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XII. .
MONOGRAPHIES PAROISSIAtES
EHGUÉ-GABÉRIC (1678-1716)
(Notes de M. l'abbé A. F AVÉ).
Ces notes sont un essai d'inventaire des registres ' des
baptêmes, mariages et sépultures, pour la paroisse d'Ergué
Gabéric, de 1678 à 1716. Pour le présent travail, nous nous
en sommes tef!us obstinément et expressément aux données
que pouvaient nous fonrnir ces cahiers. Notre but ét.ant de
montrer qu'avec ces seuls renseignements colligés et rap-
prochés, on peut reconstituer des événements du passé qu'on
ne trouve pas toujours dans les pièces d'archives.
Monseigneur l'évêque de Quimper a maintes fois exprimé
le vœu qu'en chaque paroisse ses prêtres fissent un inveu
taire, une récollection des registres, pour rechercher et fixer
l'histoire paroissiale. Nous avons essayé de répondre à ce
vœu, pour une période de trente-huit ans, en ce qui concerlle
la paroisse d'Ergué-Gabéric, en montr nt que souvent ee
vœu sel'ait facile et intéressant à réaliser .
1. Messire Jan Baudour, recteur d'Ergué-Gabéric.
1. , SA VIE .
Vénérable et discret Messire Jan Baudour était fils de
se d 1 '1'
Prigent Baudour (Ç originaire de la parr e ,Jan [11 18 ,
Evesché de Léon: décédé au pbitoire
le 2g aoust 16H3.
aagé d'environ septante cinq ans. ))
Comment Jan Baudour, Léonais d'Ol'igine, se trouvait-il
ageégé au clergé de Cornouaille'? Son père avait-il suivi ,
comme serviteur, un riche héritier de Léon, marié au pays où
fleurit le pommier? ' .. Ou bien, suivit-il , J'exemple de <.:es
excorporations, Je ces passages d'un diocès'e à un autre,
si peu rares alors , dans nos diocèses bretons, comme on le
constate par les contemporains du serviteur de Dieu Michel
Le Nobletz? A peu près à la même époque, non loin d'Ergué
Gabéric~ la paroisse de Coray était gouvernée par Messire
Goulven Le Guillou, lui aussi originaire de l'évêché de Léon.
En Ergué, peu avant 1669, on voit relater le nom de Jan
Baudour comme prêtre auxiliaire. Ver's octobre du même
an, il remplaça comme curé Mes Hervé Le Bouder, jusques
en février 1677, qu'il devint recteur de Pleuven, du 3 février
mars 1678.
Sa sœur était mariée à Pleuven, à Jean Le Moal, du lieu
de Kergrimen. (Cf. bapt. 22 fév 1(79). Mauric~tte, 'c'était
son nom, ne tarda pas à suivre Mre Baudour à Ergué, lors
qu'en mars 1678, il Y vint en place de Jacques Floc'h, mort le
4. dudit mois, à l'âge de 58 aRS.
Jean Le Moal, ,d'après son écriture au cal'actère vigoureu
sement détaché, sûr et délié, devait être un lettré. Quant il
mourut, il laissa à sa veuve au moins deux enfants: Jean et
Guénolé. '
{( Guénolé Le Moal décéda au presbitoire et son corps
« fust inhumé dans la chapelle de Notre-Dame-de-Délivrance
« dudit Ergué. » (10 mars 1(94).
Jean Le Moal, fils de Mauricette, parrain le 16 oct. 1682,
est porté « aagé de huit à neuf ans, demeurant dans le
presbitoire dudit Ergué à présent. » Jean étant né vers 1674,
Mauricette était déjà à Pleuven lorsque Mess Jan y vint
comme recteur: donc ce ne fut pas comme Recteur de cette
paroisse qu'il eût pu pourvoir à son établissement.
La domestique du recteUl' était « Marie Cap, du presbi-
toire » (bapt. en décembl'e 1(88), qui en sept. 1706 résignait
ses fonctions, pour raisons majeures, comme le eonstate SOIl
acte de décès à cette date. Jean Le Hénaff « valet du s"
reeteut' », suivait le même exemple, en janvier l713.
Après 38 ans de chal'ge pastûrale, dans la même parûisse,
sûutenus avec une verdeur qui ne se dément pas jusques
dans la dernière signatul'e, jusqu'au dernier paraphe qu'il
appûse aux registres de la parûisse, nûus lisûns « que le
« dernier jo.u.r d'aûust de l'an 1716, vénérable et discret
« Messire Jan Baudûur est décédé, à la maisûn presbytéralle
« de cette parûisse, aagé d'envirûn quatre vingt (tns. Sûl'l
« décès est arrivé à quatre heures du matin. »
Les ûbsèques furent présidées par lVIl'e Cûrentin Furie,
recteur d'Ergué-Armel: d'après les prûcès-verbaux des
décès de la parûisse, il semble qu'il entrât dans les attri
hutiûns du recteur d'Ergué-Armel d'enterrer sûn cûnfrère
d'Ergué-Gabéric: peut-être que celui d'El'gué-Cabéric
jû.uissait du même privilège à l'égard de ce1nt d'Ergllé
Armel.
Caractère de Mre Jan Baudour,
Il est cûnvenu que « le style c'est l'hûmme. ))
Deux ou trûis pièces dans les deux vûlumes que nûus
avûns inventûriés nûus fûurnissent les seuls documents qui
puissent nûus faire cûnnaître « la complexion de l' homme ))
cûmme le dit Blaise de Mûntluc.
C'est un hûmme de fûi vive. C'est un hûmme impres-
siûnnable que Jan Baudûur.
t 701. « Le jûur de la Chandeleur, envirûn le sept heures
« du matin, le tûnnerre et un tûurbillûn de vent sapèrent la
« toUl~ de la chapelle de Nûtre-Dame-de-Kerdévût, pa,' la
« chambre des clûches, et les matériaux de lad'e tûur tûm
« bèrent en .partie sur Françûis Le Gûnnidec, cûmme il estûit
« prest d'entrer dans régIe pûur' entendre l'ûffice divin, sûn
« braz cûuppé, le reste de sûn cûrps tûut brisé, à la réserve
« de sa teste, le jugement bûn et demandant pardûn à Dieu
« de ses péchez, invûcant la Ste-Vierge de Kerdévût à sûn
« secoùrs, se confessa au curé, qui se trûuva présent e.t
« reçeut l'extreme unction et declara qu'Allain, fUs de Marc
« Coetmen, estoit demeuré et tué sous les pierres tOlllbées,
« lequel Gonnidec soufrit jusques environ le six à sept heures
« le soir, et trespassa c·omme un vray martyr, dans la gl~âce
« tumbe, entre la chaire et l'autel de St Sébastien; deux
( honnestes gens et de trez bon exemple à tous ceux qui les
(C ont conneüs dans leur conduite et bon exemple, pend le
« temps qu'ils ont vescus parmis le monde. C'est l'exposé au
t( vray que ie me trouve obligé de faire sur ce registre pour
« informer de la vérité après ma mort, ce quatriesme feburier
« mil sept cent un. » .
Le vénérable Jean Baudour, sous le coup de cette émotion .
qui lui rappelle le souvenir de la mort et du compte que lui,
pasteur, aura à rendre de l'âme des autres, signe, ce jour:
« pl'êtl;'e indigne, rr d'Ergué-Gabéric . »
Ce procès-verbal touchant de la catastrophe nous permet
de dater avec précision le vieux cantique de N .-D. de
Km'dévot, où est relatée la légende de l'admirable l'étable que
l'on voit dans cette chapelle. L'auteur dit, en effet, qu'il
composa cette pièce, trente ans après ce tragique accident.,
donc en 1731..
Le 29 octobre 1697, le recteur d'Ergué procédait à Hll
baptême: il était, comme il le dit plus bas, à peu près sept
heures du soir: à ce moment, une éclipse de lune se pI'oduiL
et aussitôt il prend la plume, sans sortir de la sacristie. pour
consigner ce phénomène, dans les termes suivants:
« A mesme jour et heure que susd il vist une éclypse sur
« la lune, entre six heures et sept heures du soir, qui nons
« pronostique et nous faict espérer un plein repos: dans les
« troubles mesmes les plus grands et les affaires les plus
« obscures. Cet astre ne se cachera à nos yeux, que par la
« jalollsy du soleill, qui ne pouvant esclairer que peu de gens
({ dans le trouble, et dans le désordre, s'en pl'cndel'a à son
« opposé, luy fera la guerre, mais elle en l'eviendra toute
« victorieuse, après avoir parü autant obscul' qu'on le puisse
« estre, elle reviendra tout à conp, si brillante que l'esclat
« de sa lueur' surprendra autant et plus que son obscUl'ité
« n'aura fait. Dieu veille par sa sainte miséricol'de que il ne,
« me trompe pas dans l'explication de ce que iay apperceü. ))
On voit que l\1I'e Jan Baudour était cont.emporain de,s hé,'os
de Molière.
Cette saveur de style, ce culte du détail dar)s sa précision
la plus sCl'upuleuse, tout dénonçait en lui le 'tempérament
d'un chroniqueur parfait: malheureusement, pOlU' nous, il
il sut trop se borner et ne nous a laissé que les 'deux pièces
ci-dessus. Notre regret en est grand, car il elÎ.t été précieux
d'avoir tous les éléments d'informations propres à faire l'es
sortir et mieux connaître une physionomie qui ne manquait
pas, sans doute, d'or:ginalité, et ce qui est quelque chose en
plus, s'encadrait dans un coin du grand siècle de Louis XIV,
3. Ergué-Gabéric au temps de Mr~ Jan Baudour
L MOUVEMENT DE LA POPULATION.
Pendant cette période, la moyenne des baptêmes était de
70 pal' an, et celle des mariages de 17 , se décomposant ainsi!
eu moyenne, par dix ans:
Baptêmes.
Mariages.
pal' an,
Ces chiffres semblent indiquer une population de quinze à
seize cents habitants. '
Les reg'istres des décès sont incomplets : on remarque
bien vite qu'on ne les tenait pas couramment :. souvent, cinq
et six inhumations sont inscrites à la file, d'après des notes
. incomplètes; peut-être même de mémoire et souvent sans
or,dre: c'est ainsi que nous voyons un ,décès du 2.8 février
enregistré avant un autre du 1:3 du même mois. Pour les
inhumations d'enfants, il n'en est fait men.tion que si le père
est un peu notable. Exemple: « un enfant de Mons!' de
Kerdrapeo fust inhumé le premier jour de)'an 1689 ..... .
« Le corps d'un enfant de Monsieur de la Marche fut
« inhumé le 4 octobre 1697; .....
« Un enfant de MOIlS Richer de Chamripeau, etc.. 11
« janvier 1715. »
Le plus souvent, toute indication sur l'âge du décédé faft
défaut. Nous aurions souhaité cependant pouvoir faire un
relevé, non sans intérêt, sur la mortalité infantile à cette
époque co· rnparée à la nôtre.
4. Noms de baptême et noms de famille.
Nous relevons très fréquemment les noms suivants donnés
aux filles:
Adelice ;
Appoline ;
Blanche;
Clémance :
Florance ou Fleurance :
.J uliane ;
Marquise;
Et enfin Pezeonnelle ou Péronnelle.
Ce dernier nom est encore un des plus communs , dans la
paroisse d'Ergué-Gabéric: seulement, les arrières-petites
Imes des Pé?Oonnelles du grand siècle s'appellent aujour
d'hui vulgairement Perrine.
Souvent, ces noms, aujourd'hui démodés, qui se~lblent
venir tout droit de l'Hôtel Rambouillet, n'étaient pas sans
gêner l'orthographe du digne ecclésiastique qui tenait le
l'egistl'e, comme nous le yoyons pal' la façon d'écrire le nom
d' cc IIeljenore », donné à un baptême, en 1691.
Plusieurs fois, nous trouvons cc Pezron » variante de
pierre, et par deux ou trois fois, comme prénom de baptême .
c( Guézennec. » (1684, bapt. de Guézennec Scordia; 1714,
bapt. d'un fils de Guézennec Gourmelen). Ce Gttézennec est
la traduction celtique de Syl'IJestre et un des noms donnés à
saint Guénolé.
Un autre nom très rare: dans un baptême, en avril 1695,
nous en relevons cc A rphel Le Poupon n01nmé par A rphel
cc Constanz. »
On a, avec raison, réprouvé la réformation acharnée des
Homs patronymiques bretons que poursuivaient, il y a de
longues années, nos secrétaires de mairie. Du jour au len
demain, Le Coz devint père de Lancien; Le Jour fils de Ledé,
et Le Sage fils de Le Fur. Cette tendance s'accusait déjà
fortement, à l'époque qui nous occupe: dans une seule 1 [' ge,
avril 1694 :
Nous trouvons Le Joly, pour CaM' ;
Le Grand, pour Le Bras;
. Le Pag,e, pour Floc'h;
Et un peu plus bas Le Jeune, pour Yaouan, c.
5. Parrains et marraines.
Les ecclésiastiques étaient recherchés pour être parrains:
('urés et prêtres habitués étaient très fréquemment appelés à
cet honneur: le digne M"e Baudour n'eùt rien à leur enviel'
sur ce point, et il se prodiguait si bien que, de retour à
Ergué, en mars 1678, de cette époque à la fln de ceHe anné.e,
nous le voyons treize fois parrain, sur 62 baptêmes enre-
gistrés pour l'année entière. L'année suivante, il nomme
8 fois; en 1680, 9 fois. Il y avait là un abus, que réprouvait
r esprit de l'église, formulé et fixé par ]a lettre de l'art. 4
des statuts du s)'node général de Cornouailles, eu 1710 :
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. ' TOME XVIII. (Mémoires). 11
« Nous défendons aux recteurs, sous peine de suspense,
« d'admettre des religieux ou même des ecclésiastiques dan."i
«( les ordres sacrés p01tr nommer auc'un enfant. ))
.Jan Baudour dut modifier sa conduite: nous ne le voyons.
après 1710, tenir sur les fonds baptismaux qu'un enfaùt: il
est vrai que c'était l'enfant d'un officier de l'église: fUs de
maistre Guyomarc'h, l'organiste. La charité et l'estime que
pour le l~ecteur d'Ergué nous commandent
nous professons
de supposer qu'au préalable il avait obtenu l'autorisation dt'
~1gl' Hyacinthe de PIŒmc, son évêque.
Les registres relatent un fait que nous tenons à cons-
tater. Il n'était pas rare de voir, dans des familles nobles,
isir pour parrains de pauvres gens de basse extraction.
cho
C'est ainsi qu'ayant à nous occuper du duc de MerCœ1t1", nous
concernant sa femme, Marie
avons relevé le détail suivant
de Luxembourg: le 5 novembre 1592, elle accouchait d'un
JUs et d'une fille: « la mère, pour mériter d'avantage la
« faveur céleste, mesprisant l'honneur et pompe du monde,
« print pour ses compères et commères trois pauvres hommes
t( et autant de pauvres femmes nécessiteus~s de ceste dicte
« ville de Nantes. )) (Pierre Biré. Alliances généalogiq. de la
maison de Lorraine, p. 186).
parlant du bon père que Dieu lui avait.
Notre Montaigne,
dit « Son humeur visait encores à une autre fin, de mp
donné
« rallier avecques le peuple et cette seule condition d'hommes
« qui a besoing de notre ayde : et estimoit que je feusse tenu
« de regarder plus tost vers celuy q1-ti me tend les b1"as qlU!
. « vers celuy qui me tourne le dos, et fust ceste raison pour-
(c quoy il me donna à tenir sur les fonts, à des personnes de
tt la plus abjecte fortune pour m'y obliger et attacher. »)
Ce furent, sans doute, ces sentiments de belle et saine
qui inspiraient les nobles châtelains
démocratie chrétieime
d'Ergué, lorsqu'ils choisissaient leurs domestiques et sel'v.i.-
teurs pour nommer leurs enfants : .
17 nov. 1689, Bapt. de Marie-Anne, fille de Corentin de
penfeuntenyo, chevalier, seigneur de Kermoruz, Coatanlan
autres lieux: « a esté nommé par Jan Pélennec et Mal'ie
« Le Breton, lesq. ont déclaré ne sçavoir signer».
Il janvier 1705. Supplément des cérémonies du baptême
de François Guy, fils ais né de Messire Jan-Baptiste Gelin
et Dame Mauricette Harquïn, Seignl' et Dame de Pennan
l'eun; « et a esté nommé par Guy Berrou, vassal duc}!
« seîgneur, et Ursule Pierre~ dorilestiques dud Pennareun » •
21 oct. 1707 : « Bap. de Marie-Marguerit~ de Gelin, pré-
« cédemment ondoyée à Quimper: nommée par Alain Hémon
« et Marguerite Conan , serviteurs domestiques dudit Pen-
« nanreun ». .
Quelle plus belle récompense pour le dévouement de ces
vieux serviteurs que cette marque de confiance affectueuse
les agrégeant désormais à la famille en leur faisant COH
!'l'acter cette parenté spirituelle qui u oit à jamais parl'aill
et filleul? , .
Noùs retrouvons le seos patriarchal du mot « domestique »
daos le procès-verbal du baptême de Barbe-Rose-Martine
de La Marche, de Kerforz ; (19 janvier 1705) « nommée par
Maistre Martin Le Cueno, dO'lnestique de Ker(orz, et Dame
Barbe-Françoise de Tréanna». La signature du parrain
nous apprend qu'il était « acholyte»: . « domestiq'Ll.e »
Ù ans le sens de la famille de La Marche, par sa premièr'e
édu cation: fl'ère de lait, fils adoptif, ete.
6. Les notables d'Ergué.
« A tout seigneur, tout honneur. » Au manoir de Ker(orz,
saluons Damoiselle Janne de Verboys, Dame du Man; à
Kerforz, aussi, habite noble homme Louis Besnier, sieur de
Roche: il avait épousé Françoise-Corentine Belliguet el
vi nt habiter le bourg (Bapt. janvier 1685). Puis nous tro11-
vous Louis-René de La Marche, seigneur dudict, de Les-
(IŒiriou, Penqlil.elen, etc., et sa compagne, Dame Marie-H.os
dont la nombreuse lignée ne quittera plus
de Tréhoul'et,
Kerforz. Dame Marie Billoal't, décédée le 5 décembr'e 169:1,
est douarière de Mézanlez. •
A Pennanreün, écuyer Jean-Baptiste Gelin, seigneUl' de
Pennanreün et de Boulvern, époux de Jeanne-Mauricette
Harquin, semble disputer à Louis-René de La Marche l'hon-
neur d'avoir une famille où le foyer ne sera jamais désert,
une maison où la table sera toujours entourée de nombreux
rejetons. . .
A la Salle-Verte vivait François Delille. et sa femme Jeanne
Le Cosquer: le 8 mars 1687, il mourait, jeune encore, laissant
a près lui un enfant encore dans le sein de sa mère.
Jacques de Charmoy, seigneur de La Coudraye , de
Kerarret et autres lieux, l'est aussi de Lezergué.
Sébastien Paluele, sl' de Trividiern, reçoit en ce manoir
la Dame de Funéraut, « laquelle estant venüe par forme de
« visite chez M. de Trividiern )), y donna le jour à un enfan t
mâle. Le père était Maistre Jean Funéraut, la mère Urbanne
Ansquer; le baptême se fit à Lezergué, chapelle de Saint
Joachim: le parrain fut Me de Trividiern et la marraine
Anne de la Garde, Dame de Kerogué. (14 janvier 1698).
Outre Corentin de Penfeuntenyo et sa famille, nous ren
controns les du Fresnay; Gilette de Kergariou, Dame du
Fresnay; sa fille aînée Marie-Anne; Michel-Corentiu du
Fresnay; Christophe du Fresnay et Gilette de Kersainct-gily:
Après nous être acquitté de nos devoirs devers les hôtes
des manoirs d'Ergué, nous rencontrons d'autres notables.
Ce sont les notaires royaux.
A la Salle-Verte 1 Alain. Le Coffec; au Quélennec, Jan
Lhbdé, fils de GuIllaume: il fut « trouvé mort dans la
riviere d'Audet et inhumé le 18 décembre 1705 ».
Au bourg de Kerdévot, Jan Périgot: époux de Marguerite
~lacé.
J..J8S organistes du bourg d'Ergué occupaient uue certaine
place parmi les notabilités locales.
IJe premier qui, de son doigté novice, fit gémir, soupiree
exulter les orgues de la paroisse, fut Maître Pierre Guyo-
rnarc'h, enterré le 1.1 décembre 1702. Les orgues ,de la pa-'
l'oisse, aujourd'hui en partie désemparées, portent le millé
sime de 1680. Le buffet est des plus gracieux et des plus
élégants .
Pierre fut remplacé par Maître Charles Guyomal'c'l!, qui
paraît à un baptême, en 1706 (23 aoüt) , 'comme compère de
Guillemette Danyel, gouvernante de Ml' et de Mme de Pen
nanreun.
17:L7, il fut remplacé par René Km'lann, qui céda lui
même la place aux Le Dé et aux Kernévez.
Au nombre des , notables villageois, citons femme Marie
Hascoët, femme d'Hervé Le Masson, de Kerurvoës; (1683)
Catherine Men; qui signent: Jacques Déniel, Claude
Kerdalast; puis du Q'Uélennec; Alain Tanguy,
Lazennec, de
Guénolé Bouder, de Kernaoff, les C~édou, les Mahé, les
Pétillon; Hervé Lizien, du Mélennec.
Ce que nous voyons des honorables visiteurs qui venaient
à Ergué, « trois quarts de lieu de Quimper» de Quimper,
du .temps,
nous disent les vacations des officiers ministériels
nous représente un vrai parterre de tabellions et de procu
reurs, d'h0mmes de loi et de justice, en possession d'offices
de judicatures et appelés à Ergué-Gabéric, par des relations
de famille ou de propriété. .
l~n 1680, 'Maistre Allain Le Coffec, notaire royal de
nomme avec « Damoiselle Olive Dauchin, CO;fil
Salle-Verte
paigne dn sr de Toullencoat, notaire royal de la rüe Neufve
de Quimper. »
Tabellions greffaient sur souche de -tabellions.
En juillet 167~, Le Cofl'ec mariait sa fille Fr'ançoise à
« Maistre Guillaume Bernard, notaire royal et greffier du
», originail'e de la paroisse de Saint-Julien.
Pont-l'Abbé
En 1684, est parrain, noble homme Henry Philippe, notail'e
la Ville-Close de Quimper. .
En 1686 et 1689, nous relevons le nom d'écuyer Jeun de
notaire aux Reguaires ,
Trividic, époux de Renée Bellay,
demeurant au bourg de Kerfeunteun, puis dans la Ville-Clo~e
. de Quimper.
Les procureurs ne font pas défaut.
:L679. Maistre Jean Huet, greffier de l'oflicialité de COl'-
Houailles. ' .
1695. Le sI' Glézen, époux d'honorable femme Etiennette
Le Laé.
1706. De Grandpré-Lozac'h.
1708. Alain Benoit.
1714. Joseph Danguy des Désel'Lz, pl'OCUl'eU1' fis~al de
Saint-Evarzec', puis de Locmaria, et Charles-Joseph Dang'uy
des Désertz, avocat au Parlement.
Conseillers au Présidial:
Ecuyer Joseph Droualleu, sieur de Lesllalec.
1680, Guillaume-Corentin Jégo , baillif des Reguaires .
1708. Ecuyer Urbain de Pratmeno, couseiller du Roy ut
juge de police de la ville de Quimper.
1709. Guillaume Le Traon , sieur du Rest, l'ecevem' des
et vacations de Messieurs les juges du Présidial.
épices
La famille La Marche et de Tréhouret était de robe.
Un enfant de Louis-René de La Marche et de Rose de
Tréhouret fut nommé en 1688 par « Messire Urbain de Tré-
houret, seigneur de Kerstrat, conseiller du Roy et premiel'
magistrat de la cour de Chasteaulin », et « Dame Hyolande
dé La Marche, présidente dé Latay ».
L'année suivante (:L689), à un autre baptême, au manoir
de Kerforz, les parrain et marraine sont: « Messire Pierre
de Saint-Pérall, chevalier, seigneur de :Latay: conseiller du
Hoy' et son président au Parlement de Bretagne, et dame
Françoise de Gouvello, Dame compaigne de Messire de
seignem' de Kerstrat et seneschal en la COUf
Tréhouret,
royale de Chasteaulin » .
- Les registres nous font passer en revue les nobles visi-
teurs qui composaient, à l'époque, la « Gentry)) du pays de
Quimper.
A Kerforz, nous voyons un enfant de Louis-René de La
Marche, tenu sur les fonts baptismaux par « Constanze de
Coatanscour, Dame de Botmeur
1680. Catherine Garnier, femme de Jean de La Garde,
est marraine.
seigneur du Stancmeur,
Jean Le SaI, sieur de Kerulochet, nomme avec Damoiselle
~'larie Bougeant, dame de Pentreff. .
Nous relevons les noms :
Catherine Le Guillouroux, cornpaig'ne de noble
homme Jacques Guillou, sieur du Roslouet.
Corentine, Dame de Coatforn.
1695. Damoiselle Yvonne
Ecuyer Jean GuiIlard, sieur de Goasanaman, parrain
avec Dame Corentine de La Garde, compaigne d'écuyet·
Jacques de Richard: seigneur d udi t lieu.
1696. Dame Marie-Françoise de Suberville, dame de la
Boëxière rlle Lazarou, demeurant en la rüe Mescloag'uen.
1698. Jeanne Nédélec, Dame de Rosnohen. '
1701. Laurans-Guillaume du Cosquer de Kervenozaël.
Grégoire de la Goublaye.
Baron de Penanpl'at.
Hené Le
Prouhet de Kermadec.
Julien
sei
Charles-François du Boisgueheneuc, chevalier,
gneur de la Boërie.
170':1:. Jean-François Le Borg'ne, sieur de Roscariou.
1705. Dame Jeanne Le Goazre, Dame de Penendrefl' .
1707. Inhurriation c( du corps d'escuyer Christophe du
Fresnay, sieur de Bavégan, fils aimé de Ml' du Fresnay».
:En 1708, 'un eIifant de Geslin de Penanreün est nommé
par Messire Charles-Jean de Goësbriand, chevalier, seigneur
de Kerdaoulas ; en 1713, autre baptême, où nomment c( Escu-
ye!' Gilles-Claude 'Harquin, seigneur de Kerouryen, avec
Françoise Catin, Dame de la Ville-Blanche .
DarilOiselle
1714. Est marraine Marguerite-Josèphe Le Ny, Dame de
la Chapelle. . .
En 17-(6, on cite le 'mariage de Messire-Guillaume· Colom
ban Le Rousseau de Lanvaux, chevalier seigneur, du Dier
nélez et autres lieux, de la pàroisse du Faouet.,avce'
Damoiselle Charlotte-Loüise du Fresnay. Nous relevons au
registre les signatures de Jeanne-Renée Huby Diernélez; -
Louise-Clode du Tournel; Louis Desportes de Saint
Nudect.
'Un peu plus bas, nous trouvons Jean-Madelaine Gelin de
Couescouvran. '
- Si la robe est largement repl'ésentée, dans le long et
fastidieux relevé que nous venons de faire, en revanche,
l'épée l'est assez rarement.
En 1714, nous voyons comme parrain, à Pennanreun,
( Jean Gelin, seigneur de V illemorel et autres lieux, en
seigne des vaisseaux du Roy, lieutenant de compagnie de
marme. »
Plus tard, en 1734, nous trouverons un ms du même
de Penanreun: c( Escuyer Messire Charles-J ean
manoir
Alexandre Gelin, seigneur de Boulvern, Mouscataire de Sa
llfajesté. »
En aoùt 1730, nous retrouvons un enfant dont nous avons
plus haut relevé le baptême: « Joseph-Louis de La Marche,
sieur de Tréhouret et autres lieux », devenu homme . et
« chevalier de l'Ordre militaire de Saint-Lazare et de Nostre
Dasme du Mont-Carmel de Jérusalem. YJ
- ' Nous passons pal' tous les échelons de la hiél'archie
sociale en enregistrant les noms: -d' « honorable marchand
Guillaume Pelletier: de la Ville-Close de Quimper (1681) ;
De « 'Maistre François Bénard , armurier de la Ville-
Close (1693) ; ,
D'(( honorable femme Marie Chosson, marchande, de la
l'ùe Obscure de ladite ville (1708) ;
De « demoiselle Perrine Huchet, compaigne de Ml' de
Kermorvan, marchand de drap de soie à Quimper;
De (( Maistre Jacques Genet, 'maistl'e 'pet'ruquiel' )), que
IIOUS voyons figurer comme témoin , en 1713, dü mariage de
Nicolas Pichart, dans la chapelle de Kerforz; enfin de
• cc :Maistre Pléjeux, charbonnier; à Botp0dern (en Elliant. )