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Bulletin SAF 1892


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Le cloître des Augustins à Carhaix

M. Bigot père

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XIV.

NOTICE INÉDITE
SUR LE CLOITRE DES AUGUS1'INS A CARHAIX
(Note de M. BIGOT père).
Dans Ogée, on lit qu'une communauté des Augustins a été
1 liG à Carhaix par Claude de Lannion, gouver­
établie en
neur de Vannes et d'Auray. (Art. de la Tour d'Auvergne,

éd. de 18'15, t. l, p. 1 13.)
En 1793, cet immeuble religieux fut vendu sous la dési­
gnation de bien national. Le nouvel acquéreur s'y installa à
sa guise et disposa des lieux comme bon lui sembla, c':est-à­
dire de manière à en retirer un bénéfice personnel.
Dans ce couverlt, le cloître était le seul objet d'art qui
semblait exister. Malheur.eusement, la pioche du démolisseur
en enleva la plus grande moitié et celle rest.ée debout fut
murée pOUl' se l'vil' de cave ou de magasiil de depôt.
époque révolutionnaire, la conservation de l'arL
A cette
moyen âge était tombée en désuétude, et l'état de ruine
dans lequel se trouvait l'ancien couvent des Augustins à
Carhaix n'otTrait plus d'intél'êt pour le public. Aussi: pen­
dant près d'un siècle, les ruines en sont rest.ées ensevelies
profond oubli.
dans un
Si on en croit la rumeur publique, cet oubli proviendrait
de l'isolement des nouveaux habitants qui s'y étaient enfer­
més jusqu'à la mort de l'un d'eux.
Lorsque l'accès des lieux fut devenu plus facile, le visiteur
fut surpris de remarquer les restes d'un cloîtr·c, que 1\1.
l'abbé Peyron s'cmpressa de visitcr avcc un vicaire de
Carhaix . .

Dès que cette nouvelle fut connue, comme j'avais déjà
dessiné sur place les cloîtres du Finistère conservés ou mu­
tilés, encore debout en 1845, et dont j'ai fait le récit dans
un mémoire publié dans le Bulletin de notIJe Société d'archéo-
logie en 1884, p. 237 et 255, j'ai éprouvé le désir d'annexer
à ce recueil le plan du cloîtee de Carhaix. A cet effet, j'ai
invité mon fils d'en relever le plan lorsque l'occasion lui per­
mettra de se rendee dans cette localité, ce qui a eu lieu'
récemment.
D'après ce document, il serait facile: après un déblaie­
ment, de préciser d'une manière exacte les dimensions de
longueur et de largeur primitives. Actuellement, ehacun des
deux côtés s'entre joignant qui existent, et dont tous les vides
sont aveuglés, mesure une longueur de 18 mètres. Cepen­
dant, d'après la disposition des éperons intérieurs et d'un
pilier d'angle, tout porte à présumer que ce cloître avait
22 mètres sur 22 mètres hors œuvre, non compris le déam­
bulatoire, et qu'ayec la disparition de deux côtés du cloitre,
on aura démoli une travée complémentaire sur les deux
autres faces. Chacune de celles-ci comprend quatre travées
de II mètres de longueur. Chacune des travées est éperonnée
par des plédeoïtes ayant d'épaisseur OlllG5 sur 1m~w de pro":
fondeur et contient cinq ogives s'entrecroisant de deux en
deux. L'élévation du cloître à 3 mètres de hauteur, y com­
pris le soubassement formant f1iège. Le déambulatoire a 3 80
de largeur.
Ce cloître porte' le caractère de la première moitié du
XVc siècle et a beaucoup de rapport avec celui des Carmes
de Pont-l'Abbé, sans en être une imitation servile. Tout
porte à penser que le cloitre des Carmes, bâti en 1382, lui
a servi de modèle, sans qu'il en ait atteint toute la beauté.
En effet, malgl'é une longueur plus grande, chacun des
çôtés du cloître des Carmes de Pont-l'Abbé n'était divisé
qu'en trois travées maintenues entre elles par deux piliers

très légers, tandis qu 'au couvent des Augustins, chacun des
côtés est éperonné par quatre lourds piédroits; d'où il
résulte que le cloitre des Carmes présentait sur un gl'and
développeme~t un asped supérieur de légèreté et de har­
diesse , quoiqu'en étant au.ssi solide. Mais celui-ci n'existe
plus maintenant et glt renversé sur le sul.
Ce serait donc une raison de plus pour que la Société
d'archéologie exprimàt le vœu de conserver les restes du
cloitee des Augustins de Carhaix, Il y en a si peu à surviyre
désormais,

NOTICE SUR LA VIE Err LE CULTE DE SAINT ÉDERN
PAn LE R. P. J)O~I FnA~çols PLAIXE.

E;deyrn ou Edern n'est pas un nom inconnu en hagio­
graphie. Il a été porté par deux saints gallois, dont le culte
a persisté mème après le schisme de Henri VIII. Il a été
porté aussi par un saint anachorète Cles envil'ons de Quimper,
qui fut entouré de son vivant d'une telle popularité, que son ,
nom est r'esté attaché il t.I'ois .localités ùu pays: Edern près
la mème ville de Quirnper, Lannédern plus rapproché de
Chàteaulin, et Plmiédel'll dans la hanlieu~ de Lallderneau et
dans l'ancien Léoll.
..Jes hagiographes et archéologues bretons paraissent

cepenùant avoie oHblié ce der'nier saint gdern, ou du moins
jls ne nOlis apprennent rien de pl'écis, soit sur le ' pays qui
l'a vu naître, suit sur le temps olt il a véc~I, soit sur les
de piété et lp,s J'ails mi.I'i\clllf'llx qui ont rendu SOli
actions
nom ft jamais glOl'ictlx.