Responsive image
 

Bulletin SAF 1890


Télécharger le bulletin 1890

Villa et bains du Pérennou, en Plomelin

Abbé Abgrall

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes

ment, me semble-t-il, de la cavité pratiquée au milieu de la
colline. Si mon observation est exacte, on se trouverait en
présence d'une habitation sous roche datant de l'époque
- préhistorique: il y aurait d'autant plus d'intérêt à en cons­
tater officiellement l'existence, que les abris sous roches ou
cavernes ayant pu servir à l'habitation humaine out été, il
me semble, rarement signalés en Bretagne. L'anfractuosité
à laquelle je fais allusion mesure environ deux mètres d'ou­
verture, trois mètres de profondeur et un mètl'e de hauteur.
LE BOURDELLÈS .
XXXI.

VILLA & BAINS DU PERENN 0 U, EN PLOMELIN .
M. de Caumont a décrit dans le Bulletin monumental ces
deux restes de l'architecture gallo-romaine dans notre pays,
et il en donne le plan tel qu'il a pu le voir il y a environ un
demi-siècle. Mgr du Marhallac'h, notre honoré vice-président,
ayant fait dans le courant de l'année dernière déblayer la
villa, et les substructions de cet établissement étant mainte-
na nt parfaitement apparentes dans leur ensemble, il convient
d'en publier le plan et d'en donner une description succincte
dans le bulletin de la Société .

I. VILLA .
La villa, située sur un coteau dominant la rivière de l'Odet
et donnant vue par une percée sur un coin de la haute mer,
se compose de trois ailes dont la principale mesure 38 m. 40 de
longueur, et les deux latérales 17 mètres. ,
La façade principale est tournée au midi et la coûr centrale
comprise entre les trois ailes est entourée d'un couloir ou
portique formant un promenoir couvert et desservant les

principales pièces de la maison. La grande aile centrale
semble n'avoir pas été divisée, de sorte qu'elle offrait une
très longue salle mesurant plus de 31 mètres de longueur,
sur trois seulement de largeur. Les ailes latérales sont
divisées en pièces d'inégales dimensions et devant servir à la
vie intime des habitants.
Les murs sont parfaitement maçonnés en pierres de petit
appareil cubique, soigneusement jointoyées. De grandes
quantités de tuiles de couverture ont été recueillies dans les
déblais ainsi que beaucoup de fragments de vases dont plu­
sieurs en terre de Samos avec l'ornementation si riche qui
caractérise cette vaisselle de luxe.
Un de ces vases, qu'on a pu reconstituer presque entière­
ment, devait servir de gourde et a la forme d'une noix de
coco avec un guillochis très curieux. Quelques rares pièces
de monnaie ont été trouvées également mais qui ne peuvent
guère aider à dater cette construction.
A quelque distance du logis principal on trouve encore
sous terre des traces de murs d'un travail très soigné; ce
sont probablement les bàtiments de la ferme, ,villa rustira.
II. BAINS.
Je donne à ce bâtiment le nom de bains et non celui de
thermes, car cette dernière dénomination s'applique aux
établissements considérables destinés au public, tandis que
celui-ci est de dimensions très restreintes et ne devait servir
qu'à l'usage de la famille qui habitait la villa.
n est situé au bas du coteau, à 10 ou 12 mètres seulement
du bord de la rivière, la façade principale tournée vers l'est.
On accédait au vestibule A par une porte exhaussée de
deux ou trois marches qui sont encore en place. En B se
trouvai t le foyer ou fourneau dans lequel on descendait au
moyen de quelques marches. On y voit encore quatre grandes .
pierres debout, entre lesquelles devait se trouver le fourneau .

Au-dessus de ces pierres, deux barres de fer dont on a
les scellements, supportaient la chaudière contenant
reconnu
les bains chauds et les bains de vapeur. Du foyer,
l'eau pour
la flamme et la chaleur passaient par l'hypocauste sous le
pavé des deux salles C, caldarium et D, tepidarium.
On a trouvé en effet sur le sol inférieur la trace de pilettes
carrées en briques, très rapprochées, qui soutenaient les
carreaux en tuile ou en béton formant le pavé de ces deux
pièces. Une partie de ces piles et de ces carreaux a été
on en a fait un fac-simile d'hypo­
transportée à Quimper, et
la cour du musée.
causte qu'on peut voir dans
La salle F était la plus riche; elle était lambrissée de
carreaux en marbre jusqu'à hauteur d'appui, et dans le pavé
on a pu parfaitement recOnnaître les vestiges d'une décoration
en mosalque. 0
Là, comme dans la villa, comme dans toutes les construc­
la maçonnerie est soignée, les joints
tions gallo-romaines,
avec une grande régularité et marqués d'un trait
sont faits
au fer.
passé
22 novcmbl'e 1890,
J.-M. ABGRALL,
Prêtre.

XXXII.

CHAPELLE DE SAINTE-CECILE, EN BRIEC

Dans le tome 1 du Bulletin de la Sociéti archéologique du
Finistère, page 47, séance du 12 juillet 1873, on lit un inté­
ressant compte-rendu d'une excursion faite à Briec et à Edern
MM. Le Guay, Le Men et de Montifault. Nos excursion­
par
une visite à la chapelle de
nistes terminèrent leur journée par
Sainte-Cécile. La tombée de la nuit les força à y abréger leur
séjour et à restreindre leurs observations.