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PEN ARC'H ET LES BARONS DU PONT
Les habitants de Penmarc'h, gardant sans doute le souvenir
de leur grandeur passée et des beaux privilèges dont les
avaient dotés les ducs de Bretagne et les rois de France, ne
'se soumettaient qu'avec peine à tous les droits (lue reven
diquaient SUI eux les barons du Pont-l'Abbé.
Qùelques pièces des archives départementales, qui me sont
tombées dernièrement sous la main: pourront nous faire
comprendre combien les rapports étaient tendus entre les
paroissiens de Penmarc'h et leur seigneur, au commencement
du siècle dernier.
C'est d'abord un mémoire de 1709 au soutien des titres
« concernant le droit de sècherie et de pêcherie appartenant
à la terre du Pont dont Mr d'Ernothon est à présent seigneur
pour l'avoir acquise de Ml' de Richelieu ».
Le mémoire établit « que les seigneurs du POnt sont inféo-
d'és de temps immémorial envers le Roi du droit de pêcherie
et vaccantaige (1) dans les paroisses de Loctudi,
sècherie
Plonivel, Treffiagat, ' Tréoultré et Combrit, suivant l'aveu
de Pierre du Pont du 29 mars 1480 et celui d"Hélène de
Rohan du 11 novembre 1494. Ce droit était autrefois consi-
(1) Il m'a été impossible de trouver la signification exacte de ce terme,
que je suppose emprunté au breton et qui serait alors dérivé du mot
baghea. qui signifie, selon dom Pelletier, naviguer par divertissement ou
se promener en bateou. A s'en tenit' à ce sens, le droit de vaccantage
donc à notre rôle de plaisance.
répondrait
Mais comme il est fort probable que les bateaux de plaisance étaient
à Penmarc'h à cette époque, je crois qu'il est préférable de donner
rares
au terme baghéa. naviguer, un sens plus la['ge et entendre par vaccan
les hommes d'équipage employés par les maîtres-pêcheurs, d'autant
teurs
• plus que nous allons voir plus loin le procureur fiscal du Pont exiger de
chaque maître de barque qu'il déclare combien il a d'hommes d'équipage.
dérable et ne pl'odui.t plus à présent que 100 liv. de revenu.
La plus grande pêcherie se fait à Penmarc'h-Tréoultré ; mais
les habitants de ladite paroisse, ayant été. de tout temps
mutins et rebelles, refusent de payer ce droit, quoiqu'ils
aient été condamnés par deux arrêts du Parlement, du 24
octobre 1564 et du 9 octobre 1674. Depuis ce temps, lesdits
pêcheurs, qui sont à présent gueux et misérables, ont payé
avec peine ledit droit, et ayant discontinué de le payer depuis
les quinze années dernières , Ml' d'Ernothon a été obligé de
les poursuivre.
C'est ainsi qu'en 1698, soutenus par le Sr Desrobin, recteur
de Tréoultré, et le Sr de Kersaux, capitaine desdits parois
siens, qui les excitent à ne pas payer ce droit, ils ont mal
traité et battu quatre huissiers envoyés pour les signifier, si
bien que l'un d'eux fut laissé pour mort sur la place. »
En 1706 (1), nous voyons des poursuites analogues n'avoir
pas un meilleur résultat. Le 20 juin de cette année, le pro
cureur fiscal de la juridiction de la baronnie rapportait en
effet le procès-verbal suivant:
({ A Ml' Armel Le Cam, doyen des procureurs de la juri-
d ' ction de -l'a-ncienne baronnie du Pont, juge en cette partie,
attend u l'absence de MM. les juges d'icelle.; remontre
Me Corentin LOlÜS Larcher, procureur fiscal de ladite juri-<_
diction, que Me Louis Le Vacher, sergent de cette juridic
tion, s'était transporté jusqu'au bourg de Tréoultré, le di
manche 20 juin 1706, pour bannir à tous maîtres de bateaux,
seicheurs, mareans et vaccanteurs, habitants de ladite par
roisse, qui avaient été à la pêche des merlus et des congTes,
qu'il leur donnait assignation pour se voir condamner de
payer les droits dus' à ladite seigneurie, pour avoir joui de
ladite pêcherie, sêcherie, maréage et vaccantage, et ce
depuis le temps non prescrit par' deniers ou quittances va-
lables; en outre pour voir dire que les maîtres de bateaux
feraient l'enrôdement des pêcheurs et maréans qui avaient
été avec eux dans leurs bateaux depuis ledit temps, à faute
de qnoi, protestait ledit Sr Larcher, de leur faire payer les
dits droits en leurs propres et privés noms et encore pour
voir aussi dire qu'ils ne pourraient aller dorénavant en mer
pour la pêche, sans au préalable s'être fait enrôler chez ledit
Sr procureur fiscal et marquer pour chacun désdits maîtres
de bateaux combien ils avaient d'équipage à peine de 20 liv.
d'amende et confiscation de leurs bateau et poisson pêché,
sans avoir été faire ledit enrôdement .
Et qu'après que ledit Vacher eut fait ladite bannie et en
avoir affiché copie à la principale porte de l'église parois
siale de Tréoultré en présence du peuple qui sortait de
l'église d'entendre la grand'messe, et de maîtres Jean . Le
Dhir et Robert Deservouer, sergents de cette juridiction, se
serait présenté à eux Jacques Le Gat, maître de bateau de
Kerity, lequel, ému de colère, jurant et blasphémant le saint
nom de Dieu, leur dit qu'ils étaient bien osés et hardis de
faire telles proclamations et qu'il s'y opposait formellement,
même qu'il se moquait de telles procédures et des prétentions
du Sgr du Pont, lui disant, en outre, qu'il eut à se retirer et
ses assistants au plus tôt ou bien qu'il les eut maltraités et
fait maltraiter et conduire hors le bourg; pour éviter quoi
ils se réfugièrent chez Jean Gloaguen, hôte du bourg, pour
y rédiger leur procès-verbal. Le Sr procureur fiscal terminait
sa remontrance au sieur Le Cam, en le r~quérant qu'il lui
plaise prendre telles conclusions qu'il jugera à propos.
En 1709, le Sr d'Ernothon espérait être' plus heureux dans
la poursuite de ses droits, mais malheureusement ses titres
avaient disparu en grande partie lors de la révolte dite du
papier timbré, en 1675. M. Le Men, qui nous a donné dans
notre Bulletin, tome V, p. 185, « le règlement fait par les
nobles habitants des 14 paroisses unies du pays Armorique,
situées depuis Douarnenez jusqu'à Concarneau »), ne cite que
la paroisse de Combrit comme faisant partie de cette
coalition; M. d'Ernothon, dans la pièce suivante, par laquelle
il requiert la recherche de ses titres: nous permet d'y com
prendre certainement Penmarch, Pont-l'Abbé et probable
ment les paroisses voisines. (1)
( Le 6 février 1710, à MM. les Juges de la juridiction de
l'ancienne baronnie du Pont, vous remontre Messire François
d'Ernothon: chevalier, Sgr de l'ancienne baronnie du Pont,
disant que plusieurs titres concernant les droits de cette
baronnie se trouvent aujourd'hui dispersés, tant par les
d.ivertissements faits par des Seigneurs qùi se sont plaidés
pour ladite Seigneurie que parce que les aneiens Sgrs paisibles
propriétaires étant occupés à remplir les premières charges
de l'Etat n'ont jamais été sédentaires et ont été obligés de
confier leurs titres à des receveurs pour l'éligement de leurs
droits, desquels plusieurs des titres ont été détournés: pris
et volés; joint à cela la révolte arrivée en cette province en
1675, pendant laquelle les révoltés allèrent dans les maisons
du feu Sr de Kerdaniel Alline, lors fermier et receveur de
ladite baronnie et du greffier de la juridiction de ladite terre,
chez lesquels ils pillèrent ce qu'ils trouvèrent de titres
concernant cette Seigneurie dont ils brulèrent partie: ce qui
se justifie par le proc~s-verbal d'enquête qui en fut fait alors
par le Sr juge du Pont, en date du 24janvier 1675 (2): en sorte
que comme l'on appréhendait nouvelle révolte l'on fut obligé
de confier de côté et d'autre les titres qu'on put sauver des
violences de ces mutins, mais comme ledit Sgr du Pont qui
(2) On peut rapprocher cette date de celle de l'arrêt du Parlement, cité
plus haut, du 9 octobre 1674, qui condaJ.llne les paroissiens de Penmarc'h
à payer les droits dus à la baronnie. Je crois
du « pays Armorique» que n'avait pas donnée M. Le Men, est
révolte
importante et permet de fixer les débuts de ce soulèvement, qui n'éclata
que plusieurs mois après, en juin et jUillet, dans l'intérieur du pays.
s'applique aujoul'd'hui à se faire ressaisir des titres qu'il
peut recouvrer a été informé qu'il en avait plusieurs renfer
més dans les coffres qui appartiennent aux paroissiens de
Tréoultré, lesquels doivent être dans l'ég'lise paroissiale ou
dans la sacristie ou dans les maisons des fabriques ou du
procureur Terrier, chez le recteur ou chez d'autres parti
culiers, soit qu'ils y aient été mis en dépôt par les receveurs
desdits seigneurs, soit que les révoltés, après les avoir
divertis, les aient transportés dans ces lieux pour en demeu
rer les maîtres afin de mettre ledit Sgr du Pont dans l'impos
sibilité de se faire rendre les devoirs seigneuriaux et juger
les droits légitimes qui lui sont dus, même pour conserver
les droits qui ont été accordés par les ducs de Bretagne et
par les rois auxdits paroissiens de Tréoultré, qu'ils laissent
perdre sans les éliger, n'ayant pas le crédit et l'autorité
suffisants et nécessaires pour cela.
D'ailleurs, étant venu à la connaissance dudit Sgr qu'il ya
une mesure, pour les blés dans ladite paroisse de Tréoultré
qu'on dit être la mesure matrice de la terre du Pont, dans
laquelle mesure doivent être imprimées les armes du Pont,
de laquelle il est nécessaire qu'on dresse un procès-verbal
pour s en serVIr, amsI qn on Jugera a propos.
Pourquoi, ledit Sgr requiert de considérer qu'il vous plaise,
Messieurs, de descendre avec le Sr pro.cureur fiscal, le
greffier et les sergents nécessaires en ladite paroisse de
Tréoultré pour faire perquisition en tous lieux où sont lesdits
coffres et faire sommation aux fabriques et autres, quî en
ont les clefs, de les présenter pour en faire l'ouverture sur-
le-champ, sinon, en qas de refus, être fait ouverture réelle,
pour être, lesdits coffres papiers et titres, transportés au
greffe de Pont-l'Abbé, après apposition des scellées sur les-
. dits coffres en présence des parties, qui, le lendemain,
devront venir avec les clefs audit greffe, pour qu'en leur
présence on en fasse ouverture et examen .
En conséquence, le 26 février, le Sr Poullain, sergent, se
rend au bourg de Tréoultré et laisse signification de la
requête entre les mains de Jean Le Trividic, procureur
terrien de la paroisse, demeurant au village de Kerbesec, et
de Jean Daniélou, fabrique de Tréoultré. Même signification
fut faite à M. Desrobins, recteur, que l'on t.rouva à Kerity dans .
la maison du Sr de Kersaux. Mais tous se refusèrent à
laisser visiter leurs papiers. Le Sr Barg'ain, maître pêcheur,
mais en même temps greffier du (1) papegault, « tenant l'état
et l'ordre de ceux qui doivent tirer au joyau qui est chargé
des titres dudit droit et qu'on dit en avoir encore d'autres)),
reçut aussi la visite des officiers de la baronnie, qui voulurent
exig'er qu'il laissât visiter ses papiers, mais il en fut empêché
par le sieur Desrobins, recteur.
à ce dernier et au sieur de Kersaux, capitaine
Ce fut donc
de la paroisse, comme aux principaux auteurs de la résis-
tance que s'en prirent les officiers de la baronnie, dont le
principal était un Sr de Montalembert, avocat au Par-
lement et sénéchal de la juridiction du Pont. On en vint
aux injures et, finalement, le Sr de Montalembert aurait
menacé le recteur de lui couper le nez et de l'attacher à son
cheval. (2) .
Ce qui semble avoir compliqué ' singulièrement cette
affaire, c'est la présence à Penmarch, ce jour même, de
plusieurs dragons, qui tenaient garnison à Pont-l'Abbé, et
ce qui parut être aux habitants de Penmarch un moyen d'in
timidation employé pour faciliter la perquisition des titres
de la baronnie, si bien que ce furent le recteur et les habi
tants de Tréoultré qui portèrent plainte contre les entreprises
violentes de la baronnie.
L'évêque, Mgr de PlcBUC, prit fait et cause pour le recteur
(2) E., 159. Lettre de M. de Valincourt, de Versailles, à M. d'Ernothon •
de Penmarch, lui défendit de laisser faire des perquisitions
dans le papiers de la fabrique et alla jusqu'à demander à ses
prêtres, réunis en synode, de se cotiser, pour fournir aux
frais du procès du Sr Desrobins, en réparation des injures
reçues.
Les habitants de Penmarc'h portèrent plainte de leur côté,
prétendant que c'était pour leur faire violence que les om-
ciers de la baronnie avaient fait venir des dragons à Pen-
marc'h. Pour se disculper de cette accusation, le Sr d'Erno-
, thon, réduit à se défendre~ obtint une attestation des dragons
venus à Penmarc'h, ce 26 février 1710, certifiant que s' Is
avaient été présents sur les lieux le jour de , la descente des
officiers de la baronnie, ce n'avait été que par hasard, n'ayant
entrepris cette promenade que pal' simple curiosité, Cette
attestation, qu'on pourrait intituler une excursion à Pen
marclI, m'a semblée assez intéressante pour être citée ici
intégralement. Elle est datée du 7 juin 1710, de Flandre, où
avaient été appelés depuis peu les dragons en résidence à
Pont-l'Abbé.
« Le '7 juin 1710, à l'aémée de Flandre; au camp de Fheluch.
En conséquence de l'ordre de ,M, le marquis de Bernières,
maître des requêtes, intendant de Flandre, avons fait venir
par devant Nous le St· des Vaux, lieutenant de la Cie de M.
Cabanel au régiment de Vassé-dragon, La Bruslrie, capitaine
audit rég'iment, ci-devant cornette lorsque la Cie de M.
Cabanel était au Pont-l'Abbé, le nommé Cozal, brigadier de
ladite Cie, Roger, Saint-Antoine, La Fleur, L'Ol'ange, Murec
et Picard, tous dragons de ladite Cie, auxquels avons fait ·
prêter serment de dire la vérité, après quoi lesdits officiers
et dragons nous ont déclaré que pendant leur séjour en la
ville du Pont, sur le récit qu'on leur fit qu'il y avait un rocher,
situé sur le bord de la mer, qu~on nomme La Torche, et un
lieu appelé Penmarc'h qui était autrefois très graIid et très
spacieux et' dont les ruines et les débris sont ericoi'e fort
considérables, ils conçurent l'envie et la curiosité de l'aller
voir, ce qu'ils exécutèrent le 26 février dernier, qu'ils appri
rent qu'il était arrivé un bris de bâtiment Sur la côte, où ils
se transportèrent, en compagnie de plusieurs gentilshommes:
dames et demoiselles de la ville qui furent de la partie, ils
firent aussi mont.er à cheval quelques dragons ci-dénommés,
pour les accompagner et qui eurent la même curiosité.
« Comme ce lieu est éloigné de la ville de deux lieues, ils
firent porter quelques provisions de vi vres . pour faire la
collation sur l'herbe, mais, étant survenue de la pluie et du
mauvais temps, l'on fut obligé d'aller à Penmarch chercher
le couvert chez le Sr de Kersaux, qui est le capitaine des
habitants de ce lieu, et d'y faire porter nos provisions, 'chez
lequel ils trouvèrent ]e Sr recteur et les juges et officiers du
Pont; . après avoir j'ait la collation,. étémt prêts de monter à
cheval pour s'en retourner, ils virent ledit Sr de Kersaux.et
ledit Sr recteur et un pat'ticulier, qu'ils entendirent nommer
Bargain, et le Sr sénéchal du Pont qui étaient en altercation
et dispute au sujet de quelques papiers et titres dont il vou-
lait avoir une communication, leqnel dit l~ecteur parut être
épris de vin, ce- qui se termina après quelques inju'res et
paroles piquantes qui furent proférées réciproquement par
ledit recteur et led~t sénéchal, sans qu'il y ait eu.aucune
. violence exercée de la part des officiers du Pont, qu'on ait
enlevé aucun papier ni qU'Dn ait attaché ledit Bargaint à la
queue d'un cheval et qu'il eut été en prison, ce qu'ils certifient
véritable, et qu'ils ne se sont trouvés en ce lieu que de leur
propre mouvement, n'y ayant été induits ni sollicités par qui
que ce soit. »
Les habitants de Penmarch auraient pu faire remarquer que
cette déposition semblait être faite un peu pour les besoins de
la cause, car pourquoi les officiers auraient-ils fait monter
à cheval six de leurs hommes pour les accompagner dans
cette partie de campagne, avec la perspective peu attrayante
d'une collation sur l'herbe au mois de février, par un mauv·ais
temps qui les fait entrer par hasard juste ùans la maison où
se trouvent pour leurs opérations les ofiiciers de la bar' nuie.
On peut remarquer également que l'émotion du recteur dans
son altercation avec le sénéchal, qui leur a paru devoir être
attribuée à un excès de vin aurait pu facilement s'expliquer
par la chaleur apportée par le recteur dans la défense des
intérêts de la paroisse. D'autant plus que ce soupçon tombait
mal sur ce prêtre qui avait, à un degré peu ordinaire, la
confiance de son évêque, comme le constate M. d'Ernothon
lui-même, dans une letre qu'il écrit le 27 juillet 1710, à M. de
Valincourt, à Versailles, pour l'intéresser à sa cause. (1)
cc •••• Les informations que vous avez reçues ont pu vous
d~nner lieu de croire que les officiers et les dragons qui
étaient ici ont été SUl' les lieux pour favoriser la descente de
me~ juges et leur faire avoir de force les titres de ]a paroisse
de Tréoultré; mais ces officiers n'ont été par lesdits lieux
que par simple euriosité pou:r voir ce lieu si renommé de
Penmarch. à présent en l'ume, et cette Torche de Penmarc'h
dont le bruit est si grand quand le temps est gros et que la
mer frappe contre les rochers, qu'on l'entend de douze
lieues. .
Vous aurez la bonté de remarquer que le plaignant dans
cette affaire est le St' Desrobins, Rr, personne entièrement
att;whée à Mgr l'.~vêque de Quimper, qui l'affectionne telle
ment que Mgr de Quimper, en plein synode, a proposé et a
été d~avis d'obliger tout le clergé de Cornouailles de foürnir
aux frais nécessaires pour lui l'ai re avoir réparation des
injures et insultes qu'il prétend lui avoir été faites .... ))
Il est juste aussi d'ajouter que, dans un mémoire pour le
soutien des droits du Baron du Pont, l'auteur ne fait aucune
difficulté de reconnaître cc que le recteur de Penmarc'h est
d'une bonne conduite et estimé. ))
Malgré mes recherches, je n'ai pu trouver la suite et la
fin de ce procès; mais tout porte à croire que le défaut de
titre de la part du Baron et d'un autre côté l'obstination des
habitants de Penmarc'h, soutenus par le Capitaine de la
paroisse et le crédit du Recteur, durent rendre inutiles les
poursuites pour le paiement des droits de M. d'Ernothon,
qui n'aurait pas dû oublier que, dans son mémoire cité
plus haut il déclarait les pêcheurs de Penmarc'h «( actuel
lement gueux et misérables 11, et que dès lors c'était peut
être le cas d'appliquer le proverbe: «( Où. il n'y a rien le
roi même perd ses droits. »
L'abbé PEYRON,
, CJO~O_D-
XXVI.
INSCRIPTIONS DE CLOCHES .
J'ai déjà donné, dans le Bulletin de la Société (année 1883,
page 304), les Belles inscriptions des cloches de Lampaul
Guimiliau, Plouguerneau, Quimperlé, Comanna, Le Folgoët
et Sizun. Ayant eù. occasion d'en relever un certain nombre
d'autres sur différents points du diocèse, je crois utile de les
énumérer ici et d'en faire comme un corpu~ et un ensemble,
car elles intéressent l'histoire du pays.
• PENCRAN .
La cloche la plus ancienne du Finistère semble être celle
de Pencran: elle n'a pas d'inscription et porte seulement la
date de 1365.
Lors de la. tenue du Congrès dè l'Association bretonne à
Landerneau, cette cloche patriarcale et cinq fois séculaire
a reçu la visite de la plupart des congressistes, sauf toute-
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XVII. (Mémoires). 19