Responsive image
 

Bulletin SAF 1892


Télécharger le bulletin 1892

Procès-Verbaux

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes


Séance du 28 Janvier 1892 .
Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
mem bre de l' 1 nstitut.

Etaient présents : MM. LUZEL, BIGOT, JONES,
abbés PEYRON. ABGRALL et FAVÉ, ALLAIN, LE
MAIGRE, DIVERRES.
Ouvrages reçus et déposés à la bibliothèque dans
le courant du mois: .
1 Bulletin de l'Acadén1ie d' I-lippone ;
2° Revue celtique., XIII.
3° Société Bfetonn e de Géographie, 1 Cl' trimestre

4° Revue historique de l'Ouest;
5° Journal des savants, novembre et décè.mbre
Hommage de M. Paul Sébillot, d'Lm mémoire sur
la L'ittérature orale en France .
M. le Président donne lecture d'une lettre de faire
part annonçant la mort de notre vénéré et regretté
vice-président, M. Henri Hardouïn, conseiller hono­
raire à la cour de Douai, ancien bâtonnier de l'ordre
des avocats de Quimper, Chevalier de la Légion d'hon­
neur, Offlcier de l'Instruction publique, décédé à
Quimper, le 13 janvier 1892, dans sa 8~e année.
Il prononce ensuite réloge funèbre de celui qui fut
pendant dix ans notre confrère sympathique et dév(}ué,
et, se faisant l'interprète des membres de la Société
archéologique, il offre ses sentiments de sincère condo­
léance à la sœur du défunt Madame Palloc, et à la
famille Vesco.
Cet éloge funèbre sera inséré à la suite du présent
procès-verbal. .
1\1. de la Villemal'q'!J,é donne lecture d'une lettre de
M. Serret que la mala~ie de M. de Bécourt, son beau­
père, empêche de remplir ses fonctions de secrétaire
à la séance; il invite ensuite M. Bigot, doyen d'âge, à

prendre place au fauteuil de la présidence, flt M. l'abbé
Peyron à lire un travail sur l'incendie de l'Evêché,
relaté par le chanoine Moreau. Ce mémoire démontre
victorieusement que la destruction du logis de Rohan
n'est point imputable à l'Evêque, qui ne résidait pas
alors à l'Evêché, mais aux soldats de la Ligue qui en
occupaient les bâtiments et qui y ménaient joyeuse
VIe.
M. Bigot, ap.rès avoir félicité son neveu, M. Peyron,
de cette étude, qUi fait la lumière sur un point jusqu'à
présent contesté ou mal compris, quitte le fauteuil,
malgré les instances que l'on fait pour l'y retenir.
Puisse du moins M. Bigot, dit le Président, nous
continuer longtemps son dévoué concours .
En tête de l'ordre du jour de cette séance était porté:
Roland et les gesteurs gallo-bretons, par M. de la
Ville marqué. Notre honoré président expose la raison
qui l'a arrêté dès le début. M. le Ministre de l'Instruc­
tion publique, en vue de la réunion prochaine des Socié­
tés sa van tes, ad emandé aux di verses Roci étés de provi nec
de fournir des éclaircissements sur l'origine des noms
ùe baptême et particulièrement ~ur leur forme primi tivc .
M. de la Villemarqué a fait des recherches en consé-'
quence pour les origines et la transmission du nom
de Roland. L'origine de ce nom (IIl'uodland) est
certainement germanique. l..Jes noms qu'on trouve plus
tard dans l'histoire sont-ils dûs à une sorte de patronat
du héros de Roncevaux? Dans l'église cathédrale de
St-Pôl-de-Léon on vénère un Saint Rolland, qui
assista au concile de Clermont en 1096 et mourut l'an
1107. L'~glise de St-Pôl célébrait sa fète le 31 octobre,
avec office double mais sans leçons propre~. C'est ce
qui résulte d'une note communiquée par notre savant
confrère M. Faty; mais cela ne nous éclaire qu'en par­
tie sur -.la transmission du nom de Roland et nous

attendrons la suite de~ recherches de notre président"
qui ne manquera pas de nous rappeler ce que les
anciens J oculatores ont dit du compagnon de Char­
lemagne.
Lecture est ensuite donnée du travail de M. René

III
Kerviler, intitulé : un chronomètre des temps pré­
C'est Ulle question qui remonte déjà à
historiques.
quelques années, au creusement du hassin cIe Saint-
. Nazaire dans la vallée de Penhoat. Le savant ingénieur ·
a trouvé à différents niveaux dans les dépôts d'alluvion
d~ ce~te vallée des objets appartenant aux époques
et aux âges préhistoriques.
hIstorIques
En découpant par tranches verticales ces, vases
d'alluvion, on arrive par un examen minutieux à
reconnaître l'apport de chaque année, chaque couche
étant formée de vase, de sable,et de détritus de feuilles
et ayant environ 9 millimètres d'épaisseur, ce qui
donne pour un siècle, environ 0 m 36. Avec cette me­
sure pour base de calcul, on peut établir approxima­
tivement l'âge du dépôt des objets préhistoriques,
étant connu leur niveau par rapport à celui des objets
historiques dont la date est parfaitement certaine. La
valeur du système de chronométrie de M. Kerviler
ayant été révoquée en doute par M. de Mortillet, l'in­
génieur en appela au jugement de l'Académie des
Sciences et particuliérement de M. de Quatrefages.
Le savant anthropologue étant mort, il fera appel aux
sociétés savantes de France. Pour bien juger ce point
délicat dans lequel M. Kerviler semble avoir raison,
et a certainement exposé les faits avec conscience, il fau­
drait envoyer des délégués qui pourraient se prononcer;
malheureusement les depôts de la vallée de Penhoat
n'existent plus, ils ont fait place à un immense bassin
à flot mesurant 16 hectares de superficie.
Enfin, on COlumence la lecture du méIuoire de M.
Trévédy sur le siège de Conearneau en 16 t 9 ; et la
séanee est levée ·à 4 heures 40.
Le Président,

HERSART DE LA VILLEMARQUE .
Pour le Secrétaire e1npêché,
Abbé ABGRALL .

Annexe .
LE CONSEILLER HARDOUIN
A tous ses titres, il faut en ajouter un, le plus modeste,
mais auquel le digne conseiller n'était pas moins sensible.
Quand il arriva à Quimper, il sollicita l'honn,eur d'être
admis dans la Société archéologiqne du Finistère, et y fut
reçu le 1 octobre 1881, sur la présentation du Président de
cette Société et sur celle du Président du Tribunal civil.
Depuis dix ans, son zèle, malgré son grand âge, ne s'est
pas ralenti un instant. .
Presque toujours présent à nos séances, il Y débuta, le 2Q
mars 1882, par un mémoire sur La réformation des Cou­
tumes' en Bretagne. « C'est avec un vif sentiment de gratitude,
écrivait notre secrétaire si autorisé, M. A. de Blois, que la
Société s'associe au légitime hommage rendu par cet ancien
conseiller à notre compagnie parlementaire et au barreau
breton, qui fournit les plus illustres commentateurs du droit
provincial; car chez nous, en effet, avec l'amour de l'indépen­
dance et de la liberté, se sont toujours conservés le culte du
droit et le respect de la magistratune. »
L'étude du savant conseiller sur Le Domaine ducal à
Morlaix et à Lanmeur témoigne de la même ardeur et de la
même compétence. Aussi était-il tout désigné pour nous
représenter à Paris au Congrès des Sociétés savantes, où il
s'empressa de se rendre en 1883, 1888 et 1889, et il mérita
l'honneur insigne de faire partie du bureau.
L'autorité de son nom pesa dans la balance dans deux cir­
constances, dont l'une fut particuliérement importante en ce
qui regarde la Société archéologique du Finistère. Aucun de
nous n'a oublié que nous lui devons, comme à notre autre
confrère M. Louis Hémon, la reconnaissance d'utilité publique.
Je n'ai pas à rappeler ses démarches incessantes près du
Conseil d'Etat pour la validité d'un legs dépendant de cette
reconnaissance officielle. Tant de zèle, tant de services lui
méritaient une place à notre tête, et elle lui fut donnée dans
la séance du 2Q juillet 1889. .
Mais cet honneur, auquel le vénérable octogénaire répondit
par un excès de travail, a peut-être épuisé les dernières forces
de notre trop zélé confrère.
HERSART DE LA VILLEMARQUE .

Séance du 25 Février 1892.
Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUE
membre de l'Institut.
Étaient présents : MM. HALNA DU FRETAY,
GUÉPIN, LE MAIGRE, l'abbé ABGRALL, ALLAIN,
LUZEL, DUCOURTIOUX, l'abbé PEYRON , S~RRET .
Lecture du procès-verbal de la séance précédente.
Le proces-verbal est adopté, après le changement de
9 n1illimètres en 3 millimètres, et de tome XIII en
tome XII, de h Revup Celtique.
QU'Tage offert pour la bibliothèque de la Société :
Bulletin a1"chéologique . du comité des travaux
h'istoriques et scientifiques. Année '1891, nO 2.
Présentation de M. Jos Parker, par MM. Du Fretay
et Luzel. . -
Une erreur typographique s'est glissée dans la liste
membres de notre Sooiété, on a écrit M. Gautier,
des
lire M. Gantier.
Grâce à la libéralité cIe M. le baron Halna du Fre­
tay, notre galerie s'est enrichie d'une sculpture en
pierre venant de Coz-Maner, en Plonévez-Porzay, et
représentant « le Roi à la tête de cheval» ar Roué
.pen marc' h, comme on l'appelle en breton.

Il a été souvent question du Roi Marc dans nos
séances; il serait à souhaiter qu'avec le, dessin de
cette sculpture, on publiât une étude sur ce Roi
dans les légendes bretonnes, a remplacé le Roi
qui,
Midas.
M. du Fretay, qui était absent lors de la dernière
séance, a visité souvent le bassin de la vallée du

Penhoat, lors de son creusement; il . donne comple-
tement raison à M. Kerliver et a rédigé la réponse à
la demande de ce savant ingénieur. Ce travail sera
imprimé à la suite du présent procès-verbal.
M. le Président donne lecture de quelques articles
de nos Rtatuts.
Sont nommés membres de la. Commission des,
finances, MM. Vesco, Guépin, Serret.
Avant de procéder à la lecture de son travail sur •
Roland et les Gesteurs gallo-bretons, M. de la Ville­
marqué fait part, en termes émus, des pertes que la
Société vient d'éprouver par la mort de trois de ses

anciens membres, MM. de Bécourt, Hyp. de Pennanros

et Ollivier de Carné.
La séance est levée à 4 h. 1/2.
Le PTésident~
HERSART DE LA VILLEMARQUE .
Le Secrétaire,
A. SERRET .

VII
Annexe au procès-verbal.
LE CHRONOMÈTRE PRÉHISTORI DE DE SAINT-NAZAIRE
Je n'avais pu assister à la séance de la Société archéolo­
du Finistère, du 28 janvier, où lecture avait été faite
gique
du travail de M. René Kerviler : Le Chronomètre préhisto­
'rique de Saint-.'Vazaire, donnant les conclusions du savant
inaénieur sur les dépôts d'alluvion historiques et préhisto-
riques, découverts en creusant le bassin de Saint-Nazaire
dans la vallée de Penhoat, d'une étendue de '16' hectares,
aujourd'hui couverte d'eau.
Un examen minutieux a indiqué un apport de 3 millimètres
0 m. 37 par siècle, ce qui a permis de
environ par année, soit
classer les objets trouvés d'après leur niveau. Ces calculs ont
été combattus un moment par M. de Mortillet, mais M. Ker­
en a appelé ensuite au
viler a discuté victorieusement et
jugement de l'Académie des Sciences et particulièrement de
M. de Quatrefages.
Ce dernier vient de mourir et M. Kerviler fera appel aux
Sociétés savantes.
Dans la séance du 25 février dernier, notre prési­
M. de la VilIemarqué, m'a demandé mon opinion sur
dent,
si importante, dans laquelle M. Kerviler, qui
cette question
expose les faits avec tant de conscience, semble avoir raison.
tous les membres présents
J'ai immédiatement répondu et
se sont associés à la demande du Président me priant de
rédiger une note pour le bulletin.
II y a déjà longtemps que M. Kerviler a écrit son mémoire;
il a paru dans la Re'vue des Travaux scientifiques, en janvier
'1881, et a été tiré à part; mais la question n'en est pas moins '
pendante. .
J'ai jugé sur place l'œuvre de l'infatigable travailleur; je
suis allé, il y a plusieurs années, à Saint-Nazaire et j'ai longue-

ment causé à plusieurs' rept'ises avec l'ingé-nieur si distingué,
archéologue dl) plus grand mérite, à propos duquel notre
vénéré Président de l'Association bretonne disait au Congrès
archéologique de Bretagne le 20 septembre '1887 :
« Aux applaudissements publics, le Président veut joindre
« son propre témoignage; il aime à prédire à M. René Kerviler
« sa célébrité : le sympathique auteur de tant de travaux

« n'a-t-il pas acquis le renom qui a franchi les bornes de la
({ Bretagne?»
Les alluvions de l'anse de Penhoat, qui ont des' similaires
dans d'autres régions où des observations analogues pour­
raient êUe faites, ont permis, d'après la hauteur des objets
trouvés, de donner des dates à peu près certaines .
Les os,sements d'hommes et d'animaux, les silex taillés, les
pierres et les bois de cerf travaillés, dont quelques-uns ser­
vaient de gaine à des haches en pierre emmanchées, les
poteries, les bronzes, ont établi cette chronologie. La couche
gallo-romaine particulièrement était datée par un bronze de
l'empereur Tetricus, de l'an 268.
L'apparition des armes de bronze est certaine dans ces
couches d'alluvion, six siècles et demi avant notre ère. Enfin,
on est conduit forcément à fixer à un maximum de 6000 ans
avant l'ère chrétienne, le commencement des alluvions de la
Loire et par conséquent de la période géologique actuellé,
date qui se rapproche beaucoup de la supputation biblique
traditionnelle, ce qui contrarie ceux qui, sans autres preuves
que .leur imagination, veulent faire croire à une antiquité
beauéoup plus reculée. .
En -un mot j'approuve entièrement l'ouvrage de M. René
Kerviler et ses conclusions.
26 février 1892.
Baron HALNA DU FRETAY,
Vice Prés'ident df. la Snciété archéotoflique
du Finistère.

Séance du 31 Mars 1892 ..

Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.
Etaient présents : MM. LyZEL, BIUOT, abbés
PEYRON,ABGRALLetFAVE, MALEN, DUCOUR­
TIOUX, ALLAIN, LE MAIGRE .

Après la lecture du procès-verbal de la séance pre-
cédente, 0 1'1. le Président donne communication cl'une
lettre de notre confrère M. Guillou de Penanros,
demandant une rectifieation à ce compte-rendu : la
pierre seulptée, l'cprél:ientant la tête du roi Marc,
offerte au Musée archéologique par M. le baron Halna
du Fretay, ne pl'O\'ient pas clir'ectemcnt de Coz-Maner ,
en Ploné\·ez-Porzav mais du village de Kerangal.
o proues-verbal a été incomplet sur ce point. En effet ,
M. Halna du Fretay avait déclaré que cette tête sculptôe
avait été trou vée dans un amas de décombres, à la
ferme de Kerangal, mais qu'elle y avait été transportée
de Coz-Maner, à une date déjà ancienne .
La pierre sculptée a 0 m. 45 de hauteur, 0 m. 32
de largeur et 0 m. 27 d'épaisseur. Elle représente une
tête humaine méplate dont les oreilles ont bien la
forme d'oreilles de cheval, mais peu saillantes, et
collées sur l'ensemble. Au haut du front on remarque
deux petits trous ou dépressions surmontées d'une
petite bosse et de cleux rudiments de cornes qui
pourraient faire penser à un satyre. Les quatre
côtés sont taillés carrément et dans le dos est creusé
une sorte de canal ou d'évidement demi-cylindrique
qui semble laisser supposer que de l'autre côté était
adossée une sculpture analogue et que, entre elles
deux, passait comme un fût do colonne. Un autre
évidement, carré au sommet, fait supposer qu'il y
avait une autre pierre sculptée faisant couronnement.
Le style de cette seulpture permet difiicilement de lui
assigner une date. Quoiqu'il en soit, cette représen­
tation était désignée pour les gens du quartier sous
le nom de Tête du Roi 1\1arc : .

Penn a'r Roue Marc' h, en deuz diou sko'Luun marc' h.
(( Tête du Roi Marc, qui a des oreilles de cheval. »
M. de la Villemarqué, notre Président, a vu, il y a
environ cinquante ans, à Plomarc'h, en Ploaré, au
lieu nommé paraît-il autrefois Porz-Marc 'h, «. cour de
Marc o.u Marc'h », une sculpture analogue surmontant un
chambranle de porte, et représentant au~si en faible re­
lief une tête aux oreilles de cheval. M. Le Maigre, notre
trésorier, ra encore vue à la même place, il y a environ
vingt-cinq ans; mais aujourd'hui elle a disparu avec
la maison, car ceux de nos confrères qui ont visité
Plomarc'h, dans ces derniers temps, ne rorit point
retrouvée. Dans cette même localité, M. de la Ville­
marqué a recueilli le dicton ou proverbe, qui varie
selon les lieux :
A l' roue Penn marc' h
Gant he ziou s].wuarnvarc'h.
Cette légende du roi Marc, rappelant celle du roi
Midas, a cours dans les différents cantons de notre pays.
Les conteurs des environs de Quimperle plaçaient à Prat­
an-Rous~ en Pe.nhars, et l'appelaient: al' Roue Gu.erl­
Varc'h: c'est ce que rions raconte notre confrère, M.
Allain, d'après le récit breton de son père:
« Autrefois il y avait à Prat-an-Rous, un roi appelé Guen­
« varc'h, qui avait des oreilles de cheval, et pour les cacher
« il était toujours coiffé d'un bonnet qui les recouvrait ex ac­
« tement. Il n'y avait que son barbier qui fût dans le secret,
« parce qu'il était obligé de se découvrir pour se faire tondre
• « et raser. Or, il lui avait fait jurer, sous peine de mort, de
« ne jamais livrer son secret à âme qui vive. Comme tout
« secret pèse, il alla un jour faire sa confidence à une touffe
« de 'sureau qui croissait au ~oin d'un talus. L'été suivant,
« il y avait Aire neuve dans un village voisin, et l'on devait
« y mener grande danse. Le joueur de biniou, passant près
« du buisson de sureau, en coupa une branche pour refaire
« l'anche de son instrument. Quand la danse fut en train, dès
« qu'il se mit à souiller, le biniou au lieu de donner ses sons
« et ses airs habituels, disait et répétait :

« Ar roue Guen-varc'h
« En deuz diou ;,:kouarn marc'h,
« au grand ébahissement des danseurs .

« Le roi Guen-varc'h vint lui-même de Prat-an-rous assister
« aux ébats, et ne fut pas peu surpris d'entendre le' b~niou
« faire à tout le monde cette révélation indiscrète. Plem de
« colère, it apostropha vivement le sonneur, mais celui-ci lui
« dit qu'il n'en pouvait mais, et que, malgré toute sa bo.nne
« volonté, il ne pouvait pas faire dire autre chose à son InS­
« trumenl ; Yoyez plutât vous-même, dit-il, en passant le
« biniou à Guen-yarc'h. Celui-ci tout aussi peu fier que le
« roi d'Yvetot, se mit à souiller dans le sac à biniou qui se
« remit à sonner et à répéter:

« Ar roup Guen-va rc'Il
« En dellZ diou skouam marc·ll.
« Eh bien ! dit le roi, puisque ce biniou endiablé vous a
« dit mon secret, jugez-en par vous-mêmes; et il retira son
« bonnet, et tous les assistants purent contempler ses oreilles
« de che'val. »
Félieitons-nous de posséder dans notre Musée un
exemplaire ùe ces oreilles dont les lég'endes populaires
nous avaient transmis le souvenir.
En remerciant M. Allain de son amusante com-
111unieation, M. le Président compare la tradition
vivante avec celle que Cambry rapporte clans le 'le \'01.
do son Voya.ge dans le Finistère, en '1794, p. 287,
puis avce un texte en vers français de l'année t 150 ;
il remonte même jusqu'à l'an 88't- ; mais clans le réeit
de VOl'monoec (Bulletin, t. XIII, p. 7 et 28), il n'est pas
question des oreilles du roi Marc. Perse, Petrone et
Ovide, comme on le sait, donnent des oreilles cl 'âne
au roi Midas, ot personne n'ign<;>re le vers de Boileau:

Midas, le roi Midas. a l!ps oreilles LI 'âne.
Personne non plus n'ignore qu'en breton Marc
(111arc'h) signifie « cheval»; de là sans cloute la
confusion : elle dat~rait du moyen-âge .
.. ~ : . le Président donne ensuite connaissance d'une
lettre de M. Ducourtioux l'avisant qu'il doit demander
l'admission dans la Société cIe M. Le Sage, percepteur
des Contributions directes à Quimperlé. Il fait remarquer
que, ré~'le~nel!tairement" il fau~lrait agir toujours ainsi,
quand Il s agIt de la presentatIOn de nouveaux candi-

XII

dats, pour éviter toute
s urpl'lse l et
sa LI "eg'arder la
dignité de la Société.
SUI' la. présentation de M. Duc.ourtioLlx ct de M. le
Président, M. Le Sage est admis au nombre cles lDmll­
bres de la Société archéologique.

A1. Luzel, vice-président, soumet aux membres pré­
sents un lot de photogeaphies de notre galerie ethno..:
graphique, exécutées par le vénérable M. Foulquier.
Ce sont. des épreuves d\1l1e vraie valeur artistique,
faites en deux grandeurs difféJ'entes : plaque et clemi­
plaque. TIn dépôt en s~ra fait chez le gardiend u
et chez MM. Salaün et Le Bras, libraires, rue
Musée
Keréon. Les prix sont fixés à 2 francs et 1 franc, selon les
grandeurs , pour les membres de la Société archéolog'i­
que; à 2 1'1'. 50 et t fI'. 50 pour les autres personnes.
1\1, Luzel donne ensuite connaissance de pièces dé­
couvertes aux Archives, ayant trait au pillage de l'ab­
baye du Relec et autres lieux par La 11'ontenelle.
Ces documents, absolument inconnus et fort inté­
ressants, seront insérés dans le Bulletin.
}.il. l'abbé Peyron donne lecture de pièces tl'ès cu­
rieuses relatives à la fondation de la chapelle de N.-D.
de 80n-Voyage, su:r la montagne de Kerven, en Plogoff,
deversle grand océanipar J.-B.de Tréanna,demeurant au
château de Keraza1~, en Cléden-Cap-Sizun: les travaux
durèrent de 1698 à 171 '1. . '
J.11. l'abbé .A .. bg l'a II , continuant ses études sur les
. églises cl u Finistère, fait la descl'iption de , eelle de
Pleyben, un,e des plus importantes du pays .

Le Président,
HERBART DE LA VILLEMARQUE .

Pourîe Secrétaire ernpêché~

Abbé ABGRALL.
Prêtre.

- XIII -
Séance du 28 Avril 1892.
Présidence de M. le vicomte HERSART 'oE LA VILLEMARQU É
membre de l'Institut.

Etaient présents: MM. LUZEL, LE MAIGRE, l'abbé
ABGRALL, SERRET, BIGOT, JENKINS-JONES,
MALEN, ALLAIN, baron HALNA DU FRETAY,
GUÉPIN, DUCOURTIOUX, l'abbé FAVÉ, DE BRÉ-
MOND D'ARS, l'abbé PEYRON. .
Ouvrages déposés pour la bibliothèque de la Soc,îété :
Acadé'mie d'Hippone, comptes-rendus des rlu­
nions, année 1891 ;
Mémoires de la Société nationale d'Angers. T .
V, année 1891 ; .
Bulletin et mérnoires de la Société archéologique
d'Ille-et-Vilaine. Tome XXI, 1 partie;
Société bretonne de géographie. Bulletin n° 51, 2
trÏlnestre 1892 ;
Société d'Emulation des Côte~-dl.l·Nord. Tome
XXIX, 1891;
Le Sonneu}~ de Bretagne, 1 re année, n° 1. Revue
musicale mensuelle;
A r'chives historiques, artistiques et littéraires;
. Bulletin de la Société d'Ethnographie;
Recueil des publications de la Société Havraise,

Bulletin du Comité des l1:avauxhistoriques et
. scientifiques.;
Journal des Savants, janvier et février 1892;

_. XIV -
Revue d'A lsace .
Le Secrétail'e donne lecture du procès-verbal de la
précédente; plusieurs observations sont pré­
séance
sentées à ce sujet.
M. Jenkins-Jones fait remarquer que clans le dial(cte
breton-gallois le mot Porz signifie Parle, mais qu'en
breton d'Armorique ce mot signifie indistinctement
Grande-Parle, COU't et Port.
Pour Gwen-varc' h, il faut peut-être prononcer
Gwin-varc' h; en breton-gallois le préfixe Gwen est

féminin et signifie blanche, tandis que Gwin, dans
ce dialecte, signifie blanc, et est masculin.
lU. l'abbé Abgrall a tiré une photographie de la
pierre représentant le roi Marc'h; elle sera reproduite
et annexée au présent bulletin. Notre confrère, M. P.
Sébillot, dans une lettre adressée à M. Luzel, en
demandait un dessin destiné à compléter un article
qu'il se propose de publier dans la Revue des tradi­
tions populaires . .
M. Allain ajoute un détail à Ja légende qu'il a
communiquée sur le roi Marc'h, d'après son grand-
pere .

« Un de ses barbiers, pour son indiscrétion, fut mis à mort,
({ et sur sa tombe poussa un sureau. Le sonneur en. cassa une
({ branche pour réparer son instrument. »
Ai. Th. Le Guillou de Penanros demande une
rectification au dernier procès-verbal. La tête en pierre
qui primitivement se trouvait à Coz-Maner avait . été
transportée au village de Kerangal où elle avait été
placée dans le mur de la ferme. (J'est là qu'elle a été
trouvée par M. le baron du Fretay, mais M. Le Guillou

de Penanros a eu l'honneur d'en faire don au Musée,
comme le constate le'procès-verbal du 28 octobre 1891.
1'1. le Pl'ésident donne lecture d'une importante
lettre communiquée par M. Charles de Calan: elle est
de César, duc de Vendôme, fils naturel de Henri IV,
et inécli te :
Paris, 2 avril 1891.
Monsieur et cher Président,
vou~ serais bien reconnaissant de vouloir bien commu­
niquer aux membres de la Société archéologique du Finistère,
à J'occasion du travail de M. Trévédy sur la prise de Concar­
neau ('1619), la lettre suivante qui y a trait.
A Monsieur
Monsieur d'Aradon. De Concarneau, ce 13 août 1619.
Monsieur,
Vous avez presque été prophète, parce que la résistance que
en cette place n'a pu tenir un jour entier, de
nous avons trouvée
sorte que vostre personne n'y estant plus nécessaire pour le service
du Roy, TOUS pouvez vous guérir à loisir. Je m'en va, en attendant
les commandemens de S. M., passer quelques jours en Basse-Bre­
ta~ne, d'où je retournerai pnr Vannes, où j'aura y le bien de vous
de vous asseurer de vive voix que je suis et seray loute
voir et
ma vie, Monsieur, vostre plus affectïonné serviteur
CÉSAR DE V ANDOSME.
Bibl. Nat. f.fr. Ms. 22 343.
Permettez-moi également une observation. M. Trévédy
propose d'identifier le Sr de la Courbe-Hiré qui figure page 32
de son étude, avec le Sr de La Courbe de Brée; ne faut-il pas
y voir plutôt un Budes, Sr de La Courbe et du Hiret (proba­
blement Jean Budes, gouverneur de Vendôme).
les érénements dans lesquels fut compromis M. de
Enfin,
Lézonnet, ne serait-ce pas la première prise d'armes de Marie
de Médicis et du duc d'Épernon contre le duc de Luvnes
te~minée par un, trait.é fort, indulgent pour les rebelles, e~
aout 1619, ce qUI explIqueraIt comment Lézonnet s'en tira à
si bon compte.
Veuillez agréer, Monsieur et cher Président, l'assurance
mon respectueux attachement. .
. . DE CALAN •
15, nœ Pau,l-L01ds Courier, Paris.

- XVI --
Le Congrès des Sociétés savantes se réunira les 7, 8,
9, 10, 11 juin prochain. Une circulaire a été envoyée
à ce sujet et communiquée à 110S confrères.
J.f. le baton .Halna du Fretay demande si on ne
pourrait pas recueillir les fragments d'anciennes sculp-
tures qui, souvent, ont servi de moellons dans les murs
de clôture des presbytères ou des cimetières et de les
réunir pour former un musée lapidaire.
M.le conde de Bremond d'Ars approuve cette idée;
on devrait la compléter, selon lui, en dressant le cata-
logue des saints de chaque église, avec leurs noms
anciens et modernes.
Iw. l'abbé PeY1'on répond que Mgr l'évêque de
Quimper enverra prochainement à MM. les recteurs
un questionnaire relatif à ce sujet.
Dans sa dernière session, "le Conseil général a reçu
une pétition demandant la démolition de la partie des
remparts qui se trouve sur le Quai de Quimper, pour
y élever des maisons. Le Conseil général a refusé,
en maintenant les droits de propriété du département
sur"les ::l,nciens remparts; de plus, on a décidé d'expro­
prier, dans un temps plus ou moins éloigné, les cons­
tructions que l'on y a élevées et de prolonger le square
déjà commencé.
Cette bonne nouvelle, transmise par M. le secrétaire
du Conseil lui-même, a été accueillie avec reconnais­
sance par les membres présents de la Société archéo­
logique. A l'unanimité, des remerciements sont votés
à MM. les n)embres du Conseil général.
J'l. l'abbé Abgrall lit la note suivante sur la restau-
ration des peintures de l'église de Ploéven .

, , XVII . ,
« L'égl,ise de Ploéven, près Plomodiern, possède des.pe.intur~~
très CUrIeuses, datant de 1660, et sur lesquelles) al publIe
une notice dans le Bulletin de la Société, année 1866, p. 96.
Le lambris de cette église menaçant ruine, et ayant ab~olu­
ment besoin d'être remplacé, le recteur consulta un peIl1tre
en renom pour savoir s'il devait conserver les panneaux
de la voûte du chœur, malgré leur état de ,délabl~em~nt.
peints
Le peintre qui a un talent reconnu, malS qUi. n est
pas doublé d'un archéologue, prononça qu'on pouvaIt sans
ces vieux bariolages. ,
aucun scrupule sacrifier
« Le recteur qui a peut-être plus de sens artistique, en tout
cas plus de respect pour les créations que nous ont légu~es
nos ancêtres, hésita à commettre cette barbarie. Avec l'aIde
de campagne, adroit et intelligent, il
d'un simple menuisier
numérota et enleva soigneusement toutes les planches du
lambris du chœur,constata que si elles étaient disjointes et peu
solides, c'est qu'elles n'étaient pas clouées sur des supports
assez fermes et 'assez rapprochés; il doubla et tripla les faux­
cintres, fitrepointer là-dessus toutes les planches en bon ordre,
au moyen de nervures légères formant encadre­
les consolida
ments, fit laver les peintures et passer là-dessus une légère
couche de vernis. Elles reparurent avec un éclat tout nou­
veau, et là où le peintre n'avait vu que des ébauches
indignes de rester au jour, nous admirons aujourd'hui huit
anneaux de la Passion dt/; Sauveur, avant un coloris très
eau et un caractère absolument artistique, formant une
page , très intéressante de la peinture monumentale au XVIIe
siècle.
« Ces tableaux, grâce à ce travail si simple, ont maintenant
une durée assurée pour plus de 200 ans encore, et nos arrière­
neve.ux leur trouveront peut-être plus de charme qu'aux pro­
ductIOns du grand artiste qui avait prononcé leur arrêt de
mort.
. « Voilà pourquoi je sollicite les félicitations et les remer­
cIem~nts d~ la Société archéologique du Finistère pour M.
l'abbe Souetre, recteur de Ploéven, en souhaitant qu'il ait
des imitateurs. »
partout

Des félicitations chaleureuses sont adressées à M. le
recteur de Ploéven.
I.e Secrétaire communique le rapport de la com­
mission des finanees pour la gestion de f 891. (Voir ee
rapport à la suite du présent procès-verbal.)

XVIII
Le compte de gestion est approuvé à l'unanimité. Une
somme de 1,600 fr. sera placée à la caisse d'épargne.
La sub\'ention du Conseil g-énéral à la Société

archéologique du Finistère, pour lui permettre de faire
des fouilles ou cl 'enrichir par des acquisitions le Musée
départemental d'archéologie, sera utilisée.
JVJ IH. Luzel et I-Ialna du Fretay indiquent deux
tumulus à explorer. L'intéressante découverte faite à
Kerfeuntoniou, on Mellac, où l'on espère mettre il, jour
des bains romains, semblables à ceux du Pérennou, sera
avant tout poursuivie et, lorsque la saison le permettra,
la Commission qui avait été nommée pour procéder
aux recherches commencera son travail, qui sera
discuté dans notre prochaine réunion.
A!. le conUe de Bremond d'Ars communique un
ouvl'ag0 en vers de M. de Myronnet-Saint-Marc, pré­
sident de la Société académique d'Aix, en Provence,
avec une pi.'éface de M. H. de Bornier. Ce ' volume a
pOUl' titre: Légendes de Bretagne.
La séance continue par la lecture de la remarquable
étude (le M. l'abbé Favé S~ll' les Mémoires du chanoine
l'lOI'eau pendant la Ligue.
1\1. Luzel présente ensuite des documents inédits
sur la Ligue en Basse-Bretagne, documents qu'il a
aux archi ves.
décou verts
La séance est levée à ;) heures.
Le Président,
HERSART DE LA VILLE MARQUE.
Le Secrétaire,
A. SERRET.

. , XIX -

Ntmbre dei Sociétaires
Société Archéologique du Finistère
au f·r jallliel' j 892 : 133
Gestion de 1891
Messieurs, .
Votre Commission des finances, réunie le 16 Avril, a
l'honneur de vous exposer les résultats du travail d'apure­
ment de la Gestion 1891, arrêté au 31 décembre.
La vérification des recettes et des dépenses a donné les
résultats suivants:
RECETTES.
N·l. Restant en caisse au 31 décembre 1890 .. 956 16
2. Cotisations de 130 membres pend,wt
l'année 1891 .................. : .... .
3. Vente de 50 catalogues du lUusée ...... .
4. Legs des 1,000 fr. de lU. Le Bos, frais déduits
5. Vente du tome XVII du Bulletin ....... .
6. Manda t préfectoral ................... .
DÉPENSES.
N·1. Payé à M. Cotonnec pour tirage il part
d'une vie inédite de Saint-Renan ..... .
2. Payé frais d'envoi d'une caisse d'objets de
la part de M. Le Bos ................ .
3. Payé frais d'envoi de don d'antiquités
égyptiennes du ministère ............ .

4. Payé à M. Cotonnec pour impression dl!
Bulletin .................................. .
5. Payé à M. Allain pour entretieu de la biblio-
tlleque .................................................. ..

6. Payé à M. Bonduelle pour menuiserie .. .
7. Pay~ il, M. Lefèvre pour brochage du bulletin

8. Paye a M. Lebras pour lithographies ....
9. Pa yé pour prépara tion de la salle des séances
10. A vauces de timbres par M. le Président en

11. Recouvremeut de cotisations et frais d'en­
voi du bulletin ................•.....
12. Honoraires du Trésorier .............. .
Restant en cais~e fin .exercice 1891 mille neuf
cent quatre-vtngt-ctnq {rancs onze centimes 1985 11
Certifié par le Trésorier soussigné,
A. LE MAIGRE.

COMPTABILITÉ MATIÊRES .
1° Bulletins de la Société.
D'après l'inventaire fait en 1890, 1,811 volumes existaient
aux archives, le tome XVII a été vendu 4 fr. ; il reste donc
au 31 décembre 1891, 1,810 volumes .
.20 Catalogue du Musée.
Il a été inventorié l'année dernière 693 exemplaires, 50 ont
été vendus depuis (62 fr. 50) ; reste en clôture d'exercice
643 exemplaires.
30 Cartulaire de Landévennec .
L'inventaire de l'année der~ière accusait 211 exemplaires
en bibliothèque, 16 ont été vendus en 1891; il reste donc
entre les mains de notre Trésorier, qui en est responsaple,
195 exemplaires. ..
Nous constatons que le prix de 38 exemplaires livrés est­
encore dû par les souscripteurs, notre actif doit par ce fait
être augmenté de 283 francs.

4 Ancien plan de Quirnper.
M. Lebras, libraire, avait en dépôt en 1890 17 exemplaires;
aucun n'a été vendu en 1891. .
Vu et approuvé par les Membres de la Commission nommée par
le Bureau pour procéder à l'examen de la vérification des comptes
de M. Le Mnigre, trcsoriel' de ra Société Archéologique du Finistère.
Quimper, le 16 avril 1892.
Les Membres de la Commission,
Le Prés'ident,
A. SERREl', V. GUÉPIN.
N. VESCO.

-- ClO~OO-'-

XXI -

Séance du 27 Mai 1892.
Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.
l~taicnt présents: 1\1:\1. L UZEL, chano~ne PEYRÇ>N,
~IALÈ:\E, DUCOURTIOUX, DIVERRES, ALLAIN,
LE MAIGRE. abbé FAVE.
Lecture est donnée du proeès-verbal de la séance
précédente, et M. le Président ~n profite pour attirer
l'attention des linguistes sur la forme cc Gwinwarc'h»,
que '1\1. Allain donne au nom cl u Roi NI arc' h. ~e
procès-verbal adopté, 1\1. le Président fait connaître
à la Soeiété qu'il se rendra à Paris pour la représenter
an Congré~ des Sociétés savantes à la Sorbonno.

Ouvrages présentés à la Soeiété :
Revue celtique, vol. XIII. N° 2;
Bulletin historique et philologique. N° 4 ;
Bulletin archéologique du, Comité des travaux
historiques et scientifiques. N° 3 ;
Revue historique de l'Ouest. Mars '1892 ;
Journal des Savants. Mars et avril 1892.
L'Académie Royale des Belles-Lettres et Sciences
de Stockolm, demande à faire l'échange de ses publi­
cations avec celles de la Société éu'chéolique du
Finistère. Cette demande est flatteuse pour notre
,Société, dont elle montre ]a notoriété, même 'à .J'é­
tranger. D'lm commun accord, on remet à une séance
ultérieure la décision à prendre touchant le projet de
fouilles archéologique. Plusieurs membres formulent
XXI[
le vœu que ces reeherches se portent autant que
possible sur les anO tiquités d'origine celtique, Le Léon
moins exploré que la Cornouaille serait peut-être un
champ d'investigations plus neuf et plus fécond en
décou\'ertes et en surprises. M. Luzel se charge lui­
même de fournir quelques données qui pourraient
éclairer et diriger la discussion sur co point.
M. le Président, au sujet du dernier mémoir0 de
~L l'abbé Abgrall, observe que la fenêtre fleurdelisée
de Saint-Dayid avait été transportée de la chapelle
de Bonne-Nouvelle ou du Reclus: cette chapelle était
tombée complètement en ruines depuis 1 Î93.
On procède à la lecture de l'intéressant travail de
:M. Abgrall sur Quelques pa1~ticularités de nos
églises, spécialement de Cornouaille. C'est une cau­
serie charmante, Bounie de faits et d'observations.
remarqunbles que font ressortir encore quelques traits
racontés avec la compétence de quelqu'un qUI a beau-
coup vu et sait bien dire ce qu'il a vu.
j\!. Luzel communique ensuite quelques do~umentso
inédits sur la Ligue Bretonne; mais 1e temps marche,
et il ne peut que résumer, en quelques mots,
la communication qu'il nous fera, dans la prochaine
séance, de ses ùécouvertes touchant les menées et
agissements ùe la garnison cIe Corlay.
La séance est levée à 4 heures 1/2.
Le Président, 0
HERSART DELA VILLEMARQUE~
Pour le Secl'étail'e ernpêché,
ANTOINE FAVE.
Prêtre.

XXII1
SONIe CARANTEZ
Cal'oud a l'an ma mesll'ès, oh 1 ia, dl'eist peb-hini,
ma d'eus gened, fUl'nès ha coantiri,
Balamoul'
Hae illdau Hl' lil'mamanl, na gavan ket he far:
Ile daolllagad 'zn bl'illant evel ann heol, pa bar.
ElIZ he geno na sorti nemet comzo prudant,
Comzo caër ha meulodi, bepred eun air contant.
Ha pa yen en Ile fresanz, ye :ioaüs ma c'halon :
Allas! me 'zo en Tl'eger, hac hi 'zo en Léon.

Cassel 'meus d'ezhi Iizer, evit hi assuri
'zo o'ant-bi .
~1ar 'man ma c'hol'f ea Treger, ma c'halon
Ma spel'et euz he fresanz na guitafe jamès,
~((al' na ve lidel d'in-me, e và sur traïtourès,
j)i"eza m'hi g\,yelis, ez oa el' Vadalen,
Damdoslic da Vonll'oulès; bet ez oa 0 pourmen.
}[e Cl bromelas d'ezhi feiz ba fidelité,
'Teujelln bepl'ed d'hi c'hal'et" bete Jin ma bubé.
Ha me a gOlllas d'ezhi comzo caër em faveur:
Mar na chen ch a santimant, me am bô SUl' al' faveur
Da layaret am bezo gouoezet amitié
Pel'lezenn al' joaLislec1, braoa plac'h a yale .
(Vuir' la ll'aduct.ion au re1"~o.)

XXIV
CHANSONNETTE n'AMOUR

J'aime ma maîtresse, oh ! oui, par-dessus lou les,
Parce qu'elle a beauté, sagesse et gentillesse,
Et, sous le firmament, je ne trouve pas sa pareille.
Ses yeux: sont brillants comme le soleil qui se l(~ve.
De sa bouche il ne sort que paroles prudentes,
Paroles belles et louanges; toujours un air content.
Et quand je suis en sa présence, est joyeux mon cœur.
Hèlas ! je suis en Tréguier, et elle est en Léon .

.le lui ai envoyé lettre, pour l'assurer .
Que, si mon corps est en Treguier, mon cœur est arec elle,
Mon esprit de sa présence ne pourrait s'ôter jamais;
Si elle ne m'est fidèle, elle sera à coup sCtr traîtresse .
La dernière fois que je la vis, c'était à hi Madeleine,
Tout proche de Morlaix; elle a 'l'ai t été se promener .
Je lui promis foi et fidélité,
Que je ne cesserais de l'aimer, jusqu'à la fin de ma vie .

Et je lui contai des paroles belles en ma faveur.
Si elle ne change de sentiment, j'aurai bien sùr la faveur
De dire que :i'aurai gagné l'amour
De la perle de la joyeuseté, de la plus jolie fille qui marche .

(Ex:trait de la collection des Manuscrits bretons
de M. de penguern, à la B'ibl'iothèqne nationale,
fonds celtique, n° 9'1, p. ':8J

-" xxv _.

Séance du 30 Juin 1892.
Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.
Étaient présents: MM. LUZEL, l'abbé ABGRALL,
l'abbé FAV~~, LE MAIGRE, BIGOT, SERHET,
GUEPIN.
On fait la lecture du procès-verbal de là séanp.e
précédente, lequel est adopté sans observations.
OU\Tag-es offerts à la Société:
Bulletin de la Société archéologique de B01'deaux,
Bulletin de la Société des AnUquaire.~ de Picardie,
Revue historique de l'Ouest, mai '1892. "
Bulletin du Cornité des T,'avaux hi.:toriques et
scientifiq" ues, 189\.
Bulletin de l'Acaâé'mie d' Hippone, nO 24.
Etude cmnpa/'a,ti-ve des trois anciennes vies de
saint l\lelaine, él,êque de Uennes, par dom Plaine.

(Extrait do la HeDue historique de l'Ouest. )
Sainte Osn1anne, patl'onne de Féricy-en-Btie,
par dom Plaine. (Extrait de la Revue de Champagne
et de Brie. )
1 \1. "Luzel présente une fibule gallo-romaine en "
bronze, cl 'un travail très remarquable, trouvée, à
Fouesnant, dans un champ appartenant à M. Buzaré.
1\1. le Président fait hommage à la Société, au nom
de notré confrère M. P. Sébillot, du numéro de juin de
la Revue des Traditions populaires, où on lit un très
intére::lsant arti.Cle relatif au roi Marc'h. Le sav'ant

- XXVI-
directeur de cette rev,ue, après avoir cité ce qui a été
dit dans notre Bulletin, à propos du même roi, fait le
parallèle entre la légende , racontée par M. Allain et
deux autres qui ont trait au même ' sujet, l'une
citée dans Cambry" l'autre recueillie à Portzall-
Ploudalmézeau, et il indique les variantes qui e~is-
tent entre ces trois versions. 0'
U ne autre tradition analogue a été sig;nalée à Lost-
Marc'h, en Crozon, et à Portz-Marc'h, en Ploaré.
, Al. de la Villern.arqué donne lecture d'une cinquième
version du XIIe siècle, imitée du gallois, qu'il compare
avec celle qu'O'connor a publiée d'après des récits
irlandais. ",'
L'Acaclérnie r.oyale des Belles-Lettres et Sciences
de Stochholn1, en demandant à faire l'échange de ses
publications avec celles de notre Société, nous a
adressé trois albums de planches gravées et cinq
numéros de son bulletin. ~f. Luzel exhibe ces dessins
qui sont d'une grande richesse et d'une admirable

exécution. Outre les numéros de notre bulletin déjà
expédiés à Stockholm, et dont le Président de la
Société royale a remercié le nôtre par lettre, il sera
fait un envoi des quatre ou cinq dernières années
parues.
Les organisateurs de la grande exposition de Chicago
ont demandé qu'on leur prétât notre belle galerie de
Notre confrère, M. Beau, conserva­
costumes bretons.
teur du musée de peinture et organisateur de cette
galerie, répond qu'il est absolument impossibl6 de '
déplacer et de transporter au loin les mannequins et
les costumes qui la composent. Cette collection, unique

- ' XXVII ' ,
dans son genre, a trop de prix pour être' ainsi désor­
ganisée et exposée à une dégradation certaine, sinon
à une ruine probable. Par ces mêmes n10tifs, commu­
nication avait été refusée à l'Exposition universelle de
1889, à Paris. Une photographie de cette galerie
pourra être adressée comme document à Chicago.
En ce moment de la s'éance, Lady Donelly, fille d'un
ancien ministre des finances d'Angleterre, personne
très distinguée et très savante, résidant à Morlaix
depuis plusieurs années, demande à être présentée à
notre président, M. le vicomte H. de la Villemarqué.
M. Luzel fait la présentation, et Mme Donelly .,l~st
in\'itée à prendre place au bureau; elle s'assied à la
droite du Président et nous fait l'honneur d'assister
pendant quelque temps à nos délibérations; après
quoi elle prend congé en offrant ses compliments à M.
le Président et à tous les membres présents.
1 \11. de la Villemarqué paye ensuite un juste -tribut
d'éloges à la mémoire de notre défunt et regretté
Evêque, Mgr ,} acques-Théodore Lamarche. Sa Gran- ,
deut' était membre de notre Société et l'honorait d'une
Lamarc he s'intéressait vive­
véritable sytnpathie. Mgr
ment à toutes les choses artistiques et s'est employé
efficacement pour empêcher la destruction de plusieurs
œuvres d'art; quelques mois avant sa , mort il avait
même pris l'initiative d'une étude iconographique sur
les saints de Bretagne et d'une statistique des eha­
pelles du diocèse. Il y a lieu d'espérer que ce travail
déjà commencé sera mené à bonne fin.
Notre Président, qui a assisté à la Réunion des
Sociétés savantes, à la Sorbonne, et qui mêmtl faisait

XXVIII ~ ,
, , partie du bureau d'une des sections, nous fait par
d'un ,désir exprimé par M. Loth: le savant doyel
de la Faculté des Lettres de Rennes demande qu
notre Société publie un dictionnaire topographique 'e
s'occupe en particulier des noms des lieux dits, toute.
les fois qu'un mémoire ou une citation quelconque er
fournira l'occasion. '
lU. Lùzel fait observer qu'une étude de cette impor­
tance ne peut être entreprise que par un archivistE
paléographe, et cite comme modèle le dictionnaire que
M. Rosensweig a fait pour le département dt! Mor­
bihan. Il faut, dit-il, des note pri~es pendant do
longues années de lecture, et qui permettent de dater
par époque et par sièc1e les modifications des formes
ehaque nom de lieu.
Al. l'a.bbé Abgrall dépose sur le bureau, pour faire
partie des collections du Musée archéologique, un
chandelier d',autel en bois sculpté, haut de om'.7, pro-
venant de l'église de Lambour, en Pont-l'Abbé, ct
relégué dans un coin obscur de la tribune où il était
voué à une destruction certaine. Il est exécuté dans
le style Louis XIII et couvert de restes d'une dorure
faite sur un apprêt à la colle. Cet apprêt, au lieu
d'empâter les sculptures, les corrige, au contraire, et
leur enlève ce qu'elles peuvent avoir de trop sec et de
trop dur. De plus, sur cet enduit le décorateur a fait
des gaufrures et des guillochures qui ajoutent ail fini
la pièce .. Il est donc sage, lorsqu'on se trouve en
présence d'un objet ancien doré ou colorié de ne pas

débarrasser à la lég,ère du décor qui le recouvre;

c'est quelquefois un travail fait par un véritable artiste
et qui complète l'œuvre du sculpteur.

XXIX -
M. Luzel, dans le cours de sa tournée annuelle d'ins­
des arehives communales, s'est occupé de la
pection
recherche des monuments préhistoriques qui pourraient
offrir un champ d'exploration à notre Société. Dans le
Léon,il y a peu de monuments qui n'aient pas été fouillés.
A Saint-Hernin, près de Carhaix, notre vice-président,
1\1. )Iauri<.ie lIalna du Fretay, nous avait signalé un

tumulus intact, ajJpartenant à M. Rivoal. Par l'entre­
mise de )1. Nédéle<.i, ancien député, maire de Carhaix,
:\1. Luzel a. pu obtenir de M. · Rivoal l'autorisation
d'explorer ee monument, mais seulement à l'époque
qui sera à la eonvenance du propriétaire, aujourd'hui
malade.
II Y a peu de jours, M. Luzel a reçu la visite de
:\1. Daniel-Beaupré, héritier clH M. du Humain, ct par
<.iottei:iuccession propriétaire de l'ancien cloître des
Carmes de Pont-l'Abbé, dont les pierres évidées et
l:iculptées gisent sur le sol dans sa propriété située en
Plonéour-Lanvern. M. Beaupré propose de vendre: à
des conditions avantagel1ses, ces matériaux à la Société
ar<.ihéologique ou à la ville de Quimper. M. Luzel lui
a conseillé de los fail'e acquérir plutôt pal' la ville do
Pont-l'Abbé, pour rétablir le cloître en son ancienne
place, ct reconstituer le vieux couvont cles Carmes en
son ll1tegrlte premlere.
M. Beaupré est aussi propeiétaire d'un tumulus
clani:i la commune de Laz, près Châteauneuf, et il
consent volontiers à le laisser fpuiller, pourvu LIu 'il
assiste à l'exploration.
AI. Guépin signale un tumulus ou une motte féodale
l:iur le, terrain de Saint-Vouguay, au village de Kergoué-

- xxx .
zan; il cite un autee tumulus en Ergué-Armel, près du
village du Quinquis, et enfin celui de Saint-Alouarn,
en Guengat.
1\1[. l'abbé Fa-vé demande la parole pour exposer
qu'il reste deux monuments matériels de la Peste
d'Elliant : 1° ce qu'on appelle encore le jardin des
oliviers, ou Jardin ol'i-vet, c'est-à-dire le champ qu'il
fallut bénir pour enterrer les morts, lorsque le cime­
tière fut comble (Barzaz-Breiz); 2° une large dalle
de pierre qui se teouvait autrefois au bord du cours
d'eau qui sépare la commune d'Elliant de celle d'Er­
gué-Gabéric, au pont nommé Roudou-Blouk. Sur
cette pierre on voit con1me l'empreinte du pied d'une
bête immonde, écrasé par un: autre pied très fin et très
blanc, et les gens du pays disent que c'est le pied de
la Peste, T l'oael n r Vozen, écrasé pa)' le pied de la
Vieege, Ttoad al' Vere' hez.
Il Y a envieon vingt ans, on reconstruisit le pont à
cet endroit, et selon l'usage consacré par les gens de
la voirie, on ne manqua pas de mettre dans le massi f
de la maçonnerie nouvelle cette pierre vénérée qui
a vait son histoire et sa légende, et qui était comme
un ex--voto de la délivrance du fléau qui avait fait
tant de l'aVaQ·es.
Brizeux l'avait bien peédit :
C'est le grand ennemi! pour aplanir sa voie,
Men;-hirs longtemps debout, chênes, vous tomberez!
vous m(lrque et l'ouvrier vous broie;
L'ingénieur
Tombez aussi, tombez, ô cloitres vénérés!
ses deux mains, nobles pierres,
L'artiste couperait
Avant de mutiler'ce qu'ou ne ret'nit pas;
Mais cloîtres et donjons, antels, sont des carrières
Pour ces froids constructeurs qui n'ont que leur compas.
De la tombe d'Arthur ils feraient une borne! .••••
, (Elégie de la Bretagne),

- XXXI
Un des maçons qui ont travaillé à la construction
du pont vit encore et se souvient parfaitem~nt de
l'endroit 'où la pÏll're légendaire a été encastrée. Aux
basses eaux, en se déchaussallt et en pénétrant sous
l'arche voûtée, on pourrait non pas "oir mais tâter et
reconnaître ces empl'eintes vénérables. N'y aurait-il
pas lieu de faire au plus tôt cette reconnaissance?
Peut-être serait-il po:;sible de sauver cette pierre et de
l'arracher dll tombeau où elle a été encastrée.
~1. l'abbé Fa7.:é, qui s'en charge, promet de nous
entretenir encore d'un vallon appelé Stang'-Sant-Elar
(étang Je St-Eloy), et de la fontaine de Kel'madoret
près de laquelle on voit une pierre portant u ne empreinte
de corps humain.
AI. Luzel annonce qu'il a enfin découvert, à Car­
haix, les archives de la maîtrise des eaux-et-forêts .de
Cornouaille, Léon pt Tréguier, que l'on cherchait
inutilement depuis de longues années. Il va s'occuper
de les faire réintégrer aux Archives du département.
Il donne ensuite lecture d'un doéument intéressant
sur le pillage, en 1596, du manoir de Jean de Ke­
rauffret, de la commune de Maël-Pestivien, par les
soldats de la garnison du château de Corlay. Ce
document peut être rapproché du pillage du château
de Mézarneau, en Plounéventer, en 159!1:, par le
du Liscoët, puhlié dans la Revue de Bl'e tagne
capitaine
et de Vendée, en mai 1860, p. 401: tous les deux
montrent combien il y avait d'aisance dans nos cam­
pagnes, quand survinrent les guerres déplorables de .
la Ligue. . .
Notre vénéré confrère, M. Bigot, architecte diocé-

_. XXXII-
sain, à qui revient l'honneur de la 'construction des
admirables tours de la cathédrale de Quimper, denlancle
ensuite la parole pour répondre à une question qu'on
fesait encore dernièrement, lors des fllnérailles de Mgr
Lamarche. .

« Pourquoi, dit-il, l'obliquité du plan de la cathédrale de
Quimper? Généralement on la regrette; car elle est frappante
cette ligne brisée se divisant en deux axes au point de ren­
contre à l'extrémité du chœur touchant au transsept.
« Pour atténuer la cause de ce mauvais effet de deux axes,
on lui a donné une pensée mystique, celle de représenter le
Christ sur la croix. M. Le Men, dans sa monographie du
monument, a partagé cette opinion, mais sans en donner
aucune preuve. L'opinion contraire me paraît justifiée par
deux raisons : . .
« La première s'explique d'elle-même. En effet, dans toutes
les représentations ce n'est pas la moitié du corps du Christ
qui est penchée, mais la tête seule; or, ici, c'est à la moitié
du monument que la ligne se trouve brisée.
« La seconde raison dérive d'un fait matériel que je vais
expliquer: on sait que la cathédrale de Quimper a été cons­
truite à deux époques différentes; d'abord, le chœur, au XIVe
siècle, puis la nef dans le siècle suivant. Antérieurement vers
l'est, il existait une cbapelle isolée datant de la fin du XIIIe
siècle; elle est située presqu'à l'extrémité du jardin de l'évêché .
Comme dans ce jardin une petite porte permettait d'entrer,
on a supposé que cette chapelle était la chapelle épiscopale.
Cette dénomination ne paraît pas vraisemblable, ne serait-ce
qu'à cause de son éloignement du logis des évêques. Quoiqu'il
en soit, c'est sous ce titre que cet édicule a été classé au
nombre des monuments histoi'iques. C'est une erreur pro­
bable; dans tous les cas, un tel classement n'a pas sa raison
d'être, puisque depuis six siècles cette chapelle fait partie
intégrante de la cathédrale à laquelle elle a été rattachée pour
en faire un seul ensemble.
« Lorsqu'on vint à cons.truire le chœur, on l'emplanta dans
l'axe de l'abside, puis les travaux s'arrêtèrent à son extrémité.

XXXIII
« On ne saurait dire si jusqu'à cette époque une partie
d'une ancienne cathédrale romane n'était .pas encore debout
de continuer le service du culte pendant les
qui eût permis
trayaux du chœur; toujours est-il qu'après la démolition des
constructions antérieures, le terrain étant devenu libre de
tout obstacle, on s'aperçut qu'en continuant à suivre le même
du chœur, la façade occidentale de la cathédrale se pré­
axe
senterait de biais avec la place Saint-Corentin et qu'il en
serait de même pour l'ouverture de la rue Keréon; puis encore,
dans ce cas, il fallait réduire l'aile occidentale du palais
épiscocal.
« En présence de cet état de choses, l'obliquité de l'axe du
plan de la cathédrale a été forcée. C'est à cette cause que je
suis d'avis de l'attribuer. »
La séance est levée à 4 heures 1 /2,
Le Président,
HERSART DE LA VILLEMARQu'É.
Pour le Secrétaire 8n,-pêché,

Abbé J,-M. ABGRALL.

ASSOCIATION BRETONNE
Classe d'Archéolop;ie et d'Histoire.
PROGRAMME
.des
questions proposées au Congrès Breton qui s'ouvrira
à Vannes, le 12 Septembre 1892.
1. Archéologie. '

travaux de toute sorte qUI ont eu pour objet les monuments

XXXIV
de l'époque préhistorique et de l'époque celtique dans Je-
département du Morbihan.
2. Les dolmens sont-ils d'origine celtique '?
3. Existe-t-il en Bretagne, particulièrement dans le
département du Morbihan, des fortifications antiques (gau­
loises ou romaines) constituant par leur ensemhle un système
de défense dans un but déterminé?
4. Liste générale des monumtlnts de l'époque gallo-
romaine dans le département du Morbihan; description de
l'enciente gallo-romaine de Vannes.
5. . Indiquer les monuments de toute espèce ('1) d'origine
bretonne-armoricaine se rattachant à la période comprise
le milieu du Ve siècle et la fin du Xe.
entre
6. Etude historique et archéologique des principaux
monuments de l'architecture militaire du moyen-âge dans le·
département du Morbihan, entre autres, des murailles de
Vannes et d'Hennebont, des châteaux de Sucinio, d'Elven,
de Josselin (2), etc.
7. Présenter une étude d'ensêmble sur les vitraux du
moyen-âge existant dans le département chi Morbihan. A
quelles époques appartiennent-ils ? Quels défauts, quelles
qualités y peut-on relever? Où ont-ils été fabriqués'? Indi­
quer autant que possible les peintres verriers.
II. IIistoire.
8. Sources de l'histoire de Bretagne. Ecrits de'
S. Gildas de Ruis. Utilité d'en donner une édition critique.
9. L'émigration bretonno dans le pays de Vannes du
Ve au IXe' siècle. Relations des émigrés bretons avec les
indigènes armoricains.
JO. Les saints du pays de Vannes:
Jo Examen des anciens documents hagiographiques;
( Il Sculpture: lec'hs, croix, sarcophages; architecture: ruines d'anciens
monastères ou .ermitages, d'églises et de forteresses, murailles de villes ~
paléographie: anciens manuscrits, etc.
('~) Diverses questions historiques ou archéologiques récemment soulevées
de ces monuments (-entre autres (Elven, Josselin), seront
sur plusieurs
, utilement traitées ici.

xxxv
20 Saints oubliés ou peu connus;
30 Saint Vincent Ferrier en Bretagne, spécialement dans
le VannetailS. .
'11. Les anciens monastères, abbayes et prieurés du
diocèse de Yannes.
12. Les anciens monuments de la liturgie vannetaise.
13. Histoire et descripLion des principales seigneuries
du Brol'l'eeh et de la parlÎe de la Bretagne aujourd'hui com-
prise dans le déparlement du Morbihan. .
l't-. Histoire du Tiers-Etat en Bretagne. Institutions
paroissiales; institutions municipales; confréries d'arts et
Illéliers. '
'1J. Signaler les colonies plus ou moins importantes
à diyerses époCJues par les Bretons en dehors de leur
formées
pl'oYiuce, dans diverses parties de la France; en indiquer,
autant que possible, l'origine et en esquisser l'histoire.
lG. La guerre de Blois et de Montfort dans le pays de
Vannes. La destinée de Jeanne de Montfort.
17. Documents biographiques sur les personnages illus-
tres et les personnages marquants d'origine bretonne. Livres
dr raison et journaux de famille, imprimés ou inédits.
III. Philologie, Histoire littéraire .
18. Yanllet({,i:5 breton: les différences qui existent entre
les dialecles bretons-armoricains, notamment entre celui de
Vannes et les trois autres, ont-elles été de tout temps aussi
profondes qu'aujourd'lnü ?
Chants populaires du Vannetais breton: ont-ils une
plrysionomie parLiculiôre, u'n caractère qui les distingue de
ceux des autres dialectes?
20. Bibliographie du breton de Vannes: liste des ouvra-
ou inédits, écrits dans ce dialecte ou qui s'y
ges, imprimes
rapportent (dictionnaires, grammaires, colloques, livres de
piété, œuvres littéraires, etc .) ; en apprécier la valeur .
. 2LVannetais gallo: patois, contes et chansons popu­
laIres.
22. - Poètes et écrivains frança.is originaires du pays de
Vannes.

XXXVI
AV.IS
Pendant t.oute la durée du Congrès, la classe d'Archéologie tiendra,
à 8lieures du matin, une séance particulière; il 8 heures du soir,
une séanée publique; sanf le jour qui sera fixé pour l'excursion
.archéologique.
En dehors des questions du prôgramme, toute mati'ère conc.ernant
la Bretagne, son histoire, sa langue, ses monuments, peut être
traitée HU Congrès oüec l'autorisation préalable du. Bll'reau; mais
ne s'engage point à faire imprimer dans le compte-rendu
la Direction
du Congrès les mémoires étrangers HU ProgrHmme.

Toute discussion politique ou religieuse ést interdite dans les
séHnces du Congr'ès.

- - XXXVII
Séance du 28 Juillet 189" 2.
Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.
l~taicnt présents : 1\:1NI. LUZEL, HALNA DU
FRETAY, BIGOT, DUCOURTIOUX, ALLAIN, abbé
PEYnO~, LE MAIGRE, LE BHAZ.
Lcctut'e est donnée du pro~ès-verbal de la précé-
dente séance.
NI. L'Uzel présente, au nom de M. Trévédy, une
rcctifieation à la communication faite par M. Bigot
.sur robliquité de l'axe de la cathédrale de Saint-
Corentin.
« C'est sans doute par distraction, écrit M. Trévédy,
que M. Bigot a dit que la construction de Raynaud
était du XIve siècle; elle est du XIIIe. (J'est par méprise
aussi qu'il attribue à M. Le Men l'explication symbo­
lique de l'inclinaison du chœur. M. Le Men donne, à
la suite de cette hypothèse, la même explication que
M. Bigot. Je n'ai pas manqué de répéter cette expli-
-cation, en citant M. Le Men, p.235 ... »
A propos des fouilles auxquelles la Société se
propose de consacrer une partie de la subvention
allouée l'année dernière par le conseil général sur les
départementaux, un des vice-présidents, M.
fonds
Halna du Fretay, émet l'avis que des explorations
soient tentées dans les parages du " Ménez-Hom, en
Plomodiern. Il y connaît un cromlec'h qui semble
devoir promettre une fructueuse moisson archéologique .

XXXVIII

Il s'engage à faire lui-même les délnarches prélimi­
naires, et les membres présents décident que la
comnlission préposée aux fouilles se transportera sur
les lieux, le jeudi 4 aoùt, pour procéder à une pre­
mière exploration. Sur l'invitation de M. le Président,
M. Ducourtioux accepte de se joindre à la Commission.
Pour ce qui est du soi-disant tunlulus signalé dans-
la précédente séancE' par M. Guépin, M. Luzel, qui
l'a visité , d'accord en cela avec la tradition des habi­
tants du Quinquis, le considère plutôt comme une
motte féodale qui, par une fantaisie de propriétaire;
aurait été aménagée, en ce siècle, pour servir de
belvédère. Il n'y aurait donc pas lieu d'y opérer des·
fouilles.
Ou vrages offerts à la Société :
Bulletin cIe l'acaclbnie delphinale cle Grenoble
(-~e série, tome V, 1891). .
Journal des s-avants (fascicules de mai et juin 1892).
Présentation par MM. LuzeI et de la Villemarqué
de M. le docteur Corre, chirurgien principal de la
lnarine, en retraite, 42, rue de la Mairie, Brest. M. le
docteur Corre a déjà remis à la Société un mémoire sur
les dernières procédures criminelles dans le Finistère.
On procède ensuite, conformément aux Statuts, à
l'élection des membres du bureau pour l'année qui
s'ouvre . . On vote à mains levées, et, à l'unanimité le
renouvellement des pouvoirs du bureau actuel, ainsi

compose:
membre de l'instutut,
M. de la. Villemarqué,
président;

XXXIX

l'aùbé Peyron,
:\1 '1 L l LI l cl L' Fretay et
~I .' li ze , 1: é1 na ~
vice-présitlents ;
JI. Tl'évécly, vice-président honoraire;
.\1JI. de Bloi,') et Sul'ret, secrétaires;
1'1. le B l'é/.:, se(jrétaire-adj oi 11 t.
Al. lp- P,'ésiclcnt, au nom de sos collègues et au
Hion, remercie la 8oci8té. « En dépit de n10n âge,
ajollte-t-il, non l'eCL~SO lnuotem. » Espérons que
longtemps encore il pl'ésiclel'a aux destinées de notre '
80eiété ar(jhéologique.
JI. l'nobé Peyron présente à la Société une médaille
cluXVc siède. Elle a été trouvée dans les terrains nouvelle­
ment acquis par les Dames de la Retraite de Quimper. M.
le Président annonce à ce propos qu'il communiquera
prochainement à MM. les Sociétaires une curieuse
Inonnaie on fer, du VIre siècle, d'Héraclius, et prove­
nant, chose importante, des environs de l'église Sainte-
Croix do Quimperlé .
On sait quo l'empereur Héraclius porta la ' croix du
Bauvem' dans une procession à Jérusalem, portement
quo la légencle a attribué au roi Arthur .
1vl. l'abbé PeUton dépose sur le bureau un doeument
signé d'un roi de France qui n'a jamais existé; il
figurera au Bulletin (n° 21 des documents inédits).
Lecture est donnée d'un mémoire de M. Bigot sur
les Fenêtres cles Eglif-es dans le Finistère, depuis le'
treizième siècle jusqu'à la fin du dix-huitième. M. le
Président communique à ce propos le passàge suivant
d'une lettre de M. l'abbé Abgrall : « Ne serait-ce pas
l'occasion d'insister auprès du vénérable et très méri-

xxxx
tant M. Bigot pour que, à chacune de nos séances, il
nous donnât quelque mémoire? Je sais qu'il a beaucoup
observé et qu'il a pris une infinité de notes, pendant
sa vie si laborieuse. Il est à souhaiter que nous en
profitions.» Il va sans dire que la Société archéologique
s'associe au vœu de M. l'abbé Abgrall.
NI. le Président fait ensuite quelques observations
sur l'hymne Languentibus in purgatoria, et sur les
auxquelles le nom de l'auteur peut donner
discussions
lieu ainsi que sur les 1110difications, en général assez
maladroites, qu'on lui a fait subir.
Ce qui a enlevé les applaudissements c'est la
m élodie originale que notre confrère, M. Allain, à bien
voulu chanter d'après le plain-chant musical.
La séance est levée à quatre heures et demie .
Le Présiden t,
HERSART DE LA VILLEMARQUE.
Le S ecrétaire-Adj ai nt,
A. LE BRAZ .

XLI
Séance ' du 25 ·Août 1892 .

PI'ésidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
. membl'e de l'Institut.

l::taicnt présent.~ : :\1~r. ALLAI~, rahb t.'~ ABGRALL.
Ut:('OURTTOTJX: Yieomt.o de YILLIERS DU TEH-
lL\C,E , HTnOT , LE ~IAICJR.E : .TEKT\TNS .TOT-Ir\',
LT ;ZEL~ j1.\LE~ , Baton IJAL:\A DT! FHETAY:
SEn l1,ET.
Ouvrages déposés pour la hihlioth(\C[lli' de la Rociété :
nlllle/in flTChôolo(jl:rj1lr dn cnm ilt.: dc.ç; !l'EmnUX
hi .(I, (nl'iqnc.s.; ann(~e '1 89~ , nO '1.
1 annec,
Mrirnnirrs dA l.'A cn dérn ù> r1.r> .Y1m.c . .:;,
tomn XIII , anné-e '18~O.
, nr> P1 ((l hi.'~j.orir/H(> rIe l'nue.st, W année) 4 1i\'.,
juillPt '\892.
Snrirfp hretnTi I/r> (le !J(jn !Jl'n phir, 1 D e :::nn éf' , hull etin

Pd~scntati()n par j\L\f. II.1 I.nn. dit Fre!:ay f' t. [.-uze l
d fl l\l. l'nhb(: l\1U./mI.Y. ~r. rahhe', :\lill()ux, qui ,'n 'ait suivi
les rouillps c111 YU'nf'z- 1 l om , ost rl' \: u mcm hr ", de la
S()('iét(~ :lr(:h(~()l()giqlle dn Finist0re.
Il est c1onn(~ lc.ctl\l'(~ dll procès-701'h rrl.
An nom de J U. r;wjpin absent , NI. 8r: r}'{:l fait
obs('1'\'o1', sut ln demando di' ce rlcrnif'J'. que le
tumulus \'isit/, pm' :vr. LIl:œt n'est pas nelni que }1.
Gut'pin :1 indiql\6. ('e tUITlIIlllS , sitl\(.'. dan s un champ
clllti\'é en ce moment.. ne peut se reeonnaîtt'c qu'avec
l ïncli.çation exau,te de l'endroit. où il est situé .

- XLii
! VI. Ducourtioux fait observer que d'après les plans
du cadastre le tumulus fouillé à A r-c' h01'n-Tl'o est
situé sur la parcelle 234, en Dinéalllt, près de la
limite des communes de Saint-Nic, Plomodiern et
Dinéault. Les deux axes du cromlec'h sont, sur le
plan cadastral, de 200 mètres sur 100 mètres et sa
forme arrondie d'un côté et angulaire de l'autre repré­
sente, C0111me le fait remarquer 1\1. J-Jalnadu F1'etay,
la forme d'une hache.
L'orientation des cromlec'hs et des dolmens varie
beaucoup. 1\1. l'abbé Abgrall fait remarquer que ce
monument a été signalé dans la session de l'Asso­
ciation bretonne, tenue à Quimper en 1873, comme
oppidurn (page 176). Ce monument est situé à environ
200 mètres de la voie romaine qui reliait Bénodet au
Menez-Hom: la surface à fouiller serait de 2 hectares.

lieu a propos du nom de
Une discussion a
cromlee'h.
Le cromlec'h est-il le nom propre d'une enceinte en
pierres leDées ou en pierres sèches ? Ces enceintes
consacrées au culte ou à des réunions seront l'objet
cl 'une étude spéciale.
Le tumulus de Kerhernez, en Bricc, sera fouillé
dans le mois d'août. 1111\1. Lnzel, l'abbé Abg1'Bll, du
Fretay et Sel'Tet sont délégués par la Société pour
assister à la fouille.
Un autre tumulus, situé à Saint-Hernin , ser[l exploré
avec le concours de M. Nédélec.
1 \1. Luzel communique une note de M. I-Iénwn.
I. Chambre sépulcrale découverte, il y a deux ou trois
clans un champ dépendant du village de GuilYinec, en
ans,

XLlIl
La Forêt-Fouesnant, et situé à quelques pas de la rdltte
départemenlale de Quimper cl Concarneau, à '10 kilomètres de
Quimper.
Drus grandes pierres plaies la com posaient: d'autres com-
pll~laient la clôture sur les cùtés .
.APl'l'S examen lri's superficiel, les cullinlleurs qui aYaien~
rail eeUe découverte en labourant leur champ, onl: remblaye
l'px(·a yation.
Le IPlTain est acll1ellûmen t ensemencé en blé noir: on
pourrait choisi l', pOUl' Y]1l'al.iquel' utilement des fouilles, la
lill dfl seplClI1brc ou le commencement d'octobre. L'autorisa­
tion du pl'opl'il~lairr., nommé Nédélec, ne paraît pas douteuse.
JI. On m'aflinne qu'il existerai t un tumulus non exploré
dans les dépendances du village cIe Kerbaboll, en Saint-Yvi,
lion loin de Locmaria-n'Rent. .
Le secrétaire donne lecture de la réponse de M.
Rif/ol à M. Tréoécly, sur la question de l'inclinaison
de l'axe du chœur de la cathéclrale de Saint-Corentin:
« ~L Trévédy a raison. Je reconnais mon erreur, après
rlyoir l'elu la monographie du monument. Malheureusement
SUI' l'un des points je me suis fié au souvenir des COlwersa­
lions que j'ai eues avec l'auteur de la monographie avant la
publication de son OtnTage, et dans lesquelles j'appris qu'il
ndmelLait la pensée mystique dans la déclirité, opinion qui
Nait généralement l'épandue. Mais dire, puis agir plus tard
sont deux choses difl'él'enles. C'est pourquoi j'ai eu tort de
ciler un fait idéal pl'orenant seulement d'une confusion
nd\'enue dans ma pensée. Il est vrai que clans la monographie il
est dit que la déclivité a été clue à une cause locale, celle de
ne pas couper une parUe du palais épiscopal, ainsi que je l'ai
pxpl'imé; mais j'ai été le premier à donner pour cause prin­
cipale de cette décliriLé le déplorable aspect de la façade
d'entrée dela cathédrale se présentant de biais sur la place
Saint-Corp,nlin et vers la rue Keréon, dans le cas d'un prolon­
gement de l'axe du chœur.
« L'autre obserration dr. M. Trérédy a trait à une erreur de
date. Je tacherai de n'en plus commeLt.re; ma yue et ma

mémoire, faisant défaut, m'obligent à un repos' absolu.
C'est pourquoi je regrette de ne pouyoir accepLpr l'ai­
mable inyitaLion cie notre honoré et cher présiclenl insislanl
sur la demande cie M. l'abbé Abgrall pour quP jp produise
souyenl. des notices monumenlales. ))
Ln objet rcssc111blant à un fer lle lance ou un
poi~.tnard a ôté trouvé par 1\1. Lacoste , qui en [ait clon
au Musée. Cct objet en fer, par suite de son sl'jour
clans la mer; est rempli d'incrustations coqu illi(~ t'0s.
Hemerciements pour le c1onateul'.
ne note de J \1. Chabouillet rectifie lll1e errour
relative à une monnaie dTléraclius trouvée à Quimperlé.
(;ette monnaie est en bronze et a ét.é frappée> à
Cart luu::te.
J..,e président lit la notice suivante SUl' ~[ars:-lc,
dont los lettres ont étô publiées clans notre l;ullotin.
(Voir page 156).
MARSAC. Amoral d'Erbennes, chanoinr. de Nantes, élnit
prieur et recteur de Marsac, At prenait lA nom de sa paroissp.
En ü)9~1 il Iut nommé commissaire de Nanles par les Elal.s df>
Bretagne, assemblés à Hennes. De celte époque datent [OU IAS
lAS commissions intermédiaires de la proYince. Marsae, dit
. Ogée, est un prieuré qui a une bautA-justice, de la dépen­
dance de Saint-Sauveur, de Hedon. Le prieur est seignpur
cie la parois e.
FRANÇOIS LE PRÉVOST. Il était abbé du Tronchet, évêché
de Dol, en 1597. Sa famille apparlenait à la paroisse de Saint.­
}[arc-sur-Coesnon, cie l'éyêché de Hennes; membre de la
Commission intermédiaire de Bretagne, il eO I pour successeur
dans les mêmes fonel ions le sieur Mrwljean ou NJaljan, de
Paris.
Le Congrès des Soeiétés savantes se réunir8. à Paris
le 2 a'Til 1893. 1\1. le SecrétfliTe donne lecture du

XLV ,~.
(Voie
v SOl'ont étucliées.
programme des (luestions
Cf Ul

à l'A IIlte.\'e. \
JI. dl! la VillL'lIw/'(jLté GOlllll1uni(luc une lettre
relatin.: au ('(II1!..!Tès de UUCI\'lI, où la SOGiétô arGh(~o-
lugi({ue du Finistère c:-;t in\'itée ù sc fail'c représcntel'.
Le l'résilll'Ilt de l'Exposition de Chicago écrit [tllssi
il Holt'c 1 )n"sidelll, lui demandant de vouloir bien
cll\'lIyel' lllle lIL'I(~,!.ratioll et dilI0l'cnts objets de lIO S
l'olll'diulls. Ht'l'unllaissan te de te témoignage de
syl\ll'~ltltie) la ::)oc.;iété lll'c.;héolohique du Finistèrc
L'llvel'J'l.t la photugraphie du musé-e cles eosturnes
hl' el 011,':)'
_\ \'tInt de dunner la lLll'ole il ~l. l'abbé Abgrall pour
sun mémoire l':iur la statistiquu monumentale du F'inis­
h\re, notrc Président c.;ommuni(jue une notice biogra­
phi(lue de :\1. Janvier , publiée dans le Bulletin de la
Suciélé dei:) Anlirjuaires de Picardie, suc' M. Henri
Ilanluuin, notre regrctté vice-président ct le doyen
de la boc~iété des .\ntiquaires do Piearclie, (l'éGéclé à
Qui ll1 pel' 1 c l;3 jan vic r 1 8 9 :2 . Les 0 Ll \' 0 11 i r qU'il la i s s é
JI. Ilanlouin parmi ses oollègues de Picardie CSL ~\Ll::;si
bien ressenti par ses collègues de la t)oeiété arGhéo­
lug'ique du Finislôre; Gi:tl' e'est grâce ù scs tlémardws
eL ù l'intérêt CI u ï l nous a toujours porté que notre
::)uLiét\~ a été dédarée d 'utilit.é publique.
L'm'lIre du jour étant épuisé, la séalwe O.'::it levée à
1 heures 1/2.
Le } »)'és iele nt.
HEHt).\UT DE LA VILLEJL\l{(~ljl~.
Le SecJ'Mat/'e,

:\. 8EHR.ET.

XLVI
ErratU111. - Rectification à faire à la page 150 du dernier
(7 livraison de 1892), relativement au mémoire
bulletin
des églises dans le Finistère.
sur les fenêtres
Au lieu d'écrÎl~e « que J'ancienne église de Saint-Julien à
Tours est lunée à un professeur d'équitation, dire a élé louée. »
En eUet, cette église a été restaurée actuellement et rendue
au culte. Elle doit être classée au nombre des Monuments
historiques.
ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL
PROGRAMME
DU CO:\TGRES DES SOCIETES SA V A~TES
A la Sorbonne en 1893.
Section d'Histoire et de Philologie.
'10 Transformations successives et disparition du sen-age.
2° Origine et organisation des anciennes corporations
métiers.
d'arls et
, 3° Histoires des anciennes foires et marchés.
4° Anciens liHes de raison et de compte. ' Journaux de
famille.
5° Vieilles li turgies des église" de France.
(j0 Textes inédits ou nouvellement signalés de chartes de
communes ou coutumes.
7° Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes
vulgaires se sont subsLÎtués au latin dans la rédaction des
documents administratifs. Disti nguer e:1tre l'emploi de
l'idiome local et celui du francais .

8° Jeux et divertissements publics ayant Lin caractère de
périodicité régulière et se rattachant à des coutumes anciennes,
religieuses ou profanes.
Do Origine, commerce et préparation cles aliments ayant
le XVIIIe siècle.
100 Étudier quels ont été les noms de baptème Llsilés .
suivan l les époques clans unelocfllité ou dans une région;

- ' XLVII
en donner, autant que possible, la forme exacte; rechercher
peuycnt ayoir été l'origine et la cause de la "ogue
quelles
plus ou moins longul' de ccs diJtérents noms ( ). . .
110 Originl'~ 0.1 hisloire des anciens ateliers t:pographlques
en France.
1.20 Hl'clwrches l'elaLiycs au Ihécllre el aux comédiens de
l1l'uYince dt'IHlis la nctlaissance.
la Tran~porl tics corrcspondances eL transmission des

llollYt'lIes H\1.lIlt ln rl'gne de Louis XIV.

Ho HCl'ut'illir les indicalions sur les mcsures pl'1ses au
lIloyl~1l lige pOUl' l'pnl.rclicll pl, la réfecLion des anciennes
l'uult's.
Wu Hcchcl'chl'" dan .. lcs anciens documents les indications
relatin~s aux maladies des animaux et des yégétaux dans les
diycl'sCS régions de la Francc. .
Hi Recherches l'elati"es à l'histoire de la marine française
d'après les uocumenl.s contenus dans les archives notariales
des Yilles maritimes, dans les archiyes des chambres de
commerce ou clans d'autres dépôts. -
no Indications tirées des anciens documents pouyant faire
cOllllaitl'c les phénomènes naturels, météorologiques ou autres
(inondations, pluies, sécheresses persistantes, tremblement
de terre, lempérature exceptionnelle, etc.), jusqu'au règne
de Louis XIII.
18 Dresscr des lisLes aussi complètes eL aussi exactes que
possible des principaux officiers de l'ordre administralif,
jud~ci~ire et militaire: baillis, vicomtes, sénéchaux, Yiguiers,
chàtelains, etc.
capitallles,
19 Étudier les systèmes des poids et mesures clans un
territoire déterminé sous l'ancien régime. En établir la
corrcspondance avec le système métricIue.
Section d'Archéologie .
. 1 • Rechercher les épitaphes, inscriptions de synagogues,
graffIles en langue et en écriture hébraïques qui n'ont pas

.' (1) Le Prés~t1ent cie la S~ciété archeologique du Finistère a déjà répondu
a cette questIOn, en ce qUI regarde lloland. (Bulletin T. XIX, p. -'12.)

XL rIII

encore été signalés O lt olll été imparfaiLement publiés jusqu'à
pl'ésC Il t.
' 21'\ llecherchel" les ill scriptiolls arabe.' , l~pilapbes, dédi caces
cie mosquées, légend es de purtes, de minbar, elc., antéri eures
cl la co n,quète lLll"Ilue qui se LI"UllYenL dall s l'Ull de' trois
cl épartclll8uts algél"i eils ou dans la H .. ége llee de Tunis.
;)0 Faire Ll,llÜ é l ,lld t~ ~llr l'ait de la Illu sê:üqu e clalls llolre
pa~'s depuis les lelllp~ c wLil[u es jllsqu'au lllo ~-rn âge.
Sigll;d er ll's IUOlllll.lwuh 1':-i::,laJlts et cOllsult(w, llour !'alllillllil(->,
1(,:) tl"a\llll\' (L\I'lllud d (l e Llll"iqu t' t slII' les ("15li'llf"es 1l10S~tÏqU(\s de
L~ OH et de Hl'illls. P 0 111" le mo~'e ll ùge, se n ~ p()rte l' ii ceu x. d'EIHnjc
j);I\'id, de Yiollet-I e-Du c, de Ml'iulz, ]e,s lll élll oin.'s de la Société
<.tl'elJénlogicllle du llIidi de 1" Frauce, etc.
Eludi er la tedlJliquI ~, partieuli ùrü (l e la d(JII(~ fun éraire t'1)HSeI' Vl;e
~I l'nlJIJa vo tic Saiut-Delli" et ("OILlHIl' sous le Hum Lie lOIIJIJl'lI11 de
F l'6d l~gl )ll(J l'.
jl uHliullltel', CUUllUC lI(S riv()J1l de IiI l.n o::;al(jIl O lll'oprUlueut dite,
It':-i pierres séflu!cntl(~s , les iU:3cripLioH s e t bas-reliefs lluut le cllaru{J
l'st 011 li üLt\ s (~ J1lé de verroteries; de cette sorte sont le cOll\' U"c1e
llu s;lrcofllJa ge du Blletllius, évè!Jlle de Yéuasqu es il III !iu tlll \1'
sièd -\ les iuscripLiuus et grclllit(~ HU peu postéri eurs trouvés pa l'
le R. P. dc la Croi x. dal1s l'tt ypo;Sïu de Poitiers, la sellipture du jubé
li e Bourges.
COlll[Jléler le tra vlIil l)il!' HIl e dud e SUl' les IlIt)s,IÏtjtles de l'.-\.I"riqllu
l'(Jlll .. liue : k s panSs d ' l~di!ice::, pl"ol"lIll CS ou rl'Iigieux et Ie:-i to uilleS
Liu typo de TalJnrca.
l U Signaler les ulJjeLs alltiqu cs cU!lscn és clans les 111l1sées
de pru\'illce el, li lli son l cl'urigilw éLrall!-!'('I'P ù la région U li ce:::
mu sées sc tl'oLl\'enl. '
P"l' suite (le t!nl1s Olt de legs, IJOu l1ombl'(' dt' Illlls l~es de pl'Il\ill el'
~e :-;uttl enrichi s (['oIJjets que 1'011 est sotl veut I"nrt ôl.ollu é d'y I"tll-
cunlrer. ]):111 ::1 uos vill cs trliH'ilillWS en partieuli('r , il n'esl P;I S 1,1l'1'
lJ'.1( ~ dcs oflicicl'" de illal'illl~ ou des vo ya gcurs ,ti ent Ll()IlW~ au IlItl Sl;l'
Ik la 1 ()l'(ll. il(~ des ,tlttiquités Il;ll"l"ois ("I)rt t..:-lIricurcs qu'ib ,\\"ai eIiL
n'cl(('Jllies (~Jl Jtali(~ , en G ri~cc , (~Jl Ori uut. QII (~ lqIJI~ :-i villes nut ;lcqui :-;
du Iii sorte ùe l'urt IJc l!(~ :-; coll ee lious ([Ollt plies sn:Jl .itl :-; t(~ llI( !lIt li"I't's.
l~n lJ (~lIUtO Il]J pills grllud HouIlIee Ut' [Jos:-i('tl eJlt qlLe qu elqul's- tllws
dl ~ cc~ èllltiqnités éU'illlgi'['us h la J"(\dou, I~t eus ()1J.iü t~ , isnlt"'s illl
Illilil'Il (l ('s rol!l'rtiollS Il'origill('' local<,- , 1 :~cll:lpp(~llt I)il'II ,' 011\'('111 ;'1
l'alt('lIlinll des ()f'llllils qni rtlll':lif'llt ill[.('rl\( ;1 I('s (" 01111[1111"(' . Cf' SOllt

-' XLIX
111'111111 l'f'~ ultj('[:, i~ldl'~ qll'il l'~l ulile (lI' ~i~ïli"l'I' il.' cc des:;ins à
l'il l'I'II i 1'1 l'II rtHll'lli:'~;11I1 11111:' I('~ 1'!'II~I'igll('lIll'IIL:' P(I:,:,rlJle ,' ~l1r Il'LlI'
JlI"I'\ l'II:llll'(' 1'1 :'111' 11':, ril'('oll:,LaIlCl':' qui Il':' (1111 !"ail l~lIl('('1' ([nll :; k ::,
l'tllll'I'lillll:' 0(1 011 Il':' ('(111:'1'1'\" ilclu('II"IJll'lll.
:." ~i!!llilkl' k:, i11'1('~ Il(llêl\'i(',~ clii XI \ '0 ,lU X \'" Sil:clc
L'tlllll'lliI'ill dl':' n'II:-'I'i1!Il!'IIII'llh :-'Ul' ICI hi()gn.l[lhil~ des <:IL'listes,
1'1 paI'l jClllii'I'I'III1'111 Il':' 111(\ l'cllt:':-' l'l'Jal i I"s HU\. pt'11l1 UJ'('S ,
:'o1'lIlpllll'l':-' 1'1 êllIll't'~ (1'11\ l'l':-' tI'èll'l CIlill III HIIl10es suil par l~es
pill'lil'lIlil'I':', :-,tlil jlilL' dl':-' 1IIIIIIi("ipnlilt"~ Ill! tll'S CO I1111l\lUClULes,
II ,':'1 Il''111-1'11''' :, !lI'l'llti dl' 1'1'lllill'lJlII'r qw' la IIwilklU'Ü façlll: ,de

JI('I':"'"II'I' Il':' tlOI'lIll1l'lIh dl' ('l'. g'I'III'U [III Üllll-!TI'!:' :-ientÏl d " '11 1;I~re
1111 1'1"11111", 111'1 J'tilt ~'illl 111111\('111':' qll'jl:, rlllll'J1i:'~I'Jll ù lîlÏ:::tllirl' de l'arl, ct il f "', JlI';III:, :'111' Il'~qlll'l:, jl~ ('lIlllirllll'lll, (,ollllJldcllt Ol! cu ulreLli ::;ellt

l,';' l'I'II:'I'if.{"I'"I('J1I~ qUI' 1'011 [lus~l'dl' d'atllre lléll't.
li" I)I'I'S~('L' la lisll' êl\"l'C plaus el, clessills Ù l'a ppui cl p,
("dilicf's t'lll'l'li"llS d'lIIll' j)rOYill C(' Olt tI 'lIlt tl0pèlrlclllenl répuLés
i 1111 (', l'i ( , Ill' S ;1 1' cil 1 III il,
La 1llIlglll' [l("L'Îode qui S'dl'JlLl dl~ la clmLe de l'c I11[JÎrc l'ulllaiu Ù
\';111 Illii l':.:t pOlll' l ' Ili~lull'l' dl' ['art Cil France la plus obscure. Olt
Ilf' pourrll ~ ;'1IJHlI'II'r ll'lclquc lllllli('m.~ qu'cn Llrc 'Sèllll uuc ::;lalÎstilllW
d,':, 1I101l11111l!1I1:-: pI'Ü~llllll'S i1[lpèlrt.clIir h œlle ÜpolllW ct eu eH
tli,('lIlitlll l'II:,lIill' l'i'Ill'\' il\'(!(' ~(lifl, C'est îlUX halJitalll~ de la [JI'IJ VililT
dl' 1'1;llIlil' Il'~ 1'\t'IIlI'III:.: ci e cl'tte ('IJ(ll1(~ll'.
J" Elllt/il'I' Il's Cèll'ê.l '!l'I'l'S qui d is lillg lll~: l1 Ic~ diYCl'Sl'S écoiL'::i
,j'ël l'cl ri 1 ('l'l li l'l' 1'1'ligi('IIS('~ il l'("poque ]'\}III(\Ill' l'Il ::;êl LLèl challl ~l
1111'111'1' l'II 1'1'lid Il':' t"II"lllt\ll l ~ ('ollsljllllifs tI('S IllilllllmeiJl~
(p\;\lI~, YUIHI':', l'Ic, J,
CI'III' qllf,':'lioll , P0lll' la IlïliLI'!' d,IIIS SII II l'II~I~:ltI)lo, SU[l[)\)~L' 1I111 ~
1"'lIlIiliS~ill){'I' g('III'I';II,' dc:, 111()llllIll('UIS dl' la Fl'ituec qui lle 1I 'lll

'ill'IIIII'I'II' 11111' pllr dl' 111I1l!'Ilf':': 1 " Il!lll'~ ('1 de Ilulllllrell\. \' I ) ~ ' (lgl' :'.
.\lI:,:,i Il',':'1 - 1.'1' plliJlL ,lill~i 1\111' lu COlllill: lôl cU:II\ll'eHil. CI' qllli
d,':,il'I', (''l':,l 1'1'1I\'llIllll'l' des 1lllll!nglïljlIJics elltl)l'a :-i~tl l1t Ulle cil'(,() :l s­
l'l'iplilllt dnIlJlI'I', P;I!' 1'\.Clllplu IIll dépal'lclllel.1t, 1111 ùioei!se, IIll
;1~Tl)lItlis~I 'IIll.'"t, el dnn s ]os(IlIl'lI cs ou !)êl SScrait en r C\'lle l l'S prjJl­
t' I[I dllllfl ('lii,IIIL ô'l dligilgl'l' Il's l'II} IIIUJJl~ Ctll't1 ctt:'l'h tilju cs CJlIi Ie~ di~ lillgul'Jlt f'l
qlll Il ' 111' dflllill'Ill 1111 nil' df' /'ilillilir. Ai ll:::' i , on s'a1Iacllf'l'niL;1 ff' COJl­
m:ll'e 1/111'1 f '~ L Il' plall I" piiis fl'éi ,'ll i' lllfllrllt 1!flollll' rlmls la n'L1'ion '

de quelle façon la 11er e:;t habituellement couverte (charpente
apparente, voûte eu berceau plein ciutro ou brisé, croisées d'ogives,
coupoles) ; comment les bas-côtés sont construits, s'ils sont ou non
surmontés de tribuues, s'il y a cles fenêtres éclairant directement
la nef, ou si le jour n'entre dnns l'église que par les fenètres des
bas-côtés; quelle est ln forme et la position des clochers; quelle
cst la nature des matériaux employés; enfin, s'il y a un style
d'ornementa tion particulier, si certai ns détails d' oruemen t sont
employés d'une façon caractéristique el constante, etc.
8 Rechercher dans chaque département ou arrondissement
les monuments de l'architecture militaire en France aux
époques du moyen âge. Signaler les documents
diverses
qui peuvent servix à en déterminer la date.
historiques
La I?rance est encore couverte de ruines féodales dont l'imlJor- ,
tance étonne les voyngeurs. Or, bien souvent de ces ruines on ne
. sait presque rien. C'est :mx savants qui habitent nos provinces Ù
décrire ces vieux monuments, il restituer Ic plan de ces auciens
chàteuux, il découvrir les documents hbtoriques qui permettent
d'en connaître la date et d'en reconstituer l'histoire. Les mOllO-
graphies de cc genre, surtout si elles sont accompagnées des
dessius si nécessaires pour leur intelligence, seront toujours
accueillies avec favour il la Sorbonne.
9 Signaler les constructions rurales élevées par les
abbayes ou les part.iculiers, telles que granges, moulins,
En donner autant que possible les coupes
étables, colombiers.
et plans.
Cet article du programme Ile réclame aucune explicntion. Le
Comité croit devoir ~ellimnellt insister sur la nécessité de joindre
aux commullie::ltions de cet ordre des dessins en plan et en
élévation.
10 Signaler, comme l'a fait dans son Traité des supers­
titions 'l'abbé Jean-BaptisLe Thiers, ,mort en '1703, les restes
de vieilles croyances et pratiques superstitieuses qui peuvent
cie la France.
subsister dans certaines parties
Croyance aux phylactères; il la valeur surnat.l1relle de cert::lius
mots dépourvus de sens; :'1 1 , ::1 vcrtu curativè spéciale ùe certains
saints et de leurs tombes.
Pèlerinages à des ['oches ou ,', des fonta iues.
Degré de diffusion locale des livres de superstitions populaires:
clé des songes, traité dll Grnnd Albert ct autres recueils toujours

n'imprimé!', rcproduisant des signes, ligures ct formules en nSllge
depuÎ!' plusicurs sit'cles.
FClIX de la Saint-JealJ.
Jlllroles Ih' l'É vaul-{i1c t1étollrllécs do leur sens.
lll'~ a~lge~ Uriel, Assil'iel, Iniel, Azarael ct autres de
lllroeation
IIIl'lIIe sorte'.
110 Signalpl' tians ehaquc région de la Franc,e les ce~ltres
dt' fabrication de l'ol'fèncrie pendant le moyen age. IndIquer
It's car3cll'I'('S pl lout spécialement les marques et poinçons '
qui prrmcLLt'nl tl'Pil distinguer les produits.
Il (~xistl' e/l{'orl~ tlalls Ull gr:lIld nom;)re d'églises, prilleipalemcnt
tlall:. It' CI'lItre I.'t le ~riùi, tll'S reliquaircs, lIes croix et nutres objets
tl'orfi'rn'I'ie qui n'out pas encore été étudiés convenablement, qui
hil'II SOl/veut mèllle n'out jamais été signalés il l'nltcntion des
;u't'héolog'ucs. C'est aux savants de province qu'il appartient de
reclwl'dll'r ces objets; d'en dresser des listes raisonnées, d't ~n
rt'lracer l'histoire, de découvl'ir où ils ont été fabriqués et, en les
l' })l'Opl'CS .aux différcnts <:entres de production artistique HU moyen
age.
12 Hcchel'eher dans les monuments figurés de l'antiquité
ou du moyen àge les représentations d'instmments de métier.
011 sail eu !\I IJiClt il est SOUYOllt llifIicile de déterminer l'àge des
o"tils s'aid:llIt des prilltl1l'eS et sculptures où les artistes de l'antiquité et
tin IlIo~'erl ilgc ('II ont figuré, qn'on pent étalJlir :n'ec quelque Cl!r­
titude I.,s ('.:1l'aCli'J'(.'~ propres Ù cns ob.iets anx diverses époques de
notre Il istoi l'e.
13 H.ccherher les centres de labricalion de la céramique
la Gaule antique. Signaler les endroits où cette industrie
dans
s'est perpétuée depuis J'antiquité jusqu'à nos jours,
Ll's vascs, les statuettes de terre cuite que 1'011 l'[lnwsse sur tons
tic l'ancicnne Gaule soot le plus souvent le produit de
les l'oillts
l'illdustrie iudigùue. Les lloms gaulois que l'on relève sur beauconp
marqucs de potiers sulIiraicnt il le prouver . .Mais on est très Hwl
Jixé Cllcorc sur Ics centres de fabrication où les habitants de la
G:llIle allaient s'a·pprovisionner. C'est un point trielle dc llotre pays qu'il serait illtél'es~wnt d'étudier. Il v aurait
lieu de rcchercher cu rnème temps si ees :H1ciens établis~ements
de potiers n'oJlt pas survécu il l'époque :l.ntifJue el si, comme on l'a

, , LII --'
con,' taté (JOUl' d'aulres iw.lustl'ies, UUL' llartic~ de:.; cClLtr'us de pl'O­
ductioJl Cél'llllliqllC que uou::; trouvOl1s lIlL LllO~'(!JI {Ige ne suut l'as
établis ~1I[, les JIlùnles lieux où 110S ancùtl'es galio-l'ollll.lius avaient
iuslallé lems t'oms biell ùe~ siéeks auparavant.
14 l1ecueillir des documents écrits ou ilgures intéressant
du Gosl.ume da ns llllU région déterminée.
l'histoire
Ou COU1Wit <;Iu,}olll'd'ltni da us lems lraits esscutiels les prilH.:ipaLlx
éléll1cuts Ull costume de nos pèt'l!s. Mais il coté des g[,~l1Jd(ls lois de
la wolle, que l'uu observait partout plus ou moins, il y avait dans
!W(I([COUP de pruvinces des ustlges spéciaux qui iunuaieut SUl' les
llludus. Cc sont ens p:lrticlllarités locales qu'on n'a gUfn'e étll.dic'cs
jusqu'ici, saur pOLll' des époques trùs voisiues de nous. Il serait
intércss;wt (['cu rcclwrclwr la trace dans les lILOUULllenls du moyen

age.
10° .Étudier, claus les Acta :nnctol'um) parmi les biogra­
graphies des saints d'une région de la France, cc qui peut
sen-ir à l'histoire de l'art de ceLLe région.
Qnoiq lie son vell t bien' postéri('[[rüs aux faits llll'elles réllJllortell t,
ks vies dc .'ai.l1ls sont mw précieuse source Llo rCllseigIWll1(-)J)ts,
eJlco['e tl'Oll pell e~plorél'. Elles pmlvent ètrc Ll'UllC gl'mlde utilité
pour l'histllirc dus arts, h la cOlJditioll ùe bien déterminer, avalJt d'cu
iu V 0(1']0(' le témoigu3g-c, l'époq llO OlL clles fnrcnt écrites.
!Gu Signaler les découycrtcs numismatiflues faites soit iso­
lément, soit par grou pes, dans une circonscription déter­
Les classer pc'll' épOlIUCS depuis les temps les plus
minée.
reculés (épo(}ue gauloise) jllsr{u'au XVILl Ll siècle. Etudier
les causes historiques et économiques qui justifient la présence
de ces monnaies.
Section des Sciences écononliques et sociales.
1 Déterminer, clan:::; LL1e région plus ou moiJls étendue de
la France, le sort des biens communaux depuis t 78U.
:2 Étudier, d'après 1IIl e:\Clllple particulier, le fonctionne­
municilJalité ca ntonale sous le rén'ime de la
ment d'une
ConsLitution de l'an HL
rurale l'oI'O'a:...
;Jo ELudier, clans une COlllll1Lllle urbaine ou
depll is J'ancien
fi isatiol1 et le mOH\ï'lllen L des li nal1r,es locales
régime jusqu'à nos jOllr~,

LÎl i ' ,
Il' Il IOd l' aclllnl (\'l'\(''Glllitlll d(' la peilll~ dl\~ 11ë1\îHI\ forces!
;;\) Qllnllps rt"f()J'Il)('~ d(,\THit'l1L l'ln; nppnrl.éps il nos lois pour
LH.:ililpl' Il'S 1ll d"\Tail -"IIt' l'In' ~lIpprilllt\' 011 Inul Oll mOlliS resll' E'lI1lr !
.\\'llIln!!p:-; pl il\('llnr,"lIi('lIls dt' lil ))l'Ollibilioll '? S~'Sltlmes des
pl'ill('ipall'~ 1,"gi:,lal iOII:' ('I)'(lllg('I'(':-;,. '
7" COII\'ipllllmil - il (\'l'I('IHII'(' ou d(' ,'(':-;In' l/ldn.l la (',Oll1jlt'IPI1Cr.
du jllgt· IIl1iqllt' 11<111:' Il':-; Il'iblillilll.'\ d'HI'l'OIHJbsc III PIII '? .
,~".\ qlli l'111l\'Î1'llrlrilil - il tI'allriburr ('()llIpl'IP/lC'(, pour ]ugPI'
I,'~ ('ClJlII'~lali()lI!'1 1'I,lnli,,!':, illiX lislc:, élcr-Ioralrs?
!l'' E:-;I-il dt":-;ir allx il:'~lIl'illlC(~!'I !'Ill!' Iii "ie'? QlIl'llrs de\Ti:linnl rn (~Il'(! les
ha~;ps '?
100 '::Iudipl' lu~ JlICSlII'PS proprcs Ù gnnlillil' lm~ pensions de
l'pll'nile dalls l ' inclll~l.l'ie privée. :
'Ilo Des il\'Hlllagcs }'e~pccl.ifs des l'onles il r~npilnl résené et
tirs l'l'nies il cnpila] ali(~llé.
l2" 1::1 Ild il' l' les rl1'pl.' dll l'L'gime dolai en Fi'ancp. ,
\:ln ()lIellr~ cO llllit ions CO llyi ell l-i! clprnil'e aux étrangers

l' 1 :lit 1 i:, l'Il . \ 1 ~ l" l' in'?
Hu CIlIl\'il'llIlt'rtit -il d'aUI!"lPllIPt' en Fl'nncp la quolité di s-
pOli i Il II' Il Il pt'I't' d (' fClIll i li fi '?
1:;" Dr l'Ot'gèllli~illi()11 de la faillit e el ur, la liquidation judi­
ciail'e t!ps nOIH;OIllIlIt\I'('<111ls.
'Hiu Pnl' ((tIPi s 111()~'e lls pUllnait-on Jayori ser l'accroissemenl
dl' la populaJ.jol1 CIl France '?
17 ,) R rcllerch el' 1 r 111 p ill cu r l't'gi III e 1 éga 1 ù a pp 1 i CJu el' a u x
~()('II'l('S par ncllOllS,
Section des Sciences.
'1" .I~I llcl r, délnijlée c]'un distric t. gL'olog ique rrslreinl.
.:Z" Eludp délaillée cI 'un g i s(~m r,n l JossiliJ'rl'o : espGces qu 'on
y J'rl1('Ol1ll'e, l1in~(Hl\ parliculiers qu 'e ll es occupenl,.
:JO l\'linérnnx que l'on rAncoutrA dans un e région délerminée,
Examen spL C' ii:.11 des gisr ments de ces miIH~ l'nllx .
!~o Description ddaillép des tO Ul'bi ères d'une région parti­
culière. Examen de leur faulle et de leur :Rore.

" , ;)0 Ùescrlption détaillée des gisements de phosphates d'une
région française.
6° Comparaison des climats des différent.es régions de la
France. '
70 Études relatives à l'aérostation.
80 Signaler les hybrides d'oiseaux ou de mammifères
obtenus récemment.
90 Mode de distribut.ion topographique des espèces qui
habitent notre littoral.
10° Monogmphies relatives à la faune et à la flore des lacs
francais.
11° Étude détaillée de la faune ichthyologique f1uyiatile de
la France. Indiquer les espèces sédentaires ou voyageuses et,
dans ce dernier cas, les dates de leur arrivée et de leur
départ. Noter aussi l'époque de la ponte. Influenee de la
composition de l'eau.

'12 Etudier, au point de vue de la pisciculture, la faune
des animaux invertébrés et les plantes qui se trouvent dans
les eaux.
130 Epoques et mode d'appal'iLion des' différentes espèces
de poissons sur nos côtes. Etude de la montée de l'anguille.
140 De l'influence que l'on peut. attribuer aux usines
industrielles et aux amendements agricoles dans la dépopu­
lation de nos cours d'eau.
150 Apparition des cétacés sur les côtes de France. Indiquer
l'époque et la durée de leur séjour.
160 Insectes qui attaquent les substances alimentaires.
170 Fixer, pour des localités bien déterminées de la région
des Alpes et des Pyrénées, la limite supérieure actuelle de la
végétation des espèces spontanées ou cultivées; étudier les
variations qu'elle a subies à différentes époques.
'18 Influence des gelées tardives sur la végétation.
'19 Influence de la sécheresse sur la végétation.
20° Sur les nouvelles variétés de plantes cultivées suscep-
tibles d'augmenter la richesse nationale. ,
2'1 De l'importation fortuite et de 'la naturalisation d'es­
pèces végéta les.
22° Étude des arbres à Quinquina, à caoutchouc et à
gutta-percha) et 'de leurs succédanés. Quelles sont les condi-

Lions propres il leur culture? De leur introduction dans nOs
colonies. Emploi des procédés chimiques pour l'extraction
du produit qu'ils fournissent.
23 L'âge du creusemenl des "allées dans les diverses
régions de la France.
240 Les eaux souterraines; leur trajel, les tenains qu'elles
parcourent, leur faune el leur flore.
2:50 Préciser, surtout par la considération des têtes osseuses,
le type ou les types nouveaux. venus, ?ans une. région
déterminée, aux époques de la pIerre polle, du CUlHe, du
bronze et du fer.
26 Déterminer les éléments ethniques dont le mélange a
donné naissance à une de nos populations actuelles.
270 Rechercher l'influence que peut exercer sur la taille
et les caractères physiques des populalions .la nature des
terrains et autre.s conditions du milieu.
Section de Géographie historique et descriptive . .
10 Signaler les documents géographiques manuscrits les
plus intéressants (textes et cartes) qui peuvent exister dans
les bibliothèques publiques et les archives des départements,
des communes ou des particuliers. Etudier spécialement les
anciennes cartes marines d'origine française.
2 Inyentorier les cartes locales anciennes, manuscrites et
imprimées; cartes de diocèses, de provinces, plans de villes,
etc.
3 Déterminer les limites d'une ou de plusieurs anciennes
provinces françaises en 1789.
4 Biographies des anciens voyageurs et géographes fran- •
çais. Missions scientifiques trançaises à l'étranger avant

:5 De l'habitat actuel en France, c'est-à-dire du n10de de
répartition dans chaque contrée des habitations formant les
bourgs, villages et hameaux. Dispositions particulières des
locaux d'habitation, fermes, granges, elc. Origine et raison
d'être de ces dispositions. Allitude maximum des centres
habités, depuis les temps historiques.
6 De J'habitat en France dans les tAmps préhistoriques.
Cartes montrant l~ distribution géograpliique des dépôts

LVI
:tlJuriam:, r.3Y8l'll PS, abri s sous roches, AtC .. nynnl l'Pllfel'mé
des l'p~ tes de l't'puque qualf'L'mLÏt'p,. Carte~ de-s stations. al(-~­
liprs, l1\onu1l1rlli s funéraires, Rie., tir l'ù W" rll~ ln pimTr pol il:>,
dr l 'c'Igr du bronZA ou dA l 'èl ge du fpr.
i l,imil es des suffixes elhniqu es les plus C al'CléLérisliquAS.
Cn L'l ps des noms de lieux 1-'11 rte, e ll rt:J et ()J, (-m on, etc.
8 Limiles des cliflérellts pays (Jhie, Beauce, 'Moeyan,
Sologl1P, elc.). d'après l es CO UILlILl PS localps, le langage pt .
l'opinion InHliliollllelie des llabilanls. Indiqupr l es ca usps
dl:> [',ps diYÎsiQIlS (nature dl! sol, li gne de partage des eaux, etc.) .
. ~)o ComplpLer la nOlliellelature des noms clr lieux An relAya n 1
Irs noms (l0I1Ul S pal' l es habilants cl'UIH'~ contrée anx flirE'rs
nr'rjclenls du sol (montagnes, cols, vallées, pte.) Pt. qni ne
Ugurent pas SUI' les cartes.
H)o ltluclipr l es lll od ifi cali ons ancipimes et aClurll ps du
lilloral de la Fi'anee (é-l'Cls iuu s, ensablemenls, rlunps, r ie. ).
11 Chercher l es pl'eu \'(~S dit mou Œ11l8nt d II sol , à J'i n ll:'I'ipur
Liu co nlinenl, depuis l'époqur hisloriqllP; tl'fHliLions lor,alrs
0 11 0!Jsr.rY8 Ii ons clirecles. .
J~\) Signalpl' l es chail gRIl1 fH1 1s SUl'renu s dans la lopogl'Dphie
• d' ul1P r,o nlrpe cie France depuis une t:)poqm~ relaliYAmpOl
r éee nl.r ou nl~ rAmonl.anl pas au L!elù de la. période hisloriqur,
I.pls que dt:'plarrmenl des eOllrs d'eau , bl'lISQ1l8s Ol! lenls;
apporls ou C' l'eusempn l,s dus :tm: cours d'eau ; modifi r,Fllions
des rersnnls, 1' (:1 'ul (l es [: l'i~ l.rs, aba issP tn r.nts des sommr ls sous
l'jnflurncr des <1gl~nl s al.rnosphèl'iques ; f'hang:emenls ti ans II"
rt"gi nw dps >O LlI'f'eS, ete.
:1 :-3 Signa Irr Ips rl erni ers pl'ogl'('s necnrnplis da ri S [,éludr
géogrnplliqup Il es cn lnni ps fI'ê11l\:aiscs Olt des pn~.-s tir prolrc-
1 ora L

'11j,ll Discill er les dOf'llmPlll s relali[s il la dbl.l'ibuliOIl ti rs
pO]Jul alions dl' co n l(-" ll r qui "i\·r lli. dan s Irs r.oloni es, les pl'O­
lec torals pl l es ZOllPS d'inflLWIlf'R Jl'an("nisp.
t;)o Hecherch el' ]R ·S Il'èlCJ"S des plus anriPllll PS populalions
dans les diHéren tes rt'gions cle la France) e l: particulièrement
en Bretagne.

.. .. L vlI .
Séance du 27 Octobre 1892.
ppésidence de M. le vicomte H ERSART DE LA VI LLEMARQU E
membre de l'Institut.
l~ta.ient~ pr6scllts: ~D.L LUZ G L, ])a1'on HALN A
nu Fn.ETA y HInOT. l'abbé PE"YH.O~, \ïcomto DE
VILLIERS ;)[: TERllAUE, .TE~I~[N8-JONES, ~~
BI-tAZ LE :\L\[URE, ALLAIN, IH TCOURTI01JX,
l'ahl)(' AIHIRALL.
OLlVl'aQ'c~ déposés pour la bilJliothè([ue de la SocicSté:
nCIHw- celtique, n° do .iui1!et 18?2; . ,
RnlleLi.11 histu1'ifjue (lt ph"LlologLqU(' du Conu le des
TI\'wnu."C historiques et scientifiques;
Bulletin de l'Académie c['IIipporw, n° 2;) ;
J()1,u'nal des Savants, juillet et aoùt 189~. ;
I\ongl- Vittel'hets Histoire. . Stockolm, 1802.
Lecture est donnée du procès-verbal de la somlee
précéclente, et au eourant de cette lecture il est fnit
deux observations :

1 Rectification de l'orthographe du nom de M. l'::1.bbé
Millou?', aumônier de la marine en retraite, nouveau
membre cle la Société.
2° A la page XLII, au li cu de tumulus fouillé, lirc:
enr;~inte visitée ~t Ar-C'hol'n-Tro.
Un · rnembre dépose SUl' le lJureau la traduction ré­
conto. en vors bretons du Patm' de Coppée, par
Fl~ançois G,vcnnoll. Un autre ll1embl'e rappelle, il ce
propos, le Pate1' urezo ncc, traduit en l'année t7>96 par
(}iles de Kaeranpuil, eUl'é de Cléden-Poher. .
1\11. le Président annonce que le Congrès des So­
ciétés savantes h la Sorbonne, dont le prog'ranlme a
.été imprimé à la suite dLl dernier procès-verhal , doit
s'ouvrir le 2 avril proclw-in, et que les clifIérentcs
sociétés des provinces sont con viées à s'y fait'e repré­
senter. Il est il sOllh~1Ïtcr qlle nous ::1.yons là quelques
délégués, d'autant plus (JllG los tra\T H ,UX publiés dans
notre bulletin sont en g:(~n{)ral remarquôs d appréciés .
M. HaIna du Fretay (·t 1'1. Le 13r::1.z s'Îl scrivent pour

. '. L VII1 _.
promlre part à. ces réunions et y représenter notr
Société. Nous n'avons cIu'à les remorcier (10 leur bonn
volonté ot à nous on féliciter.
: "\11. de ln Villernarqué fait obsorver qu'un trayai
très important ('st demandé aux Sociét<5s locales et am
savants des , différentes régions ; c'est la collabo­
ration au Dictionnaire (Jéographiqve et topoÇJ1'a­
TJhirJue de la Franee, en fournissant toutes les mocli­
i1catinns des lie/lx dits, dans le courant des siècles.
l'iiI. Luzel, vice-président ct Archiviste départ.e­
mental, répond que ce serait là. un travail long et
considérable et qui, pour êtro fait avec unité (leman­
clerait à être ex(~cuté par un soul hommo. Il fauçlrait
pour cola un archiviste jeune, bon paléographe ,
et connaissant parfaitement le breton. Après cles

ledures multipliées ct de nombreuses années consa­
crées au dépouillement des archives, avec cles notes
prises aù fur et à mesure, touchant les transformations
successives des noms clo lieux clitE, il pourrait. abo1'(lo1'
cette tâche et la mener à bonne fin; mais il n'y ri que '
ce moyen pOl!ll' réaliser une pareille entreprise.
l\1I. le Président donne lecture cl 'une lettre do 1 \1.
le Préfet d 'u Finistère, accusant réception cl u rapport
qui lui a été adressé sur la situation morale ct finan­
cière de la Sociéte arehéologiq ue.
Le rapport de 1 \11. IIérnon au Conseil géné1)ul du.
Finistère, sera annexé au présent procès-verhal.
lVf. L'Uzel demande que le eomptc-rendll de l' dnt
moral de la Société soit aussi publié clans le bulletin;
j\lI. le Président répond qu'il sera fait clroit à eette
très juste mais trop aimahle requête.
lH. le uico?'nle Tlill-iers du Terrage regrette la
disparition du porche de l'ancienne chapelle de N.-D',
du Portzou à Châteauneuf. Cette ehapelle <,st en
reconstruction, ct pour le nouvel ôdiGce on a a(lopt~
le style roman. Le joli pOl'che ancien, orné cl ïnt(~­
ressantes sculptures et da.tant de la fin du XVO Riècl0 ou
des premières du années XVF, ne pouyait pas en effet
t.rOllYel' sa placo clans la nouvelle construction. Il a
été démoli a vee l'intention cle le remonter clans les

-" LIX
dôpendances de ccttc chapelle; mais, ut; s~i~ que
s<>uycnt et faLalement ils sont uOllllamncs a punr , los
mOllulllcllts ainsi lléposé~: t~moins l'ossuairc, de la
('alhédralu de Quim pCl', le doîtl'e tles COl'clollCl's d u
la Illèmc ville. J0 dnitro do~ Carmcs cl, Pont-l 'Ahb~ ,
utu.
La SociéltJ qu'on s'adresse h J[. le curé-Doyen clu Chùteï:mneut
pour l'appelel' 1 ï nLt'rt't qui s'a ttauhe au vi?ux porcbe
de );.-1), de POl'lZOIl et pOUl' (lomancler qu'Il SOIt san, foi
l'dard rétahli dal1~ Ull endroit eonvenahlc aux abords
lIe la dUllH'IIl' .
.\1. ri a Te 1 T<1 !)l' sig'llale de plus Cil t)aÎnt-Yvi, non
luill llu tUll1ulw; de KCl'vabon , <1{~j~t mentionné, d'autres
tumulus ,':iitll(;S SUl' les torres du villaQ,'e de JoUJeu, Ù
'2 petits kilomètres au sucl-est du houl'g, Ces tumulus
ayant été aplanis par la ('.ulture , la CharrLlC Ù son pas­
sage a rencontré les dalles cIe recouvrement. Ce lles-ci
devenant ,gênantes, on les a bl'isôcs et rejetées clans
les ehambres sôpulc;rales clu 'elles protégeaient. L'explo­
ration clo ces sépultures ne serait pas oneoro infruc­
tueusc': eue s'il est il, e1'oiro CIU 'Oll tr'ouve1'a hrisés lus
vascs qu'clles renferment, il y a espoir de trouver
int.ads les autl'es oh,icts de picrrC' OH (ln hronze consti­
tuant le mobilier.
JI. Le nl .. 1:', :tn cours de .. a missiun dans le Finistère
pCIHlant les dernii.'I'OS v~eaneos, a admir6 entrc ~)aint­
lIernin, (·t 8p6zet les restes d'un hoau ealcaÎl'c qui
pOUl'l'i..lIt pl'ü])(ll'e pl;:we (lans la lisk p\lhli(~e /Ul dernier
bulletin,
1'1. le /nu'on IInlnn, dit FJ'C~tn!J lit le l:ompte-J'enclu
de sa Jlolle rouille cIe Kerbernez , en Drieu. Au liOlll­
mCI~<'i.em?nt cl,e cc rapport il y CL à faire une légure
l'edl[leatlOll: a la page 170, lig'ne 2OC) lire l\1ontaU:llcs
~oires au lien de 1\Iontagne~ cl'Arr6es , ct ~l la- fill
SUl' la, date du tumulus , qu'on ignore. '
Apl'cS cette leetllrc, éeoutée avee inturêt. notre vic;o­
prusident o,xhibe le résultat de son cxpl~ration: d l'
llombrou: ll~agll1en.ts, de poteries provenant cles troif.'
Ul'n~~, 2;) sIlex taIlles dont cleux ou , trois QTattoirs
pal'Ialtcment (~ara(:téris0.s , '/ tl'iang:lo e n schtste dur ,

et une lance de fer d'environ 0 111. 2;-,), trouvée clar.
renveloppe à 1 mètre enyiron de la surface inférieurE
lU. le Président porte à notre connaissance qu
notre confrère, M. le ma'l'quis LIe Brémond d'Al's
anuicll présiclent de la société archéologique de li
Loir~-Inférieure, appelle notre attention sur un mé
moire c:oml11uniqué à M. de Lisle du Dréneuc:, vice,
président de cotte souié~té, et qui (}, é~té lu à la séance
du ;-) juin 189l par ~d. l'abhé Cullère, du elergé du
BJ'ésil. Il y est traité cl 'am ulettes nommées pierres
des Amazones , dont fil. de Brémond a trouvé, dans sa
terre de la Porto-:\euvo, en Hieu, un exemplaire
oHrant les mèmes l',êLl'actè('cs. Les potites pierres des
Amazones sont montées en or; eelle que notre confrère
a on sa possession a ponlu sa monture. M. de Bl'èmond
cl' Ars aurait l'intention de l'o!It-ir au musée départe­
mental tl'archu.olo~2'Îo .<:omme l'abbé Cullèro a offert au
muséo LIe Nantes trois cles pierres rapportées du Brésil.
La SO(jiMé archéologique en sera très reconnaissante
à nolrc SLlyant confrère, mais olle exprime, de plus le
clésir qu'il accompagne ce clon d 'un mémoire détaillé
su~' cotte pierre mystérieuse, en faisant val'Jir les
analogie) aveu los pierres cles Amazones. Ne serait-il
pas il1lp(wtant en même temps cl'étudier si elle n'a
pai-:i quelques rapports aVQc les perles en eallaïs ct les
Q,Tains (le colliers si nombreux au mllsée de Vannes.
et dont nous possédons trois exemplaires au musée de
(~uinl pm' ?
.Il. LLoùé Peyron lit le r8pport cle i\1. Bigot père
Sut' le doitrc (les Awrustins de Carhaix. Des remeI'-
c:.Ïements unanimes sont adressé:") à l'autour. Le mé-
moire sera puJ)lié clans 10 bulletin.
La ::::éancc est levée à . '1 heures '1 /2. .
Le Prés ,:cl311 t.
II El-ttL\.l-tT DEL.\. VILLEJI:\RQlJE.
PULL!' Le Sec l'ôtn.irc (Jl'npêc hé ,
J.-JI. AUnRALL.
I)rétl'c.

LXI
loS
ANNEXES AU PROCÈS-VERBAL

Finistère.
RI:; PU 13 LlQ U E FR. \:\ ç i\ 1:::;).': du
général
Conseil

PREFECTllRE

D AOUT
SESSION

FJ~ISTERE

Séance dn 25 août 1892.
Société archéolof!Ïl.lllC du Finistère.
J1. lfémon donne lecture du rapport suivant, dont les
conclu~ions sont adoptées:
« 1\1 cssieuI"s,
« La Société UHO sulJVelltioJJ DllHuellc de 200 t'nl1lcs, vous présente,
tntllt'ilt
Cl/mIllO Ù l'onliuDirc, un comptD-rendu de ID gestion de ses res-
sources et dc Icul' emploi DU proUt de l'œuvre d'intérêt général
qu'elle représcllte.
« lll'ésllllc de cc documont, que les travaux de la Société suivent
1t~1II' coms n\;.!;ulicr : le lJnllet'in mcnsuel qu'elle publie contient

f/' intél"cs.W1.ntc.'i llotices sllr l'hbtoire ancienne. de notre pays, sa
·Iallgllt·, sa littérature ct scs monuments. ' D'autre !Jart, le Musée
df;partt'IIlClJtal s'enrichit SDllS eesse dn produit des recherc-hes et
df):; fot/il/('s pratiquécs p~1' le soiJJ de la Société.
~otrL' COllllUissiou ùe l'intérieul" propose au COJl::ieil général de
clullllcr aetc il .M. Je Préfet dc la COllllllllUicutiou du compte alJuuel
cie la ~(leiélé archéologique du Finistilre, cu eXpriUlalit sa sa ti ::i­
factioll dl\ l'lItil(' empl()i, fait 'par nJlf', (lc la sulJvcntioli dépar­
teIllt·uUtl(·. »
l,APPORT ANN UEL
Dl~ Président. d.c la SOCl~été al'ch~ologique. du Finistère,
a 11!. le ~l.nz.shoe de lInstr·uctlOn publzque et à M. le
Pr1fet du 1~l1u8tère. '
:.\1onsieur le Préfet.
Couformément à l'article '14 des statuts de la Société
Fll"chén!ogirJlIP du Finis/c're, reco nnllP co mme étahlissement

_. LXII -'
d'utilité publique par déCl~et du 20 mars 1889, le Président a
de YOUS adresser le rapport annuel sur la gestion
t'houneur
et la situation financière et morale de ladi te Société pour
l'année '189'1. .
La commission des finances VOLIS exposera les résultats de
la gestion de l'année '1891; voici la situation morale de l'Asso­
ciation : elle continue d'être salisfaisante. Les séances ont
lieu régulièrement le dernier jeudi de chaque mois, soiL à la
Mairie de Quimper, soit dans une des salles du Musée dépar-
sUÎyies avec intérêt; on y -recherche et
temental. Elles sont
les monuments anciens du Finistère; on y étudie
décrit
l'histoire ancienne du pays, les idiomes et les institutions de
la Bretagne. La publication des documen ts inédits, concer­
proYÏLlciale, et l'accroissemAnt des richesses du
nant l'histoire
Musée est un des buts qu'elle poursuit.
(2H avril 'l876) son personnel lui est ·
Depuis sa fondation
resté fidèle. Dans la lisle actuelle de ses membres on trom-e
les noms des érudi ts les pIns (liSI i ngnés; je les cite p.ar ordre
alphabétique:
MM. l'abbé AbgraIl, AlIlchard, fils, d'Amphernet,-
Asher, Astor, Le Bail, Barbe,· Beau, de Bé-
court, Bigot, père, Bigot, fils, Mme de Blois, de Blois~
Xavier, du Bois Sai nt-Séverin, Bolloré, Paul, de la
Borderie, Bourga nlt-'Ducoudray, de Brémond d'Ars
de la Mallerie, Caen dit Lion, Canet.
Migré, Briot
Georges, Le Carguet, cie Carné, Edmond, de Carné,
Oliyier, du Cassel, Caurant, de Chabre, de Coet-
losquet, Maurice, Cormier, Cotonnec, de Courcy,
Pol, Dargent, Yan,navid, Amédée, nebroise,
Diverrès, Dreux, DucourLiou\:, Dula n, le docteur
Euzenot, Faty, ' l'abbé Favé, le
Dupont, ' l'abbé
docteur Le Fèvre, Fischer, l'abbé Floch, Gaidoz, -
Le Gendre, du Grandlaunay, Le Guay,-
Gaverand,
Guépin, Guiard, ' l'abbé Guillard, l'abbé Guillotin de
Corson, le doctenr J ... A Gnillolt , Le Guillou de Penanros,
Le Guillou de Penanros, Hippolyte, Le Guillou de
Penanros, Théophile, Gllilot, Halna du Fretay,
de Jacquelot Duboisrollv]'ay, Charles, Mml' ,J(lgou du Laz.
- .Jenkyn JonRS. ' dt' J\p.ralltlr.c'h-Kflrneznp,~ de }(r.rjégu .

LXIII
.James, l'abbé KCl'silllOll, H.. de KeITel, Mgr La-
llIiU'<..;!tP, dc ln I .. allcll~ de Calan, de Lécluse-Trévoédal,
Ani('déf'. dl) li'cluse-TrL'yoédal, Emile, l'abbé Lin-
()'uinnu Lomns. J. .. nrois. Léon, Mahé de Berdoaré,

LI"' ~raigl'p, cnpilailll', Ir Maire de Brest, Malen,
~ri11hrrl)(' dn la Boissil'[ï', Malinge, le docteur Le
~Innligon. MOI'(']'l'lII', ~rOl'eall c1n LisQJ'cux, Stanislas,
~Inllliildl'. LI' N'obit'. OllCix, HobpL'l, Paban,
dl' ln Paqlll'I'Ïl', Il' COllllllHllùanL Payot, du
Pl'IT(\\". l'ahhl'' Paul ]>(IHOII, Pirmet, le Préfet
Proudholl. dOIll Plailll , POcHI'L-](eryilcJ', Porquier,
.\dlllphl', E. Puyo, tluHaislIIcs, Hévérend,
Hichal'll. .\Il\l\léc, Hichal'cl, lIotaire, Riou, Le
Bodallnc, tle Hnsl11onluc, Ceol'ges, Roussin, J'abbé
Lr, Houx, AII'Xillldl'e. le docteur Rouxeau, Alfred, Roy,
dl~ la Sablière, - de SainL-Luc, de Saisy, Paul, -
l'abbé Salaün, Salzac, Schmitt, Le Scour, Sébillot,
Paul, Le Sennc, de Silguy, Soudry, l'abbé Stéphan,
-]r. Supérieur du Grand-Séminaire, cl Quimper, Tanguy,
(Ir Tonrluédee, Henri, de Trobriand, . Vesco,
\ïllal'ù. dr. Yillirl's du TlJl'rHgp. rlr Vllillefroy, Georges,
- \rci!!.

C~~IlP lislt' générale des membres, ùu lllols de janYier '1891 ,
l'sl d·i.lill~~lIl':-; illlIH'illll~ ~~ en tête du T. XVIII .
.Je crois deyoir faire obsencl' que le titre de membre de la
Soriùl.!" nr s'acquiert pas légèrement; il faut être présenté
pal' deux confr('rps el. C'lre agréé pur l'Associa lion.
Le bureau de la SociéLé ul'chéologiqup. du Finislère. en
janYirr -1891: dniL aÏllsi compos(~ :
Pl'ésident .- ]\/1, JlERSAH.T DE LA VJLLEM:AROUl~. de

1'[IJsl ilul. '
Vic~s-Pl'ésùle/~t .' .\lM. Félix du MAHHALLAC'H, pro-
lOn~lalre n[1ost.ollqLl(~; LUZEL, Arehi\"iste départemental'
HARDOUlN, Conseiller.
. ~~crétaÙ'cR.' MM. Aymard de BLOIS, ancien Conseiller de
Prefecture; SERRET~ proprrétaire.

LXiV ' .
Secrétaire-Adjoint: M. LE BRAZ, Professeur au Lycée de
(Juimpel'. .

. Tl'ésoriel' : M. LE MAIGRE.
Les procès-yerbaux sont Sigtlés par le Président et le
Secrétaire (art. 3).
Aucune publicaiion ne peut être faite au nom de l'Asso­
ciation sans l'examen préalable et l'approbation du bureau
(art. 13). Des mémoires et notices font la seconde partie du
Bulleti Il.
Le Président,
HERSART DE LA VILLEMARQUE.

- 'LXV
Séance du 24 Novembre 1892.
Présidence de M. LUZEL, Conservateur des Archives.
l~taient présents: MM. le baron HALNA DU FRETAY,
BI< ;OT, l'abbé ABGRALL, MALLEN, l'abbé LIN­
GUI~OU. LE MAIGRE, JENKINS JONES, DE BLOIS.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et
adopté.
M. Serret s'excuse de ne pouvoir assister à la
seance.
l'l. le Président retenu à la campagne par des
raisons de santé, a inscrit en tête de l' o·rdre du jour
les trois mémoires suivants:
1 Les procédures criminelles en Basse-Bretagne
aux XVIIe et XVIIIe siècles, par le docteur CORRE.

2 Traditions sur la lèpre dans le Cap-Sizun, par ~ . .
LE CAHGUET. .
3° Lettre de du l'aumonier Leper Azylum Triniclat,
~ur la même maladie, au président de la société d'ar­
chéologie du Finistère.
Ces études intéressantes seront insérées dans les
prochains bulletins; elles ne sont malheureusement
arrivées qu'après la séance.
A défaut d'ordre ' du jour, 1 \1. Luzel analyse succinc­
tement des documents historiques qu :il a découverts
en "isitant les archives communales de Morlaix dans
un ancien registre de délibérations du corps politique
de la ville, du 26 février 1675 au 3 mars 1677. Parmi
ces pie.ces on doit citer particulièrement une corres­
pondance inédite ·du due de Chaulnes, gouverneur de
la province. Ses lettres sont curieuse.s parce qu'elles

• _. LXVI -
concernent pour la plupart les mesures préventives
ou répressives qui furent prises ft la suite du soulè­
vement populaire connu sous le nom de papier timbré.
Si les renseignements officiels sur ces faits sont rares
aujourd'hui, le souvenir de l'impitoyable rigueur" des
châtiments ne s'en est pas moins conservé dans la
population, et le récit tracé par Mme de Sévigné dans
ses lettres ne paraîtra plus aussi exagéré lorsqu'on
placera à côté cet extrait d'une dépêche du gouverneur
de Bretagne: « Je ne sache plus dans le canton de
Quimper que Combrit et deux autres paroisses mutinées
parce que je n'ai pas voulu leur pardonner et qu'elles
ne le méritent pas. Vous apprendrez peut-être encore
plus tôt par le bruit des punitions les effets de la
justice renaissante commençant à paraître de tOUJ
côtés. L'on a exécuté à Quimper l'un des plus séditieux
de tous ces cantons, et les arbres COll1mencent à se
pencher sur les grands chemins du côté de Quimperlé,
du poids que l'on leur donne. »
IvI. l'abbé Linguinou a été à même de constater à
Combrit l'existence de plusieurs dossiers assez mal clas­
se rapportant aux événements de cette époque. Les
sés
habitants de la paroisse lui ont montré dans un car­
refour voisin des avenues du château du Cosquer une
croix de pierre qu'ils nornmaient la Croix du Pendu;
mais de l'érection de laquelle ils paraissaient ignorer
la cause. .

NI. le baron I-Ialna du Fretay entretient la société
des fouilles qu'il a récemment entreprises au lieu de
Lezarscoët, situé dans la eommune de Plonévez­
. Porzay; là s'élevait, suivant' les légendes locales,
l'ancien château du roi March. La nouvelle édition du
dictionnaire d'Ogée, à l'article Plonévez-Porzay, men­
. tionne une autre particularité.
Il s'agit de la conservation à Lezarscoët d'un buste­
en granit très grossièrement travaillé représentant un
prince avec une petite couronne sur la tête et d'énormes
oreilles. Cette statue était appelée par les paysans ar­
roue pen marc' h. Une de ces représentations se voit
au Musée de Quimper. Déjà la pioche des ouvriers a .

LXVII
mis à découvert sept pierres de taille marquées de
signes particuliers, un pan de mur ,en pierre sèche et
la base d'une tour que notre conf1'ere croit avoir. été
destinée à servir cl' oubliettes. Il ajoute que ces rUl~es
présentent pour lui les caractères d'une constructIOn
du ve ou du VIe siècle.
NI. l'abbé AbgTall s'étonne qu'une forteresse de ?ette
importance ne fut accompagnée d'auc.un. appareIL de
défense extérieur et ne trouve pas admIssIble non plus
l'hypothèse des oubliettes dans la tour signalée, l?arce
quo, si VioUet Le . Duc déclare que ces te,rrIbles
cachots existaient raroment dans les demeures feodales
du moyen âge, on est fondé à soutenir qu'ils · étaient
inconnus à une épopue fort antérieure. .
,Nf. Luze l, au sujet des pierres marquées de signes
biz;arres , rappelle que Grégoire de Rotrenen et dOln
Le Pelletier ont inséré clans leurs dictionnaires bretons
des alphabets attribués aux Celtes, dont les caractères
avaient été relevés sur des monuments d'une grande
antiquité parmi lesquels ces auteurs citent notamment
les pierres sculptées de Lezarscoët. Il est donc bien
important de recueillir et de conserver tous ces vestiges
du passé afin de reconstituer, s'jl y a lieu, l'alphabet
entier et de comparer ces signes à ceux qui, (faprès
Cambden et Owen, ont été découverts en Angleterre.
AI. lp vic01nle de Blois demande si la critique
n10derne a confirmé les opinions émises au commen­
cement de ce siècle par M. de Kerdanet, dans ses
Notices chronologiques, pages 247 et suivantes. Cet
ardent archéologue était alors disposé à admettre que
l'alphabet des anciens Armoricains leur avait été
apporté par les Tartésiens ou Phéniciens de Cadix,
qui depuis une haute antiquité avaient noué des
re~ations commerciales avec les Ostrymiens ou Ossidé­
mIens de la Basse-Bretagne. La note en question con­
tient d'autres indications qu'il est peut-être utile de
rappeler: (( A Plouzané, en Léon, à deux lieues de
Brest, on a découvert de ces vieux caractères sur une
grande croix de pierre an eôté gauche du porche de
l'ancienne église et sur la margelle d'une fontaine

LX VIII
.a.ppelée Feunleun-a 1'-C' hlaoslr » ; (( laquelle considé-
rant attentivement, l'an 16'24, dit Albert Le Grand,
j'avisais que la margelle de la fontaine était d'une
·croix de ,pierre rousse taillée à l'antique avec certains
anciens caractères incogneus. »
On a encore trouvé des caractères armoricains sur
un vïeux calice de l'abbaye de Landévennec , au temple
de::; faux dieux, dans la paroisse de Penhars, à Saint­
Michel-en-'Grèye, à deux lieues de Lannion, sans
reparler de . ceux de l'antique château de Lezarscoët.
D'après lVI. l'abbé il bgrall, la pierre levée ou menhir
appelée en français Quenouille de Sainte-Barbe,
située' sur le bord de l'ancienne voie romaine passant
par Cast et Ploéven, passerait dans le pays pour êtr,,:
décorée de signes mystérieux. Il est plus probable
qu'elle a été employée comme borne militaire. Sur
cette question très délicate on peut consulter avec
fruit l'fIistoire de ['écriture clans l'antiquité, par M.
Ph. Berger. ('le édit. Paris, 1892.)
La séance est levée à 3 heures 1 j2.

Le SecrétairB,
Vicomte DE BLOIS .
Le Vice-Président.
F.-M. LUZEL, .
. ' ..... -.,.,s"fil'''''''' ;"'W F ai oc "' . -

-' LXIX -

Séance du 29 Décembre 1892 .
Présidence de M. le vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
membre de l'Institut.
Présents: MM. le Baron IIALNA DU FHETAY,
LUZEL, BIGOT, MALEN, LE MAIGRE, l'abbé
ABGRALL, l'abbé LINGUINOU, DUCOURTIOUX,
GUÉPIN, JENKIN JONES, SERRET.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et
adopté. ..
1\1. ['abbé Abgrall communique un dess'În de la
pierre levée, appelée (( Quenouille de sainte Barhe »,
avec les signes qu'il y a relevés.
Au Temple des faux dieux, j\1. Uucourtioux signale
des sculptures assez frustes représentant une figure
avec de longues oreilles.
Ouvrages déposés pour la bibliothèque :
Revue Celtique, volume XIII, n° 4, octobre 1892.
Bulletin de la Société des A ntiquaires de Picardie,
année 1892, n° 2.

Société Breton ne de Géographie, 10 année, nO 53.
Société Archéologique du départernent d'Ille-et­
Vilaine, tome XXI.
Société Archéologique de Bordeaux, tome XVII,

'l'l fascicule 1892, et tome XIV, 4 fascicule 1889 .

1 LXX-
Bulletin de la Société Al'chéologique de 1Vantes
tome XXXI, année 1892, et tome XXX, année 189L
Journal des Sa-rants, septembre et octobre 1892.
M. le baron I-Ialna du Fretay présente un frag­
n1ent de silex trouvé au Vieux-Châtel, dans un terrain
déjà fouillé, ce qui démontre la rareté du silex dans la ,
contrée et l'obligation d'en utiliser les moindres frag­
ments. Notre confrère fait hommage à la bibliothèque­
d'un ouvrage qu'il vient de publier,
de la Société
orné de son portrait: Le,.;; oJ'ig'ines du 1'1'wnrle"
l'homme avant notre ère. Il fait remarquer qu'à.

propos de son rapport sur la fouille de Kerbernez, en
Briec, on a mis époque inconnue, tandis qu'il en
avait déterminé l'époque.
Le Pl'ésic1en t appelle rattention sur les caractères,
et les allciens signes trouvés sur les pic.wres de l'ancien
château de Lezarscoët. Ils seront l'objet d'une étude
spéciale.
Dépouillement de la correspondance:
Notre confrère M. le marquis de Bremond d'Ars,
regrette de ne pou voir assister à la séance
qui
propose d'offrir la présidence d'honneur à notre­
évêque de Quimpel', Mgr Henri' Valleau, dont
nouvel
il est le compatriote et le collègue à la Société d'ar-

chéologie de Saintes.
Pour ceux qui s'intéressent aux questions archéolo­
giques, le nom de Mgr Valleau n'est pas inconnu, et
les travaux qu'il a publiés comme ' membre de la
Société archéologique et de la con1Inission des Arts et
Monuments historiques de la Charente-Inférieure ont

-" LXXI

tous été remarqués. Aussi espérons-nous que, grace a
l'influence de Mgr Valleau, nos recteurs et vicaires
bretons, suivant l'exemple, viendront nous aider à faire,
par leurs note.s et renseignements, le répertoire archéo­
logique du département du Finistère dont l'vI. Sen'ct
a publié le questionnaire.
8ur la proposition de notre président, Mgr Valleau,
à l'unanimité, est nommé président d'honneur de la

Société archéologique.
Notre vice-président honoraire, 1\1. Trévédy, s'excuse
de ne pouvoir assiste~ à la séance et nous envoie ses
souhaits et vœux pour l'année 1893. Notre bien-aimé
président, M. Hersart de la Villemarqué, se joint à lui
et espère que dans l'année qui va venir notre Société
continuera à êtr~ prospère et à garder la place qu'elle
a prise parmi les sociétés savantes de France .

MJJ1e FloyeZ d'Herbais offre de donner de plus amples
détails sur la découverte du tombeau de Kerestrat
(près de la route de Roscoff à Saint-Pol), et elle se fera .
un plaisir de recevoir ceux des membres de notre
Société qui voudront le visiter.
l'III. le Dr Le Af oélligou demande que l'on commence les
fouilles de Feunteniou, en Mellac, lorsque la saison le
permettra. M. l'abbé Abgrall est désigné pour y assister.
Dom Guépin envoie une note à propos de la prose
Langllentibus. Les Bénédictins de Solesmes la chan­
tent avec une notation différente de celle de Quimper.
1\1. l'abbé Abgrall fait observer que les musiciens
de Quimper connaissent très bien la science lithur­
gique et que le L!inguAntibus a trois variantes.

. LXXII- .

'. On donne ensuite lecture d'Ulle lettre adressée par
le rqy Louis XIV à- M. le comte de Boyséon, gou-

verneur d'e, Morlaix: au sujet de la prise de la ville de
Condé (1).
M. Luzel IH un conte breton.
La séance est levée à quatre· heures et demie.

Le Président,

LA VILLEMAHQUE.
HERSART DE
Le Secrétaire,
A. SKRRET.

relatifs à la révolte du papier timbré dans
(1.) ~uz~h,Documentg inéd
le FiffiStëré,' 'en l'an 1675.

r ,.. ... ...,.,. . ,' ............. . - ... " .' I i ,.