Ior, fit un voyage en Bretagne sous le nom de
corpte du Nord. Il dut passer à Quimper le 22 ou 23
juin, se rendant à Brest, où il arriva le 25. Dans cette
brochure se trouvent une série de lettres et de notes

-, XVII -
ite
t de ,'oyager Cil postc cn Basse-Bretagne, ou a
1 i il fallait tl'ente chel..1uux û'o)'donnance,

harnais et bl'Îcolp-s de volée .

. Le travail de M. Trévédy 811r le Centenaire Le
Ca r n'étant pas arrivé à temps, lecture en sera

donnée à la prochaine séance.
M. Le Carguet nous envoie une étude sur les
carrières de Kannaëc, en Esquibien, et une inscription
ancienne qui y a été découverte. Malheureusement,
lors de sa visite à Kannaëc, l'inscription avait été
mutilée et n'a pu être reconstituée que d'après les
indications vagues des ouvriers qui l'avait trouvée.

Le secrétaire lit un article de AI. d'Arbois de
Jubainville, extrait do la Rel:ue Celtique de janvier
1.893, intitulé c( un Préjugé}). C'est la première lpçon
d'un cours fait au Collège de France et dont voici le
sommaIre:
1. Les auteurs des monuments mégalithiques. II. Faut-il
Celtes des Gaulois?· III. Les prédécesseurs
distinguer les
des Celtes et des Gaulois. . IV. Les Celtes et les Gaulois.
à leur sujet (ln France et en Alle­
Certaines doctrines reçues
magne. V. Quelle est l'importance physique de l'élément
en France? .
celtique
Faire l'analyse du savant mémoire est chose très
quelque temps.

-- XVIII-

Nous nous bornerons à reproduire le premier aliné
({ Le cours que je commence aujourd'hui aura pour ot
« l'histoire la plus ancienne des Celtes. C'est, avec une v
(c émotion que je prends la parole. Cette émotion tient à de
. ({ causes. La première est que ce cours est en quelque so
(c la conclusion de neuf années d'enseignement; on ne p~
({ avec un cœur froid voir à un âge déjà avancé se termin
({ une longue période de travail et de vie. La seconde cau
({ de mon émotion est l'obligation où je me trouve de combalt
« sur un point fondamental l'opinion reçue. »
La séance est levée à 4 heures 1/2.
Le Président,
HERSART DR LA VILLEMARQUE
Le Secrê ta i l'C,

A. SERRET.

- XIX -,
)Jet
N'lIbre dfl S.eitl.irea
lve
Il ter jlnier 1893: 131.

rte
RECETTES.
ter
Ise
1. Montant en caisse au 31 décembre ~891 ','
2. Cotisation des membres pendant 1 annee

3. préfectoral. . •• -.............. .

4. Vente de bulletins
5 Venle de cataloaues du 1\1usee ......... .
6: Venle de photogl'lIphies du Musée ethno-

gr l qllC .............................................. ..
lhi

DÉPENSES.

1. Payé li lI. Foulquier, pour 150 photogra-
phies du Musée ethnographique ...... . 200 1)

Déposé il la Caisse d'épargne de Quimper.
3. Payé li lU. Lebras, pour 300 plans auto-
graphiés ............................................... ..
4. Payé pour préparation de la salle des
seances .................................................... ..
5. Pavé il 1\1. le Président ses avances de
lim bres-poste. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . ..
6. Payé à M. Lafolie, pour corn position de
plain-chant ...........•.............
7. Payé il 1\1. Cotollnec, pour impression des

blllletillS .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .............. ..
8. Payé à lU .. Alain, bibliothécaire-auxiliaire,
traItement ..................... .
son
9. Payé pOUl' recouvrement de cotisations et
ports d'envoi de bulletins. . . . . . . . . . . . 46 45
10. Payé le traitement du trésorier. . . . . . . . . . 200»
L'excédent de recette au 31 décembre 1892 est donc de.

A ajouter le livret de la Caisse d'épargne.. . .•.

Total de l'actif ....•.•......
Certifié par le Trésorier soussigné.
LE MAIGRE.

COMPTABILITÉ MATIÈRES .

1° Bulletins de la Société .
Au 31 décembre 1891, il restait aux archives 1,810 volun
6 ont été vendus depuis, il reste donc, au 31 décembre 1,
1,804 volumes. .
2° Catalogues du Musée.
En clôture de l'exercice 1891, il a été inventorié 6'43 eXE
plaires ; 50 ont été vendus en 1892, il reste donc 593 eXE
plaires.
3 Cartulaire de Landévennec.
La situation est la même qu'e celle de l'année dernièr
195 exemplaires sont entre les mains de notre trésorier.
Nous constatons aussi, comme en 1892, que le prix
38 exemplaires est toujours dù par des souscripteurs, s(
283 francs à ajouter à notre actif comme créance .
40 Ancien plan de Quimper.
Il reste en dépôt chez M. Lebras, libraire, 17 exemplaire
Même situation qu'en 1892. .

5° Photographie du Musée ethnographique .
100 photographies sont déposées chez l'archiviste dépar
temental, M. Luzel.
Vu et approuvé par les membres · de la CommissiOl
nommée par le lmreau pour procèder à l'exame
de la vérification des comptes de M. Le Maigre.
trésorier de la Société archéologique du Finistère .
Quimper, le 7 Mars 1891.
Les membres de la Commission,

. VESCO, SERRET, GUÉPIN, DUCOURTIOUX.

XXI -

nes'

Séanoe du 27 Avril 1893 .

de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ­
membre de l'Institut.

Étaient présents: MM. LUZEL, baron DU FRETAY,
D it
l'abbé PEYRON, BIGOT père, DUCOURTIOUX,
PABAN, MALEN, lENKINS JONES, LE BRAZ,
LE MAIGRE, l'abbé ABGRALL, l'abbé FAVÉ.
Ouvrage déposé pour notre bibliothèque: '
Bulletin du COlnité des Travaux historiques et

- scientifiques, année 1892, n° 1.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté.

M. le Président renouvelle l'observation qu'il a
livraison du tome II de la'
faite au sujet de la 2
Bibliographie des travaux historiques et archéo-
logiques, rédigée par ,M. le comte Lasteyrie, vrais
titres de noblesse de notre 'Société, livraison qui a
disparu et qui n'est pas encore retrouvée. '

XXII - '
M. Le Btaz, rendant compte de sa participation
la réunion des Sociétés savantes à la Sorbonne, d
qu'il a donné lecture de son mémoire, le premier joUJ
et que, le même jour, a été lu le travail de notre vicE:
président, M. le baron du Fretay. Ces deux mémoire

nous ont valu un témoignage flatteur et encouragean
de la part du président, M. Ed. Le Blant, déclaran

que de bons travailleurs».
centre
Présentations :
Par MM. du Fretay et Luzel : M. le vicomte d(
Kergrist, au château du Rohou, en Carantec; M. Ruer
architecte à Douarnenez.
Par MM. Abgrall et Luzel : M. Deyrolle, peintrE:
d'histoire à Concarneau.
Par MM. Abgrall et Favé : M. l'abbé Cévaër, rec­
teur de Kernével .
• '\1. le baron du Fretay donne connaissance d'une
lettre demandant à ce qu'on fasse l'échange de notre
bulletin avec celui de la Société Historiqu(~ et Archéo­
logique de Château-Thierry, échange déjà effectué,
répond M. Le Maigre. '

Le même vice-président propose de décerner le ,titre
de Présidents d'honneur de la Société à M. le Préfet
du Finistère et 'à M. le Maire de Quimper.

--.. XXIII -

C tte motion est appuyée par MM. Luzel et Paban.
• le Président émet l'avis qu'il faut surseoir jusqu'aux
1 ctions de juillet pour le renouvellement du bureau .
. du Fret~y demande à être mis à l'ordre du j.our
séance de mai; puis, avant de continuer la.
lectur de son mémoire sur les Sanctuaires gaulois,.
Il in Ite les nlembre présents à venir visiter le Musée-.
réhistorique du Vieux-Châtel et les pierres du château
Lezarskoët, offrant des signes gravés, · très nom-
breux et très variés; il exprime même le désir qu'une
commission soit nommée pour faire un examen et un:

relevé de ces gravures et sculptures.
M. l'abbé Abgrall lit une notice sur les chapelles:

et calvaires de Saint-V énec, en Briec, et de Quilinen
cn Landrévarzec.
M. Luzel donne communication d'une lettre de
M. Louis Hémon, député, au sujet du vitrail de la

pour le nouveau Musée départemental de Kériolet
. le conservàt à l'endroit.
château

- XXIV-
de Coët.frec) etc .. ; il demande à les publier d~

bulletin; la réunion ne peut qu'applaudir .à
proposition.
La séance est levée à 4 heures 1/2 .
Le Président,
HERSART DE LA VILLEMAR
Pour les Sscrétaires empêchés,
J .-M. ABGRALL,
PRETRE .

xxv -
ilns le
Séance du 25 Mai 1893.
cette
de M. le vic~mte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.
Étaient présents :. MM. DUCOURTIOUX, l'abbé
BORALL, rabbé FAVÉ, MALEN, le Rév. 'Y., .JEN­
KIN JONES, LE MAIGRE, LUZEL, baron HALNA
QUÉ.
DU FRETAY, SER.RET.
M. Bigot père, s'excuse par lettre de né pouvoir
assister à la séance. ' '
Ouvrages remis pour la bibliothèque de la Société:
Bullet'in historique et philologique, année 1892,

Bullptin a1'chéologique, année' 1892, nO 3.
Journal des Savants, mars 1893.

Joul'nal dps Savants, avril 1893.
Revue celtique, vol. XIV, avril 1893.
Présentation de M. Kerbriand, receveur des douanes ,
en retraite à Douarnenez, par MM. Le Maigre et
Luzcl. '
Il est donné lecture du procès-yerbal de la dernière
séance. Le procès-verbal est adopté.
M. Luzel a acquis pour le Musée une trc)llvaille de
l'époque du bronze, trouvaille qui a été faite,- en plein
champ, à Spézet, dans un village appelé Guerlaouen,
vers le t 5 Mait 893.. . .. ,._-
Cette découverte se com pose de deux vases en hronze
contenus run dans l'autre, renfermant quatre-vingt­
,douze haches posées perpendiculairement contre la

paroi, comme des flèches dans un carquois •

XXVI

LéS vases, el:lpèce de jarres de forme .conique,
les dimensions suivantes: diamètre supérieur, 0 m
inférieur, 0 m. 20; hauteur, 0 m. 38. Ces vases on

faits au marteau. Au fond on remarque deux cer
concentriques. Sur le rebord extérieur existent cl
-trous ayant l'air d'avoir servi à passer un systèmt
suspension. Les haches en bronze qui. s'y trouva.
sont des haches à . douilles, comme il y en a t:
de grosseur et de grandeur peu différentes .

(jette trouvaille importante sera l'objet d'une étl
spéciale (
Les membres présents votent des remerciement
M. Luzel pour son acquisition.
M. le baron du Fretay, promet pour le mois
juillet, une étude sur les éclats de météoriques tombé
Crozon.
Al. l'abbé Favé donne lecture de son mémoire 8
messire Claude de Marigo; c'est un piquant table
de mœurs sur les impôts et la manière de les recueil
au XVIIIe siécle.
M. Luzellit des documents sur la ligue, relatifs ~
siège du château de . Kerouzeré, transcrits par ]

l'abbé Peyron.
Le secrétaire communique les deux lettres suivantl

adressées au Président par nos savants confrères, :N

Trévédy et le docteur Corre.

(1) Le catalogue du Musée royal d'antiquités de Dublin rédigé pl
·M. W.-R. Vildé,- a un article (page 528) sur les chaud l'ons en bronZE
il y passe en r~vue l,es usages auxquels ils étaient destinés: La figure 4()\
n° 15, reproduit un vase en bronze qui a une grande analogie a~ec ceh
que M; le directeur diI Musée départemental du Finistère a récemmeD

acqulS.
~....- & ''' . .... _ ........ '-~.. ._ ",",," J '.1 q~ ..... ~_ ..... " " ... ~-l __ ~ •• -.,J _ ... -"'!

ont.
Saint-BricuC', '20 fénicr 1 R0:J .

~IOll cher Pl. honoré Pré. ideuL, .
tété
. n broise, slIr qui YOliS me demandez des l'enseIg -
'cles
m n . . . .. s "a nces malS Il
[eux
tb qu à QUimper, II Hf' rcnalL pas cl. nos. e, ' ., ,
oou 1 il. a l ment. Il esllllort le.21 JanvIer cl un.e n~a~ICI.e
um nt bite et n'a pas senLi la mort; malS JI etait
ient.
bien préparé.
m m nt pieux et
:tnt,
an la remarquable étude de M. le docteur Corre (Les
. . II B Bretag aux XVIIe et
pr()e~du.re8 crtmtne es en .'lsse- , . .
rands C,.ime8 mais certaIns CrImes speCIaux.

mon f L . . . 1
autre erreur sur la peine du eu. a cntique genera e
un exemple IUl suffit. pour edIfIer une regl~. .
général;
On trourera quelques renseignements sur notre VIeux drOIt

pénal dans les Ger/.s in/fîmes selon la t r"'s anCl.enne cout ume
de Bretagne .
J. TRÉVÉDY.

Brest, '26 avril 189:3 .
Monsieur ]e Président, .'
lir'
Je lis,' à 'la page 98 du dernier bulletin de la société archéo­
logique, ]a reproduction d'une note relative à un centenaire,
'lue j'avais signalée à M. Marion. Cette note n'est pas extraite
des Archives de la mairie. Je l'ai copiée parmi d'autres
M. Lefèvre, ancien directeur du service
extraits réunis par
de santé au port de Brest, lorsqu'il s'occupait à écrite l'his­
du corps de santé de la marine, et depuis conservés à la
toire
bibliothèque de l'école de médecine (non catalogués, registre
déposé dans le cabinet du bibliothécaire). .
Cette note, comme la plupart des autres documents parmi
se trouve, doit provenir des Archwes de la
lesquels 'elle

marine (corresp.ondance des intendants du port).
pu découvrir qui me mît sur
A l'hospice civil, je n'ai rien

la piste, soit du nom, soit de la date de la mort du centenaire
visé. Comme à M. T~évedy, cette note m'a paru très sugges-
ETE
CH EOLOGJ

fi ISTERE

tive, et la réllexion . qu'il émet à son pl'OpO:5 est.
firmée par un exemple récent. Les centenaires ont ten
à exagérer leur âge, afin de mieux til'er parti de leur situ
N'a Yons-nous pas eu, à Toulon, le père Castagny, mo
dernier, je crois, qui sut gagner beaucoup d'argent en s
bant C:.lmme ]e dernier sun ivant de Trafalgar, surtout a
des Anglais touristes. A Trafalgar, il avouait qu'il
petit m0USSC : cela ne l'empêchait pas dl
simple
conter les détails de la lutte du Iledoutahle avec une prée
un coloris bîen singuliers; un peu plus,il eût nommé cc
des connaissances et par leurs noms tous les officiers
de . Nelson. Enfant, chargé comme tous les al
flotte
mousses de la garde d'un sabord de batterie basse, arIl
la longue pique d'abordage, il n'avait dû avoir d'autre hOl
que celle de son sabord, encore fort obscurci par la fumé,
l'émotion devait couper court à l'observation chez un débu
d'âge aussi tendre. Cependant, personne qui n'ait accepté
sans hésitation! .
dires
Il serait bien désirable que l'on entreprit l'étude criti
des autres centenaires célèbres, avec la même sagacité
M. Trévédy vient de déployer au sujet de Causeur. A
des légendes, admises même par des homl
tomberont bién
. de science, comme Hufeland (l'Art de prolonger.la vie, é
de Lausanne, 1799, p. 67 et suiv.), le danois DraakenbE
matelot, mort à 146 ans; J: Esingham, de Cornouailles,
à 14~ ans! etc., etc . .
soldat, mort
le Président, votre t
. J'ai l'honneur d'être, Monsieur
respectueux serviteur.
Dr. A. CORRE .

La séance est levée à 4 Heures.
Le J·}1'ésident,

HERSART DR LA YILLEMARQU

Le Sec1'étnÏ1~e,·

. A. SERRET.

- XXIX-
COn,
Idance
ation
rt l'an
i'exhi, •
. uprès
du 29 1uin 1893.
était

• 'e vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUE
[SIOn
membre de l'Institut.
de la
utres
: 1\1)1. LUZEL, BIGOT père, vi­
lé de
S DU TERRAGE, JENKYR JONES ,
"IZOn
RE, abbés ABGRALL et FAYE.
s remis pour la bibliothèque de la Société:
.tant
\ ses
Revue historique de l'Ouest, mai '1893;
Invenlaü'e avec cades des rrwnuments mégali-
[que •
thiques du AIOl'bihan, dans le péri'mètre des acqui-
que
.~itions de l'Etat, 'dans les cantons de Qlûberon,
lors
mes
LJelz el LOClnal'iaquel', par F. Gaillard;
dit.
Pt'oceedings orthe arnerican philosophical society.
Après la lecture du procès-verbal de la séance pré­
cédente, on fait les observations suivantes, à propos

des vases en bronze de Spézet: le nom du village
auprès duquel ils ont été trouvés est Guernleonet et
non Ouerlaouen. Le nom~re de coins en bronze qui
étaient enfermés dans les vases est de 89. L'inventeur
en a aliéné 23, il en reste 66 en notre possession.
Le volume de la bibliographie des travaux histori-
ques et archéologiques réclamé dans les numéros
précédents est retrouvé. A la page 5 " '1 et suivantes
on remarque une note sur la Société archéologique
du Finistère, avec un relevé des travaux et rnémoires

xxx
1'1. l'abbé Fnvé continue la lecture de son é.t
1110rale et sociale ' de notre pays au XVIIIe siè
d'après la V.ie des Saints, en breton , par Claud ..-.
Marigo.
M. le Président soumet aux membres présents '
Rapport sur l'état matériel et moral de la Soc
archéologique, adressé à M. le Préfet et à M. le
nistre de l'Intérieur. (Voir à l'Annexe) .
. Il est c1onn0 lecture cl 'tm autre rapport fait en il
par·M. vVadclington, membre de l'Institut, alors minü
de l'Instruction publique, sur le chronomètre arch
logique de notre confrère M. K(-\r\'iler, dont il apprOl
les conclusions.
description
Al. l'abbé Abgrall lit ensuite une
l'église de Saint-Mathieu de Quimper .

La séance est levée à 4 heures 1/2.
. Le [Jrésident,
HERSART DE LA VILLEMARQ
Po LU' le Seci'é ta i l'e,
.J.-M. ABGRALL,
Prêtre.

XXXI
;ude
'cIe
ANNEXE AU PROCÉS-VERBAL

SOn
iété
Paris, 22 .Juin 18\33.
Monsieur le pl'éfet,
-()ll'" a(I,'esser le rapport annuel sur la
J'ai onneur (e' ., ( .. .
,tre t la situa t ion financière et morale de la SocIete
lotrj ue dll Finistère pour l'année -1892. OEuvre d'intérêt

Ive
tl'3YaUX sui\'ent leur cours régulier, encouragés par la
ses
fawul' du Conseil général du Finistère,
Le Bulletin mensuel, dit un rapport flatteur, de notre
M. Louis Hémbn (extrait du procés-verbal des déli­
confrère
du Conseil, séance du jeudi 25 août 1892), contient
bérations
d'intéressantes notices sur l'histoire ancienne de notre pays,
sa langue, sa littérature et ses monuments, D'autre part le
Musée départemental s'enrichit sans cesse du produit des
recherches et des fouilles pratiquées pal: les soins de la
Société. Votre commission de l'intérieur ... exprime sa satis­
faction de l'utile emploi fait par elle de la subvention dépar-
tementale. •
De son côté, dans la réunion du Congrès des Sociétés
sayantes, tenue le samedi 8 avril 1893, M. le ministre de
l'Instruction publique a quaI-ifié d'école de travail libre et
de haute moralité, ces Sociétés où le Finistère tient une place
si remarquée. « A une époque où les intérêts matériels sont
souvent trop éveillés et trop exigeants, dit-il, elles donnent
du labeur opiniâtre et de l'absolu désin­
l'exemple salutaire
tél'essemen

XXXII -

ajoute, en s'adressant aux délégués
M. le ministre
savantes:
Sociétés
« Vous qui avez tant fait pour la recherche de nos ViE
traditions nationales vous n'avez pas moins fait pOUI
consener dans ce qu'elles ont de plus fier et de plus
et pour augmenter cet héritage intangible d'honneur e
la fortune de la France et de la Républiqu
probité qui est
le secrétaire et le présio
Les procès-verbaux signés par
de la Société archéologique et les Mémoires et Notices,
forment la 2 partie du Bulletin de 1892 (T. XIX), diron
en dehors de la France.
le Finistère est resté
En vous priant de vouloir bien m'accuser réception de
rapport, Monsieur le Préfet, j'ai l'honneur de vous assurer
de ]a Société archéologique du Finistère, et en par
respect
de celui du .
culier

Président.
HERSART DE LA VILLEMARQUE
MEMI3RE DE L'I:'\STlTUT .

XXXIII -
. des
~ilIes
. les
Séance du 27 Juillet 1893.
pur,
t de
de MM. BIGOT et vicomte HERSART DE LA
lent
VILLEMARQUÉ, membre de l'Institut.
qUI
t si
abbés PÉRON, CÉVAER, ABGRALL, FAVE; MALEN,
DUCOUHTIOUX, JENKYN JONES, vicomte VIL­
LIERS DU TERRAGE, docteur CORRE, LE MAIGRE,
KERBRIANT.
L'ordre du jour indique pour le commencement cIe
la séance l'élection dos membres du bureau annuel

de la Société, conformément aux statuts.
M. Bigot père, en qualité de doyen cl 'âge, prend
place au fauteuil de la présidence et adresse aux
membres présents l'allocution suivante:
Comme doyen d'âge de la Société archéologique du Finis­
je suis heureux, à l'occasion du renouvellement de son
tère,
bureau, de constater le concours empressé et éclairé que lui
ont apporté tant de travailleurs zélés. .
Plusieurs ne reculent, ni devant la fatigue du voyage, ni
devant leur déplacement, et, suivant l'exemple de notre cher
ils sont des plus exacts à se rendre à nos réunions
président,
mensuelles.
Nous allons ' donc procéder, Messieurs, suivant les termes
du rè?lement, à l'élection du nouveau bureau, nous rappelant
que c est en observant scrupuleusement nos statuts ainsi que
l'esprit de concorde qui n'a jamais cessé d'exister e~tre nous
~ue nO,tre ~ociété continuera à prospéi'er et à mériter so~
tItre d'etabhssement d'utilité publique. _

- XXXIV
On procède ensuite au scrutin, et après le dé}
lemen t des bulletins, le Président annonce qt
nouveau bureau se trouve ainsi constitué :
Président : 1\1. Hersart de la Vil1emarqué, mer
de l'Institut;
Vice-Ptésidents : MM. Luzel, abbé PeyrOl
baron Balna du Fretay; -
Secrétaires : MM. de Blois, Serret, Le Brai
Abgrall;
Bibliothécaire: M. Luzel;
Trésorier: M. Le MaiQ,Te .
Présidents d'honneur: Mgr l'évêque de Quimp
1\'1. le Préfet du Finistère, M. le Maire de Quimpt
Vice-Président honoraire : M. Trévédy, anc
président du Tribunal de Quimper .

M. le P}'ésident, après avoir pris place au fauteu
remercie ses confrères de la confiance et de l'estir
qu'ils èontinuen t à lui accorder depuis tant d'annéE
Il donne ensuite lecture du rapport qu'il a adres
à M. le Préfet du Finistère, et qui a été annexé ~
procès-verbal de la séance précédente.
Est agréé comme membre de la Société, M. l'abl
Eugène Bernard, vicaire général, docteur ès-lettre!
présenté par p.J. de la Ville'tnarqué et AI. l'abb
Peyron.
Ou vrages offerts_ pour la bibliothèque :
Journal des Savants, mai et juin 1893.
du Afor-
Bulletin de la Société polymalhique
bihan, 1891-'1892. · .

xxxv - .
)ouil~
le le
4 fascicules,
nbre
le Pl'ésident est heureuX d'apprendre aux mem-
, t M l'abbé Abg-rall vient d'être
n s que ~ , ., ,
une mec al C ~
l et
ar héolog . . 'A
officiellement par M .. le comte de Marsy,
irecteur de la Société, que le Conseil lui a décerné
une médaille, à la fin du dernier Congrès aechéologi-

les monuments bretons. Il rappelle que notre vice­
len
président, M. le .baron du Fretay, a été, il Y a
deux ans, l'obj et d'une pareille distinction et qu'i 1 se
félicite doublement de cette récompense, pour lui
d'abord, et ensuite pour notre Société archéolog'ique
du Finistère, parce que c'est dans notre bulletin qu'il

a publié la plus grande partie des mémoires qui on.t

pu la motiver.
AI. le Président fait lire une lettre de M. Trévédy,
demandant qu'on donne suite au projet exprimé par
M. Harc1ouin, en 1885 (bulletin IV, p. 53), rappelant
que le Société a décidé l'impression de ru selnent de
Cm'nouaille, de Julien Furie, sieur du Run,
A!. Luzel fait savoir que la copie du manuscrit ùe

Furic se trouve aux Archives départementales.
Al. le docteur Corre demande la parole pour répon­
dre à une note ùe M. Trévédy, désirant qu'il eût, dans

-- XXXVl -'
son étude sur les procléclures criminelles, mieux d
les cas royaux; il n'y a pour cela qu'à s'en
porter à l'ordonnance de 1670. M. Corre expose
plusieurs de ces cas sont en effet mentionnés ~
cette ordonnance, comme les attentats à la sûreb
l'État, à la vie du Roi, à la liberté de l'Église, ct<
mais que tous ne :-,ont pas bien délimités et p
cause, afin que la haute magistrature pût se résel'
certains cas difficiles qui IlOU vaient être en dehors
la compétence des prévôtés et cles sénéchaussées.
. Ai. ' le baron du Fretay donne lecture de ~
n1émoire sur un gisement de météorites dans
presqu'île de Crozon; et, comme complément de
travail, M. le vicomte Villiers du Terrage communiq
la note suivante:
. «( Le vicomte de Villiers du Terrage, ancien pair de Fram
possédait une très belle collection minéralogique da
« laquelle figurait un aérolithe tombé dans le Finistère. Voi
« la rédaction textuelle de la mention portée sur le catalogue
« Petit aérolithe complet tombé dans les communes (
« Clohars et de Perguet (Finistère) en juin 1822. »
Serait-il possible de retrouver la trace de cette chut
dans les traditions locales ou dans les publications d
temps? .
Au moment de clore la séance, M. le Présiden

donne communication d'une lette de M. Se1'ret, qu'unE
sérieuse indisposit.ion empêche d'assister à la réunion ,
La séance est levée à 4 heures '1 /2 .
. Le Présiden t,
HERSART D~ LA VILLEMARQUE.
Le Secrétaire,
J .-M. ABGRALL,
Prêtre.

XXXVII .
léfini
rap ..
que
ans
P SI ence· , .
é de
membre de 1 InstItut.

'. .' ,' , 1 UZE L, baron Du FRET A Y,
IOUl'"
'ver
o 'R:-1 LE MAlGRE. abbe ;x, .J.. , •
, , t déposés dans la blbhotheque de
Ouvrages reçus e
OCI e: ,.....

mou'e . ' .
~fé1noi1'es de l'Académw des scwnces et oelles-

Mé1noires de la Socwte natIonale d agrwultur

sciences et' arts d'A ngers, 1892.
Après la lecture du , :procès-verb~l .de la séance pré­
cédente, qui est adopte, 1'\1.. le Presldent donne com­
munication d'une lettre du Secrétaire de la Société
archéologique de Bordeaux ayant trait à la découverte

des vases et haches en bronze de Spézet, et deman­

dant à faire réchange de quelques-unes de ces haches
avec des exemplaires venant du Musée de Bordeaux.
Les membres présents sont d'avis qu'on fasse l'échange
de quatre exemplaires pour servir de spécimens.
1\11. le qaron du Fretay profite de la circonstance
III
pour indiquer les quatre types connus en fait de haches
en bronze: les haches à douille, à talon, à ailerons et
les haches plates. '
M. du Fretay propose ensuite de nommer dès
aujourd'hui les délégués à la réunion annuelle des
Sociétés savantes à la Sorbonne, pour qu'il leur soit
possible de s'y préparer sérieusement. Sont désignés
comme délégués:
M. Hersart de la Villemarqué, président de la
Société;
M. du Fretay, vice-président;
1\1. Le Braz, secrétaire; .
M. l'abbé Favé .

XXXVIII -
Présentation par lWJ \1. de la Villemarqué et
Maigre de M. Tymen, François, propriétaire-agi'icl
teur à Kerdaec, en Ploaré, qui est agréé coml
membre de la Société.
Lecture est faite par j\ll. l'abbé Favé du mémo:
de M. le docteur Corre sur les Sculptures ou gravur
des monurnents rnégalithiques .
Au cours de cette lecture, à propos d'une croix
pierre de ' la paroisse de Plouarzel, sur laquelle E
gravée la figure d'une hache qu'on est tenté d'assirr
1er aux sculptures des monuments mégalithiques, ~
l'abbé Pavé communique des renseignements qu'il
recueillis dans le pays même et d'après lesquels cet
croix serait un monument expiatoire de l'assassin
d'un charpentier. Pour en perpétuer la mémoire, (
avait gravé sur la pîerre une hache, instrument
symbole de la victime.
M. le Président communique une carte géograph
que de Maine-et-Loire, publiée par la Société d(
sciences et arts d'Angers (1892), carte dans laquelle 0
relève quelques noms caractéristiques de localité:
comme Cornouaille, Nlontrelaiz , qui sembleraiel
indiquer des rapports avec la Bretagne bretonnante
et dans un mémoire intitulé : Roland et les ge~
teurs bretons, M. de la Villemarqué arrive à ceU
conclusion, soupçonnée par M. Gaston Paris, que l'al
teur de la Chanson de Roland pourrait bien êtrE
non un breton-bretonnant, mais un franco-breto
de cette partie de l'Anjou.
A propos du mémoire lu par M. Abgrall à la séanc
précédente sur l'église Saint-Mathieu, de Quimper
j\l. le vieomte Villiers ' du TerréJ.ge dépose sur 1
bureau et offre à la Société une belle photographi,
du vitrail de Tourc'h qui provient du même atelier qu,
le vitrail de Saint-Mathieu et dont la baie du miliCl
c'omplète les panneaux qui manquent à la verrièr
de Quimper. Des remerciements sont adressés à M
de Villiers. Cette photographie, accompagnée d'UJ
mémoire explicatif, sera déposée au musée archéolo·
glque.

XXXIX -
. 'examen des

. . . -esse
recqu , . . eauX-

enta
musée départcm .
e et VIe ~iècles av. J.-C.).

en imbrications incisées. Fabrique

de « bucchero nero », à décor incisé. Fabrique

trusque . ... F b .
· bucchero nero» à decor lllCIse. 'a nque
Holmo « , .

étrus ue. , . " .. " .

trusque.

Il. Vases de la belleépoque (v et IVe sièrles av. J.-C.).
6. Amphore à figures rouges. Fabriqu~ attique.
7. Amphore à lus~re nOIr. I.d.
III

8. Hydrie }d. . Id.
9 Œnocboé Id. FabrIque grecque.
10: Skyphos id. . id. ' . .

11. Coupe à pied sans anses, beau lustre nOIr. Fabnque
attique. . .
t:2. Coupe à pied et à deux anses, beau lustre nOir. F~bnque
attique. ..
13. Lécythe à une anse, lustre nOIr. Fabrique grecque.

III. Vases imitant les formes métalliques
(IVe siècle av .. J.-C.).
14. Œnochoé à panse cannelée, masque en relief à l'attache

de l'anse, terre rouge non lustrée .
15. Gultus à passoire et à bec en tête de lion, panse cannelée,
terre à lustre noir.

IV. Vases de la décadence (fin IVe et Ille siècles av .. J.-C.).
16. œ~ochoé à bec de flûte; lustre noir terne. Fabrique

etrusque. .
17. Œnochoé à bec; personnages peints sur le col et sur la
panse, .style négligé. Fabrique étrusque. .
- 18. Coupe à pied-sans ances, dans l'intérieur, tête de femme.
Fabrique étrusque.

19. Plat. rond arec arybalas au centre; trois poi!
Fabrique étrusque.
Lécythe: décor enquadril1é noir. Fabrique italiole.
id. id. id.
Lécythe;
à panse plate; décor en palmettes rouges
Lécythe
brique italiote.
Guitus formant un anneau rond avec le bec droit; l
noir. Fabrique italiote.
Skyphos; décor en palmettes et en crochets. Fab
italiote.
Skyphos; décor en feuillages et grappes de rai!
touches de blanc, jaune et rouge. Fabrique ilaliot,
V. Vases d'époque romalne.

Grande jatte à deux anses, à base pointue.
Fabr
romaIne .

. V 1. M(m.uments de st:ulpt ure.
27. Tête d'éphèbe en calcaire; style archaïque. Chypre.
28. Tête d'éphèbe en calcaire; st le grec. Chypre .
29. Tête d'enfant en calcaire; st Y e gréco-romain. Chypn
30, 31, 32. Trois fragments de femmes drapées et diadém
ex- voto de terre cuite. Tarente, style grec.
33. Statuette de femme drapée. Époque hellénique. Italie
34. Statuette de femme drapée et voilée. Époque helléniq
Italie. .
35. Statuette d'éphèbe nu, accoudé. Époque hellénique. Ita
36. Plaque décorative de terre cuite; deux femmes li
nouillées devant une touffe d'acanthe et de rincea
Époque romaine. Italie .

La Société archéologique du Finistère vote des 1
merciements à M. le ministre de l'Instruction publiq
et des Beaux-Arts pour l'intérêt qu'il porte à no
musée archéologique dans lequel s'eront déposés ~
objets d'antiquité .
. La séance est levée à I! heures 1/2 .
Le Président, .

HERSAHT DE LA VILLEYIAltQU .
Le Secréta.'ire, .
.J.-M. ABGRALL ,
. Prêtre .

-' xr ... I -
'Sons
Séance du 26 Octobre 1893

de M.le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUE
membre de l'Institut.
.ustl'e

talent pr sen s: 1 l •
3ll1S :
abbéFAVÉ, LE MAIGRE, abbe PEYRON,
GUET, LE BRAZ •
lf[ue
Ouvrages déposés à la Bibliothèqne depuis ,la der-
nière réuni~n:
Snciété a}"chéologique de Bordeaux, tome XVII,

'2 et 3 fascicules.

Revue celtique, vol. XIV, nO 3.
ces,

Bulletin de l'Acadérnie Delphinale, 4 série, t. 6.

Revue historique de l'Ouest, 4 livraison, juin 1893.
lue.
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie.,
lie.
nOS 1 et 2, 1893.
Ige­
Bulletin historique et philologique du Comité des
travaux historiques et philologiques, 1893, nO 1 . .
re­ Bulletin du Cmnité des travaux historiques et
lue
scientifiques (sciences économiques et sociales), année
tre

Rulletin archéologique du Comité des travaux
historiques et scientifiques, 1893, n° 1.
Académie d'Hippone, comptes-rendus, ' 1893.
Journal des Savants, juillet et août, 1893.
, Dernier mot SUl" le coq superposé à la croix, par
'Mgr Crosnier, vicaire-général de Nevers, 1851.

:.- ' X L JI .. "'-- .
Prosper jUétÏ'tnée et son édition de Fœnesh
Louis Audiat, offert à la Société par M. de Bn
d'Ars.
Les {êtes de Samuel Champlain à Saintes, R
fort et La Rochelle, offert par le même.
M. Bigot père, souffl:ant, et l'J. H~lnél du Fr
qui est en voyage, s'excusent de ne pouvoir as~
-a a seance. .
Au début de la séance, M. Luzel présen
· M. de la Villemarqué, M. Decombes, présiden
la Société d'archéo-Iogie a'Ille-et-Vilaine et direc
· du musée archéologique de Rennes. M. le Présic
sou~'laite la bienvenue à son distingué confrère €
:prie de s'asseoir à sa droite .

Le Secrélaire donne leoture du procès-verbal d
séance précédente, qui est adopté sans observatic
M. le Président communique à la réunion l
lettre de M. de La Borderie, nlembre de l'Institut, 1
fixe à un avenir prochain la publication si impatic
· ment attendue de l'Introduction au Cartulaire de Lê
déve~nec. Voici,du reste, en quels termes s'expriI
à cet égard notre éminent confrère:
« ..... Pour vous donner une nouvelle qui dev
vous faire plaisir, vous saurez que je fais pleine eé
' en ce moment dans l'Introduction du Cartulaire (
Landévennec. Ce n'est pas encore fini, sans dou~
car cela ne peut se faire en deux jours, mais ce
va bien, cela est bien lancé, et j'espère pouvol
finir avant la réon verture de mon cours d'Histoire c1
Bretagne. . .. .»

XLIII
., '. .. 8 les mem-
. ns le delal
oche ...
t d notre histoire locale.
elay

e Cal" uet RI e .
11 r . serve (0 .
de caractères ou de sIgnes
un nsem e ..,.,.
te à
dis sur une '
.t de
d'examiner, au temps où il s'occupait de
teur'
ient
s d'Audierne. " "., ."
lt le
rement intéressante sur l'église de Tourc'h et sur son
remarquable vitrail. 1\1. l'abbé Favé entretient la
e la
Société d'une pierre à empreinte, située au ROlldou­
hlouh:, on Ergué-Gabéric, et donne ensuite lecture
lIne •
d'un Mémoire très vivant sur le IV.[ obilie1' d'une ferme
bretonne au XVIIe siècle. ' .
i'1 . Luzel fait observer qu'il serait très désirable que
la Société fit échange de bulletins avec l'Association
bretonne. ,~1. de la Villenla1'qué, direGteur de la classe
d'archéologie .de ladite Association, promet de 8'et1\-
ployer pour cette démarche.
NI. l'abbé A bg J'all lit un compte-rendu de la pub li-
cation entreprise par M. Robuchon et intitulée: Pay-
sages et monuments de la Bretagne . . Il insiste top:t
particulièrement sur -les fascicules récemment parus ét,

traitant du canton de Pont-l'Abbé. Il rend hommage
à la science consommée de MM. Ducrest de Villeneuve
et du Châtellier auxquels on est redevable du texte .

- XLIV
1\1. Decon1bes demande la parole pour remerci
Société archéologique du Finistère de son ac
obligeant et croit ne pouvoir mieux reconnaître
hospitalité qu'en sollicitant l'honneur d'être inscri
nombre de ses membres. "
La séance est levée à 4 heures 1/2.
Le Président,
HERSART DE LA VILLEMARQl
- Le Sf}crétai1'e,

A. LE BRAZ .

Lettre de M. le docteur Corre, au Président de
Société archéologique du Finistère :
Brest, le 24 octobre 1893 .

Monsiel)r le Président,
de lire le dernier fascicule du Bulletin. Je VOl
Je viens
prie de vouloir bien accepter mes remerciements pour le
corrections et additions que vous avez apportées à ma note, E
aussi d'en transmettre de ma part à M. l'abbé Favé pour 1
lecture qu'il a faite et sa curieuse observation relative à li
croix de Plouarzel. Je regrette que la Société ait cru devoi "1
reproduire mes figures. C'est un petit surcroît de dépense~
que je n'avais pas l'intention de lui occasionner. Je n'avai~
joint ces dessins à ma note que pour mieux permettre à nos
collèges d'en suivre la lecture. Si j'eusse songé à une impres­
sion, je les aurais mieux condensés.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de mes
très respectueux sentiments. "
Docteur A. CORRE.

- XLV-
el' la
CUei}
son
it au
membre de l'Institut.

t : Ml\I. baron HALNA DU FRETAY,
lent
AUGH.ALL.
déposés pour la Bibliothèque de la Société:
ociété Bretonne de géographie, bulletin n° 56,
'ème trimestre '189:3.
Bulletin de la Société archéologique de Nante~,
année 1892. '
Recueil des publications de la Société B~avraise

1892 1 Cl' et 2 tri-
d'études diveTses, 4 trimestre

mestre 1893.
Société archéologique d'Ille-et- Vilaine, tome XXII, .

Bulletin historique et philologique du comité des
a travaux histo'/'iques et scientifiques, année 1893,

Jow'nal des Sal;ants, septembre 1893.

La lecture du procès-verbal donne lieu à quelques
observations.
l'vI. le vicomte Villiers du Terrage écrit à lVl. l'abbé
qu'il va compléter son manuscrit sur Tourc'h
Abgrall
et sainte Candide, et qu'il livrera son travail à la
prochaine séance.. . .

-" XLVI-
M. l'abbé Favé fait remarquer qu'il y a une j
d'impression dans le nom de Roudoublouk, il faut
Roudou bloud.
M. rabbé Abgrall fait remarquer que le non
M. Decombes, président de la Société archéologi
d'Ille-et-Vilaine, notre nouveau confrère, doit s'éc
sans s.
!YI. le Présiden t a écrit au secrétaire de l'Associai
Bretonne qui a ,donné suite à sa denlande et fait 1
du " tome XI du Bulletin archéologique, publi
les procès-verbaux et les mémoires de la session tel
à Vannes du 12 au 17 septembre t 892.
1\1. de la Villema1'qué ouvre la séance par
notice nécrologique sur M. l'abbé Bernard, vica
général.
Il serait désirable que les manuscrits et les trava
de l'abbé Bernard fussent recueillis et publiés .
Présentations de M. le général Dard, par lV/Al. )
l'! Ville" marqué et du Freta.y, et de M. Gusta

Avril, propriétaire à Quimper, par kIL\1. Guépin
Serret.
Notre secrétaire, 1'.1. Le Braz, qui vi\:mt d'obtenir II
prix à l'Académie Française, est vivement félicité '
son succès par notre président et les membres prf
sents.
à Tr~z-Goarem, aux envi
Dans les fouilles faites
l'ons d'Audierne, par M. Le Cm'guet, notre confrère,
récolté des galets plats, dont la surface supérieure e
souvent la surface inférieure, sont garnies d'un
capsule dans laquelle pénètre un autre galet cylin

drique venant s'adapter parfaitement dans la capsule

_. XLVII -

alIte
,· oulins primitifs.
; li l'e
:ont dos crapaudines ( aneWllS 111 .
:l • ., \ . eues tlO n

qUe
~ nntionnomcnts ct l\lsage de ces pIerres .
TIre
· l' a remarqué un grattage et
• e 8 01' CI'W qu ( ,

tion
ure arge (ans () • <. , •
.• .;. cc SU]' et par 1 entremIse de
don
10'naI S a reçu <0 ,
=: . 1 nt lIne lett.rü cIe Dom Plaine. Séance
ant
pr SIC , . ' , lb' br l'
le CartulaÏl'e est demande a a 1 lOt leque
nue
e la ville et on examine le fait signalé qui fera l'objet
d'une étude spéciale dans l'introduction de M. de la
Borderie. En attendant, voici un extrait de la lettre de
Ire
l'ingénieux bénédictin et la réponse du savant acadé-
micien;

Extrait d~ la note de D. PLAINE,

« Le nom du roi franc a été effacé ou imparfaitement écrit
le manuscrit original, en sorte qu'on n'aperçoit plus que
sur
le haut des hastes d'un A et une apparence de l, selon M. Le
III
Men, assez cependant pour qu'on put lire ou deviner !(lovus

(Clovis). Mais le copiste du XVIe siècle, qui reproduisit notre

texte de Quimper, voyant que le mot illisible était suivi de
magnus, ne pensa plus qu'à Charlemagne, et écrivit Carolus
nwgnus ... Il faut donc de toute nécessité affirmer sans ombre
d'hésitation que le texte original ne portait pas {(arolus ma­
gnus, mais un autre nom. Pour moi, il est indiscutable que
le roi franc, qui est ici en cause, n'est autre que le grand
Clovis. »

- XLVIII
Réponse de M. DE LA BORDERŒ.
Observation sur une note de dom Plaine (qui m',
transmise par M. de ta ViUemarqué) concernan
pièce n° XX du Cartulaire de Landévennec (H52
~t 199-200 de l'édition de la Société archéologique
p. ~)Q8 de l'édition de MM. Le Men et Erna
Finistère,
Documents inédits de t /ustoire de France. M ÉLAN
HISTORIQUES; tome V).
M. Le Men et moi nous avions constaté, sur l'original
de Landévennec : 10 que le nom KAROLUS magn
Cartulaire
écrit au XIe siècle, dans cette pièce no XX, avait été gré
au XVIIe et surchargé du nom Theodosùls ; 2° que, dans l
note marginale du XVIe siècle où le mot Karolo avait
de Theodosio, on distingue encore ,
également surchargé
du K et de l' l assez pour reconnaître le nom grat
hastes
Karolo.
c'est-à-dire
C'est de là que le R .. P. Plaine part pour substitu jr à
Karolus le nom Kl(>vus ou Ktodoous qui seraI
lecture
selon lui, Clovis. Il dit ceci:
« On n'aperçoit plus que le haut des hastes d'un [{ et Uri
« apparence de l, selon M. Le Men: assez, ce me semble
« pour qu'on pût lire ou deviner [(loou~ (Clovis). »
Or voici exactement ce que dit M. Le Men (p. GGS, note 3)
« Le haut des hastes du J( et de l' l de /(arolo est encorl
visible. »
Il résulte de là que, dans la lecture de M. Le Men (comm~
dans la mienne) il y a, sur le manuscrit, ainsi qu'on peut
d'ailleurs s'en convaincre en examinant ledit manuscrit, entre
le K et l' l, une distance suffisante pour placer les trois lettres
a r 0 qui séparent le !( ·et l' l dans le mot Karolo.
Mais, au contraire, si le mot avait été, comme le veut D.
Plaine, Kloous ou Klodoous, les deux hastes du K et de l' l
devraient être immédiatement l'une c~ntre l'autre, ce qui
n'est pas dans le cas, quisque l' l suit le l( immédiatement;
ce cas, ni M. Le Men, ni moi, n'aurions pu lire là
mais dans
Karolo,' que nous avons pourtant lu, l'un comme l'autre, sans
nous entendre pour cela le moins du monde .

-" XLIX -"
:l été
t la

LUIt

fGES
Itté
été

(en ErJeven), faite au mois de mars dernier, de
a donné communication à l'Académie des Inscript
et Belles-Lettres (1).
C'est un vase en bronze, recouvert d'une t
patine verte. Il a la forme d'une aiguière, avec
anse latél'ale,souclée cl 'une part à la panse et de l'al
au rebord de la bouche du vase.
L'anse, est en bronze massif, décorée d'un Am i
pOl'tant la massue (f Hercule; au-dessus est une t
humaine avec un bras levé en l'air; plus haut est
figure d'tm oiseau qui paraît être un hibou.
Ce vase dont les dimensions sOnt: · hauteur 238 Ill,
diamètre à la bonche 86 lri/m, diamètre au milieu 1
goulot 0 47, diamètre à la panse 148 rn/lU (t ,500 à 1, 40!
diamètre au pied 85 lU/ILl, était rempli de pièces 1
monnaies en bronze et en bronze blanchies à l'éta
aux eflig'ies de Philippe père, Trajan Dèce, Treloniu.
Volusius, Emilien, Valerien, Mariana, Gallien, Sale
nina, Posthume; des divers Valerien,Victorin,Claude Il
le gothique, Tetricus. D'où il résulte que la date d
ce vase peut-être approximativement fixée à la secondi
moitié du Ille siècle.
_M. le baron IIalna du Fretay communique la pl'O­
rnière planche du mémoire qu'il compte présenter à lél
réunion des Soei~tés savantes à la Sorhonne. Ce mé­
moire traitera la question des granits quaternaires.
l'vI. de la VillemaJ'qué lit la suite de son travail SU['
les Joculatores bretons.
La St~ance est levée à 4 heures '1 / '2.

Le P1'ésù;lcnt,

HERSAHT DR LA VILLEMAH,QUE .
Le Secrétaire,
A. SERRET.
(1) Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l. XXI, p_ 237 .

'nt il
)eII

Une
Jtre

OUI'
ête
mbre do notre Société, M. l'abbé Eugène
g l'A d ' . f' .
r ès-lettres, lauréat de ca emle rançalse,
ice-doyell de Sainte-Genéviève ; aujourd'hui il vient
nnoncer la mort de notre éminent confrère. Dès le
7 octobre, je' recevais de notre secrétaire, M. Abgrall,

tte nouvelle foudroyante: cc M. l'abbé Bernard a été,
samedi matin, frappé d'une attaque de paralysie; tout le

côté gauche est inerte', et son état est bien grave. » Le 16
novembre, il nous était enlevé; né en 1833, il était par
conséquent dans toute la force de l'âge.
A peine installé à l'évêché, M. l'abbé Bernard témoignait
le désir de faire partie d'une Société départementale qui
compte tant d'hommes de mérite, et s'honore d'avoir à sa
tête, l'évêque de Quimper et Léon. Quoiqu'il eût passé par
notre grand Séminaire et qu'il eut été m~me professeur à .
Pont-Croix, M. Bernard n'avait guère à nous offrir, comme
il le remarquait trop modestement, que des thèses de docto­
rat: mais je suis Breton,disait-il, avec une certaine fierté; je
s,uis même Breton bretonnant, et, revenu dans mon pays,
je voudrais appoder ma petite contribution à vos études sur
la langue bretonne. Je chercherai dans nos presbytères: et
même dans certaines cachettes pour ne pas dire dans des
tanières archéolog'iqu~s que je connais, des textes bretons de
l'époque féodale; ils sont moins mêlés de mots français que

LlI
ceux du . XVIIe et du XVIIIe siècles. J~en ai déjà quelqu~
d'inédits, fort intéressants, dont je compte faire 1
votre Société; je n'ai donné que, faute de mieux, et d'
une copie informe, une pièce moderne à la Revue celt
Ces paroles, ces beaux projets, hélas! ce n'est pas
amertume que je les mentionne.
Du moins avons-nous eu la consolation de recueilli
derniers battements d'un cœur vraiment sympathique
nôtre y a répondu. Si l'absence de l'évêque du diocèse, lj
à Rome, l'a empêché d'assister aux obsèques de son (
vicaire-général, notre confrère a été accompagné à sa (
nière demeure par nos deux autres présidents d'honneur:
le Préfet du Finistère, et M. le Sénateur-Maire de QuimI
Nous avons été aussi représentés par notre digne archivü
M. Luzel, à la cérémonie, où l'un de nos vice-présidents
de nos secrétaires ont paru en habit de chœur. Mais
Société archéologique, tout entière: s'unit aux regrets
aux prières de son président .

HERSART DE LA VILLEMARQUE .

LIlI
~S~lln8
)al't à
ap1'è8

'lque

de . e Vlcom
:1' les
membre de l'Institut.

~L\I. l'abbé ABGRALL, l'abbé
~hel\
aient IH·é.·enV~ :
JE~KIN JONES, MALEN, LE
jel'~
LUZEL,
lE'I'

E EH.l.· .

ate,

de mentionner le très remarquable trayail de M. l'abbé
Fuyé, il. propos cl'une pierre commémorative de la
Pf'.~fc (['Elliant. . .
OU\Tngcs dôposés pour la bibliothèque:

flull::tin de la Soc-iété académique de B,'est, 2
Sél'ic, tome XVIII, année '1892-93.
Société étl'chéologique de Bordeaux, 4 fascicule,
tomc XVII, 1892; 1 fascicule, t.ome XVIII, 1893.
BnlleLLn archéologique du Comité des trao{tux
historiques et scientifiques, année 1892, n° ~.
Journal des Savants, oclobre 1893.
Présentation de M. le docteur Pilven, par Ml\!. les
éllJUé.<:) Peyron et Abgrall .
Mille la comtesse J égou cl u Laz fait hommage à la
Société d'une brochul'e savante sur la Baronnie du
Faou.
M. Pajot, arehivistc p~léographe, nous apprend
qu'il existe à la Bibliothèque Nationale un manuscrit

- LIV-
autographe de Dubuisson-Aubenay. Les villes
Quimper et de Brest de 1636 y sont longuemenl
minutieusemel1t décrites; des plans et des gravu
accompagnent le texte. La Société ne peut fi
heureusement entreprendre la publication de ce doo
ment.
M. le Président offre ses vœux de nouvelle annl
aux membres de la Société archéologique du Fini
tère, et il espère que l'année 1894 répondra à l'anné

M. Luzel remercie M. de la Villemarqué, et ex
prime gracieusement le vœu qu'il sera encore long
temps notre Président.
Puis il lit un conte charmant. M. le Secrétaire donn6
ensuite communication du travail de notre confrère.
NI. Le Carguet, sur les meules et molettes préhisto-
rlques.

Comme suite à la communication faite dans la séance du
27 juillet 1893, M. de Villiers fait savoir que l'aérolithe tombé
à Clohars et perguet, en 1822, a été donné par M. le vicomte
de Villiers du Terrage à M. Benjamin Delessert. Il fait
de la magnifique collection de ce savant, qui a éte léguée
partie
à l'Etat par M. Edouard Delessert, et il est exposé aujourd'hui
les galeries de l'Ecole des Mines à Paris .
dans
Certains caractères trouvés sur des pierres avaient
fait croire que les anciens Bretons avaient un alphabet;

il n'y a pas longtemps encore que cette question était

en discussion; n1ais dans les prétendues lettres,
revenue
on ne doit voir que ' des signes faits par des ouvriers
pour reconnaître leur tâche. Un excdlent article de
M. de Blois, publié dans l'Association bretonne, que

us rappelle notre savant confrère M. Le Guay,
t et
nn antre non moins bon cie M. de Kerdre!, confirment .
res
cnt cette assertion.

. l'abbé Fnvé a env oye une note relative au grat-
't cOlnmuniqué à la dernière séance a été

inutieu:ement et attentivement examiné. Tous les

mbres présents, et à leur tête M. l'archiviste, sont

n nimes à constater que la remarque présentée par
. de la Borderie est l'exactitude même.

La séance est levée à 4 heureH 1/4.
Le Président ,
HERSART DE LA VILLEMARQUÉ .
Le. Secréta Ï1>e ,
A. SERRET.

- LVI-

ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL

BRETON
LE PRE'rENDU ALPIIABET
Congrès de Nantes, (j août 18!.t5.
10 Question. Que doit-on penser de l'existence réelle des
différents alphabets celtiques ou bretons qui ont été signa.lés
jusqu'à ce jour? Peut-on espérer que les monnaies gauloises
ce sujet? .
fourniront quelques données à
M. Des Faux dit qu'il n'a vu sur les monnaies gauloises
que des caractères grecs ou latins, et que c'est une raison pour
lui de ne pas croire à l'existence d'un alphabet celtique.
M. de Blois trouve cette observation très fondée et suffisante
pour repousser tous les arguments que l'on a fait valoir ~n
faveur de l'existence des alphabets bretons. Pensant néan­
moins que la question doit être examinée sous toutes ses
faces, il l'aborde dans les termes suivants:
le Père Maunoir, G. de Rostrenen
Trois écrivains bretons,
D. Pelletier signalèrent, il y a plus d'un siècle, l'existence
des anciens Bretons et en publièrent les carac­
d'un alphabet
en avaient fait le relevé sur divers monuments,
tères. Ils
savoir: un calice de l'abbaye de Landevenec, une croix à
Plousané et les murs du château de Lezarscoet dans la Basse­
La croix de Plousané et le calice de Landevenec
Bretagne.
n'existent sans doute plus aujourd'hui, puisque l'on n'en a
ces derniers temps. Quant a u châ­
fait aucune mention dans
de Lezarscoet, ses pierres ont servi à la reconstruction
teau
édifice plus moderne, sur les murs duquel on retrouve
d'un
un certain n'ombre de signes plus ou moins bizarres .

LVII -
reusement les auteurs qui nous ont transmis ces
Ihcn " .' .
. es ne n .
19n elles ils les auraIent vus employés et qui leur
les u ., '
11Cle. . 'f" 1
'b rune slgm IcatlOn que conque aux prétendues
t d'aurI ue ,
"Is nous ont conservees.
J ttres qu l ., ' .
. u'il en soit, 1 un de nos confreres, M. Duchateiller a
QUOI q . , ,.
leque 1 . ' .
'l' un anCIen alphabet breton ou celtIque.
trouve
Parmi les documents invoqués par M Duchatellier à l'appui
'1 \bl'e CTJ'ammaJr18n Owen ne dIscute meme pas l authentlcIte,
ce ~ b '
tant elle lui semble inattaquable. Les habitants du pays de
Galles, dit ce savant mais 'un peu aventureux philologue,
a\'aiellt seize lettres primitives qui, au moyen de l'addition de
vingt-sept signes accessoires, exprimaient tous le sons usités
dans leur langue. Ces signes, ajoute-t-il, inventés par un barde,
étaient placés sous la protection des lois, qui défendaient de
les modifier en quoi que ce fût. Voilà, certes, des assertions
positives, des détails précis; mais, à l'appui de tout cela, pas
la moindre preuve. La question reste donc entière, et voici en
peu de mots ce que j'en pense.
Si nous remontons jusqu'à l'antiquité, nous trouvons dans
les Commentaires de César que la science gauloise était con­
fiée au dépôt de la tradition orale (1). Nous voyons aussi
que les Gaulois se servaient de caractères grecs. Il y a plus,
les monnaies gauloises dont l'étude a fait tant de progrès
dans ces dernières années, présentent un grand nombre de
types avec inscription. C'était bien le cas ou jamais de faire
(1) Cœs, Com'ment, lib. VI, cap. XIV.

LVIII -
usage de l'alphabet national, s'il en avait existé un : eh bh
toutes ces médailles, même celles frappées longtemps ay
la conquête des Gaules, ne portent que des caractères gr
ou romains. Soit, dira-t-on, les Gaulois et, pour la mê
raison, les Bretons n'avaient pas d'alphabet national da
l'antiquité; mais au moyen âge, peut-être vers le commen
ment de l'ère chrétienne, ces derniers reçurent d'un de leu
. bardes le Coel Bren (C'est le nom de l'alphabet publié p
Owen).
. A cela je répondrai que, si affirmatif que soit Je grammé
rien Owen, on a le droit de révoquer en doute l'a uthentici

de son Coel Bren, dès lors qu'il ne produit pas une lign
pas un seul mot à l'appui de ses dires. Si encore la vraiserr
blance était pour lui; mais non, c'est tout le contraire, car 0
ne s'explique pas comment, à une époque plus ou moins n
culée, les Galois eussent pu quitter leur alphabet national, s
bien approprié aux sons de leur langue, pour adopter l'alph
bet latin qui est loin de les exprimer tous, même à grand. ren
fort de consonnes redoublées.
Ceci posé," que seraient-ce donc que ces caractères cités pa
le Père Maunoir, par Grégoire de Rostrenen et Le Pelletier'
En ce qui concerne ceux que l'on remarquait sur le calic!
de Landevenec, je suis porté à croire qu'ils appartenaient ~
quelque aphabet du moyen âge, et que la mauvaise exécutio,n
de la gravure les avait rendus méconnaissables pour des hom­
nies peu versés d'ailleurs dans la science paléographique.Quanti
aux caractères que portaient et la croix de Plousané et les murs
de Lezarscoet, il est vraisemblable que c'étaient des signes la­
pidaires comme ceux qui ont été récemment observés sur les
remparts d'Aigues-Mortes, sur les murs du chateau de Coucy,
du château de Vincennes, des cathédrales de Reims et de Stras­
bourg. Ces signes sont généralement regardés, les uns comme
des repères d'appareil, les autres comme des marques desti-

LIX -

.. faire reconnaître le travail des divers ouvners em-
nées a . .
ant
és ü une même constructIOn.
ecs
tUe

lle ' " ,
un '1 t' , "
rs phonique tout entIer, ce a est en lerement mvraIsem-
. bl ~ Une chose aussi merveilleuse ne se crée qu'une fois,
bla c, " ,
et VUI a , ;, :
, tl'el' que touS les alphabets den vent d une source umque .

dell10
\1 l'abbé Bousteau ayant objecté que, sans inventer un

en emprunter un de quelque autre peuple, M. Demangeat re­
ond que cette supposition est inadmissible, si l'on considère

poque où il faudrait faire remonter leurs prétendus alphabets .

M. AuclT'en de J(erdrel pense avec M. le Président que les

signes du château de Lézarscoët ne sont que des signatures
d'ouvriers, et non de? let.tr~.s )~retonnes ; toulefois, dit-il, afin
éÔLér aux archéologues jusqu'au prétexte de chercher un al­
phabet celtique, véritable quadrature du cercle, il croit devoir
insister sur ce point, que ni les Gaulois ni les Bretons n'ont
jamais eu d'alphabet national, et voici les considérations dans
lesquelles il entre à cet égard.

Lorsque César envahit les Gaules, les Gaulois se servaient
généralement de l'écriture grecque, ainsi que vous l'a dit M .
de Blois. L'inscription du messager gordien, citée dans tous

les traités de diplomatique, prouve qu'ils employaient encore
cette écriture au 3 siècle. On comprend du reste que, pôu­
vant faire un choix entre l'alphabet latin et l'alphabet grec, ils
aient .préféré ce dernier qui, ayant des lettres doubles et des
gutturales, devait mieux convenir à leur langue.
Cependant quelques provinces gauloises firent exception à

la règle et adoptèrent, également avant la conquête, l'écf
latine. César, il est vrai, ne le dit pas formellement, ml
le donne assez à entendre, lorsqu'écrivant à son Heute
Cicéron chez les N erviens, il se sert de caractères grecs,
que si la dépêche venait à être saisie par les ennemis, elIi
pour eux lettre close:Hanc grœcis conscriptam litteris mi
ne, intercepta epistola, nostra ab hostibus consilia COgl
cantur (CffiS. comment. lib. v. cap. XLVIII).
C'est donc un fait constant, qu'on employait dans les Gal
l'écriture grecque et l'écriture latine au temps de l'invas
romaine, et même, si l'on en croit les numismates, deux ~
cles auparavant, c'est-à-dire à une époque où les Gaulois étai,
parfaitement libres de conserver tous leurs usages. De ce

seule considération, très importante suivant moi, il résu
évidemment que les Gaulois n'avaient jamais possédé un i
phabet national; car il y aurait de la folie à supposer qu
librement et de gaîté de cœur, un peuple puisse abandonn
une écriture parfaitement appropriee aux sons de sa langl
maternelle, pour en adopter une autre, inhabile à les exprime'
exagérant outre mesure l'influence de Marseille et d
la Gaule narbonnaise, on n'admettait mon raisonnement qu
pour les provinces les plus éloignées de ces deux foyers dl
civilisation; si le retournant ensuite contre moi, on prétendai
que l'écriture gauloise s'était probablement conservée dans ce~
mêmes provinces lointaines, je répondrais: le pays des Ne~­
viens, par sa position, était plus qu'aucun autre à l'abri de
l'influence romaine, et cependant on y employait l'écriture
latine longtemps avant l'arrivée .de César ('1).
Ainsi, je le répéte, jamais les Gaulois n'eurent d'alphabet
national. Les Bretons furent-ils plus heureux? Je ne le crois
pas. En effet, les Gaulois et les Bretons étaient deux peuples
frères; la civilisation des uns était à peu de choses près celle
(1) Voir Lelewel, Monnaies gauloises.

'ItUl'û
des autres, et il serait très éton nant dès lors que les premiers
ais il
un système d'écriture en usage chez les seconds.
jlynorassent
nant
!\{ais enfin, dira-t-on, il faut bien tenir c.ompte des alphabets
afin
que quelques auteurs graves ont attribués aux Bretons. Je ne
U Ut
sais si cela est nécessaire puisque ces écrivains n'ont pas pris
ttit
la peine de nouS fournir le moindre texte, ainsi que vous l'a
dit M. de Blois. Cependant je consens à être large avec eux,
très large même,car je vais pour un instant leur concéder l'au­
Iles
des alphabets qu'ils nous ont signalés, sauf bien
thenticité
entendu à leur prouver ensuite par l'absurde, qu'ils sont tous
un pur produit de l'imagination. J'admets donc provisoirement

l'authencité des prétendus alphabets bretons, et je trouve, dans
la Grande-Bretagne, le Coel Bren, fugham et le virgular
tte
ogham; dans la petite Bretagne, l'alphabet donné par Mau~oir,
Ite
et celui publié par le Pelletier, qui en diffère notablement,

chez les Bretons cinq alphabets nationaux au
c'est-à-dire
moins. Vous croyez sans ~oute que cette richesse graphique,
que ce luxe inusité doit suffire et au-delà à nos ancêtres,
-puisque tant d'autres peuples se contentent de quatre fois

moins de lettrcs ? Vous êtes dans l'eiTeur, car ils ont aussi
l'alphabet latin, et enfin, à une certaine époque, l'alphabet
anglo-saxon, s'il faut admettre avec les Bénédictins que,
malgré sa dénomination, cette dernière écriture n'est nullement

au contraire, essentiellement bretonne. A ce
'saxone, mais,
compte, on le voit, les Bretons se seraient servis en même
temps de sept alphabets. Ce chiffre, j'imagine, démontre mieux
que tous les raisonnements l'imprudence qu'il y aurait à
admettre la réalité des prétendus alphabets bretons.
Cependant il est, contre ce que je viens de dire, certaines
objections auxquelles je ne dois pas négliger de répondre. Vers
la fin du '10 siècle, on découvrit dans la concavité d'un mur
des ruines de Verulam, parmi quelques petits livres et des
rouleaux, un volume d'une élégance remarquable. D'abord il
ne se trouva personne capable de le déchiffrer; enfin, un

LXII

prêtre très âgé, fort habile dans la connaissance des vieill
des idiomes et des antiquités bretonnes; vint à bOl
écritures,
de le lire et de l'entendre. De ce fait Mathieu Paris, à qui j'e
le récit, conclut que J'écriture du manuscrit en ques
emprunte
tion était celle des anciens Bretons. « C'est peut-être, dirai-jl
avec les auteurs de la Nouvelte Diplomatique, la meilleun
que l'on puisse alléguer en faveur de l'écriture parti­
preuve
culière aux Bretons. Elle n'est toutefois pas décisive. Il suffi­
sait que ces caractères, soit romains, soit anglo-saxons, fus­

sent du 5 ou 6 siècle, pour paraître indéchiffrables, etc. ))
Une seconde objection que je trouve dans l'intéressante bro-
chure de' M. Duchatellier est celle-ci: Les Gaulois avaient des
bardes et une littérature: donc ils avaient aussi des caractères
graphiques.
Voici ma réponse : Tout porte à croire que la littérature
des Gaulois et des anciens Bretons était une littérature ri­
mée et chantée (1). Or le rhythme, la rime et la musique sont
de moyen~ mnémoniques qui rendent l'écriture moins
autant
nécessaire. Aujourd'hui encore les Bas-Bretons possèdent des
poésies traditionnelles, et toutes étaient exclusivement confiées
à la mémoire des chanteure populaires, avant que mon ami,
M. Hers'art de la Villemarqué en eût rassemblé de remarqua­
bles·fragments. Il n'y a pas même jusqu'à la rédaction en vers

(1) Magnum ibi numerum vel'suum ediscere dicuntut' (Druides). Cœs.
Comment. de bel. Gall. (lib. VI, cap. XIV; .
Bardus gallice cantor appellatul' (Pomponius Festus, lib. II).
Gesta (Arthuri) a multis populis quasi inscripta mentibus et jucunde et
prœdicantul' (GeofIroy, de Montmouth l.
memoriter
BriLones et eorum cantores fingere solebant, etc. (Giraud le
Fabulosi
Gallois, Speeul. ecclesiasL).
Rex Angliœ Henricus secundus ex gestis Britonum et eol'um canLoribus
Al'thuri. p. 50, Leland).
historicis frequenter audiverat (Assertio
Wallia stabit nobile factum et pel' histol'Ïas scl'iptas et pel'
Quandiu
ora cananlium dignis, pel' tempora cuncta, landibus elIel'etul'.
Cantilenas pel' successionem temporulll detritas IGuiIl. de MalmesbuJ'Y)~

LXIII
ut. lois de Moelmud, jusqu'à la forme des triades gaJlojses~
u me fourniraient au besoin des armes contre M. Ducha­

• Ce sont là, en effet, je le répèté; des moyens essentiel­

la memoire, et qui ont dû être em­
propres à aider
dans le principe chez un peuple auquel l'écriture était
fin il est une troisième objection qui ,comme la précédente,
t de M. Duchatellier. Les Celtibères, dit" notre honorable
possédaient bien un alphabet national; on ne com­
t donc guère que les Gaulois fussent moins favorisés
ce rapport. Je réponds: Les Celtibères ont eu un alphabet
l, cela est vrai; mais, de l'aveu des plus célèbres nu­
ils l'avaient emprunté des Phéniciens quatre ou
cinq siècles a, ant notre ère. Or cet emprunt même, si loiu
u il remonte, prouve que, dans les temps plus reculés, les
bères n'avaient pas de caractères qui leur fussent propres,
ce que j'ai. dit des Gaulois: avant d'avoir
et c'est précisément
r çu de Marseille l'écriture grecque et de la Narbonnaise l'é-
criture latine, ils n'écrivaient pas.
Il est prudent, je crois, de s'en tenir à ces conclusions con­
formes aux données de l'histoire.
M. llou'?l abonde dans le même sens que M. de Kerdrel.
Con~me lui il serait désolé que l'Association Bretonne ressus­
systèmes aventureux cie J'Académie celtique, dont on
citât les
n'a que trop de tendance à faire peser la solidarité sur la Bre-
Lagne tout.e entière.
1\4. Hou l rejette donc le Coel Bren et les caractères de Le­
zarscoet et de Plouzané en tant qu'alphabets. Quant à l'ogham
'au virgulaI' ogham, ce sont, suivant lui, deux séries de
signes symboliques qui rentrent dans la catégorie des fio'ures
g~'arees SUl' les monuments de Gavrinis et quelques autres
pIerres.