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Bulletin SAF 1888


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Histoire de la Maison de Névet

J. Trévédy

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HISTOIl:ΠDE LA MAISON DE NEVET
Racontée
Par JEAN, BARON DE NEVET (1644).
Les titres de la maison de Nevet remplissent à peine un
carton des archives du Finistère. La notice qui suit nous
apprend que les archives de Nevet avaient été une première
fois dispersées, vers 1597, quand la Fontenelle mit à saü lechâ­
teau de Nevet (1) . .Le seigneur dont nous allons parler em ploya
beaucoup de temps et de soin à réuni!' de nouveau ces titres;
et il avait r~uss i à rassembler un assez gl'and nombre de
pièces, pour que, en 1793, on ait pu en transporter trois char­
retées à Locronan (2). Ces litres furent brûlés sur la place, en
présence du Conseil de la commune : on ne s'inquiéta pas de
s:1voir si tou s étaient on non féodaux . Brûler sans distinction,
c'était entrer dans l'espeit cie la Convention nationale (3). Pas
un titre n'échappa au brûlement offici el; et les quelques pièces
relatives aux Nevet, déposées aux archives du Fimstère, appar-

tien nent au fonds de l'Evêche de Cornouaille.
La plus im portante de ces pièces est l'aveu rendu à l'Evêque,
le 6 juin 1644, par (C Jean de Nevet, cheva lier, ~eignen r
Baron cie Nevet, châtelain de Lézargant, Pouldavid, Trégon­
guen, Lespervez, Lessac, membres et appartenances de ladite
Baronnie et Bachellerie, seigneur cbâtelain et haut justicier de
Launay et Brélévenez, de Beauboys, de la Roblinaye, etc (4).))
(1) Voir ci-dessous, P. 353.
(2) Renseignement fourni à M. Pouchoux, curé de Plonévez­
par un témoin oculaire.
Porzay,
(3) Voir notamment décrets du l7 juillet 1793 et 16 vendémiaire
an II (2 octobre 1793).
(4) C'est cet aveu que M. Le Men (Monog. de la Cath., p. 43, note),
porte au 6 juin 1645.

Jean de Nevet était fils de Jacques, Baron de Nevet, qui,
jeune encore, périt aux Etats de Renlies, en 1616, de la
main de Thomas de Guémadeuc. Sa mère était. Françoise de
Tréal, dame de Beauboys (pal'. de Bourseul). Mineur à la
mort de son père, Jean avait un frère aîné qui mourut à peine
adolescent. Il restait~eu l espoirdelamaisondeNevet : sa mère
s'empressa de le marier; il n'avait que dix-sept ans lorsq ue,
en octobre 1629, elle lui donna pour femme Bonaventure du
Liscoat, fille de Jacques, président au présidial de Quimper,
et nièce de Charles, évêque de Cornouaille.
Jean de Nevet eu t de nombreux enfants : quatre fill es ma­
riées, deux qui furent religieuses et quatre fils plus jeunes que
leurs SŒ urS. Il ne parait pas qu'il ait habité ailleurs qu'à son
château de Nevet; c'est là que naquirent ses enfants, et c'est
là qu'il mourut, à trente-quatre ans, le 11 décembre 1646.
Quand il mourait, laissant quatre fi ls, Jean de Nevet ne pré­
voyait pas que son nom allait si tôt s'éteindre. L'aîné de ses fil s et
un puîné moururent enfants; le troisième, H.ené, a llait mourir,
çomme son père, à trente-quatre ans (1676) . Il laissait un fi ls
qui ne devait pas atteindre cel âge et s'éteignit, sans alliance, à
vingt-sept ans (1699). Seul, Malo, le dernier né de Jean, parvint
à la vieillesse. 11 survivait à son neveu ; mais il vivait solitaire
au sommet de la Motte, livré au tra vail des mains, à la contem­
plation, au soin des pauvres, qu'il abritait dans cet le maison,
nomm ée encore l'H 6pital . Après la mort de son neveu, cédant
aux instances de ses sœurs, il quitta son ermitage, et se maria
pour perpétuer le vieux nom de Nevet; mais en mourant,
âgé de soixan te-seize ans, le 1 el' avril 1721, il ne laissa qu'une
fill e de quatre ans. A douze ans, en 1729, ell e devint femme
du Marquis de Coigny, qui fu t tué en duel quand il était en
passe de devenir maréchal; la dernière des N evet fu t belle­
fille et mère de maréchaux de France. Elle mourut en 1778 (1 ).
(1) Sur Malo de Nevet, voir l'intéressante étude publiée par
M. DE CARNE, dans la Revue histor'ique de l'Ouest (1888), sous le

La résidence de Jean de Nevet, au fond de ses bois, ne fut
pas oisive. Il rassemblait se.:; titres et il les étudiait : qlland il
·rendit aveu à l'Evêque, en ]644, il écrivit en forme de préam­
bule l'histoire de sa maison. Cette histoire contient plus d'une
fable sur les origines des Nevet; mais elle nous donne des
renseignements que nous chercherions vainement ailleurs.
C'est à ce titre que ce factum a paru digne de l'impression.
Laissons donc la parole au Baron de Nevet: nous nous
conten1erons d'indiquer, par des notes sommaires, quelques
rectifications indispensables et de donner quelques éclaircisse­
ments nécessaires (1).
L'aveu du 6 juin 1644 débute par l'hi stoire de la maison de
Nevet. Voici l'exposé du Baron (2) :

Il convient faire voir de l'antiquilé de cette famille de
Nevet, de la qualité de cette Leree et de l'attrib u tion de ce
devoir allX seigneurs Évêques de Cornouai ll es .
Sera constant que passés sont plus de douze siècll:ls

titre l'Élégie de M. de Nevet. Si l'on veut quelques détails sur
les faits que je vieus de résumer, on les trouvera dans: Denifiel'
exploit de la Fontenelle et Derniers seignwrs de Gnémadwc, que
de publier . .
je vious
W' de Coigny a été la dernière des NeDet . TOlltefois, le nom a
été porté après elle. Par acte du 4 juillet 1719, approuvé par le Roi,
en septembre, et enregistré au parlement le 7 août 1720, Malo de
Nevet avait substitué son petit neveu (petit-fils d'une de ses sœurs)
Malo-Joseph du Breil de Pontbrinnd, dans les armes et le nom de
Nevet. Le nom s'est de nouveau éteint à la mort de la petite-fille
du substitué, Brigitte Andrée Marie, décédée en la commune d'Or­
gères, près de Rennes, le 11 février 1866.
(1) Ces note$ sont reportées à la fin de la notice.
(2) La copie est exacte. Seulement j'ai cru pouvoir sans SCI'U­
pule raj eunir un peu l'orthographe de l'auteur, et, pour plus de
clarté, couper ses phrases et ses alinéas interminables.

(1) que cette famille et maison de Nevet est en lumière et des
premiers seigeeurs- de Cornouaille qui ont embl'assé la foi
chrétienne, sans jamais avoir changé de surnom, ains tou­
de mâle en mâle.
jours permanents
Cette antiquité se jus~ifie tant en la Vie de saint Coren­
tin (2), premier évêque de Cornouaille, que autres cy
après exprimés puisqu'li s'y voit que le ROI GRALLON,
devenu héritier de Conan, son père, envil'On l'an c1e
notre salut 383 (3), allant à la chasse et traversant la
forêt du seigneur de Nevet, il arriva avec son train
fortuitement à l'ermitage dudit saint Corentin, proche de ladite
forêt; ee qui est encore confirmé par celle de saint Guenolay,
premier abbé de Landevennec, où il est rapporté que lui et
Fragan, son père, élant venus voir ledit saint Corentin, attendu
sa sainteté de vie, l'honorèrent en son ermitage, au pied d'une
montagne nommée Menez-Cosm (Menez-Hom), proche d'une
grande forêt dite de Nevet; et comme, quelques temps après,
ce roi, ayant proposé l'érection d'un évêcbé à Quimper-Co­
rentin, se nomman"t lors Quimper-Odet, pour sa comté de
Cornouaille, il nomma pour évêque lui saint Corentin au
nouvel évê(;hé, qui fut en l'an 392; lequel ayant accepté cette
dignité alla à Tours et il y fut sacré par saint Martin, arcbe-
vêque; et, à son retour audit Quimper, ce roi, avec toute sa
cour, le reçut et lui fut dressé une entrée épiscopale et solen-
. nelle (4), qui est que desso us un poêle à quatre piliers, avec
ses habits pontificaux, ce poêle porté par quatre seigneurs,
I les premiers desquels étaient les seigneurs de levet et vicomte
du Fou, bâcheliers; car ce privilège et bonneur a été depuis
comme héréditaire à leurs familles et maisons, ainsi qu'il se
remarque en toutes les entrées solennelles des Évêques du
depuis, même en 1480, en la personne de Mr" Guy du Bou-
. chet, vice-chancelier de Beetagne, qui fllt le dimanche 15" jour
d'octobre, coté pour 48" évêque de Cornouaille, accompagné
d'un seigneur de Rohan et autres seigneurs; les quatre

piliers du poele portés, l'un par le vicomte du Fon, l'autre par
Nevet; ce qlli fut observé à l'entrée de
Henri seigneur de
Raoul Le Moal, 50· évêque, conduit par autre seigneur de
Rohan en la personne de Jean seigneur de Nevet, fils dudit
Henri, en 1496, quart et quint aïeux dudit seigneur Baron de
Nevet.
Saint Corentin, ayant ainsi fait son entrée, prit possession
roi assista, ,:int à l'offrande,
de son siège, célébra la messe, où le
où il offrit à Dieu et au saint prélat son palais qu'il avait
audit Quimper, grand nombre de terre et possessions. Les
chacun selon ses moyens
seigneurs de la cour firent de même,
et facultés. Ce fut lors, que le roi donna à l'Évêque le droit de
raehapt sur ladite terre de Nevet (5), tant pour la proximité que
du terroir et d'une étendue si grande, qui fut limitée,
bonté
saint Corentin, pour la comprendre en une seu le paroisse,
que
lorsqu'il divisa son évêché en paroisses, il fit celle de Plo-
gonnec de plus de trois lieues de long et deux de travers en
aucuns endrOIts. Et outre le roi fonda la cathédrale, arenta les
au saint qui, au lieu de
chanoines et laissa la ville libre
s'est depuis nommée Quimper-Corentin, et
Quimper-Odetz,
ne se trou\'e que depuis aucun souvel'ain ait donné terres ni
droit~ fonciers au temporel dudit Evêché.
l'on ne peut nier
Du nombre de ces seigneurs bienfaitellrs,
~evet ne fussent des premiers. Ainsi
que les seigneurs de
sont-ils nomm és Nevetus primus, parce qu 'il s'en voit qu'en
la manufacture de l'an( ~ienne église cathédrale dudit I~vêcbé,
ils y ont leurs armes en pierres et relevées en bosse aux lieux
et lorsque Bertrand de Rosmadec, coté pour
les plus éminents,
43· évêque de Cornouaille, qui fut reçu en 1416, 6t allonger
la nef de cetle cathédrale et le portail et lever les deux tours
qui sont de part et d'autre du portail, à l'entrée principale de
église, il fit remettre les armes des seigneurs ès mêmes
cette
ent au passé; l'on voit à présent que celles
lieux qu'elles étai

de Nevet sont au-dessus dudit portail du côté de l'Evangile, .
au supérieur uniquement etau lieu le plus éminent au droit
du souverain et de ses armes et en alliance de leurs mères de ce
temps, ce qui ne leur eût été lors permis tant par le duc et
évêque qu'antres seigneurs étant qu'ils avaient ce droit et
prerogatl ve,
trainction ainsi faite par le roi n'entendant com­
Cette re
prendre toutes les tenes de cette bachellerie de Nevet et les
autorités et privilèges d'icelle, sur qlloi il se réserva la sOllve-
raineté comme su r fondation d'églises, prééminences, afféage­
ments, droit de baute, moyenne et basse justice, ainsi que les
seigneurs de N ~vet l'ont eu dès le prem ier estre de ceUe
terre à leur famille, avec tout dl'Oit de juridiction, tant sur
leurs fel'miel's, dornaniel's, vassaux et hommes de fief au réel
et personnpl et de la forme des anciennes Baronnies de Bre­
tagne, étant de même nature, soit en Li paroisses de Plogonnec
qu'en seize autres paroisses (6) circonvoisines, presque tontes
contiguës, où s'étend le fief et domaine de ladite terre et ses
a ppa rtenances, qui son t bien d'au tre considét'a tion q Ile ce qui
de Plogonnec, en laquelle paroisse
est situé en ladite paroisse
il y a fort peu de cette grande forêt de Nevet, qui, par la divi-
sion dudit Evêché en paroisses et en trèves, partie se trou-
vait en Plomodiern, aud it Plogonnec autre portion, presque
le tout de la pal'Oisse de Plonévez-Porzay, partie des paroisses
de Quémenéven, circonvoisines et Locl'Onan, à présent prieuré,
Laquelle forêt ayant été depuis éclairci.e, cllltivéeetafféagée
en portions par les seigneurs de Nevet à seigneurs gentils­
hommes et autres de condition commune qui s'y sont établis,
ont bâti manoirs et villages et même églises, et qui relèvent
encore à présent du seigneu r de N evet et su i vent sa juridiction, et
autres parties de ladite forêt encore en essence et qui cerne de
toutes parts sont vers le midi le château de Lezargant (au jour­
d'hui Nevet), demeure en son temps desdits seigneurs, qui a
en bois taillis, à la réserve de ce qui avait été
été rédu ite

laissé pour décor et abri dudit châ.teau, de la contenancp
de è ircuit d'environ tt'ois lieues et environnée de bois taillis en
quelques endroits appartenant à ceux qui relèvent dudit sei­
gneur; et, ce qui est remarquabl e, il n'y a seigneur dans le
pays qui, en ·si peu d'étwdu e, ait tenu seigneurs gentils­
hommes, terres et lieux nobles qui relèvent immédiatement de
lui que le seigneur de Nevet (7), et plusieurs prétendent leurs
prééminen;:es aux paroisses et trèves, à cause de leurs terrés
relevant dudit seigneur, ce qui confirme l'antiquité et noblesse
de cette terre et famille.
De plus, la ville de P ouldavid, qui est d·u compris et dé­
pendance de la tet're et de même origine, étant une des plus
anciennes habitudes du païs, marquée uniquement au canton
dans la carte pour la naviga Lion, où il y a marché tous les
vendredis, run des bons de la province pour les blés, et foires,
deux; desq uelles, comme dndit marché, il ne s'en trouve
aucun principe qu e le premier commerce des hommes ; côtoyée
d'une rivière qui porte son nom, qui a aux et reflux, port et
hâ.vre, distant seulement de la mer de tl'Ois portées de mous- ·
quet.Le seignen r de N eveta droit d 'arei vage tant en ladite ri vière,
son hâ.v re, hâ,vres de Port-Ru, Tréboul-Coz, Trebihan, que
côtes circonvoisines, pesches, passage , coutumes, moullins,
four à ban, prisons, halles, auditoire, où s'exerce en un seul
corps sa juridiction de tous ses fi efs rar ses officiers, piliers,
colliers, potence, patibu lai l'es (8); lods ventes et rachapts sous
rachapts, désbérence, . bastardise, épaves, co nfiscation par
félonie, et autres droits, fondateur et premiet' prééminencier ·
après le sou verain, tant en l'église paroissiale dudit Plo­
gonnec, (9) Locronan, Saint-Jacq ues d ud it Pouldavid, église
paroissiale de Pouldreuzic, où est situé l'ancien cbâ.teau de
Trégonguen, Plounevez-Porzay, chapelles situées en cette
paro:sse, et autres droits et priviléges .
De tout quoi il ne doit aucune obeïssance audit seigneur
Évêque; mais les tient immédiatement du souverain dont il

est bien et duement et demeure inféodé · et paisible possesseur
comme ses ancêtres à tous temps; et les appellations de ses
juges ressortent en 'civil, une partie en la Cour royale et
sénéchaussée de Quimper-Col'entin, et autre en la Cour royale
de Châteaulin, parce que lesd its fiefs et étendue de la terre
le ressort desdites Cours l'oval es et non en
sont situés dans

celle dudit seigneu r E vêque. Les officiers duqu el n'ont jamais
prétendu, soil en civil ou ct'im e, vaquer en quelque temps que
ce soit sur aucun lieu de ces terres .
Néanmoins, au temps de l'an née du racbapt arri vé par le décès
du feu seigneu t' Baron de Nevet, père du prEisent dit seigneur, il
sur ladite terre,audit Plogonnec, par deffunt Mre Guil­
fut perçu
laume Leprestre, évêquede Comouaill e, prédécessell r du présent
seigneur Evêque. Il arriva qu'au même temps décéda le sieur de
Garlen, laquelle seigneurie de Garlen et ses dépendances,situées
audit Plogonnec, relèvent de la baronnie de Nevet; ledit sei­
gneur Évêque pl'étendit ledit rachapt dll par la mort dudit sieur
de Garlen, co mme sous rachapt, sur ce qu'il disait qu'étant la
terre de Nevet en son fief, ce droit lui appartenait, Ce qui lui
fut absolument contesté pal' la dame même dudil seigneur
Baron, veuve dlldit deffunt, maintenant pour lesd ites raisons
et que c'était un droit de fief et sous racbat qui ne lui était
reconnu et auquel il n'a va it rien, et qu'il lui appartenait et
que sa jurid iction et fief de ladite terre, casuel, prééminences
et autees droits ne relevaient aucunement des Regaires de
l'Evêché, ains de Sa Majesté, sur quoi se donna arrêt au
parlemen-t cr u i débouta ledit Seigneu r E \rêq ue de ses préten lions
et adjugea à ladite dame ledit droit. L'arrêt est du 23 jour
d'avril 1624.
de l'église parois­
Comme aussi, il se voit en la construction
sialedudit Plogonnecqu'en tous les pignons, entrées, porles et en
la tour comme aux vitres, il n'y a aucu oes armes en su périorité,
qui témoignent fondateur, que les seules armes de Nevet, n'y '
ayant aucune soit des ducs ni Evêque, ains Nevet unique-

ment, non plus de tombes, ni enfeux, ce qui manifeste qu'ils
en sont seuls fondateurs et qu'on n'aurait droit de les y opposer,
quoiqu'en ladi te parois'ie les seigneurs de Léon auraient quel­
que portion de fief dépendant de leur seigneurie du Quéménet,
et duqllel relevaient quelques é,entilsbommes qui n'y ont rien
querellé, ni prétendu prééminence supérieure non plus aucun
évêque. Bien est vrai que longtemps après entre les seigneurs
de Nevet et de Léon. il y eut querelle et débat qui furent pour
droit de chasse et non pas, comme aucuns veulent supposer,
. pour aucune prétention en ladite église. Sur quoi s'ensuivit
accord entre Messire Hel'I'é, seigneur de Léon, cheva lier, et
Messire Hel'vé, seigneur de Nevel, au~si chevalier, Ju jour de
Pâques 1309 (10) .
Mais il arriva que les seigneurs évêques de Quimper ne se
voulant contenter de ce droit de rachat voulurent en faire
aître un droit de bail, ce qui leur fut contesté par les
seigneurs de Nevet; et sur ce débat il y eut procès qui dura
longtemps, juspu'au 15" jour de juillet 1377 que la qUf'stion
fut. décidée par un cèlèbre accord et tramaction entre Mes~ire
Geffroy Le March'ec, lors évêq ue, et coté pour le 40 de Cor­
nouaill e, et Messire Jean de Nevet, chevalier, ' t.uteur de
Hervé , sRigneur de Nevet, de l'avis de Monsieu r du Jucb,
Monsieur Riou de Ro~madec, Monsieur Guy, vicomte du
Fou , Monsi eur Eon de Tresiguidy, Monsieur Guillaume
de Rosmadec, Monsieur Guillaume de Trellongnen, Raou l de
Lanl'os et alltres parents dudit seigneut' de Nevet, mineur, p'lr
lequel ce prétendu dl'oÎl de bail demeura en ce ll1i de rachat,
comme il était au passé (11).
Ce fllt -au temps de , ce débat et procès que les ~ei­
gnellrs de Nevet, ifl'ites de telle prét.ention si rigou­
reuse, qu'ils quittèrent leu!' ancienne demeure en leu r antiqlle
château de Nevet, situ é audit PlogolJl1E'c, le ruin èrent, et ses
appartf.'nances antièt'ement. de toute habitude, même les
moulins, étangs et chaussées, ne voulant désormais résid er

sous telle domination, et lors firent bât.ir et construire ledit
château-de Lezargant, de distance de deux portées de mousquet)
sur une éminence au côté du midi de la forêt, ei:! la paroisse
de Plonévez-Porzay, au fief unique du souverain et sous ladite
juridiction de Châteaulin, et, à cet effet, ils y firent transporter
tous les matériaux du château et n'en laissèrent que les ves­
tiges (12).
Pour manifester, ainsi qu'il est pl'érlit., que cette terre de
Nevet e8t une des anciennes bacbelleries de la pl'Ovince, il se
trouve qu'en l'an 1057 (13) un duc de Bretagne ayant fait un
édit et mandement à. tou s les Barons, bannerets et bacheliers
de se trouver en la cité de Nantes au 15 jour de mai audit an,
où il voulait tenir son Parlement, leq uel longtemps n'avait
tenu tant pour l'état du gouvernement de son pays, régler les
séances des prélats et Barons, qu'exposition de la monnaie
qu'il avait fait fabriquer; de quoi il voulut qu'acte authentique
en fut raporté, auquel acte il se voit que les seigneurs du Juch
et de Nevet sont dénommés de suite comme bacheliers;
Lors Guoasquen et d'Acerac n'étaient que bacheliers et sont
à present des premiers marquis de la province; Molac, Maure,
Le Juch n'étaient que bacbeliel's , qui précèdent Nevet :
le Faouet, la Muce, Lohéac, Braonedec derniers ct qui
suivent Nevet sont tenus pour barons, et Nevet par ces dites
considérations et autorités le peut donc bien être. Et ainsi
qu'il ra été pOUl' tel reconnu et de tous ceux dénommés
audit acte devant le Dilc de 1057, tant barons, banneret~,
vi ce-bannerets que bacheliers il ne s'en trouve que peu
qui soient en subsistance de surnom et qui possèdent les terres
et seigneuries en dits surnoms, notamment en la COl'Oouaille;
les autt'es ont changé de surnom') es dites seigneuries soit par
sllccessions, achats et autres mutations. Et lors que les cadets
des seigneurs de Nevet ont voulu en leurs partages avoir part
en ladite terre et bachellerie de Nevet, les aînés ont toujours
soutenu qu'ils n'y avaient rien et qu'elle était indIVisible et

de même nature que les anciennes baronnies de Bretagne, ce
qui fut décidé entre Mce Henri de Nevet, chevalier,' seigneur
de Nevet, et dame Fl'ançoise de Nevet, sa sœur, ayant épousé
un seigneur de Léon, par un traité du 1g jour d'août 1456.
Cette famille de Nevet, tant de son antiquité que de :a reli­
gion chrétienn e, est. assez manifeste pal; la vie des dits saints
qlle fondation de la cathéd l'ale ; mais pour les considérations
suivantes elle le sera d'abondant par celle de saint Ronan, qui
élait Hibernois de nation et de p&renls payens et qui, étant
illuminé de la grâce, avait embrassé la foi; s'étant fait prètre,
fut inspiré de passer la mer, et étant ani vé sur les côtes de
Léon, en Bretagne, il avait séjourné en un désert un peu de
temps et que quitlant ce lieu, conduit par un ange, entra en
jusque dans la forêt du seigneu l' de Nevet et s'y
Cornouaille
arrêta, auquel lieu il bâtit un ermitage. Cet endroit encore
en essence était de distance dudit Quimper-Odiltzde trois lieues,
et de l'an cien châteall et demeure lors desdits seigneurs de
Nevet, situé au midi de ladite forêt d'nne demi ·lieue (14) . Ce fnt

du reigne desdits saints Corentin et Guenollay et dudit Roi
et avant l'établissement dudit évêché.
Grallon
Ce fut 1 01's que Dieu donna une grande grâce et bénédiction à
cette famille de Nevet, qu'il voulut que trois si saints pel'son-
nages s'établissent dans lcur vie si sainte et parfaite à planter la
foi et religion catboliljue proche de leur dit cbâteau el demeure.
Les premiers de trois petites lieues et proche de leur forêt qui
fai saien t pl'ofession d'instl'tlire et cat.heq uise l' les enfants et
ignorants, et le tl'oisième S'l'sire si miraculeusement rendu dans
leur terroir et fOl'êt et comme à leur porte, afin que ses sei­
gneurs eussent facile accès de faire instru ire leurs enfants et
eux-mêmes en ladite religion, et par la proximité dudit ermi­
tage dudit saint Ronan, l'assi ster de vivres, hanter, fréquenter
joul'l1ellement à la messe et réception des saints sacrements;
vu qu'an dit 1emps il n'y avait autres lieux où l'on obsenât le
service di vin.

Lesquels admirant la sainteté de vie de saint Ronan,
lui portèrent un si grand zèle et à la religion qu'attendu que
la situation de leur dit château et demeure était en lieu
très incommode, tant par montagnes, eaux qu'épaisseur de ladite
forêt, à le fréq \)enter, assister et au cu!te di vio, q uedans une por­
tion de lad ite forêt, au lieu des plus éminents du canton et au
midi d'icelle firent bâtir une demeure en forme de château, plus
proche dudit ermitage et chemin Facile, qui s'est trouvé par la
division dudit Evêché en paroisses être dans la paroisse de
P logon nec, leq uel 1 ieu se nom me encore à présen t la Motte
Nevet; et s'y voit aussi une forme de tour et autres vestiges
et mazière de ladite demeure, même quelques pierres fonda­
mentales où sont leurs armes, qui est dans un buis taillis,
depuis ainsi par le temps réduit, cerné de vieilles murailles
de conten:lOce environ cent journaux; allquel lieu les sei­
gneurs résidèrent longtemps, tant durant la vie dudit
Saint qui fut longUE- étant décédécadllcet vieil (15), que jus­
qu'à ce que la foi étant universelle, églises construile~,

et prêtres à suffisance pour le service divin.
Auquel ermitage ledit Saint étant décédé, il Y fut
-inhumé,oL1 lesdits seigneurs de Nevet firent en sa con-
sidération et mémoire bâtir une chapelle en pierres de
taille au nom dudit Saint, qui est longtemps après -nom­
mée. l'ermitage de saint Ronan-Goat-Nevet) construite à
l'au tique, qui est encore en essence et appelée vulgairement
le Pendy (16), où on voit au pign0n, 01.1 est la porte ou l'entrée
principale vers le conchant, la statue d'un sou verain à genoux,
tête nue, mains jointes, devant l'image et représentation dudit
Saint, et au-dessus, sous les armes de Bretagne, sont celles des
seigneurs de N evet, et au-dessous de ladite statue au-dessus de
la porte et entrée principale des deux côtés d'icelle entrée,
uniquement et sans autres en piert'es et relevées en bosse
comme aux, vou tes des clefs d'icelle ( sic) et. vitres, auq uel lieu·
les dits seigneurs de Nevet établirent dès lors leur sépulture,

ce qu'ils ont toujours continué sans qu'aucun autre 'aitjamais
rien prétendu commè seigneur fondateur.
Get ermitage a été depuis longs siècles possédé de saints
personnages à l'imitation dudit saint Ronan, est aussi tou­
jours nomrnéecomme à présent, Loc-Ronan-Coat-Nevet, duquel
lieu, en 1102, sept siècles environ après le décès de saint
Ronan, un saint hermite y étant nommé Robin, pour sa vertu
fut élu par le clergé de Gornouaille à la dignil.é d'évêque,
qui est coté pour le 1g évêque dudit Evesché, qui fit de grands
biensà l'Eglise et fonda plusieurs monastères(17). Ge fut lui qui
sollicita les seigneurs de Nevet de fonder ledit ermitage en
prieuré à saint Ronan-Goat-Nevet. Ge qui fut accepte, et lors
fut fait une petite paroisse et étendue clt.:dit prieuré aux envi­ •
rons dudit ermitage, qui fut extraite des paroisses dudit
Plonevez et dudit Quéménéven et cernée de toutes parts des
fiefs et domaines dudit seigneur, savoir du couchant et partie
du nord de ladile paroisse de Plonevez et du reste dudit nord
et levant dudit Quéméneven et du midi totalement de la pa­
roisse de Plogonnec .
La dévotion y augmentant, ladite forêt se déserta, s'y établit
quantité de familles; les ducs et les seigneurs de Nevet y fré­
q uentan t et donnant de grands biens, s'y trou va enfin plus trois
à quatre cents familles qui firent un grand bourg, même partie
dans l'étendue de ladite paroisse de Plonevez qui relève de la
seigneurie deNevet etsuivent sa cour de justicetellementqueles
ducs et la duchesse Anne, leur héritière, qui a épousédeuxdenos
rois, yaugmentèrent leurs zèles, et notamment la duchesse et
reine de France érigeant le bourg en ville du nom de Loc­
Ronan-Goat-Nevet, exemptèrent les habitants de fouages; et
firent construire et bâtir à leurs fl'ais, les seigneurs de Nevet
concouraot, particulièrement pour les matériaux .qui ne se
pouvaient prendre que sur leur fond, une gl'ande église en
forme de catb~drale (18), et il n'yen a guère q IIi la su l'passe tan t
en structure, tour que clocher, toute de pierres de taille tant

en la nef, ailes, voûtes, qu'autres manufactures du nom de
Sa~nt-Ronan-Coat-NevetJ qui veut dire en français le lieu de ·
saint Ronan bOlS de Nevet, et y donnèrent pour son entretien
à éternité l'ancien devoir des i npôts et billot; qu'ils 'firent faire
au côté du nord de ladite aneienne chapelle. En la muraille qui
les sépare en tant que contient cette chapelle sont deux grandes
arcades et voûtes supportées d'un pilier pour l'entrée et fré­
quentation de ladite cha pelle pal' ladite égl ise, en laquelle
chapelle fit la duchesse et reine élevel' SLll' six pilliel's en pierre
grise non commune sur le lieu de la sépulture dudit saint
Ronan, et dessus est représenté en habits pontificau x et fit
poser ses armes en alliance avec celles de France, au bout et
sous la tête de ladite représentation, et à côté vers l'Evangile
celles desdits seiglleurs de Nevet, et du même côté et au bout
de l'autel es 1. uniquement en ladite chapelle le banc de ces
seigneurs, armoyé de leurs arme!>, aux clefs des voûtes, tant
du cœur, nef, qu'arcades et vOlltes des ailes, sont lesdites armes
de Nevet en bosse et taille, comme sur la porte et entrée prin­
cipale de ladite église, en to'us lieux plus éminents immédia­
tement après celles de Bretagne et en ladite alliance,
Lecœur de lad ite églisedemeu re uniq uementauxdits seigneu rs
de Nevet pour leur sépulture (19), avec lturs tombes, enfeu, cein­
ture fun èb re, au supérieur aussi uniquement autour de l'église,
ses ailes et ancienne chapelle, comme fondateurs; et, dans la
maîtresse vitre, aussi après celle du souverain uniquement,
leurs al'mes en alliance de plusieurs principales familles de la
éminent; s'y voit la représentation
province et au lieu le plus
d'un seigneur de Nevet, armé de tontes pièces, sa cotte d'armes
sur son cheval enharnaché de son harnois de combat; ledit
. seigneur ayant la cotte d'armes al'moyée de ses écussons et
armes qui sont d'or au léopard morné de gueule, tenant sa
bannière en forme chargée de ses écussons et armes, qui est la
marque que lesdits du~l', roy et reine le reconnaissaient vrai
baron, banneret, et dès loril comme auparavant ils furent tenus

.et titrés barons, et depuis en cette qualité par tous nos rois,
mandats et ordres et .par les Cours sou-
successeurs en tous

verallles,
Il demeure donc constant que cette famille de Nevet était en
lumière avant que lesdits saints se fussent manifestés et que
ledit roi Grallon ni Conan son père eussent pris titre de sou­
verain, et qu'ils étaient seigneurs de Nevet dès les premiers
royaume fut divisée en sei-
temps que 'cette province ou
gneuries, Ce temps est inconnu; mais furent d a nombre des
du pays qui assistèrent ledit Conan dit Mériadec à
seigneurs
e;r:pulser et chasser les Romains de la province et de l'affran­
chir de leur domination et de l'accepter pOUl' sou verain qui les
maintint comme beaucoup d'autres seigneurs en leurs biens
et droits et autres concessions qu'il leur octroya (20) ; mais aussi
qu'il y .a plus de douze cents ans qu'ils sont chrétiens, que lêllr
terredeNevetest de la nature qu'elle est ci-devant exprimée, que
la qualité de baron leur appartient ainsi qu'ils ont été et sont
el que ladite terre en ses circonstances, et possessions,
reconnus
méritent S0US le bon plaisir de Sa Majesté, telles autres .
qualités qu'il lui plaira les honorer et attribuer; qu'elle a été
toujours en leur possession, sans mutation de surnom avec
d'autres qu'ils ont perdus
sesdits droits et privilèges et beaucoup
et égarés par les accidents des temps; que ledit seigneur
Évêque n'en a et ne peut espérer aucun droit que ceux ci­
devant exprimés:
A joindre que par un si long temps, tant de revolu­
changements de souverain, de lems
tions, de siècles, de
familles, tant de guerres, incendie et de divisions et encore ces
quatre-vingt-dix ans que la religion
derniers temps, depuis les
s'avança en cette province, en laquelle
prétendue réformée
ont adhéré, desquels malheureusement
beaucoup de seigneurs
Jacques de Neve!, gouverneur dudit Quimper-Corentin et
lieutenant du roi, bis-aïeul dudit seigneur de Nevet, fut du
qui épousa la fille du seigneur de Guengat du même
nombre,

parti, de laquelle entr'autres enfants il eut deux fils: l'aîné,
Rene, y renonça après le décès de son père, ayant eu ses
charges et gou vernement, et décéda sans hoirs de corps. Sa
succession fut recueillie par Claude de Nevet, son frère, aïeul
du seigneur Baron, qui, tenant la même p,rreur, ép0usa Eli-
sabeth d'Acigne, fille du seigneur de :a Roche-Jégu, de m ême
religion, le~quels n'eurent long règne et décédèrent pendant
les guerres civiles, en laissant pour héritier et fils unique le
défunt Jacq ues Baron de Nevet, mineur, père du présent
seigneur qui fut mis en tutelle et retiré chez ses parents, les
gu erres civiles contin!Jant. .
Le nommé F ontenelle, ennemi capital de cette maison et
enant le parti de la Ligue, . se jeta dans le fort de
famill e t
l'Ile-Tristan, fief dudit seigneu r de Nevet, à l'entrée de
ladite rivière de Pouldavid , éloigné dudit P ouldavid de deux
portées de mou sq uet, qu'il titra de fort de Douarnenez,
prenant avantage de cette minorité et faiblesse
lequel
famille, pilla toute la ville de Pouldavid, en exila
de cette
habitants et la démolit entièrement jusqu'aux halles,
les
ulins, prison et patibulaires, et en fit emporter tous les
matariau x audit fort, même du quai et hâvre pour s'y fortifier,
qui resta le fit bru 1er et n'y laissa que les vestiges. Il fit la

même (chose) à quantité de villages de leur domaine, desquels
il fit couper et emporter tous l es bois, les laissant en désert, et
ême ledit château de Lézargant à l'abandon, tous les titres
arants dispersés de part et d'autre.
et g
Sa fin ayant été aussi tragique que sa vie avait été funeste,
la paix s'étant faite ledit fort fut démoli (21). Quelque temps
après, ledit défunt seigneur Baron . de Nevet ayant ren­
tré en ses biens en tels désordres au lieu de les répa­
rer, arrivant la mort malheureuse de Henri Le Grand,
d'honorable mémoire, le Roi à présent regnant et la Reine,
sa mère, régente pour le service de l'Etat et de Leurs Majestés
sur les remuements qui survinrent lui com mandèrent de se
\)ULLETIN AllcaÉoL. DU FINISTÈRE. -TOME XV. (Mémoires). 23

saisir dudit fort et de le fortifier où il s'incommoda
beaucoup.
Les Etats de la province etant assignes à Rennes, en 1616,
Baron reçut ordre, tant de Lenrs Majestés que du seigneur
Maréchal de Brissac son oncle, gouverneur et lieutenant géneral
pour S. M. en cette province, de s'y trollver(22). Où étant, pour
avoir soutenu les intérêts du Roi et du public, fut malheureu­
st:'ment assassine, comme on sait. Dame Françoise de Tréal,
sa veuve, et mère du present seigneùr Baron, qui n'avait lors
que 4 ans, poursuivit ledit homicide, arrêt se donna, l'assassi­
natenr fut exécuté à sa poursuite (23) .
En quoi elle fit d'extrêmes dépenses, comme a tou jours
à élever ledit seigneur et un sien frère aux exer­continué
cices des personnes de leur condition, et n'a pu, durant
ce concours d'affaires, payer les dettes et l'emettre les
choses en leur premier état. Pendant tout quoy lesd its
seigneurs de Nevet ont perdu et égare beaucoup de ' leurs
garan ts et droits, leurs voisins prenant avantage de ces désastres
en ont usurpe beaucoup et aucuns mêmes de leurs vassaux se
sont voulu distraire de l'obéissance et se vouloir inféoder vers
S. M. à leur préjudice, et au Jort desdites guerres civiles, et
que ledit Claude de Nevet était encore dans l'erreur de ladite
religion, un chanoine de Quimper, se nommant du Mar­
challach, usurpa à cètte famille une chapelle prohibiti\'e
qu'ils avaient en lieu le plus éminent de ladite Cathédrale, 6t
rompre leurs armes eL toutes marques qu'elle leur appartenait.
Pourquoi le seigneur intenta action; mais il décéda peu après.
Les suites demeurèrent sans autre effet (24) .
auquel ledit seigneur Baron de' Nevet d'à présent
Voilà l'état
, a trou vé les choses; il n'a depuis si peu de temps qu'il est en
ses , biens, pu encore remettre son bien en pleine valeur ni
recouvrer ses titres et l'enseignements partie ès-mains de tant
de gardes et tuteurs, autre partie distraite ailleurs. C'est pour­
quoi il ne peu plus amplement clarifier lesdits droits, ce qu'il

espère faire cy·après, lorsq u'il en sera plus amplement acertené
et, comme il est prédit, qu'en ladite paroisse de Plogonnec les
seigneurs de Léon y avaient quelques fiefs dépendant de leurs
se.igneuries de Quéménet, tombée en la famille de Rohan par
héritage, et au présent au seigneur marquis de Rosmadec par
acquêt; et s'il était advenu qu'aucun de ses ancêtres,
soit par acquêt (25), échange ou tout autre titre de mutation en
eussent en quelques villages, terres ou droits réels relevant
desdits fiefs; et comme il ne veut faire tort à personne ni
usurper aucun droit s'il se trouve par cy après qu'il les eut
employés au fief dudit seigneur Eveque, déclare que toutes fois
que cela se trou vera que le présent ne pourra nuire; ni ledit
seigneur Evêque en tirer conséquence: comme aussi, s'il y
omet quelque chose, de l'augmenter, et, s'it y a trop employé,
de le faire distraire sur pareilles protestations; à laquelle fin
il fournit aveu rendu en la manière qu'il s'ensuit ...... .
NOTES
(1) « Plus de douze siècles. " Ces mots, écrits en 1644, nous re-
portent avant 444.
La préoccupation du Baron est de mettre en lnmière l';mtiquité
de sa maison. Il la représente comme antérieure aux saints
Ronan, Guénolé, et an Roi Gradlon; et il recule ces per­
Corentin,
IV' siècle, tandis qu'on les place d'ordinaire à la
sonnages jusqu'au
fin du V' ·ou au commencement du VI' siècle.
(2) Ici l'auteur nous renvoie aux Vies des saints de Bretagne,
qu'Albert Le Grand venait de publier, en 1636. (Vies de saint
p. 798 de saint Guénolé, p. 49. Edition de M. de Ker­
Corentin,
danet.)
(3) « Gradlon devenu héri tier de Conan, son père, environ 383.» -
J'ai déjà fait remarqner que, d'après les chronologistes modernes,
Gradlon au moins de cent aus.
c'est avancer
383 est la date de l'expédl tiou du tyran Maxime en Gaule; et,
selon d'Argentré, de l'avènement de Conan l\1ériadec, que Bouchard

recule jusqu'il 386. Le Baron suit Bouchard, quand il dit que
Gradlon était fils de Conan, et il se sépare de d'Argentré, qui soutient
le contraire. Quo iqu'il en soit, dans l'opinion des fidèles de
Conan Mériadec, 383, date de son avènement, ne peut être la date de
l'avènement de son successeur. Bouchard et d'Argentré prolonge))t
le l'ègne de Conan jusqu'à 392 et 393, Le Baud n'avait assigné
ègnes des l'ois Bretons. Cette innovation hardie
aucune date aux r
est due à Bouchard.
On n'admet pas auj ourd'hui que saint Corentin ait pu être sacré
par saint Martin, évêque de Tours, qni l'a précédé d'au moins cent
ans.
(4) Le Baron reporte à Saint-Corentin lui-même le cérémonial
usi té, au moyen-âge, pour l'entl' ée solennelle de l'Evêque de Quimper.
Il rappe lle que ce cérémonial s'accom plit pour l'entrée de Guy de
dn Bouchel, vice chancelier de Bretagne (1480), où figurait Henri,
seigneur de Neve t, et pour l'entrée de Raoul Le Moël (1496), où
ean, seigneur de Neve t, portait un des honneurs.
La date de 1496 est erronée et doit être rempla cée par la date
1493, donnée par M. Le Men. A la liste des Evêqu es (page 42), il
donne 1496.
Henri, seigneur de Nevet, était mort, entre 1480 et 1493 ;. Jean,
son fils aîné, mourut peu après l'en tréè de Raoul Le Moël; et son
frère Hervé (VII du nom ), devenu seigneUl' de Nevet, mourut lui-
même, en 1494. .
Le Baron dit que Jeau était son 4' aïeul et Henri son 5' aïen l.
Jean était frère ainé de son 4' aieul. Il n'a pas été inscrit par les
Nevet, daus la géuéalogie présentée à la Réformation, parcequ'il
n'était pas leur aïeul (Arrêt du 20 mai 1669), Voici la généalogie
rectifiée :
1. Henri, mort après 1480 ;
2. Jean , mort vers 1493, sans hoirs;
Hervé VII, mort en 1494 ;
3. Jacques, mort, vers 1555 ;
4. René, mort en 1585, sans hoirs;
Claude, mort en 1597 ; .
5. Jacques, mort en 1616 ;
6. Jean , l'auteur de l'aveu.
(5) Droit de rachat. L'auteur essa ie d'exclure, dès l'origine
oit de bail, importé en Bretagne . seulement par le comte
le dr
GeITroy (1185), et sur lequel les Nevet eurent, au XIV' siècle, de
ongs dèbats avec l'évêque de Cornoua ille.
Il reviendra, pluS loin, sur ces déhats.

(6) « Seize autres paroisses » (outre Plogonnec). Il faut s'entendre
n, que M. Le Men a accueillie avec trop de con­
sur cette énonciatiu
fian ce. (Monog. p. 42.) L'aveu au Roi du 24 décembre 1682 (Arch.
Finistère) réduit cette énonciation. La baronnie s'étendait prin­
~ur: Plounévcz-Porzay, Locronan, Pouldergat où était
cipalement
Ploaré comprenant Douarnenez , Plogonn ec et Poullan.
Pouldavid,
es autres paroisses, la baronni e n'avait que des biens isolés, à
Dans l
Plonéour, le manoir de Lespervez; avec cinq tenu es ; le manoir
égongllen, à Pouldreuzic avec deux tenues et 26 chefTrentes;
de Tr
-la terre de Lessac, en Plobannalec, sous la baronnie de Pont; -­
deux maisons à Loctudy, une à Tréoultré-Penmarc'h; un village à
Plovan et des chefTrentes à: Mabalon, Beuzec-Cap-Caval, Meillars,
PlogofT, Plomeur, Plozévet, Lababan, Landudec.
(7) L'auteur ne songeait pas à l'ancienne baronnie de Pont, au
de Rosmadec et à la baronnie du Juch, si voisine de lui.
marqnisat
(8 ) Patibulaires. Le baron de Nevet aVilit en plus des patibulaires
« à quatre piliers en pierres de taille », au lieu de Kernevez ou la
Ville-Neuve, sur ln route de Plogonnec à Quimper (même aveu,
CO 12, RO .) «Item uue grande montagne nommée vulgairement
la Villeneuve (du nom du village mentionné plus loin,
Kernevez ou
f' 17, RO ), sur le haut de laquelle et au lieu le plus éminent sont
es à quatre piliers de pierres de taille de la
situées les patibulair
juridiction de ladite Baronnie, partie tombés par terre et ruinés par
lesquels le seigneur n'a encore eu le
leur antiquité de structure ;
de faire réparer et remettre en leur premier état. »
tempe
(9) Droit de (ondateur en l'église paroi ssiale de Plogonn ec. Ce
droit était très douteux, d'après même l'aveu du 24 décem bre 1682.
qui le réclam e aussi.
(10) Hervé, seigneur de Neve L. Il !-'agit d'Hervé (5' du nom ), époux
de Béatrix de la Roche-Bernard. C'est le premier Nevet mentionné
à la généalogie présentée à la réformation de 1669.
(11) Le bai,l était le droit poUl' le seigneur suzerain de percevoir les
reyenus du fief vassal, pendant la minorité du seigneur: droit anti­
Bretons et dont ils obstinrent le changement
pathique aux seigneurs
en rachapt (const. de Jean ru, 1275 ). Le rachapt était le droit pour
uzerain de percevoir, à la mort du seigneur vassal, une année
le s
sou héritier. C'est une sorte de
de revenus quelque fut l'àge de
droit de mutation. Le procès dont parle le Baron, commencé en
fut porté au Parlement de Paris et finit après 27 ans, en 1378,

par transaction. L'Evêque consentit au changement du bail en
rachat. C'était l'exécution de la constitution de Jean 10.. Le bail a
mps en Cornouaille : on le trouve mentionné dans un
persisté longte
li tre de 1661 !
(12) On voit que ces souvenirs irritants tiennent au cœur du
Baron, mais on peut s'étonner qu'HIes rappelle en ces termes quand
nd aveu à l'évêque René dn Louet.
jl re
Six mois auparavant, le 27 déce mbre 1613, l'évêque s'était trans­
porté au château de Nevet avec François de Visdelou, alors chanoine
de Quimper, depuis coadjuteur, puis évêque de Léon. Il s'agissait
de suppléer les cérémonies du baptême à deux enfants du Baron:
26 octobre 1641, et Jacques, né le 1"' septembre 1643.
René, né le
La cérémonie se fit dans la chapelle du château. L'évêque fut le
parrain de René que M. de Visd('lou baptisa ; et baptisa Jacques
M. de VisdelQu fut parrain .
dont
Depuis longtemps, d'ailleurs, la paix était faite entre les Nevet et
que. Nous avons vu que Mo, de Nevet était nièce de Charles du .
l'Evê
Liscoat, mort en 1614; elle était par sa mère ni èce de Lezonnet, I,e
capitaine de Concarneau, et avait ainsi une sorte d'alliilnce avec
son frère Guillaume, évêque de Quimper, de 1614 il 1640. Celui­
ci, le 10 mai 1632, avait été, à Locronan, le parrain d'une fille du
Baron de Nevet.
(13) cc L'an 1057." Cette date est assurément erron ée. A ce
moment, il n'y avait ni Duc ni assemblée des Barons en parlement
général. C'est le temps de la mort d'Alain Canhiart; et son petit­
fils Allain Fergent a le premier réuni GOUS sa main toute la
Bretagne.
(14) Le Baron dit que la résidence des seigneurs était originaire­
au som met de la lIiolle, qu'au temps de saint Ronan, ils en
ment
descendirent pour se rapprocher de l'hermitage du saint, située au
lieu où s'éleva depuis l'égli se de Locronan; et qu'ils bâtirent le
au de Nevet dans lil pilroisse de Plogonnec et près du bourg.
châte
Nous avons vu qu'à la fin du XIV' siècle, il la suite du procès avec
l'évêque de Quimper, ils quittè.ent cette résidence pour le lieu de
Lézargant (par. de Plonévez-Porzay) fIui par la suite prit le nom de
Nevet. Ce dernier fait est .certain; mais il est impo ssible de
s'imaginer que le sommet de la Motte ait été jamais le site de la rési­
dence seigneuriale.
L'erreur du Baron a été causée peut-être par ce nom de Château
que les titres conservent aux ruines existant au sommet de la Motte .

.- Il faut voir là les vestiges d'une tour ou donjon du XII" siècle.
Ces tours prennent souvent le nom de châtea1 L. Nous en avons deux
mples tout près de Qnimper. Le Stang-Roban (par. de Pluguffan),
exe
chef-lieu du fief de Quéménet, n'a pu être qu'un poste de ce genre ;
châteatt de Coatfao, même co mmune, qui n'étant plus
de même du
résideuce seigneuriale, au moins depuis trois cents ans, est resté
chef-lieu de fief, jusqu'a 1789.
(15) «Auquel ermitage le saint(Ronan) étant décédé.~ Le Baron,
. suivant le r écit d'Albert Le Grand, dit que saint Ronan est mort en
son ermitage de Locronan; on est d'accord auj ourd'hui qu'il r és idll
longtemps au diocèse de Saint-Brieuc et qu'il y mourut.
(16) Chapelle du Penity. Ce charmant édifi ce a sans doute rem­
lle ; mais il es t bien moins ancien que ne
placé une autre chape
le supposait le Baron. Le Penit y a ét.é construit, « en 1530, aux
« frai s de Reuée de France, duchesse de Ferrare, fille de Loui s XII
« et d'Anne de Bretagne, en témoignage de sa vénération pour saint
" Ronan ... » M. POL DE COU RCY.
(17) Albert Le Grand place Robin ou Robert en 1102. D'autres au­
teurs le placent à 1113-1130. Le prieuré de Saint-Ronan jouissait
d'asile, en breton minihy. Le long parcours suivi de nos
du droit
jours encore, tous les six an s, par la processiou dite la T7'oménie
suit la lïmite de l'ancien prieuré. Ce nom de Troménie est une
dn mot T1'omeny, abrégé de Tro-minihy (le tour de
corruption
l'asile). On la retrou ve à Quimper, où une procession marquait le
tour de l'asile de Locmaria, et à Pont-l'Abbé, où la procession mar-
quait le tour de l'asile des Carmes. Le mot de Tromenie ne peut,
même à Locronan, s'expliquer par Tro-ménez, le tour de la mon­
tagne. La Troméuie ne contourne pas la montagne de Locronan;
elle la coupe en deux, dans le sens de la lougueur et de la largeur;
et le sommet de la Motte n'est pas compris daus le circuit tracé par
les pèlerins.
(18) L'église actuelle de Locronan date du XV' siècle. Elle a été
onstruite au temps de Hervé (VI), de Henri et de Hervé (VII) de
Nevet, nommés plus haut. 8n 1486, l'évêque Allain Le Maout voulait
voÛter le transept de la cathédrale, par Pierre Le Goaréguer,
faire
m.zître tai.llettr de pierres : mais celui-ci s'excusa, parce qu'il tra­
glise de Locronau . .M. LE MEN, monog. p. 289.
vaillait à l'é
La flèche qui surmontait la tour a été foudroyée, en 1808, et n'a
pas été reconstruite .

(19) Avant la construction actuelle de l'église de LocronUIl (nn
du XV' siècle), las seigneurs de Nevet étaient souvent inhum és aux
Cordeliers de Quimper: (V. Nécrologe, 1371, 1424, 1448, 1444). A
celte dernière date, Hervé (VI du nom), avai t été inhumé dans
l'église de Locronan, bien que, par son testament, il eût marqué sa
sépulture aux Cordeliers. Les Cordeliers recoururent à la justice,
et le co rps dn Baron de Nevet fut exhum.é et amené au Couvent.
(Nécrologe 13 Kal. août 1444).
(20) Il était indispensable de rattacht3r les Nevet à Conan Mériadec,
" qui chassa les Romains de la province en 383. » Les origines de
la maison sont ainsi reportées au de-là de ceLLe date ; puisque les
Nevet étaient, au dire de l'auteur, des principaux seigneurs qui
prirent part à la victoire de Conan: c'est dire qu'ils étaient déjà
anciens.
(21) Le Baron semble dire que le fort de l'Ile-Tristan nG fut démoli
qu'après le supplice de la Fontenelle (septembre 1602). An con­
traire, Ogée (V' Douarnenez I. p. 258) fixe la date de la démolition
à l'année 1599. C'est une double erreur. La date ~ertaine résul te
de deux arrêts du parlement: le premier, du 18 août 1600,
qui commet des conseillers pour a~s ister les officiers du Maréchal
de Brissac chùgés de faire rendre et démolir le fort; l'antre, du
22 septembre, qui donne acte aux. co mmissaires de l'exécution
mi ssion. La démolition se pla ce donc entre dell x. dates.
de leur
La Fontenelle était en ce moment en prison, à Rennes . Je dois
ces renseignements à M. Saulnier, consei ller à la Cour.
PIns tard, comme le dit le Baron, Jacques de Nevet releva les
fortifications (1614), mais après sa mort, en 1616, le Roi, sur la de­
mande itérative des Etats, ordonna de uouveau la démolition, par
11 septembre 1618, enregistrées pal' arrêt
lettres patentes du
du 4 janvier 1619. -- Le parlement commet « pour l'exécu­
tion les juges présidiaux. de Quimper: enjoint au substitut
du Procureur général audIt lieu de poursuivre ladite exécution,
et du devoir qu'il y aura fai t certifier la Conr de trois mois en trois .
mois. » - (V. les lettres et l'arrêt du parlement, dans une étude inti­
tulée : A propos dn château de Ranrouët (Loire-Inférieure) . Revue
l'Ouest 1888).
(22)"Charles II, de Cossé, comte, et bientôt duc de Brissac, et maré­
1595), n'était pas gouverneur, mais seule­
chal de France (depuis
ment lieutf,lnant général 'sous le duc de Vendôme, gouverneur,

Par le mot oncle de Jacques de Nevet, il faut entendre allié
éloigné. Le lIIaréchal avait pour femme Judith d'Acigné, cousine
éloignée d'Eli sabeth' d'Acigné, mère de Jacques de Nevet.
(23) La cause de la discussion entre Jacques de Nevet et Thomas
de Guémadeuc, fut une question de préséance. Le procès-verbal de
la délibération des Etats (29 octobre 1616), ne laisse aucun doute à,
cet égard.
(24) C'est le caveau creusé au fond de la chapelle Saint-Corentin,
et dans lequel Cl été inhumé Mgr Nouvel, de sainte mémoire.
enfeu avait été cédé au chanoine du Marhallac' h, par le cha­
Cet
pitre, suivant acte du 4 octobre 1596. 111. Le Men dit (p. 43) que
Jean de Nevet protesta contre celte cession: c'est une erreur.
L'action ru t engagée par Claude de Nevet. Jean de Nevet n'est de­
Vénu majeur de 21 ans qu'en 1633, 37 ans après la prise de posses­
sion par le chanoine du Marhallac'h.
(25) Quéménet et Crozon appartenaient à Henri II, duc de Rohan,
chef des protestants dans le Midi. Il quitta la France, après la paix
d'Alais (25 juin 1629). Ses biens de Bretagne furent confisqués et
és au Prince de Condé. C'est peu après qu'ils fllrent,acquis par
donn
Sébastien II, marquis de Rosmadec. En 1636, celui-ci prend les
titres de comte de Crozon et seigneur de Qlléménet. Acte de oaptêm'e
de son fils Louis Corentin. Quimper, la Chandeleur, 12 novembre.
J. TRÉVÉDY,
AncIen Président du Tribunal civil
de Quimper .