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Bulletin SAF 1890


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Chapelle de Sainte-Cécile, en Briec

Abbé Abgrall

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Au-dessus de ces pierres, deux barres de fer dont on a
les scellements, supportaient la chaudière contenant
reconnu
les bains chauds et les bains de vapeur. Du foyer,
l'eau pour
la flamme et la chaleur passaient par l'hypocauste sous le
pavé des deux salles C, caldarium et D, tepidarium.
On a trouvé en effet sur le sol inférieur la trace de pilettes
carrées en briques, très rapprochées, qui soutenaient les
carreaux en tuile ou en béton formant le pavé de ces deux
pièces. Une partie de ces piles et de ces carreaux a été
on en a fait un fac-simile d'hypo­
transportée à Quimper, et
la cour du musée.
causte qu'on peut voir dans
La salle F était la plus riche; elle était lambrissée de
carreaux en marbre jusqu'à hauteur d'appui, et dans le pavé
on a pu parfaitement recOnnaître les vestiges d'une décoration
en mosalque. 0
Là, comme dans la villa, comme dans toutes les construc­
la maçonnerie est soignée, les joints
tions gallo-romaines,
avec une grande régularité et marqués d'un trait
sont faits
au fer.
passé
22 novcmbl'e 1890,
J.-M. ABGRALL,
Prêtre.

XXXII.

CHAPELLE DE SAINTE-CECILE, EN BRIEC

Dans le tome 1 du Bulletin de la Sociéti archéologique du
Finistère, page 47, séance du 12 juillet 1873, on lit un inté­
ressant compte-rendu d'une excursion faite à Briec et à Edern
MM. Le Guay, Le Men et de Montifault. Nos excursion­
par
une visite à la chapelle de
nistes terminèrent leur journée par
Sainte-Cécile. La tombée de la nuit les força à y abréger leur
séjour et à restreindre leurs observations.

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m1mJ

En effet, ayant eu occasion moi-mème, il ya quelques mois,
d'aller :iusqu'à cette chapelle, j'ai pu constater que les détails
ce monument sont très écourtés et parfois
qu'ils donnent sur
donc cru bon de les compléter par des notes plus
inexacts. J'ai
étendues, prises sur place.
A la borne kilométrique no 3, sur la route de Quimper à
Briec, après l'embranchement qui conduit vers Châteaulin, on
trouve un petit chemin étroit qui, à la distance d'environ
600 mètres, conduit à la chapelle de Sainte-Cécile. Quelle est
la pensée pieuse, le motif de dévotion qui a fait ériger cette
la seule dédiée dans tout ce pays à la grande martyre
chapelle,
à la patronne des musiciens?
romaine,
un pèlerinage fait à Rome ou à Sainte-Cécile d'Albi
Est-ce
qui aura déterminé un seigneur ou un prêtre de notre région
un monument à la noble patricienne, dont le culte,
à consacrer
au commencement du XVIe siècle, était devenu très populaire,
comme l'indiquent les différentes peintures faites en son
honneur par Francia, Raphaël, Jules Romain, Guido Reni,
Louis Carrache, et les admirables fresques qui couvrent les
voùtes de la cathédrale d'Albi.
en lui même n'a rien de remarquable; il se corn­
L'édifice
pose, comme la plupart des chapelles de l'époque, d'une nef,
de deux branches de transsept et d'une abside carrée fafsant
une très faible saillie sur ces deux bras de choix. Les fenêtres
les portes offrent le caractère de la dernière période du style
ogival en Bretagne. C'est clans les vitraux peints, heureuse~
ment assez bien conservés, et dans les statues, que nous trou­
les documents les plus intéressants .
verons
1 Maîtresse 'vi,tre. Cette fenêtre se compose de quatre
On y voit représenté Notre-Seigneur, en croix, avec la
baies.
Sainte-Vierge 'et saint Jean; puis dans la quatrième baie se
trouve sainte Cécile, portant la palme, et ayant un petit orgue
à son côté.

2° Fenètfe du t/'an8sept nord. Annonciation: l'ange
une banderolle avec cette ipscription: AVE
Gabriel tient
MARIA GRATIA PLENA DNS TECUM. Dans le tympan est
Je Père-Eternel, bénissant de la main droite et tenant de la
gauche le globe du monde. Il est. coiffé de la tiare et porte une
chape d'or avec une étole croisée sur sa poitrine.
30 Fenitre du transsept sud. Dans la première baie on
lit cette légende: COMENT: S : CECIALIA: PRIOET. DIEV.
A V A. LES etc., le dernier mot a disparu; mais je pense qu'on
les NOPCES. En effet, la sainte y est repré­
devait lire: avant
robe violette et d'un manteau rouge doublé
sentée vêtue d'une
de vert, à genoux devant un prie-Dieu surmonté d'un crucifix.
Au-dessus de sa tête, à travers une arcade ouverte, on voit
un musicien qui joue d'un petit orgue. Derrière l'instrument
se trouve le souffleur, coiffé d'une tOf[Ue verte ornée d'un
plumet bleu.
Ici le peintre a mieux compris et mieux interprêté que les
artistes contemporains le texte des actes de sainte Cécile; car,
au lieu de la représenter jouant elle-même de l'orgue, il l'a
en prière, et c'est ce . que signifie en réalité ce
représentée
passage des actes : Cantantibus oJ'ganis, Cœcilia Yirgo in;
corde suo soli Dornino decantabat, di cens : fiat, Do'mine, cor
nw'U'rn et corpus meum i1n'lno cula ttt'ln, ttt non confundn'l';
pendant que les musiciens faisaient résonner leurs instru­
au jour de ses noces, la vierge Cécile s'adressait au
ments
Seigneur, dans le secret de son âme, et lui disait: « Faites,
Seigneur, que mon cœur et mon corps restent purs et sans
que ma ma pudeur ne souffre point d'atteinte. ))
tache et

2 Baie. Tout le bas de cette baie a disparu. mais dans
le haut on voit l'évêque Urbain instruisant Valérien, le
mari de sainte Cécile. Urbain, qu'une erreu.r accréditée à
cette époque faisait confondre avec le Pape saint Urbain, est
avec la tiare et une chape très riche; mais il est
représenté
que simple évêque dans un
démontré aujourd'qui qu'il n'était

pagus près de Rome. n fai t lire le livre des évangiles à Valé­
rien. Celui-ci ne porte pas le nimbe, puisqu'il est encore
païen, mais ~u-dessus de sa tête, dans une gloire lumineuse
entourée de nuages, plane le Saint-Esprit, sous forme de
colombe.
Dans cette fenêtre, les figures et l'architecture qui les
encadrent offrent les caractères de la renaissance. Dans la
fenêtre du milieu, au contraire, les personnages sont sur­
montés de dais flamboyants, très chargés de détails. •
Statues. De chaque côté de la maîtresse-vitre sont de
grandes niches à volets. Celle du côté de l'évangile abrite une
statue de Sainte-Cécile, debout, les mains jointes, couronne
en tête; les nattes de sa chevelure opulente sont retellues par
un large ruban. A côté d'elle est un petit orgue porté sur
deux cariatides terminée par de longues gaines.
Sur les volets de la niche on a représenté en bas--relief :
1 Sainte Cécile plongée dans une chaudière; deux petits
bourreaux nus soufflent e-t attisent le feu.
20 Saint Marc, avec rochet, chape et mitre pointue, prê­
chant à un roi pa'ien qui l'écoute à genoux.
3 Sainte Apolline, àyant en main une longue tenaille.
4 Saint Durlou (saint Gurloës, premiei' abbé de Sainte­
Croix, de Quimperlé) vêtu d'une robe échancrée sur les
jambes, portant Ulle sorte de couronne sur la tête, et tenant la
crosse de la main droite.

Dans la seconde niche, du côté de l'épître, se trouve la
statue de saint MaUl~ice, abbé de Langonnet et ensuite de
Saint-Maurice de Carnoët, près de Quimperlé. Il a la chape)
la mitre et la crosse.

, . Sur les volets sont sculptés saint Pierre, saint Paul, . saint
- Corentin et saint Ambroise.
Dans l'angle du transept nord est 'placée une statue en
pierre de saint . Marc. A sa ceinture est suspendue une é,cri­
toire; de la main gauche il tient un livre et de la main droite

J'extrémité d'une banderolle dont l'autre bout va se perdre
dans la gueule de son lion ailé. La banderolle porte en pein­
ture cette inscription: ZEDOIT NOECE H>91, et sur le cul­
de-lampe en pierre on lit: 6 1578. VIBOUS .
Les autres statues que l'on voit dons la chapelle sont celles
de saint Ronan, Notre-Dame des Portes, sainte Anne, saint
Herbot et saint Urlou. .
22 novern bl'e 1890.
J.-M. ABGRALL,
Prètre .

XXXIII.

tE COUVENT DES CARMES

DE PONT-L'ABBÉ.
Ce couvent dépendait autrefois, c'est-à-dire avant 1790, de
la paroisse de Loctudy. Il fut bHti en 1383, sur l'emplacement
du manoir de Keranguen, qui appartenait aux seigneurs du

Pont.
La charte de fondation est ainsi conçue: « A tous ceux qui
« ces présentes lettres verront et oiron t, Hervé, seigneur du
« Pont, salut en Dieu. Comme les frères de l'ordre de Notre­
« Dame-du-Carmel soient(sic) en propos et parfaite volonté
«( de faire et édifier un couvent de leur ordre en notre ville de
« Pont-l'Abbé, sur quoi nous auraient requis et supplié leur
« pourvoir de place et lieu comme leur fondateur, nous Hervé,
« seigneur du Pont, leur donnons .et octroyons une .
« maison avec son courtil, etc., à la charge d'une basse messe
« quotidienne perpétuelle. La messe sera dite à hore (heure)
« de prime pour l'âmé du donateur et celle de sa chère com-
« pagne, Perronnelle de Rochefort, avec une recommandation
« solennelle à chaque dimanche. La fondation est faite en