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Bulletin SAF 1888


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Antiquités du Léon et plus spécialement du canton de Plabennec

Abbé Le Guen

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ANTIQUITÉS DU LÉON
ET PLUS SPECIALEMENT DU CANTON DE PLABENNEC.
Première Partie,

§ 1 • CAVERNES ET GROTTES,
Sur la rivière de l'Aber-Ack, du côté de Plouguerneau,
existent encore deux grottes creusées dans le sable: l'une est
en face du manoir de Kerouartz, en Lannilis; l'autre, à J'angle
nord-ouest de l'anse du moulin de la Grève; cette del'Oière,
depuis longtemps minée par la mer, tend à disparaître.
§ 2. 1. DOLMENS.
Nous avons eu occasion de visiter un dolmen, près de la
de ' Kenstot, sur la route de Saint:..Pol à Roscoff; un
ferme
second, au nord et près d Il bonrg de PlounéoLll'-Trez; un troi-
sième, dans cette même commllne, au village de Pennou-
Créac'h, détruit depuis environ vingt.-cinq ans; un quatrième,
dans la commune de Plouider, au territoire de Grinidou, dans
une garenne bordant la route vicinale de Roudouhir à Ker-
J louan; un cinquième, dans la commune de Plouguerneau,
tout près des ruines de l'ancien manoir de Pratménan; on
nous cite un sixième, et des plus beaux, entre ls passage de la
Corde et le manoir de Keilaudi, en Plouénan, .
II. MENHI.$ ..
Dans la COlllm une de Plounéou t-Trez, au village de Douar-
ar-Pont, se trouve un menhir d'une hauteur remarquable. 11
est surmonté d'une croix, et ùéjà classé; dans la même com­
mune, au lieu appelé Mègnougnon, se voit un · autre, mais
peu élevé.
Dans la commune de Plouguerneau, au nord et près de '
Kergasyuen, se voyait aus~i un menhir d'environ 7 mètres,
en 1845; nous ignorons s'îl a été respecté.
(1) Indications en réponse au Dictionnaire de la Société archéologique du
Finistère, pOUl' servir à la rédaction du Répertoire archéologique du départe­
lIlen t.

II I. CROMLEC\IS.
Près du dolmen de Kerestot, cité plus haut, màis au 9ôt6
opposé à la route, on voit encore un beau cromlec'h; près de
Kerargo, en Plabennec, on en voit un autre, dont" parle
Joanne à la p. 453, Il'e col. de son guide .

1 V. PIERRE A BASSIN .
Dans la commüne de Plouvien, à l'entrée sud-ouest de la
grande franchi13e appelée Lann-ar-Groas, à côté du champ
Mab-he-D.ad, dépendant du manoir de Mesméleugân, se
trouvait, il y a soixant<3 ans, un énorme rocher en dos d'âne;
à côté de l'arête, était percée, de main d'homme, une cavité de
ayant environ 30 centimètres de longueur, 20
forme carrée
centimètres de largeur et 20 centimètres de profondeur. Ce
rocher et ceux qui l'entouraient ont disparu, sous les coins et
d'un maçon .
la massue
V. PIERRE BRANLANTE.
Dans la commune de La Roche-Maurice, sur le sentier
conduisant du cimetière au pont, se rencontre, au milieu d'un
grand nombre de rochers, une énorme pierre, posée sur un
roc en place, qu'un enfant branle facilement.
VI. PIERRE A LEGENDE.
Au lieu appelé Gouzoug-lann-Lézagon, en Plouvien, se
trouve un grand rocher, connu dans le pays sous le nom de
Carree-ar-C'huré, et voici la légende: En 1747, une mère,
traversant cette plaine, se sentit prise subitement des douleurs
de l'enfantement. A défaut de tout refuge, dans cp. lieu désert,
elle s'abrita à côté de ce rocher, puis elle retourna à sa de­
meure, éloignée de près d'un kilomètre, avec l'enfant dans
son tablier. Cet enfant devint, dans la suite, vicaire de sa
paroisse natale de Plouvien. Pendant le terrible orage de la
Révolution, il resta fidèlement à son poste d~honneur, au grand
péril -de sa vie, et il y mourut recteur, en 1803; d'où revint à
l'enfant le sobriquet d'Oliérie-all-Lann, et au rocher le nom
Carree-ar-C'hur/J.

§ 3. 1. OPPIDUM ET FORTERESSES GAULOISES.
Nou,> ne connaissons, dans le Léonnais, qu'un seul camp que
dans la catégorie des
nous puissions, avec certitude, classer
On le rencontre sur le bord de la route
forteresses gauloises.
Plougu in à Trégloriou, dans les marais au-_ dessous
vicinale de
LI manoil' de Lewen. Cet oppidum, peu vaste, est de forme
ronde; le rempart, garni aujourd'hlli de bois courants et
peut avoÎl' une élévation de cinq mètres au-
d'ajoncs épineux,
dessus du sol intérieur et extérieur; placé qu'il est près d'un
joli comant d'eau, il était facile d'inonder tous les alentours.
Nous croyons toutefois, avec notre vénél'é maître, M. de
camp situé à l'est et près du bourg de Coat- .
Kerdanet, que le
camp de Penniun, qui domine lemoulin du Folgoët,
Méal, et le
appartiennent à l'époque gauloise. Notre présoinption se fonde
sur le silence de3 chroniques, de l'histoire et des traditlOns
à leur sujet, et SUl' leul' situation, qui correspond bien
locales
à ce que nous dit César, au livre v , chap. 21.
II. BUTTES,
Nous ne pouvons signaler, dans le Léonnais, que deux
dites: l'une est située près du moulin de
buttes proprement
Roudouhir, en Plouider, et l'aUl!], au village de Coatéoz6n,
dans le Drennec; encore ces tertrEf<',irtificiels nous semblent-ils
avoir été des points d'observatiol1, pendant nos guerres ci viles,
plutÔt que des monuments funèbres.
n'avons pas à parler des buttes qui ont été fouillées
Nous
par M. Duchatellier, à Plabennec et à Guissény, attendu qu'il
aura laissé un rapport sur ses recherches.
§ 4. MONUMENTS ROMAINS.
Castella et Nécropoles.
Dans la commune de Loc-Brévalaire (canton dé Plabennec),
auprès du village de Kergroas, a existé un vaste kasLel romain,
dans les champs appelés encore aujourd'hui Coz-Kas tel (n° 443
quarante ans, nous en voyons extrai l'3 des
du cadastre). Depuis
sur une superficie de plus d'un hectare. Tout ré­
fondations,
cemment, en faisant des fouilles plus profondes; on a découvert

deux puits funeraires et une certaine quantité de vases rem plis
de cendre, sous des tas de cailloux .
en argile du pays.
Les vases sont tous
Aux décombres étaient mêlés des débris rle briques, de cou­
leur rouge-jaunâtre, tirées d'un gisement inconnu dans le
Nous n'avons trou vé Sil l'aucune le nom du potier.
Léonnais.
sud de ce Coz;-Kastel, et à la distance de 400 mètres
environ, en défonçant le terrain, pour faire un jar'din, dans le
·champ appelé LioT's-Neud (no 431 du cadastre), nous avons
eu la surprise de voir que nous fouillions Une vraie necropoÎe
romaine. Sur une superficie de vingt mètres de longueur, sur
dix de la~geur, on rencontrait, presque à chaque coup de pelle,
une urne remplie de cendre. A côté de la ~1écropole, existe un
puits funéraire, dont nous ignorons la profondeur; la cendre
est de couleur rosée. Au centre, était le foyer, destiné à la cré­
Le pavé était fait de pieHes extl'aites de l'endroit:
mation.
elles étaient restées rouges et, pour la plu pal't, Olt les voyaît
calcinées. Le foyer avait deux mètres de longueur et un mètre
de largeur; des briques de 7 à 8 centimètres garnissaient le
contour.
urnes étaient cn argi le du pays. Les fosses
Les briques et les
d'ol! on l'avait extraite sont à 800 mètres de Kergroas, et se
à Lanngazan (no 684, section 13 du cadastre de
voient encore
Plouvien). Le four Ol! s'èn faisait la cuisson était placé entre
le n° 575 et le nO 576 du cadastre de celte même commune,
section B. Nous avons vu, il y a dix-huit ans, démolir les
derniers restes de ce folll'.
Le kas tel de Kergroas, à un kilomètre de la voie romaine
du Folgoët au Conquet, et à trois kilomètres de celle du Folgoët
à l'Aber-Ack, occupait un plateau très-élevé: il donnait vue
sur presque tout le pays: au nord et à l'ouest, jusqu'à lamer,
à l'est et au sud, jusqu'aux monts Aré et Ménéhom.
§ 5. VOIES ROMAINES.
Les yoies romaines qui sillonnaient le pays de Léon ont déjà
l'exception peut-être de la voie eonc1uisant du
été signalées, à
Folgoët au Conquet, et dont nous venons de parler, plus haut.
Passant par les bourgs de Lannarvily, Plouvien, Coat-Méal,
Milizac, Saint-Renan, elle a conservé, sur presque tout son

parcours, sa largeur primitive i aussi est-elle devenue, à
quelques kilomètres près, route vicinale ou de grande vici­
nali té.
Dans la commune de Plouvien, près du moulin de Ponta­
lénec, existe une pierre milliaire, sans inscription. A ce propo.s,
nous placerons ici une observation sur l'interprétation de l'ins­
pierre milliaire de Kerscao, transportée à Quimper.
cription de la
M. de Kerdanet et moi, nous nou s sommes souvent arrêtés
devant cette pierre, et nous avons toujours cru lil'epour premiers
mots : « Claudius imperator .... )Ji le reste, illisibl e. Or, l'in­
terprétation de M. Le Menn, qui nous a passé sous les yenx,
ne produit même pas ces deux mots. Qui de nous a eu les
' meilleures lunettes ~
Deuxième Partie.
MOYEN- AGE ET- TEMPS MODERl'iE .

§ 1 • ORIGINE DE QUELQUES PAROISSES DU LÉONNAIS.
Notanda. Ne voulant pas surcharger ces notices de
renvois, nous indiquons ici les .sources où nous les avons
grands Bollandistes, le's petits Bollandistes, les
puisées. Les
Blancs-Manteaux, Bé;sco, Tresvaux, Godescard,' de la
. ' Borderie, ont été consu ltés et confrontés avec les monu­
ments eUes traditions Jocales .
N° ] . - PAROISSE DE LAN DERNEA U .
Vers le m ilieu du VIe siècle, un jeune prêtre, qui fut élevé
dans la suite au x honneurs ,de l'épiscopat, vint fonder un

monastère dans le vallon délicieux où l'Elom se perd dans la
mer. Son nom était Tigernoc. La noblesse de son origine, sa
réputation de savoir et de vertu lui attirèrent bientôt un grand
nombre de disciples. Sous peu de temps, le monastère fut
entouré de nombreuses habitations, tant on enviait, dans ces
si ècles de foi, le bonbeur d'entendre la parole de saints reli­
gieux et de respirer l'atm ospb ère pure et vi vifiante cles cloîtres.
départ de la paroisse et de la ville de Lan­
Tel fut le point de
ternoc, aujourd'hui Landerneau.
BULLETIN ARCHÉOL. DO FINISTÈRE. - TOMIl XV. (Mémoires). 9

L'église paroissiale, plusieurs fois rebâtie, a été dans la
suite des temps dédiée à saint Houardon, chor-évêque ou abbé-
·évêque dans le Léonnais .
Henri de Rohan, prince de ' Léon, y fixa sa résidence, .

N° 2. - BEUZIT-CONOGAN.

Au v siècle, un homme noble, nommé Conogan, fondait
aussi un monastère, près de la Palue, à un kilomètre de
Lanternoc, au milieu de ce joli bocage appelé aujollrd'hu i
nom Beuzit-Conogan. Ce monastère, modeste, dans
de son
ses débuts et ses accroisssements, fut le noyau primitif de la
nom. .
petite paroisse de ce
Lorsque Conogan fut appelé à succéder à saint Corentin, le
int fondateur confia le gou vernement de son monastère à
saint Guénolé, et de ce jour, il ne fut plus qu':Jl1 prieuré de
Landévennec.
N° 3. - SAINT RENAN .

La paroisse de Saint-Renan doit son origine et son nom à
un saint évêque originaire de l'Hibernie, aujourd'hui l'Irlande.
Aussitôt qu'il eut atteint l'âge requis, il fut promu au sacer­
doce, et bie'ntôt à la dignité épiscopale. Pendant plusieurs
années, il rem plit les devoirs de sa charge, dans son pays natal,
en qualité d'évêque région aire ; mais la popularité que llli
acquit le grand succèi; de ses prédications alarma son humi­
lité. D'ailleurs, le péril auquel il était chaq ue jour exposé de .
la part des Scots, qui venaient d'envahir sa patrie, ~cheva de
à passer dar:.s la Petite-Bretagne .
le décider
Renan et ses compagnons vinrent aborder au canton d'Ack.
En avançant dans le pays, ils rencontrèrent, sur la rive gâuche
de la rivière appelée aujourd'hui Aber-Ildud, un coteaufa­
à leur dessein. Autour de ce monastère surgirent sans
vorable
tarder de nombreuses habitations, attiré qu'était le peuple par
l'éclat des miracles' et des vertus du saint évêque. Mais son
humilité s.'alarma de nouveau, et il alla demander une solitude
à la forêt 'de Névet, dans la Cornouaille, ermi­
plus profonde
tage qu'il ne tarda pas encore à quitter, pour aller mourir au

village d'Hillion, près de Saint-Brieuc. Ogéeplace, sans raison, -
sa mort en 395, et d'autres, au commencement du VIe siècle.
La disparition du pieux fondatenr n'entraîna pas la dispa­
car on ne saurait douter que ce ne soit
rition du monastère,
ce monastère que nous Toyons citer, à côté des abbaïes du Ré­
S::tint-Mahé, sous le nom de Notre-Dame-de-Karles
lec et de
ou Kercharles, ordre de Citeanx. (Voir la véritable pratique
ésiastiques: art. Bénéfic.
civile et criminelle des cours eccl
eccles. Paris 1685.)
Au milieu du XVIe siècle, l'abbaïe avai~ reçu une nouvelle
destination: les fi lies de mademoiselle de Francheville élaient
s'y établir, pour donnet' des retraites spirituelles aux
venues
personnes du monde.
N° 4. - CLÉDER_
La paroisse de Cléder s'honore d'avoir eu pour fondateur le
saint évêque Kénan, et par abréviation Ké. Il reçut le jour en
Hibernie. Ses parents, qui jouissaient d'une grande fortune,
ne négligèrent I:ien pour son éducation, et l'envoyèrent, pour
au monastère de Saint-Martin-de-Tours,
terminer ses études,
où il passa plu~ieurs années. De retour dans sa patrie, il fut
sacré évêque, et il y exerça les fonctions de régionaire. -
Enfin, fatigue par un laborieux apostolat, ou pour échapper
aùx mains des Scots, qui avaient envahi sa contrée, il vint avec
un vieux serviteur et quelques compagnons chercher le repos
et la sécurité sur les côtes du Léonnais. Ses dernières années
à évangéliser les habitants de ces lieu
furen t consacrées
se forma, dans la suite, la paroisse de Cléder. A mort,
arrivée au VI" siècle, son corps fut inhumé dans son oratoire,
qui fut transformé plus tard en église paroissiale. .
N° 5. - GUISSÉNY.
Sezny, né en It'lande, vers le mi lieu du VIe siècle, exerçait
dans sa patrie le glorieux apos~olat d'évêqu~ régionaire, lorsque
envahir le canton
des hordes innombrables de Scots vinrent
qu'il habitait. Ceux qui ne pouvaient prendre les armes pour
(oncourir à la défense commune, devaient chercher leur salut

dans les bois, dans les montagnes ou dans l'émigration. Sezny,
a vec un grand nombre de compagnons, se décida à passer le
arriva à ce lieu qui a été appelé le village de Sezl)i,
détroit, et
BientÔt y surgirent un monastère et une chapelle,
Guicsezni.
et autour de ce centre, ne tarda pas à se former le noyau qui
donna naissance à la paroisse. Il ne subsiste nulle trace de
n'a conservé aucun souvenir du lieu
monastère, et la tradition
de la sépulture du glorieux apôtre; mais ce peuple n'en sait
Gombien e5t grand devant Dieu le crédit de celui qui
pas moins
évangélisa ses ancêtres, et qu'il se glorifie d'avoir pour patron.
N°6. - PLOUARZEL:
Vers l'an 520, un pieux moine, répondant au nom d'Armel "
une émigration nombreuse de la
ou Arzel, s'éloignait avec
Grande-Bretagne, sa patrie, pour chercher dans la péninsule
des Ossismiens un lieu favorable à la culture et à la vie contem­
La Providence les conduisit au havre, appelé plus tard
plative.
où ils mirent pied à terre sur le coteau, alors dit Penn"
Aber-Ildut,
ohen, aujourd'h ui Kéreuzen. Ils ne tardèrent pas à rencontrer
,un terrain propicp. à l'accomplissement de leursyœux. Aussitôt
on mit la main à l'œuvre, et bientÔt furent construits un
monastère et une chapelle. De cette fondation date l'origine
primitive de la belle paroisse de Plouarzel.

On attribL:e aussi à saint Armel la fondation d'un autre
monastère, près de Rennes, dans lequel il termina ses jours,
l'an 552.
vers
N° 7. - PLOUGUERNEAU.
Le peuple de la péninsule, renfermé enteela Manche et l' Abe~­
Ack, était appelé Tribu-Henani, d'où Tréhénan, nom qui est
encore resté à la section du bourg. Ce personnage, qui nqus est
inconnu, avait été sans doute l'apôtre de la p~nin­
absolument
suie, et avait laissé son nom" au peuple qu'il avait évangélisé.
parois~e devint le domaine seigneurial
Lorsque, plus tard, la
de la maison de Carné de Coatquénan, elle arriva à s'appeler,
dn nom de son seigneur, Plou-Carné, et par corruption Plou­
guerne, en français Plouguerneau.
Le festival établi par le seigneur, au mois de juillet, est
resté en usage, et s'appelle Pardon-Guiekerné.

LANNEUFRET.
On ignore le lieu de naissance de Guénoc, apperé aussi
et Winvrec. D'abord disciple de saint Tud ual; .à Lann­
Quirec
Tréguer, il devint dans la suite fondateur d'un monastère, sut
cette plage appelée aujourd'hui Locquirec. Quelques années
plus tard, le goût de la solitude lui fit quitter ses compagnons
pour aller chercher dans le centre du Léonnais u;,?i[eu désert;
oû il pût vaquer à loisir et sans trouble à la prière et à la con­
templation. Mais sa retraite ne tarda pas à être connue, et il
dut construire un monastère, pour recevoir les discipl6s ·qlli
venaient s'offrir à lui.
On montre encore à Lal1nvinvret, aujourd'hui Lanneufret,
eL le cloître de ce monastère, Oll Guévroc passa
l'emplacement
sa vie, et où il rendit sa belle âme à
les dernières années de
Dieu, vers l'an 560. Son corps fut inhumé dans la chapelle de
communauté, devenue pIns tard église paroissiale.
Nul hagiographe n'a parlé de cette seconde fondation de
et n'a songé à lui attribuer l'origine primitive de la
Guévroc
Lanneufret, parce qu'il n'était entré dans l'esprit
paroisse de
d'aucun de ces savants de visiter ce petit hameau, caché dans
les bois. Mais quiconque se donnera la peine de visiter ces
y trouvera tracée, en caractères indélébiles, l~ mémoire de
lieux
Ce saint.
L'église de.Lanneufeet possède une croix de procession, en
argent massif, remarquable par sa forme et son poids.
SAINT VOUGAI.
Vougai, originaire d'Irlande, était honoré de la dignité épis­
copale, dans sa patrie, lorsqu'il vint chercher dans l'Armorique
une 'solitude où il pût vaquer en sécurité aux entretiens intimes
avoir passé quelques années près de
avec son Dieu. Après
Penmarc'h, dans la Cornouaille, il vint avec quelques com-
pagnons s'ensevelir au milieu des bois déserts du Léonnais,
où son monastère devint le centre d'une paroisse, dont il est
resté le patron. Sa mort arriva dans la seconde moitié du
VIe siècle.

LA MARTYRE.
Il Y a dans le canton de Ploudiry un village, dont le nom,
Le Martyre de Salomon, et par corruption La Martyre, accuse
d'un grand événement La tradition, en effet,
la mémoire
sol sur lequel repose
d'accord avec l'histoire, rapporte que le
église a été arrosé et sanctifié par le sang d'un roi appelé
cette
Salomon, E!t que le maitre-autel cou V 1'8 sa tombe. L'événement
est confirmé par un panneau de la boiserie du sanctuaire, sur
lequel est représentée en relief la scène tragique de sa mort.
Si ce roi, dont nous n'avons pas à rapporter l'histoire,
eut à se reprocher des actes de violence, il avait expié ces
une sincère pénitence, et il avait achevé de s'en
fautes par
purifier, dans son propre sang, puisqu'il plut à Dieu de
ar les miracles opérés sur sa tombe.
signaler sa sainteté p
En expiation du crime commis sur la personne du saint roi,
et pour perpétuer la mémoire du glorieux martyr, une église
fut soudain bâtie sur sa tombe, et un prêtre établi pour veillet'
à sa garde. La trève de La Martyre était créée.
W 11, - LANRIVOARÉ.
Le manoir de Lamiou, dans le territoire de Landou·zan,
jadis paroisse et aujourd' h ui section du Drénec, vit naître
Rivoaré, vers l'an 485. Son éducation fu t confiée à des moines,
dans un monastère. Mais l'attrait de la
et sa jeunesse se passa
rta à demander à son su périeur la permission de ,
solitude le po
un désert, où il n'eut de commerce qu'avec
se retirer dans
l. Sous .la condu ite de son bon ange, il arriva à ce
Dieu seu
coteau, au bas duquel on voit aujourd'hui le moulin Jeaune,
dans la commune de Plouarzel. Une cabane le 'mit à l'abri des
injures du temps, et une auge, taillée dans le roc, lui servit de
couche de repos. (Ce lit su bsiste encore î.
C'est par cëtte vie austère et 10u te consacree à la prière, à
l'étude, à la méditation, que Rivoaré se préparait au sacerdoce
à l'évangélisation de cette trib u, au milieu de laquelle il
jours et dont, à juste titre, il est devenu
passa le reste de ses
la patron. Sa mort arriva vers l'an 550.
Il est probable que saint Rivoaré et son neveu, le poète saint
Hervé, dont on voit encore l'ermitage et lafontainedans les bois de

Penandreff, passèrent plusieurs années ensemble, Quoi qu'il
en soit, un fait bien constaté par la tradition du pays, c'est que
saint Hervé fut d'un grand secours à son oncle, pour l'ins­
truction religieuse de ce peu pie .
• N° 12. - KERNILIS, JADlS KERMAN .
L'origine primitive de la paroisse de Kernilis remonte­
rait au Ve siècle. Lorsque, vers l'an 525, Paul Aurélien
se rendait, de Ploudalmézeau, près du comte de Witur,
à l'lle-de-Batz, il trou\'a une église, au lieu appelé alors
Viorman, et plus tard, Kerman. Là a été, en effet, l'église
paroissiale, jusqu'à la fin du XVIe siècle, et la paroisse ne se
désignait, jusqu'à cette époque, que sous le nom de Km'man ou
par le registre de la réfor­
Kermabon, ainsi que nous le voyons
mation de la noblesse de 1424 à 1448, et par tous les ~ctes
authentiques qui nous ont passé sous les yeux .
La translation de l'église paroissiale à l'endroit qu'elle
aujourd'hui a donné occasion à la paroisse de se dési­
occupe
gner sous le nom actuel, Kernilis.
La nouvelle église, dédiée à sainte Anne, devint, en peu
de temps, un li en de pé~erinage, où accouraient les fidèles par
milliers, suivant les annales de la fabrique. Le pélerinage tend
aujourd'hui à reprendre sa vogue primitive. Par une bulle du
i2 juin 1651, le pape Innocent X y a établi à perpétuité la
cqnfrérie de sainte Anne, avec de nombreuses indu lgences .
PLABENNEC.
La paroisse de Plabennec (1) doit son origine à saint
Ténénan.
Jeune encore, le fils de Tinidor, renonçant à sa famille, à
l.outes les brillantes espérances que lui offrait le Llonde, s'en­
rôle dans la milice sacrée de JésuS-Chri5t. Tôt après sa pro­
motion au sacerdoce, il fait ses adieux à la Grande-Bretagne,
et il s'embarque avec quelques compagnons .choisis pour venir
de l'Elorn. Pénétrant dans la vaste
aborder à l'embouch ure
forêt de Talamon, ils fixèrent enfin leur tente au lieu qui a été
(1) Plebe Albennoc (Actes de 1019 ; Bulletin de la Soc. ArchéoL IX, p. 232).

appelé plus ~ard Lesquélen. Pour se m~ttre à l'abri de toute
attaque de la part de malfaiteurs, ils formèrent une butte
revêtue d'une maçonnerie solide et entourée d'une douve pro­
Près de ce petit camp, fu t construite une chapelle, où
fonde.
Térénan et ses compagnons célébraient les saints mystères,
chantaient les louanges du Seigneur et distribuaient au peu pie
le" pain de la parole de Dieu. •
Le zèle des nouveaux missionnaires ne se bornait pas là;
souvent ils se répandaient clans tout le canton, pour instruire
les peuplades éloignées. De ce doux exercice de la prière et de
l'an
l'apostolat s'occupait Ténénan, lorsqu'il fut appelé, vers
600, à succéder à Goulven, sur le siège de Léon.
En souvenir de leur apôtre et du siège primitif dtlla paroisse;
habitants de la paroisse y
les seigneurs de Lesquélen et les
lle. Aujourd'hui, hélas!
avaient tùujours maintenu une chape
ces lieux n'offrent au touriste qu'un spec tacle des plus attris­
tants. La chapelle, admirable chef-d'œuvre de la Renaissance,
et son élégant minaret, gîsent sous leurs ruines ! L'asile res­
que Ténénan et ses corn pagnons ont sanctifié par
pectable,
leurs prières et leurs larm es , dépou illé de son revêtement,
es et cou vert sous les brousailles, sert de repaire
par des vandal
aux hôtes du bois. Mais nous nou s plaisons à espéeer que la
clol;her ne sont pas emevelis à jamais.
chapelle et le

- N° 14. TRÉBABU ET SAINT-PABU.
Tudual ou Pabu, iSSli d'une noble et illustre famille de la
Grande-Bretagne, fut élevé dans un monastère, où il reçut
une éducation libérale et surtout religieuse. Dans la suite, il
quitta le lieu de 'Sa naissance, pour passel' dans la Petite-Bre­
tagne, où il vint débarquer sur les côtes de Ploumoguer, dans
le canton d'Ac\(. A deux kilomètees environ du Conquet,
Tudual et ses compagnons d'émigration se bâtirent un monas­
tère et une chapelle, qui devint, dans la suite, l'église parois-
siale de Trébabu. "
La légende de ce saint nous autorise à croire qu'il fonda,
d'Aber' Béniguet de Ploudalméz.eau, un autre
dans le district
monastère, que Reaé de Rieux, évêque de Léon, érigea en trêve,
du 29 iu~llet 1624, et qui est devenlle la paroisse de
par acte
" Saint-Pabu.

Au bout de quelques années, Tudual abandonna la direction
Tr~babu à l'un de ses disciples pour aller
du monastère de
un nouveau au pays de Trécor. Ce monastère, dans
fonder
le saint abbé vers l'an 553, donna naissance
dans lequel mourut
à la ville de Trégu ier. .
Tudual était honoré de la dignité épiscopale longtemps avan t
sa mort, soit qu'il ail été abbé-évêque ou chorévêque de Dol;
mais on a tenté de donner un démenti à. l'histoire quand on
a fait de lui un évêque titulaire de Tréguier.
N° 15. - SAINT-THÉGONEC •
Thégonec, le véritable fondateur de la paroisse de ce nom,
l'an 500.
reçut le jour dans la Grande-Bretagne, vers

Il s'attacha d~ bonne heure à Paul-Aurélien, et, sous un
parei l maître, il fi t de rapides progrès dans les sciences et daus
la piété. Son savoir et son rare mérite lui valurent, malgré
son jeune âge, l'honneur d'être chal'gé de l'instruction et de la
direction des novices.
Lorsque Paul-Aurélien se décida à passer dans la Petite­
Bretagne, Thégonec n'hésita pas à le suivre, et continua à se
dévou~ et respectueux, soit dans la vie
montrer son serviteur
du cloître, soit dans l'exercice de l'apostolat évangélique.
Aussi, quand son maître, devenu évêque des Ossismiens,
à faire un chorévêque de Joévin, ses vues se porlèrent
songea
en même tem ps sur ce disciple si cher à son cœur. Le troisième
élu, croyons-nous, fut Gouesnou, déjà abbé d'un petit monas­
tère à deux lieues de Gésocribate (Brest), en conformité de la
discipline de la Petite et de la Grande-Bretagne.
A près a voir reçu la consécration épiscopale, Thégonec eu t
pour mission de dil'ié,er le monastère existant déjà en ces lieux,
auxquels il a laissé son nom, Pleyber-Saint-Thégonec, -
pasteur
et de rendre aux habitants du canton tous les services de
et de père.
Suivant une tradition, qui paraît bien fondée, le nouvel
abbé ne tarda pas à agrandir son monastère et à bâtir une
église plus en rapport avec la sainteté du culte et les besoins
des fidèles.

A sa mort, arrivée vers l'an 570, son corps fut enterré d·ans
l'église selon l'usage du temps.
N° 16. - LANNILIS, - LANDÉDA, - BROENNOU ,
La presqu'île de Ploudiner, baignée par la rivière de Balas­
nant (Aber-Benoit), celle de Doënam (Aber-Ack), et la mel'
britannique, a été longtemps évangélisée, dans la première
moitié du VI" siècle, par un disciple de Paul-Anrélien, désigné
dans la légende de ce sain t sous le nom de Bl'etwen. C'est au
zèle de ce mi ssionnaire qu'il faut particulièrement attribuer la
premiers noyaux qui ont donné naissance aux
formation des
paroisses de Lannilis, de Landéda et de Broënnou . Cette der­
nière sellie a immortalisé son nom en se mettant sous son
patronage.
En ces mêmes temps, un saint anachorète nommé aujour­
d'hui Tudou (1-), père de Goueznou, de Majan et de Tudone,
édifiait le peuple de Ploudinel' en menant, dans cet hermitage
appelé plus ta rd cie son nom Loctudon et par corruption Loc-'
tunou, une vie telle qu'en menaient dans la Thébaïde les
Paul et les Antoine, Ce fut, sans doute, le souvenir de ce
passé qui détermina les Bénédictins, lorsqu 'ils eurent à quitter
le Grand-Minibi de Tréméanvily, en Plouvien, vers l'an 1415,
à établir leur prieuré en ce lieu.
N° 17. - LAMPAUL-PLOUDALMÉZEAU .
La tribu de ce lieu, appelé aujourd'hui Lampaul-Ploudal­
mézeau, peut se glorifier d'avoir eu pour fondateur du premier
éd ifice religieux bâti sur son so l Paul-AUl'élien en personne,
et l'un de ses disciples, Vinéhin, pour apÔtl'e.
Pendant le séjour qu'y fit le saint abbé, en arrivant d'Ouës-
sant, ses disciple" sc répandirent de différents côtés. Vinéhin,
surnommé le moine par ses confrères. pénétra dans un bois
801itaire, au milieu duquel il découvrit une fontaine, dont les
eaux limpid es arrosaient une pelouse verdoyante et émaillée
de fleurs. Charmé de celte découverte, il s'y constru isit immé­
diatement une hutte. Pallilui-mêrrie, appelé sur le" lieux, les
\ 1) Tudogil, dans les plus anciens actes (Bulletin de la Société al'cluJologlque,
IX , p. 232), pui» Teuc/euclé (X IV, p. ~55) .

trouva si propices à J'établissement d'un monastère, qu'il fit
mettre la main à l'œuvre pOUl' construire un oratoire 'et des
cellules pour def> moines.
béni la fontaine et ainsi donné ses ordres, il se
Après a voir
remit en route avec sa caravane, lais~ant là quelques disciple"
sous la direction de Vinéhin. Ceci se passait vers l'an 525.
Le monastère de Lanna-Paul, enCOl'e célèbre au lX siècle,
est devenu plus tard le centre de la paroisse de Lampaul-
Plou'dalmézeau. .
N°18. - GOUEZNOU .
Les parents de Goueznou occupaient un rang distingué
parmi les habitants du canton d'Ack. Mais les avantages de la
naissance ne purent retenir dans le monde ce vel'tueux jeune
homme que ses inclinations et l'attrait de la grâce portaient
ver~ la solitude. La retraite qu'il s'était choisie à deux lieues
de Gésocribate (Brest), ne resta pas longtemps ignorée, et il
dut songl'r à conslruire un monastère pour recevoir ceux qui
sollicitaient la faveur dè vivre sous sa direction. Conomor,
comte de Poher, duquel il fi vait providen tÏellement fai t la
connaissance et gagné l'estime, lui vint généreusement en
aide pour l'accomplissement de ce dessein. La bienveillance
du comte ne s'arrêta pas là, il voulutencoredoterle monastère
de ce \'asle domaine qui, peu de tem ps a près, constitua la
p:Hoisse de Goueznou.
L'abbé Gou':\znou fut élevé à la dignité épiscopale pal' Paul­
Aurélien et sacré, croyons-nous, en même temps que Joévin
et Thégonec. Il mourut à Quimperlé des suites d'un accident,
vers l'an 575 (1) .
On voyait jadis accourir à Goueznou des caravanes de
pélerins à la fête ·de l'Ascension et le 25 octobre, fête du saint
abbé. Aujourd'hui encore ces deux pardons attirent des milliers
de personnes, mais dans le nombre on ne remarque que de
rares pélerins.
La fontaine du saint reste en grande vériération.
(l ) Voir l'article Goe::nou.. (Bulletin de la Société archéologiqu.e du Fùtistére,
XIV, p. 348 et suiv.)

N° 19. - 'GouLVEN.
La paroisse de Gou lven doit son nom et son origine à un
pieux solitaire né sur E'es plages au lieu appelé alors Odéna,
et aujourd'hui Kerouchen. L'état de faiblesse où était l'enfant
en venant au monde obligea le père à le faire baptiser im­
médiatement; et comme on ne trouvait pas d'eau dans la
maison,il fallut à la bâte aller en prendre à une fontaine toute
la fontaine de Saint- Goulven
voisine, qui depuis a été appelée
et reste en grande vénération.
enfant de bénédiction étaient pau vres des
Les parents de cet
biens de la nature, mais riches en piété et en vertus; aussi la
Providence leur fit trouver dans le voisinage un généreux
bienfaiteu r 'qui répondait au nom de Godian. Celui-ci su bvint
largement à leurs besoins; et, privé qu'il était d'enfants; il
une édu­'adopta le jeune Goulveo, se chargea de lui donner
cation libérale, et songeait déjà à le constituer son héritier.
Mais Goul\ren, peu jaloux de posséder les biens fragiles de la
terre, préféra suivre les attraits de son cœur; et, ayant obtenu
,le consentement de son bienfaiteur, il se ret~ra dans un bois
voisin, où il se construisit une cabane et un pénity.
-Dans cette solitude, ole pieux jeune homme partageait son
l'étude et le travail maJ1U.el. Il ne sortait
temps entre la prière,
de son hermitage que pour faire ses stations de chaque jour
au pied des croix qu'il avait placées à Prat-ar-Vern, à Kera­
draon et au Was-Venn. Quelquefois cependant il allait s'age-
nouiller sur un grand rocher assis SUl' le bord de la mer pour
contempler la puissance de Celui qui commande à la fureur
des flots. Tous ces monuments de la piété du vénérable
dujourd'hui au touriste: au Was­
solitaire se montrent encore
Venn seulement il ne rencontrera que le socle et les débris de
la croix.
La tradition rapporte que le saint était en prière au pied de
rat-ar-Vern pendant que le comte Even attaquait
la croix de P
et mettait en fuite les hordes de barbares qui étaÎfmt venues
il' ses terres.
envah
En ex-voto de cette belle victoire dont il se croyait redevable
au saint ermte, le comte lui battit un mbnastère et une église

là où est le bourg actuel, et non, comme l'ontIécrit quelques
sur remplacement du pénity. (A ce lieu il existe une
auteurs,
chapelle commémorative, éloignée de près de deux kilomètres
(ouest) de l'église monacale deven ue paroissiale.) . '
ne songeait qu'à couler paisiblement sa vie dans '
Goulven
son petit monastèl'e lorsque, pal' déférence pour le choix fait
par Paul-Aurélien, à son lit de mort, on vint l'enlever, malgré
résistanc~s, pour occuper le siège vacant de Léon.
ses
Enfin la mort vint l'appeler à une meilleure vie, pendant
un séjour qu'il eut à faire à Rennes, vers l'an 600.
L'église actuelle de Goul ven appartient en grande partie au
XV· siècle; le clocher, d'urie élévation remarquable, est
du XVIIe.
Ajoutons encore un mot sur la fontaine de Saint-Goulven à
Kerouchen. Cette fontaine, d'un débit abondant d'eau, est
entourée d'une ceinture en ,pierres de taille parfaitement entre­
tenUe. A côté de la source est une longue auge en pierre des-
tinée au bain des infirmes qui y viennent chercher le remède
à leurs maux.

N° 20. PAROISSES DE TRÉFLAOUÉNAN, PLOUÉNAN,
PLOUZÉVÉDÉ, BODILIS,

LAMPAUL-GUJMILLIAU, LAMPAUL-PLOUARZEL.
La première préoecupation de Paul-Aurélien, après qu'il
eut reçu la consécration épiscopale, fut de procurer tous
à ses soins. Partout
les secours spirituels au peuple confié
où le besoin se faisait sentir, écrit l'auteur de sa légende,
saint évêque ordonna de hâtir des églises et des mo­
nastères; mais ni la légende ni la tradition ne nous ont
conservé le souvenir de toutes les grandes œuvres opérées par
son zèle.
Nous savons toutefois que Tévédec et Louénan, ses disciples,
à l'évangélisation des tribus dont se sont for­
furent affectés
Plouzévédé, de Plouénan et de Tréflaoué'­
mées les paroisses de
nan, et que les monastères qui devinrent, dans la suite, le
centre des paroisses de Bodilis, de Lampaul-Guimilliau, de
sur ses ordres.
Lampaul-Plouarze!, furent fondés

N° 21. - PLOUVIEN.
La légende de Joévin ou Jaoua, le premier apôtre connu cle
ur du noyau primitif de la
la tribu de Méanbili et le fondate
paroisse de Guicuyon ou Guicyen (Plouvien), a été tellement
travestie par Albert Le Grand et ses serviles copistes, que nous
un précis de sa vie.
croyons utile de donner ici
Jaoua, né dans la Grande-Bretagne vers l'an 500, fu t cle
bonne heure con6é à Paui·Aurélien, son oncle maternel,
ur faire son éducation. Les beuremes dispositions de l'enfant
ndirent ses progrès rapides dan s les sciences humaines et
plus encore dans la piéte et les vertu s chrétiennes. Aussi, dès
qu'il eut atteint l'âge requis par les canons, il fut promu aux
ordres sacres.
Tôt après vint s'offrir au jeune prêtre un vast,e champ pour
l'exercice de son zèle. Paul s'était décidé à passer clans la
Bretagne-Armorique; et, parmi ses. disciples, le neveu est le
premier choisi pour cett e mission lointaine. Ollëssant fut le
premier théâtre de leur apostolat. .
. Mais Jaoua ne larda pas à être dirigé av ec qu elqu es confrères
continent pour prendre connaissance du pays. Arrivé
vers le
au milieu de la tribu de Méanvili (nom l'3sté à cette section),
il cru t devoir y fixer sa tenle.
P eu de temps après, P aul, se rendant près de Witur, comte
de Léon, passait par ces liepx; et jugeant l'endroit très pro­
ce à l'établissement d'un monastère, il fi t construire un loge­pi
ment et une chapelle en bois pour quelques religieux. Telle
fut l'origine du monastère d'Ack ou Minihi-Saint-Jaoua et du
ceau primitif de la -paroisse de Guicuyon.
ber
sq ue P aul eut été élevé à la dignité é piscopale, Jaoua fut
Lor
appelé à régit' le monastère de Batz, Mais une plus importante
tion lui était réser vée. Il tardait au sain t prélat de voir le
fonc
règnede Jésus-Christ s'établir sur tou te la région co nfiée à son
zèle, c'est pourquoi il songea à conférer à son disciple de pré­
dilection la consécration épisco pal e, et il l'ell voya dans le can­
ton d'Ack en qualité de chorévêque.
En retournant à son monastère de Méanvili avec une charge
toule .nouvelle, l'une des premières préoccupations de Jaoua

fut de construire un autre monastère au centre niême
de la tribu, afin de procurer au peuple une plus grande
commodité d'assister aux offices. Mais à peine avait-il
mis la main aux œ u l'l'es di verses que 1 ui inspirait son grand
cœur, que la mort vint le ravir à l'amour de son peuple, vers
l'an 550. Ses dépouilles mortelles furent déposées dans son
oratoire; et, après vérification faite en 1856, elles y reposent
encore, au moins en partie, dans un cercueil en pierre.
Nous croyons avoir des preu ves snffisantes pou ra van cel' que
Tiernmaël et Houardon succédèrent à Jaoua dans le gouverne­
méht du monastère d'Ack .
Quoiqu'il en ait été, lorsque, deux siècles plus tard, arriva
l'organisation régulière des paroisses, le second monastère de
saint Jaoua, désigné sous le nom de Minihi-Bras par le Refuge
t, dans son armorial du dïocèse du Léon, devint le
de Kernaëre
centre de la paroisse sous la direction des moiTies, et le premiel',
désigné sous le nom ~e Minibi Bihan, devint trève.
§ 2. LE MINIHI-BRAS, PREMIER CENTRE DE LA PAROISSE
DE GUI CUYON.
C'est sous ce nom de Guicuyon que se désignait primi­
tivement la paroisse de Plouvien. Dans les actes du 15', du
16 et du 17 siècle, nous rencontrons Guicyen et Ploéyen :
au 18 siècle on écrivait généralement Plouyen, et à partir de
1790 on commença à écrire Plouvien.
Le Minihi-Bras en fat le centre jusqu'à l'année 1415,
époque à laquelle la translation se fit au lieu occupé aujourd'hui
par l'église paroissial e. .
En 818, les religieux, qui des?ervaient la paroisse, durent
recevoir la règle de Sain t-Benoit, et leur monastère devint
prieUl'G de Saint-Mathieu-Penn-ar-bed.
En 1415, le déplacemen t de l'église paroissiale donna
occasion à un changement dans ra direction spirituelle. Alors
le sa périeur et ses moines allèren t fonder la prieuré de Loc­
tudon, vulgairement Loctunou, dans la paroisse de Ploudiner
(Lannilis). .
L'église monacale du Minihi-81'as, dont .nous âvons vu les

caractère
dernière~ ruines, ne semblait pa,, ' avoir eu de
n'avait ni bas-cÔtés ni transept.
architectural: elle

Nous ignorons quel en aurait été le titulaire primitif;
mais, à dater de l'annexion du monastère à l'abbaÏe de Saint­
Mathieu, elle fut placée sous l'invocation de cet apÔtre et ne
tr(1 Saint-Jacques, ainsi que nous le démontrerons bientÔt
l'apô
en parlant de la croix de Mestuam. -
11. PLOuvam, DE 1415 A 1857 .
Ce fut vers l'an 1415 que l'évêque Alain du Refuge de
gneur de la Rue, ancien manoir de Plou vien,
I(ernaëret, sei
transféra ·le centre de sa paroisse natale au lieu où est aujour­
:!'hui le bourg de Plouvien. Il confia à l'un de ses frères,
docteur dans le droit civil et canonique, le soin d'y bâtir une
un presbytèr-e, et il l'y établit ensuite rectem.
église et
Cette église, d'une structure bien modeste, portait bien le
cachet de l'époque où elle fut construite, dans toutes les parties
restées intactes, jusqu'à son entière démolition en 1857.
Les ornementations de l'intérieur rachetaient un peu la
pauvreté de l'édifice. En voici la disposition en l'année .1700.
Le maître-autel, dédié à Saint-Pierre et à Saint-Paul, était
au fond de l'abside: une balustrade séparait le sanc­
placé
chœur: à l'entrée du chœur s'élevait un arc-de­
tuaire du
d'un magnifique calvaire : aux pignons
triomphe surmonté
à des colonnes de la nef étaient les autels du Rosaire,
latéraux et
de Saint-Antoine de Padoue, de N-D. de Bonne-Nouvelle, de
de Saint-Sébas'tien, de Saint-Nicolas, de
Sainte-Catherine,
Saint-Herbaud et de Saint-Maudet. _
Cependant, malgré cette richesse encombrante d'autels, dont
on dut bientôt débarrasser l'église pour procurer plus de com­
n'y avait à mériter l'attention d'un
modité aux fidèles, il
amateur que la chapelle du Rosaire, construite à neuf pour y
établir la confrérie par Guiomar de Saint-Laurent, seigneur de
Kergaraoc, en 1672. Le rétable de l'autel, style de la Renais­
l'œuvre d'un maître, malheureusement trop
sance, est
modeste, puisqu'il, n'y a pas attaché son nom. Le }ondateur

avait placé son écusson à côté du l'étable. (On le retrouve
au-dessus de la porte de la sacristie du nord).
Le lambris, sur lequel étaient. représentés en panneaux
d'environ un mètre carré les quinze mystères du Rosaire,
d'une exécution supérieure. Enfant, nous restions
était encore
en extase devant la beauté des figures et la vivacité des
couleurs. Hélas! l'entrepreneur de la nou'velle église, en 1856,
VGué au feu ces boisel'Ïes précieuses ! L'autel reste, réduit
néanmoins dans les formes.
Le fondateur de la chapelle du Rosaire y avait pratiqué un
enfeu avec caveau; an côté opposé à la chapelle de Saint­
Fran çois d'Assise, existait un autre enfeu, surmonté de
J'écu sson (martelé) des Keralclanet, seigneurs de Garsjean .
La chapelle du cimetière, destinée au catéchisme, et l'os­
qui lui était contigu, ont disparu tôt après la Révo-
suaire,
lution. .
III. . PLOUVIEN DEPUlS 1857.
La nOllvelie église de Plouvien, dont M. Bigot fut l'archi­
tecte, M. Bergot, de Lannilis, l'entrepreneur, Mgr Pélerin,
21 juillet 1857, est en
évêque de Bilblos, l e consécrateur, le
st.yle ogi val du 15 siècle . . Rien dans les autels, la tribune,
en grisailles n'attire
les vitraux coloriés avec sujets ou
l'attention du visiteur. L'ancien autel du Rosaire et le mo­
nument de Tariec sont les seuls objets à mériter l'attention
d'un amateur. -
IV. LES CONFRÉRIES ÉTABLIES DANS L'ÉGLISE DE PLOUVIEN.
La confrérie de l'Adoration perpétuelle du Saint Sacrement
juin, fut établie à perpétuité
de l'autel, pendant le mois de
l'église . paroissiale de Plouvien par bref de Paul V, en
dans
date du 28 juin 1613, visé par l'ordinaire le 23 octobre de la
m ême année.
Le premier registre subsiste encore, et nous y avons vu,
p~ur notre plus grande édification, que les nobles de la paroisse
été les premiers à se faire inscrire, en prenant les
avaient
nuit; immédiatement après venaient les cbâte­
heures de
laines et leurs filles qui prenaient les heures matinales,
BULLETIN ARcnÉoL. DU FINISTÈRE. ' TOME XV. (Mémoires)', 10

Nous avons parlé plushaut de l'établissement de la confrérie
en 1672, mais nous ne pouvons préciser le jou r
. du Rosaire
de son installation, parce que les premiers feuillets manquent
a u registre.
V. LA TRÈVE DU MINIHI-BIAN OU MINIHI SAINT-hoUA
Quelle qu'ait pu être la durée de l'église en bois construite
par saint Jaoua, il est certain que dans le 11 e siècle un joli
édifice roman fut élevé sur sa tombe. De cette cbapelle on
voyait encore deux croisées jusqu'en 1856 ; un pan de mur,
une arcade et un arc-boutant en sont aujourd'builes derniers
indices.
chapelle a rcçn différentes réparations:
Dans la suite, cette

on y voit des .tl'avaux: du 13 du 14 et du 15 siècle, et les
écussons des bIenfaiteurs de ces diverses époques : on voit en
particulier les écussons des Coetyvi, des Pennfeuntenniou,
des Bergoët-Kerbyc, des Duras, des Jouban de Keroc' bic, etc.
Quoique cette chapelle ne fut éloignée que d'u n 'kilomètre
de la nouvelle église paroissiale, fondée en 1415, la trève
continua à exister jusque vers le milieu du ] 6" siècle, ainsi
que nou~ le voyons par un acte authentique de 1517 conservé
dans les papiers de M. de Lesguern, de Dirinon, propriétaire du
manoir de Keralliou ; mais elle devai t ètre su pprimée avant la
fin de cê siècle, puisque dans les régistres de la paroisse, qui
remontent à 1588, il n'en est fait aucune mention, et que
d'ailleurs les baptêmes et les enterrements de cette section se
fesaient à l'église paroissiale.
monument le plus remarquable de la chapelle de Saint­

Jaoua, c'est le tombeau de cet évêque, cbef-d'œuvre du 14
siècle. Comme M, de Kerdanet en a donné une description
assez exacte dans son édition d'Albert Le Grand, page 48, note
2, nous nous dispensons de la reproduire ici. Nous ferons
seulement remarquer : 1 que l'inscription en caractères minus­
cules gothiqu es cai'rés est ainsi conçue: « Sas Joeuin epus
leons luit hic sepultus» ; 2° qu'il n'y est fait aucune mention
du cordonnet qui pend à la crosse, symbolisme significatif et
à l'emblême de la
important, parce que, joint comme il l'est ici
à l'intérieur, il confirme d'une manière
direction de la volûte

incontestable l'opinion que nous avons exprimée plus haut en
qu'un chorévêque. ,
ne faisant de Joévin
Il Y a encore dans ceLte église une statu e très remarquable
de l'archange Saint-Michel terra~sant le Drago n.
Au portique, au-dessus de la porte d'entrée, on voit une
statue de saint Laurent donnant le li vret de fondatrice à une
dame de Keralliou agenou illée à ses pieds.
VI. TRÈVED U BOURG-BLANC .
Nous ignorons à quelle époque remonterait la fondation de
ve du Bourg-Blanc. L'église actuelle, tout entièrE;)
la · trè
moderne, ne présenté aucu n caractère architectural.
un kilomètre, nord-ouest, du bourg, on rencontre, à la
droite, sur la rou te vicinale de Coat-Méal, une jolie chapel le
du 15 siècle dédiée à Saint-Urfot. D'après les renseignements
dans les légendes et la tradition,
que 'nous avons pu recueillir
ce vénérable solitaire, né au manoir de Lannriou, dans le ter­
ritoire de Lann tu zan (Landouzan), et formé à la vie J'eli­
crAck, vint, vers le milieu ct u 6 siècle,
gieuse au monastère
sancLi6er ces bois de Dûnan, oii il termina ses jours. Le '
monument qui cou vre sa tombe consi~te en une simple maçon­
nerie haute d'environ deux pieds.
Cent trente ans en viron après qu' Urfot eut cessé de vivre,
un jeune diacre, nom mé Yvi, fuyant la Grande-Bretagne, sa
patrie, vint sancti6er de nouveau le bois de Dûnan. Son
hermitage était à un kilomètre nord-ouest de celui d'Urfot.
Le modeste solitaire fut inhume dans son oratoire, qui ne
tarda pas à être remplacé par une vaste cba pelle, dont nous
retrou vions encore les vestiges en 1863 . La fontiline, bien
qu'elle soit totalement négligée, reste en grande vénération,
parce qu'on attribue à ses eaux une vertu surnalurelle.
out en ces lieux élel'Oise la mémoire du saint. L'illustre

maison des Coétyvi elle-même se fit un honneur de prendre
son nom.
En l'année 1328, Grallon Le Fèvre (Grallo Faber) fondait
au Bourg-Blanc, sous le patronage de saint Yvi, un hÔpital
et une chapelle que Messire Her vé de.Léon dota dans la suite

par acte testamentaire en date du 21 aoùt 1363, pour l'entretien
d'un chapelain.
de douze lits et
Cet hôpital avait pour gouverneur en 1785 l'abbé Augustin
Le Hir. (Tableau des bénéficiers de Léon).
Pour tou t mémorial du passé on ne trou ve pl us en ce lieu
que la statue de saint Yves.'
VIII. - TRÈVE DE LOCBRÉVALAIRE.
En déplaçant le centre de sa paroisse natale en 1415, Alain
du Refuge de Kernaëret, sieur de la Rue, en extrayait une
trève de Locbrévalaire en faveur d'un
section pour former la
second frère prêtre.
eùt déjà une chapelle en ce lieu ou qu'il n'yen eùt
Qu'il y
pas, toujours est-il que la chapelle de secours du village de
Forestie-Vian, fondée vraisemblablement par les seigneurs de
Coétyvi (propriétaires de cette région de la paroisse), et placée
sous le vocable de sainte Gertrude, fut transportée pOUl' la
construction de l'église dont elle devint titulaire avec saint
Brandon ou Brévalaire. Le sou venir de cet événemen t, con firmé
d'ailleurs par la présence des armes du premier recteur dans
locher, est resté vivace dans la tradition.
u ne pierre du c
La trève de Locbrévalaire fut érigée en paroisse vers l'année
1700. Nous possédons des actes antérieurs et postérieurs à cette
époq ue : dans les premiers elle est portée comme trève, et dans
les seconds comme paroisse.
La partie la plus ancienne de l'église porte le cacbet du
XIVe siècle: les l econstrucLÏons Sil bséquentes appartiennen (
au XVIIe et au XVIIIe. Il y reste trois enfeux dout nous
auieurs, attendn que les écussons ont
ne pouvons assigner les
été oblitérés .
La croix du cimetière mérite d'être mentionnée.
Le Christ avait les deux larrons à ses côtés : entre les deux
qni soutenaient ces deux personnages et les bras inférieurs,
bras
au fuseau, l'ecce homo accosté de saint
se voient, appliqués
B"révalaire et de sainte Gertrude, et la descente du Christ ina­
nimé dans les bras de sa mère accostée de saint Jean et de la '
manquent.
Madeleine. Les deux larrons

Au bas du fuseau sont portées les quatre initiales gothiques:
M.D. M.D. Mater Dei, Mater dolorosa.
IX. - CHAPELLES DE PLOUVIEN.

1 Chapelle de Tariec.
Dans l'année 1518, Monseigneur Jacques de Rohan fondait
Par lettres du 13 octobre
la petite chapelle de Tariec.
même année il approuvait la dotation proposée par
de la
Messire Laurent-Benoît Richar, recteur de Cintré et chanoine
de Nantes, pour son ornementation et la création d'une cha­
pellenie. Ces deux actes, cités dans le registre des aveux de la
principauté de Léon, sont également mentionnés et brièvement
analysés dans une délibération du corps muuicipal de Plouvien,
sous la date du 13 février 1791.
Le donateur avait choisi sa dernière demeure dans cette
chapelle, où un superbe mausolée, portant le millésime de
1555, couvrait ses restes. (Voir Fréminville.)
De la chapelle, élégant édifice en style flamboyant, il en
reste plus de traces. Aliénée .en ]792, elle fut bientôt aban­
donnée aux ravages du temps ; ' et, lorsque nous la visitions
pour la première fois en ]822, la toiture disparaissait, les murs
se lézardaient, les vitraux coloriés s'envolaient aux vents .
Le mausolée est aujourd'hui dans l'église de Plou vien. .
Les seuls souvenirs du passé qui restent à Tal'iec sont la
maison presbytérale et l'écusson du chanoine une tête de
cerf cantonnée de trois roses conservé jusqu'à ce jour au­
dessus de la porte d'entrée.
Laurent Richar, 'docteur en droit civil et canonique, et chanoine
de l'ég li se cathédrale de Nantes, porte les insignes caractéristi­
de sa dign ité et de ses grades dans les trois anneaux qui se
ques
remarquent sur ses doigts.
Nous esprrons qu'on n'ira plus confondre Laurent Richar avec
frère Olivier, recteur de Guicguen (Plouguin) en 1535 selon
son
un document authentique conservé parmi les manuscrits de MM. de
Kerdanet, ni avec ce Richar du Pont-du-Château, chanoine de
Ogée dans son dictionnaire. •
Léon, dont parle
2 Chapelle de Balaznant.
La chapelle et l'hôpital de Balaznallt furent fondés dans le

XIV· siècle par les cheva1iers de Saint-Jean de Jérusalem , qui
y établirent un prieuré de leu r ordre sous la dépendance de la
commanderie de la Feuillée. -
Lors de la réformation de la noblesse de Plouvien, en 1423,
Perrot Le Dresnaë était gouverneur du prieuré. C'est le selll
nom qui nous soit resté, quoique plu sieurs chevaliers eussent
reçu la sépulture dans la chapelle. Les nombreuses pierres
tom!:mles que l'on y voyait, il n'y a que peu d'années, ne por­
taient aucune inscription: un simple écusson, armorié de trois
croix de Malte, indiquait au visiteur que là reposait un che­
valier.
L'hÔpital formait, au sud, un quadrilatère avec la chapel le :
la salle des malades avait vue sur l'autel par une !arge ouver­
ture : à l'o uest était une grande porte cochère pour l'entrée;
la fontaine attenait à la chapelle ; aujourd'hui elle en est
éloignée d'environ qualre mètres . .
La maison des cheva,liers était située près de la rive gauche
de la rivière dans le champ qui domine la route. Jusqu'à
J'époque de son aliénation, en 1793, elle fut, après le départ
des religieux, successivement habitée par plusieu rs notaires.
En 1825, on voyait encore quelques restes de la maison des
. chevaliers et de l'hôpital; aujourd'hui tout a disparU.
La chapelle, restée intégralement en l'état primitif avec sa
belle n ef et son bas-côté au midi, fut rachetée par la fabrique
sous la Restauration; elle continue à être un grand but de
pèlerinage au jour de la Saint-Jean, 24 juin.
§ 3. CALVAIRES DE PLOUVIEN.
1 Croas-Bougaran.
La croix du cimetière, mutilée en 1793 et restaurée en 1822,
m érite une mention spéciale à cause du souvenir qu'elle
rappelle.
Pendant la peste de 1509, qui excerça de si cruels ravages
dans la paroisse que le souvenir en est rest~ vivant dans la
tradition, quatre prêtres avaient été victimes de leur dévoue­
ment, et attendaient sous les dalles du porche de l'église une
sépulture plus honorable. M. de Kerannou, secondé par la

générosité de M. Bougaran, son vicaire, prit à tâche de réparer
ce long oubli, en recueillant leurs précieux restes dans un
caveau préparé au milieu du cimetière et surmonté de ce beau
. calvaire que nous admirons encore aujourd'hui malgré ses
mutilations. Sur une plate-bande du piédestal on lit cette
inscription: « Jesu Christo cruciflxo sacrum, 1683: Jacoba
de f{erannou rectore, œtate 60. ,)
A côté de cette inscription on eût désiré voir figurer les noms
des quatre martyrs de la charité. Nous avons vu de nos yeux
leurs ossemen ts vénérables en 1856; q uan t à leu rs noms, nous
ne les avons pas plus rencontrés à l'intérieur du caveau qu'à
l'extérieul'. La pierre qui fait clef porte un calice cantonné des
initiales : F . B. P., François Bougari:ln, prêtre.
2° Croas Mestuam.
Au carrefour désert de Mestuam reposent, sur un superbe
monolithe, les images eu Kersantol1 du Christ en croix et de
la Sainte Vierge adossées, et ayant à leurs cÔtés le Christ,
saint Mathieu et saint Jacques le majeur, la Vierge et deux
momes.
Ce monument, en forme de médaillon d'un mètre de hau­
teur, porte tous les caractères du XIV· siècle, et devait provenir
du cimetière de Plouyen-Goz.
3° Croas Paol à Karrédau.
Au nord du village de Karrédau, et à grande distance de
toute habitation, on rencontre sur le cbemin conduisant à
Dour-ar-Parc, près du Diouris, une fontaine appelée Feun­
ieun Paolo Jusqu'à l'année 1793, la fontame était protégée par
une enceinte en pierres de taille; un magnifique calvaire l'om­
brageait à l'est, et dans une niche, pratiquée dans le socle,
était placée la statue de Paul-Aurélien.
Les vandales de 1793 yont malheureusement passé: l'en­
ceinte est dégradée, le Christ est entièrement mutilé, la statue
est décapitée; mais le corps et le symbolisme restent intacts,
de sorte que l'on y reconnaît facilement le premier évêque de
Léon.
Nous n'avons pu recueillir aucune tradition sur cette fon-

. taine monumentale; mais nous croyons que c'est bien là l'une
des fontaines miraculeuses dont il est parlé au chapitre 41 de
la légende du saint par Wurmonoc, et que le calvaire avait
fait,
été érigé en perpél uel sou venir du
4° Croas Kerheud .
Entre le village de Kerheud et celui du Forestie-Vian, à
l'ancienne chapelle de sainte
deux cents mètres environ de
jusqu'à l'année 1793 un autre calvaire bien
Gertrude, existait
il n'y reste plus yue le socle; la
remarquable. Aujourd'hui,
En érigeant ce
.croix et le Christ sont complètement brisés.
calvaire, les seigneurs de Coetyvi avaient voulu mettre sous
un second témoignage de leur foi et
les yeux de leurs vassaux
piété, car nous ne saurions douter que ce ne fut encore
de leur
là leur œuvre.
GRANDES ET PETITES CROIX SANS CHRIST.
Nous n'essayerons pas d'énumérer les simples cruix' qui se
sur les chemins et dans les ca:'refours de la pa­
rencontrent
roisse. Sans tenir compte de celles qui ont été brisées en 1793,
cinquantaine debout; ce qui ne
nous en trouverions bien une
quand on se rappelle que Rolland de Neuf- .
peut surprendre,
e, pendant son long épiscopat, fi t planter pour sa part cinq
vill
ix dans son diocèse de Léon, et que les grands pro-
mille cro
une grande croix au carrefoll r
priétaires, en général, érigeaient
ur village.
de le
§ 4-5. FONTAINES DÉDIÉES A DES SAINTS.
Les fontaines dédiées à des saints sont :
Dans la paroisse actuelle de PLouvien: Les fontaines de
Saint-Jaoua, de Saint-Jean:'Balaznant, de Sainte-Gertr'ude
du Forestie et de Saint-Paul-Aurélien à Karrédau,
Dans l'ancienne trève du Bourg-Blanc: les fontaines de
et de Saint-Yvi.
Saint-Urfot
Dans l'ancienne trève de Locbrévalaire: la fontaine de
Saint-Brévalaire,
§ 6. MANOIRS DE PLOUVIl':N ET DE SES TRÈVES.
La paroisse de P louvien possédait un grand nombre de
énumérer par ordre alphabétique:
manoirs. Nous allons les

1. LE BREIGNOU, AN CIENNEMENT KASTEL-GLEB.
Les Bl'etons donnèrent à ce manoir le nom de- KasteL -Gleb,
parce qu e, dans La saiso n des pluies, il est entièl'ement entoul'é
d'eau.
L'an 1506, Jean, vicomte de Léon et de Rohan, autorisa le
Breignou à établir un pont-levis à son châ teau.
seigneur du
La famille de Saint-Goueznou, pl'opl'iétaire de ce lieu,
remonte au commencement du 14 siècle , sinon au-delà,
puisque Jean de Langouezno u, qui en était issu, était abbé de
Landévenn ec en 1350.
Voici la liste d9s seigneurs dont nous avons pu recueillir
les noms : Jean de Langoueznou en 1426, Hervé, 1436, Yves,
François, 1496, Jean, 1510.
En 1642, Sébastien de PLoëuc, marquis de Timeur, baron
gorlay.
de Guer
Aujourd'h u i M. de Ri vérieulx.
Pour les armoiries, voir M. P. de Courcy.
2. C AMHAR, ANCIENNEM ENT CAMCAZRE .
Guion de Camcazre était seigneur du lieu en 1426 ; mais
conservant la propriété de la seigneurie, la
bientôt, tout eo
au rang des roturiers .
famille descendit
En 1678, Charles de P ou lpiquet seigneur du lieu . .
3. COATANHAYE.
La terre de Coatanhaye avait pou r seigneur, en 1443, Paul
Touronce ; bientôt elle passa à la maison de Garsjean .
' 4. COATSALIOU.
Coatsaliou , dit M. du Refuge dans son armorial de Léon,
enne terre des Dubois. Jean seigneur du lieu en 1426,
était l'anci
1443 ; et après ce dem ier arrivèrent des métayers.
- Rolland en
'5. COATYVI-BRAS.
Le manoir de Coatyvi, situé sur la lisière de l'antique forêt
à laquelle le solitaire Y~'i , dont nOlls avons parlé déjà, avait
laissé son nom, figurait au-premier rang dans la paroisse de
Plouvien.
Depuis Olivier de Coetyvi, bailli à la cour de Lesneven en

1228, jusqu'à cet Olivier, en qui s'éteignit la famille en 1480,
cette maison avait fourni un grand nombre d'illustres person­
ir l'al'morial de M. P. de Courcy.)
nages. (Vo
de ce manoir que Hervé de Léon datait sa charte de
C'est
1206 en faveur des Bénidictins du Minihi-Bras.
6. COATI v y-BIAN .
Ce manoir, habité en 1443 par Jean Kerlozrec et Catherine
de Kerboënt, et plus tard par Guy de Cbâteauneuf, seigneur
de la Mériais, a subi le sort du grand Coatyvi, il ne laisse plus
emplacement.
de trace de son
Auprès de ce manoir était la chapel:e élevée sur la tombe
du solitaire Yvi, dont nous avons déjà fait m ention plusieurs
fois, et la fontaine qui lui était dédiée.
7. GARSJEAN .
Le manoir de Garsjean, d'une origine très ancienne, appar­
tenait aux Bergoët, seigneurs de Keralliou, au commencement
du XVe siècle. En 1570, ainsi que nous l'avons recueilli dans
le registre dE's a veux de la pri nci pau té de Léon, N. G. J acq ues
raldanet et Marie Gou rio en firent l'acq uisiti on et y
de Ke
ur résid ence.
fixèrent le
Jacq ues laissa pour héritier François, marié en 1590 à Mar­
guerite Poncelin: dont Hervé, mal'ié en 1625 à Marie de
rlec'h de KergrQadez, et en seconde noce, en 1636, à Clau­
dine Le Nobletz.
du premier mariage, devint l'hérit ière
' Guillemette, n ée
écuyer François Mol, seigneur
principale, et épousa, en 1653,
de Langolian . Leur fils aîné, appelé aussi François, épousa le
et y
21 septem bre 1676 Mari e du Drénec, hérilière du Mézou,
établ i t sa résidence.
partir de cette époque, le manoir fut abandonné à un
métayer. Auj ourd'hui il en l'este à peine quelques traces.
8. GARS-KERGARAOC.
Le vieux manoir de Kergaraoc, que l'on a démoli tout
cemment, portait le cacbet du XV· siècle; nous n'avons
cependant trouvé aucune mention de cette seigneurie avant le
ent du XVI· siècle.
commencem

Lancelot Kerânrayz, seigneur du lieu, e~t représenté à la
(je 1503 à Lesneven par Yves Jouban, seigneur de
montre
P ennanéac'b, en Saint-Renan.
Dans un acte du JO mars 1506, Yves Jouban est déclaré
Pennanéac' b et de Kergaraoc. De son mariage
seigneur de
avec Marie du Baudiez, il ne laissa qu'un fils nommé Gabriel,
dont l'un ique béritière, Marie Jouban, épousa, vers 1560,
Jean de Kern ezne, s~igneur dudit lieu, en Quilbignon : dont
à Marguerite de Kergrist de Kerbréder : dont
Louis, marié
Cha rles, marié en 1615 à Ren ée Mesnoalet, héritière de Mes-
méleugan, etc. ; dont Jean, marié à Julienne de Kerlec'h, qui
qu'une fi.lIe, Claudine-Louise, née le 6 septembre
ne laissa
1662, et de laqu elle il n'est plus fait mention dans les registres
de Plouvien . "
En 1671, Christophe Guiomar de Saint-Laurent et Claudine
nt seigneur et dame de Kergaraoc; Jean-Marie,
Mareil étaie
en mourant (1724) qlJe des filles qui
leur héritier, ne laissa
épousèrent des officiers de marine et se fixèrent à Brest .
Christophe Guiomar de Saint-Laurent, conseiller et lieute-
nant du roi à la cour de Lesneven, fut député aux Elats de
Nantes en 1660, et aux États de Vitré en 1679. " .
Le manoir de Kergaraoc avait un colombier, le seul qui
aujourd'hui en Plou vien.
subsiste
9. L'ISLE.
Des seigneurs de L'Isle nous n'indiquerons que François
Meud ec, cité parmi les nobles de Plouvien, à la réformation de
1424, et Jean, son fils, contrarié en 1443.
Le nom figure toutefois dans les montres de 1503 et 1534.
A la réformation de 1669, elle fut reconnue de nou veau , comp­
tant alors sept générations. (Voir P. de Courcy.)
10. K E RAGON.
Even Keruson étai t le seigneur du lieu à la réformation de •
1446, et n'y eut pas de successeur. La seigneurie passa dans
les dépendances de Kerbréder.
Ce manoir, qui laisse à peine quelques traces, avait deux
aurons à faire mention à cet article.
moulins dont "nous

Il . KERALLIOU .
. Hervé Bergoët, scigneu r du lieu en 1426, était encore sei­
gneur de Garsjean, Kerdavid, Kerbuillad, etc.
Après lui viennent Yves en 1470; Jean présent à la montre
de 1503 .: Yve8 présent à la montre de 1534; Jean et Jeanne
de Kern ezne en 1566. De ces demiers naquit Yves, qui épousa
en 1609 Isabelle Audren, dont l' unique héritière, Marie, fut
mariée en 1627 à Claude de Kerbyc, seigneur de Kerault ' : en
1644 la seigneurie passa à François Touronce, seigneur de
Kervéatoux, par son mariage avec Marie de Kerbyc, la prin­
cipale héritière.
manoir, style du XV· siècle, il rest.e encore la
De l'ancien
moitié .
12. KERANDRAON .
A la réformation de 1443, Yves de Keru i'zne est cité comme
seigneur du lieu; mais il ne paraî t pas qu'il ait jamais habité
ce manoir, déjà très ancien à l'époque.
13. KERAUDERN.
Nous ne connaissons d'autre seigneue de cet antique manoir
qu e Georges de Keraudel'l1, cité parmi les nobles de Plouvien
à la réformation de H43. La terre passa d'abord aux Bergoët
de Kerallion et ensuite aux Keralda'net avec Garsjean .
KERBRADIGOU •

Tous n os renseignements SUl' ~e manoir sont puisés an
registre des avellX de la principauté de Léon . (Plou\'; art.
Kerbradigou .) .
E n 1439, Yves Le Guezrenneur fournis~aiL aveu dl1 lieu; en
1477, Alai n du Moulin fournissait aveu dudit manoir et des
maisons qui l'avoisinaient (sic); en 1490, Olivier Le Nobletz
. 'en deyenai t propriét.aire et l'an nexai t à sa terre de M esmé­
leugan.
La situation du manoil', dont nous avon s travaillé à démo lir
les dernières ruines dans notre jeune âge; sa vaste enceinte,
les douves et les marais qui l'entouraient, prêtent à conjecturer
qu'il au rait été château-fort dans les temps anciens .

Du manoir il ne reste plus de trace; des maisons et des murs
des jardins qui l'avoisinaient il subsiste beaucoup de pans:
15. KERBALAZNEC.
En 1446, Jean Aufret était seigneur de Kerbalaznec; nous
n'en connaissons pas d'autres. La famille a dû ou s'éteindre
on se confondre dans la classe roturière,
16. KERBÉOC'H, PRIMITIVEMENT KERBUOC'H. ,_
Les premiers seigneurs de cette terre portaient le nom de
aucun renseignement à
Kerbuoc'h; mais nous n'avons trouvé
leur sujet.
En 1443, elle était la propriété de Hervé Mathézou, dont on
P. de Courcy.
peut voir la filiation dans l'armorial de M.
17. KERBIZIAT.
Jean de Lescarval était seigneu r de Kerbiziat en 1426; Yves,
l'on fils, en 1443; Pierre de Keràldanet, de la maison .de Gars­
jean, seigneur du dit lieu et du Leuré,
18. KERBRÉDER, ET DEPUIS L'AN 1790 KERBRÉDEN.
Le manoir de Kerbréden occu pe le plus beau site de la
paroisse de Plouvien; trois larges avenues y conduisent.
Selon Guy Le Borgne, il fut longtemps habité par une
famille qUI, du nom de cette terre, s'appelait Kerbréder.
la réformation de 1426, J éhan de Kerdaniel en était le
seigneur~ et son fi ls Laurent en 1450. (Ali lieu de Kerdaniel,
la principauté porte Dénie!.)
le régistre de
Vers l'an 1540, Guillaume-Nicolas de Kergrist y arrivait;
à celui-ci succéda Alain, qui épousa Annette de Penfelln­
teuniou; dont Jean, marié en 1615 à Anne de Keraldanet de
Garsjean, et mort sans enfants.
En 1640, la terre de Kerbréden, avec toutes ses dépen­
dances, fut vendue judiciairement ' et achetée par le chevalier
MEfz­
Jean de Kersa uson, seigneur de Rosarnou, Kerbérerinès, '
,pérennès, Poncelin, La Marge.
Le,chevalier Jean de Kersauson eut trois enfants: Claude,
à qui fuLdonné le titre de seigneur de Kerbréden; Gabriel,
Penalas, et Françoise, dame de Keri ven. Il
seigneur de

mourut en 1654. L'année d'après, Claude, son fils ainé, le
suivit au tombeau. Ainsi la seigneul'ie de Kel'bréden, etc.,
échut à Gabriel, et c'est par ce cadet qu'a été continuée la
filiation . Il épousa en 1658 Claudine Gourio de Lanoster, don t
naquirent François-Alexis, Renée-Françoise, Marie-Claudine
et Louise-Gabrielle.
A partir de 1687, le chevalier Gabriel cessa d'habiter le
manoir de Kerbréden, qui, tôt après, devint la dot de Louise­
Gabrielle, mariée à Hervé Le Chaussee, seigneur du Froutven,
en Guipavas.
Du manoir d€ Kerbréden, belle construction du XV' siècle,
reste encore la plus grande moitié.
Dans l'inventaire, en date du 13 janvier 1726, dressé par
Messire Hervé Le Chaussee, à la mort de Louise-Gabrielle de
Kersauso\l, sa femme, nous trouvons cet anicle :
« En l'église paroissiale de Plou vien, dans les deux bau ts
« soufflets, du cô té de l'épitre, est une boucle d'argent (Ker­
« sauson), de plus un banc, joignant la chaire dll prédicateur,
« du côté du midi el sous ce banc, une pierre tombale, tou­
« chant à l'autel de Saint-Sébastien et armoriée d'une main
« tenant un oiseau (Kerbréder). .
19. K ERBUILLAn, PRIMITIVEMENT KERNEC'H QUEN.
'Ce manoir doit se classer parmi les plus anciens de la pa­
roisse. D'après une charte donn ée à Coetyvi par Hervé dll
Léon en 1228, il élait alors habité par Rolland de Ker­
nec'hquen .
Au XV' siècle, il dépendait de la seigneurie de Keralliou.
En 1540, il était devenu la propriété et le lieu· de résidence
de messi re Olivier de I\erouartz et de dame Marguerite Sil­
vestre. Leur fil s Prigent, marié à Marie Lescarval, et demeu­
rant à Kerohic (1594), prenait le titre de seigneur de Kerohic,
Kerbuillad, Lessiec.
Vers l'an 1600, messire Guiilaume de Kerméno ll devenait
propriétaire des manoirs de Kerohic et de Kerbuillad, et ce
demier n'eut plus pOUl' lout honneur que de loge l' quelque
petit notaire. '

20. KERDU.
Le manoir de Kerdû, fief de Coetyvi, est des plus anciens
de la paroisse.
. Robert Philippes, capitaine de Brest, est désigné, à la réCor­
mation de 1426, comme seigneur du lieu et du Scotz; Jean, en
1443; Robert, en 1503; Yves, en 1540; autre Yves en 1590.
Vers 1595, la famille se confondit dans celle des Chateau­
neuf par le mariage de Jeanne Philippes, héritière de Kerdû,
Pierre de Chateauneuf, seigneuT de la Mériais.
avec écuyer
François, leur fils aîné, épousa en 1622 Gilette Dubot, dont
Tanguy mort en 1691 sans hoirs. Quelques années plus tard,
la famille Chateauneuf s'éteignait dans la personne de made­
moiselle Marie, et la succession passa à la maison Coataudon,
de Guipavas. Lorsq ue la révolution vint à éclater, un cadet de
celle famille, Jean Coataudon, habitait le manoir.
Les Chateauneuf, qui se portaient comme nobles sur nos
régistres, furent déboutés en 1668 .
Le manoir actuel de Kerdù est de construction moderrie ; le
colombier, déjlt en ruines, a été demoli en 1887; de la chapelle
domestique, l'une des plus curieuses merveilles du style flam­
boyant, il ne reste que les murs.
21. KERDUDAL.
En 1426, Guéguen Boudic était seigneur du dit lieu, de
Kerc'hleuz, de Prateugan, de Ct'oaseugan, tous manoirs de
Plouvien; Jean, en 1443; Guyon, en 1477; Jean, en 1503;
Mathieu, en 1541, et, après ce dernier, la famille se confond
dans la classe roturière .
22. KERMABON .
Ce manoit" situe à cinq cents mètres environ (nord) du
prieuré de Plouyen-Goz, devait remonter à une haute anti­
quité, puisqu'il n'est fait aucune mention de ses seigneurs ni
dans le nobiliaire de 1426 ni même dans les régistres de la
principauté, où les premières inscriptions datent généralement
du XIV' sièGle pour chaque article.
Les archives de Plouvien nous indiquent qu'au commence­
ment du XV I' siècle il dépendait de la seigneurie de Garsjean,

et c'est le seul renseignement que nous ayoris pu recueillir à
son sujet. _

23. KERNAERET, ANCIENNEMENT KERNAZRET.
Nous renvoyons à l'armorial de M. P ôl de Courcy pOUl' la
généalogie des Refuge de Kernaë l'et; mais nous devons ren­
dre à cette famille l'évêque Alain de la Rue, dont il ne fait pas
mention.
Alain, fils de Hervé du Refuge de Kernaëret, était seigneur
de la terre noble de l.a Rue (en breton Ruat) , appartenant à
la famille. Il était docteur en droit civil ét canonique et cha­
noine de Nantes lorsqu'il fut promu à l'évêché de Léon, en
- 1411. Il siégea au concile de Constance enl415, et, en 1419,
le pape Martin V le transféra sur le siège de Saint-Brieuc, où
mourut le 4 juin 1424.
Le nom d'Alain de la Rue est resté attaché à un portail de
l'église du Folgoët, dont il fit la consécration.
L'écusson des Refuge de Kernaëret (deux bisses affrontées)
se "oit à la pierre pinale du clocher de Locbrévalaire.
En 1724, Joseph romonce était seigneur de Kervéatoux et
de Kernaëret; en 1729, François de Lesguern.
24. KERNÉVEZ-RosSUNAN.
Une famille du nom de Rossunan aura été la fondatrice de
cette seigneurie ; mais nous n'avons pu découvrir aucùn ren-
seignement à son sujet.
En 1520 était seigneur du lieu Henri Mesnoalet, époux de
Béatrice Kerlozrec, dont la fille unique, Françoise, épousa,
vers 1545, Guillaume de Penfeunteuniou, qui fut le chef des
dE! ce nom dans la paroisse. La filiation est
gentilshommes
continuée par Nicolas, marié vers 1565 à Marie .Téven, dame
de Kervelténan; Laurent, marié à Jacq uette Simon de Tro­
plenee en 1604; François, marié à Anne de Portzmoguer en
1630; François, maI'lé à Marie Gouetz en 1670; Gabriel, qui
alla habiter le manoir de Penfeunteuniou, en Sibiril, dont la
succession lui était échue vers l'an 1700. Ce dernier signait
sur les régistres de Plouvien: G. Penfeunteuniou, seigneur de "

Kervelténan et de Penfeunteuniou. Après 1707, il n'est plus
mention de la famille sur nos régistres.
manoir de Kernévez-Rossunan, il ne resté pas une

pIerre. .
Michel Dorigni et Catherine Guillotou, qui étaient devenus
du lieu en 1684, n'y ont jamais habité.
propriétaires
KEROHIC-JOUHAN, PRIMITIVEMENT KERPOHic,
Le fondateur de ce manoir a vait été uri notaire du nom de
Pohic, dont il existait encore des descendants, également no""
laires-experts, dans Plouvien et dans la trève du Bourg-Blanc
au XVIe siècle.
Guillaume Kerengar en est déclaré
A la réformation de 1443,
seigneur; Yves en fournit aveu en 148l.
Jean Jouhan, sorti des Jouhan de Gourin, en était seigneut
en 1590; Alain, en 1601 ; Jean, en 1646; François, qui dis­
paraît de la paroisse aussitôt après la mort de son père, en
26. KEROHlC-KERMÉNOU.
MauriceMeugam, seigneur de Kerohic en 1443; Guillaümè
G6urio, en 1478.
Prigent de Kerbuartz et Marie Lescarval, seigneur et dame
de Kerohic, Kerbuillad, Lessiec, en 1494; Guillaume de
Kermenou et Marguerite de Portzmoguer en 1600; François,
marié à Marguerite Audren et mort sans enfants en 1670.
Claude Keranguen, seigneur du dit lieu et de Kei'losquet eh
1673 ; Gites J ourand, en 1678. _
27. KERRIOU ou KERSIMON •
Des seigneurs du très antique manoir de Kerriou noUs n~
connaissons que Henri Le Baillif, cité parmi les nobles de
Plouvien à la réformation de 1443. Du Refuge, dans son
armorial, le dit seignelll' de Kersimon et de Guyon et lui
donne ces .armoiries: « Écartelé d'O!' et de gueules •. A la fin
XVIe siècle, la seigneurie avait passé aux Keraldanet de
Garsjean.
28. KERVELTÉNAN.
Guyon Le Téven, anobli en 1426, seigneur du liei.J; Jean;
BULLETIN ARcaÉoL. DU FINISTÈRE. TOME XV. (Mémoires). H

en 1443; Alain, en 1503. Vers l'an 1565, la famille se confond
Kernévez-:Rossun':m par le mariage
dans les Penfeunteuniou de
de l'héritière Marie Téven avec Nicolas de Penfeunteuniou.
29. LE F ORESTIC-V RAS.
Hervé de Léon, dans son testament, fait à Notre-Dame,de­
21 août 1363, porte une donation en faveur de Rol­
Prières, le
land Le Forestie.
En 1444, ce vieux manoir, avec toutes ses dépendances, '
à la maison de Coetyvi et n'était occupé que' par
appartenait
des métayers.
30. LE LE UZRÉ.
Olivier du Leuzré, seigneur du lieu en 1426: Pierre de
Kera ldanet de Garsjean, en 1595; Charles Touronce et Marie
de Chateauneuf, seigneur et dame
31. MÉASCALAC.
Hervé Kerméleuc, seigneur dudit lieu, fut présent à la
montre de l'amiral Penhoët, du 27 juin 1420; Yves est
1443; Nicolas sous­
reconnu parmi les nobles de Plouvien en
au Folgoët, le 9 août 1574, l'acte de soumission au roi
cri vit
La suite de la filiation nous est inconnue.
Henri.
MESMÉLEUGAN, ANCIENNEMENT MÉASMÉLE UGAN.

Alain Le Nobletz était seigneur du lieu à la réformation de
5; viennent ensuite Guillaume, Olivier, Jean, marié à
Téphaine Iürouzéré.
Vers l'an 1550, Jean Mesnoalet et Marie Dubois étaient
dudit lieu; Henri Mesnoalet et Marguerite
seigneur et dame
Troarlen, en 1595 ; après ces derniers, la terre passa dans la
aoc par le mariage de Renée, leur unique
maison de Kergar
héritière, avec Charles de Kernezne.
33. MÉASVEN ou MESGUEN.
La terre de Mesguen avait pour seigneur Yves Cloc'her en
un nom aussi vulgaire,
1446. Les descendants, confus de porter
sonneur de cloche, s'empressèrent de prendre celui de Créac'h­
quérault. (Voir leur génél:dogie dans l'arm. de M. P.cleCourcy.)

34. MÊsou .
Guyon Le Veyer, seigneur du lieu eu 1439 ;
. Audren Prestre, en 1443 ;
Maurice Prest, en 1477 ;
Mathieu du Drénec et Marie du Baudiez, seigneur et dame
dll dit lieu, en 1598 ; la filiation est continuée par Gabrï'el,
marié en 1624 à Marie Taillard de' Coaté vez ; François, marié
eri 1655 à Anne Gou rio de Lannoster, dont la fille unique,
Marie, épousa en 1676 François Mol, seigneu t' de Garsjean .
Leu r fils unique, appelé aussi François, mourut jeune; sa
sœur aînée, nommée Yvonne-Louise, épousa en 1702 Charles
du Baudiez, seigneur du Rest, et avec e lle les seigneul'les du
Mésou et de Garsjean passèrent clalls cette maison du Rest.
En 1788, M . de Largeteau et Marie de Chateauneuf étaient
seigneur et clame du Mésou ;
E n 1822, NI . Le Gallic de Kerisouet en devenait propriétaire.
Ce manoir, de cons truction moderne, est aujourd'hui aban­
donné.
35. PENHER, QUÊLIFRÉOC, PRATEUGAN.
Ces trois anciens manoirs relevaient de la seigneurie de
Coadelez, au commencement du XVe siècle, et n'étaient déjà
babites vraîsemblablement que par des métayers .
Le manoir de Quélifréoc, à en juger d'après les ruines qui
subsistent en core, était bâti dans les conditions d'un véritable
château. .
Prateugan avait deux manoirs; nous avons mentionné
l'autre à l'art. Kerdudal.
36. PENQUÊAR .
Le n obi liaire porte Guillaume Marheuc comme seigneur de
cette terre en 1443; Jean en fournit aveu en 1477. Après eux,
il n'est plus mention de la famille ni dans le registre de la
principau té ni dans les registres de Plouvien .
37. PENZEZ ET KERGUELVEN.
Ecuyer Guillaume Duros et Marguerite Ronac'h, seigneur
et dame de Penzez et de Kerguelven en 1477;
Jean, en 1503; Gu illaume, en 1530;
Autre Guillaume, en 1570, dont l'héritière, Louise, épousa

Maurice Simon, seigneur de la Palue, dont Henri, dont Jean
reconnu à la réformation de 1668. '
ce manoir de Penzez, déserté par ses seigneurs dès
l'année 1675, il ne reste plus gue le so u venir.
38. QUÉLENNEC ou QUÉLENNÉDOU-MINIHJ.
Le manoir de Quélennec avait pour seigneur Bernard Le
Floc'b en 1443; de 1629 à 1683, il eut Hervé de Keroulas ,et
ses descend9.nts, Jean, Hervé et François. A partir de 1683,
la famille disparaît de Plouvien.
39. TRAONBIAN.
En 1445, Alain Le Nobletz, seigneur de Mesméleugan, était
seigneu r de ce lieu;
aussi
Henri de Penmarc'b, marié à Méance Le Nobletz, en 1481 ;
Eeigneur de Garsjean, époux en
Hervé de Keraldanet,
deuxième noce de Claudine Le Nobletz, en 1640.
§ 6 bis. RÉGISTRES AN CIENS DE PLO UVIEN ; ANCIENS SOUVENIRS
TRADITIONNELS.
Le plus ancien régistre de Plouvien commence à l'année
1588 ; mais l'inscription régulière et complète ne commence
nnée 1590. A partir de cette dernière date on trouve
qu'en l'a
ur un même cabier les actes de naissance et de mariage; les
actes de décès manquent dans quelques-uns.
I. On rencontre dans ces régistres quelques notes con­
cernant les événements des temps. Voici deux note~, en parti­
culier, que nous avons relevées. Dans la première il est fait
d'une grande disette dans les années 1661 et 1662.
mention
Le froment se vendait 24 livres le boisseau, mesure de Lan­
nilis, c'est-à-dire 80 kilos; le seigle, 22 livres; le blé noir,
21 livres ; l'avoine, 16 livres. Dans la seconde il est parle de
l'un le 21 septembre 1671, et qui em­
deux orages survenus,
porta tous les moulins situés sur la rivière Balaznant (confluent
de l'Aber-Benoît), depuis le Coumou jusqu'au moulin Ju
Chastel inclu si vement ; l'autre arriva le 8 octobre de la même
va d'enlever les derniers débris des moulins
année, et qui acbe
mment submergés. Le chroniqueur rapporte, au slljet
précéde
un fait singu lier: « Un coq, dit-il,
de la première inondation,
fut vu voguant sur une brancbe d'arbre et chantant ses adieux
à la patrie. » ,

IL La tradition popu laire a conservé aussi le sou venir. de
pl usieurs faits anciens et in téressan ts. Dans notre J'eune âo-e
nous avons souvent entendu parler de l'oratoire en bois de
saint Jaoua; des moines blancs de Balaznant, quoique les
chevaliers de Saint-Jean eussent disparu avant la fin du
XVI" siècle; de la. peste de 1509, . dont deux lavoirs, appelés
Poullou-ar- Vosen et situés dans l'atil Kerdavid et le bois de
souvenir; du terrible typhus de .
Kerbréden, perpétueront le
au double le chiffre des décès sur les années .
1695, qui porta
moyennes, ainsi que nous l'avons vérifié sur le régistre.
§ 7. MOULINS ANCIENS.
. Il est souvent fait mention dans les régistres de Plouvien,
e, J'un moulin à fouler le drap au
pendant le XVIIe siècl
d'un mou lin à huile un peu au-dessus, en face du
Coumou et
pont appelé Pont-Coat, appartenant tous les deux aux seigneurs
de Keragon, cités au n° 10. -
Il est encore fait mention fréquente d'un moulin à huile à
Pont-ar-Goarant.
MOULINS ACTUELS .
La paroisse actuelle de P louvien possède dix-buit moulins
ayant de deux à yuatre paires de meules, et deux petites mino-
l'une à Garéna et l'autre au CiJastel. .
teries,
Le Bourg-Blanc en possède trois à notre connaissanco, et
tous les trois anciens.
ire n'en a qu'un seul.
Locbrévala
Troisième Par.tie.
1 N S CRI P TI 0 N S .
Le Guide Joanne, à la page 453,1"" col., « parle d'un rocher
'U sur la limite des communes de Plabennec, de Kersaint atdu
« Drénec, mesurant pl'ès de 3 m . de long sur 2 m. de large,
« portant à l'une de ses extrémités une inscription en caractères
« illisibles, »
Les caractères, tracés sur ce rocher que surmonte une petite
ix ne son t pas aussi illisibles que le prétend Le Gu ide.
cro
Nou~ croyons y avoir lu distinctement: « Josephus Dreff Jecit
hoc, » A ne considérer que la fOJ'me des caractères, on
songerait à reporter cette inscription au IX· siècle , mais

l'orthographe du nom propre oblige à l'attribuer à une époque
bien postérieure.
Au maître-autel de la chapelle de Locmaria, en Plabennec,
on voit sur une banderolle tenue par un ange une inscription
en lettres gothiques minuscules liées; inscription que nous
n'avons pas eu le loisir de déchiffrer.
HOMM ES CÉLÈBRES .
Les hommes de Plou vien qui ont joui de quelque célébrité
sortaient de la maison des Coetyvi et de celle des Refuge de
Kernaëret; on peut en voir la longue liste dans l'armorial dEI
M. Pôl de Courcy.
Nous devons encore citer Guiomar de Saint-Laurent, sei­
gneur de Kergaraoc, deux fois député aux Eta,ts de Bretagne,
et Jean de Penfeunteuniou, cadet de Kernévez-Rossunan,
célèbre avocat à la cuur de Lesneven à II\, 6n du XVIe siècle
et au commencement dn XVIIe.
COSTUMES .
Depuis que les larges braies et les vestes flottantes avec leur
découpure variée ont disparu, le costume des hommes de tout
Bas-Léonnais se compose du pantalon, de deux vestes
chapeau large.
courtes et du
Le costume de fêtes ne diffère du costllme habituel que par
la propreté de l'habit et la qualité du drap.
Le costume des femmes dans tout le Bas-Léonnais teud
aussi à l'uniformité. La jllpe et l'habit en drap noir sont par­
tout d'une coupe uniforme: les châles généralement en
laine, et rarement en soie, sont de cou leurs variées; la coiffe
seule varie, selon les cantons. Mais on arrive presque partout
à la petite coiffe, légèrement pendante sur les côtés de la tête, .
pour l'ordinaire: aux jours de fêtes solennelles on porte la cor­
nette avec sa large dentelle; les souliers à boucle d'argent sont
alors de commande et la chaîne dorée au cou .
La simplicité et la mod estie des vêtements ont disparu dans
. notre pays depuis un demi-siècle, et avec elles, hélas! la sim­
plicit.é et la modestie des mœurs.
L'ABBÉ J.-L. LE GUEN,
Ancien Aum<)nier .

ANNEXE.
TABLEAU DES TROIS ARCHIDIACONÉS
DE L' AN CIEN DIOCÈSE DE LÉON.
Archidiaconé de Léon.
Tréhou. T. Tréflévénez, s. Tré­
meur.
Trésilidé.
Minihi s. Paul. Trève RoscolT.
Archidiaconé d'Illy.
Batz-Paul.
Cléder.
Broënnou.
T. s. Sauveur.
Commanna.
Goulven.
Guiclan.
alias Elestrey.
Guiquelleau,
T. Lampaul.
Guimilliau.
Gui ssény. T. s. Frégan.
Lanhouarneau.
Kerlouan.
Pleyber-Christ.
Kernili,. T. Lannarvily.
Pleyber-Sa in t-Th égonec.
Kernouez.
Ploudiry ( ancien prieuré de .
Landéda.
T. Loc-Eguiner, La
Daoulas).
. . Lanneufret.
Martyre, Pencran, La Roche,
Languengar.
Pont-Christ, Saint-Jnlien de
Lannilis.
Landerneau.
Lesneven.
Plouénan.
Ploudaniel. T. s. Mécn, Tré-
- Plouescat.
maouezan .
Plougar. T. Bodilis.
Plouédern.
Plougoulm.
Plouguerneau. (Grouanec, cha­
pelle de Secours, avec chape­
Plougourvest. T. Landivisiau.
in et cimetière), sans f. B.)
Plounéour-lIlénez.
Plouider.
Plounévez-Lochrist. .
Plounéour-Trez.
Plouvorn. T. Mespaul.
T. s. Servais.
Plounéventer.
Plouzévédé.
Tréflez.
S. lI'Iartin-des-Champs. T. Ste-
Trégarantec.
Sève.
Tréménac'h.
S. Vougay.
Sibiril.
Archidiaconé d'Ack.
Sizun. T. Loc-Melar.
Beuzid-Conogan.
Taulé. T. Garantec, Henvic.
Brest-s,-Louis,
l'reflaouënan,

Bréventec. Prieuré de s. Mathieu
Molènes .
Penn-ar-bed. . . ' ..
Coat-Méal (ancien prieuré
Daoulas).
Plouarzel.
Drénec (Le).
Ploudalmézeau. T. s. Pabu.
Forêt (La) . Trève s. Divy.
Plougonvelin. T. Lochrist, Le
Goueznou.
Conquet.
Guiler. T. Bohars.
Plouguin.
Guipavas.
Ploumoguer. T. Lambert.
Kersaint-Plabennec.

Plourin. T. Brélès.
Lambézellec. T. s. Marc.
Plouzané. T. Locmaria.
Lam paul-Plouarzel.
Plouvi en. T. Le Bourg- Blanc.
Lampaul-Ploudalmézeau.
(s. Jaoua, encore trève en 1517,
disparut avant la fin du siècle).
Landerneau (s. Houardon).
Porspoder.
Landouzan.
Quilbignon.
Landunvez (Collégiale de Six­
Recouvrance.
Chanoines à Kersaint.
Lannildut.
S. Mathieu-Pen-ar-bed.
Lanrivoaré.
S. Renan.
L'Arrêt.
S. Thonan.
Lo::-Brévalaire i ancienne trève
babu.
Tré
de Plouvien,érigée en paroisse
TrégloDou.
vers 1700).
Tréouergal.
~lilizac. T. Guipro~vel.
N. B. Ce tableau, pris SUi' le registre des aveux de la pl'in-
cipaute çle l.,éon (Bibliothèque de M de Kel'danet) et sur les
regist l'es du comte de Léon (Bibliothèque du CQllège de Saipt­
P ol), peut manqu el' d'exactitude SUI' plusieurs points, parce que,
de l'époq ue où finissent les susdits registl'es à 1790, il a pu sur­
venit' quelques modifications. Le compal'er avec celui qui a été
publié par M. de la Borderie dans son Anntwire de 1861.
J.-L. L.