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Bulletin SAF 1888


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Procès-Verbaux

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SÉANCE DU 26 JANVIER 1888 .

Présidence de M. LUZEL.
Étaient présents: MM. HARDOUIN , DIVERRÈS,
DUBOIS SAINT-SEVRAIN , MALEN, LE GUAY,
PABAN, DE BÉCOURT, LE BRAS, SERRET.
Les ouvrages suivants ont été offerts à la Société
pour sa bibliothèque :
Journal des Savants, octobre 1887. . .
Société polymatique du Morbihan, année 1886.
Bulletin de la S ociété archéologique de Nantes,
tome XXVI, année 1887, 1 semestre.
Société bretonne de Géographie de Lorient , 5°
année, na 31 .
Bulletin historique et philologique, année 1887,
Notre président, M. de la Villemarqué, s'excuse par
ettre de ne pouvoir assister à la séance .
M. Luzol donne connaissance d'une circulaire de
M. le Ministre de l'Instruction publique. Le dépouil­
lement des papiers scientifiques de M. L éon Reriier a
permis de retrouver un grand nombre cl 'inscri ptions
romaines, recueillies soit en France, soit dans le Nord
de J'Afrique. Cela sera le premier fond pour créer un
. cabinet d'estampages d'inscriptions romaines .
M. le Ministre fait appel à tous les érudits et aux
Sociétés savantes qui peuvent être en possession

. d'estampages d'inscriptions romaines et les prie de
vouloir bien les lui céder, pour compléter une collection
nationale dont le noyal,l existe déjà.
Notre Musée ne possède comme inscription romaine
que la borne de Kerscao, qui a donné lieu à de nom­
breuses·discussions. Un estampage en sera fait et en-
voyé à Paris.
M. l'abbé Le Guen, vicaire à Loc-Brévalaire, can-
ton de Plabennec, envoie un très intéressant mémoire
sur cette région, dans lequel il répond au Questionnaire
publié l'année dernière pour la rédaction du Diction­
naire topographique et du Répertoire archéologique
du département du Finistère.
M. Ropan, instituteur communal à Loqueffret,
demande à être membre correspondant de notre Société
pour nous tenir au courant des fouilles et des décou-
vertes archéqlogiques qui pourraient se faire dans cette
localité. Accordé:
M. Huon, instituteur à Primelin (près Audierne),
qui, l'année dernière, nous a généreusement offert des
haches en pierre polie, nous donne des détails inté­
ressants sur une nouvelle découverte que l'on vient
de faire dans cette commune; Nous publions son rap-
port à la suite du procès-verbal. '
Le traité avec notre imprimeur étant expiré, une
Commission composée de MM . de Bécourt, Hardouïn,
Luzel et Serret, . est nommée pour étudier les offres

que divers imprimeurs de Quimper ont faites pour éditer
notre bulletin.
Cette Commission a traité avec M. Cotonnec, qui
est devenu l'imprimeur de la Société .

Nomination de la Commission du hudget, qui sera
composée de MM. de Bécourt, Faty et Vesco.
1\1. Verchin , aVQcat à Quimper, fait don à la Société
d'une pièce en nronze d'une conservation remar!]uablc.
M. F8.ty nous en donne la description suivante:
Cl Petit bronu de l'Empereur Constantin, dit le Grand .
Cette pièce est bien conservée. A la face on lit, sans solution
continuité : .

IMPCCONSTANTINUSPIAUG
Ce qui se traduit par: l'Empereur Cains (ou Claudius)
Constantin, Pieux, Auguste. Sa tête laurée est couverte d'un
casque dont la bombe est revêtue de la peau (j'une bête que
nous croyons être un sanglier; il est sans jugulaire et son
extrémité inférieure encadre le menton. Cette représentation
est assez rare; ce genre de casque se nomme galea p ellibus
tecta.
Au revers on lit: Fides militum, Fidélité des soldats. Dans
le champ, on " oit la déesse Fidélit é, revêtue d'une longue
tunique, assise sur un siège qui ressemble à un haut tabou ret;
sa main droite, élevée, tient un objet que nous croyons être une
. Victoire, et la gauche une enseigne (Signum militarium),
nommée manipule, se composant de plusieurs cercles traversés
par une hampe dont l'extrémité se termine par une main.
Cette pièce a dû être frappée vers 306, à l'~poque où Constantin
fut proclamé César par les légions de la Grande-Bretagne.
Un membre de la Société écrit pour nous sou­
mettre quelques remarques au suj et d'une annotation
inédite de feu M. de Blois {de Morlaix) (1). Cette note
sera insérée à la suite du procès-verbal. (Voir p. VII. )
(11 Bulletin dt la Société anhéologique du Finis/M'e, année

M . H ardovïn appelle l'attention des membres de
la ' Société sur un article de M. Ducroquet, publié
dans les An nales de Bretagne .. L'auteur y étudie une .
aliénation de droits domaniaux au profit de la province
de Bretagi1c, en 1759. Ce travail fait suite aux travaux
de M. Harc1ouïn , sur un s uj et connexe.
11·[, Divetrès lit so n travail sur les masures qui

existaient jadis autour de Saint-Corentin, et que l'on
trouvera plus loin, dans les Mémoires .
La séance est levée à 4 heures.
L e S ecrétaire,
A. SERRET.
_ .. -....;."' ,. ;p ""e~6 $-- . j ':.--

RAPPORT SUR UNE
DECOUVERTE AnCHE OLOG IQUE , DANS LA CO MM Ul'i E DE
PRIMELI N , PAn M. HUON, INSTITUTE UR .
Monsieur le Président,
J'ai à vous entretenir d'une nouvelle découverte,
faite à Rugolva, en Primelin. Le 5 janvier c1erniel', en
travaillant un champ , situé à Rugolva, à environ
300 mètres au nord du bourg, le nommé Kersaudy,
de Kerscoulet, a mis au jour un tombeau ga ulois
(ou romain ?) très curieux. Le tout est creusé dans
un mélange de granit et cl'argile, qui forme le fond
de ce pays. Le tombeau, dont je joins ici un croquis

et deux coupes ,est composé cl 'une tranchée A B _
allant de l'Est à l'Ouest; une autre tranchée va au
nord; la chambre sépulcrale est au sud . .
La voûte de la chambre est percée en haut d'lm trou ,
servant peut-être de cheminée' A.
La première coupe est de la partie nord suivant la ligne
A B. A".C est la tranchée qui se dirige vers le nord et qui
est terminée par une yspèce de chambre rond e, très
peli profonde, environ U'" 15.
La seconde coupe est du côté sud, et montre l'ouver­
'. ture de la chambre .

La chambre a été complètement vidée, ainsi que les

tranchées; le tout était plein d'un e t~rre qui m'a
semblé être de la boue ramassée sur la route, mêlée
de fragments de poteries romaines et gaul oises, de galets,
de pierres. Aux points D et E on a trouvé une terre noire
et très fine, s'attachant aux instruments, et qui semble
être de la cendre. Quelques os calcinés ... voilà tout ce
. que l'on y a découvert. J'ai pu recueillir une vingtaine
de fragments de poteries , les unes grossières , brûlées
à l'intérieur et de facture gauloise (?), les autres noires,
_ vernies et me paraissant être romaines, ainsi que quel­
ques fragments de poterie rouge, vernie, et que l'on
trouve partout où les Romains ont résidé. Je n'ai pu
me proùurer qu e deux fragments de poterie travaillée.
Le travail est très bien fait. Vous pouvez en juger
d'après le croquis ni·joint. Le fragment est d'un brun
noir foncé, dans le plus petit. Ce doivent être des frag-
ments de l'urne ùinéraire. Ils se trouvaient dans la
chambre, en même temps qu 'une partie des autres
poteries gauloises et gallo-romaines.

La planche' ci-jointe donne, de grandeur naturelle,
les fragments décorés qui sont en ma possession. Il
devait y en avoir d'autres; je tâcherai de les avoir.
Il y avait aussi un clou en fer parmi la terre extraite,
je ne pourrais dire si c'est da la chambre' ou
des tranchées. Il a été perdu, ainsi qu'une bcinnne
, partie des poteries, qui ont été cassées et emportées
par les paysans venus pour voir le trou. Il Sr avait
encore plusieurs galets très ronds, qui ont aussi ai~- '
paru. Au-dessus de l'ouverture l, Fig. 1, il Y avait une
grande pierre plate, qui était posée suivant la ligne R S, .
et couvrait l'ouverture de la grandê chambre. La pierre - '. .

était presque à la surface du sol; elle a OmgO de long
, _ et une moyenne de Om42 de large, sur une épaisseur
d'environ om07.
En dehors de ces poteries et des quelques pierres
mentionnées, on n'a absolument rien trouvé; pas
d'armes, ~i en pierre, ni en bronze, ni en fer.

J'ai suivi, le mieux qu'il m'a été possible, les fouilles, '
dès le premier jour, et ,c'est sur ma demande que le
propriétajre du champ s'est décidé à les faire. Si, plus
tard,-il y fait d'autres découvertes, je tâcherai de les
surveiller de mon mieux. Le tombeau sera rempli de
pierres, vers la fin de février, époque à laquelle le
champ sera rendu à la culture. Par le même champ
passait une voie romaine, dont le pavé a été trouvé à
plusieurs repri~es. '
Depuis longtemps, j'attendais que ,le propriétaire
commençât le travail de défoncement qu'il fait cette
année. Entre le tombeau et la grand'route, il y a

VlI

encore d'autres tranchées , mais qui n'ont pas étt3' fouil­
'année proch aine; la partie Est du ehamp, qui
lées. L
est aujoui'c1'hui inculte, sera travaillée, et je pense que
l'on trou vera enCO l'e quelque chose (1).
Recevez, Monsieul' le Président, l'assmance de mon
dévouement,

HUO)1 ,
Instituteur à Primelin, canton d'Audierne .

REMARQUES
SUR LA LA\lDE DE SAI\lT-BEH.\lARD .

Je lis dans Je Tou r du moiide, an:lee 183G, paga 2 lO, le
récit su ivant fait par un voyageur chargé d'une mission scien­
ue en Tunisie :
ti6q
NOlls traversons le déS..Ié ap?elé Foum-es- Guegg par une
escarpée et déserte, le long da laquelle nous décou vrons
route

(1) Nous avons reçu, depuis cette lettre, des détails ca::nplé:n eu­
taires , rédigés par un membre de la SOéliété, IlL Le Caegue t, per­
cepteul' il _~ndicl'lle . Il en sera donné lecture dans notre prochaine

seance.

VIII
à chaque pa'l des tas de pierres ou tumuli commémoratifs
d'un meurtre resté impuni. Ces petit!3 tumuli se nomment en
Tunisie Méchad. Chaque voyageur doit jeter une pierre sur
la tombe, de ~elui qu'on a trou vé un beau malin, étendu sans
vie, baigné dans son sang, au m ilieu d'une route el prononcer
ces paroles: " Qu'Allah inflige au rw.eurlrier une mort aussi
cruclle que celle qu'il a fait su bir à un innocent! » C'est
ainsi que le Méchad grossit peu ft peu. Comme le chemin était ·
bien fréq nenté jadis! disions-nous,' apr03 en il voir corn pt é
quatorze. Mais, depnis que la Tunisie est sous notre protec­
torat, la sai nte pen!' d u bâton et du reste tienlftous les brigand s
eu respect.
L'anten r d'uue Vie de Virgile signale la coutume, en Italie,
d'amener garrotte le bandit sur le théâtre de ses crimes. Là il
était lapidé pal' la population de la coutrée dont il avait été le
fléan et la terrent', et à l'appni de cettea:ssertion il cite denx
vers d n grand poète:
lIIole 8U~ Mc lapidumjacuit Balista sepu!tns;
Nocte, d ie tutwn carpe, viala r, iter.
«Soasce monceau de pierres git le bt'igand Baliste; voya geur,
poursnis ta route sans Cl'ainte, le jo nr et la unit. )) Il Y avait
an ssi des amas de pierres consact'és ' a\~ dien Mel'(:nre, protec-
teur des commerçants et c~s voyage'J~ comme l'atteste le
verset 8 d u c 1apitre XXVI de;; p,'ovtl l'be'l: Sieut qui mittet
lapid '3m in a (;e roun Mel'c urù. Rien d'étounaut qu'il y en eùt
dans la Gaule, pnisque César, ::lans ses Commentaires , affirme
que r,let'cn re était la pri ncipale divinité des Gaulois : « Deum
maxime Mercurium colun t; hun~ omnium inventorem artium

ferunt ; hunc viarwn atque itinerum ducem arbitrantur ".
Le tumulus de la lande de Saint-Bernard n'èst-il pa.s un autel
l'bonneur de ce Dieu et conservé par la superstition f
érigé en

Un membre de la Société archéologique.

SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1888.
Présidence de M. le Vicomte de la VILLEMARQUÉ,
membre de l'Institut.

Etaient présents :
MM . LUZEL, HARDOU IN,

WEEG, DIVERRES, l'abbé ABGRALL, SERRET,
l'abbé PEYRON.
M . Le Maigre s'excuse de ne pouvoir assister à la

seance .
ouvrages suivants sont offerts à la Société:
Les
Bulletin Archéologique, année 1887, nO 2.
Revue de l'Histoire des Religions, 8 année,
tome XVI, nO 3, novembre et décembre 1887.
Journal de" Savants, décembre 1887.
La lettre suivante a été adressée à M. le Président
par M. Charmes, directeur du Secrétariat au ministère
de l'Instruction publique :

Paris, le 5 mars 1888,
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous annoncer que, le mardi 22 mai pro­
chain, à 1 heure et demie, aura lieu exceptionnellement au
Ministère de l'lnstruction publique, rue de Grenelle, n° 110,
l'ouverture du Congrès des Sociétés savantes dont les travaux
se poursuivront durant les journées des mercredi 23, jeudi 24
et vendredi 25 mai,
mai l'era consacré à la séance générale que je
Le samedi 26
présiderai et qui ~e tiendra dans le grand amphithéâtre de la

Sorbonne.

La circulaire du 12 août 1887 vous a fait connaître le pro­
gramme rédigé en Comité des travaux historiques et scienti­
nt les sujets présentés par les Sociétés
fiques et comprena
savantes. L~s questions du programme seront discutées dans
les réunions cie l'après-midi. Pendant les séances du matin,
au contraire, pourront être exposés les travaux. étrangers au
programme, mais seulement ceux dont le sujet aura été
approuvé par la Société savante dont ils émanent.
A ce propos, Monsieur le Président, je vous signale spécia­
néce ,~sité : I ode me désigner, avant le 25 avril, le
lement la
ou les Délégués qui auront reçu le mandat de traiter devant
le Congrès une des questions du programme ; 2 de f>:tire con­
naîire à mon Administration, également avant le 25 avril, le
titre des communications écrites ou verballlS que MM. les
Délégués se proposerêtÎent de faire en dehors du programme.
Les listes seront définitivement closes à cette clate.
Pour la délivrance des billets à prix réduit, il a été entendu
entre le Syndicat des Compagnies de chemins de fer et mon
Département que, sur la présentation de la lettre d'invitation
remise par vos soins à chaque Délégué, la gare de départ déli-
vrera au titulaire, du 14 au 25 mai· seulement, et pour Paris,
un billet ordinaire de la classe qu'il désignera. Le chef de gare
percevra le prix entier de la place, après avoir mentionné su r
la lettre d'invitation la délivrance du billet et la somme reçue .
Cette lettre, ainsi visée et accompagnée du certificat régularisé,
servira au porteur pour obtenir, au retour, un billet gratuit,
de Paris au point de départ, de la même classe qu'à l'aller, si
elle est utilisée du 26 au 31 mai inclusivement.
Toute irrégularité, soit dans la lettre de convocation, soit
dans le certificat de présence ci-dessus mentionnés, entraîne­
rait pour le voyageur l'obligation de payer ie prix intégral de
sa place à l'aller et au retour.
Il est extrêmement important que vous indiquiez sur ia
liste des Délégués par quelle ligne la gare de départ est

XII-
desservie. S'il est nécessaire d'avoir des bulletins de circula-
. lation sur plusieurs lignes pour venir à Paris, il faut que
ces lignes soient très exactement mentionnées.
Vons voudrez bien me faire connaître les noms des Délégués
de votre société, très lisiblement écrits, avant le 25 avril,
DERNIER DÉLAI.
Je vous serai obligé, Monsieur le Président, de vouloir bien,
pur un avis spécial et très explicite"communiquer, le plus tôt
~ qu'il vous sera possible, ces dispositions el les jours des réu~
nions' aux membres de votre société.

Permettez-moi, en terminant, de vous priel' instamment de
ne me designer comme Délégués que les membres de votre
société qui s'engageront à prendre ' une part effective au
Congrès. "
Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma consi-
dération très distinguée.
Le 'Ministre de l'Instruction publique,_des Cultes
Beaux-Arts .
et des
. Rour le Ministre et par autorisation:
Le Directe1lr du Secrétariat et de la, Comptabilité,
CHARMES.
Présentation de M. Cotonnec par MM. Luzel et
Diverrès.
M. Huon, instituteur à Primelin, près Audierne, fait
don à la Société de quelques fragments de poteries
provenant de la sépulture de Parc-ar-Rugolva, en
Primelin. - Remerciements.
M. Le Carguet, percepteur à Audierne, a également
envoyé un rapport sur cette découverte. Le Bulletin
était déjà imprimé quand cette note, qui vient appuyer
le travail de M. Huon, nous est parvenue.
- XIIt -
M. Gauguet dépose sur le bureau le coussin avec les
clefs de la ville de Quimper. Ces clefs, qui étaient
placées dans la bibliothèque de la ville, figureront
maintenant dans une des salles du Musée départe-
mental d'Archéologie.
ont eu lieu dernièrement, à l'Académie
Des élections
.des Inscriptions et Belles-Lettres. M. Menant, le savant
Assyriologue, a été nommé.
Notre éminent historien breton, M. de la Borderie,
aussi candidat, a échoué, mais de peu de voix;
M. le Président espère qu'aux prochaines élections
notre confrère deviendra le sien, à l'Académie.
L'introduction du Cartulaire de Landévennec e:-;t
très avancée et dans peu de mois cet ouvrage sera
remis aux souscripteurs. M. Emile Ernault, profess~ur
à la Faculté de Poitiers, a fait une table de noms
d'hommes et de lieux et un glossaire des vieux mots
bretons du Cartulaire. .
La publication de ce glossaire serait non-seulement
utile, mais elle est vivement souhaitée par tous les phi­
lologues.
Cette nouvelle dépense, qui n'avait pas été prévue
dans les frais d'impression, imposerait de nouveaux
sacrifices pour mener l'œuvre à bonne fin.
'unanimité, la Société demande qu'il soit placé à
la suite du Cartulaire.
M. de la Villemarqué engage les membres de notre
Société archéologique qui . n'ont pas encore souscrit
au Cartulaire à le faire immédiatement. (1) Dans la
(1) Pour les membres de la Société archéologique du Finistère,
de 5 francs l'exemplaire avec l'atlas. Chaque membre .
le prix est
à plus de quatre exemplaires.
ue peut souscrire

_. XIV
prochaine réunion on discutera le prix auquel les
mplaires restant seront livrés au commerce .
exe
M. Diverrès fait ensuite la lecture de son rapporf
sur la bibliothèque . Il donne : 1 Le catalogue des
ouvrages que nous possédons;
2° L e nombre des collections complètes de notre
uis 1873, la Société publie un Bulletin
Bulletin. Dep
mensuel où sont consignés le procès-verbal et les
lus dans les séances, ce qui, à la fin de
Mémoires
'année, fait un .volume.
Une collection complète forme maintenant quatorze
En terminant, M. Diverrès fait- appel à
volumes (1).
ceux qui ayant des ouvrages en double pourraient en
disposer pour augmenter notre Bibliothèque, et il prie
M. de la ' Ville marqué de vouloir bien faire une
démarche près du Ministre de l'Instruction publique
pour obtenir différentes publications archéologiques .
1\1". Hardollïn demande à ce que l'échange de notre
Bulletin se fasse avec la Société des Antiquaires de
Picardie. Accordé.
M. Trévédy écrit pour présenter son nécrologe du
couvent de Saint-François à Quimper. Ce travail sera
publié dans le courant de l'année .
M: de la Villemarqué lit la notice suivante due à
ance de M. Anatole de Barthélemy, le savant
l'oblige
numismate, au sujet de la médaille en or trouvée
l'année dernière au manoir de Kéblin (2).
(1) La Société disposant d'un certain nombre de bulletins
illés, ils seront donnés à ceux de nos sociétaires qui
dépare
désireraient compléter leur collection. S'adresser à M. H. DIVERRÈS ,
bibliothécnire-adjoint de la Société d'archéologie.
(2) Voir Tome XIV (procès-verbaux), pilge 109.

Ce florin estde Louis lerd'Anjou, roi de Hongrie(1342-1382).
Jadis on l'attribuait à Louis VI ou Louis VII, rois de Fl'unce.
Mais son style prouve suffisamment qu'il appartient au
XIve siènle.
LUDOVICV REX, grande ~ur de lys épanouie, grenetée au
pourtour.
R. S. IOHANNES B, couronne royale terminant la légende.
Dar::s le cbamp, saint Jean-Baptiste de face, la tête nue, barbue
et entourée d'un nimbe dont les bords sont perlés. Il a les
pieds nus; d'une main il bénità la manière latine, de l'autre
il tient une croix emmanchée dont les croisillons servent à
indiquer le commencemen t de la légende. Son corps est couvert
d'une tunique serrée au-dessus des hanches et par dessus
laquelle est jeté un manteau de peau de bête qu'un fibule
retient sur la poitrine grenetée au pourtour. .
M. l'abbé Abgrall fait circuler un ancien sceau
trouvé à Quimper. M. Faty, qui l'a étudié, commu­
üiquera le résultat de ses recherches à notre prochaine
:réunion. Malheureusement trop souffrant pour assister
à la séance, il fait lire un second article sur Une
ténébreuse affaiTe. Nous reproduisons cette étude à
la suite du procès-verbal.
Après cette lecture, M. l'abbé Peyron, dont on
connaît la compétence sur les anciennes questions
de jurisprudence ecclésiastique, donne différents juge­
ments qu'il a récoltés aux archives départementales et
qu'on lit à la suite de l'article de M. Faty. -
Sur la demande de M. Trévédy, nous reproduisons, à
la suite de notre procès-verbal, le texte de la pancarte
placée dans la Cathédrale et où ~ont relatées les dates
principales de son histoire (i ). .
Pour terminer la séance, M. Luzellit un conte breton
inédit qui captive l'auditoire et qui sera publié avec
des notes de M. le Président, en signalant la valeur
traditionnelle.
La séance est levée à quatre heures et demie.
Le Secrétaire,
A. SERRET.
(1) Lire Tome XIV (procès-verbaux), page 89, l'article Une Ré­
paration d' honneur.

XVI
UNE TÉNÉBREUSE AFFAIRE
SURVENUE
A QUIMPER EN 1653,- ET QUI OCCASlONNA UN
CONFLIT ENTRE LA COUR DES REGUAIRES
ET LE SIEGE
PRÉSIDIAL (voir tome XIII, page 185).
2 ARTICLE

Monsieur le Président,
• Vous m'avez plusieurs fois demandé, ainsi que quelques­
uns de nos confrères, relativement à une Ténébreuse Affaire
survenue à Quimper en 1653, si je pouvais apporter quelque
sur le dénouement de ce triste drame, dont je n'ai pu
lumière
Pour obtenir des renseignements, j'ai cru
donner la solution.
mieu:'l: m'adresser qu'à M. Saulnier, conseiller à la
ne pouvoir
Cour de Rennes et Président de la Société archéologique
l'bonneu"r de connaître
d'Ille-et-Vilaine. M. Saulnier, que j'ai
es années, prit connaissance de ma brochure,
depuis bien d
épondit gracieusement à mon app~l et me promit de faire les
- recherches que je réclamais de son obligeance. Avant de se
il me fit un tableau abrégé, mais des plus
mettre en quête,
sur les conflits qui s'élevaiem autrefois entre les
intéressants,
es Présidiaux. Je demande la permission à notre
Reguaires et l
En peu de mots, il nous
Société de le placer sous ses yeux.
l'antagonisme qui existait, avant la Révolu­
met au courant de
et ecclésiastiques.
tion, entre les tribunaux laïcs
« L'affaire qui fait le sujet de votre étude est de celles dont
« on recueillerait bien des exemples. D'une part, les règles de
• la compétence et les limites des nombreuses· juridictions
" de ce temps étaient obscures et mal définies, chacun tirait
« à soi, et le mieux armé tirait le plus fort. D'autre part,
« comme on craignait de créer des précédents, on ne laissait
« rien passer de ce qui pouvait ressembler à un empiètement,
« et plutôt que de permettre à autrui d'empiéter sur soi, on
( allait de l'avant et on envahissait le domaine de son ad ver-

XVII

« saire. Les luttes entre tribunaux -etaient incessantes et. ...
« interminables. Les juges royaux surtout, mus par un sen­
/( timent instinctif d'unification, étaient très portés . il. usurper
« sur la~ juges ecr:lésiastiqu es et seigneuriaux. Le Parlement
« était là pour règler souverainement ces matières; mais,
IL comme vous l'avez vu, à la distance qui séparait Rennes
« de Quim per, son autorité manquait quelquefois de sanction
« et ne rencontrait pas toujours une obéissance immédiate. »
M. le Conseiller Saulnier termine sa lettre en me disant
qu'il allait se mettre à l'œuvre pour rechercher s'il y a dans
les archives du Parlement de Rennes quelques vestiges du
différend qui fait le sujet de ma notice. Mais, malgré de
longues heurcs consacrées à parcourir de volumineuses ar­
chives, les m~utes de la Tournelle et les registres secrets,
mon .obli-
qu i malheureusement offrent d'énormes lacunes,

geant correspondant, après la perte d'un temps précieux, - .
m'annonça qu'il avait le regret de m'apprendre que ses pa­
tientes recherches étaient restées sans résultat.
Puisque l'occasion se présente, je crois bien faire en ajou­
tant aux explications ci-dessus 4uelques renseignements sur la
CoUt' des Reguaires, que nous avons vue si malmenée en 1653
par le Présidial de Quimper et dont l'autorité vers 1668, grâce
à un illustre prélat, reprit une éclatante revanche sur son
implacable ennemi.
François de Coëtlogon, né le 3 juin 1631, était un des sept
fils de Louis, vicomte de Méjussanne, et de Louise Leme­
neust; il prit possession du siège de Quimper en 1668. Le
diocèse lui doit rétablissement d'un grand séminaire et -d'une
maison pour les retraites; sous sa direction le P. Maunoir
travailla l'espace de seize ans à la sanctification de la Cor­
nouaille. Il gouverna son diocèse pendant 41 ans et mourut il.
l'âge de 75 ans, le 6 novembre 1706. -
Gentilhomme d'une illustre maison, il était proche parent
de deux {;rands seigneurs de son nom, dont l'un fut pourvu de

-' XVIII

la lieutenance de roi d'eS quatre évécbés de la Haule' Bretagne,
1658 à 1683, situation qu'occupa, après sa mort, son fils le
marquis Réné-Hyacintbe de Coëtlogon jusqu'en 1692, date de
son décès; en outre un des sept frères du prélat, ' pendant la
même époque, fut Procureur général Syndic des Etats de
Bretagne.
C'est vers 1668, comme nous l'avons déjà dit, que la Cour
des Reguaires de Quimper paraît avoir reconquis son ancienne
prépondérance, bien certainement gl'âce à ,l'influence de son
évêque, grand seigneur, apparenté à de puissants personnages.
Ardent défenseur des droits de son église, M gr de Coëtlogon,
une
aussitÔt en possession de son siège épiscopal, déploya
énergique opposition aux prétentions du Présidial, qui n'eut
plus à compter, comme autrefois, sur l'appui du Parlement
de Rennes.
Ainsi, par un singulier revirement, d:;ms, plusiettrs cir­
constances que nous allons citer, d'après M. du Cbatellier,
avant et notamment en 1679, on lui défendit de prendre
connaissance des délits commis sur le fief des Regüaires, En
1684, le nommé Abraham, attaqué par quatre particuliers et
blessé d'un coup de pierre, les juges présidiaux en voulurent
prendre connaissance; il leur fut intel'dit, par arrêt du
, 27 mars, de connaître des crimes commis sur la juridiction '.les
Reguaires, hors les cas royaux, En 1691, le cbirurgien Godee,
et tu é d'nn
attaqué par quelques particuliers, place Manbert,
coup d'épée, les juges présidiaux voulurent prendre connais­
sance du crime, l~s juges des Reguaires s'y opposèrent; la
aerêt du 21 novembre 1691, leur interdit de con­
Cour, par
naître cette affaire qui était du ressort de la juridiction des
Reguaires. En 1692, un é::olier fut blessé d'ùn coup de fusil
dans la rue des Jésuites, un autre fut tué d'un coup de pierre,
12 décembre 'de la même année, un arrêt défendit aux
présidiaux d'en connaître sous peine de restitution de leurs
~t de tous dépens, dommages et intérêts,
vacations

XIX
On voit que les choses étaient bien changées depuis 1654,
époque OL1 Mgr du Louet eut tant à souffrir des envahissements
du Présidial et surtout de seS procédés aussi peu respectueux
dans la forme que dans le fond.
Mais après la mort de Mgr Coëtlogon, le Présidial de Quim pel'
reprit avec une nou velle énergie ses manœll vres agressives,
alors encouragées pal' l'esprit du temps, et reconquit presque
tous ses droits contestés. En 1745 et années sui vantes, son
Sénéchal Hervé-Gabriel de Silguy, d'un caractère altier et
batailleur, y contribua tout particulièrement. Son zèle ardent
et infatigab le fut réco mpensé par 'un siège de président à
mortier au Pai'lflment de la province. Dans la suite, la Cour
des Reguaires de Cornouailles, jusqu'à la Ré volu tion, fut pour
ainsi dire annihilée, et au moment de sa disparition, ses
pouvoirs ne s'étendaient, pour ainsi dire, que sur des infractions
en matière religieuse.
Ici nous somme~ obligé de renouveler, une fois de plus,
egrets sur l'insuccès de nos démarches relati vement au
nos r
meurtre de Christophe Pezron, sieur de la Peyronnière, dont
nous n'avons pu trouver le dénouement, malgré de longues
recherches dans les archives judiciaires de cette époque .
Mais puisque nous sommes sur le chapitre des causes sin-
gulières, nous croyons intéressant ponr terminer ceUe Notice
de donner connaissance à notre Société du
JUGEMENT D'UN . SUICIDÉ
PAR LA COUR DES REGUA.lRES DE QUIMPER.
Cette lugubre affaire s'est passée en 1692, sous l'épiscopat
de Mgr de Coëtlogon. Nous devons ceUe communication -à
l'abbé Peyron, notre confrère à la Société, qui a copié ce cu­
ocument aux archives du département.
rieux d
Le 5 mai 1692, le nommé François Hervé fut trouvé pendu
dans la cour de sa maison, située rue Neuve. Maître Guill aume
J3ougeant, procur(lur fiSCfll d~ la Juridiction dilS Reguaires (j e

Quimper, ayant eu avis de l'homicide commis par le dict
Hervé en sa personne (1), fitfaire le procès du cadavre qui
fut condamné à être pendu par les pieds et ensuite traîné sur
une claie dans les rues de la ville. Avant d'exécuter cette con­
damnation, il dut adresser au Parlement toutes les pièces de
la procédure qui furent remises à M. de Brechen.
(( Mais pour ce qui est du cadavre, ajoute Me Bougeant, il
n'a pas été possible de le transporter, vu le tetnps qu'il est
décédé, et son entière corruption qui a obligé de le laisser dans
la prison de Quimper, et, comme ail dit Qu imper, il y a un
exécuteur et que la Cour en ces sortes d'occurence renvoie
l'exécution de ses arrêts sur les lieux; en conséquence, maître
Bougeant requiert qu'il plaise à nos Seigneurs de la Cour
de renvoyer l'exécution de l'arrêt q'lÎ interviendra dans l'appel
sur les lieux, par l'exècuteqr de Quiru pel' qui fera justice,».
Cette supplique fut remise à la Cour, le 7 juin 1692, qui
statua le même jour d'après cet extrait des registres du
Parlement que nous reproduisons:
(( Veu par la Cour le procès cJ:Îminel extraordinairement
«( fait en la juridiction des H.eguaires de Quimper et Comté (le
« Cornouaille, à requeste de maître Guillaume Bougeant, pro­
« cureur d'office d'icelle, demandeur et accusateur, allencontre
(( du cadavl'e du nommé Franço is Hervé, défendeu r el accusé;
(J sentence déffinit.ive donnée au dict procès, le 21' mai 1692,
(( par laquelle le dict deffendeur Hervé allroit esté déclaré
cc atteint et convaincu de s'estre pendu en une cour; au derrière
« d'une maison sÏttuée au hault de la rue Neufve proche de
(( la Magdeleine, contre la muraille de la dicte maison, le
«5 du clir;t mois de mai, en vieon deux ou trois heures de
« :'après-micl i.
« Pour réparation duquel crime au roit esté ordonné que
c, son cadavre seroit pris par l'exécuteur de la · baulle justice
(1) Le mot suicide est un néologisme, il n'était pas en usage dans
notre langue françai se ; il n'y fut introduit que vers 1762; avant on
diSait homicide de soi-même.

XXI -
« aux prisons de Quimper, et de là traîné à la place publique
« pour y estre pendu à la poUance quy y seroit eslevée par les
« pieds, la teste en bas, et ensuitte traînè sur une claye, le
« visage contre terre et jetté à la voyerie; ses biens meu bles
« déclarés acquis et con6squés à la Seigneurje, les frais de
« justice préalablement levés lors de la prononciation de
« laquelle sentence faite à maître Bazin, curateur du cadavre

cc du dit Hervé ....
c( La Cour a mis et met l'appellation au néant, ordonne que
« ce dont a esté appelé sortira son plain et entier effect et que
« le présent arrest sera exécuté sur les lieux .
Fait en Parlement à Rennes, le 7° juin 1692 ».
Cette procédure est à remarquer, car le cas qge nous cilons
doit être rare; quant à nous, c'est le peemier de ce genre que
nous ayons rencontré. Rien n'est plus lugubre que cette mise
en scène. La présence d'un cadavre jugé par un tribunal; son
maintien dans une prison en attendant la décision de la Cour
de Rennes; un curateur, Maître Bazin, désigné pour veiller à
la conservation de ce cadavre, pendant un temps indéterminé,
c'est-à-dïre jusq u'à l'accomplissement des formalités judiciaires,
et qui, pendant trenle-cinq jours, surveille ce lugubre dépÔt
sans pouvoir le préserver d'une putréfaction complète, en le
maintenant dans du sel ou dans une forte saumure.
Enfin, comme horrible dénouement, aussitôt j'arrêt de la
Cour mis à exécution, le corps du malheureux suicidé, exha­
lant une odeur pestilentielle, est pendu à une potence par les
pieds, puis traîné sur une claie, dans les rues de la ville, au
milieu d'une population terrifiée, pour être ensuite jeté à la
voirie!
Veuillez ~g\ée~, Mocsieur le Président, l'assurance de mes
sentiments les plus distingués.
FATY,
Major en T'~traite .
15 février 1888.
_. XxlI -
DATES PRINCIPALES
DE LA
Construction de la Cathédrale de Quimper .
SAINT-CORENTIN. V"Siècle . SAINT-CORENTIN fonde
son église sur le territoire que lui donne GRADLON, roi de
Cornouaille.
A cette première église succède une seconde cathédrale (1) qui
Notre-Dame de la Victoire,
avait pour annexe la chapelle de
où ALAIN CAINART, comte de Coruouaille, fut inhumé en 1058.
Cathédl·ale actuelle.
RA YNAUD (1219-1245). 1239. L'évêque Raynaud p.ntre­
prend la reconstl'uction du chœur, auquel il rattache la cha­
pelle de Notre-Dame, qui devient cbapelleabsidale. Il est inhu-
mé, en 1245, dans l'église.du eouvent de Saint-François, qu'il
venait de fonder.
YVES CABELLIC (1267-1280. -1280. Le bas-côté Nord
du chœur est construit.
. ALLAIN RIVELEN (1290-1299. - 1285-1295. Reconstruc-
tion de la chapelle absidale. L'évêque ALAIN RIVELEN, dit
MOREL, en consacre l'au tel qui subsiste encore .
ALLAIN GONTHIER (1333-1335). - 1335. Construction
du collatéral Sud du chœur.
GATIEN DE MONCEAUX (1408-1416). - 1408-1416.
Construction des voûtes du chœur par l'évêque GATIEN DE
MONCEAUX .
(1) M. Le Menn, dans la ~!rIonographie, suppose plusieurs cathé­
drales se succédant du V' au XIII' siècle.

- xxv-
1866. Rétablissement du trumeau et du tympan de la porte
supprimés en 1820.
principale,
1868. Consécration du maître-autel, exécuté sur les dessins
de M. BŒSWILWALD, inspecteur général des monuments histo-
nq ues.
1856-1874. Restauration ou l'établissement des vitres par
MM. LOBIN, HIRSCH, STEINHEIL et LUSSON.
La cathédrale de Saint-Corentin est érigée en basilique par

bref du Souverain-Pontife Pie IX, en date du 11 mars ]870 .

DOM ANSELME NOUVEL (1871-1887). -1870-1883. Pein-
tures à fresque des chapelles latérales par M . YAN DARGENT.
1885. Restauration de la chapelle absidiale, par M. BIGOT.
Peintures décoratives par M. LAMEIRE. Consécration de l'hôtel
de N.·D. dela Victoire.
1886. Iustallation du reliquairp. du BRAS DE SAINT-CORENTIN
dans la chapelle de Saint-Corentin.

XXVI -

SÉANCE DU 29 MARS 1888.
Présidence de M. le Vicomte DE LA VILLEMARQUÉ,
membre de l'Institut.
Étaient présents : :MM. LUZEL, HARDOUIN,
WEIG, DUBOIS-SAINT-SÉVERIN et DIVERRÈS.
En l'absence des secrétaires, M. le Président invite
M. Diverrès à en remplir les fonctions.
Ml .. ,f. Senet et Le Maigre s'excusent de ne pouvoir
.assister. à la séance.
Les ouvrages suivants sont offerts à la Société:
Bulletin de la Soeiété d'Émulation des Côtes-du­
Nord, année 1887 .

Journal des Savants, Janvier 1888 ..
Bulletin de la Société Bretonne de Géographie,
Novembre et Décembre 1887.
La Société délègue pour la représenter au Congrès
des Sociétés savantes, qui aura lieu à Paris le 22 Mai
prochain, MM. Harclouïn et Trévédy.
La Société donne son adhésion au Congrès de Saint­
Yves, qui doit avoir lieu à Tréguier en Septembre
prochain, et délègue pour l'y représenter MM. de la
Villemarqué, Trévécly et Le Bras.
M. Faty, président de la Commission des Finances,
-adresse à la Société le procès-verbal d'examen du
-compte de gestion de l'année 1887, qui est ainsi
-conçu:

XXVII
Nombre deI Sneiilaim
Société archéologique du Finistère

llU f" jun\'ier f 888 : 136.
GestIon de ~887

RECETTES .
N' 1. Reliquat en caisse au 31 décem bl'e 1886. 29 21
2. Cotisation des membres pen.dant l'an-
nce 1887 ..... · ................... .
3. Cotisation en retard (u ne) . . ... .. . .. .
4. Vente de 50 Catalogues du Musée pal'
M. Magu er ...................... .
5. Un Bulletin "endu à l'Abbaye de So-
]csmcs .. ... ..... ....... . . .. .... . .
G. Vendu à M. Dula u et C", de Londr'es,

'année 1886 ..................... .
7. Vendu à M. Devel'dier, libraire à Ren-
1 1es, le Catalogue du Musee .. . . : ... 1
8. ' lend u à M. Champion, à Paris, le
tome 13 du Bulletin .............. .
9. Mandat préfectOl'al fi" 5:31 d u 30 juin ..
10. Don d'un anonyme à la Société archéo-
logique . . .. .... ......... . .. ..... .
11. 13 volumes du'Bulietin yendusau gl'and
Séminaire de Qui1l1pel' .... . ...... .
12. Vente à M. Foul'llier, de Brest, du Bul-
letin de l'année I t)8(-i ......... .... .

1:~. Vente de 13 volumes du Bulletin il M.
le yicomte Villiers du TelTage .....
DI::PE~SES .
N' 1. Reeouvre1l1ent pal' la poste des coti-

satlons .......................... .
2. Préparation de la. s~lle pou l' 11 l'éu-
11l0ns de la Societe ............... .
3. Timbl'es-posteenjanvieret t'CHier 1887.
4. en avril et juin 1887 ...
5. enaoûtetrlece1l1bl'e1887.
G. Payé il M. le Présiden t pou l' tim bl'es-
poste. . . . .. . ............ ....... . 8 45
7. Payé à M. Divel'rès pour avance de
tim bl'cs-poste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 95
8. Honol'ail'eS du Trésori er pour 1887. .. 200 »
U. Payé:'l. M. Jaoucn, imprÎllleul' du Bul-
letin de l'annéb 1887 .............. 1493 75
ReliCJuat en caisse au 31 décembre 1887 .... 36516

- XXVIII

Certifié pal' le TI'esoriel; soussigné le montant en caisse
s'élevant il. la somme. de Trois cent soixante-c'inq
(rancs seize centimes au 31 décembre 188ï.
Signé: LE MAIGRE.
. Vu et appl'ouvé pal' les membres de la Commission
nommée pal"le Bureau pour pl'océder à l'examen et
à la vérification des comptes de M. Le Maigl'e, Tré­
so ri el' de la Société al'chéologique du Finistère .
Quirnpel" le 15 mars 1888 .

Signé: DE BECOURT; - VESCO ; - FATY.
l'OUR COPIE CO:'\FORME :
Quimper, le 15 mars 1888.
Le Président de la Commission,
FATY .
La Soc.iété se joint à son Président à M. le Président
de la Commission pour féliciter M. Le Maigre du
zèle et des soins qu'il apporte dans ses fonctions de
trésorier.
AI. le major Faty , clans une lettre à M. de la Ville­
marqué, fait remarqu er qu'une erreur grave s'est glissée
sur la liste de nos sociétaires; l'on a om is d'y porter
, M. Amédée de l'Écluse-Trévoëdal, d 'A udiern e, qui y
figurait depuis plusieurs années . La Soèiété témoigne
son regretcle cette omission, qui ne provient que d'un e
erreur typographique .
M. le Président communique une lett re du prési- .
dent de l'Académie Delphinale sollicitant l'échange de
ses public.ations avec celles de la Société archéologique
du Finistère; cette demand e est accordée.
La parole est donnée à M. le conseiller Hardouïn
pou r une addition à la suite de l'intéressant travail de
M. le maj or Faty, Une Ténébreuse Affaire. -
M. Luzel dit qu'il a été trouvé à Hanvec un trésor
contenant environ tl'ois cents objets de bronze dits

- ' XXIX -
haches ou co ins, dont il offre à la Société un' échan­
tillon, .de la part de M. L e Uuyader~ employé des
contributions indirectes au Faou. M. L e Floch, notaire
à Hanvec, doit aclresser il. la Société un rapport cir­
stancié sur cette découverte .
con
M. LlLzel donne lecture d'un e charmante légende
bretonne sur la Morgan e du Cap-Sizun, recueillie par
notre dévoué confrère , M. Le Carguet, et qui offre tin
grand intérêt par les rapprochements qu'elle perm et de
faire avee les légemles relatives aux Sirènes des autres
pays .
Il est ensuite donné lecture du rapport de M. le
sur un sceau dès h ospitaliers de Saint­
major Faty,
Antoine, r a.pport dont l'impression est votée .
M . Diverrès lit, p OUl; terminer la séance, l'intéres­
sant mémoire de M. l'abbé Le Guen, sur l'archéologie
d'lm g rand nombre de communes du Léon.
séance est levée à 4 heures 3/4.
POUT' le~.Secrétaire8 emp~ché8J
H. DIVERRES.

xxx

SÉANCE DU 26 AVRIL 1888.
. Présidence de M. le Vicomte DE LA VILLEMARQUÉ,
membre de l'Institut.
Étaient présents: MM. LUZEL, Abbé AI?GRALL,
LE MAIGRE, SERRET, LE GUAY, Abbé PEYRON
-et DE BLOIS. .
et déposés à la bibliothèque depuis
Ouvrages reçus
la dernière réunion :
° Journal des Savants, livraisons de février et
mars 1888;
2° Bulletin de l'Aca.démie d'Hippone, nO 22;
3° Bulletin archéologique d'Hippone, année 1887.
M. le conseiller Hardouïn, retenu par une fâcheuse
indisposition, s'excuse de ne pouvoir assister à la
séance de ce jour.
M. Le Bras, professeur au Lycée, remercie ses
-collègues de l'avoir délégué avec notre Président, pour
représenter la compagnie aux fêtes qui doivent être
prochainement célébrées près du tombeau de saint
Yves, un des saints les plus populaires d~ notre pro-
vmce.
M. le Président dépose sur le bureau quatre mé­
dailles d'or qui lui ont été remises par M. de la
Sablière et le vicomte René de Kerret : ces monnaies,
d'un beau module et d'un remarquable état de conser­
vation, découvertes dans le pays, sont offertes par les
héritiers de M. Carl de Kerret à la Société d'archéo­
logie, en souvenir de notre regretté et dévoué confrère.
L'interprétation légale des termes de son testament,

XXXI
qui léguait une somme de 20,000 francs au Musée de
Quimper, n'a pas permis à notre Société de profiler
de la généreuse' libéralité de M. de Kerret. Mais sa
famill e, inspirée par les sentiments les plus délicats,
a tenu à réparer, en quelque sorte, l'erreur d'une
rédaction incorrecte, et, pour entrer dans les inten­
tions supposées de son frère, M. le vicomte R ené de
Kerret propose aujourd'hui à la Société d'arch éologie
de lui cé rler gratuitement un beau dolmen dont il est
propriétaire dans la commune de Loqueffret. -
communication est ac.cueillie avec la plus
Cette
grande sympathie : elle soulève pourtant de nombreuses
objections; mais avant d'aborder aucun e discussion,
la Société vote, à l'unanimité, les plus chaleureux r e­
mercîments aux héritiers cIe M. Carl de Kerret et­
charge son président d'être auprès d'eux l'interprète
de la reconnais!:lance générale .
Les médailles qui représentent : 1° Edouard III,
1 type, 1312-1377; 2° Edouard III , 2° type; 3° Jean le
Bon , 13'10; 4° Charles V III , 11182-1495, Carolus; seront
provisoirement placées dans les vitrines du Musée,
avec mention des donateurs .
Acquérir à titre onéreux , ou mieux à titre gratuit,
des monum ents anciens pour les restaurer ou les
soustraine à une ruine prochaine, semble, au premier
abord, un des buts immédiats d'une Société d'archéo­
logie. Dans la pratique, néanmoins, la chose souffee
plus d'une difficulté. '.
On se rappelle, en effet, que, dans une séance pré­
cédente, M. le Conseiller Hardouïn a expliqué comment
une autorisation administrative spéciale, une déclara:­
tion d'utilité publique était nécessaires aux -Sociétés
pour constituer leur personnalité civile et leur donner
la capacité juridique d'acqu érir, de posséder et d'ad-
-- ministrer. Or, la nôtre n'a jusqu'à ce jour ni sollicité

- XXXII -
ni obtenu cette reconnaissance officielle: le moment
est peut-être venu d'entreprendre des démarches dans
ce sens. La question a été déjà agitée, mais elle est
demeurée en suspens parce que la santé de M. Hardouïn,
longuement éprouvée à la suite des rigueürs de l'hiver,
l'a condamné à u'ne complète i naction. Nous faisons
sincères pour le rétablissement de notre
des vœux
vénérable doyen, et nous espérons qu'à la prochaine
réunion il nous apportera le mémoire auquel il travaille
avec urie si légitime compétence et le concours de ses
lumières, dont nous avons besoin pour régler cette
au mieux dcs intérêts sociaux.
affaire
M. Luzel donn e lecture d'une légende bretonne de
Sein, recueillie par M. Le Oarguet . -
l'île de
Notre in fatigable confrère, M. Sébillot, fait appel à
la science des érudits bas-bretons pour quelques
r enseignements sur l'imagerie populaire en 001'­
nouaille . M. Lu zel, après avoir fouillé le pays dans le
but de recher cher et de collectionner les images an­
ciennes, croit pouvoir affirmer que les artistes bretons
ont pris peu de souci de ce genre de peinture. Il cite
cependant une planche de bois du XVIIe siècle, repré­
sentant saint Corentin, puis divers clich és sans cachet
artistique et sans valeur historique , conservés au
Musée de Quimper. L e mêm e érllllit a vu à Spézet
une Sainte-Anne, curieuse surtout par la mention du
nom d'un sieur Lameneur, de Quimper, célébrité
hélas! dont la ville n'a gardé au cun souvenir. Morlaix
fournit une image du roi Gradlon, de la fin du XVIIe
siècle, et une assez grossiè.re r eprésentation de Michel '
ure à la première de près d'un siècle.
. Morin, postérie
On lisait davantage dans cette ville: du moins si l'on
en juge par le nombre des ouvrages bretons qui y ont
été édités, tels, par exemple, que le Mystère de sainte
Tryphine, la Passion de Notre-Sauveur, Huon de
- X\XlII -
Bordeaux, saint Pierre et sain t Paul, et surtout
l'histoire des Quatre tiLs Aymon. M. L édan a raconté .
à M. Luzel que , dep ui s 1815, il n'était pas sorti de
moins de dix mille exemplaires de ce drame
ses presses
mprunté aux anciens poëmes de chevalerie.
héroïque, e
Ce détail de statistique bibliographique a l'importance
d'un trait de mœurs, car il est évident qu e les lectures
ordinaires d'un peuple sont une manifestation de ses
aspirations.
M. de la Villemarqué croit que la liste des drames
pourrait être étendue si l'on parvenait à r e­bretons
constituer dans leur entier des pièces dont M. de Pen­
guern a eu la bonne chance de recueillir des morceaux
en breton moyen, conservés dans la m émoire de vieux
chanteurs ou de vieilles chanteuses . Ces strophe~ ou
ces dialog ues n'étaient pas autre chose, en effet, selon
lui, qu e des fragments de rôles, autrefois récités par
des rapsodes ou des acteurs ruraux.
M. Luzel a eu l'occasion de fair e des remarques
semblables et s'empresse de confirmer l'opinion du
Président.
M. l'abbé Peyron a découvert parmi les parchemins
servés aux Archives départementales, un pané­
con
gyrique latin du diocèse cie Léon que son auteur a dû
composer vers le milieu du XV' siècle. L'écriture du
manuscrit est assez difficile à déchiffrer; M. le Secré­
taire général de l'évêché en est cependant venu à
. bout. Une excellente tradu ction augmente le prix de
son travail et permet aux profanes de profiter à leur
tour de cette curiosité littéraire.
La séance est levée à 5 heures .
Le Secrétaire,
VICOMTE DE BLOIS .

- XXXIV -
SÉANCE DU 31 MAI j 888 .
Présidence de M. le Vicomte DE LA VILLEMARQUE,
membre de l'Institut.
Présents: MM. LUZEL, FATY, SERRET, abbé
FLOCH, abbé Paul PEYRON, LE MAIGRE, JENKINS)
JONES, MALLEN et DE BLOIS .
Ouvrages déposés à la biblioth èque dep uis la der-
m ere reumon : .
1° Revue de l'HistoiTe des R eligions , T. VII.
2° Annales du Musée Guimet, T. XIV.
M. Diverrès s'excuse de ne pouvoir assister à la
jour, ainsi que M. Hardouïn , délégué
séance de ce
au Congrès de la Sorbonne.
actuellement
M. Luzel demande à présenter une observation, au
suj et du derni er procès-yerbal. On lui fait citer au
nombre des ouvrages bretons édités à Morlaix: Saint
Piel'l'e et Saint Paul, Huon de BOTdeaux et "Sainte
T1'yphine : c'est un e erreur; ces mystères ont été
recu eillis manuscrits, par lui, dans le pays, tandis que
l'impression avait été réservée à d'autres pièces plus
célèbres, telles que La Passion et la Résunection de
N. S., édition de 1622, faite par Georges Allienne,
d'après l'édition gothique de 1530, reproduite sous un
autre titre, en 1865, à Paris (librairie académique
Didier) ; Saint Guillaume, comte du POItou (1815),
les QuatTe fils Aymon, Ja cob et ses fils, la Naissance
de l'enfant Jésus. Voilà pour l'imprimerie à Morlaix, en
mystères bretons; à Lannion, on rencontrerait
fait de
peut-être encore des exemplaires du Pw'gatoÏ1'e de.
• Saint Patrice, de Sainte Geneviève de BTabant et de
Sainte Hélène, édités dan s cette ville, de notre temps .

- xxxv-
Présentation et admission de nouveaux sociétaires:
Sa Grandeur Monseigneur Lamarche, évêque de
présenté par Mgr du Marhallac'h ,
Quimper et de Léon,
protonotaire apostolique, et par M. l'abbé P eyron ,
crétaire général de l'évêché ;
M. l'abbé Salaün , chanoine de la cathédrale, pré­
nté par MM. P eyron et Faty;
M. Tanguy, employé à l'administration des Postes,
présenté par M~1. Diverrès et Faty;
M. Mahé de Berdouaré, contrôleur des Contributions,
à Quimper , présenté par MM. Diverrès
en résidence
et Faty.
M. l'abbé Le Floch, recteur de Gouesnac'h , après
ir exploré, avec un zèle auquel la Société a déjà
avo
été heureuse de r endre hommage, le:; vestiges anciens
és sur sa paroisse, a r endu compte des fouilles et
situ
auxquelles il avait pris part, dans un
des découvertes
mémoire détaillé, remis il y a plus de deux ans entre
M. Serret, un des secrétaires de la Société.
les mains de
Pour une cause inconnue, le manuscrit n'a pas encore
communiqué. Le sujet cependant n'était pas dé­été
urvu d'intérêt. On se souvient peut·être qu'à Kerrien
pioche des ouvriers avai t mis à jour des fragments
briques, des poteries et surtout des creusets en
tion pri mitive n'avait pas été dé­terre, dont la destina
rminée. M. l'abbé Le F loch avait acquis à prix
'argent du sieur Caoudal, propriétaire du terrain , les
eux conservées et en avait offert une
pièces les mi
Musée archéologique , attendant ensuite
partie a u
emment que la disc ussion publique confirmât ou
pati
rapport. Le
rejetât les hypothèses émises dans son
tre confrère de r éclamer
temps parait enfin venu à nù
rdre du jour de son travail.
la mise à l'o
M. Sen 'et répond que les retards lui sont imputables,
très grand r egret. Il a pris à cœur cette question
à son

- XXXVI-
des fouilles de Gouesnac'h, et ne se jugeant pas assez
compétent pour la résoudre seul, il a fait appel aux
lumières d'un savant archéologue nantais, M. de Lisle,
auteur de découvertes analogues.
Ample satisfaction sera donc donnée incessamment
à la 'légitime susceptibilité de M. l'abbé Le Floch.
M. de la Villemarqué invite M. l'abbé Peyron à
vérifier, dans le manuscrit qu'il a si bien déchiffré,
rthographe du ·nom an Croysiguec (les Croisicais),
que d'autres serai ent tentés de lire an Croysiguet,
suivant la grammaire. L'examen comparatif des carac­
admettre cette d('·rnièr e lecture. Reste la
tères fait
forme médiévale de l'article, an, invariable, qui mérite
d'être signalée.
M. le Président a reçu du Secrétaire de l'Académie
nale de Reims, M. H. Jadart, une demande de
natio

pour l'érection, sur la place du parvis de
souscription.
statue de Jeanne d'Arc, œuvre de
cette ville, d'une
M. Paul Dubois.

L'héroïne Lorraine ne fut jamais étrangère à aucun
cœur français, et M. Quicherat rapporte dans son grand

ouvrage (T. IV , p. 167 et 174) deux faits qui touchent
la Bretagne: Perrette la Bretonne part pour rejoindre
Jeanne ; une autre Bretonne est brûlée par les Anglais,
ntérieurement à l'héroïne mêlJle, pour avoir dit que
ce qu'elle faisait était bien fait.
ur du duc de Bretagne Jean V, Yves
Le confe·sse
par ce prince malade vers Jeanne
Milbau, fut envoyé
et demeura convaincu de sa mission.
Arthur de Richemont, son flls aîné, mena pour corn·
battre avec elle 400 lances et 800 arch(~rs Bretons, et
eût sa part de la victoire de Pathay. La Société archéo­
logique du Finistère, sensible à ces glorieux souvenirs,
s'empresse de voter une somme de 50 fr., que notre
trésorier, M. Le Maigre, fera parvenir à M. J adart .

XXXVII -
M. Luzel ne veut pas que les g loires de la grande
patrie française nous détournent du souvenir de nos
illustrations bretonnes contemporaines, et il réclame
aussi une subvention pour la statue de Brizeux, notre
grand poète national. Une souscription de 100 francs
a donc été votée et sera adressée, au nom de la Société,
au trésorier du Comité, à Quimper.
M. Affichard, conseiller municipal, fait don, de la
part de M. Derrien , d'une médaille gauloise, provenant
de ce 'qu'on désig ne sous le nom du trésor de Château­
neuf. Le donateur nous permettra de joindre à nos
remercîments la prière de vérifier si, parmi les autres
monnaies trouvées au même lieu, il ne s'en trouverait
pas de types différents, que notre Société serait heu­
reuse de posséder dans son médaillier.
M. Trévédy se plaint que l'honnem de sa découverte
du groupe équestre du Guélen soit déjà attribuée à tel
qui n'y prétend nullement, .parce qu'aucune inscription
n'indique l'auteur de la découverte et du don. Cette
omISSIOn sera reparee.
M. de Blois lit une double étude de 1'1. Trévédy sur
les papega-ults de Quimper et ùe Carhaix , formant un
utile complément aux documents précédemment cités
par MM. Diverrès et le major Faty.
Dom Plaine envoie une Vi e' inédite de saint Renan .
extraite d'un manuscrit ancien. Notre Bulletin publiera
incessamment la traduction française des actes de ce ·
saint breton.
M. de la Villemarqué cite et traduit soixante-quinze
vers inédits, en breton moyen, du ' Mystère de Saint
Gwénolé, dont Le Pelletier a signalé dans son diction­
naire une copie de 1580, qui n'a malheureus,ement pas
été retrouvée.
La séance est levée à 5 heures.
Le Secrétaire,
V IC0111'E DE BLOIS .

- XXXVIH -
SÉANCE DU 28 JUIN 1888 .

Présidence de M. le Vicomte de LA VILLEMARQUE,
membre de l'Institut.
Présents: MM. LUZEL, FATY, abbé LE FLOCH,
abbé PAUL PEYRON, abbé ABGRALL, LE MAIGRE,
MALLEN, DE CARNE, DE BECOURT, I-IARDOUIN ,
DIVERRES, LE BRAS.
Ouvrages déposés à la bibliothèque depuis la cler-
nJere reunJon :
1 Compte rendu des 1'éunions des délégués des
Sociétés savantes (Révnion des délégués des Sociétés
à la Sm'bonne en 1870) ;
savantes
2 Deux livraisons de.3 bulletins de la Société
académique de Brest, année 1870 ;
3 Bulletin du Comité des Travaux historiques
et scientifiques, section des sciences economiques et
sociales, année 1887 ;
4° Mémoires de la Société des Antiq'uaires de
Normandie, tome XI (Histoire de l'abbaye et de la
ville de Saint-Riquier, tome m ).
Sont offerts à la Société de la part de leurs auteurs:
Un no U11eau classement des m.onnuies bretonnes anté­
rieures au monnayage de Philippe-Auguste, par
M. L. Blanchard; Un Français en Birmanie, notes
de voyages, par M. Mahé de la Bourdonnais;
M. le Comeiller HaTClouï'Y/. soumet à l'approbation

- XXXIX -
de la Soci~té une lettre par laquelle il llemande à la
Bibliothèque communale de Nantes, en vertu de
J'échange, un exemplaire du R ecueil des édits, ordon­
nan ces et règlemen ts con cel'nant le Domaine en
D/'elagn e, ouvrage que cette bi];Jliothèque possède en
double.
un nouw.a u sociétaire : M. ~Iahé de
Adm ission d'
la Bourdonnais, présenté par M~i. Luzel et Paban .
M. le P résident invite M. Le Bras à prendre, au
bureau, la place du Sec l'étaire, ab sent.
La lecture du procès-vel'bal de la précédente séance
provoque une obsenation que M. de Bécourt fait au
nom de M. Sert'et, relati vemen t aux fouill es de Beg­
Alléou . 1\1. Serret, a vant cI 'avoit' reçu le manuscrit cie
M. l'abbé Le Floch, avait déj à co mmuni qué il la Société
ultat de ses propres rechereltes et réclamé une
le rés
priorité d'inseriptioll pour sa note, dans lc cas
ou quelque autrc pCi'so nne présenterait un mé·
moire ul térieur. Il se propose, du resLc , d'étudier il
fond cette intéressante déco uyerte, en compara nL les
trouyailles faites sur ce poin t à leurs analogues, dans
d'autres pays. Des travaux cie cette nature veulent être
sans précipitation : M. Sel'rot, pour terminer le
m enés
sien, ne demande Cille du temps.
M . le' Prés ident présente quelques remarques nou­
propos de l ::t monnai e gauloise en or, que
velles à
M. Hyacinthe Dcrri en a offerte à la Société pal' lïn­
term édiaire de M. Allicharcl. Cette m édaille est
d'autant plus précieuse qu'elle porte sur une de ses
fa ces le (( sus gallicus » . L 'image du sang lier semble
avoir Clé particulièrement chère à nos an cêtres . Un

texte de Claudien, comm uniqué par M. d'Arbois da
.Jubainville, n ous apprenel qu'ils en décoraient leurs
murailles :
" .. "., Mœnia Gallis

Condita, lani[jeri suis ostentan! ia pellem.
Nous voyo ns maintenant qu 'ils s'en servaient aussi
comme d'une effigie pour leurs monna ies , Le type que
possède désormais le m éd;l illier de Quimper sera cer­
tai nement. un de ses plus riches joyaux. D'où provien l-i 1 ?
Peut-être de la Grande- Bre tagne. Qua nt à dire comment
et à qu ell e époque il a pu yenir il Châteauneuf-du-Fao u,
est 'ce qù'il serait témérail'ce de vouloir préciser.

i\I, Affi l,hard a promis il ~L Luzel de rechercher s'il
n'existerait pas d'autres , pièces de ce genre dans le
trésor dc Châteauneuf, La Société lui en exprimc toute
sa gratitud e.
;)1, Sylvain Pcy/'on, trésorier du Com ité quimperlois
pou!' l'érection d'une statue il Brizeux , l'emercie la

Société d'avoir bien voulu s'associe!' il celte manifes­
tati on bretonne, ct donnera reç u de la somme q ui lui­

a été remisc, M. le Présidenl fait obsen cr, à ce propos,

qu'il a entre les mains unc eo ll ce ti on de dessins ,l'urt
,> rare m él'itc que leur auteur, 111, Fischer, membre de
notre Société, destinait à l'i llustl'ation de M al·jc. Si la
Société pouva it prcndre quelq ues hillels d'une loterie
à laquelle il so nge, elle en retirc!'ait peul-êtrc quelqu e
argent pour le monument dc Brizeux, p OUl' elle-même,
en tout cas, beauco up d'honn eur , sans compter la
l'eeonnaissance ùe, gens de goüL
M, Le Dras lit le mémoire, très noulTi de détails et
très netlement conclui l de l'abbé Le 1<'loc h, SU I' les fouill c&

XLI
d e Gouesnach, pris la continuation d'une curieuse
étude de 1\1. Trévécly sur la juridiction des Reguaires.
1 \11. le Conseiller Harc1ou'in fait part à la Société de
lïmpression très favorabl e qu'il rapporte du récent
CongTès cles Sociétés sayantes, à Paris, auquel il a
fi guré comme membre du bureau. Quant à la com­
munication qu'il a faite et qui doit être annexée au
rapport, il en remet la lecture à une prochaine réu­
nion. Il soumet ensuite à l'approbation générale un
projet de cldibération tendant à obtenir que la Société
archéologique du Finistère soit reconnue d'utilité publi­
que, et par là même autorisée à recevoir des dons.
La r édac ti on do ce projet est adoptée à l'unanimité.
M. le Président annonce à l'assemblée que la publi­
cation du cartulaÏI'e de Lancl éyennec est en bonnt'
voie. En attendant qu'il en ait terminé l'introduction,
M. de la Borderie communique à la Société deux docu­
ments inédits, qui ouvrent un jour tout nouveau sur la
fameuse Rénolte du papier timbré , en Cornouaille, par­
ti culièrement dans la région de Pont-l'Abbé. Grâce à ces
pièces précie uses, que M. de La Borderie a eu l'heu-
r euse fortun e de déco uvrir, et qlü seront publiées ulté­
urèment clans notre Bulletin , on voit plus clair dans
rie
cette question si controversée, et sur laquelle tant de
ténèbres planent oncore.
. La séance est leyée à 5 heures .
Pour le Secrétaire,
A. LE BRAS.

- XLII -
SÉANOE DU 26 JUILLET 1888 .
Présidence de M. LUZEL.
Présents: MM. LE BRAS, PABAN, HAHDOUIN,
DE JACQUELOT , MALLEN, abbé ABGRAL, LE
MAIGRE, DIVERRES, abbé PEYRON, JONES et DE
BLOIS.
Le procès-verbal de la séance précédente est adopté, .
après diverses rectifications.
M. Paban réclame d'abord contre l'omission de son
nom sur la liste des membres peésents à cette séance.
M . Hardouïn' n'a pas pris l'initiative des échanges
cl' ouvrages proposés à la bibliothèque de Nantes, mais
~es collègues à la commission de la bibliothèque com­
munale l'ont simplement chargé de suivre cette négo­
volume dunt il a fait hommage à la
ciation. Enfin, le
Société provient de la Société des antiquaires de
Picardie, et non de Normandie, comme on l'a imprimé
à tort.
M . de la Villemarqué, retenu par les soins de la
préparation du Congrès de l'A ssociation Bretonne,
qui doit s'ouvrit' prochainement à Saint-Pol-de-Léon,
s'excuse de ne pouvoir assister à la séance de ce jour.
La nomination du président et d'un vice-président
pour l'année 1888-1889 est inscrite en tête de l'ordre
du jour. M. le vicomte de la Villemarqué, membre
de l'Institut, est réélu président, à l'unanimité. Les
nt M. le conseiller Hardouïn
mêmes suffrages désigne
pour les fonctions de vice-président.
M. Peyron, trésorier du comité chargé d'ériger une
statue à Brizeux, sur une des places de la ville d~

X LIll
Quimperlé, remercie la Société d'avoir voté 100 francs
pour cet objet. Si la justice rendue à notre grand poëte
a été tardive, la réparation du moins _ sera complète.
Lorient réserve le même honneur à ce fils illustre.
M. Paban . demande pourquoi l'allocation de la
Société n'a pas été partagée entre les deux comité~?
M. Luzel répond qu'au jour du vote la Société ne
connaissait qu'un seul projet, et qu'elle ne pouvait
par conséquent prêter un concours qui n'était pas
encor0 réclamé. On décide alors que 50 francs seront
mis à la disposition du comité de Lorient.
au Musée départemental :
Dons faits
M. Hyacinthe Derrien a envoyé une nouvelle série
de médailles gauloises, trouvées à Châteauneuf-du-
Faou . M . l'abbé Abgrall, avec une générosité cligne
d'autant d'éloges que de gratitude, s'est dépouillé en
faveur de notre Musée archéologicl'18, d'un grand
nombre d'objets provenant de ses explorations aux
environs de Pont-Croix et sur quelques aùtres points
du département.
L'énumération suivante donnera une idée s uffisante
de l'importance de cette collection :
1 ° Fragments de poteries onctueuses trouvées aux
abords de Kerclual, en Plouhinec;
2° Divers percuteurs en pierre et deux polissoirs en
grès ayant servi à aiguiser les haches en pierre
(Plouhinec) ;
3° Terres cuites, r ebuts de fours à potier, clans la
sous Kersudy (Plouhinec), terres c1}.ites portant
falaise
la trace de clayonnages de vieilles habitations gau­
loises ;

- XLIV -
4° Quelques fragments de poteries du petit camp
romain au nord de Kersigneau (Plouhinec) ;
5° Fragments de pot EJries gallo-romaines du' plateau
de Kervennec, tuiles à rebord, vases samiens, scories
de fer, etc.;
5° Exploration de la chambre souterraine de PaTc­
ar-LeuT, près du nouveau cimetière de Pont-Croix,
voir T . XI du Bulletin;
7° Tuiles à rebords et poteri es du camp romain de
Kervennec, en Esquibien ;
8° Sépulture de Kergadel, cailloux, galets, fer oxydé,
ossements d'animaux et d'oiseaux (Audierne) ;
9° Dolmen de Kervonne, en Plouhinec, voir le Bul­
letin T. IX, p . 173 , et dolmen de l'île Melon, à Pors­
poder, voir le Bulletin de la Société des Côtes-des­
Nord T. XXI, p. 59 ;
10° Sept ou huit haches en pierre, provenant de
Plouhinec, Lannilis, Lampaul-Guimiliau; deux coins
en bronze, de Landivisiau, une pointe de flèche en
quarzite, recueillie sur le plateau de Kersigneau, en
Plouhinec , etc . etc ...
M. le conseiller Hat'douin continue à réunir les
pièces du dossier administratif qui doit être produit à
l'appui de la reconnaissance cl'établissement d'utilité
publique formée par notre Société. Le travail sera
bientôt terminé.
Notre irlfatig'able confrère r ésume ensuite, avec sa
verve accoutumée, les résultats excellents du Congrès
archéologique de Mont-de-Marsan. L'accueil sympa­
thique des savants et cles archéologues de la péninsule
ibérique a donné à cette réunion un véritable cachet

- XLV
de 00ngrès international, puisque nos compatriotes ont
tenu en Espagne une partie de leues séances et ont
visité, sous la conduite de leurs hôtes, les provinces
si pittoresques du Guipuzcoa et de la Navarre.
M. Luze l extrait d'un mémoire de M. de Blois, de
Morlaix, des observations hagiographiques sur les
patrons des paroisses du diocèse de Quimper et de
Léon, et des rapprochements imprévus tendant à
identifier le culte de saints inconnus en Armorique
avec des saints particulièrement honorés dans la
Grande-B retagne .
M. Luzel donne ensuite lecture d'une pièce
judiciaire rédigée par un notaire de Châteaulin
au commencement du XVIe siècle. Il s'agit de l'in­
ventaire du mobilier d'un riche cultivateur du pays.
Le mérite d'un l:iemblable docu ment est de fournir
des renseignements précil:i SUl' la valeur de la plupart
des denrées et des objets employés dans un ménage
rural et de permettre d'établir la valeur de l'argent, à
une époque déterminée, aussi exactement qu'au moyen
de livres de raison ,
Parmi les valeurs mobilières complaisamment énu­
m érées par le tabellion figurent des r entes pet'çues
pour droit de palmaige. Le mot est nouveau et sa
signification a exercé la sagacité de nos confrères .
M. de Blois supposerait volontiers une erreur de
copiste et proposel'ai t de lire pasnaige. Pasnag'e ou
pasnaige est en effet un mot employé dans la rédaction
de l'ancienne coutume de Bretagne à l'art. 255.
M. Luzel se range à cet avis, en faisant toutefois
observer que Roquefort, da ns son dictionnaire , définit

XLVI
pas nage ou pasnaige, le cens ou rente que l'on payait
au seigneu r d'un domaine pour le droit de faire paître
le cochon sous les chênes de ses forêts , et dom Lobi­
neau dans son glossaire, à la fin du volume des
preuves, pasnaticurn porcorum , pas nage droit de mettre
des pourceaux dans une forêt.
M. cle Bloi" montre que le terme de pasnage se
prenait dans une acception plus étendue, en citant les
textes de di vers auteurs, particulièrement le glossaire
du droit français de Rageau, revu par Eusèbe de
Laurière , où on lit : le pasnaÇ/e est aussi la paissoll

. ou action de paître ; de là vient que l'on dit (( le pasnage
commence au mois d'octobre et finit a u mois de
décembre.
Les exemples rapportés par Ducange et extraits de
mptes de l'année 1478 paraissent encore plus
explicites. Ainsi, on y fait mention de pleins pennaiges
de chevaux, de juments, de poula ins, de vaches et de
pOLH'cea ux, allant à la forêt de Cressy et ai lIeurs;
recepte de ptmnaiges de vaches et .de veaux allant à
la forêt de Hardello, pour ci nq sols la vache et deux
sols six deniers le veau, quand ils sont à plein penaige,
ce qui s'entend sans cloute de l'usage de mener paître
ces bois , pendant la durée d'une annee
les bêtes dans
entière (1 ).
séance est terminée pa r la lecture d'un conte
oreton, L'Oiseau à l'œuf cl 'O l" recueilli en breton et
(1) M. Luzel a trouvé aux archives dL I département le texte d'un
bail de palmaige, en Fouesnant, de 1771, qui montre que c'est le
bail à cheptel d'auj ou rd'hu i. Il douner!) comillunica ti on de ce tte
pi èce il la Société, ùans sa plus prochaine réunion.

XLVII -
traduit par M. Luzel. Il l'a fait suiVI'e de rapproche­
ents et de commentaires savants. On trouvera ce
conte plus loin, parmi les mémoires.

La séance est levée à cinq heures .

L e Secrétaire,
VIC OMTE DE BLOIS .

AS S O C IAT I ON E R E T ONNE
CLASBE D'AHCHÉOLOGIE
PROGRAMME
DES
Questions proposées pour le Congrès de Sain t-Pol- de-Léon
Qui s'ouvrira le 10 Septembre 1888.
I. ARCHÉOLOGIE .
1. La science ethn ograpbiqu t contemporaine permet-elle
de déterminer par quel peuple ou quels peuples ont été
élevés les monuments mégalithIques '/
2. Existe-t-il des stations de l'époque paléolithique (âge
de la pierre éclatée) en Basse-Bretagne '1 S'il en existe, en
donner la description, en déterminer l'importance et le carac­
tère (1).
3. Quelles Eont les particu la ri tés récemment observées
clans certains monuments eeltiques cie la BI'e!agne, notamment
dans ceux du pays du Léon '1 Quelles inductions en peut-on
tirer, au double point de vue de la cb ronologie et de l'ethno­
graphie ~
4, Signale!', décrire, classer les principales fortifications
(1) La carte de la Gaule anté-hisl,07'ique, 1 1ubli ée en 1875 par la
com mi ssion de la topographie de la Gaule ne mentionne en Basse­
Bretagne qu'une statiou de ce genre, celle de Roc? h-Toul, près du
moulin de Luzec, en Guiclan, èan ton de Tanlé, arrondiSSemen t de
(Finistère) .
Morlaix

XLVIII
anciennes, soit de terre, soi t de pierre, existant en Bretagne.
Rpch~rcher leur origine, leur destination, le rôle qu'elles ont .
pu avoir dans les événements politiques et militaires de notre
histoire. .
5. Etudier, caractériser, classer les porches des églises
du Léon et de la Cornouaille.
6. Monographi es des églises les plus cnrieuses existant
dans ces deux diocèses.
7. Signaler el décrire les monuments du département du
Finistère qui n'auraient pas été jusqu'ici l'objet d'études suffi­
ntes.
II. HISTOIRE.
8. Examen des points controversés de la géographie de
la péninsule Armorique aux époq ues gauloise et gallo-romaine,
É.cialement en c:e qui touche le territoire com pris sous les
;;tnciens évêchés de Cornouaille et de Léon.
9. Pl'ésenter au Congrès un estampage soigneu sement
fait de l'inscription de la borne de Kerscao.
10. Origine des évêchés de Cornouaille el de Léon:
peut-on la rapporter à une époqlJe antérieure aux. émigrations
dës Brelons insulaires en Armorique ~
11. Histoire de r établissement des Bretons insu laires
dans le pays -de Léon et dans la Cornouaille. Examen des
docum ents sur lesq uels repose cette histoirè. Opinions
diverses sur l'époque du roi Gradlon et sur celle du comte
Even.
12. L'organisation primitive des Bretons émigrés en
Armorique, et le machtiern breton au IX· siècle.
13. Recueillir les traditions orales concernant les saints
de Bretagne sur lesq uels il n'existe pas de documents écrits .
14. Géographie féodale du Léon et de la Cornouaille,
Il comté de
d'après les documents historiques. Acquisition d
Léon au XIlI· siècle par le duc de Bl'etagne .
15. Recueillir et présenter au Congrès des documents
uveaux: 1° su r l'histoire du commerce, de la marine el de

l'industrie; 2° sur 1'0tat de l'agriculture et la condition des
XLIX
populations rurales en Bretagne, spécialement en Léon et en
du!'ée du moyen-âge et jusqu'à 1789.
Cornouaille, pendant la
16. Présenter des documents sur l'organisatIOn civile des
et jusqu'au XVII e siècle
paroisses de Bretagne au moyen -âge
exclusivement.
17. Quelles sont les villes de Bretagne, spécialement en
éon, qui ont eu des institutions munici­
Cornouaille et en L
pales avant le XVIe siècle 7 Quelles sont celles qui en ont eu au
XVIe y Organisation et fonctionnement de ces institutions
d'après les docu ments au thentiq ues.
] 8. Guerre de Blois et de Montfort dans la Cornouaille
le Léon. Eclaircissements su r la bataille de
et dans
Morlaix.
parti-
19. Attaques des Anglais contre la Bretagne, en
cu lier contre le pays de Léon, penclant les trois derniers siècles.
III. PHILOLOGIE, HISTOIRE LITTÉRAIRE.
20. Esquisser ;'histoire littéraire du Léon et cie la Cor­
nouaille; étudier les principaux écr ivains cie ces deux pays.
21. Qnels poètes a produits la Basse-Bretagne, parti-
culièrement le PI1YS de Léoll, et quelles poésies ont-ils laissées
par écrit en langue bretonne, avant la renaissance littéraire
contemporaine ~
22. Littérature et usages populaÜ'es de la Basse-Breta-
tagne. Même question poUl' la Haute-Bretagne.
NOTA. En dehors du programme ci-dessus, toute question
à l'histoire ou à l'arch6ologie de la Bretagne peut être
. relative
au Congrès : l' avec l'approb~tlion préalable du bureau de
traitée
la classe d'Arch éologie; 2' sous la réserve portée en l'article 7
des STATUTS DE L'ASSOC IATION BRETO:'-lKE, ainsi conçu : T01~te dis­
cussion StW la 1"eligion on Stol" la politiqne est inte1"dite dans les
1"énn i.ons de l'Associati·on B1"etonne.
Une des joul'Oées du Congl'ès sera consacrée à une excursion
archéologique.
La Société des Bibliophiles bntons et de l' histoire de Bretagne
lielldra à Saint-Pol-de-Léon, pendant la durée du Congrès, une
à laquclle pounont prendre part tous les membrcs do
séance
l'Association BI'otonne. .

SÉANCE DU 30 AOUT 1888 .
Présidence de M. le Vicomte de LA VILLEMARQUÉ,
membre de l'Institut.
Étaient présents: MM. LUZEL, Conseiller HAR-
DOUIN, DE VILLIERS DU TERRAGE, FATY, DE
CARNÉ, l'abbé PEYRON, JONES, l'abbé LE FLOC'H,
LE MAIGRE, PABAN et DIVERRES.
En l'absence des secrétaires, M. le Président invite
M. Paban à en tenir lieu .
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté .
Admission de nouveaux membres :
M. l'abbé Linguinou, aumônier de l'hôpital de Plou­
gastel-Daoulas, présenté par MM. Faty et l'abbé Peyron.
M. Tanguy, vétérinaire à Landerneau, présenté par
MM. Luze!' et Paban.
M. David, Amédée, négociant à Pont-Aven, présenté
par MM. Luzel et Diverrès .
Ouvrages déposés à la bibliothèque et <;>fferts à la
Société:
Notes SU1' les anciens habitants et les monuments
préhistoriques des îles de Jersey et Guernesey,
Aurigny, etc., par M. Lukis. ' .
Extrait des Bulletins de la Société d'Études scien-
tifiques de Morlaix .
ruines romaines de la forêt de Chambrières,
Les
par M. J .-B. Thuot.
Bulletin archéologique du Comité des travaux
historiques et scientifiques, 1887, nO 3.
Annales du Musée Guimet, tome XVII, nO 2.

Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie,
n O' i et 2.
Anales del Museo national Republica de Costa
Rica, tomo 1, anno 1887.
Bulletin de la Société bretonne de Géographie, de
Lorient.
Journal des Savants, juin et juillet.
Bulletin historique du Comité des travaux histo­
riques et scientifiques, année 1887.
NI.. le Président remercie la Société de sa réélection.
Il dit qu'il a opté, comme un grand nombre des
membres présents, pour la déclaration d'utilité publi­
que. Quelques membres craignent de voir leur liberté
enchaînée, une fois la Société mineure; ces craintes
lui paraissent chimériques. La Soc{été n'aura à re-
cueillir que des avantages de sa nouvelle situation.
M. le Président tient cependant à constater ce fait.
M. Hardouïn lit ensuite le rapport à produire à
emande; c'est un historique de la So­
l'appui de la d
ciété, depuis sa fondation, pièce de pure forme réclamée
par le Ministère.
M. Hardouïn dit qu'il a été beaucoup aidé dans cet
historique par le travail de notre regretté confrère
M. Audran, véritable historien de la Société, et par le
rapport consciencieux de MM. de Lasteyrie et Lefèvre­
Pontalis sur les travaux des Sociétés, dans les dépar­
tements.
M. de Carné communique l'estampage d'une pierre
trouvée dans le département du Var, sur laquelle on a
cru reconnaître une inscription bretonne. Cette estampe
est renvoyée à un membre de l'Institut.

M. le Président demande, au nom de l'Association
bretonne, un moulage de la borne de Kerscao, qui
se trouve au Musée .
M. Diverrès dit que M. l'abbé Abgrall possèùe les
nnaissances suffisantes pour satisfaire au désir de
l'Association bretonne. M. le Président le charge de
faire un e démarche à cette fin près de M. l'abbé
Abgrall.
M. le Président fait distribuer le programme des
questions proposées pour le Congrès de Sairit-Pol-cle­
s'ouvrira le 10 Septembre prochain.
Léon, qui
M. Jon es communique ùeux fascicules du diction­
naire de la langue galloise par M. Sylvan Evans; ces
fascicules se vendent, le prem ier 5 schellings, l'autre
'10 schellings, chez M. William Spurrel, London,
Simpkin, Marshalle et CiO, Trübner et Cie.
n fait suivre cette communication de la note sui-
vante, dont il donne lecture:
Il intéresoera sans doute les membres de not['e Société:~de
connaître l'activité intellectuelle qui se déploie aujourd'hui
dans l'étude de la langue ga lloise.
Jamais un pareil élan ne s'est fait sentir jusqu'à ce jour
dans le pays.
par
Lc gallois, cette vieille langue, si expressi \'e, la langue
excellence de l'éloquence et de la poësie, a eu un sursis de vie.
qui ont reçu leu r éd ucation dans les uni­
Les jeunes gallois
versités anglaises ne se croient pas déshonorés par l'usage de
leur langue maternelle. Ce que M. Le Bras, dans sa brochure
sur le « Monde celte Yi, brochure qui remue les
si intéresante
gue bretonne est devenu
cœurs celtes, souhaite pour la lan
une réalité pour la langue galloise. Le monde celte vivra
encore de longues années, au pays de Galles; les Gallois
tout en étant les plus loyaux des sujets
veulent rester Gallois,
de la reine Victoria.

LIlI -
La langue galloise ne se prête pas bien aux sciences natu­
relles, et cède volontiers le pas à la langue anglaise, dans le
monde des etudes fortes, mais elle lutte avec opiniâtrete pour
rester maîtresse, dans le domaine du cœur et de la conscience.
Nous pouvons dire que le crime et le vice ne trou vent pas de
pâture dans notre vieille langue, elle a le bonheur de ne pas
être riche en mots qui peuvent servir ail natuealisme; lfls
livres malsains sont in connu s dans le pays. « Cymru Lan;
gulad y gan )), disent fièrement les patriotes gallois.
J'ai peut-être tort de m'égarer ainsi, mais vous m e par­
donnerez, sachant que je su is Gallois. Je voulais vous faire
connaître de visu un ouvrage gallois, d'une grande valeur,
auquel les savants feront le meilleur accueil; c'est un diction­
naire gallois-anglais; deux fascicules sont déjà hors presse.
Ii sera indispensable à tous ceux 'qui voudront etudier les
langues celtiques ; le lecteur ordinaire se trouvera interesse à
le feuilleter et sera iriitié dans les secrets de la langue par les
citations nombreuses du vieux gallois.
L'auteu r est un savant gallois (plutât qu'un cel tisant) ; il a
parcouru tout le champ de la litterature_ galloise. Il fnt long­
temps professeur de gallois au collège universitaire de Aberys­
tioyth ; nul autre n'était peut-être aussi bien qualifié pour
entreprendre un travail aussi étendu. La littérature galloise a
été son étude de prédilection pendant toute sa vie, et ce dernier
ouvrage sera le digne couronnement de Ses nombreux travaux.
On devait déjà à l'auteur le meilleur dictionnaire anglais­
gallois, en deux volumes grand in-8°.
M. le Président recommande un livre important de
M. Emile Ernault, qui a obtenu le prix Volney, à
l'Institut. Il vient de paraître dans les Archives de
e, r ecueil d'actes, de chroniques et de docu­
Bretagn
ments historiques rares ou inédits, publié par la
Société des Bibliophiles bretons. C'est le Mystère de
Sainte-Barbe, suivi d'un Dictionnaire étymologique
du breton moyen (2 vol. in-4°, en vente chez Thorin ,
rue de Médicis, Paris, 1888, prix 20 fr. )
LIV
M. l'abbé Le Floc' h fait part à la Société de la
découverte qu'il vient de faire , d'un four à creusets,
et lit à ce sujet la note suivante:
GOlPsnac'll, 30 aoù t 1888.
Avant « l'importante découverte» d'un four à creusets faite,
à Kerragn, en Gouesnac'b, l'existence de ces sortes d.e
fours était chose inconnue dans le département du Finistère.
Ces jours derniers, je viens de faire la décolÏ vert!-l d'un
nouveau four à creusets . C'est encore un ébonlement qui a
mis au jour le monumeut en question. On voit des briqnes et
des fragments de crellsets su r u ne long ueu r d'en viron 2 mètres.
'éboulement ne !aisse-t-il voir rien que le commencement
du monument, ou bien le monument aurait-il disparu avec
l'ébou lement, de telle sorte qu'on n'en verrait actuellement que
les derniers vestiges'? C'est ce que les fouilles nous raconteront
procbainement. Tout m e fait croire que le monument existe
entlerement.
N'y aurait-il ras lieu, ce tt.e fois, de faire un rapprochement
entre ces deux foul's et leurs creusets res pectifs ~ J'ai en levé
simplement du dernier monument, ;\ l'a ide de mon couteau,
plusieu rs fragments de creuset~ ; les fl'agments de creusets de
l'un et de l'autre four me paraissent exactement les mêmes ;
on dirait qu'ils auraient pa,ssé dans le même moule .
Je me borne, pour aujourd'hui, à signaler ces faits, tout en
me réservant da fournir pl'Ocbainement à la S ociété rf'archéo­
de Quimper un mémoirt! détaillé sur cette dernière
logie
décou verte.
FLOC'H,
Recteur de Gouesnac'h.

Il offre à la Societé les objets par lui recueillis.
M. Luze l donne lecture d'un acte du 10 décembre
1781, passé au bourg de Bénodet, qui explique d 'une
façon claire et nette la signification du mot palmage.

M. Faty fait quelques observations sur la valeur d e
argent au XV· siècle.

M. Di ve rrès d onne e nsuite
ecture d'une notice sur
la commune d e Spézet.
Pui s il cst d onn é lecture du m émoire d e M.
Duboi s-Saint-Severin , SUl' l'inve ntaire du m obili er
un e bourgeoise d e Saint- Ma lo, au XVII· s ièc.lc.
La séance est levée à 4 heures 3(11 .
PABAN ,
Secrétaü'e par intérim.

FORMULE DE BAIL A PALMAGE (1) .

Devan l nous nota il'es de la Cou l' el .1 u l'id iction du M u l'
Henl'ez et Guel'euen et de Cileffontain es, avec soumission à
celte dernièl'e, furent pl'6senls Jean Le Moem et Marie Le
Timen, sa fem me, de Eon mary elle la req uerante bien et
duement authol'isée, demeul'anl a u lieu de Treffelen, paroisse
nach ; Yves Néde llec et Anne Néde llec, sa femm e,
de Goues
ux derniers assistés de Joseph Nédellec, leur pèl'e et.
ces de
beau-père, demeurant en même commenca lité, au lieu de
h-Morvan, en la paroisse cie Clohars-Fouesnant, d'un
Creac'
et d'autre part. Entre lesq uelles parti es est reconnu que lesd its
oem et femme, comme fermiers dudit lieu de
Jean Le M
Treltelen, sous ledit Yves Néde ll ec, tiennent en lenr pocession
à titre de palmage, m'y eroit et perte; suioant
et saizinne
l'usement du canton, de et sous le dit Yves Nèdellec accep-
(1) Voir Iivrai~on précédente page XLV des ]lrocès-I'crbanx des
séance:" et page 242 des mémoil'cs, A la note 3.

• - .... - r- .::--- ~',--~~,~._._------ ....",---_ ~_.~-. __ ._ ... , "':'~ .. ~-;~. ·---·~'i~-'::~·"'·li==O"'"'t ... ~-~ __ ._'_, ~

- LVI-
tant les bestiaux cy-apl'ès sça voir : Deux boeufs à labeurs, i'un
rouge et l'autre blan c, estimés cent quatre-vingt-quinze livres ;'
deux toril Ions de deux ans estimés soixante-quinze li vres ; une
vacbe, hors d'âge, garre noir, pl'isée trente- trois livres ; une
autre vache, galTe jaune, avec son veau, prisés quarante-cinq
livres. Une vache, garre rOllxaze, âgée de cinq ans, pl'isée
quarante-cinq li vres; une vache, garre blanche, hors d'âge,
pl'isée quarante-deux li vres ; autre vache, garre bleuatre, prisée
trente-trois livres ; une vache, galTe ja une, hors d'âge, prisée
U'ente-troi5 li vres; u nc gén isse, garre bleuatre, âgée de trois
ans, prisée vingt li vres ; un torillon, âgé d'un an, prisé dix­
huit livres; un autre torillon, garre jaune, prise dou7.e li vres ;
une gén isse, âgée d'un an, ga rre n oir, prisée neuf li vres; un
r heva l, gal'l'e rouge, prisé quarante-cinq livl'es ; un autre
che\'al, ga lTe jaune, prisé tren te livres; une vieille jument
pris~e douze livl'es; en fin, autl'e jument , ga lTe grisatre, prisée
six livres; faisant les dites sommes ensemble, sauf erreur, un
capi tal de six cents cinquante-tro is livres; de laquelle somme
il etait dÎl à Coren tin Serrou , demeuran t au lien de Lannaouen,
en la paroisse de Clohars, aussy prpsent devant nou s, pour ses
prétentions et intérêts aux bestiaux cy devant dénommés et
par luy dellaisscs avant ce jour au proffi t du dit Yves Nédellec
acceptant, la somme de cinq cent vingt-trois livres . Laquelle .
a été en l'endroit rcalisee par I.e dit Joseph Nédellec en acquit
dudit Yves Nédellec, son gendre, su r les prières de ce dernier
comme étant bars d'état de la faire actuellement audit Corentin
Berron, qui a pris, serré et emport é la susdite somme de cinq
cents vingt-tl'ois li vres, pour les susdites ca uses et dont il
déclare se contenter et promet acqu it d'autant audit Joseph
Nédellec, sauf le recou r de ce dernier vers led it Yves Nédellec,
son gendre, ainsy qu'il verra le devoir faire, lesquels bestiaux
lesdits Jean Le Mœ m et femme promettent et s'obligent de bien
nourrir, soigner, garder et conserver en bon pèl'e de famille,
sans les pouvoir ven(lre, prêter, n'y échanger, sans l'exprès

LVII
consentement du dit Yves Nédellec, auquel lesdits bestiaux
à sa première réq uisi tion, pour êtreré estimés.
seront représen tés,
La somme princlpalle prélevée, les profits, s'il s'en trouve, être
pp.rtagé de moittié, et en cas de perte, être su portée à la susdite
raison; conditionné entre parties que lesdits Le Mœm et femme
nourir d'autres bétails leur appartenant, sur les
ne pourront
héritages dudit lieu de Treffelen. OLltr~ que ceux cy-devant
. détaillés, sans l'exprès consentement dudit Yves Nédellec, à
peine de suporter tous dépens dommages et intérêts, aquoy
l'obliglltion de tOLlS leurs biens
les parties se sont obligées, sous
présents et futurs a pouvoir y être contraints solidairement
l'un pour l'autre et un seul pour le tout, sans division n'y
discution aquoy ils renoncent. Fait et passé au bourg de
Bénaudet, en l'étude et au raport de Janvier, en présence de
maître Jacques Le Pappe pour
son collègue, sous le signe de
Jean Le Mœm, cellly de Pierre Crllgeon pour ladite Le Timen,
celuy de Gille Michel pour ledit Yves Nédellec, celuy de
Fran çois Macé pour Anne Nédellec, celuy de François du
Coudray pour ledit Joseph N édellec, et celuy de Jean Chau vellec
ont affirmés ne sçavoir
pour ledit Corentin Berrou, lesquels
de ce requis, et les notres notaires ce jour vingt-deux
signer,
avril mil sept cent quatre-vingt-un.
Signés: Ducoudray, Gilles Michel, Crugeon, J. Le Pappe,
F. Macé, Chau vellec, Jan vier, notaire royal, Le Predour,
notaire royal.
à Fouesnant, le 30 avril 1781. Reçu deux livres
Contrôlé
selze sous.
Signature illisible.

LVIII -
SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1888,
Présidence de M, le Vicomte de LA VILLEMARQUÉ,
membre de l'Institut.
Etaient présents: MM. LUZEL, SERRET, DIVER­
RÈS, l'abbé ABGRALL, MALLEN, DE BÉCOURT,
LE BRAS, l'abbé PEYRON, conseiller HARDOUIN,
JONES et DE BLOIS,
Ouvrages offerts à la Société et déposés à la bIblio­
thèque depuis la dernière réunion :
° Fa.'}cicule de l'Académie d'Hippone;
2° Bulletin a1'chéologique du Comité des tmvaux
historiques, année 1888, nO 1 ;
3° Journal des Savants, livraisons d'août et de
septembre;
4° Société polymathique du Morbihan, année 1887;
5° Annales du Musée Guimet, t. XVII, nO 30 ;
6° Annales du Musée Guimet, LE RAMAYANA.
Admission d'un nouveau sociétaire, M. Onésime
professeur libre au Kergos, près le Quai,
Boschet,
présenté par MM. Diverrès et Serret.
Quimper,
M. Serret demande à appeler l'attention de ses
sur la découverte du nouveau four à creusets
confrères
faite à Gouesnac'h par M. l'abbé Le Floch, dont M, le
vient de lire la lettre.
Secrétaire
plusieurs constructions destinées au
L'existence de
même usage et disséminées sur divers points 'de la
commune de Gouesnac'h, dit-il, donnerait peut-être
-lieu de penser que l'on se trouve en face des vestiges
d'une industrie locale. Partant, ne serait-il pas inté­
ressant de recueillir et d'étudier les traces qui' en
- LIX

subsiRtent? Pou r cela il importerait de procéder il. des
ouilles méthodiques . Ces conditions seraient réalisées
si la Société déléguait quelqu'un de ses m embres pour
diriger et surveiller les travaux d'exploration entrepris

à nos frais .
Après discussion , un crédit de cinquante francs est
rt pour les fouilles; M. Serret est délégué et invité
ouve
à se r endre près de M. le curé de Go uesnac'h avec
ceux de nos confrères qui voudraient bien l'accompa­
gner, afin de s'entendre avec l'auteur de la découverte,
suivre ses indications et procéder ensemble à des
ont l'urgence est reconnu e .
fouilles d
M . le PTésiâent rend compte du Congrès de l'Asso­
ciation Bretonne, tenu cette année à Saint-Pol-de-Léon.
La session a été brillante comme ses devancières .
Les savants réunis de toute la province n'ont pas
gé les éloges a ux travaux de notre compagnie.
ména
Une mention spéciale est due à ceux de nos con frères
avaient traité quelqu'une des questions du pro­
qui
gramme et à NI . l'abbé Abgrall en particulier pour le
ulage de la borne milliaire de Kerscao .
NI. Le Menn a jadis donné de cblIe-ci une lecture
qui a soulevé à cette époque et qui depuis continue à
entretenir des controverses fort savantes. S'il eRt vrai
que du choc des idées naisse la lumière., nous devons
nous attendre, après ces luttes courtoises auxquelles
nous demeurons étrangers, à voir les maîtres de la
aphie ancienne des Gaules déterminer enfin
géogT
mplacement contesté de la ,cité romaine de Vorga-

mum.
M. le Ministre des Cultes et des Beaux-Arts a fait

- conn aître à notre président les moti fs quis'opp osE'nt
pour le moment à la reconnaissance légale de la
Société d'archéologie du Finistère. Une jurisprudence
assez réüente du Conseil d'Etat ne permet plus, paraît­
il, d'accorder la faveur de la personnalité civile qu'aux
institutions savantes qui . justifieront, en outre des ser-
vi ces scientifiques ou littéraires rendus au pays , de
ressources suffisantes pour assurer leur existence et
leur prospérité pendant une période assez longue,
telles par exempl e qu'un capital. minimum de 10,000
francs .
tre budget n'est pas in féri eur à celui de plusieurs
sociétés favorisées, m ais nous ne faisons pas d'écono­
mies et il est à craindre que notre existence paraisse
toujours précaire aux yeux de M. le Ministre des
Beaux-Arts.
M. de B lois ne veut pas critiq uf?r les réserves et les
règles de prudence invoquées par l'Adm inistration.
Mais il lui semble utile, néanmoins, de faire ressortir
les circonstances à la suite desquelles la reconn aissanee
légale a\'ait été sollicitée. Un de nos collègues, re­
gretté et dévo ué, le vicomte Carl de Kerret, ayant par
testament légué une somme de vingt mille francs aH
Musée de Quimper , nous espérâmes que le Musée
d'archéologie, mis par le Co nseil général à la clisposi- .
tion de notre Société, all ait profiter de cette libéralité.
Ambition vite déçue ; car nous ne tardâmes pas à '
apprendre que la ville de Quimper, donnant d'ailleurs

une interprétation j uridiqu e aux termes amphibolo­
giques du testament, réclamait pour elle exclusivement
la délivrance du legs. Pour recevoir, pour s'enrichir

LXI -
de dons gratuits, il faut être quelqu'un, etnous n'étions
rien; voilà pourquoi nous avons sollicité la fàveur
d'une reconnaissance officielle. Le r:ejet de la r equête
aura donc cette conséquence fâcheuse que nous ne
pourrons jam ais sortir de l'impasse où nous sommes
placés. MM. Abgrall et Faty présentent des observa­
tions dans le même sens. M. Hardoüin, a u contraire,
considère la lettre ministérielle plutôt comme une indi­
cation des ' tendances de l'Administration que comme
une décision formelle . Il conseille, malgré ce premier
échec, de persévérer dans le dessein exprimé et de
renouveler les démarches . M.le Président est heureux
de pouvoir ajouter que les sympathies et le concours
de M. le Préfet du Finistère sont acquis à notre Société
en tout état de cause.
M. Hard ouïn lit un travail sur la réformation do-
maniale des prééminence et droits honorifiques dans
les églises et particulièremen t dans celles de l'évêché
de Léon.
M.le m arquis de Brémond d'Ars conserve et classe
avec un véritable respect d'archéologue les riches
archives de son château de la Porte-Neuve : parm i ces
titres anciens, une pièce latine, intitulée : A cte prônal
du 3" Dimanche du mois de Mars 1510, semble de'
nature à intéresser les lecteurs du Bulletin. Il s'ag'i t
de la confirmation faite par les paroissiens de Riec à
noble et puissant Yvon de Guer , fils aîné et héritier
principal et noble de Guillaume de Guer et Catherine
Morillon , seigneur de la Porte-Ne uve, du P arc et de
Kerével, des prééminences don t ses a ncêtres jouis­
saient clans l'église de Riec .

- LXII -

M. Le r:arguet fait don du moulage en plomb d'une
divinité païenne trouvée, à Troguer, commune de Clé­
den-Cap-Sizun, dans les substructions d'un castrum
établi près de la voie romaine. Le même confrère
rend aussi compte des fouilles opérées par ses soins
un tumulus de Plouhinec, au lieu de Kersiny.
dans
monument présente une disposition anormale; le
dolmen central y est remplacé par un cône en terre
noire entouré de pierres calcinées. En criblant ces
terres, on a relevé plusieurs haches de pierre déposées
parmi les cendres.
M. Goguet, bibliothécaire de la ville, a envoyé une
note sur la chapelle de la Mère:.de-Dieu, commune de
Cette charmante église, dont plusieurs
Kerfeunteun.
parties présentes le style des constructions de .la Re­
naissance, aurait été édifiée en 1540. Cette date est
rapportée dans le texte d'un arrêt des Chambres du
1 er jour d'avril 1556, rendu à l'occasion du procès qui
fut meu pardevant le sénéchal de Quimper-Corentin
ou son lieutenant entre Jean Furic, seigneur de
Keranmaner, demandeur et requérant l'entérinement
de certaines h~ttres-royaux en forme de réintégrande,
d'une part, et Mrc Jean de Tivarlen, chanoine et vic3;ire
de l'évêque de Cornouaille; Pierre de Kernisan, sieur
de Chef d u Bois, et Louise Le Gentil, tant en son nom que
comme tutrice et curatrice de Jacques Ansne, son fils,
défendeur, d'autre.
Après lecture d'un extrait de l'aveu de la seigneurie
de Quimerc'h, collationné par M. de la Borderie,
M. le Président achève la séance en annonçant que
l'impression du texte et des notes du Cartulaire de

LXIII
J~andévennec est, à l'heure actuelle, terminée; l'édi­
teur a rédamé la liste des souscripteurs pour l'insérer
en tête de la première partie prête à paraître. .
La séance est levée à 5 heures .

Le Secrétaire,

Vicomte DE BLOIS .

LXI V . "
DÉCOUVERTE

D UNE SEPULTURE PREHISTORIQUE A KERSINY,
EN PLOUHINEC.
En construisant le chemin de Trébeuzec à la grève de
" à Pont-Croix, pratiqua
Plouhinec, M. Le Chat, entrepreneur
une tranchée, dans le milieu d'un tumulu s (champ nU 784,
dont les
section 3 de Kérsiny), de petites dimensions, mais
dispositions intérieures sont d'un certain intérêt.
J'appris trop tard cette décou verte, pour assister aux fouilles.
Mais les indices que j'ai relev és dans la tranehée et les dires
des ou~riers m'ont permis de reconstituer assez exactement le
monument.
La base de ce tumulus, large de 2 m. 50 à 3 m., reposait
à une profondeur d'environ 1 m. 50, sous le sous-sol pierreux.
Une légère couche de ,~endres et de cha rbons occupaitle centre
de cette base. Su r cette couche s'élevait un cÔne de terre noire,
très.fi ne, de 0 m. 70 à 0 m. 80 de hauteur, dans laquelle se
ou vait une hache polie, en pierre brune. Cette terre était

recou verte de cailloux brûlés, jetés sans ordre, et lui formant
monument se terminait par un amas de terres
revêtement. Le
rapportées, peu élevé au-dessus du sol, et sans doute nivelé
p'ar les labours.
J en'ai pu reconnaître de traces de poteries; mais les différen tes
du tumulus indiquaient suffisamment une sépulture
parties
par incinération. ' "
Dans cette sépulture, deux choses sont à noter: 1° le rem-
placement de la chambre sépulcrale et du dolmen central pal'
cÔne de terre entouré d'un revêtement de pierres brûlées;
2° La forme peu commune de ra hache.
es haches ordinaires, la courbe du tranchant est
Dans l
déterminée, dans une ellipse, par une sécante parallèle à l'un

- LXV-
des axes, et la corde qui sous-tend cette courbe se trouve pel'­
pendicu laire a l'axe de l'instrument.
La bacbe de Kersin y présen1e des dispositions différentes:
la sécante déterminatrice de sa courbe A X SB, est obl ique
avec le grand axe d'une ellipse, et la corde A B, qui joint les
deux extrémités du traQcbant, forme avec l'axe X Y de l'im­
tl'llméOt un angle AOY de 70 degr6s.
Ces dispositions rendent le trancbant de la bacbe de Kersi oy
oblique, sùr l'un des côtés.
Le dessin joint à cette note reproduit les dimensions
exactes de cette bacbe, que son inventeur destine au musée de
Quimper. Le pointillé indique la partie brisée, pendant les
fouilles, et qui n'a pas étl\ retrouvée.
LE CARGUET,
Percepteur d'Audierne.
Audie.-ne, le 19 oclob,'c 1888.

- LXVI -

SÉANCE DO 29 NOVEMBRE 1888 .

. Présidence de M. le Vicomté de LA VI LLEMARQU E,

membre de l'Institut.

• " Etaient présents : MM. LUZEL, majQr FATY, BOS-

CHET, L E BR.\.S, Conseiller HARDOUIN, l'abbé

PEYRON, DE BLOIS .

Ouvrages reçus et déposés à la bibliothèque depuis
la nernière réu ni on : ' .
1· A nnales du mU.sée Guimet:

II· A nnale,s del muséo nacionalrépublicil 'cle Cos /a­

, Rica . 'f'. 1. anno '1887 ;

III· Bibliographie des ll'avaux histol'iques et
archéologiques, publiés par les Sociétés sava ntes de'

France, Il" livraison;

IV· L'imagerie populaire en Bretugne, par M. Paul
Sébi llot . (Extrait ' de .la {le vue d es Traditions popu-

la !J'es, )
Admission n'un nouveau sociétai re, M, DEN lS DE
TR03RIANT, inspecteur des noma ines à Brest, présenté
par -MM. Serret et De Bécourt.

. M . Diverrès annonce que M, Le Maigre, trésorier

la Société, mfllheureusemen1 retenu chez lui par
un douloureux accident, ne pourra assister à la séance

'de ee jour. Notre confrère est chargé rIe fournir en
son nom qu elques détails sur l'état des souscriptions
rec ueillies pour le Cartulaire de Landévennec. Plus
de la m oitié des sommes promises a déjà été versée,
premi er prélèvement a été fait sur ces fond s pO UL'

payer les frai s occasionn és pal' la composition et le

- ' LXVfI
tirage des planches jointes à l'ouvrage. Les sous0rip­
teurs doivent recevoir ce fascicule a\rec le volume paru;
en l'expédiant, 1\1. le Sècrétaire invitera les destina-
taires à acquitter sans délai le montant de leurs eng';ige­
ments. Quoique l'éditeur n'ait pu présenter sa note"
on est certain que la dépense excédera la somme
prévue au budget. Nul '-ne saurait s'en plaindre, quancl
on considère le s-oin avec lequel a été préparée cette
é,dition: d'une part, l'étendue, la variété et la valeur
scientifiques des notes que M. de la Borderie ,a fait,
pour ainsi dire, servir de commentai t'es au texte même
du Cartulaire; de l'autre, l'INDEX philologique des
noms. -
A la suite d'une discussion approfondie, à laquelle ,
prennent part presque tous les membres présents, on
décide qu'il n'y a pas lieu, pour le moment, d'étudier ,
la eombinaison financière, proposée par M. Trévédy,
en vue de couvrir dès maintenant le dêficit apparent
de la caisse. '
Il est ensuite donné successivement lectùre de deux
, mémoires, l'un de M. Le Carguet sur les sépultures
préhistoriques de Keroullou, ~n Esquibien, l'autre de
M. Trévidy sur la famille de Nevet d'après des docu- ,
ments inédits.

Parmi ces seigneurs de Nevet, il en est dont le
souvenir est resté légendaire dans plusieurs cantons
du Finistère et des Côtes-elu-Nord ; MM. de la Ville­
' marqué, Luzel et Le Bras ont, en effet, recueilli sur
des points différents des ballades bretonnes où la muse
populaire les a pris pour sujets de ses chants. ' "
M. le conseiller Harclouïn rappelle que le savant

- LXVIlI -
-secrétaire-général de la Société Française d'arqhéo-

logie, M. de Laurière, a consauré-des recherches très
consciencieuses à l'église Saint-Yvtls-des-Bretons,
à Rome. La notice remarquable où se trouvent
'résumées ces érudites investigations mérite à plus
d'un titre d'être signalée à l'attention de la Société
archéologique du Finistère; nen est de même de
quelques pages relatives à deux inscriptions de 1515,
à Zivido. '
Entre autres monuments funéraires décrits par l'au-

teur, les trois suivants exigent des , mentions spéciales"
La 'première est la dalle du'tombea.u de Pierre d'Amret,
.,chanoine de Rennes, notaire du Saint-Siège et rédac­
teur des brefs, savant en l'un et l'autre Droit, décédé
le 31 juillet 1510, à l'âge de 55 an::;.
La secon~e dalle nous touche de plus près encore.
" Elle porte l'effigie en demi-relief de Hervé de Guirec (Gui­
archidiacre 'et chanoine de Quimper, doyen de la
rihec),
Guerche, mor~ en 1450. L'inscription est en cui vre, elle
vient compléter les indications contenues dans le dic­
tionnaire héra-ldique de Bretagne, publié avec tant
d'.autorité par M. Pol de Courcy. '
I::;a troisième dalle a été comme la première figurée

, avec le plus grand soin. Il ne s'agit de rien moins
que de ,la sépulture du très fameux docteur en l'un et
l'autre Droit, Jacques de Pencoedic, nommé évêque
dé Saint-Brieuc et auditeur -de rote, mort le 25 août

Enfin, dans une chapelle de Zivido, près Marignan,
bâtie aux frais d'un pieux ecclésiastique milanais, dom
lnganni, M. de Laurière a pris l'estampage de deux

- LXIX

plaques (le marbre commémoratives de la mort de
François de Bourbon cl-e Montpensiel', 'cluc de Chatel-
lerault, et de Gilbert LOl'l'è . ." prince ou seigneur de
Presles, Ca ncles , et Pél'OUX, SOli écüyer, qui furent tués
tous deux dans cette fameusè. jourflée. Les plaques,
originairement placées dans la Qhapelle de la Victoire, '

érigée en 1518 par le roi François r " on t survécu non
sans .peine à la SUppl'cssion. de cet, écliGce et à la dis­
persion de ses épaves .
M. le conseiller HaJ'Clouïn ne veutpas faÎl'e l'éloge
d'un livre dont l'auteur vient d'être honoré, par l'Aca~'
démi e des inscriptions et bel1f's-lettres , cl'unprix hors
lig·ne. C'est la correspondance de Charies VIII et de
ses consei llet's a.vec Guy de La Trémouille pendant les
guelTes de Bretagne, extrait.e des archi ves (le fami Ile
par M. de La Tt'émo ui1.le. Il serait bien à souhaiter
que ce document cl'l.pital pour l'histoire de notre pro­
vince trouvàt sa place aussi bien dans les 'bibliothèqùes
municipales que dans cellesc1es tlociétés savantes . .
L'orclt'e du .iollr .étant épuisé, la séance est levée à
5 heures . •

L e Seer(}laire,

Vicomte DE BLOIS .

- LXX-

SEANCE DU 28 DECEMBRE 1888.
Pl'ésidence de M. le Vicomte de la VI LLEMARQU É,
membre de l'Institut.

Etaient présents: . MM. HARDOUIN, LUZEL, LE
BRAS, DIVERRÈ.S, MALEN, PÉLÉRIN, DE BÉ­
COURT, SERRET.
Ouvrages reçus pour la Bibliothèque de la Société:
Répertoire des Travaux historiques, tome III ,
supplément Index, 1888.
Bulletin de la Société archéologique de Nantes,
tome XXVI, année 1887, 2 semestre; année 1888,
tome XXVII . .
M émùires et Documen ts de la. Société archéolo­
Rambou_ illet, tome VIII (1887-1888).
gique de
Société archéologique de Bordeaux, tome XI, . fas:"
cicule III, 1888; tome XII, 4" fascicule 1887; tome XIII,
1 er fascicule 1888. .
Journal des Savants, octobre 1888, novembre 1888.
Lé procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
1\1.. de la Ville marqué présente quelques observations
sur le remarquable travail de M. Emile Ernault au
sujet d'Alain de Quimerc'h, nommé dans la Chanson
du Voyer de Quimperlé. Selon notre Président, il
doit y avoir eu deux Alain, l'un du XIIIe siècle, l'autre
du XIV" siècle. M. Ernault lui semble, du reste, avoir
bien rétabli et bien traduit le texte ancien .
L'année 1888 allant bientôt se terminer, notre Pré­
sident résume en quelques mots les travaux accomplis
cette année et constate l'état prospère de notre Société.
Il termine en offrant ses souhaits de bonne année à
tous ses con frères.

LXXI -
NI. Hardo u ï n demande la parole pour féliciter notre
Président, et, à son tour, exprime l'espoir de le voir
encore longtemps à la tête de notre Société.
les empêchements dont il a été question, il
Malgré
s'occupe toujours de la reconnaissance légale de notre
Compagnie. Le dossi er a été réclamé pour être soumis
au Conseil d'Etat, et il y a lieu d'espérer, grâce à
l'intervention de notre confrère M. Hémon, une heu­
reuse solution de la question.
M. Luze l a la parole; il donne lecture ùu 1 er acte
d 'un Mys tère breton de saint Gwennolé, qui se jouait
il n'y a pas longtemps à Lannion. Le texte breton
modernisé a été recopié par notre confrère, qui en a
fait un e traduct.ion.
Cette pièce, fait-il remarquer, n'a pas de prolog ue ;
il en a trouvé le manuscrit à Roc'hellas, en Saint-Michel­
en-Grève. La lecture en est écoutée avec un grand
i!1térêt : ce docum ent précieux paraîtra en tête de
notre prochain volume .
Il arrive bien à propos, comme le constate M. le
Président: c'est la mise en scène , quoique tardive,
de la Vie de saint Gwennolé, que vient de publier, pour
la Société, M . de la Borderie, et Gont 11. de la Ville­
marqué nous a lu des fragments remarquables en
breton moyen (p. 193).
Ce dernier a même eu la bonne fortulle de découvrir
à Quimperlé la moitié du crâne du saint Abbé de
Land évennec, mentionnée dans le cartulaire de Sainte­
Croix.
La séance est levée à 4 heures.
Le Secn!l aire,
A. SERRET.
LXXII . '

TRAITE ,
Entre M. le Comte de Lescoët et le Sr Kerlan, Ilaoul,
archipiste, pour la mise en ordre des archives du château
de Lesquitfiou. . .
Le fonds de la famille Bal'bier, avec ses alliances, est le plus
série E, aux archives du dépar'tement du
considérable de la
Finistèr'e; il ne contient pas moins de 150 cal'tons et liasses. Le
Raoul, qui le mit en Mdr'e, en 1781, au château de .
Ker'lan,
uiffiou (1), exécuta le même travail, dans les ar~hives de plu­
Lesq
sieurs familles du Leon. En 1769, il prend le titre de agent. et
secrétaire de M. le rna1'quis de penrnan'h, dans un tableau par
lui dresse des alliances de la maison de Penmar'c'h .
Comme on le voit pat' une note de M. le comte de Lescoët, à
la fin de la piece qui suit, il mourut en 1784, ou 1785.
, F.-M. L.
Entre nou s sl)llssignés Messire Sébastien-François-Joseph
Barbier, comte de Lescoët, d'une part, et François Raoul,
sieur de Kerla n, archiviste, d'autre part, sont convenus les
points, clauses et conditions ci-après: sçavoir que moi, dit
siel1 r de Kerlan, promet et m'engage à arranger les papiers
de Monsieur le comte de Leseoët, de faire les copies qui seron t
jugées nécessaires, tant rapport aux at'chivps qu'alJX affaires
courantes de la maison, ainsi que lesdits ,"oiages relatifs aux
dites affaires, et ce à la cond ition d'être défraié de tous les frais
des dits voiages, et cl'avoir Irois cent lilrres d'appointement,
pendant la durée de mon travail, la dite somme paiable par
termes de trois mois, à compter du premiel' mars mil sept cens
quatre-vmgt-un, promettant n accepter aucune COtI1U11SSlOn
pendant que ma présence sera j.llgée néces!'aire par Monsieur
le comte de Lescoët, e t. n e faire aucunes abscences, jusqu'à ce
que les conditions ci-dessus ne soient réalisées ; à l'exécution
desquelles moi dit seigneur comte de Lescoët declare m'obliger
pOUl' les objets qlJi me concernent, et m oi dit sieur des Kerlan,
pour les autres articles; reconnaissan,t deplu s en l'endroit que
(1) Le château de Lesquiffiou est d~ns la commune de Pleyber­
Christ., qui s'a ppela aussi Peyber-Saint-Egonec, non loin de Morlaix.

LXXIIl
Monsieur le corn te de Lescoët m'a salarisé des agissemens et
ouvrages que j'ai pû faire pour lui, jusLJu'au premier mars de
cette année. Le présent fait dou ble au château de Lesquiffiou,
le vingt mars mil sept cent quatre-vingt-un.
KI'lRLAN, RAOUL.
Jean-François-Joseph BARBIER de LEscoET.

Reçu le 8 juin 1781 soixante-quinze livres .
KERLAN, RAOUL.
Le 15 seplembre 1781, reçu soixante-quinze livres. '
KERLAN, RAOUL.
Le 14 décembre 1781, reçu à. valoir trente-six livres.
KERLAN, RAOUL.
Le 19 janvier 1782, trente neuf livres pour parfait paiment
du quartier éch u an dernier novembre 178].
KERLAN, RAOUL.
Le 22 mars 1872, j'ai reçu quarant-huit livres à valoir au
quartier échn le dernier feuvrier dernier.
KERLAN, RAOUL .
Le <1 may 1782, j'ay reçu les vingt-sept livres restans du dit
quartier fini en feuvriel'.
KERLAN, RAOUL,
J'a)' reçu de Monsieur le comte de Lescoël soixante-qui nze
livres pour le quartier échu le 31 mai dernier, à. Lesquiffiou,
ce 10 j u i n 1782,
KERLAN, R,AOUL.
Nota , Quelques tem ps après M. Kerlan aiant désiré se
és et je l'ai paié entièrement
retirer, nous nous sommes sépar
jusque à sa sortie, il est mort deux ans après .