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Bulletin SAF 1890


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Vie inédite de saint Goulven (traduction)

Dom Plaine

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VIE INEDITE
DE SAINT GOUtVEN

EVÊQUE DE SAl!'\T-POL-DE-L,:;o:'{ (550 ~-G14 ~)
Traduite du latin avec prolépomènes et éclaircissements
par le R. P. D01n François Plaine, Bénédictin de l'1,
Congrégation de France, du monastère de Saint-Martin
de Ligugé. .
Prolégolllènes .
Parmi les saints et les thaumaturges que le Léon a fournis
en assez grand nombre à la Bretagne et à la France, il n'en
est peut être aucun, après saint Pol-de-Léon et saint Hervé,
qui ait conquis dans ce pays UIle plus gTande popularité que
saint Goulven, évêque et confesseur. Ce thaumaturge appar­
tient, d'ailleurs, au Léon, à la fois par sa naissance et par
toute sa vie, moins les dernières allnées seulement. Il y a lieu
de regretter que ses actions d'éclat, comme ses vertus et ses
miracles soient si peu connus que plus d'un hag'iographe jus-
tement estimé en est veuu à vouloir les rajeunir de trois cents
ans, en prétendant qiIe ce saint vivait au xe siècle, tandis qu'il
appartient à la seconde moitié du VIe et an commencement

du vII (l ). Un auteur ancien avait cependant assumé sur lui
la tâche de transmettre à la postél'ité la biographie d\tn
personnage qui avait mérité à un si haut degré l'estime et
l'admiration de ses contemporains. Mais, par malheur, ce
document est resté jusqu'à présent enfoui dans la poussière
des bibliothèques (2) ; et ceux qui l'ont utilisé sont loin d'en
(1) D. Lobineau Cl commis cet anachronisme, en quoi il a été imité par
D. Morice. Mais M. A. de la Bordel'Ïe a rétabli les dates (Amwaire
histor. 1862, p. 71.)
('2) La copie unique qu'on en connaît provient de l'ancien fonds des Blancs­
Manteaux, et se conserve aujourd'hui à la Bibliothèque nationale, manuscrits
français, n° 12,3'21, p. 1 l08 et suiv.; les Bénédictins l'avaient trouvée dans
les papiers du P. du Paz, qui lui-même l'avait extraite du Legendal'ium
Leconense. .

avoir tiré tout le parti possible. 11 m'a semblé, en consé­
\'ité la vie· de saInt Goulven, et de la produll'e a la lumlere
du jour, sillon encore dans son texte authentique et intégral,
au moins dans une traduction, qui n'cnlaisse de côté aucune
part.ie. .
Je commencerai, eomme le demande l'usage, par moutrer
clans ces prolégomènes comment et poueql1oi ce document
second lieu, je m'appliquerai à nxcl' d'lIne manière, au moin~
appl'oximative, la ehf'ollologie du Sai!lt évêque.
E Il troisième et derniel' lieu, je ferai connaître, en peu
de mots , ce qu'on sait de son Cl'lIte et 'cles honneurs religieux
qui ont été accordés à ses restes mortels.
§ 1. Autorité de la vie latine de saint Goulven.
qtE
La vie de sa int. Go ulvell, écrite avec une s implicité
n'exclut ni la cOl'l'ect ion, ni l'élégance, nA nous est pal'veuue
qne sous le voile c18l'unonyme. et la dat'3 de sa rédaction est
assez incert.a i ne. l'dais ce qui ne parait. pas douteux,cependaut,
c'est que cet écrit est antérieul' au XC siècle: c'est que l'auteur
vivait. dans le pays même de Léon et ft la source des rensei-
'gnenlc-mts les plus SltI'5 ; c'est en outre que cet anonyme U'ill­
veutaÎt; rien, mais prenait pour guide (;onsta.nt des relations
antérieures, qu'il regarùait comme authentiques; c'est enfin
que le travail de cet écrivain llOUS a été conservé pur, exempt
de toute interpolation. Je vais entrer daus quelques éclair-

cissements sur ces diverses assertions , afin de bien en cons-

tater la certitllde: ca l' une fois cela fait. , les propres l'éeits
de l'anonyme en questi,on auront droit eux-mêmes, si je ne
me fais illnsion, à être jugés véridiques et dignes d'autoritl~.
Et d'abol'd, il est bien cel'tain que le biogl'aphe anonyme
de saint Goulven n'était point contemporain de son héros.
Lui-même n'en fait. nullemont mystère; il le déclare, au con-

tl'aire. eu maints endroits de son récit. Heul'eusemcntcet au-
teur Il'était pas lion plus telloment éloigné des jours ùu saint
que ious les souvenirs et toutes les traditions dussent être er­
fatés de son temps. Si plusieurs des expressions qu'il emploie,
comme celles de Pape et de Summus Pont?/ip, pour dési- ....
gnet' le 'successeur de Piel'l'e, à l'exclusion de tout. autre
évêque, et mieux encore la fOl'mule : Regnante Domino nostro
JeSLl Christo (1), etc., donnent à penser qu'il ne rédi­

geait pas sa biographie avant le IX siècle, non plus on ne
saurait le rejeter au-delà de la seconde moitié du même
siècle, car il nous affirme en toutes lettres que de son vivant
l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes posséûait et entourait
de la même admiration saint Melaine, son patron et fondateur,
et notre saint Goulven (2). Or, il est bien avéré que l'abbaye
en question fut saccagée et détruite de fonel en comble par
les Normands, dans les années 875-878, et perdit à la fois le
double trésor qui faisait sa g'loire. -
En second lieu, il suffit de lire avec quelque soin la
biogTaphie de saint Goulven pour acquérir la conviction qlle
celui qui l'a rédigée appartenait au pays même du Léon.
L'ensemble du récit et les nombreux renseignements locaux,
dont il est st~mé: ne laissent aucun doute à cet égard. Aussi
je crois inutile d'insister.
l\Jais il y a plus. Non seulement cet anonyme avait sous la
main les renseignements traditionnels les plus sùrs; il eut
soin eneore, c'est lui qui nous le déclat'e, de se procurer les
éeri ts antérieurs au sien et les relations les plus dignes
dïnspil'cr confiance, pour les enchâsser dans son récit et en
tisser la trame de sa propre l1' rration (3). Quant à son amour
de la vérité, à sa bonne foi, ils étaient tels qu'il aimait mieux

(1 ) Cette dernière formule nous est un sûr garant que l'autenr vivait,
au Xl" siècle, d'après tous les diplomatistcs .
au plus tard,
('() Vie de saint Goulveri> ~ ~(j.

(3) ibid. i 21.

garder le silenee que de 's'exposer « à avancer }) pour vraies
des choses douteuses (1). Je t.raduis ses propres expreSSi(lllS.
Hest.e à savoir maintenant si une biographie l'édigée avec
un si grand zèle de la vérité est arrivée jusqu'à nOlis pure:
exempte d'inter'polation, Or, ici encorc~ le doute n'es\. guère
possible si on vient à réfléchir que ]e texte que je publie en
l'empruntant à l'ancien Legendariwn, Leconense, se trouve
l'epl'oduit subst.antiellement et, parfois identiquement) non
seulement dalls les légendes litul'giques des Bréviaires de
Qnimpel' et de Léon, imprimées au commencement du
xnC siècle, ma '8 aussi dans les ptoses des anciens missels
de HeIlnes et de Léon, et jusque dans les Gwcrziou br'clous
des paroisses où]e nom de Goulven était le plus popu]ail'e. (2)
De tout ce gui vient d'ètre dit, je me crois en droit. de
conclure que les renseignements COut81IUS dans la vie latine
de saint Goulven émanent d'un auteur bien infiJrmé et em­
bl'asé du zèle de la vérité; pal' conséquent, ils paroaissent
dignes d'inspirer conflanco et de faire autol'ité. Ces J'ensei­
g'ncments, d'ailleUl's, considérés au point de vue historique
ou biog'l'aphique ne sont pas tl'ès étendus. On pourra en
jllg'cr pal' le résumé chronologique qui suit.

Chronologie de saint Goulven.
Oll a que1qtlefois prétendu, j'en ai dit un mot plus haut,
reculer l'existencc de saint Goulven jusqu'au);e sièclc, sous
prétexte que de son vivant les Nor11'wnds envahirent la Bre­
tagne (3). Mais cette opinion ne peut se concilier ni avec le
texte de la vie inécl.ite du sai,nt, ni avec la tradition. Car s'il
s'il est un double fait avéré et incontestable, c'est d'abord

gue saint Goulven ét~it contemporain. de saint Pol-de-
(1) Ibid.
n) V. le Sa netora le COl'Ïsopitense (1500, conservé au Musée Bollandiell,
item le Gwel'z de saint Goulven.
(3) Lobineau : Vies des saints de Bretagne; .D. l\lorice: catalogue des
évèqucs de Léon. .

Léoll ' J. : ; c'est; CI) second lie,u, (l'l'il a été enseveli à Saint.­
Melaine de Relliles Il ;, 01' saint , Pol-de-Léon vivait au
VIe . siècle et l'abLaye de Sai nI-Melaine fut, détruite HU.
{Xe s'èl'le pal~ les N()]'mands et. renvrl'sée de fond en comble,
CII,sorte que si pal' impossible saint Goulven eut vécu, comme
on le prétend, dans le 1\:.<' siècle, il n'eut. pu alors aller passel'
ses dernières années dans l'abbaye de Saint-Melaine de
Rennes, qui n'existait plus. Ce qu'il y a dc vrai à cet ég'ard,
c'est que le biogeaphe de saint Goulven a donné aux
Bal'baees du NOl'd, qui euvahirent. la Bretagne dans les jours
où vi vait le saint, le nom vague et générique de Dani ou Nor­
manni 1 :3) qui était usité de son temps, sans y prendre garde
en aucune façon , et sans s'imagine~ qu'on l'accuserait plus
tard d'avoir comm:s UIJ anachronisme. Mais , en réalité, ces
Barbat'es n'étaient probablement pas différents des Angles
on Saxons, qui infestaient alors toutes les Gaules, comme en
font foi saint Grégoire de Tours et saint Fortunat, d'accord en
cela avec les biographes anonymes de saint Marcoul, de saint
Bélier, ek, Le ehrollicon Briocense, après Nennius et plus
d'un autre auteur leur donne le nom de Frisons, et suppose
qu'ils avaient pour chef Corsolclus, qui parait avoir lai~sé
plus d'une autre trace ,de son passage dalls le Léon, par
exem}Jle à Lanl'ivoaré, à Lochrist. (4)
Mais en voilà assez sur 'ce poillt, : je crois avoir établ i que
saint Goulven appartient, sarts conteste, partie au ne siècle,
partie au VIle, Quant à fixer des dates plus précises, la chose
. est assez difficile.
L'auteur de sa vie se eontente de nous dire qu'il mourut
plein de juW?S, vers l'an (-300 (5), mais il avoue en même

(1) Vie de saint Goulven, ~ 'ZO.
('2) Ibid. ~ 'Z6.
(3) Ibid' ~ 10.
(4) Preuves de Bretagne, t I ; p. 14.
(5) Vie de saint Goulven, § '28.

temps qu'il ignoro ei)mbien de·temps il gouvel'na l'Eglise de
Léon (i ), et· ce- qn:il l'acotlLe de tous les eH'oi'ts qu'il tenta
pO'II'é<:happee à Ici eharge L'pisc.opale (2) 1l0U$ donne àpensel' .'
qu'il dut s'éc.ouley un c.ertain nombre d'allnées entre la mort
de salut Paul Aurélien et l'ordinattion épisc.opale . de saint
Goulven. En conséquence, voici les dates simplement.
approximatives que je propose plutôt poar servir de jalons
qlle pOlll' les impose!' à la créance: . . . .• "
V. [)'10. Goulven nait à Oclena en Plouidcl' d'ull p{'re et
d'lIlle mère qui avaient fui la Bl'ettlg'ne insulail'c. .
540-560. Il est élevé avec. soin pal' Goziar. . .'
, 5()0-590. Il se crée un ermitage en un lieu qui, depuis, s'est
appelé Goulven en souvenir du saint. Le comte Even obtiellt
par ses prières la victo!re sur le,s . Barbares et fonde un
prieuré autour de son penit y .
, 300-600. Saint Paul Aurélien le désigne avant de mourir
comme devant être un de 'ses suc.c.esscurs, mais le sain t résiste
tant qu'il peut et enLreprendmême le voyage de Rome pOUf'
éCltappel' à la ehal'ge pastorale. CB qui HOllS explique pour­
quoi il n'a été selon toute apflal'ellce que le trois ième ou cjua-
t l'ième successeur du saint.
610. Il ùevient enfin évêq Ile de Léon ~ probablement après la
mort de saint lIouardon, qu: joue un rôle important daus la
vie de saint Hervé) doeument encore inédit, qui paraît digne
d'inspirer confiance . .
?20. Appelé à Hennes pour les afl'aires de son église (3),
Coulven se sentit inspil'é d'y passer ses derniers j01.lrs dans'la
solitude pour que la fin de savie répondit au commelicement.
Son biographe ne nous en dit qu'un mot. Mais la tradition et
que1llues monuments locaux (4) conservés. à saint Didier,

(1) Ibid.; § 24.

(:2) Ibid., § 22 et 22. ,
(3) Vie de saint Goulven, § 25,
(4) Le bois, le puits, le tour même de saint Goulyen sont encore connus

près Itennes, sont beaucoup plus explicites, et nous inclinent
à ceoire que le saint ùut habitel' assez Jongtemps Cil ec
lieu dans un coin de terre, qui lui avait été cédé par les
moines de Saint-Melaine .
Saint Goulven y mourut. dans la paix du Seigneur,_
mais les moines de Saint-Melaine s'empressèl'ent de rapporter
le saint corps dans leur monastère ct. l'enterrèrent avec hOJl­
neur auprès du corps même de saint Melaine, leur patron et
leur fondateUl' (1).
Le pal'agl'aphe troisième et derniel' de ces Prolégomènes
fera connaître ce qu'est devenu le corps de saint Goulven et
de quels honneurs religie~lx il a été entouré dans le COUl'S
des âges.
§ 3. - Culte et reliques de saint Goulven.
Le biographe de saint Goulven nous est un sùr garant que
SOIl héros fut entouré des honneurs religieux au lendemain
de sa mort, non seulement. à Hennes, où il avait rendu son
âme à Dieu, mais aussi dans le Léon, qui avait été le témoin
de sa vie, de ses vertus et de ses premiers miracles (2). Ce

culte ne fit que prendre de l'extension pendant le cours du
Moyen-Age. Si l'hérésie du XVIe siècle et la Révolution frau­
çaise de 178D lui ont enlevé quelque chose de son éclat, elles
n'ont réussi cependant ni à efTacer le nom de Goulven des
calendriers de Hennes et de Quimper, ni à lui enlever le titre
de patron, dont il jouissait et dont il jouit encore dans un
certain nombre de localités.
Et d'àbord le corps de saint Goulven' nefut pas emporté
hors de Bretagne comme tant d'autres corps saints, à l'épo­
que des invasions normandes, car lors des tristes évènements
en cet endroit,- et 'con tinuent à être l'objet de la venération publique. V.
Ogée: Dictionn. histor. et géograph. art. saint DicHel', t. :2 p. 742, et Quil­
loti n de COl'SOI{ :· Bevue de lketagne et Vendée, 1. 45, p. get 1 O.
(G) Vie de saint Goulven, § : W.
(7) Ibid. ~§ ;26 et 27.

-.- °"'8 dont il vient d'ê\,l'e dit un mol, le8 rnoll es
( c 1 J-oi ,

de saint Melaine t.ransférèrent bien jusqu'à Preuilly-eu-Tou-
. le corps de leur saint fondateur, .mais ils laissèrent à
raine ·
Rennes celui de saint Goulven. Confié alors à la garde ~es
hanoines de l'Eglise cathédrale ~ ce corps se eonserva en entier
dans une seule chàsse jusques en 1244. A cette dat.e, l'évêque
.Iean Gicquel en sépara la tête pour la déposer dans un reli-
En outre, la chasse du saint fut renouvelée en Vtj6 sous
l'épiscopat de Guillaume Ûllvrouill. En 1533 un autre évêque
Renues, le B. Yves Mahyeue en retit'a un 08 du bras
pOUl' ('Il g'('atifier la paroisse de Goulven dans le Léon. Il y
eut sans dout.e d'autres distributions du même genre sur les­
nouS mariquons de l>enseignements , ~nais qui dimi-
(l'lelles
Huèrent d'autant le précieux trésor des reliques de saint
Coulven. En 1743, il ne eomprenait plus que le chet' divi'Sé en
Jeux parties, plus un nombre assez cOllsidél'able d'ossements
g'l'ands et p"'tit.s. Le chef vénér'able a disparu depuis la Hévo­
lution l'l'ançaise, maiB on consel've encore actuellement à la
cathédl'ale de Rennes plusieurs grands ossements de saint
Colvert. Aussi continue-t-il fi être l'objet d'une fête (H juillet)
qui s'étend à tout le diocèse, C'est bien quelque chose; tou-
tefois eeshonneurs religieux sont peu de ehose auprès de eeux
dont le même saillt était entoUl'é dans le même diocèse avant
l'introduction de la liturgie romaine (1620). Il Y était en effet
l'objet d'une double fête annuelle et solennelle, le jour natal,
1 Cl' juillet, se célébrait avec octave; la translation, 23 août,
De plus, dans les processions publiques, comme eeUe des
Hogations , la châsse de saint Golven était portée par les
neuf recteul'S de la ville en personne, (1)
De très bonne heure aussi, saint Goulven a été l'objet d'une
(1) La plupart de ces renseignements ~ont empruntés aux actes capitll~
lair'es du Chapitre de Rennes et ont été consignés par l'abbé de Corsol1
dans un travail particulier. V, Revue de Bretagne et Vendée, t. 45, p. 9 et 10 •

fête de rite double dans les ( eux diocèses Je SaÎnt-Pol-Je- .
Léon et de Quimpel·. La SUppl'~ssion du premiel' de ' ces Jio-
cèses, par le Concordat. de 1801 Il 'a pas empêché la fèLe dn
même saint d'être maintenue au rnême degré de double dans
toute l'étendue du diocèse de Quimi)er. '
En outre, deux paroisses Je ce diocèse continuent à être
, sous son patronage et l'ent.Ollrent naturellement d'une véné­
rat.ion partieulièl'e.

Ce sont: 1° Goulven, près Leslleven, c'est là qu'il a vécu:
son penit y et sa foutaine sont encore l'objet de péléJ'i­
nages. On y conserve aussi quelques petites reliques du
saint; mais l'os du bras, ou du fémur, selon d'autres, qui
fut douué en 15~)3, a perdu SOil aut)lenticité et n'est. plus
venere.
2° Goulien, dans la pl'ûsqu'ile du Raz, près Pont-Croix.
011 y consel've la cloche du saint, probablement. celle dOllt
parle le biographe. (:1.)
De plus , si Golven est le même que saint Gonvei ou
Gonval, ce qui me semble assez probalJle, not.re saillt exerce
aussi le même patronage sur la pal'oisse de Landunvez;
il a pu être semblablement le pat l'on primitif de Plougonven
(plebs GOllanlli), et Guipronvel (vicus Giollali), trois paroisses
qui relèvent de r(~vêché de Quimper; enfin 9 ou 10 autels ou
chapelles de dévotion sont Rassi placés sous son vocable,

saVOIr:
1° A Caurel, peès Mur (diocèse de Saint-Brieuc),

2° A Dirinon (diocèse de Qnitnper).

3° 1\ Hanvec..
4.0 A Locmaria-Plo1..Lzané.
5° A Lanvellec (diocèse de Saint-Bl~icuc ) .
UO A Plouvenan,
7° A Plouezoch.

, (1) Vie de saint Goul ven, § 2 .),

8 A Saint-Didier, prèS Rennes.
go A Taupout (diocèse de Va~nes) , on vénère une
petite relique de saint Govin (Golven). Elle provient d'un
sur le territoire de
prieuré de ce nom qui a existé autrefois
cette parOIsse,
pour être complet sur ce que l'on sait des reliques de saint
Goulven, je dois ajouter" que" l'abbaye de Saint-Magloire de
Paris possédait autrefois et entourait des hommages de la
saint Golven, qui y avait
vénération publique une dent de
été apportée au xe siècle. (1)
Avant de terminer ces prolégomènes, je me fais un devoir
d'offrir un témoignage public de ma respectueuse reconnais­
sance à M. l'abbé Le Guen, prêtre retraité de Loc-Bréva­
laire, auquel je dois la plupart des 1'enseignements locaux
qui figurent dans mes annotations.

- FIN DES P110LEGO~IENES. -

(1) Chastelain; martyrol. universel, p. 805.
BULLETIN ARCHÉOL. DiJ FINrSTl~RE. TOME XVII. (Mémoires). 3