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Bulletin SAF 1890


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Procès-Verbaux

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Légion d'honneUr. Le Ministre récompcnse ainsi une
brillante série d'études littéraires et bretonnes, et
M. le Grand-Chancelier de la Légion d'honneur,
comme pour faire rejaillir un rayon de cette gloü'c
sur notre Compagnie, a désigné votre Président ou
son délégué pour procéder à la réception du nouveau
chevalier.

C'est aux applaudiss(jments de tous que, sur l'invi-
tation du Président, notre \'énéré doyen, ' M. le
Hardouin, Bâtonnier de l'Ordre des avomtts
Conseiller
de Quimper, donne l'accolade à M. Luzel et lui remet
les insignes de son .grade .

MM. Hardouin et Luzel se font, en termes émus,
les interprètes des sentiments de tous les n1embres de
la Société pour leur président.
M. le Dr HaIlly, directeur du musée ethnographique,
et depuis quelques jours membre de l'Institut, prie la
Société d'~ccepter, en témoignage de confraternité,
l'hommage des bulletins de la Société d'ethnographie
de Paris; à titre de réciprocité, ' les public~üions de
notre Société seront adressées au Dr Hamy par les
IlQtre trésorier, avec le livret du Musée archéo-:
soins de
logiqlle dl}. Finistère et la photographie de nos
bretons.
costumes
Il est d'usage de choisir, à c'ette époque de l'année,
les membres qui composeront la Commission de
comptabilité. M. le Com·mandant Faty, déclinant tout
mandat nouveau à raison de son état de santé, est
nommé n1embre honoraire de la CommissiOll, dont les
titulaires sont MM. Vesco, de Bécourt et Serret.

III _ .

Les héritiers de fcu ·M. Eugène .Le Bos ont élevé
.certaines difficUltés pour ' refùser ou retarder la déli- .
"'Tance d'un legs de mille francs attribué par testa­
ment 'à ' la Société aechéologique du ' Finistère. M. lé

Ministre annonce qu'il va faire examiner cette question
a,;ec le plus grand soin. On objecte , en effet; la cadu­
cité du logs parce qu'à l'époque du décès dü testateur,
la Société, déjà établie .en vertu d'un arrêté admi-
nistratif, n'avait pas encore été déclarée d'utilité
publique et rendue habile à profiter de certaines libé ..

l'alités .
La reconnaissance ofIicielle paraît l'avoir actuelle-
ment relevée de ces ineapacités. Comme à tout prendre,
si le lien de droit paraît contestable, l'obligation morale
ne soulève 'pas de doute, nous devons espérer que
l'héritier, mieux inspiré, tiendra à honneur de remplir
les intentions d'un parent décédé. Nous nous confor-
merons aux conseils qui nous seront donnés, mais, en
attendant, nous avons une dette de reconn<1issance à
acquitter envers MM. Hémon, Hardouin et du Penhoat,
.ancien directeur des domaines, qui nous ont prêté en
ces circonstances le plus utile concours.
M. Affichard, président du Tribunal de Commerce
de Quimper, fait don au Musée d'une ' monnaie de
bronze de la Guyanne française frappée en 1782, et
M. Jenkin Jones, d'une Inonnaie anglaise, d'arg'ent, du
XVIIe siècle.
Au . cours de .sa dernière tournée d'inspection, le
chargé .de la suryeillance des biblio­
fonctionnaire
théques et des archives a adressé aux administrat'eurs
de la bibliothèque de Quimper des observations sur le

déplacement du manuscrit de Landévennee. Ces der­
niers en réclamant avec instance la réintégration,
M. le Président est invité à transmettre leur pressante
demande à M. de la Borderie.
M. de la Villc1narqué saisit l'occasion pour annoncer'
encore une fois que l'affaire du cartulaire occupe'
absolument l'éditeur. M. de la Borderie a étudié le.
manuscrit avec une attention si minutieuse qu'il est
parvenu à découvrir cles surcharges clans le texte'
pl?imitif et à rétablir des caractères importants qui
avaient été effacés sous une autre couche d'encre. Il
lui est tout à fait néces~aire d'avoir sous la main et
sous les yeux l'original du cartulaire jusqu'à ce qu'il
ait achevé l'Introduction, d'autant plus que le P. de'
Smëdt a publié "depuis nous dans les A naleiça.
BollandiRna un texte qui diffère un peu du nôtre,.

avec lequel il y a lieü de le comparer de très près:
M. de la Borderie va aussi arriver à la description du
manuscrit, et comment le décrire s'il ne l'a pas sous
les yeux?
Il demande donc de garder par devers lui le
manuscrit jusqu'à la fin de son travail. Cette demande
du savant et très généreux éditeur est trop fondée
pour n'avoit pas l'assentiment unanime de la Société,
qui est d'ailleurs son obligée. .
1\11. Serret reprend la lecture du mémoire de M .
Trévédy sur les jeux populaires en Basse-Bretagne,
où l'on remarque une note très curieuse du célèbre
médecin Ambroise Paré. Les luttes qu'il décrit ne­
sont pas tombées en désuétude. Outre Scaër, dont on
a déjà parlé, M. l'abbé Abgrall cite les abords de la

chapelle de 8aint-Cado, dans la paroisse de Gouesllac'h,
comme le centre le plus renommé des luttes populaires
aux environs de Quimper. Le jour du pardon" les
joût.eurs du pays s'y donnaient rendez-vous. Cela n'a
guère lieu de surprendre, puisque saint CacIo ou Kadoc
cst le patron des guerriers et des lutteurs. Or, il
advint un jour que pour mettre fin à cles désordres et
à des rixes sanglantes l'autorité municipale interdit
~es luttes: il y a de cela environ vingt ans. Le Recteur,
pour prêter son concours à l'arrêté municipal, sup­
prima en même tmnps le pardon et laissa la chapelle
dans le plus complet abandon; si bien que la toiture
se trouvait à moitié effondrée avec les p€lintures qui
décoraient les lambris et retraçaient la légende du saint.
Vers 1874, notre confrère, M.AbgvaU, visitant ces lieux,
parla à un vieux paysan de la chl,pelle en ruine, cIe
la suppression du pardon et des luttes. cc Oh! répondi t­
il, c'est bien triste. Mais saint Caclo ne s'est pas tenu
pour battu. Toutes les nuits il vient faire des siennes
par ici et chaque soir j'entends de grands bruits de
lutteurs sur le placître : Dont a ra da obel' he botr
dl'e anw. »
Aucune observation ne réussit à ébranler sa con­
viction.
la chapelle est restaurée, le pardon
Actuellement
rétabli, et les luttes seraient en honneur, comme
autrefois', au témoignage de M. l'abbé Abgrall, qui,
en sa qualité d'architecte, n'a pas dû rester étranger à
la restauration de la chapelle.
1'1. l'abbé PeY1'on dépose sur le bureau plusieurs
exemplaires des Cantiques bretons du Père Julien

Maunoir dont les plus anciens ont été imprimés

QùimiJei';" chei Perrier, eh 1659;' S:ous le titrè ~dè Hen
~~ ÈEààdos. cette prêmièl'e 'édidion, de,;cnue rare
sera l'objet 'Cl\ine étùde particullere de notre Président

~11ê 'est . ornée' d'ùne très curieuse g"l'avure sur boi '
du 'xv'ra siècle, représentarit saint Corentin offrant aU

roi . Grallon le poissbq symbolique que le keu,x rClya.l,
son coutelas à la main, se met eà devoir de dépecer .

Au coin de la gravure, on remarque les arm'es de la

Cornouaille, 'unmoulon passant. .
Pour épuiser l'ordre du jour, M. de Blois donne
lecture d'une note de M. Li6nelBonnemère sur 'les

perles bretonnes, et M. Le Braz de la traduction de la
vie de saint Goulven par dom Plaine .
La séance est levée à 4 heures t/2,

Le Président,

H. DE LA VILLEMARQUE.

Le Secrétaire,
Vicomte DE BLOIS.

SÉANC~J DU ~ 7 FÉVRIER 1890

Présidence de M. le V HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,
de l'Institut.
Membre
Présent~,: MM. LUZEL, BIGOT, ,JENKIN JONES,
~IALLEN, LE MAIGRE, DIVERRi~s, HARDOUIN,'
G(;I~PI~, LE BR.AS, SCHMfTT et DE BLOIS.
Ouvra!.res reçus et déposés à la Bibliothèque depuis
]a dernière réunion :
1° Bulletins et .f.11émoLl'es de la Société cl'érnulation
des Côtes-du-JVorcl.
20 Société Bretonne de géographie, ge a.nnée, Jill'
trimestre.
3° A nnales du ?nusée Guimet, t. XVII.
/1° Le8 hypogées royaux de Thébes, 2 volumes.
Le procès-verba.l de la séance précédente, 1 LI par le

secrétaiI'e, est adopté après une obseryation de M.
BIGOT, qui signale l'omission de son nom parmi 1eR
membres présents.
Prpsentation et admission d \111 nou\'cau secrétaire,
M. le che\'aher de la Broise, présenté par MM. de
la Villemarqué et de Blois.
M. Fischer, ancien professeur à l'école navale,
se trouvant clans l'impossibilité, à cause de
l'état de sa santé, d'assister désormais aux réunions
do la Société, anno'nce qu'il cessera d'en faire
partie Ses collhgllcs regrettent viyement une déter­
mination qui les prive du concours d'un collaborateur'

- VIII-

aussi distingué et expriment le vœu que cett~ péni
séparation ne so~t que momentanée.
M~ Prosper Hémon fait don au nlusée d'une m
daille de bronze à l'effigie ue Maxence.
M. Pavot, ancien sous-intendant militaire -à Quimper,
n'a pas rompu les liens qui l'attachent depuis long­
temp~ à notre Société, et annonce un mémoire
intéres.sant sur l'emploi d'un granit extrait des car-

ri ères d~ Bretagne clans la construction d'une ég'lise
ancienne de la Gironde. .
M. de la Villemarqué signale l'inconvénient que
présente renvoi à son adresse personnelle des docu­
ments destinés à la société. Il est arri vé plusieurs fois

que ces correspondances suivant leur destination dans
des déplacements successifs, n'ont pas été remises à

temps 'ou ont pris de fausses directions. La désignation
Président rje la Société' d'archéologie du Finistère
sur la suscription des envois éviterait
la plupart du

temps toute cause d'erreur .
M. le Président, en réponse à ~lne demande .qui
lui · a été adressée, fournit sur le missel de Saint-Vou-
gay des observations pleines d'intérêt. On sait que . ce
manuscrit, écrit au milieu du ' XI siècle, est curieux
sous divers rapp.orts. M. de Kerdanet et le savant
dom Plaine l'ont pris pour objet d'études dé~aillées
que M. de La Villmnarqué analyse et complète.

Mais avant eux, le comte de Blofs, si connu pour sa
~cience, en avait fait l'objet .d'un rapport aLl préfet du
Finistère, à l'occasion d'une prétention émis~ par l'Ad­
ministration de faire dép@ser le manuscrit dans u.ne
bih~iothèque publique. . .

A l'époque où fut rédigé le rapport en question, le
missel contenait 47 feuillets entiers, non compris fè
premier et le dernier qui sont hlangs, remarque l'émi­
nent antiquaire breton. « Il y en · 11 un qui est coupé
par le milieu. Les fragments qui restent p'ermettent
de constater que le livre est bien un missel. Les épîtres
ct les évangiles ne sont pas toujours les mêmes
que dans le missel romain, les collectes et autre~ orai­
sons y sont plus Inultipliées ; il Y a des préfaces pour
heaucoup de fêtes, même de saints, et ce qui est assez
surprenant, on n'y trouve pas de proses comme dans
les anciens missels de l'Eglise de France.
« II est à regretter que la partie qui contenait la
liturgie de la messe soit complètement perdue, car on '
l'aurait volontiers comparée à celle qui est en usage
de Îl0S jours.
« A l'office du Samedi-Saint, on a inséré des prières
pour l'administration du baptême, dont les unes sont
conformes à la liturgie romaine et d'autres en diffè­
rent. Elles sont en plus grand nombre qu'actuellement
et les exorcismes y sont plus multipliés. Mais ce qui
fixe particulièrement l'attention, ce sont les litanies
des saints que l'on chante entre la bénédiction dès
fonts et la messe du jour.

« Après l'invocation des Apôtres et des Évangélistes,
on a. ajouté le nom de saint Cléophas, un des disciples
de N .. S.; après les saints Papes du eanori de la.
me:-;!;c, on lit le nom de saint Denys qui divisa le
territoire de Rome en paroi~ses au milieu du Ille siè'Cle~
de 8aint Agapat, de saint l~leuthère qui env'oia des
missionnaire~ dan8 l'île do Bretagne sur la clemanQ'e

du roi Luciui:i, de saint MaL'cellin dont le Pape ayait
donné les reliques à l'abbaye de Redon. il. la prière
de Nominoë, en 8'L8, et enfin dû i:iaint Fabien.
« Parmi les saints martyr . .; on nomme s3int Martial,
saint Théodore, saint Cyr; parmi le., eonfe . .;scLH'i:i, saint
Martin, saint Benoit et saint Germain-d'Auxerre. Saint
Hilaire a une place à la suite clt.~s quatre geancls docteurs
de l'Église latine. Les saints d'origine bretonne y sont
invoqués en grand nombre; d'abord les sept premiers
évêques des sièges de la péninsule, saint Samson, saint
Malo, saint Tugdual, saint Bl'ieuc, saint Melaine, saint
Paterne, saint Corentin; ensuite saint Guénolé, saint
. Pol et saint Paulinien, évêques de Léon; saint Coulm
ou Colomban, patriardle des moines du ~ord; ct
d'autres patrons d'églises locales tels que saint Tudy,
saint Idunet, saint N umma, honoré à Tféoulté, à
présent Penmarc'h; saint Lohen ou Laouënan, saint
Conogan, saint Houardon , saint Brangualadre ou
Brévalaire, saint Huarnu ou I-Jérvé, saint Gouesnou,
saint Suliau, saint Derrien, saint Eneu!' ou Enéour. ))
L'altération des lettres n'a pas permis au comte
de Blois de déchiffrer exactement l'orthographe ùe
certains noms qu'il proposerait cependant de lire
Bodian, Budmael (Botmaël), Bechevé (Vougay).
On a déjà dit que le manuscrit était écrit en carac­
tères du XIe siècle; 'mais quoique ces caractères soient
généralement bien tracés et le corps d'écriture du
même temps, un œil exercé peut néanmoins observer
que le tout n'est pas écrit de la même main.
Ce missel, selon le savant breton, a aussi servi de
livre de chant ou de chœur, car les partie~ de l' offico

qui doi ven t êtt'c récitées 80lÜ éCl'i tes en eal'actèl'es
p~llS gros que celle.;; qui sc chantent cl 'orclinairè ; IN!
interlignes de celles-ci qui olTI'l:\nt plus d'espace sont
remplies de earact(:wos musicaux, t~ls ({U 'ils étaient en
usage avant que Guy cl'Arl'ezzo etH i IlVentl; les porlées
ou lignes SUl' lesquelles on pose les notes carrées chi
plain-chant.
Les signe.s musieaux qui ont pl'éeédé ces notes ont
probablement. "êu'ié suivant les temps et les lieux. Ces
J.Veumes, comme on les appelle ct commè on les voit
dans Je manuscrit do Saint· Vougay, con<.;istent en de; -;
points placés tantôt isolément, quelquefois le~ un<.; SUt'
les autres dans des direetions ohliques ou vel'tieales et
à difrérentes élévations, sam; doute pOUl' indiquer ~elles
de la voix. Un savant bénédictin de Solèmes a fait
des lVeumes l'objet d'un traité spécial dont l'autoI'Ïté
est reconnue.
« Le choix cles saints invoqués dans les lita.nies
dOllne lieu de pensol' (1'H.\ Ics moines qui ont écrit le
manuscrit appartenaient cl l'ordre de Sai nt· Benoi t.
On sait en effet que les moines qui formaient le
clergé ln'eton suivaient la règle de Saint-Colomban
l'ancien; ct qu'ils n'adoptèrent celle de Saint-Benoit
que par ordre de l'empereur Louis le Débonnaire,
lorsqu'il vint en Bretagne, en 818.
('{ La paroisse de Saint-Vougay conserve son
missel avee lI.n soin religieux. Il est placé au.des­
~us du ta.bernacle du principal autel et les habitants le
regardent comme une relique précieuse de leur saint
patron à laquelle leurs pères attachaient des vertus
particulières, telles que de guérir de la fièvre. (.J'est

XIl - .

peut-être ù cette dé\'otion qu'il faut attribuer la pert
dé plusieur~ feuillets du manuscrit. Un de ceux-ci
éfé certainement coupé par le milieu avec des ciseaux
L'autre partie n'aürait-elle l)as été employée comm
toPique par quelque malade indiscret?
« Le cours des âges, conclut le savant et intéressan
rapporteur, n'a pas ébranlé la confiance de la popula­
tion religieuse de Saint-Vougay; elle continue à veni
'baiser respectueusement, les jours de fête et de pardon.
les feuillets noil'cis du vénérable missel. »
lU _ Sètl'et termine la séanct} en lisant la suite de
son travail sur les cantons de Rosporden et de Plo,

g'astel-Saint-Gerrnain .
La séailce est levée à 5 heures.

Le Pl'ésident,

HERSAH1' DE LA ·VILLEMARQUE.
Le Sec/'éta i 1'8 ,
v DE BLOIS .

-' XIlt _ .

ADDITIONS & CORRECTIONS

Le papegaut de Carhaix -fut autorisé par lettres du roi
Henri Il de mai 1553 (probablement confirmatives d'anciennes :

lettres dllcales). -.
Ces leUres accordaient à l'abatteur exemption ,de tout
sur 25 tonneaux de vin.
impôt
Des lettres de Charler IX, de mars 1574, confirmèrent ce

privilpge. C'est assurément à ces dernières h~ltl'es que fait
lo allusion M. Olivier Le Guy, procureur dujeu en 1601 (p_ iOj.

Comme nous l'avons vu, cette exemption l'apportait plus de ·

500 livres (p. 13).
Plusieurs affirment et j'ai répété sur leur parole (p. 13j
- que le roi Henri IV supprima les papegauts de Bretagne
pal' édit de février 1605.
Oui, mais il faut ajouter que sur les remontrances du
Parlement, et par déclaration de mars 1G06, le roi, en main­
tenant la suppression du tir à l'arc et l'arbalète, comme
désol'mais inutiles, rétablit le tir à l'arquebuse (1).
C'est ainsi que nous avons vu les chevaliers de Carhaix

tirant au parc aux Buttes, le 5 mai 1617 (p. 15).
Or à cette époque, et longtemps après, les Etats de Bre­
tagne continuaient leurs protestations commencées, dès
. 1605, contre la suppression partielle des papegauts.
Il semble que quelques villes au moins obtinrent satisfac­
tion SUl' ce point. Une gravure de la Hn du XVIIe siècle re ..
présente le tit, du papegaut à Nantes. Elle montre deux
til'eUl's visant en même temps; l'un est armé d'une arbalète.
l'autre d'une arquebuse. '
En septembre 1644, Carhaix obtint des lettres-patentes

(1) Arch. d'Ille-et-Vilainc. C. 3:316.

confirmatives
des lett['ès de sllrannation confirmant l'elles de 1G4ll, l
ville rentrait ainsi dans le droit d'exemption sur 25 tOllneal
de vin. .
L'arrêt du Conseil du 27 juillet 16,71 réduisit, les exemp'
tions : celles de 25 tonneaux furent l'amenées à 10 tonneaux
mais l'intendant estime que Carhaix n'a pas été compris dan
l'arrêt, et que l'abatteUl' doit continner à jouir de l'exenlp
lion sur 25 tonneaux.
· Aprés l'arrêt du Consei.l du 7 mai ~ 770 qui supprima le
papegauts de Bretagne, sauf celui de Saint-Malo, lesubdé·
légué de l'intendance Jait savoil' que l'exemptiori. porte :
Carhaix sur 32 barriques ou 1G pipes, ct procure, à l'aisOl
de 0 livres par harrique un émolument de 228 li vres (1).

• , , . .. • b , t ,. l ' •

(1 ) Arch. d'Ille-et-Vilaine. Pape~auts, C. 79,2615.

SÉANCE DU 29 ARS t 890 .

membre de 1 Institut.

Présents: MM. LUZEL, ABGRALL, HARDOUIN,

BLOIS.

la dernière réunion :

1 MémoÏ1'cs de la Société nationale d'Agriculture,
Sciences et A1'!S d'Angers, tome III, année 1889;
20 Le Formulaire de T1'éguier, par M. Léopold
Delisle,
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté
après une observa1ion de M. Bigot (1).
M. le Comnwndant Faty demande à·.appeler un
instant l'attention sur les transformations successives
du nom de saint Vougay, dont il a été précédemment
question, écrit Becheu, clans le missel du xrc siècle.
L'orthographe moderne est bien fixée: on dit main­
tenant saint Vougay, mais au XVc siècle les registres
terriers portent saint Vougua, et antérieurement saint
Bougua. Dom Lobineau, dans sa Vie des Saints
page 39, noys apprend que le même pieux personnage
était honoré ailleurs sous le nom de saint Vio. Quant
à saint Numma ou Nonna invoqué dans les litanies du
missel de saint Vougay, sait-on quelque chose de
positif sur sa vie? Est-il même Breton cl' origine? La
(1) On lui .a fait parler d'un bufIet de bl'iques au lieu d'un bufIet d'orgue.\~
daRs sa notice sur la cathédrale de Quimpet'. '

XVI -

question est spécieuse, surtout ~i l'on "eut bien re-
marquer qLle la petite ville d'Audierne est placée sous

la protection de s3;int Raymond Nonnet, illustré par
son dévouement et sa charité' envers les chrétiens
e,schives et prisonniers des pirates Barbaresques. Le
patron de Tréoultré ou Penmarc'h est-il donc un saint
distinct, dt la conformité des noms ne serait-eHe que
fortuite? M. de Blois cite la tradition du pays, o~ l'on
célèbre la fête de saint Nonne ou Nonnan le premier
dimanche d'août. On le représente ordinairement °4

I.e costume d'un évêque ou d'un abbé; et quoique les
hagiographes ne fassent pas mention ,de son existence,
on raconte qu'il passa , une partie de sa vie SUl' , une
petite ile ou rocher près de la côte de Penmarc'h, q,ui
a gardé son nom. , '
M. le Président a le pénible devoü~ d'ann()ncer la
mort de trois de nos collègues qui ont succombé dans
le cours du mois dernier et qui laissent parmi nous
d'unanimes regrets. Ce sont: d'abord M. Jégo~, juge
de paix de Lor:ient, \ln des numismates du pays l~s
plus. au courant des usages et des traditions de nos
populations bretonnes. Nos bulletins ont reproduit
. plusieurs articles de lui tôujours très remarqués;
r.nais en dehors de ces communications trop rares, ses
collègues trouvaient à faire profjt de ses connaissances
en numismatique et de ses très nombreuses 'recherches,
çar il accueillait avec la plus aimable bienveillance
toutes les demandes de renseignements qui lui étaient
adressées .

Puis M. Tanguy, médecin-vétérinaire à Lander-
neau, qui Jouissait particulièrement dans le nord
du département de la plus légitime popularité. L'amé-

XVII _ .
liol'ation de nOH races chevalines avait été la préoce,u·

études, à ses remarquables rapports, aux nombreux
articles du journal qu'il avait fondé pour propag~r
ses idées, une gl'ande part des progrès réalisés 'yar
l'élevao'e dans ces dernières années .
Enfin M. Césaire de Poulpiquet, que la Société sc
plaisait à compter parmi ses membres fondateurs. .
1\1. Vesco s'excuse, à raison d'un voyage, de ne pas
présenter aujourd'hui le rapport de la commi~sion de
comptabilité, mais en annonce le dépôt à la prolihaine
seance. .
I\1. le Président donne lecture d'une circulaire de
• M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts fixant l'ouverture du congrès annuel des sociétés
savantes et invitant celles-ci à désigner leurs délégués
avant le 30 avril. Sont élus pour la section des études
,historiques, MM. Hardouïn , Serret et de Bécourt, pour
la section des beaux-arts, M. Beau .
M. le conseille}' I-Iarclouïn rappelle qu'au mois
cl 'août dernier une nOmbreuse délégation de la Cam­
brian Archeological Society, présidée par le Révérend •
ArchidiilCre Thomas , entreprit une exploration de nos
antiqui tés celtiques et de nos musées.
Il a bien été rendu compte de ces excursions dans

le bulletin . de 1889 mais depuis , ajoute M. Hardouïn,
il a paru dans les mémoires de la Compagnie Galloise,
Archeolog'ia Cambrensis. (L.ondon,Whingtingand com­
pany, January 1890) un compte rendu des viHites aux
musées de Quimper et de Kernuz ainsi qu'une réponse

XVIII -"
de l'Archidiacre à un discours de M. de Closmadeuc.
Le m~me numéro, dont M. l-Iarc1ouïn a dù la commu­
nication à l'obligeance de ~1. Paul du Chatellier, con­
tenait en outre une traduction émanée de la plume de
notre honoré confrère, M. Jones. M. Harclouïn émet

le y"œu qu'une reproduction de ce clocum8nt soit
déposée dans nos archives pour cOlnpléter la notice
publiée l'année dernière dans le bulletin.
M. Diverrès a transcrit 18 travail en question et en
fait hommage à la société qui décide que le manuscrit
sera d~posé aux archives. M. le Président exprime à
M. Diverrès les remerciements de la société.
Plusieurs membres font observer que, d'après les
nouveaux Statuts, l'établissement du compte annuel
de la gestion financière doit être suivi d'un aperçu
de la situation morale de l'Association. La tenue d'un
registre contenant la transcription des procès-verbaux
et des délibérations paraît être devenue obligatoire;
on invite donc les membres du Bureau à étudier "la
question, en relisant les articles des Statuts, et à

prendre une détermination. En conséquence le Bureàu
se réunira à uneh.eure et demie avant la prochaine
reumon.
M. Trévédy revient sur les indications qu'il a déjà
présentées au sujet du papegault de Carhaix et qui
ont été extraites des archives de Rennes. Il a eu la
bonne fortune de rene.ontrer un dessin reproduisant
une ~cène du papegault de Nantes vers la fin du
XVIIe siècle. La gravure,' tirée en 1694, a eu plus
d'une édition, car l'image en question porte au coin
la date de t 708. On y voit à droite un gentilhomme
ou un bourgeois ajustant le but avec unê arme à feu

XIX -
d'une longueur démesUrée et à gauche un archer ou
un manant tirant avec une arbelète.
AI. Tl'é-,;écly attache un certain intérêt à l'étude d'un
camée du musée de .Florence, signalé par le docteur
Moricet. L'artiste montre .Jupiter foudroyant un Tital}.
Le dieu est sur son char, et l'ml' des quatre chevaux
pose le pied sur la tête du Titan. Or, celui-ci est un
anguipède, . tête d 'hornme en avant, et les membres
inférieurs terminés par deUx tètes de serpent. L'ana­

logie que l'on peut établir entre cette compositiol1
mythologiqLle et la statue du musée de- Quimper
n'a pas, à vrai dire, frappé les membres de la réunion.
lvl. de la Villemarqué lit quelques extraitscl'un
mémoire de M. Le Cerf sur des fouilles ' exécutées
dans le départernent eles Cûtes-elu-Nord. ,. -
1\:[. Luzel a relevé aux Archives départementales un
curieux procès-verbal d'enquête dressé par ordre judi-
ciaire à la suite de la fouille cl 'un tumulus aux envi-
rOlls de Saint-Pol-de-Léon, où ' le mag'istrat venait
réclamer évidemment la part du trésor attribuee au
roi. Là, cO,mme ailleurs, la chambre funéraire n'ayait

pas renfermé cles tonntS d'or. A la suite de cette

communication, M. Luzel lit encore une lettre du
docteur Matanasius sur les coins de bronze; elle est
extraite du Chef-d'œuvr~ cl'un inconnu, charmant
ollvrag'e satirique composé pJ.t' un protestant exilé à
la suite de la révoeation de l'édit de Nantes et

imprirné à La Haye en 1713.
lU. cle Blois termine la séance en lisant la première
partie cl 'une étude assez développée sur le président
de Boisbilly ct sur les exactions des fm'miers et rece-

en Bretao'ne
'.'eurs des droits de ports et hâvres

commencement du XVIIIe siècle.
La séance est levée à 5 heures.

Le Président, .

. HERSAnr DE LA VILLEMAHQUE,

· .Le Seèretaire, ' .

Viuomte DE BLOIS,

Fondallon du monastère de Locmaria de Quimper par
. l'évêque Benedie, comte de Cornouaille, ' et par Alain
Canhiart, 30n fils et son successeur audit comté. (1)

" In- nomine Dei [summi et amon~ regis superni qui de Vit'­
gine .dignatus est nasci pro redernptione gene.'is humani.] Hœ
J.ittere narrailt quod Benedictus, episcopusatqne cornes cle-
dit pro redemptione animœ suœ terciam partem œcclesiœ
Guorleisan (2) in herediate perpp.tua Santce Mariœ in Aquilonia

civitate(3), [Et lterum dedit ei ten;am a lapide qui dicitul'Maen

(1) Nous empl'un tons cette charte au Bulletin de la Société archéologique
·d'Ille:et-Vilain(l, année 1885, }il. '17, où elle a été publiée par M. de la
Borderie, avec accompagnement de notes savantes, que nous reproduisons
également en partie, l'espace noùs manquant pour les donner intégra-
lement, ,persuadés que charte et notes offriront de l'intérêt à ·nos lec-
teurs en général, et particulièrement à ceux de Quimper. Nous y trouvons,
du mont Frugi, avec cette sin-
en effet, la plus ancienne mention connue
clwchi. ' '. .: .
gulière orthographe

(2) C'est Gou rlison, tl'ève de Ploaré, jusqu'en 1790.

(3) AquUonia. civifa.ç, c'est la ville romaine sur laquelle est bàti le fau-
"bourg' de L6c-Maria< de Quimper, ai nsi nommé ·de l'égl-ise el monastère
~anctélJ JII ariée, don t il est· iei question. . .

XXI -

'fndi I1sq\l~ ad crucern qure est jnxta montem Chl1chi (4)',liif,lc
Oded, in dicnmbitione alque In heredmte perpet:ua. ~t ' qUI
frangere aut minuere volllerit hanc donationem et elemosin~m "
anathema :o;it in die judicii 'co1'am Deo et angelis snis,nisi
digna satisfactiooe emendare volue/·it. Amen. Rii sliritJteste~
[in hoc: Augustin te:3tis. M:ltguethen testis.] Clemens. ,Gleu-'
marchuc. Alan Bellator fortis (5). Ol'seant episcopus. Peren-,
nes mal Chenllut. Armadan; consentiente Guiguoedbn eum
domino suo et filiis et ll1ililibn~; Gllrchi g'ubernante loeurn (6),

-eum donationibus.
Alanus cornes, filius Benedieti sllpradieti, villam ' 'dedit
Sanctre Murire, matl'i Domini, pi'o anima' sua in Ilel'editate
pel'petua, qure vocatur Çaer Guenn in Budoc Capsidum (7),
videntibus t.estibus: G'lrcbi abba eum c1er'ieis SUIS, feillina
ipsius comitis Iudeth. Haerueu, prœfectus Edern. Gurgar.
Harscoet.
Sub eodem tempore, idem Alanus cornes' predictùs iternm
dedit tr'ibum Matuudic beatissimœ Marire Virgini in dicurn..:.
bitione atque in ~eterna hereditate, pro redemptione animre
smc, \'identibus testibus multis: Orscanl seilicet e'piscopus.
Haeloc. [Adoere. Iudloguen. Edmeren. Cundiern. Gu-rbedre.
Et 'quicumque frangere voluerit aut minuere, iram Dei alque
Marie Virginis, cui hoc datum est, incurrat.]
Rursurnque dedit Alanus cornes et uxor iIIius Iudeth Sanctre
Marireet fiilire suœ Hodiernre abbatissœ decimamde Chelen (8),

(4) U/tftclt.i c'est le mont /t'rugi actuel. "
(,j) 8etlator l'ortis est l'équivalent du nom Oanhiart' ou' Oanhart.' En
bl'eton, cann. signifie combat, et cannet', battteur, batailleur.
,(6) Locltm c'est Loc-Maria; Gurchi en était l'abbé, d;Où il semble
l'esult~r qu~ c'était, d~ns l'origine, un monastère d'hommes; un 'p,eu: plus
t~rd, ~l deYlfit, monastel'e de femmes, et eut pour abbesse Hodhn~ne ' {llle
d Allalfi Canluart. ' "
(7) lJapsidwn c'est Beuzec-Cap-Sizun. '
(K) U/L/:ten. c'est Quelen ou Locarn, dans les Côtes~du-~~rd', ca.nto,n .de'
Maël-Carhaix. ,',

xxn -'
et sepultllram, et quicquid ad altare pertinet. [Et Îterllm d

Chernial' et Chercaualloc et Coithbihan et Cherloscheit et

Chillio (9) et Chercheresoé.]
, ltemq,ue'dedit deciman de Ploerlé (10), et dimidiam vil
ubi monasteriurri ' est. Et rUt'suru dedit villam q me VOCl
CheL~l'en (11) [et Chertlos et Lescoit et Cher'cutedre et Chem

et Chenecturnur et Penchelen et Trohcien.

Miles quidam ' nomine Galuoret.h dedit Iudeth comiti
terram Rosnargan, teste A lano comite .
Deinde de?i~ Alanus cornes et uxor ipsius Illdeth San
Marire tèrram Cherac\elhart, et Chet'gal, et Brenmedno.
Chertaneth. .'

, , . Rursumque dedit tel'ram qure vocatur Che1'guen, ad ir
minationem altaris Santre M8rire.

Iternq'Je dedit molendinum in Forest de Fuina,n't (12)

exclusam, ~n dicumbitione atque in hereditate perpetua, vid
tibus lestibus multis: Roel scilicet Biius ejusdem comi
91's,cant episcopus. Ilisoch abbas. Rannulfus filius N
Ç-leuuian. Mo[~an viceccomes. Salamon, filius Reueren. '
meren Croch. Haerueu filius Ronuallon. Hed1'euedo. Iuàicl

Guidett. Chadqrett et filius ejus Irispo. Gradelon, Blius

nuon. Guigonlls de ROC8. Hedl'Oual. Gurloen capellanm
Orduthal monacha, el Fredeburga, et Lisoia, et Milesindis

Maria.

, Et qui frangere aut minùeI'~ voluerit hancdonationen:

elemosinam anathema sit in die judicii coram Deo et ang

~jus, ,nisi ad satisfact.ionem et emendationem venerit.
Post mOl'tem Alani com~tis, dedit Iudeth, UXOL' ejus,
anima illius: Sanctre Marire molendinum Inri et exclusam.

, , XXUl -
edit

lam
atm'
SÉANCE DU 24 AVRIL 1890.

présidence de M. le Vte HERSART DE LA VILLEMARQUÈ,
lssœ
membre de l'Institut.
lctœ

Étaient présents: MM. LUZEL, HARDOUIN, DE
BREMOND D'ARS, ABGRALL, DE BECOURT,
nlu-
FATY, DIVERRÈS, DE JACQUELOT, JENKYN

}, et .JONES, GUEPIN, MOREAU DE LIZOREUX, BIGOT,
MALLEN, LE MAIGRE, LE BRAS et DE BLOIS.
itis.
Conformément aux indications de l'ordre ' du jour

précédemment publié, le bureau, régulièrement convo­
qué par le Président, a tenu une séance spéciale à
haél
l'effet de pourvoir à la conservation, au classement et

à la communication des ouvrages, pièces et documents
qui forment le fond actu'el de la bibliothèque de la
s , et
Société.
(l et
Après une délibération à laquelle ont pris part
~el is
~1M. de la Villemarqué, Harclouïn, Faty, Luzel et de
Blois, le bureau a nommé, conformément aux disposi-

tions de l'art. 3 des Statuts, Bibliothécaire-Archiviste
de la Société d'Archéologie du Finistèr.e M. Luzel ,
archiviste départemental et vi~e-président de la ·Société.
:mi à
A la suite de la même délibération, M. Allain, corn·
mis du bureau' des Archives, a été désigné comme

auxiliaire de M. Luzel. .

- XXIV -

Oes nouvelles fonctions entraînant divers frais,
somme de soixante francs sera inscrite au budget
nom de M. Allain, à titre d'indemnité.
La séance publique est ouverte à deux heures.
Le Secrétaire donne lectur'e du procès-verbal q
est adopté.
M. l'Archiviste demande à faire une observation 2
sujet du document qui suit le procès-verbal. D'abOt
publié par la Société archéologique d 'Ille-et-Vilaine,
l'a été de nouveau avec d'autres par M. de la Borderi(

sous le titre: Recueil d'actes inédits des ducs (
princes de Bretagne (XIe, XIIe, XIIIe siècles) Renne~

1888. Le défaut d'espace a empêché de le dire, t
surtout de reproduire une note importante, au sujE
de la donation faite, de l'an 1058 'à l'an 106ft, pa
Judith, veuve d'Alain Canhiart, d'un. moulin à N. D
(Dedit sanctre 111arire nwlendinum) . M. de la Bor
derie remarque que, dans le manûscrit, ce qui est con·
1emporain de l'acte, le nom du moulin de Locmai'Î:
est coupé en « deux: IN RI » (p. 21 ). Ces deux 'mots
M. le Président les signale à l'attention des celtisants
reçus et dépos.és à la bibliothèque depuis
Ouvrages
la dernièrè réunion :

1° Littérature latine et I-listoire du l\loyen-Age,
par L. Delisle;
2° Journal des Sa'Lan ts (livraisons de janvier, fé-
vrier et mars) ; •
. 3° Acadén1ie d' Hippone (procès-verbal de la séance
de décembre 1889) ;

xxv -
1'eligions de l' Inde, par L. de .
1° JIistoire des

Millouë ~

50 Revue de l' histoire des religions (1 Oc et 11
ttnnée) .

[Lll
JoU. le p,.ésiclen.t lit deux lettres de MM. Serret et

seance.
l'Cl
Le Secrétaire pcrpétuel de l'Académie royale des

belles lettres d'histoire et des antiquités de Stockolm,
propose un échange de publications eotee les del!x
Compagnies. .
Cette offre éminemment flatteuse, appuyée par M.
le Conseiller Hardouïn, est accueillie avec empresse-
ment.
. 1\1. le mal'quis de Cl'pisier, président de la Rociété
archéologique Indo-Chinoise, invite les Sociétés sa­
yantcs de province à adhérer à trois vœux émis par

scs collègues en faveur de mesures financière~ et
administratives d'une haute importance.
Notre Compagnie, sans méconnaître l'intérêt qui

s'attache à ces questions, mais soucieuse avant tout
d'écarter de ses discussions tous les sujets susceptibles ·
d'éveiller des controverses poli tiques , refuse d'émettre

aucun aVIS.
Af. le Président communique cleux circulaires de
~lM. CharmeR et Léopold Delisle, insistant l'une et
l'autre sur la nécessité d'adresser à bref délai une
analyse détaillée cles travaux que les délégués de la
t:)ocwtc so proposent de présenter au congrès de la
Sorbonne.

- XXVI _.

- 1'J. le Ganse-iller Ilardauïn annonce qu'il a dé
déféré, dans une certaine mesure, aux pressantes 80
licitations du ministre.
M. de la Villematqué entre danr; de nouveau
SUl' les Angllipècles d'après une note fournie pa
détails
M. Trévédy.
M. le marquis de Brénwncl d'J11'S a fait disposel
sur le bureau une urne cinéraire et cinq haches cel­
tiques dont il fait don a.u Musée.
L'urne, malheureusement brisée, a été découverte.
dans une fouille pratiquée par ses soins sur le terri-

toire voisin de l'ancienne chapelle de Saint-Julien,
ùans la commune de Riec ; il existe en cet endroit un
menhir r~nversé depuis longtemps et qui, placé au
somlnet d'un petit tertre, semblait au premier aspeet
la dalle supérieure d'un dolmei1 inexploré. Les son­
dages ont détruit tout d'abord cette illusion: les terres

enlevées présentaient des traces évidentes d'inciné-­
ration.
L'urne, enfouie à près (l'un mètre de profondeur, se
trouvait dans un rayon assez rapproché de l'axe du

menhir. Les ouvriers la brisèrent, en essayant de la
dégager; on constata alors qu'elle ne renfermait-que
cles cendres terreuses et de petits fragments LI'os.
Quant aux haches de pierre, découvertes également
dans la· commune-de Riec, la plus grande, en diorite, a
été ramassée à la pointe de Rozbras; une autre très
curieuse en chloro-mélanite, longue d'environ cinq
centimètres, porte sur le côté une double rainure que
l'on n'a pas jusqu'à présent remarquée sur d'autres

-' XXVH --

Bremond d'Ars a
de l'analogie qui eXIste entre ces plOrres
.été frappé
crites par Henry Schlieman dans son remarquable
-ou\'rage intitulé Ilion, page 299,
Notre infatigable confrèl'e, toujours aü courant de .,

-ce qui se passe dans le pays qu'il habite, nous montre
quelques pièces espagnoles recueillies par uu cher­
(~heur de goëmon à la pointe de Penkerneau, t'ntre les
rivières d'Ayen et de Belon:
Une pièce d'or bien frappée, du poids de 3 grammes
"80 centigram mes, représenta le roi Sébastien de Por­
tugal, de 1;:>47 à 1578; d'autres monnaies d'argent;
puis une bague en or sans alliage, dont le châton a dis­
paru; mais sur le contour on distingue ' des traces
d'émail bleu; il est difficile de dire l'origine de ces

ohjets,
A Carhaix, ajoute l'ancien président de la Société
·d'Archéologie de Nantes, on a eu plus de chance;
pendant la dernière session du Conseil général, M,
Nédellec, un de ses collègues, ra entretenu d'un
,'éritable trésor qui avait été mis au jour dans cette
localité; il se compose de plusieurs médailles , de
. .châtons de bagues et particulièrementc1e récipients
d'argent avec queue de même métal: sur l'une 'd'elles
un nom romain se trouve même gravé au pointillé, •.
Au poids, ces objets ont une valeur vénale de 400 fI',
·environ, Sur le lieu où la trouvaille a été faite, on a
_ ·constaté l'existence de deux puits qui ont été comblés.
L'honorable M. Nédellec enyerra, du reste, une note

- xxvnr
, à -'la Société d'Archéologie , sur cette importante clécot

verte.
j\ll. de Bécourt, membre de la Commission de
finances, lit le compte-rendu de la gestion financièr
de la Société, depuis le 'jour où elle a été reconnu,
cOlllme établissement cl 'utilité publique, tel qu'il a ét
dressé par M. Vesco et les autres membres de la corn
'mission. (Voir ce compte-rendu à la suite du procè~
verbal.)
Al. de Bternond regrette que la Société d'Archéologi
du Finistère ne décerne pas aux melnbres qu'elle re
çoit dans son sein un diplôl'l1e semblable à ceux qu'on
adopté d'autres sociétés. .
Après un échange d'observations, la question es
mise à l'étude et toute décision réservée.
M. le Conseiller .Hardoüin commence la lectLll'i
de son importante étude sur la convocation, la com·
position et la tenue des Etats généraux de Bretagl14
ayant '1610.
1 11. l'abbé Abgrall, sous ce titre modeste: Les Trierre~
à 8'inpreintes et la tradition populaire dans le Fi·
' nistère, a réuni les renseign81nents les plus ·pré.cis ei
'les détails les plus archéologiques ' sur une série dE
monuments fort peu connus et cependant très intéres·
sants. La matière est aride, mais le charme du réci
est tel que le voyage d'exploration terminé, on reg~ett{
qtùl n'y ait plus 'quelque griffe du diable où quelqu{
lit de pierre d'un saint personnage à visiter en sa con1

pagme.

XXlX -
lU. de Blois continue la lecture de son importante
étude sur les exactions des fern1iers généraux et rece-

La séance est levée à 5 heures.

Le Pl'ésident,

HERSART DE LA VILLE~JARQLJÉ.

Le Secrétaire,

VIe DE SLOlS.

Messieurs,
La nouvelle Commission des Finances, nommée par votre
délibération du 30 janvier 1890, a l'hçmneur de vous exposer
les résultats du travail d'apurement de la gestion 1889 arrêtée
au 1 janvier 1890.
La vérification des recettes et dépenses a donné les résul­
tats suivants :
\qmbre des Sociélaim
Sociéte archéologique du Finistère
au t or janvier t 890 : tU.
Gestion de ~ 889

" xxx

DJ-:PE~SES.
N ' 1. Puye à M. Divel'I'ès pour afTI'und,is-
sement de lettres ... , ..... ...... .
2 Payé pOUl' tl'unspol ts du CU1,tulaire ..

3. Payé à M. LeGuyadcl' pOUl' statue
d'Rer-cule ................ . ............. .. 301 80
4. Payé pOUl' l'ogne\' 1,000 catalogues
ou Musée ................................... " ..
5. Payé pOUl' br'ocllel' i5 volumes du

bu lIeti Il ..•.................•....
6. Payl:~ pOUl' avances de pOI·ts faites pal' \ 19-1G 4!
M. le pl·~sident. ................ . 10 »
7. Payé à M. Plateau, peilltl'e, pOUl'
H1SCI'lptlOns .... ................ .

8. Payé à M. Le Br'as, libl'aire, pour'
plan a tl lOg"l'aphié ................ .
9. Payé à M. Cotonnec, impr'imeul', 10
factur'cs impl'essioll (tome XVI) ... 1303
10. FI'a.is de gestion du tl'osol'iel', 200 fI'.;

avances de timbl'es, 62 t'r'. 50 .....

11. Pa yé pou r' prépa l'cr' la sail e des sé'an ces.
Au 31 décpmbr'e 1880, il l'este e l! caisse. ..... 547 2"
Cel'l iAé PUI"Ie Tl'ésol'iep sOlJssigné le mont.ant en caiss" {
s'élevant à la somme de Cinq cent quarante-sept r1"anC~
ringt-nn cent imes.
Le n"ésorier,
LI;: MAIGRE.
Vu et et appr'ouvé pal' les membl'es qe la Commission
nommée par le BUl'e&u pOUl' pr'océdel' à la ver'ification
des Comptes de M. Le Maigl'e, tl'ésoriel' de la Société
al'chéologique du Finistèl'e.
Qui m pel" 'le 31 mar's 1890.
Le Président de la Commission,

N. VESCO.
Les lI-fembre~ de la Commission,
DE B(COURT, - SERRET .

- " XXXI -
Comptabilité- Matières.
Arès avoiI' vériti.é l'état des rec~tt~s et dépenses 0'péréès
p n ant l'année lSsn, votre CommIssIOn a Cl'U devoir pro- .
c 'der à l'inventaire des publications ap~artenant à la Société.
gn effet, avant, d'établil' les bases d une prise en charge
régulière par le bibl.iothécaire~ il i~portait , qu'~lle se
aUSSI exaet que osslble, de 1 aVOir de la
rendît un compte.
Commission a
5 ociété. Les vérifications auxquel es votre
procédé donnent les résultat~ ci-après :

lO BULLETtNS DE LA SOC[I~:Tf~.
Lïnvcn~ire des ~ullctins, à partir ?e. l'année 1~74 jusqu'à
L88 'E!s volumes brochés ou elllivraisons indiqués dans le tableau
ct-dessous:
TOTAUX .••
1814 vol.

-" XXXII _.

2° CATALOGUES DU MUSEE.
Il a été trouvé au Musée 721 exemplaires. Il reste "
M. Le Bras, libraire, 44 exemplaires SUl' 50 qu'on y a
mis en dépôt, sur lesquels 6 ont été vendus en 1889. Il
donc, au 1 el' janvier 1890, 765 exemplaires non vendus .
, (Une note de M. Faty indique que ce catalogue a été ti
à mille exemplail'es en 1886) .
Ces 765 exemplaires, à 1 fr. 25, représentent un tot
de 956 fr. 25.
3° CARTULAIRE DE LANDÉVENNEC.
Il résulte d'une correspondance, communiquée à la com
par M. Sm'ret, que l'émission du Cartulaire d
mission
Landévennec aurait été de 396 exemplaires. Nous avons priE
comme point de départ de notre contrôle, la situation a
31 décembre '1888. Elle accusait 245 exemplaires existant el
bibliothèqüe. D'après l'état des recettes de 1889, troii
exemplaires ont été vendus.
La vérification des exemplaires en dépôt chez le trésorier
M. Le Maigre, ne nous présente qu'un chiffre de 211 exem­
plaires, inférieur de 31 à celui de 242 qui devrait exister. LE
relevé ci-joint, fourni par M. Le Maigre, explique cette
différence en partie par la li Vl'aiSOll de 22 exemplaires,
expédiés) mais non payés. La somme due pOUl' ces 22 exem­
plaires non payés est de 163 fI'. Reste à justifier la différence
de 9 exemplaires trouvés en moins .
4° ANCIEN PLAN DE QUIMPER (1764) .
D'après ul}e note de M. le major Fat.y, l'ancien plan de
Quimper aurait été tiré à 400 exemplail'es, dont 38 seulement
ont été vendus jusqu'à pl'ésent. La Commission n'a pu encore
recueillir de renseignements précis à ce sujet. M. Le Bras,

XXXIII

Iilu'atre (Ul , ., ,
lleZ
maO'astn comp " ,.' .

n. Il t donc en dépôt chez ce hbralre au 1 Janvier
'ait
d pUlS reS e
lat'['el.! M Le Bt'as est redevable de 4 1'1'. 50 à
ste
17 exemp "'. .
la caisse de la Société,
ll'e
BIBLIOTHI~QUE PROVENANT DE DONS
OU f:CHANGES. '
tal
La Commission n'a pas enc'ore pu faire un inventaire
d'will' des ouvrages appartenant à la Bibliothèque pal' le
r it d ' hauges ou d(> dons. Ellc laisse à M. le bibliothécail'e
J in tle j>I'èscnt.l'J' ci ulle prochaille réunion le relevé des
Otlvl'ages que possède la Société, et eUe ém.et le vœu que le
bibliothél'aire OUV1'e Ull compte des bulletllls mensuels ou
volumcs annuels donnés aux Sociétés étrangères ou échangés
avec cclles-ci, eL qui, n'étant l'occasion d'aucun mouvement
de fonds, Ile peuvent figurer dans son inventaire que comme
Op(ll'utiollS d'ordrc, Cette mesul'e l'acilitel'a l'établissement de
l'inventail'e annuel.

Messieurs,

La Commission des finances a cru de son devoir diétablir
sur des bases nouvelles et solides ces questions de compta­
bilité, qui sont devenues d'une sérieuse importance,
maintenant que notre Société, ayant eu l'honneur d'être

reconnue comme établissement d'utilité publique par décret
du 20 mars. 1889, est en droit de recevoir dons, legs et
subventions, Elle est soumise aussi au contrôle du ministère
el doit tenir à pl'ésenter des comptes d'une exactitude
absolue. Vous pouvez être assurés, Messieurs, que la
Commission ne négligera rien pour arriver à ce résultat .
Nous ne voulons pas terminer ce rapport sans adressel~ à
notre ancien président de la Commission des finances, M. le

XXXlv ...- .
majDr Fat)'", tous nos remerciements pour les indicati
.précieuses qu'il a bien voulu nous donner, et qu,i ontbearu
contribué à la prompte .exécution de notre travail et
mandat que vous nous avez confié.
Quimper: le 24 avril 1890 .
Le Président de la Commissi

N. VESCO.

Les Membres de la Commission,
DE BÉCOURT, . A. SERRET. '

-' xxxv -

SÉANCE DU 29 MAI 1890,
~Ol,lp

M. le V HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,
Présidence de
membre de l'Institut. .

AIGRE.
dernière réunion.
10 Bulletin de III Société polynwlhique du Mor-
biha n ('1889). .
~ Bulletin du Comité des Travaux historiques
et scientifiques;
!r Bulletin archéologique;
Bulletin historique et philologique.
Ces tl'ois derniers envois viennent du ministère de
l'Instruction publique et des Beaux-Art::;.
A l'ouverture de la séance, M. le Président donne
lecture d'une lettre de M. le vicomte de Blois, secré­
taire, qui se trouve retenu chez lui par la maladie et
s'excuse de ne pouvoir assister à la réunion.
M. l'abbé Abgrall est invité à remplir les fonctions
de secrétaire et prend place au bureau.

Après la lecture et l'adoption du procès-verbal de
la dernière séance, il se fait un échange d'observa­
tions à propos de l'avant-dernier mot de la charte de
donation à l'abbaye de Loc-Maria: Bulletin ' de la
Société, séance du 29 mars 1890, p. XXII, dernière
ligne: dedit ·molenclinum. l nri et exclusanL
Le procès-verbal fait remarquer que dans le texte
original du manuscrit, Inri est é0rit en deux n10ts :
In l'i.

XXXVI
M. le Président se demande ce que c'est que c
n10ulin avee son écluse, et si ces deux mots In 1
indiquent son nom, In. étant l'ancien article breton
M. Jenkin Jones dit que l'article, au moyen-âge, étai
En, con1me l'exprime En chillio, dans la Inême charte
Un autre nlembre croit que In 1'i serait un dim '
nutif ou un abrégé de In ripa, moulin de la rive
lit en effet quelques lignes plus haut: Trwlen
d'inurn in Forest de Fuinanl, moulin de La Forê
Fouesnant.
M, le Major Faty penche à croire que It
n10ulin dont il est question est le iUoulin des Cou·
leurs actuel. Quel était son nom primitif avant qu'i
fût affecté au broiement des couleurs pour le servicE:
des poteries de Loc-Maria?
La qùestion reste ouverte.

M. Hamayon, maréchal des logis de gendarmerie à
Pont-Croix, fait don au Musée archéologique d'une
belle hache en diorite, provenant de la commune de
Beuzec-Cap-Sizun. .
M. Hamayon sig'nale également l'existence d'un
énorme dolmen sous tumulus, dans la même cam-
mune, près de la chapelle de Lochrist, non loin de
l'intersection des deux voies romaines qui pénètrent
dans le Cap-Sizun. .
La Société vote des remerciements à M. Hamayon.
M. le Président donne la parole à M. l'abbé Abgrall,
qU\ lit deux courtes notes au .sujet d'une des haches
offertes précédemment p~r M. le Marquis de Brémond
d'Ars el de quelques vestiges romains observés sur la.
route de Plonéour-Lanvern.
Oh lit ensuite une relation détaillée et très intéres­
s~nte adressée à notre vice-président, :M. Luzel, par
M. Nédellec, conseiller général et maire de Carhaix .

XXXVII --

-. tte lettre donne le récit de la découverte, dans.1e o

.le d . 1 .
ourant du moi~ de mars ermer, (e monnaieS 1'0-
Dlal , 0 • •
is vases en argent affectant la forme de petites

oasseroles, ayant queues ou pOIgnees p ates ega emen .

porte sur 80n revers 1 mSCrIptlOn: Q. B.

et e incription provoque différentes questions de
des membres présents: ce nom a-t-il quelques
avec le DIVITIACVS dont il est question

les Commentaires de César t N'est-ce pas le
nom au génitif ou au datif, ùe °la dame ou matrone

propriétaire de cette vaisselle précieuse?
Des remerciements sont votés à M. Nédellec pour
sa communication, qui sera insérée in extenso dans

le Bulletin.

M. le Conseiller Hardouïn, qui devait en ce moment
nous représenter à la Réunion des Sociétés savantes
à la Sorbonne, est douloureusement retenu à la maison
par la maladie de deux Inembres cIe sa famille. M. le
Président lui offre l'assurance de la sympathie de ses

confrères et le prie de vouloir bien présenter à la. pro­

chaine séance le travail qu'il devait lire à Paris.
Lecture est donnée d'un mémoire de M. l'abbé
P. Peyron sur les origines du prieuré de Loc-Maria
de Quimper.
D'après les documents qu'il cite, le prieuré de Loc­
serait de beaucoup antérieur à la fondation de
Maria
Be~edl? et cl Alam Canhiart; elle remonterait au
mOIns a l'an 874.

. . XXXVIII -
la règle de Fontevrault. Le rnonastèl'e d'hommes dû
disparaître au XIIIe siècle, mais le titre de prieur fu
conservé à. l'ul.lmônier qui devait êtr'e lin religicm
bénédictin, et cela jusque vers la fin du xv siècl
En effet, clans le bas-côté nord de l'église de Loc
Maria, on remarque encore une tombe portant gravé
l'effigie d'un prêtre revêtu de ses ornements sacerdo
taux, ayec cette épitaphe: ..
HIC JACET MAGISTER ALANVS DE PENLE,
PRIOR DE LOCO MARIE QVI OBIIT DIE VICESlMj
" VII IVNII ANNO ONI MCCCCV ORA PRO ILLO.
On termine par la lecture d'une étude de M. L(
Carguet sur les mégalithes du Souc'h, en Plouhine<
et en Plozévet, monuments partiellement explorés, i
y a 20 ans, par 1\1. Grenot. M. Le Carguet donne UlH
excellente description de ces monuments qui otrl'Cl1'
un grand intérêt et qui .sont menacés el 'une complèh
destruction. La Société fera ce qui dépendra d'ell~
pour sauver les pIns importantes. -
. M. Le Carguet a recueilli aussi des traditions 10c3ole1
. ayant trait' à ces monuments, mais il 6St bon d
s'en méfier, car comme on fabrique de fausses hache~
en pierre, on fabrique aussi quelquefois des légendes
La séance est levée à 5 heures .
Le Préside nt,
HEHSAHT DE LA , rILLEMAnQUE
Le Secréla ire par in tél'irrt ,

Abhé ABGRALL.

.. XXXIX -

SÉANCE DU 26 JUIN 1890

membre de l'Institut.

Présents: MM. LUZEL, Major FATY, .JONES:
X. DE BLOIS, DIVER.Ri~S, ABGRALL, LE MAIGRE ,
BIGOT, HAH.DOUIN, MALLEN, LE BRAS, rabb(~
HTÉPHAN, abbé PEYRON et iL DE BLOIS.
Ouvrages reçus ct déposés a ]a bibliothèque depuis
la del'nière réunion.
10 Bulletin de l'Acadénâe Delphinale, 4° série,

t. IH.
20 Table el documents publiés paJ' l'Acadé1nie
Dp,lphinale. .
:]ù Recueil des publ'ications de la Société Havraise,

t ' trim. 1889, 2° trim. '1890, 3 et 4° trim. 1890. ·
'In nmïla nia. , Rovue trimestrielle, publiée par MM.
~layel' ct G. Paris, avril '1890.

;)0 Société Bretonne de Géograph ie, g année,

2 trim. 1890. .
(;0 Acaclérnie des sciences el belles-lettres d'A nge1'8,

annee,
7° He1)ue de l'Iiistm:re des religions, 11

t. XXI.
la Société archéologique de Nantes,
8° Bullelin de

Après lecture du procès-verbal de la dernière
séa.nce, M. l'abbé Abgrall demande à présenter une
observation. Son expérience déj* longue lui a prouvé que
les gens de la campagne, moins dépourvus d'imagination

qu'o ne le pense, sont parfois habiles à composer
récits qu'ils narrent à des auditeurs bien veilla
comme de vieilles légendes transmises par les an
Aussi importe-t-il de contrôler avec soin l'authenii
de beaucoup de ces prétendues traditions locales. C
remarque' d'un caractère général ne s'appliquait
dans sa pensée, au travail de M. Le Carguet, dont
appré~~ie autant que personne le sens critique et 1
consciencieuses recherches. 11 regretterait done qu'ur
interprétation différente pùt éveiller les légitim(
susceptibilités d'un confrère.
M. le Président remercie M. l'.abbé Ahgl'all de cett
courtoise rectification et communiquo une not.e conl
plémentaire de M. Le Carguet justifiant rauthenticit
de la légende des mégalithes du Soc'h. Cc der'nie
annonce en même temps le prochain envoi d'Ul
Mémoire où il ,divulguera les procédés d'une industri,
nouvelle établie dans les mêmes parages et ayant pou

objet la fabrication de haches celtiques.
PL'ésentation et admission de nouveaux sociétaires
M. de Cadenet, chef de division à la Préfecture
présenté par MM. :Mallen et Le Maigre.
1\1. René Allain, commis aux Archives départemel1'
tales, présenté par MM. Luzel et de La '\ïllemarqué.
M. le 'Major Faty revient sur la discussion précé-
den1ment ouverte au sujet d'une charte de donation
consentie au profit du prieuré de Locmaria. Le Inoulin
désigné dans cet acte était-il situé dans un périmètre
voisin de la ville et du prieuré? dans ce cas ce serai t
très probablement le moulin actuel des Couleurs, cal'
. c'est le seul qui existe aux environs de la ville avec

- XLI .
le .. moulins de l'Evêché et du Roi dont les noms rap­

dans une autre région. L'examen du dOEisier de
r prieuré permettrait pcut-ôtre de fixer ce fait.

'lève une objection contre le moulin des
lois
. Il existence Rerait relativement moderne.
il'e marcher sa roue Cl, été dérivée
de ehrven au moyen de ehaussées ' eons-
ries propriétail'es de la manufacture de
tarie, de Locmaria il. la fin du xvrr siècle.
.1. Luzel dépose sur le bureau trois haches en
pierres de types différents. La première, en diorite,
provient de Keeiolet, en Beuzec-eap-Sizun, la seconde
a. éh.~ recueillie par son frère à Ploaret, la troisième a
ét<, donnée sans indication. Ces deux dernières ont
l'extrémité opposée au tranchant terminée en forme de

marteau.
M. le Président fait passer ensuite de main en main

un bijou de hachette en jadéite, trouvée à Kernours ,
près Quimperlé, mesurant environ six centimètres de

longueur. On se (lemande quel pouvait bien être la.
destination de cet objet, un ex-voto ou un couteau de
poche primi tif.
~l. Uuillard, propriétaire à Quimper, propose de

l'Hire transporter dans les collections du Musée une
pjPlTe Rculptée recueillie parmi les ruines de la cha­
pelle (le Saint-Primel de cette ville. Son offre est ac­

eeptée avec reconnaissance.

,1. Nédellee, conseiller général à Carhaix. annonce
que dans le eOlU'ù,llt du mois d'août, il soumettra à

- XLII " .

l'examen des membres de la Souiété les objets
bronze et en argent dont il a précédenlment donn '
description.
M. Bigot accuse la négligence de la fabrique
Sainte-Croix de Quimperlé qui laisse se détérioJ
dans un lieu humide un Christ en bois du xu sièc
M. l'abbé Stéphan défend la fabrique contre tout 1
proche; la statue en question est depuis plus de tr<
ans posée en place d'honneur en face de la chair
~I. l'abbé Abgl'all inulinerait à regarder le Christ
Quimperlé comme l'œuvre d'un artiste du XVIe siè<,
plutôt que du XIIe siècle. .
M. Luzel, en visitant h~ curieux ton1beau de Sain1
Nonne dans le cimetière de Dirinon, a aussi remarql
l'abandon où l'on tenait une légion de saints fort biE
sculptés, entassés pêle-mêle et exposés aux inten
péries des saisons clans l'ossuaire de la paroisse .
M . . Diverrès foprnit cles explications sur un p1a9 cl
Carhaix dressé en 1772 et relevé par ses soins.
M. de Blois donne lectuee d'une note de M. d'Arboi
de Jubainville, membre de l'Institut, sur l'ancien al
ticle breton. . .

M. le Président engage vivement les n1embres cl
la Société à étudier les origines de la lutte dite cl
papier timbré dans la Cornouaille, à la fin cl
XVIIe siècle, et à rechercher clans les archives pu
blicl'les ou dome~tiques tous les documents qui s
rapporteraient à la répression de cette jacquerie dan,
Pont-l'Abbé où l'administration judieiair
le pays de
exerça particulièrement ses rigueurs.
Reprenant enfin la suite de l'ordre du jour, M. l~

XLIII -

Pré 'ident donne succcssiv-ement la parole à M. de
i la
lois pour la continuation da la lecture de son étude
le Président de Boishilly et les exactions cles fer­
génél'aux en Bretagne au XVUle siède ;
fer
l'abhé Poyron pOlll' la lecture du Mémoire de

résident Trévédy SUl' le couvent de Saint-
. de Quimper'
OIS
. z l pour le charmant l'(~cit cles contes
il' s r cueillis par ses soins clans la Bretagne
cIe
nnant . ct rcpl'oduih; a vec autant de goùt littéraire
lU de. 'crupuJeuse exactitude pal' ~1111O Marie Delorme.
La sl~ancc est levée il ;) heures.
Le Président.

llEHSAHT DE LA VILLEMARQUÉ.
Le Scc'I'éta ire .

v I)l'~ 1 j )

• ASSOCIATIOK BH,ETO~:\E

CLASSE D' ARCH ÉOLOGIE

QUESTIONS
PROPOSÉES POUR LE CONGRÈS

Qw: s'uuorira à Dinan le 1 Seplemhre 1890,

1. ARCHÉOLOGIE
1. \.Jol1l1ments et antiquitès de ré 0 u ," ,
, 0 es u- orel en pa" l' d
1 arrondissement de Dinan. ,r' lCU 1er ans

, ,era In ' IcatIf des ruines

.. XLIV
et des objets antiqlles de toute sorte,
décon velts à. Corseul
au Haut-Bécher'el.
3. Existe-t-j 1 en Bretagne des monuments, des ruineR
des objets antiques (1), qlle J'on puisse rapporter à J'époqu
eomprise entre la nn du V siècle et. celle dl] xe siècle ~ Sïl
en a, les signaler, les décrire. Donner la liste de ceux qui on
été indiqllés comme tels jusqu'à présent. '
4. Monnments anciens du département des Côtf'S-dll
;\lord, en particulier de la ville de Dinan. S'attacber surtout ~
cellx qu i. n'ont pas ellcore été l'objet d'études suffisante::.

HISTOIRE
HisloiTe de Dinan.
5. Ol'igines de Dinan; rôle de cette ville dans les pr-in-
eipallx événements et les pt'incipales époques de J'histoire dE:
Bretagne.
. 6, Géogr'aphie féodale. La vicomté de Dinan; les fiefs
. 'et seigneuries de la vallée de la Rance.
7. Institutions municipales et paroissiales, corporations
ct conf\'ét'ie~ à Dinan avant 1789. ,. Documents inédit.s slIr
l'histoire de cette ville.
8. Lehon, son importauce au moyen.-âge, son château,
son monastère, son église.
dinanaise : hommes remarquables et illus-
9. Biographie
trations de la ville et du pay-s de Dinan.
Histoire de saint Yves (:2).
10. - Examen des points contestés de l'hi~loire de saint
y res. - Pal'Oisse~ et aut-res lieux de Hpelagne visités ou ha-
bités pal'saint Yves.

(1) De quelque gelll'e qu'ils soient: églises et monastères, tombeaux,
croix, lec'hs, inscriptions, fortifications en pierre et en terre, armes, bijoux
objets mobiliers, etc.
("2) L'inauguration du nouveau tombeau de saint Yves devant avoir lieu
9 septembre, inimédiatement après 'le Congrès Breton, la classe
les 7, 8,
d'Archéologie a vou lu ~'associer à cette grande fête, en appelant d'u ne'
façon toute spéciale sur l'histoire de saint Yves l'attention et les études
des membres du Congrès.

XLV _.

~ It d saint Yves. 1 HistoÎl'e des reliques de
ll.-Alee. ".',

frames, P ac es SOI sr:'. , ,

- Etude
. des représentationi de samt Yves, des mOIlll-
publira-

nes ou modernes d(}nt il a été l'objet.
en l'honneur de f'aiut Yves, anciennes ou

en breton, en françui~ ou en latin, publiées ou

1. Tradilions populaires d'un euractère ancien concer-
nant saint. Yves. (f~cal'tel' les légendes fantaisistes inventees
par les lettrés). .
UI. PHILOLOGIE, HISTOIRE LITTÉRAIRE '
15. Contes, chansons, croyances, traditions et , usages

populaires de la lIuute-Bl'etagne, particulièrement du pH)'S
de Dinan.
IG. MAme question pour la Basse-Bretagne.
17. Patois gallo des Côtes-du-Nord; en indiquer les
caraclères, en pl'ésenter un vocabulaire .
18. Etudes sur les écrivains bretons, spécialemell t su r
ceux du pays de Dinan.
19. L'al't épistolaire en Bretèlgne au moyen-àge.
XOTA. Tous aut,'es sujets concel'nant la BI'etagne et SOIl
Iristoil'o peuvent êt"e t"aités au Congl'ès BretolJ, avec l'aulorùjQ­
lLOn du, Bttrea'/.l., . à l'exdusion de toute discussioll politique ou
"eligieuse, IOI'mellement interdite pal' les Statuts de l'Associatioll
Bretonne. .
Pondant la semaine du Congrès, une journée sel'a consacree
à une excursion a,'chéologique aux envit'ons de Dinan. Chacun
des autres jours, la Classe d'Archéologie tiendra deux séances:
une séance pa,·ticulière il 8 beures du J,latin, une séance géné­
,'ale, où le pubUc .~ert·a admis, à 8 heur'es du soil'. '

_. XLVI -
L'ARTICLE DANS LE BRE1'ON ARMORICAIN
:N'ote de M. D'AHBOIS DE JURAINVILLE (1)
Il n'y a d'exemples bretons que pour les trois formes i
en, an.
Dans la mission en Bretagne que M. le Ministre de l'in,
truction publique a bien voulu me confier en 1872, un dt
points dont je me suis principalement occupé, a été l'étu
de ces trois formes.
In est la plus rare. Elle l1'a pas, que je sache, été signalé,
jusqu'ici, et c'est à M. de Blojs, un des savants les plu
distingués de la Bretagne bretonnante, Clue je dois le:
premières observations que j'ai entendues a ce sujet.
La forme in de l'article n'a été consérvée que dans de!
eomposés~ où elle a été pour ainsi dire momifiée.
Dès 1426, on rencontre dans les Réformations de h
noblesse du 'diocèse de Quimper K er-im-merch et J( er-l'
~ villag'e de la fille» , par assimilation pour J{ er-in·
merch
merch. Ce nom se retrouve en 1667. dans l'Armorial breton
de Guy Le Borgne.
En 1148, une Réformation de la noblesse du diocèse de
Léon, nous fournit le nom de Ker-in-cuff « village du déboll­
naire JO. CujJ, , aujourd'hui Cun, en vieil irlandais Coim,
thème de Comi, paraît identique au latin Comis. Ker-in-cujf
est encore aujourd'hui usité comme nom de famille. Comme

nom de lieu, il a perdu l'n de l'article, témoin: Ker-i cujJ:
Côtes-du-Nord, Ker-i-cunff et Ker i cune, Morbihan. Cet n
avait déjà disparu en 1526 dans ](er-i-scoul « village du
milan », qui figure à cette date dans la Réformation de la
noblesse du diocèse de Quimper.
On peut comparer quelques noms de lieux modernes:
Coat-i-louarn, « bois du renard », Finistère;
Ker-i-march, « village du cheval», Morbihan:
Toul-i-coet, « trou du bois», Morbihan.
L'n est conservé dans Ker-in-aven, {( village du ruis.
seau », Morbihan.
(1) Cette note est extraite d'une étude historique, à lire tout entière,
Revue Celtique (vol. 11. pp. 204-2\ o.)
publiée dans la

- XLVII '
Séanoe du 31 J . let 1890.
présidence de M. le Conseiller HARDOUrN.

r'sents: MM. FATY, DIVERRES, HERSART DE LA

L RQuf~, LE MAIGRE, MALLEN, marquis
E 10 D D'ARS LUZEL. JONES, ABGRALL

. le p,.ésident rappelle que. conformément aux
tions des statuts de la Société d'archéologie du
inistère, il doit êh'e, au commenc:ement de la .séance
de ce jOUl', procédé à l'élection des membres du
bureau pour l"année coUrante. Le scrutin est ouvert
et, après dépouillen1l-:mt des yotes, M. le Conseiller
I-Inrdouïn annonce la réélection de l'ancien bureau,
Af. de ln Villen18,rqué remercie alors ses collè'g'ues
du nou\'eau et pr'écicux témoignage de sympathie qui
vient dt' lui être accordé et promet · de consacrer,
comme par le passé, tous ses soins au développement

et à la pl'ospérité de la Société ainsi qu'au main­
tien de la bonne union qui existe entre tous les mem­

bres animés d'un même zèle pour les études histori­
ques et d'un même amour pour la patrie bl'etonne.
Sur les pressantes instances de M. de la Ville­
marqué, M. le Conseiller l-Iardouïn continue à l'emplir
les fonctions de président.
Le procès-verbal dt., la précédente séance est adopté.
U ne erreur est signalée dans les mentions de l'ordre
du jour. La notice de M. Hardouïn, relative aux Etats

- XLVIII --
tement. Elle fera suite ùans les Mémoires aux tl'ava
actuellement en cours de publication.
Ouvrages reçus et déposés à la bibliothèque depui
la dernière réunion :
'1° Journal des savants, livraisons d'avril, filai e
JUIn.
2° Bulletin de la Société des antiquaires d
Picardie. ' ,
3° RAvue celtique, vol. XI.
4° Société b,'etonne de géographie, nO 44.
NI. le COlnmandant Faty a extrait crun ancier
inventaire du trésor de l'abbaye de Saint-Denis 1<
description d'un. curieux joyau donné par la reine dt
li'rance e't duchesse de Bretagne. C'est « un fermail
carré, d'or et en. celuy une bordure d'une grosse cor,
d'or ... aussy une nuée esmaillée d'azur portéE
delière
par deux genettes d'or esmaillées de blanc, ayant
chacune un collier d'or, et dessus la dite un escrit :
non mudera, avec deux estoilles et à l'endroit -d'icelles
deux rayons ... un grand chatton d'or et en celui-cy
une grande hyacinthe cabochonne à fond de cuve la
plus excellente que l'on sauroit voir. »
Il est ,probable que les deux animaux nommés
, genettes ne sont autres que des hermines, mais quelle
signification peuvent bien avoir les deux mots non
rl1udera placés en légende?
AI. le 'marquis de Brémond d'Ars, au sujet du
nom de femme Divixta, gravé sur le manche d'une
pièce de vaisselle d'argent mentionnée par M. Nédellec,
Conseiller général de Oarhaix, et découverte par lui
en' fouillant un terrain voisin de cette ville, signale

-' XLIX
funéraÏt'e .
, a\l lnusée de Saintes. D. M. DIVIX'I'A, DIVIXTI
conserve c; 1

ILl
: RU.'\: dieux l\fanes, Di'dxta, fille cIe DWlXtI1S,
i i un nom propre? Quant il eelui de Dl Vlxtus,

solunlent naulois: comme le remarquent MM.
et Fat . César même le cite avec un autre .
t. J 6.) M. Luzel ajoute que dans le .
num 'ro des Annales de Bretagne,M. le pro­
Loth. )'endant aussi compte des trouvailles de

('arhaix. se liVl'e à des commentaires analogues sur le
nom de J)ivixtus qui semble avoir été très commun
chez les anciens Celtes et qui paraît être un dérivé
du même thème que Divico, Divicus, Divicatus. · Ce

eognomen, selon M. Loth, aurait été porté particu­

lièrement, d'apl'ès les inscriptions, par des hommes

d'a.rt. Quel en était le sens exact? L'auteur estime
trop hasardeux de le rechercher dans les langues néo­
celtiques. On pourrait cependant songer au Gallois
cliwiflio, (c redl'esser, » « corriger, » si l'on connaissait
mieux l'origine de ce mot.
L'importance de la découverte du trésor de Carhaix ··

est considérable. M. Nédellec, son propriétaire actuel,
ayant offert avec une rare obligeance de soumettre les
en question à l'examen de la Société, plusieurs
objets
membres pensent qu'il serait convenable de profiter
du séjour de M. Nédellec à Quimper, pendant la
session du Conseil général, pour organiser eette exhi-
bition et demandent com~ne conséquence que la réu-
nion mensuelle d'août soit avancée de quelques jours.

Après discussion, il est décidé que la prochaine
séance aura lieu le 21 août prochain, à 7 heures t /t
du soir.
M. de Brém')nrl d'Ar.:) fait don au Musée d 'une
hache en bronze émousséd plr l'usage, l'amassée entre '
deux blocs de pierre dans une carrière d'où l'on a
extrait les pierL~e .~ employées clans la construetion de
l'~glise de Saint-Fiacre.
Al. de la Villernatqué rend compte d'une étude du
commandant de Jacqllelot de Boisrouvray sur deux
hal~dis mal'ins bretons de la fin du XVc siècle, Jehan
et Nicolas de Coatanlem. l'un cOl'sai,'e et l'autre arma-

teur. La plupart des documents cités sont empruntés
aux publications précédentes de MM. Le ~Ien et Luzel:
archivistes du département du Finistèl'e.
; \1. Di-vetTès o(Ire au Musée un tou:'nebt'oche ancien ,
provenant cl 'un vieil hôtel de (~uimper. Le même
dépose au nom (le M. Goguet, bibliothécaire de la
ville, plusieurs numéros de journaux, contenant des
articles sur l'histoire locale.
Une discussion s'engage ensuite entre MM .. Jones ,
Luzel, de la Villmnarqué et Abgrall à pt'Opos de l'ori-
et de la forme ancienne: de ceI'tains noms bretons.
gine
.1 '1. le baron Ralna du Fretay en\'oie quelques
notei-l SUI' les fouilles qu'il a peatiquées à Langonnet,
dans un t1lmulus situé dans la ligne des puddings
séparée cles schistes par la vallée et la ligne des mon-
tagnes des grès. L'incinération avait ou lieu à la base
du tumulus, mais il ne restait cIo l'urne que des débris
infimes et décomposés .
Le mobilier funéraire comprenait: 1 une sphère en

agate, destinée probablement à servir de Inassue ; '2
une série de pointes de flèches en schistes de toutes
grandeurs; 3° un morceau de fet'. Dans ce tumulus,
le fer et le schiste ne viennent pas de loin: mais l'agate
a certainement été importée d'un autre pays. Notre
conf t'ère annonce aussi que la So'?iété Française d 'ar­
chéoloO'ie a décel'né une médaille à ses études sur la
Hl'etag'ne pl'éhistorique pendant la tenue de son congl'ès
annuel. Nous félicitons sincèrement l'auteur d'avoir été
l'objet cl 'une aussi flatteuse distinction.
JI. le 'l..'icomle de Blois achève la lecture de sa notice
SUl' le' pl'ésident de Boisbillyet les fel'mier~ génél'uux.
JI. l'abbé A.bgl'ail communique quelques observa­
tions faites cIclns nos vieilles ég'lises, particulièrement
à Treffiagat, Lanmeur et Ploug'asnou. Certaines parties
cIe ces églises lui semhlent tl'ès anciennes et antérieures
au XIe sièele, époque à laquelle on fait remonter géné-
ralement les plus vieux de nos monuments romans.
A Lanmeur, spécialement, quelques-unes des piles et
des arcades doivent êtee contempol'aines de la crypte
et ont dû fail'e part.ie de l'ég'lise primitive saccag'èe par
les Normands.
La séance est levée à 4
heures - 1/'2,
Le Présiden t,
H. HARDQUIN.
Le Secrétail'e,
Vt DE BLOIS.

-' LII
L'ARTICLE POSTHUME DE GUILLAUME LEJEAN
Lettre au Secrétaire de la Société archéologique du Finistère.

,M onsieu l' le Secl'éta ire,
Le Bulletin de notre Société, dans son tome XIV (1887),
contient (Mémolres p. 145 et suiv. ), une discussion entre
MM. de la Borderie et Luzpl snI' l'authenti~ité d'une poésie
hl'etonne, rf'étendue populail'e. Je n'ai pas été pell étonné de
lire le passage sni vant, dans l'article rle !\L de la Borckrie

« A propos de la Vieille Ahès, permettez-moi U118 digres-
» sion... Après la mort de M. Guillaume Lejean, on a
» imprimé sous sa signature, dans la Revue Celtique, un
Y> al,ticle Où cette pièce e<::t spécialement indiquée comme type
'11 des chants bretons apocryphes ... Or, vers 1850 et 1851,
»:j'étais à Paris à l'École des Chartes; je voyais souvent
t M. Lejean ; je lui llls, non pas une fois, mais deux ou trois
l) .fois la Vieille Ahès que je tenais de NI. de Penguel'll (texte et
» traduction). M. Lejean examina cette pièce en détail, la
» tl'OUVa. très curieuse et exprima le désir de la voir publier
» promptement. Ce :;ou\!cnir contribua même, quelques années
» après, à me la fail'e imprimer dans l'Annuaire historique
» de Bretagne. »
Le lecteur remarquel'a que M. de la Borderie met en oppo-
silion le témoignage direct de Guillanme Lejean, recueilli par
lui-même «deux ou trois fois», avec un document qu'il
insinue être apocryphe 011 soupçonné de l'être, et publilS, on
ne sait comment, par ON. Cet ON, c'est moi, à la fois comme

LUl -
directeur de la Revue Celtique à cette époque, et comme
auteur d'une Dote publiée en tète de cet article posthume de
(juillaume Lejean. J'ai donc un mot à è1it'e dans la question.
G'JiIlaume Lejean avait écrit un article sur la poésie popu­
l~ire en Bretagne pour l~ publier dans la Revue de~ Deu~­
Monde3. Il m'en avait parlé dans des visites qu'il me fit en
1869 ou 1870; et, cornille pour se prépaeer à ce lra vail, il
m'avait demandé quelques renseignements SUl' rO~sian de
Mac Pherson et la question ossianique. Si, jeune homme
ignorant le monde et l'histoire littéraire et encore peu expert
en critique, Guillaume Lejean avait accept9 comme autheu-
'iq ua les poésies dont il pade dans son article, il était, vingt
ans après, bien revenu de celte illusion, et c'est avec l'expé­
rience d'un homme mûri par l'étude et par la vie qu'il venait
dissipe!' les fantômes bardiques. Qu'importe donc ce que
Lejean a pu dire dans des causel'ies de 1850 "?
L'article ne plut pas à la rédaction de la Revue des Deux­
.l~londe8, et il resta dans les papiers de Guillaume Lejean.
C'est là que le trouva M. Alliei' (de Morlaix), chargé par la
famille Lejean cie régler les affaires littéeaires de son parent.
M. Aliiei' lU'offrit cet article pour la Revue Celtique. Je
regardai comme une bonne fortune de publier une semblable
étude, émanant d'un écri vain aussi compétent et aussi hono-
. l'able que Guillaume Lejean. C'était un témoin dont on ne
pOlI vait récLlser le témoignage, et je ne prévoyais pas que l'on
imagineraie un joue ::le mettre en doute l'authenticité de ce
témoignage!
Depuis la pu blicalion de cet article de M. de la B()fderie
tl'Ois ans se sont passés sans que j'ai rien répondu. Cela tient
a ce que Je croyaIs aVOIr détruit le manuscrit "(le l'article de

LIV -
Gnillaume Lejean; et, à cela près que je ne pouvais inv~'quer
le témoignage de M. Allier, je me trouvais presque au~si
embarrassé que le serait M. de la Borderie s'il lui fallait
prouver l'authenticitè et l'exactitl1de de ses entretiens a "ec
Guillaume Lejean en 1850. Mais, heureusement, je n'avais
pas détruit ce manuscrit et je viens de le retl'ou ver par basard.
Il est tout entier de la main de Guillaume LE'jean. Je le tiens
à la disposition de M. de la Borderie et de toute personne qni

voudra en vérifier l'aulht"l1ticitè. Je me pl'opose, du reste, de le
fait'e relier et de le déposer dans 110e bibliothèque publique.
Veuillez agl'éer, Monsieul' le Secrétaire, l'expression de mes
sentiments les plus distingués.
H. GAIDOZ.
paris, 4 août 1890 .

Séance du 21 Août 1890 .
Présidence de M. le Conseiller HARDOU 1 N.
Présents: MM. FATY, LUZEL, BIGOT përe, DE
CAR ï~, \'ILLIERS DU TERRAGE, ABGRALL,
LE MAIGRE. .
L 'honorable M. Rouilly, de Morlaix, membre du
Consoil général du Finistère, assiste à la séance.
En prenant place au bureau, M. le Vice-Président
doyen d'âge exprime le vif regret d'avoir à annoncer
absences sur absences motivées et excusées par une
sél'ie de lettres, voire de télégrammes. .
1\1. Hardoüin, Vice-Président, après avoir in\ Ïlu
~l. l'abbé Abgrall à remplacer les secrétaires absents,
mentionne tout d'abord une correspondance émanée de
notre président, M. Hersart de la VillerJlarqué, retenu
à Keransker. Se sont ·également excusés MM. les secré­
taires de Blois et Serret. La santé de Mme la marquise
de Bremond d'Ars a empêché M. de Bremond de se
rendre à Quimper. En dernier lieu lecture est donnée
de la lettre ai nsi conçue, de M. N éc1ellec, membro du
Conseil général, porté à l'ordre du jour de la séance:
Carhaix, ] 0 aoùt 1890. Mon cher Monsi.eur Luzel.
J'ai attendu au dernier moment à répondre à 'i'otre lettre du
10 courant, espérant pouvoir me rendre à Quimper pour la
session du Conseil général; mais, ma sanlé continue à être
mauvaise, et il m'est impossible de voyager. Je le regrette
vivement; . CRf j'Rllrai'l été heureux de vous voir et àe vous

- LVI-
apporter tous les· objets que vous vous proposiez de présenter
à la Société archéologique de Quimper. Si j'avais eu une
occasion .sùre pour vous les transmettre, je me serais fait
un plaisir de vous les adresser; mais n'en ayant pas, je me
vois forcé de remettre mon envoi à une autre époque. Recevez,
je vous prie, mon cher Monsieur Lllzel, avec tous mes regrets,
l'assurance de mes sentiments dévoués.
Au nom de chacun et de tous, le vœu est exprimé par
le Président, d'un prompt et complet rétablissement de
la santé de notrehonoréconfrère,àqui tous remercÎlnents
sont réitérés au sujet de la communication, si émi-
nemment intéressante, qu'il veut bien destiner à la
président termine en ajoutant que M. le
Société. Le
vice-président Luzel a bien voulu, avec son inépui­
sable obligeance, extraire de ses nombreux manuscrits,
une curieuse, étude.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observations.
A défaut des communications annoncées à l'ordre
du jour, M. Luzel lit un conte breton qu'il a recueilli
et qu'il se réserve de publier avec commentaires.
, Il s'y agit de l'histoire de ' trois fils d'un roi de
France, dont le plus jeune délivre les trois filles d'un
, roi d'Espagne, retenues prisonnières dans trois châ-

teaux souterrains, l'un d'acier, l'autre d'argent, le

troisième d'or. Les circonstances merveilleuses du
conte breton offrent beaucoup d'analogie avec les
Mille et une Nuits, rapports et relations
récits des
qu'on trouve souvent dans nos récits populaires.
M. Luzel donne en outre lecture d'un acte ou arrêt,
,daté du 22 septembre 1469, émané du duc de Bretagne

LVII _ .

François Ü, en son conseil, sur un exposé présenté
au nOln des religieux Cordeliers de Quimper. Dans
cet exposé sont dénoncées les voies de fait subies par
l'église et le couvent, de la part des personnages de
haut rang qui y sont désig'nés.
La double lecture de notre savant confrère est ac­
cueillie avec toute gratitude.
La Société décide l'impression dans le plus prochain
bulletin, des deux communications de M. Luzel.
La séance est leyée à neuf heures et demie aprè's
avis que la Société vaqu~ra, selon l'usage, durant le
septembre. Sa séance la plus prochaine est
mois de
fixée au jeudi 30 octobre, à deux heures . .
L'un des Vice-Présidents,
. HENRI HARDOUIN.
Le Seerétaire 1!...ar intérim,
. Abbé ABGRALL.

_. LVIII _.
LE CONGRI:S nE DINAN
Peu de jours après la séance dont le procès-verbal vient
d'être reproduit, se sont succédee~, en Bretagne, des solennités
qui veulent à tout le moin,:; être Llentionuées en passant.
Le l ' septembre S'OUVl'ëlit, à Dinan, dans la grande salle de
l'Hôtel-de-Ville, une se:;sion dn congl'è:; de l'Association
bretonne. Le matin, dalH la curieuse et belle église Saint­
Sauveur, avait eu lieu une imposante cérémonie, honol'ée du
concours ainsi que d'une allocutioll de Mgr Fallières, évêque
. de Saint-Brieuc. La séance inaugurale a été présidée par
l'éminent directeur de }' Association bretonne, M. Audren de
Kerdrel. La presse dinanaise, en particulier (1), s'est hâtée de

publier intégralement son très remarquable discours. Qu'il
soit permis d'en reproduire le déb~]t et quelques pa'isages :
« Nous voici enfin à Dinan. Ce n'est pa') sans peine que
« nous y sommesarri vés, s'est écrié le vénéré doyen des érudits de
« Bl'etagne, et ce n'est pas sans un 'vif plaisil' que nOlIS nous y
« trou vons. Depuis longtemps, bien des mcmbresde l'Association
« se demandaient pal' quel fâcheux concours de circonstanct:;s,
« par quelle fatalité cette cité, dont l'histoire et les monuments
« offrent tant d'intérêt et dont les environs sont si justement
« renommés, ne s'était pas trouvée SUL' leur passage dans léul"s

« COll l'ses, depuis près d'un demi-siècle, à travers la Bretagne.
L'orateur rappelle que l'association d nt, de concert avec la

municipalité de Dinan, sym pathiq ue, dè" l'ol'igine, à 1 'œu vre cl u
Congrès, ajourner à l'année 1890 la réunion résol ne pom 1889.
En effet, cette année-là, l'époque habituelle des sessions se
trouva, en dermer lieu, coïncider avec la survenance d'une
élection des membres de la Chambre des députés. Ainsi que
l'a fait observer M. Audren de Kerdrel: « Des hommt3s qui se
~(rencontrent, chaque année, avec bonheur, sur le terrain
(1) V. notamment Union libérale des 7 et 14 septembre 1890 .

. . LIX _.
« nelHl'e de pacifiques études, n'eussent peut-être pas,. eu dans
" 1 j' n'" cette courtoisie et cet abandon ql1l sont de
« eur~ re a"lO .:>,
de l'a",sociation. Soit. à la veil:e, soit le len-
, mêm'"
«essence v
c demain de la lutte politique, des pl'éœcupations trop diverses,
• des . SOli venirs trop récents eussent tout au moins rend II
« difficile l'action commune d'honnête~ gens de tous les parti~,

« éO'alement dévoués aux intérêts de notre chere pro ll1ce. »
APl'0S avait' par00lHu la nomenclature, si complexe, des
sujets d'éLudes et des tl'avaux que l'association embrasse dans
sa sphèl'e, son digne président a insiste sur l'importance excep­
au point de vue de l'histoire et de l'archéologie,
tionnelle,
d'une session tenue à Dinan, c'est-à-dire « dans un pays qui
« possède les ruines d'nne capitale gauloise, dans une ville si
« riclle en monuments et Oll les Etats de Brefagne se sont
c( réunis neuf ou dix fois, dans la seconde patrie de Duguesclin
« illustrée par ses plus brillants exploits et oll repose le cœur
CI" du héros, le grand cœur qui ne battit jamais que pour la
cc gloire de la France et de la Bretagne; en6n d'un départe­
« ment qui a donné saint Yves à la chrétienté et qui va fêter
(f l'inauglll'ation du' monument qu'on lui a élevé à la place du
« tom beau l'en versé par des barbares. Ce serait peu t-être ici le

« Gas de célébl'er la fête cIe l'insigne thaumaturge patron de la
( Bl'elagrie, mais cl'antees par leur caractère et par leur haute
(c situation dans l'église, sont appelés à remplir cette auguste
« mission. VOllS me permettrez de prononcel' trois noms, il.
;( peopos de saint Yves, qui se pl'éœntent à mon esprit et que -
Il les Bl'etons, que les fidèles cle notre saint national ne sauraien t
(c désol'll1ais séparer. Ce sont les noms de Mgr Bouché de
(C vénérable mémoire, de .Mgr Fallières son digne successeur .
«et de mon savant ami M. Arthur de la Borderie.
« .•. Saint Yves n'avait qu'une légende ou plutôt que plu- .
( sieurs légendes Oll la fantaisie avait fait des siennes. M. de
10( la Borderie, d'apL'ès je~ documents irrécusables lui a donné
cc une histoire, et lui-mâme avait assez de science et de critique

« pou l' mettl'e en p!ei ne 1 Ll mièf'e la belle et originale figure cl u
c: saint breton. Il l'a fait avec un ral'e bonheur. Je serai
« d'accord, je crois, à cet égard avec tous ceux qui ont parcouru
« l'énorme volume OLl les pièces authentiques de la canoni­
« f'ation publiées avec un luxe et un gOllt typographique dignes
« des Cl'apelet. et de~ Didot, sont pl'écéc1ées d'une introclu~tion
« vel'it.ablemelit magistréile. » En terminant son cli~cours, à
tout inst.ant intermmpll par d'unanimes applaudissements, M.
de l enlevé par ses occupations multipliées et son âge à ses chères
éludes ct rejeté clans le caclre de réserve; qu'il n'est plus que
le témoin des succès de ses cvnfi'ères.
A son tour, M. de la Borderie prend la parole.Voici quelques
extraits textuels cie la vi \'e et brillante allocution dll savant
aéac1émicien : « Ce serait bien un La Villemarqué, c'est-à-dire
« nn ér'udit doublé d'un poète, qu'il faudrait pour Jécrire,
« pour louer dignement le beau pays qui nous entoure, la
« rhal'mante ville qui nous ouvre ses portes et nous
« accueille à bms ouverts clans ses « murs .... Ailleurs,
« dans la plupart des autl'es villes, ces mots cie portes,
«( de murs, que la pl'esse répète à tout pl'OpOS, ne sont
« « l'iqlle banale qui ne répondent à aucune réalité: ainsi je
« lisais dans un journal: la ville de Nantes a le bonheur de
«( posséder dans ses murs le célèbre chanteur X ... , le prèsi­
( dent de la Répu blique a été reçu aux portes de Marseille ..
« A Dinan au contl'aire ces mots expriment une chose visible,
( tangible parfaitement réelle.... Quoique une des portes
« manque à l'appel, il en l'este quatre dont trois sont au

«( nombre des 1yres les plus curieux de l'architecture militaire
«( du Moyen-Age. Des murailles il en l'e~te aussi et de solides;
« encol'e fondées SUl' un roc indestructible qui ont souvent
« bra vé, repol1s~é l'assaut des ennemis de la Bretagne ... »
« Rare et précieux pri vil'ège: pour honorer, embellir, glorifier

. . LXI
« cet heureux coin de terre, pour y attirer, charmer et retenir
« les visiteurs, l'homme et la nature, le présent et le passé,
« l'art ancien pt l'industrie moderne ont uni leurs efforts et
• leul's ruerveilles. Car, malgré la haute et si glorieuse impor­
fi tance des conquêtes industrielles de l'âge contemporain,
« l'art, sous ses divel'ses rormes et à toute époque, l'art ancien
« aussi bien que l'art model'lle, garde dans toutes ses manifes­
« tations un caractère supél'ieur de beauté, de grandeur, d'élé­
« vatlon qui ne saurait être égalé. L'ar't moderne, je n'ai pas
« qualité pour en parler; il a ici même, et en ce moment, des
« représentants attitrés, de~ maîtres, des champions d'une
« valeur indiscutable. Il a planté sa bannière au cœur de cette
« cité, sur la place même OLl jadis les chevaliel's du moyen­
« âoe pour les fètes de leurs tournois faisaiènt flotter ll:urs
c( pennons. Mais si l'art moderne ~ exposé pour quelques
« semaines, ses œuvres de choix, l'art ancien a, dans Dinan,
« on peut le dire, une permanente exposition; il Y a semé ses
(c œu vres aux formes variées, dans les rues, dans les places,
c( un peu partout Les décrire, les énumérer seulement, serait
« fort long. Je me bornerai à en citer deux qui, à la vérité,
« dominent tout le reste. D'abord l'admirable façade romane
« de Saint-Sauveur, si hemeusement restaurée; ce tl'iple
« portail, d'un caractère grandiôse et élégant tout à la fois,
« portant sur des faisceaux de colonnettes, une véritable bro­
« c1erie de pierres, archivoltes, youssoirs, chapiteaux tout
{( couverts de sculptll,res symboliques, où l'art byzantin, sans
« perdre son caractère solennel, a assoupli sa rigidité jus­
\! qu'aux fantaisies les plus diverses; bref, le chef-d'œuvre du
« style roman fleuri en Bretagne. Puis, de l'autre côté de la
« ville, le donjon du duc Jean IV (car je me refuse à répéteL'
« ici l'erreur absurdë, sans excuse et sans prétexte, qui,
« depuis une vingtaine d'années en a faü, on ne sait pOllfquoi,
« le château de la duchesse Anne.) Deux tours hautes de cent
« dix pieds, liées entre elles et distinctes cependant, unies par

LXII -
(c un savant artifice de construction, gigantesque bilobite,
t( passez-moi le mot. .. »
Le 3 septembl'e a eu lieu une excursion à Corseult.
Le 6, séance solennelle de clôlul'e. Nouveau discours de
M. Audren de Kerdrel qui a terminé ainsi : « Nous ne
(( sommes pas seulement une Société voyageuse s'occupant
« d'agriculture, d'histoire et d'archéologie. Notre but est de ,
« i'éveiller ou d'entretenir l'amouf de la Bl'etagne: la petite
« patl'ie n'a jamais nui à la grande. Nous poursuivons aussi
« une œuvre de rapprochement. C'est en se rencontrant qu'on

« apprend à se connaître. S'il doit y avoir toujours d8s luttes
« su r un autre terrain, faisons en SOI'te qu'elles se livrent
cc beaucoup plus entl'e les idées qu'entre les hommes. Je
« voudrais que, - tout en se combattant, on se respettât et
« qu'après la bataille, les adven:aires, n'ayant pas d'amertume
(( au cœur, pussent se serrer loyalement la' main. Si c'est u Il
« rêve, c'est au moins celui d'un bon breton etd'un français. »)
Au congrès de Dinan, la Société archéologique du Finistère
a été représentée par son président, M. le vicomte Hersart de
la Villemarque.
Immédiatement ont suivi à Tréguier les mémorablès solen­
nités de la consécration du nou veau tombeau de saint Yves
dans la cathédrale .

-- LXlll
Séance du 30 Octobre 1890.
Pt'ésidence de M.le Vicomte HERSART de LA VILLEMARQUÉ,
membre de l'instiiut.
ll'l's('.nt:-;: JIM. LUZEL, ABGRALL, .JONES, BIGOT
BRAZ.
M. le P,.é .. ;:i.rlent fait part de lettres de MM. Har-
douïn ot de Blois qui s'excusent de no pouvoir assister
à la séanc.:e . Il invite M. Le 13raz, secrétaire-adj oint, à
remplacer les secrétaires absents.
Livres reçus par la Société: .
1 ° Bulletin historique et philologique du comité
des Travaux historiques et scientifiques, année 1R90,

20 La Hon1ania, n° 75, juillet 1890, tome XIX;
30 Re'Cue cIe L'Histoire des Religions, 11 année,
tome XXI, n° 3, mai-juin;
4° Bulletin archéologique cIu comité des Travaux
histoi'ique . ., et scientifiques, année 1890, . n° 1 ;
5° Revue celtique, volume XI, n° 4, octobre 1890; .
(30 Mémoires de la société det.~ Antiquaires de
tome XII- ;
Picardie,
7° Journal des Savants, juillet-aoùt 1890;
8° Bibliographie des Travaux historiques et
al'chéologiques, publiés par les Sociétés savantes de
France, tome II, Fe livraison.
9° La Question des Dolmens, par le docteur G. de
Closmadeuc ;
!vi. le Président entretient l'assemblée de l'état où
en est la question du iegs E. Le Bos.
!'J. Luzel donne lecture de la lettre ci-après trans­
crIte, lettre que lui a fait tenir, notre confrère M. Y.
~ar;gent, et qu'il est autorisé par le même destinataire
a deposer sur le ·bureau de la Société.

LXIV ',--
« Landerneau, 13 octobre 1890. .
« MuY/sieur YAN DARGENT, à Kerandré,
p1'ès Saint-Pol-de-Léon.
« Ainsj que je vous l'avais promis lorsque j'ai eu l'honneur
» de recevoir votre visite, je viens vous faire savoir que je
» ne mets aucune opposition à la délivrance du legs que
» mon oncle, M. Eugène Le Bos, a fait à la Société archéo­
» logique de Quimper. Cependant, afin de mettre ma respon­
» sabiIité à l'abri vis-à-vis de tous les membres de ma
» famille, il faut que cette Société produise l'autorisation
» qu'elle doit avoir de recueillir ce legs .
« Agréez, cher Monsieur, l'assurance de mes meilleurs
)) sentiments. "
CHARLES LE Bos DESPINOY.
En conséquence de cette communication, qui est
renvoyée à notre honoré vice-président M. Hardouïn,
pour faire l'objet d'un rapport ultérieur à la
Commission déjà désignée, tous remercîments seront
adressés à MM. Charles Le Bos Despinoy et Yan
En outre, M. le baron de Courcy sera prié
Dargent.
de continuer son concours à 'la même Commission à
l'effet de hâter l'accomplissement des formalités exi-
. gées pour l'autorisation définitive d'accepter le legs
et tout spécialement la délivrance, par le notaire
liquidateur de la succession, de tous actes ou extraits
indicatifs des noms, prénoms et domiciles des héritiers
naturels ou institués du testateur .
. M. l'abbé Abgrall informe les membres présents
qu'il a fait déposer dans la cour du Musée une pierre
sculptée provenant de l'ancienne chapelle de Saint­
Primel, à Quimper, et ayant servi de dais à une
statue ou à un bénitier. C'est un don fait par M.
Guiarcl, conseiller municipal de Quimper et membre
de la: Société archéologique. La Société offre à M.
Guiard tous ses remercÎments.
Al. le Président recommande à l'attention des
Sociétair-es les inscriptions gravées sur les Zee' h, que

, , LXV -
le Ministère ùe rIl1stl'~ctio~ ~ublique voucl~ait ~,oir
relever. Il Y a ùe ces msc~IptlOn~ dans le ClmetIere
de Plumergat (Morbihan). L un~ d e~l~s, provena?t de
1 chapelle de Lomarec, a meme ete transp~rtee au \
autres sont tellement frustes et grossIeres qu Il est
presque impossible de les rléchiffrer. ,
dans le Finistère, mais il n'en connaît aucun portant
des inscriptions.
~\1. le Pl'ésident rappelle que M. Loth, maître de
conférences à la Faculté des lettres de Rennes, a
donné plusieurs de ces textes épigraphiques dans sa
belle Chrestomathie bretonne que vient de couronner
l'Institut. Mais il a dû les donner sans les traduire tous,
à cause des difficultés de lecture qu'ils présentent.
M. le Président fait encore observer que M. Loth
a mentionné, dans son remarquable cours, les objets
précieux découverts par M. Nédellec à Carhaix. Il
regrette que M. Nédellec ait été empêché, lors de la
dernière session du Conseil général, de venir présenter
ces objets à la Société archéologique qui a un si vif
désir de les connaître. Il exprime l'espoir que, pour
la session d'avril, ces empêchements auront disparu.

M. Luzel présente trois médailles dont l'une provient
de l'abbaye de Saint-l~1artin de Tours; une autre,
fabriquée à Guingamp, représente le duc Etienne' la
troisième, Conan IV. Elles ont été trouvées à Saint­
Coulitz, en '1889, et sont ofTertes à la Société par M.
Launay, greffier de la justice de paix à Châteaulin.
M. Luzel .en présente encore trois autres, offertes par
MM. DerrIen et Affichard et dont une est,romaine ; les
deux autres sont des règnes de Louis XIII et Louis
SocI~te a ete SI souvent 1 obligée. M. Luzel donne
ensu~te !ecture de la légende de Toul-élY-Serpant, com­
mUnIquee par M. Le Bourdellès ancien substitut du
tItre a Rennes. On la lira plus loin. M. l'abbé Abg-rall

LX VI - '
fait à ce propos d'intéressantes observations. On sait
Pol; l'un infestait Le Faou, l'al.)ltre l'île de Batz. Or,
à Guimiliau-Lampaul, une des (étapes du chemin que
suivait le saint pour se rendre de t~,ile de Batz au Faou,
on montre encore l'endroit où l~\s deux serpents se
donnèrent rendez-vous; sans clout~ pour eonverser
ensemble de leurs méfaits. Ces observations rappellent
à M. le Président le texte fameux du IX siècle publié
par la ReDue Celtiq ae, ÇI,yant trait à la vic de saint
Pol, où il semble dit que les habitants de l'île de Batz
'offraient au serpent dont les délivra le vénérable tha,u­
maturge un boisseau et demi d'orge. M. l'abbé
Abgrall sollicite de nouveau la parole pour annoncer
. qu'il a relevé le plan de la villa du Pérennou. Il'
• souhaite que l'on donne un complément à la notice
fournie sur cette villa par M. de Caumont: ce travail
lui est vivement demandé par ses confrères.
A la fin de la séance" M. Le Braz présente à la
Société le 1 cr volume des Soniou Breiz-Izel Oll chan­
sons populaires de la Basse-Bretagne, que M. Luzel
'vient de publier avec sa collaboration. Cette publica­
tion couronne l'œuvre entreprise par M. Luze!. Le
savant folkloriste avait déjà donné des Gwerziou ou
chants épico-historiques et les contes merveilleux cles
Bas-Bretons. Avec les Soniol1 ou chants lyriques, la
série se trouve au complet .

La séance est levée à quatre heures et demie .

Le Président,

HERSART DE LA VILLEMARQUE.
Le Secrétaire-Adjoint,

A. LE BRAZ.

LXVIl' -
Séance du 27 Novembre 1890 .
Présidence de M. LUZEL.

Présents: MM. DE BÉCOURT, MALEN, BIGOT,
JONES, ABGRALL, DIVERRF~S, LE MAIGRE. .
M. Luzel communique une lettre de M. de la Ville­
marqué fils, donnant avis que son père est dans l'im­
possibilité de venir présider la séance, à cause de son
état de santé
MM. le Conseiller Hardouïn, Faty et de Blois s'excùl-
sent également de ne pouvoir assister à la réunion .
Présentation. La Société est heureuse d'admettre
au nombre de ses luembres M. PROUDHON, préfet
du Finistère, présenté par MM. Luzel et Le Braz.
1\1. le Président donne connaissance d'une circu­
laire de M. le Ministre de l'Instruction publique,
demandant le coneours des présidents des . différentes
Sociétés savantes de France, pour la préparation du

programme du Congrès ai1nuel de la Sorbonne. A
cette circulaire est ar:nexé le programme du Congrès

de t 891, programme qui sera inséré dans notre Bulle-
tin, du moins pour ce qui regarde les questions d'his-.
toire, de philologie et d'archéologie.
Un honorable correspsndant qui, lors de la séanec
du 30 oetobre dernier, avait communiqué une note

intitulée: Le Moulin du Prieuré de Locmaria, et
signée: itn mernbre de la SoCiété, note reproduite
dans le dernier Bulletin, a eneore fait déposer sur le .
bureau un travail sur le Couvent des Carmes de

Pont-l'Abbé. Ce manuscrit est accompagné crun pli
au eur SIgna e troIS erreurs e c ate commIses a
l'impression et qui renderit son mémoire en quelque
sorte inintelligible. On lui a fait dire : XVIIIe siècle
au lieu de XVIIe; 1772 au lieu de 1762; 1779 au lieu

Les membres présents témoignent toute leur recon­
naissance à leur sympathique confrère pour sa pré­
cieuse collaboration, mais ils regrettent qu'il veuille
rester inconnu; de cette sorte la chance d'erreur ef:it
plus grande, car il est à souhaiter que ce soit l'auteur
d'un, travail qui en corrige lui-même les épreuveb.
Tous également expriment le désir cie voir notre con­
frères assister aux réunions mensuellt:s et y apporter
le concours de son savoir et de son expérience.
M. Malen fait la lecture de cette note sur le cou­
vent des Carmes de Pont-l'Abbé.
A cette occasion, M. Bigot, architecte diocésain,
qu'il a fait tout ce qui dépendait de
nous fait observer
pour conjurer la destruction du cloître de Pont­
lui
l'Abbé, en indiquant au propriétaire la grande valeur
artistique d'e ce monument. Ensq,ite, au monlent cri-
tique, il en a référé à M. Boeswilwoald, alors inspec-
·teur des monuments historiques de la région.
Malgré tous ces louables efforts, le cloître a été
transporté pièce par pièce dans les dépen­
démoli et
dances d'une maison du campagne voisine de Pont­
l'Abbé.
M. l"abbé Abgrall lit ensuite deux courtes notices
sur la Villa et les Bains du Pél'ennou et la r:hapelle
de Sainte-Cécile, en Briec.

LXIX -
}.{. A1alen demande quelle peut être l'étymologie de
Pé"ennOlt. On répond que ce mot en breton est le
dans les Côtes-du-Nord, un manoir portant ce nom,
et d'où est originaire la maison du Périer (du Poirier).
AI. Dive}'rès, pour compléter une étude précédem­
ment publiée sur les sacrifices et décollations de coqs
dans notre pays, lit un article de M. Desaivre, extrait
d'un Bulletin de la Société de sh..tist-ique des Deux-
Sèm'es, année 1876.
Le Président,
F.-M. LUZEL.
Pour te Secrétaire,
J .-M. ABGRALL , Prêtre.

PROGRAMME DU CONGRES DES SOCIE'rES SAVANTES
à la Sorbonne en 1.891..
Section d'histoire et de philologie.
'1° Transformations successives et disparition du servage.
2° Origine et organisation des anciennes corporations d'arts
et métiers.
30 Histoire des anciennes foires et marchés .

40 Anciens livres de raison et de comptes. Journaux de
famille.
QO Vieilles liturgies ·des églises de France.
6° Textes inédits ou nouvellement signalés de chartes de
communes ou de coutumes.
70 Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes

vulgaires se sont substitués au latin dans la rédaction des
- documents administratifs. Distinguer entre l'emploi de l'idiome
local et celui du français. .

80 Jeux et divertisseJ1lentspublics ayant un caractère de
périodicité régulier et se rattachant à des coutumes anciennes,
religieuses ou profanes.
. 9° Origine, commerce et préparation des aliments avant le
XVIIe siècle. .
10 Étudier quels ont été les noms de baptême usités sui­
vant les époques dans une localité ou dans une région; en
donner, autant que possible, la forme exacte ; rechercher
quelles peuvent avoir été l'origine et la cause de la vogue plus
ou moins longue de ces différents noms.
11 Origines et histoire des anciens ateliers typographiques
en France.
120 Recherches telatives au théâtre et aux comédiens de
province. depuis la Renaissance.

13 Transport des correspondances et transmission des nou­
velles avant le règne de Louis XIV.
14 Recueillir les indications sur les mesures prises au
moyen âge pour l'entretien et la réfection des anciennes
routes.
15 Rechercher dans les anciens documents les indications
relatives aux maladies des animaux et des végetaux dans les
diverses régions de l'ancienne France .
16 Recherches relatives à l'histoire cle la marine française
d'après les archives notariales des villes maritimes de France.
17 Indications tirés des anciens documents pouvant faire
connaître les phénomènes naturels, météorologiques ou autres
(inondations, pluies sécheresses persistantes, tremblements
de terre, température exceptionnelle, etc.), jusqu'au règne de
Louis XIII.
Section d'archéologie.

1 Signaler les inventaires des collections particulières
d'objets antiques, . statues, bas-reliefs, monnaies, formées en
. province du XVIe au XVIIIe siècle .

LXXI
Nos musées, tant ceux de Paris que ceu~ de la province, sont
d' b'ets dont la pl'ovenance est Inconnue ou tout au

lIS 0 j ,"1
romp
, , t' e ' or' tout le monde salt de quelle Importance 1
mOlllS Hlcer am, ' " , . , . d' .,'
. d r aître 1'01'10'1I1e des obJet~ que Ion veut etu ICI,
peut etre e con 1 1::'> , "d,
' 1 /'oloO'ues se l'al)pellent les etl'anges l11uSlOns ans
tous es al c "- 0 ' ' , . , '

·cl'reurs de pr'ovenanee Ollt fmt tombel certuHlS
des
esque es dT ' .
savants, Les anciens inventaires sont d'une gl'an e utl Ite p~u l'
dissiper ces erreur's: ils nouS apprennent en q,u~lles m3IllS
cel'tains monumellts ont passé avant d'être recueIlhs dans l,CS
collections où il8 sont aujourd'hui; ils nouS per~ett,e~t par:fo~s,
en remontant, de proche en proche, de retl'ouver 1 orIgIne, exacte
de ces monuments; ils sel'vent tout au moins à détrUl~e ces
légendes qui entour'ont bien sou,'~nt I~s,monuments et q~I sout
la source des attt'ibutions les plus fantaIsIstes, On ne saurmt donc
trop engager les mem bl'es ~es sociétés, sa ~an tes à rechercher
dans les al'chives de leur l'églon, en pal'tICulIer dans celles des
notaires, les inventaires de ces nombreux cabinets d'amateuf's
t'ormés depuis le XVI" siècle, et dont on peut retrouver des
épaves dans nos musées provinciaux, On ne demande pas, bien
entendu, d'apporte .. au Congrès le texte même de ces invelltair'es,
mais de signaler les documents de ce genl'e qui peuvent offl'ir
intél'èt, en en dégageant les renseignements qui par'aî­
quelque
à recueilli .. ,
t/'aient utiles
20 signaler les nouvelles découvertes de bornes milliaires
ou les constatations de chaussées antiques qui peuvent servir
à déterminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en
Afdque.
3 Étudier dans une région déterminée de l'Afrique les édi­
fices antiques tels que arcs de triomphe, temples, théâtres,
de villes, tombeaux monumentaux, aqueducs,
cirques, portes
etc" et dresser le plan des ruines romaines
ponts, basiliques,
les plus intéressantes, .
Les savants qui, dans ces dernièl'es années, se sont livrés à
l'étude des antiquités du nord de l'Afrique ont généralement
consacré la meilleure part de leul's efforts à l'épigraphie, Le
Comité pense que j'étude des monuments d'architecture, dont les
encore en si grand nombre en AIO'érie et en
)'uines se dl'essent
pour)'ait fournir' des résu Isats n~n moins in~ér-essants,
Tunisie,
Il appelle notamment l'attention des travailleurs sur les édifices

c1ll'étiens nes )wern siècles, dont les restes ont pu être signalés

jusqu'ici pal' divel'S explorateurs, mais qui n'ont point fait l'objet
d'une étude aJ'ehéologique détaillée.
4° Signaler les objets antiques conservés dans les musées
de province et qui sont d'origine étrangère à la région où ces
musées se trouvent.
Pal' suite de dons 011 de legs, bon nombre de musées de pro­
\'ince se sont enl'ichis d'objets que l'on est Souvent fort. étonné
d'y rencontrel'. Dans nos villes mal'itimes en particulier, il n'est
pas rare que des officiers de mal'ine ou des voyageurs aient
donné au musée de la lOcalité des antiquités parfois fort curieuses
qu'ils avaient recueillies en Italie, en Grèce, en Oriellt. Quelques
villes ont acquis de la sor'te de forts belles coll~ctions dont elles
sont · justement fii'-wes. Un beaucoup plus grand nombre ne pos­
sèdent (jue quelques-unes de ces antiquités étrangères à la région,
et ces objets, isolés au milieu des collections d'origine locale,

échappent bien Souvent à l'attention des érudits qui auraient
intérêt à les connaître, Ce sont surtout ces objets isolés qu'il est
. utile de signaler avec dessins à l'appui et en fournissant tous les
renseignements possibles sur leur provenance et sur les circons­
tances qui les ont fait entr'er dans les collections où on les
conserve actuellement .

DO Signaler les actes notariés du XIVe au XVIe siècle conte­
nant des renseignements sur la biographie des artistes~ et
particulièrement les marchés relatifs aux peintures, séulptures
et autres œuvres d'art commandées soit par des particuliers,
des municipalités ou des communautés .
Il est peut-êtl'e superflu de faire remar(juer que la meilleu rc
façon de présenter les documents de ce genre au Congrès serait
d'en faire un résu mé, où l'on s'attacherait à mettre en l'elief les
données nouvelles qu'ils foul'nissent à l'histoire de l'art, et à faire
ressortir les points sur lesquels ils confirment, complètent ou
l'enseignements que l'on possède d'autre part.
contr'edisent les
6° Dresser la liste avec plans et dessins à l'appui des édi­
fices chrétiens d'une province ou d'un département réputés
antérieurs à l'an mil. . ,

. ' LXXIII
à an ml es l ' , 'd t
appol'ter quelque umlere qu en ressan une
On ne pourl'a y ' . é
.' d s monuments présumés appal'tenlr a cette poque
statlsUq ue e ., 1 b' d
ensuite l'âcre avec som. C est aux la ltants e
. tar1t
et en en lSCU 0 •
la pr'ovince de réuni!' les éléments de cette enquete
60 Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles
d'architecture religieuse à l'époque romane en s'attachant à
mettre en relief les éléments constitutifs des monuments
(plans, voûtes, etc) ..
Cette question. pOUl' la traiter dans son ensemble, su~pose une
connaissance générale des monumeuts de la Fl'ance qUl ne peut
s'acquérir que par de longues études et de nombreux voyages.
Aussi n'est-ce point ainsi que le Comité la comprend. Ce qu'il
désire c'est provoquer des monogl'aphies embrassant une circons­
cription donnée, pal' exemple, un département, un diocèse, un
arrondissement, et dans lesq uelles on passer'ait en revue les
principaux monuments . compris dans cette circonscription, noù
pas en donnant une descc'iption détaillée de chacun d'eux, mais
en chel'chant à dégager les éléments cal'actéristiques qui les
distinguent et qui leur donnent un air de famille. Ainsi, on s'at­
tacher'ait à reconnaître quel est le plan le plus fréquemment
adopté dans la règion ; de quelle façon la nef est habituellement
couver·te (charpente apparente, voüte en berceau plein cintre ou
brisé, croisées d'ogive, coupoles); comment les bas côtés sont
construits, s'ils sont ou non surmontés de tribunes; s'il y a des
fenêtrei éclairant directement la nef, ou si ·le jour n'entre dans
l'église que par les fenêtres des bas côtés; quelle est )a forme et
la position des clochers; quelle est la naLure des matériaux
employés; enfin, s'il ya un style d'ornementation particulier, si
certains détails d'ornement sont employés d'une fa<;on caracté­
ristique et constante, etc.
7° Rechercher dans chaque département ou arrondissement
les monuments de l'architecture militaire en France aux
diverses époques du moyen âge, Signaler les documents his­
toriques qui peuvent servir à en déterminer la date.
La France est encore couver'te de ruines féodales dont l'impor­
tance étonne les voyageurs. 01', bien souvent de ces l'uines on ne
sait presque rien. C'est aux savants qui habitent nos provjnces à

.. _ LxXIV
déCl'Ï/'e ces vieuX monuments, à restituer le plan de ces anciens
châteaux, à découvrir les documents historiques qui permettent
d'en connaître la date et d'en reconstituer l'histoire. Les mono­
graphies de ce genre, SUI'tOut si elles sont accompagnées des
pour leur intelligence, seront toujours
dessins si nécessaires
accueillies avec faveur à la Sorbonne.

80 Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes
ou les particuliers, telles que granges, moulins, étables,
colombiers. En donner autant que possible les coupes et plans .
Cet article du pl'ogramme ne réclame aucune explication. Le
Comité croit devoir seulement insister sur la nécessité de joindre
aux cummunications de cet ordre des dessins en plan et elLéle­
vation .
9° Rechercher les documents écrits ou
figu }'és rl:}la tifs à

l'archéologie navale.
Depuis ln. publieation de l'ouvrage de Jal sur l'archéologie

navale, cette brandIe d'études est restée à peu près stationnaÏl'e.
Il serait intél'8ssant de r'ecbercher dans les monume>1ts dl:! moyen
âge, peintures, Illiniatures, vj~"aux, etc., des r'epl'ésentations
inédites de navir'es marchands ou de navÎl'e de guerre, et de
dans les documents écrits, les pièces de tout gen.re telles
recueillir'
que comptes, devis de constt'uction, etc., qui peuvent aider à l'in­
telligence des monuments figur'és de cette catégor'ie.

10° Signaler dans chaque région de la France les centres de­
fabrication de l'orfèvrerie pendant le moyen âge. Indiqu.-er les
caractères et tout spécialement les marques et poinçons qui
permettent d'en distinguer les produits.
Il existe encor'e dans un grand nom bl'e d'églises, pr'incipale­
ment dans le Centre et dans le Midi~ des reliquaires, des croix
et autres objets d'odè\:rer'ie qui n'ont pas encoré été étudiés
convenablement, qui oien soUvent lIlême n'ont jamais été signalés
à l'atten.tion- des archéologues. C'est aux savants de pr'ovince

qu'il apparlieut de rechercher ces objets,. d'en , dresse!' des listes
raisonnées, d'en retracel' J'histoil'e, de decouvrir où ils ont été
fabriqués, et, en les r'approchant les uns des autres, de recon­
naître les car'actèr'es propres aux différents centres, de pl'oducti-on
ar'tistique au mO,yen âge. .

l,XXV
0\1 l li [ b J '
't ni iell il est sou\'ent diffkile de détet'miner l'âge des
( ) 1\ sm co 1 ) • • • • • C' ,
., . .'ens (lue le IlUsnrcl faIt parfoIs déeouvnr. en est qu en
outt s Cltle1 , . dl'"
.' . . i' t des p ' ellllLll'eS ct SCUlplul'es O\l les artIstes e ~,1I(:.lI1 ' bl'
't' t OU lflO\'en âO'e Cil ont tigu 1'6 qu'on peut eta Il' avec
qUlec .. co 'd'
quelque rel'lit.uoe les car':wtèl'cs pl'Opl'CS Ù L:es oll.lets aux 1 vel'ses
l~pOqllCS de 1I0lt·C lIi~toil'e,
tao Reclwreher les centres de fabrication de la céramique
la Gaule antique. Signaler les endl'oits où cette industrie
dans
s'p~t. pel'pl\.tnép depuis l'ant,lC[lllt e Jusqu a nos Jours.
Les "uses, les statuettes de ter'l'e cuite que l'on ramasse SUl'
touS le~ points de l'ancienne Gaule sont Je plus souvent des pro­
duits de l'illdustl'Îe indigène, Les noms gaulois que l'on relève
SUI' beaucoup de marques de potie,'s suffir'aient à le prouver'.
Mais on est tt'ès mal fixé encore SUI' les centres de fabrication où
les habitants de la Gaule allaiellt s'approvisionne,'. C'est un point
de l'histoire industriellè de not"8 pa~ys qu'il serait intéressant
d'étudier. Il y aurait lieu de ,'eeber'clte!' en même temps si ces
anciens établissements de potiel's n'ont pas survécu à l'époque
an tique et si, comme on l'a constaté pOUl' d'autr'es industries, une
pal,tie des celltres de pl'oduction eél'amique que nous tr'ouvons
au moyen âge ne SOllt pas établis sur les mêmes ' lieux où nos
ancêtres gallo-l'omaills avaient installé leurs fours bien des
si(~eles au par'a van t. .
140 Recueillir des documents écrits ou figurés intéressant
l'histoire du costume dans une région déterminée.
On connaît aujourd'hui dans leur's traits essentiels, les pr'inci­
pau x éléments du costume de nos pères. Mais à côté des gr·andes
lois. de la mode, que l'on observait pal'tout plus ou moins, il y
~vaIt . dans beaucoup de provinces des usages spéciaux qui
lI1f1.uaIent sur les modes. Ce sont ces par·ticularités locales qu'on
n'a guère étudiées jusqu'ici, sauf pour des époques tt'ès voisines
de nous, Il serait intéressant d'en rechercher la trace dans les
monuments du moyen âge.
15° Étudier dans les Acta sanctorU11~, parmi les biographies
des saints d'une région de la France, ce qui peut servir à l'his­
de l'art dans cette région .
toire

Quoique sou.vent Lien postéri,e~r'es aux fai~s qu'elles ,:'appo,'tcnt,
les vies des samts sont une pr'eClElUSe source de renselgnements,
encore trop peu explorés. Elles peuvent êt.re d'une gl'ande utilité
pOUl' l'histoir'e des ar'ls, à la condition de bien déter'miner, avant
d'en lllvoquer le témoignage, l'époque où elles furent écrites,

A MmLsieuJ' le Pntsiden~. d~ ~a Société a"chéologiq'ue
dt/; ]. znzstere .
Vitré, 21 novembre 1890.
Monsieur le Président.,
Dans une lettre insérée au Bulletin de la Société archéolo­
gique du Finistère (7e Jiyraison de -1890, p. LU à LIV) ,
M. Gaidoz prétend que « j'insinue être apocryphe ou soupçonné
« de l'être, et publié on ne sait comment», un article posthume
de M. Guillaume Lejean, imprimé en 1870 dans la Revue
Celtique sous la responsabilité de M. Gaidoz, alors directeur
de cette Revue.
Je n'ai jamais rien insinu,é de semblable, et, pOUl' Je
prouver, il suffit de reproduire ici les lignes écrites par moi,
citées ]JWo .M. Gaidoz lui-rnê1ne comme preuve de cette , pré­
Voici le pa~ age, tel qu'il est, exactement,
tendue insinuation.
à la page LU ci-dessus du Bulletin:
« Après la mort de M. Guillaume Lejean, on a imprimé,
» sous sa signature, dans la Revue Celtique, un article où cette
» pièce (le chant de la "Vieille A.hès J, est spécialement indiquée
» comme t.ype des chants bretons apocryphes. Or, vers t850
» et 1851, j'étais à Paris, à l'École des Chartes: je voyais
» souvent M. Lejean : je lui lus, non pas une fois mais deux ,
» ou trois fois, la Vielle A.hès que :re tenais de M. de Penguern,
» texte et traduction. M. Lejean examina cette pièce en détail,
» la trouva très curieuse et exprima le désir de la voir publier
» promptement. Ce souvenir contribua même, quelques
, » années après, à me la faire publier dans ]'Anntwire histo­
» rique de Bretagne. »
Ce passage a pour but évident, et pour but unique~ de
mettre en contradiction l'opinion de M. Lejean sur la Vieille
Ahès en '1870 avec celle qu'il m'avait exprimée Yingt ans
de cette contradiction j'entendais sans doute alors
plus tôt; et
pour une petite discussion aujourd'hui oubliée,
tirer profit
en tous les cas, je ne veux pas rentrer.
dans laquelle,

LXX \-'11
' de })rès ou de 10111, mette en doute 1 authen-
(lUI
llabe
tlne sy " ' .
licité de l'article de M. Le]ean. ' . .
'f G 'doz n'a donc nullement le drOJt de me preter une
H. al
\( insinuation» qui n'e.riste pas. .
En me cherchant cette querelle d'Allemand, M. Galdoz
~'est fail tort autant et plus qll a mol. . . . . .
Illalluscrit. Lp,jean publié pal' lUI, Je n ~uraIs JamaIs ~u 1 Idee
d'p,n doulel"; je n'ayais nullement besoll1, pour y crOlre, que
.\I. Gaidoz Je retrouvât.
Mais j'aj droit, cela est clair, au même traitement.
.Aussi ne puis-je permettre à M. Gaidoz de dire que « M. de la
)} Borderie serait embarrassé s'il lui fallait prOUDer l'authen­
» licilé et l'exactitude de ses entretiens avec Guillaume Lejean
Je ne serais nullement embarrassé, car cetLe preuve est
mon affirmation et par ma. parole, don t
faite. Elle est faite par
Je droit de douter. .
personne n'a
M. Lejean, en -1850, aurait-il pu
D'ailleurs, comment
hésiter à receyoir pour authentique le chant de la Vieille
.1 hès ? puisqu'à ceLLe époque il croyait fermement à l'au­
Ihenticité, fond et forme, de tous les chants du Barzaz-Breiz,
sans exception; puisqu'alors il voyait en M. de la Villemarqué"
p,/. ·à cause du Bar~az-Breiz, « un 'véritable historien, le seul
» historien (déclarait-il) que la Bretagne ait encore trouvé. »
Lllui reprochait seulement d'être trop modeste en refusant de
« se porter comme historien », en se contentant du titre de
collecteur des chants populaires de la Bretagne, et il ajoutait:
« Des collecteurs comme M. de la Villemarqué peuvent
» porter haut J~ tête. Collecteur moi-même des épis échappés
ce rude mOIssonneur, je puis témoi.llner pertinemment de

) la.~délité de s~s ~ran~cl'ipti~ns et réclamer contre plusieurs
» CrItIques, qUI s obstment a l'appeler le Macpherson cIe
» la Basse-Bretagne. » •
Ainsi, M. Lejeali dt clare ici formellement qu'il a recueilli
lui-même des chants populaires, et qu'en faisant cette Ctlpil-

LXXVlrJ --
lette il a rérifié (par, le témoignage des cllantl'es populaires
« la (uléfitd des transcriptions », c'est-à-dire des
évidemment)
ye1'sions des chants de ce genre publiés dans le Barzaz­
Breiz. Et parmi les chants ainsi vérifiés il cite notamment le
fameux chant des Séries selon la version du Bal':;az-Breiz, « le
j) chant des soldats de \JVaroch », c'est-à-dire le Fin des Gaulois,
« le cycle du roi Mon-an », c'est-à-dire Lez-Brei=, « le chant
» national qui nous a conservé le nom de Nominoë», etc .

Voir tout cela (et bien d'autres choses) dans l'ouvrage
intitulé: La Bretagne, son histoire et ses historiens, par
ci. ;LEJEAl\' ; Nantes, Guéraud ; Paris, Hachette, 1850; in-80,
pages 42, 43, '164, '165.
Depuis lors, il est vrai, dans l'article publié en 1870 par la
Rl!/)ue Celtique, M. Lejean a dit justement le contraire, sans
même faire dans cet article la moindre allusion à l'opinion
opposée, si neLtement soutenue par lui en
diamétralement
Des yariations de cette force; exécutées avec un pareil sans­
gêne, ne sont pas j'ailes pour donner à un critique grande
là ce que je voulais dire quand je rappelais
autorité, et c'est
de M. Lejean au
les contradictions, absolument semblables,
sujet de .let Yieille A hès.
Je vous prie, Monsieur le Président, de vouloir bien faire
comme la justice l'exige, dans la
imprimer cette répqnse,
plus prochaine liyraison du Bulletin de la Société archéologique
dtli Finistère, et d'agréer l'expression de mes sentiments les
les plus confraternels.
plus distingués et
ARTH'CR DE LA BORDERIE.
ERRA'1"'UM
C'est pal' erreur qu'à la page LXV , du pl'ocès-verbal ele
notre del'l1ièl'e séance on a mention né un don de trois médailles,
dont une romaine, fait au Musée Archéologique par MM.
Affich a rd et Del'rÎ en; il fa ut 1 i re par MM. A fficha rel et
Dubamel, de Pont-l'Ahbé.

LXXIX
Séance du 27 Décembre 1890 .
M. le Vte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,
Présidence de
Membre de l'Institut.
Pl'(-'sents : MM. LUZEL. LE MAIORE, DIVERRES,
l'abbô :\ BGRA LL. SERRET, .JONES, l'abbé PEYRON.
Ouvrages offerts it la bibliothèque:
Jov,l'n;l des SRvnnts, septembre et octobre 1890;
Suciété bt'etonne de Géographie, n° 45, "" trimestre
Romania., nO 76, actobre 1890; .
Revue de l'I-listo/:l'e cle.,; Religions, t0111e XXII, nO 2,
septembre.et octobre;
L'épigraphie en Gaule et dans l'A friqve tomai ne,
pal' M. Le Blant, memhre de .l'Institut ;
An naJes de BJ'etagne, tome VI, n° 1, novembre
Bulletin ArchéologiqUe, année 1090, n° 2;
Re-vue Celtique, vol. XI, n° 1, octohre 1890 .
j'\1. l'abbé Abgrall donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance, qui est adopté.
Al. le Président fait de nouveau remarquer qu'il
est regrettabl'e que cer-tains mémoires offrant un grand
intérêt ne soient pas signés.
Présentation de 1V1. n. Bonc1uelle par MM. Luzel ct
Le Braz.
AI. Trévédy demand~ l'insertion au procès-verbal
de diverses ' rectifications d 'erreurs de dates et de

faits. (1)
Monsieur le Président,

.le viens de recevoir le Bulletin du mois; deux de mes
confrères me font l'honneur de me citer; je leur dois des
remerciements et des explications que je m'empresse de leur
adresser par votre intermédiaire.
(1) V. ci-dessus p. 253-'255.

LXXX
JO Capitaines , e Qui'mper.
Ce n'est pas en effet en 1592, c'est en octobre 1594 que
Jean du Quelenec, seigneur de Saint-Quérec, a cessé ses
f'oncti<.. lS. J'ai donné cette dernière date et parlé avec quel-
ques détails du seigneur de Saint-Quérec dans ma Promenade'
cl Pratanraz (Bull. 1883, p. 294). Le maréchal d'Aumont le
somma de venir le trouver au prieuré de Locmaria « où il
était logé » (MOREAU, p. 220). Dans ma Promenade à. Quimpe'J~ '
(p. 26), j'ai pu dire (d'après MOHEAU, p. 215) que le Maréchal
reçut au manoir de l'Isle les députés de Quimper chargés de
. rendre la ville.
Ces deux rensoignements n'impliquent pas contradiction.
Le maréchal, logé au prieuré, s'était rapproché de la ville et
. reçut res bourgeois au manoir de l'Isle. • .
Notre confrère aurait pu relever d'autres erreurs de dates
que je n'ai pu corriger avant l'impression, l'épreuve ne
m'ayant pas été communiquée; mais que je crois avoir
déjà signalées. Je les sign.alerai de nouveau. Il faut
retrancher le titre de Comte de Bienassis imprimé mal à
propos à la suite du nom .du chevalier Henri de Lossulien.
Du reste, ma liste est incomplète. Je la reprendrai quelque
jour. Je puis dès aujourd'hui y ajouter:
Jean de Tournemine, seigneur de la Hunaudaye: avril 1406 ;
Guillaume de la Forest, novembre 1406; Jehan de
Kermelec, décembre 1406; . enfln Jehan de Coatgou-
reden, vers 1489. .
Une autre erreur aussi que je m'empresse de signaler,
puisque l'occasion s'en présente: à propos .du siège de
Quimper, parlant du maréchal d'Aumont, je l'ai (après.
beaucoup d'autres et après Henri IV) (1) gratiflé du titre de duc
La vérité est que le premier duc d'À umont fut le petit-fils ·du
maréchal, Antoine, maréchal lui-même: qui obtint l'érection

en duché d'Aumont de sa terre de l'Isle, en Champagne
(novembre 1665).
(t) Dans sa 1 lettre sur la bataille d'Ivry, imprimée t. III, p. Ma, de
l'Histoire de France de Guizot, on lit « le maréchal duc d'Aumont. » ,

---" LXXXI
.2 Le :~Ioulin du Prieuré de Locmaria.
~ 'I réponse en ce qui concerne ce moulin aura, .le crois,
l'y a . . .

ce sont deux prieures de Locmana, Marguerite de Brehan
et Françoise de Talhouet. .
Marg~erite de Brehan rend aveu au Roi,le 5 octobre 1664;
elle réclame :
. « Droit de coercion (coereition) sur les hommes et vassaux
pOUl' les obliger à suivre le dist~'oit d~ moulin du prieuré. )~.
Quinze ans plus tard, FrançoIse ~e Talhouet rend aveu a
son tour, le 7 avril 1679 ; elle mentlOnne ;
« Droit d'avoir moulin de l'autre côté de la ~ivière qui
descend de Quimper à Benaudet, 'vis-à-vis ladite maison
priorale, lequel est à présent ruiné et dont il ne re reste plus
que des vestiges. »
Est-ce clair? Le moulin étai~ en 1664 vis-à-vis du prielt1'é,
, sur l'autre rive, c'est-à-dire à la place qu'occupe aujourd'hui
le moulin des Couleurs. En 1679, le moulin ne tournait plus,
était ruiné; mais il en restait encore des vestiges . . C'est cet
emplacement que M. Caussy a acheté en 'l762. L'acte serait
intéressant à voir; il doit être aux mains du propriétaire
de l'al1cienne fabrique de Locmaria (fabrique La Hubau-
dière) (1).. .
Pour mon compte, non seulement je semble croire que le
moulin des Couleurs a remplacé l'ancien moulin du prieuré;
mais je m'en crois bien assuré. .
Je ne crois pas que le moulin du prieuré fùt mis en mou­
vement par l'eau amenée de Melgven; mais le ruisseau'
du séminaire et se déchargeant dans l'étang
descendant
suffisait à fournir des éclusées: il faut remarquer d'ailleurs
que, à certaines marées,. l'étang peut, je crois, recevoir les
eaux de l'Odet quand le flot monte.
J'ajoute (mais c'est une hypothèse) que l'abbaye de Kerlot
avait eu anciennement un moulin dont on a retrouvé le
canal de fuite aux abords du chemin' de Kergos. Les eaux
(1) La vente Ca ussy est-elle de -1762. ou f 77'2 ? On trou ve les deux dates
à la page 25!1 du BulletiT,l.. Je crois que' c'est t762.

__ LXXr,XJI
descendant ùe ce moulin 1 .le CC 'Jt!aielll-elles pas au moulin dit
prieuré ancie-nnement? .
Il serait bien intél'essant de fai:re rééditer la vieille carU'
des environs de Quimper dont pa l'le la note p. 234 du Bul-
letin. .
Nul doute qu'il n'y ait aux al'chi\'c~' du Fiitistère dt's aveux

antérieurs aux deux que j'ai cités. \ .
Voilà les renseignements que je ptl\is foumir.
Mes confrères connaissent-ils l'intéri~ur et le mécanislIlP
du moulin aux cou leu es? C'est curieux à voir et à entendre!
Lorsque la maehine se met en mouvement, t.ous ces bois il
demi disjoints g-émissent à fendre l'àme ; et le visiteur croit
que tout l'assemblage va s'écl'aser. Que ne puis-je encore en­
tendre geindre la vieille machine de M. Caussy, car elle date
de lui sans aucun doute!
M. L'uzel communique une note complémentaire sur
les n'ufs de coqs par M. Le Bourc1ellès.
Jw.. l';lbbé Peyron donne lecture cl 'un très intéres­
sant tra\'ail sur Penmarch et les seigneurs . de Pont­
l'Abbé au sujet des pêcheries de Penmarch .
A1. l'abbé Abgrall communique un très intéressant
trayail sur les inscriptions des clo<.:hes et des cadrans
solaires. .
M. le P1'ésiclent lit une étude de M. Trévédy sur
les fous des d nef:; de Bretagne,; qu'il complète en disant
un mot d'lm -::les fous des vieux rois bretons.
Il termine par la communication du rapport qu'il a
adressé, au mois de mai dernier i à 1'1. le Préfet d'u .
Finistère sur l'état moral et financier de la Société en
18.89-90, conformément aux instructions de M. le
Président de la République, qui a reconnu l'utilité
püblique de la Société archéologique du Finistère.
La séance est levée à ,~ heures 1/2.

Le Président, '
H. DE LA \ 'ILLEMARQUE.
Le Secl'étaire,
A. SERHET .