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VIII.
PÊCHERIES & SÉCHERIES
DE LEON ET DE CORNOUAILLE .
Ce n'est pas d'aujourd'hui que la me!' paie un abondant
tribut aux pêcheurs bretons. 0 Cl oserait 'presq ne dire que,
il y a quelques siècles, la pêche s'exerçait sur nos côtes plus
activement que . de nos jours. Si la pêche de la saJ;dine a
pris, en ce siècle surtout, un très grand développement, une
autre industrie; fort importante autrefois: a presque disparu:
c'est la sécherie du poisson, et spécialement de la morue et
du merlus. Jusqu'au XVIIe siècle, des n.avires partaient
. des ports de Penmarc'h et de Camaret, chargés de merlus
secs qu~ils allaient porter sur toutes les côtes de France et
• même en Espagne (1), .comme nos navires terre-nettviers de
et des Côtes-du-Nord y portent aujourd'hui la
Saint-Malo
et d'Islande. .
morue de Terre-Neuve
Et ce n'est pas seulement sur le rivag'e du Finistère
actuel que s'exèrçait la sécherie du poisson. C'était en
sur toutes les côtes bretonnes. Un exemple suf
général
ffira comme preuve: En 1212, Allain, comte de Goëllo,
à l'entrée de la rade de
fonde l'abbaye de Beauport,
Paimpol; il donne aux moines « le revenu de ses s.écheries
de Kerity et de Plouec )), qui avoisinent Beauport. (2) Plus
tard les moines obtinrent la dime des poissons pêchés par
les' hommes de Bréhat, comme (( congres, morues et mer-
lus )). (3)
(1) Dom MORleE. II. p. 465.
('l) « Reditum siccarum mearum de Kel'ity et Plouec. » Plouec est sans
Plouzec (Lobineau, Pr. Col. 327;.
doute la paroisse nommée aujourd'hui
(3) Une transaction passée entre les moines et les Bréhatins (15!!1), se
réfère à une époque ancienne. ISocùJté archéolo:,;iqw} des Côtes-du-Nord;.
Série II. T. II. P. XXXIII.
~Iais je ne veux étudier aujourd'hui que les sécheries du
traces dans nos
Finistère actuel. Elles ont laissé quelques
historiens; j'ai pu trouver quelques autres renseignements
dans des titres anciens . Je vais rapprocher ces textes épars
dont quelques-uns remontent au XIVe siècle.
Finistère actuel sont signalées sous ces
Les sécheries du
deux noms: Séch.eries de Saint-Mahé (Saint-Mathieu) ou de
dans l'évêché de Léon, sécheries de Cornouaille,
, Saint-Reuan,
le long du rivage de Cornouaille, de l'entrée de Quimperlé à
rentrée de l'Elorn, auJond de la rade de Brest. .
Nous verrons que les ducs de Bretagne avaient des
sécheries sur leur domaine. ·Rien ne m'autorise à dire qu'ils
en eussent sur les domaines de seigneurs. Il semble au con
tl'aire que les ducs avaient accordé de ces concessions
sur le domaine ducal. Enfin, comme le comte de Goëllo au
seigneurs avaient des sécheries leur appartenant,
XIIIe, des
ou bien percevaient certaines redevances sur les séchel'ies
qu'ils avaient autorisées dans leurs possessions. Ainsi ~ il Y
des sécheries ducales, seigneuriales et privées.
avait
SECHERIES DE LEON.
Pour agrandir ses domaines, le duc Pierl'e Mauclerc avait
d'une guerre injuste. SOIl
soutenu contre ses vassaux plus
fils Jean le Roux s'y pl'it autrement: il acheta les domaines
seigneuriaux à vendre, ~t il sut trop habilement faire naitre
En 1240, il acquérait le château et le
l'occasion de ces ventes.
port de Brest. Trente ans plus tard, il trouvait dans
Hervé IV de Léon, fils du vendeur de 1240, un homme à sa
dévotion. Ce comte de Léon, qui mérita mieux que personne
le surnom de Prodigue, a besoin d'argent et il a de nombreux
créanciers, notamm~nt des bourgeois de Guingamp, Lannion
et Morlaix. (1) Le duc Jean prête au comte et paie ses
sûr à l'avai1ce de ' n'être pas remboursé en
créanciers,
argent. Le comte livre successivement toutes ses terres et
ses dl'oits seigneuriaux en gage d'abord, puis en paiement.
En 1275, toutes ses possessions sont aux mains du duc.
Au nombre des droits ,acquis par le duc sont le péage de
(Saint-Mathieu) et les sécheries voisines dites
Saint-Mahé
Saint-Mahé ou de Saint-Renan, du nom de la châtellenie
dans laquelle elles sont situées . Je reviendrai tout à l'heure
aux sécheries : mais il faut nous arrêter un moment sur la
cession faite, dès 1271, de lÇijouissance temporaire du péage
de Saint-Mahé.
J'ai dit tout à l'heure qu'au nombre des créanciers du
comte " de Léon étaient plusieurs bourgeois des villes
voisines'. Dans l'acte que je viens de citer apparaissent
eomme associé du duc d'autres bourgeois: (( Guillaume
Hymon, bourgeois de Lamballe, et Evrat de Nantoil, cito'ien
de Paris » (2). .
On le voit, les bourgeois étaient, dès le XIIIe siècle,
assez riches capitalistes pour prêter à des grands seigneurs,
et assez hardis spéculateurs pour s'engager dans des entre-
prises bien lointaines à cette époque.
Paris» n'est pas le seul spéeu
Du reste , (( ce citoïeu de
lateut' étranger à la Bretagne auquel le duc Jean ait eu
alIaire. En 1279, il afferma les sécheries de Saint-Mat.hieu
à « des marchands de Bayonne. » Le duc n'eut pas à s'en
louer. Ses ' fermiers se brouillèrent avec les habitants' du
Conquet et s'entendirent avec des I?archands anglais, qui:
en pleine paix, les aidèrent à piller et brûler la ville (28 aoùt
1289) ; et les habitants réclamèrent au duc une indemnité de
a,581 livres, somme considérable pour le temps. qui, à ~e
qu'il paraît, leur fut payée. (3)
(I)Lobineau, p. 274 .
. (2) Morice, pr. II, col. 1037.
(;~) Morice, I.; p. 218.
Cent ans plus tard, les sécheries de Saint-Mahé étaient
encore aux mains du duc.
En 1395, Jean IV, trahissant une fois de plus les intérêts
la Bretagne: négocie le mariage de sa fille aîné Marie
du duc de Lan
avec le fils aîné du comte de Derby, fIls
castre, et à quelles conditions! ... Le duc de Bretagne don
nera cent cinquante mille livres d'or, la terre de Retz avee
châtel et la châtellenie de Brest et de
tous ses châteaux, le
Saint-Renan. Sur toutes ces cessions, le duc réserve
la souveraineté, que les Anglais sauront bien •
seulement
rendre illusoire; le duc doit s'en douter, mais ne s'en soucie
guere. .
Toutefois, si la paix se fait entre l'Angleterre ~t la Fl'allce;
le duc pourra retirer Brest en donnant uu château d'égale
valeur ... Fort bien! ... Mais les Anglais consentiront-ils à
bortir de Brest, qui, pendant des siècles, a été et sera l'objet
• leur convoitise?
Ainsi lé duc cède Brest; mais il réserve les sécheries du
voisinage; c'est, à ce qu'il paraît, ce à quoi il tient
surtout. (1) .
Cinquante ans plus tard, les sécheries de Saint-Mahé
n'appartiennent plus au duc. ' Elles sont la propriété « des
bourgeois de Nantes » ; nous dirions aujourd'hui de la ville
En vertu de quel acte? C'est ce que
ou commune de Nantes.
nous ne poüvons dire: Nous savons seulement que cette
propriété est antérieure au règne de Pierre II (1450).
Les bourgeois de Nantes obtinrent de ce prince la faculté
d'acquérir des fiefs nobles sans payer le droit nommé alors
rachat et depuis franc-fief. Les conditions dé cette concession
nons sont révélées par les lettres du roi ' Charles VIn
données à Nantes en mars 1490 et qui conformèrent le privi-
lège. On y voit que IX l'octroi fut fait moyennant la: somme
(1) Morice, 'pr. II, col. 644 .
de deux cens livres de rente que les bourgeois estoient
tenus payer ... jusques il en bailler assiette. » (1)
Depuis ils donnèrent assiette sur les sécheries de Sai.nt
Mahé. Or, bailler assiette c'est transférer la propriété d'un
'lmmeuble en paiement de la rente due. (2) A partir du jour
où Jes bourgeois de Nantes donnèrent les sécheries en
assiette de Ja rente, elles rentrèrent dans le domaine ducal,
et, comme nous venons de le voir, le roi de France, succes-
seur des ducs. les v trouva. .
Le 15 janvier 1555, le roi Henri II confirme à son tour' les
pl'Ïvilèges de Nantes. Il rappelle l'assiette de la rente sur les
sécheries de Saint-Mahé, et constate que ces sécheries
« valent à présent par chacun an de quinze à seize cens
livres monnaie ... » et que « ses prédécesseurs comme ll.li
même en .ont toujours joui. » (3)
Comme on le voit, l'opération avait été bonne pour les
ducs devenus en paiement d'une rente de 200 livres, maîtres
d'tIn bien rapportant quinze à seize cents livres de revenu.
C'est le seul renseignement précis que nous ayons sur le
rapport des sécheries de Saint-Mahé. Ce rapport n'est pas
indiqué spécialement dans les comptes des revenus de
Bretagne, dressés en 1501 et 1534. Les sécheries sont com
prises dam; la ferme g'énérale des hàvres et ports de Vannes,
.Cornouaille, Léon, Tréguier et Saint-Brieuc. (4).
(1) La rente de 200 livres était accordée pour obtenir quelques autres pri
vilèges q1,le fait connaître la lettre confirmative de Charles VIII. (Arch. de
Bretagne publiées par la Société des Bibliophiles Bretons, t. I. Privilèges
de Nantes, p. 77). .
("l) La rente de '200 livres est assise sur les sécheries pour « la somme
de neuf vingts quinze livres seize sols et huit deniers .» ou 1 V5 livres
10 sols 8, deniers. On a imprimé à la suite: « Le reste, montant cin-
quante quatre livres trois sols quatre deniers. » etc. Il y a erreur: il est
clair que le mot cinquante est de trop. 4 livres 3 sols 4 deniers ajoutés à
la somme de 195 livres 1 G sols et 8 deniers complètent la somme de
200 livres .
(3) Moriee, pl'. III, col. 115.) .
0,) Moriee, IH\ III, col. 855, 1014.
SÎ~CHEHIES DE COHNOUAILLE.
DE L'ENTRÉE DE QUIMPERLÉ A L'ODET.
Les côtes de l'évêché de Cornouaille, de l'entrée de
Quimperlé à l'embouchure de l'Odet, étaient du domaine
ducal. La rivière d'Aven , partageait ce territoire en deux
parts inégales. La moindre, à l'est, était la châtellenie de
Quimperlé; la plus vaste, à l'ouest, était la châtellenie de .
Conq (Concarneau), Fouesnant et Rosporden.
C'est surtout dans 'cet espace qu'il faut placer les sécheries
ducales indiquées en divers actes par le mot sécheries de
Cornouaille. Au-delà de l'Odet, les côtes appartiennent, en
général, à diverses seigneuries ; et c'est sur un point
'seulement que les ducs ont. pu y avoir des sécheries.
En 1381, nous trouvons l'indication de sécheries de Cor-
nouaille appartenant au duc. .
Jean IV avait obtenu des Cisterèiens de l'abbaye de Bon-
repos, fondée par Alain de Rohan, en 1184, « un . grand
service à son décès pour son âme et celles de ses prédéces~
seurs, et commémoration pour chaque jour avec oraison de
requiem. }) (1) En récompense, il donne aux moines « cinq
cents de merlus secs, bons et marchands, à prendre (dit le
duc) sur les profits, droictures et revenus de nos sécheries de
Cornouaille et de Kerluineuc. » (2)
Le duc donnait en outre une rente annuelle à prendre, dit-
il, « sur nos revenus, pl'ofits et émoluments de notre ville,
(1) Morice, pl'. II, col. 375.
('~) Kerluineuc semble pouvoir être tl'aduit pu vil! tgB du lieu (poisson.,
LeLtnnec, Louannec. Grégoire de Rostrenen). Il y a près de ,la pointe de·
Mousterlin (commune de Fouesnant), un lieu nommé aujourd'hui Kerm c,
teunec. où se sèche encol'e le lieu. Est-ce l'ancien Kerluineuc ?
port et hâvre de Kempercorentin » ... , Cette phrase doit nous
arrêter un moment.
Sa ville de Quimper c'est le faubourg de la Terre au Duc ,
seulement, la ville close étant à l'évêque. Quant aux revenus
du port: la déclaration passée en 1381 prouve que le duc
n'avait pas tenu la parole donnée en 1365. .
Jean IV, fort avide, «toujours à sec de finances », à peine
montra « grand inventeur de sub
maître du duché, se
sides. JI (1) En 1365, il prétendit que en vertu même de sa
souveraineté, il devait avoir les ' entrées des ports. Mais pour
imposer ces droits nouveaux, pour les percevoir, il fallait
l'autorisation des seigneurs des lieux.
Le duc tenait s~rtout aux entrées de Saint-Malo, le port le
Bretagne: à force de prières et de conces
plus fréquenté de
l'assentiment de l'évêque et du chapître.
sions, il obtint
L'évêque de Quimper et les seigneurs riverains de la
Cornouaille se firent longtemps prier; enfin, l'évêque et
quatre des, principaux seigneurs du pays, Hervé du Pont,
Riou de Rosmadec, seigneur de Tivarlen, Je~n du Juch,
Guy: vicomte du Faou, Pierre Foucault, seigneur de Les
coulouarn, (2) donnèrent leur consentement « en ce qui
touchait à leurs terroüers et subj~ts)), mais à deux con
ditions: que « l'imposition ne serait perçue que pendant
deux ans» , et « qu'elle serait sans aucune conséquence
pour avenir. » (3).
(1) Ces expressions sont d'Hévîn. Questions féodales, p. 77.
('2) Le chef-lieu de la seigneurie de Lescoulouarn, dite quelquefois
en Plonéour ; mais la seigneurie tenait en propre fief
baronnie, était
plusieurs villages aux environs de l'entrée du Guilvinec (aveu de Pont,
fo 330, vo. Arch. du Finistère). '
(3) Moriee, pl'. l, col. 1602-1604. " L'imposition est lourde: un écu d'or
de chaque tonneau de , vin hors de Bretagne, plus un écu
pour l'entrée
pour l'enlever du port; la moitié pour l'entrée et l'enlèvement du ton-
neau 'de vin de 'Bretagne; un écu par tonneau de p()isson (salé ou sec),
de froment, de graisse; un franc par tonneau de miel... , etc.
Le duc promit tout· ce qu'on lui demanda .... Mais nous
voyons que la taxe autorisée en 1365 pour deux années était
encore perçue seize ans plus tard.
En effet, Hévin nous apprend que l'autorisation de. deux
années avait été renouvelée le 8 septembre 1379.11 y a plus;
après la mort de Jean IV, l'évêque et le chapître de Quimper,
seigneurs de Cornouaille, renouvelèrent la même
sinon les
tolérance pour deux années, le 10 janvier 1400.
Toutefois, il manquait au pied de l'acte de tolérance
au dnc en 1365, un seing auquel le duc aUl'ait dû
accordé
tenir; c'est celui de Jean, vicomte de Rohan. Deux ans'aupa
ravant celui-ci était devenu, du chef de sa femme,vicomte de
sauf d'étroits intervalles appartenant à la vicomté
Léon, et,
Faou et au fief de Landévénec, ses seigneuries de Daoulas
et de Cl'ozon occupaient toute la côte, du fond de la r-ade de
Brest au fond de la baie de Donarnenez, et sa seigneurie de
Quéménet, contournant Quimper, touchaù l'Odet et la baie
d'Audierne. (2) Mais le vicomte de Rohan et de Léon enteu-
dait être le maître dans ses possessions quasi-royales; et,
d'ailleurs, il n'était pas de ceux que l'on pouvait contraindl'e
même par la prière, et auxquels même un duc de Bretagne
eùt pu manquer de parole impunément". • •
Un acte postérieur de plus d'un demi-siècle nous révèle le
de Cornouaille. C'est l'acte du 2 mars
revenu des sécheries
1439, par leqdel le duc Jean V crée l'apanage de son fils
Pierre, qui sera un jour Pierre II. Huit seigneuries lui sont
attl'ibuées : Guingamp, la plus importante et dont le jeune
prendre le nom, est évaluée seulement 600 livres
prince va
de revenus.. Le revenu des sécheries de Cornouaille est plus
du double: 1,250 livres monnaie du temps. (3)
(1) Questi
la Soc., XVII, p. 179. . .
(2) Je parle des côtes de l'évêché de Cornouaille, non de celles de Léon.
(3) Lobineau, hist., p. 609.
. Le duc François let' s'était engagé, en 1448, à rendre au
eomte de Penthièvre Ingrande et Chantocé, au terme de deux
ans et, à défaut, le comté de Penthièvre. Pierre II, succédant
son frère, rendit le Penthièvre « sur le pied de 3,000 livres
de rente», avec les ports d'entre Couesnon et Arguenon et
les sécheries de Cornouaille.
La prise de possession est du 29 octoblle 1450 (1). Le
Penthièvre était alors Jean de Blois, héritier de
comte de
son frère Olivier (1433). Lui-même allait mOQrir sans hoirs;
laissant son héritage à Nicole, fille de son frère Charles, qu'il
à Jean de Brosse, 'fils du maréchal de France
avait mariée
du même nom. Quelques années plus tard,Nicole devenait
comtesse de Penthièvre. .
Jean de Brosse, fils d'un maréchal de France, lui-même
chambellan de Charles VII, lieutenant général de son armée ,
resta fidèle à Louis XI ; et, en 1465, refusa de suivre le duc
François II à la guerre du Bien public. Le o-uc s'empressa
de profiter de l'occasion, et saisit toutes les possessions de
La vente que Nicole de Blois fit, en 1479, au roi
Penthièvre.
la couronne de Bretagne ne devait
Louis XI de ses droits à
pas inciter le duc à lui rendre son héritage. Les. sécheries de
restèrent donc, comme le comté de Penthièvre,
Cornouaille
aux mains de François II, d'Anne et des rois ses successeurs. '
En 1501, le roi Louis XII fit dresser un état des revenus
de la Bretagne: les sécheries de Cornouaille y figurent
« pour 4,000 livres pour .les deux ans commencés le 1 jan
vier 1501 (2). » C'est-à-dire que le revenu était de 2,000
livres par an.
(1) Morice. Généalogie de la maison de Penthièvre (1. p. XIX) suivant
probablement le p. Anselme (1. p. 581, D.) a placé le décès de Jean de Blois
1451. Raoul de Launay, dans un compte qui va du 18 décembre 145'2
au 30 novembre 1453 (Lobineau, pro col. 1 18ü" indique ce décès à novem
bre 1152; et il devait être bien informé puisqu'il avait à percevoir le droit
rachat auquel ce décès donnait ouverture. Remarquez d'ailleurs que la
date del'nièl'e de son compte est antérieure a 11154.
('2) Morice, pl'. III, col. 855.
Trente-deux ans plus tard, un nouvel état des revenus est
dressé. Les mêmes sécheries y sont portées, pour 1845
livres 16 sols 8 deniers (1).
C'est presque 150 livres de moins qu'en 1501; et, si l'on
. tient compte de la dépréciation progressive de la valeur
monétaire, il faut reconnaître une diminution sensible du
revenu. Lerapprochement de ces deux chiffres, 2,000 livres en
1501,1,845 en 1534, démontre d'une manière certaine qu'entre
ces deux dates les sécheries avaient subi une décadence.
Nous verrons bientôt la cause de ce fait.
Voilà tout ce que j'ai pu recueillir sur les sécheries de
Cornouaille entre la rivière de Quimperlé et l'Odet. Passons
ce fleuve; nous allons trouver d'autres sècheries sur les
quelles nous pourrons fournir des renseignements plus préds'.
J. TRÉVÉDY .
( A suivre).
.. ~.~,_ClD-
(1) Morice, pro III, col. 1014 .
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. - TOME XVIII. (Mémoires). 8