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Bulletin SAF 1887


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Procès-Verbaux

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SEANCE DU JEUDI Z7 JANVIER 1887

Présidence de M. le Vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,
MEMBRE DE L'INSTITUT

Etaient présents: MM. LUZEL, FATY, TREVEDY,
LE BRAS, professeur
l'abbé ABGRALL, DIVERRÈS,
au Lycée, l'abbé PEYRON, Secrétaire général de l'Evêché,
LE MAIGRE, SERRET, HARDOUIN et DE BLOIS.
M. Vesco, retenu par des affaires de service, s'excuse
de ne pouvoir assister à la séance de ce jour.
et déposés à la Bibliothèque depuis la
Ouvrages reçus
dernière réunion: .
1° Annales du musée Guimet. 1. Xl et t. XII;
2° Bulletin de la Société archéologique de Nantes,
t. XXV;
3° Dictionnaire topographique du département
d' Eure-et-Loir;
4° Répertoire archéologique du département du Tarn.

Admission de nouveaux sociétaires: M. de la Paquerie,
12, rue du Pont-l'Abbé, à Quimper, présenté par MM. Gué­
pin et Trévédy ; M. l'abbé Ollivier, supérieur du grand
séminaire, à Quimper et M. l'abbé Le Roux, professeur à
Saint-Pol-de-Léon, présentés par M, l'abbé Peyron et par
M.Serret.
M. de la Villemarqué demande la permission d'aborder
au début de la séance la question fort ëomplexe de la
publication d'un répertoire archéologique et d'un diction'­
naire topographique du département du Finistère. La

première condition pour mener à bien une œuvre de ce
genre, est de la placer sous les ,auspices d'une société
savante. Le conseil d'ailleurs est donné par le Ministère
déjà relevé cette lacune
de l'Instruction publique qui a
Qs études, du vivant de l'archiviste du Finistère,
dans n
M. Le Men.
Notl'e région, en effet, est riche en monuments celtiques
-romains et en édifices religieux du moyen-âge ou
et gallo
ssance ; or, on ne trouve nulle part une nomen­
de la renai
trésors archéo­clature complète, exacte et détaillée de ces
logiques, avec une indication précise des lieux où ils sont
Un grand nombre de départements ont déjà dressé
situés.
urs monuments, et publié la nomenclature de
la liste de le
ux de leur territoire accompagnée des paI'ticu­
tous les lie
larités historiques qui concernent chacun d'eux.
Le Morbihan, sous ce rapport, a une grande avance
ur le Finistère, et le remarquable ouvrage de M. Rosenz­
weig, l'éminent archiviste-paléographe, mérite d'être cité
comme un modèle. Il est vrai que le Finistère compte une
population de plus de 700,000 habitants et couvre une su­
670,000 hectares. Du rapprochement de
perficie d'environ
ux chiffres ressortent à première vue l'étendue et la
ces de
difficulté de la tâche. D,épasse-t-elle néanmoins ce que
it attendre du bon vouloir de notre Société ? M. de
l'on do
pas. En conséquence, il invite
la Villemarqué ne le pense
à se mettre promptement à la besogne.
ses collègues
M. Sen'et est frappé de la justesse de ces observations ;
avec quelles ressources la Société par­
mais il demande
viendra jamais à couvrir les dépenses de cette double
tion. M. le Président répond que le Gouvernement
publica
a prévu l'obj ection. Les impressions sont exécutées aux
Ministère pourvu que la rédaction n'excède pas un
frais du
certain nombre de feuillets, et ait été exécutée conformé­
au programme officiel) le même pour tous 'les dé-
ment

partements, par un membre de la Société archéologique
par elle.
départementale désigné
M. de Blois propose> pour entrer dans une voie prati-
que, de choisir comme base du travail, la nouvelle édition
par M. Marte­
du dictionnaire d'Ogée, revue et corrigée
ville. M. l'abbé Peyron trouve surfaite la réputation de
cet auteur.
MM. le Chevalier de Fréminville, ,de
D'autres, tels que
Kerdanet, E. Souvestre, de Courson, de la Borderie, de
Blois, Flagelle, Audran et de Courcy, ont apporté des élé­
ments nouveaux et variés où l'on pourrait puiser avec
avantage.
Un membre souhaiterait surtout d'obtenir la collabora­
tion du clergé. Dans chaque paroisse MM. les curés s'oc­
la conservation et de la déco­
cupent avec sollicitude de
au culte, il leur serait donc
ration des édifices consacrés
facile de décrire le style des églises et chapelles de leur
voisinage, d'indiquer la date connue ou approximative de
la fondation, comme aussi de signaler les monuments
celtiques, les vestiges gallo-romains, les croix ou les fon­
n'a pas amené la ruine.
taines. antiques dont le temps
M. l'abbé Abgrall se déclare tout prêt à déférer au vœu
de la Société pour ce qui regarde le canton de Pont-Croix;
q.joute que plusieurs de ses confrères entreraient volon­
tiers en correspondance avec nous pour fournir les ren­
seignements désirés; il suffirait de leur adresser à ce
sujet un petit questionnaire.
M. Luzel pense qu'il faudrait également s'assurer le
concours des instituteurs; ceux-ci cumulent, en général,
avec leurs fonctions scolaires, celles de secrétaires de
mairie; ils ont, par conséquent, à leur disposition, les
matrices cadastrales qui sont les premiers documents à
consulter pour dresser la liste des lieux habités du dépar-
tement. Nul doute que l'autorité académique n'encoura­
sur ce point le zèle de ses administrés.
geât

M. le Commandant Faty croit qu'il est plus sage de
sur soi-:-même que sur les autres. Ainsi, à une
compter
utre époque, les instructions envoyées par M. Sureau,
la Société, n'ont
inspecteur de l'Académie et membre de
Peut-être serait-il plus
pas donné les résultats attendus.
'en a pas tiré tout Je parti possible,
exact de dire qu'on n
M. Le Menn,
car des rapports intéressants, adressés
la Société, sont restés dans ses
comme secrétaire de
cartons confondus avec des notes personnelles et ont été .
ainsi perdus pour les destinataires.
Afin d'éviter dorénavant semblable accident, M.1e Pré­
sident est d'avis de confier à une commission ·de six mem­
soin de provoquer les étùdes, de r ecueillir les
bres le
préparer la rédaction des articles.
renseignements et de
Cette commission est composée de MM. Luzel, le conseil-
1er Hardouin, Peyron, secrétaire général de l'Evêché,
Sen'et, Trévédy et de Blois. Elle rendra compte, chaque
mois,de ses travaux qui paraîtront dans le Bulletin.
la Commission de
Sont ensuite nommés membres de
MM. Faty, Trévédy et Vesco.
comptabilité,
M. Sen'et a la parole pour lire une monographie très­
bien faite sur la commune de Penhars, qui est une pre-
à la demande du Président. .
mière réponse
M. Trévédy estime que le moment serait bien choisi
album du vieux Quimper, une série de
pour publier un
ou photogravures reproduisant l'aspect des anciens
dessins
qlJartiers et des monuments qui ont été détruits.
Notre infatigable et érudit confrère termine par la
sur les Derniers débris du cou-
lecture d'un mémoire
vent de Saint-Francois.
La séance est levée à 4 heures et demie.
Le Secrétaire,
Vte A. DE BLOIS.

SEANCE DU 24 FEVRIER 1887 .
Présidence de M. le Vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,
MEMBRE DE L INSTiTUT

Etaient présents : MM. LUZEL, Président TREVEDY,
DE LA PACQUERIE, LE BRAS, CORMIER, Conseiller
HARDOUIN,·SERRET, l'abbé ABGRALL, LE GUAY,
LE MAIGRE, Commandant FATY, DE BECOURT,
Rév. JONES, l'abbé PEYRON et DE BLOIS .
. Le procès-verbal de la dernière séance estlu et adopté,
avec une annexe.
Admission d'un nouveau sociétaire: M. Verchin, à
Quimper, présenté par MM. Sen'et et Diverrès .
Ouvrages déposés à la Bibliothèque :
1° Journal des Savants, livraisons de décembre 1886
et de janvier 1887.
_ . 2° Revue de l' Histoire des Religions, 7 année,
tome XIV.
Dons faits au Musée départemental d'archéologie :
1° Une mOlinaie d'argent à l'effigie de Philippe II, roi
. d'Espagne, offerte par M. Le Guay.
2° Une médaille de bronze de l'empereur Maxence,
ti'ouvée récemment dans des fouilles entreprises à A ves­
sac, département de la Loire-Inférieure, offerte par
M. Diverrès.
3° Une hache celtique en bronze, trouvée au village de
Kerbour, commune de Nizon, don de M.le Vicomte de la
Villemarqué. La forme plate de cette hache est curieuse à
signaler, parce qu'elle marque un fait nouveau dans la pé-

l'iode qu'on appelle l'àge du bronze. Le métal qui a servi
à former cet instrument est un alliage obtenu par le mé­
uivre et de l'étain: son
lange en proportion définie du c
320 grammes, sa densité, déterminée au
poids est de
moyen d'expériences délicates, est de 8.24.
.. le Président regrette que la Commission des finé),n-

ces ne soit pas encore en mesure de présenter son rap-
port sur les comptes du dernier exercice. Ce retard ne
lui est pas imputable, d'ailleurs. Il provient de la négli­
urs qui n'ont pas jusqu'à:ce
gence de plusieurs fournisse
jour présenté leurs notes, malgré l~s . avis réitérés du
trésorier.
M. le Président annonce que la question du Diction­
rtoire archéologique du département du.
naire et du répe
Fini:st~re sera désormais inscrite à l'ordre du jour de
chaque séance. Par suite, la Commission est invitée à
faire connaître réguUèrement l'état de ses travaux et les.
communications qui lui auront été adressées.
rtement du Finistère,
M. Luzel, archiviste du dépa
à nous venir en aide, s'est chargé de
toujours empressé
diriger les travaux de la Commission. Celle-ci a choisi
aire notre zélé confrère M. Sen'et (rue du Quai,
pour secrét
à Quimper) ; c'est à lui ou à M. Luzel, que nos correspon­
nt les documents .
dants sont priés d'adresser directeme
qu'ils voudront bien nous fournir.
Des démarches infructueuses ont été tentées auprès de .
Mme Le Men, en vue de faire rentrer la Société · en pos­
transmis à son mari à l'époque. où
session des documents
il était archiviste, et secrétaire de notre Compagnie; ils
sont peut-être confondus parmi ses papiers de famille . .
Un membre rappelle que M. Sureau, inspecteur d'Aca­
avait aussi reçu quelques rapports rédigés par des.
démie,
instituteurs placés sous ses ordres. La courtoise obligeance
collègue nous est un sûr garant que si ces doc1r-
de notre
ments existent encore, ils seront bientot mis à notre dis­
position.
M. le Président appelle particulièrement l'attention sur
deux discours prononcés à la Société d'archéologie de
premier , par notre collègue, M. le marquis de
Nantes : le
Bremond d'Ars, à l'expiration de son mandat présidentiel;
le second, par son successeur, M. Lemaignen, en prenant
possession de ses nouvelles fonctions.
Ces discours nous ont été gracieusement communiqués.
M. Serret entretient ensuite l'assemblée d'un projet de
ire qu'il a préparé afin de hâter et de faciliter
questionna
travail d'enquête de la Commission du répertoire
discussion s'engage à ce
archéologique du Finistère. Une
MM. Trévédy, Verchin , Abgrall et Cormier for­
sujet.
mùlent diverses critiques et signalent certaines omissions ..
M. Luzel communique des documents inédits concer­
nant la révolto dite du Papier tim bré dans le pays de
xtraite d es
Poher. Une des pièces les plus curieuses e
rtementales est le procès-verbal du pillage
Archives dépa
ur Porcher , greffier et receveur au
de la maison du sie
Spézet, près de Carhaix.
bourg de
M. le Président épuise l'ordre du jour, en don­
Enfin,
Monuments
nant lecture d'une partie de l'introduction aux
or iginaux de l'histoir e de saint Yves par M. de la Bor-
derie, correspondant de . l'Institut, étude critique d'ulle
valeur exceptionnelle.
La séance est levée à 4 heures.
L e S ecl'étaire,
Vte A. DE BLOIS.

ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL
DE LA SÉANCE DU 27 JANVIER 1887.
M. de la Villemarqué communique à la réunion la copie
breton rarissime de la bibliothèque de Mlles de
d'un livre
Kerdanet, sorti du couvent de Saint-Francois, dG Morlaix,
3,360 vers et ayant pour titre : "
contenant
LE MIROVER DE LA MORT, EN BRETON
au quel doctement et deuotement est trecté des quatre
fins de l'home : c'est à sauoyl' de la Mort,
du dernier Iugèment, du tres-sacre Paradis:
et de l'lwr?"ible P?"ison de l'Enfer,
et ses infinis Tourrnents.
« " En Maru, en Barn, en [ITem yen, preder map den ha na enoc,
« lIa nepl'et nep L ech ne pechy, {Jat lacquat da spy en ty Doe.
C'est-à-dire:
« A la Mort, au Jugement, à l'Enfer glacé, songe, ô homme, et ne
t'inquiète pas, ,
« Et jamais nulle part tu ne pêcheras, en mettant ton espoir en la
maison de Dieu. "
Au-dessous de ces vers, dont le second, qui se lit écrit
sur le mur de l'église de La Mar­
en caractères gothiques
variante gant ma laquy ta spy, on voit gra­
tyre, a pour
vée une tête de mort entourée des mots francais: MIRE
TOY LA FIK, et des mots latins: Memorare 'novissima"
tua, et in œternum non peccabis. Ecclesiastici septimo.
Au bas de la page: imprimet é S. Frances Cubu­
rien 1575.
Le dernier folio du livre nous apprend qu'il a été
par un poëte breton nommé
composé en l'année 1519,
c( le vieil Huchier » (an Arche?' coz),
Maistre Iehan, dit
de la paroisse de Ploegonven.
jà servi au P. Grégoire, de Rostre­
L'ouvrage, qui a dé
et que vient de sJgnaler M. Loth, a été dépouillé par
nen.
M. Emile Ernault, au dictionnaire étymologique duquel
une précieuse contribution pour le breton­
il a offert
moyen.

SEANCE DU 31 ' MAltS 1887.
Présidence de m. TRÉVÉDY,
Ancien Président du Tribunal civil de Quimper.
Présents : MM. FATY, LUZEL, DE LA PACQUERIE,
DIVERH,ÈS, LE MAIGRE, LE BRAS, PEYRON, HAR­
DOUIN et DE BLOIS.
Après lecture, le procès-verbal de la séance précédente
est adopté.
M. le vicomte de la Villemarqué, retenu à Paris p'lr un
deuil de famille et par un'J élection à l'Académie des
Inscriptions, s'excuse de ne pouvoir assister à la séance
de ce jour.
M. Sen'et, également empéché, communiquera àla pro­
cha ine réunion quelques renseignements sur le r épertoire
archéologique du Finistère. .
M. le Ministre de l'Instruction publique et des
Enfin ,
Beaux-Arts, envoie une circulaire ministérielle pour annon-
cer que la onzième session annuelle des congrès de la
Sorbonne, qui devait avoir lieu à Pàques, vient d'être
reportée par mesure administrative à la Pentecôte .
Les mémoires destinés à être soumis au Comité de direc-
tion seront en vertu d'une prolongation de délais l'ecus
jusqu'au 15 avril prochain.
M. Hémon, ancien député du Finistère, fait don au
:'lIn sée , de cinq pièces de monnaie trouvées dans un champ
de la commune de Fouesnant.
La médaille remise par M. Diverrès, au nom de M. Bran­
quet, notai re-à Gouézec (mention omise au dernier procès­
verbal), a été attentivement examinée par M. le comman­
dant Faty, qui en fournit la description suivante:
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIV (ire partie). 3

Ce petit bronze trouvé dans les fondations du chàteau
d e Penhoat, à Avessac (Loire-Inférieure), est à l'effigie de
l'empereur Maxence (306-312) et pèse environ cinq gram-
mes.
laurée, regardant à droite avec
La face porte une tête
se suivent san_ s interrup­
cette inscription dont les lettres
tion. IMPC MAXEN TIUSPFA UG que l'on propose
rator, César, Maxentius pius, Félix,
de traduire Impe
Augustus.
Au revers, un temple à six colonnes; au ceutre Rome
gardant à gauche. D'une main
casquée, assise de face, re
elle tient un globe et de l'autre un sceptre (ou une haste) ;
à côté d'elle un bouclier. Sur le fronton de l'effigie on
avœ cette inseription:
remarque une couronne perlée
CONSERV URB SUAE. Abréviation de Conservatrix
urbis suœ.
A l'exergue, trois lettres AD Q, indiquant soit le nom du
monétaire, soit celui de la ville où la pièce a été frappée.
eau sociétaire, M. Dulau, libraire
Admission d'un nouv
à Londres, 37, Soho-Square, présenté par MM . Trévédy
et Sen'et. .
Notre dévoué collègue, M. Le Guillou-Penanros, réclame
le rétablissement de son nom sur la liste des Sociétaires,
en rappelant qu'il est un des Membres fondateurs de notre
Compagnie, dont il, n'a jamais cessé de faire partie.
L'omission sera réparée. . . .
A cette occasion un Membre regrette que l'on n'ait point
à la liste des Membres de la Compagnie, celle des
ajouté
Sociétés avec lesquelles nous sommes convenus de pra­
hange de nos publications.
tiquer l'éc
nt est indispensable à un double point
Le renseigneme
'abord parce qu'il faciliterait à chacun la lecture
de vue : d
ires intéressants et souvent difficiles à se procu­
de mémo
er, et ensuite parce qu'il permettrait de contrôler la régu-

laJ'ité des envois dont le principe de réciprocité a été
admis.
Un érudit parisien, M. A. de Monteil, 16, rue des Moi­
nes, à Paris, offre de se mettre à la disposition des per­
sonnes qui auraient besoin, soit de faire des recherches
historiques ou autres dans les bibliothèques et archives
de la capitale, soit de prendre copie de quelques passa­
ges d'un ouvrage désigné. La r ecommandation de M. de
Kerdrel, sénaleur du Morbihan et paléographe distingué,
est une garantie de la compétence de M. de Monteil, atta­
ché d'ailleurs depuis une quinzaine d'années à la conser­
vation des archives d'une grande administration.
Un de nos confrères, a entrepris de dresser la liste des
Capitaines et Gouvernenrs de Quimper, depuis 1343. Le
travail' se suit régulièrement depuis l'année 1588, mais
dans la période antérieure il reste deux lacunes à combler:
1 entre Jean de Poulmic, mort en 1425 et Yves Le Baillif,
fonctions en 1457 ; 2° entre Henri du Juch
qui cessa ses
sieur de Pratanroux, mort en 1501 et Jean du Quélennec,
sieur de Saint-Querrec, capitaine en 1588. La Soeiété
aècueillerait avec satisfaction les renseignements propres
à élucider ce point d'histoire locale.
M. le commandant Faty, au nom de la Commission de
comptabilité, dépose un rapport détaillé sur la gestion
financière de l'année 1886.
Les recettes se sont élevées durant cette période à
3,744 fI'. 36 c. et les dépenses à 3,615 fI'. 15 C. , laissant
ainsi un excédant de 29 fI'. 21 C., qui a été versé à la caisse
de la Société.
M. Trévédy, fait remarquer que les cotisations ont pro­
duit 1,4'JO fran,cs, tandis que les impressions du bulletin
ont coûté 1,497 francs et part de là pour souhaiter que le
nombre des Sociétaires s'accroisse désormais, de telle sorte

que leur apport suffise à couvrir tous les frais de publi-
do la Compagnie.
cation
Vn Membre analyse sommairement un travail étendu
de Dom Plaine, snr les livres liturgiques usités en Breta­
gne avant saint Pie V, Le mémoire du savant Bénédictin
sera publié dans une des prochaines livraisons.
M. le 'conseiller Hardouïn, continue la lecture de la
seconde partie de' son mémoire SUl' le domaine de MorlH ix
et de Lanmeur.
M. Trévédy, donne lecture d'une étude sur la Capita­
tion de Quimper, en 1750.
M. Trévédy exhibe deux billets dictés par Yoltaire à SOIl
lit de mort, une lettre de La Harpe et une autre de d'Alem­
Ces pièces, dit-il, ont été adressées il. Barthélemy
bert.
Georgelin,dernier sénéchal de Corlay ,l'auteur de l' Usement
d e Rohan en Ve1"S français et latins, que notre Bulletin a
ernière (XIII, 2" partie, p. 339). On trOu­
donné l'ann'ée d
vera au même endroit quelques renseignements sur Geor­
gelin.
V ne notice sur le sénéchal de Corlay, fondateur , avec le
comte de Serent, de la Société Patriotique Bretonne,
n'aurait pu trouver place parmi nos mémoires a1"chéolo­
giques ; mais M. Trévédya pensé que les pièces inéditeR
mentionnées plus haut pouvaient être montrées, à titre de
curiosité.
La séance est levée à 4 heures et demie.
Le Secretaire,
yle A. DE BLOIS.

SÉANCE DU 28 AVRIL .1887.
Présidence de M.le Vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,
MEMBRE DE L'INSTITUT

Etaient présents: MM. FATY, ABGRALL, PEYRON,
JONES. X. DE BLOIS, DIVERRÈS, LE MAIGRE, LUZEL ,
LE GUAY, SERRET, BIGOT, LE BRAS, MALLEN et
A. DE BLOIS.
à la Bibliothèque depuis la dernière
Ouvrages déposés
réunion:
. 1° Bulletin historique et philologique du Comité des
travaux historiques. année 1886, n os 3 et 4 .
2° Bulletin de l'Académie cl' Hipponè, n° 22.
3° Journal cles Savants, livraisons de février et
mars 1887.
4" Société bretonne de Géographie, n OS 27 et 28.
5° Revue de l'Histoire des Religions, 7" année,
tome XIV.
Admission de nouveaux sociétaires : M. Maurice du
Coetlosquet, 211, rue Saint-Honoré, Paris et à Ramber-
(Vosges), présenté par MM. Trévédy et Faty;
villers
M. Villiers du Terrage, Inspecteur général des Ponts et
Chaussées, rue Barbet de Jouy,30, à Paris, et chàteau de
Kerminhy, par Rosporden, préseaté par M. de Raismes et
'Ars; le Maire de Brest, présenté par
de Brémond d
MM. de la Villemarqué et Luzel; le docteur Le Guillon,
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XlV (i'e partie). q,

22, avenue des Ternes, à Paris, présenté par MM. Luzel
et Paban.
Le précieux Ca;tulaire de l'abbaye de Sainte-Croix de
Quimperlé qui avait échappé aux destructions de la fin du
siècle dernier est demeuré pendant de longues années
entre les mains de la famille Le Guiliou. Un des cohéri­
à lord Beaumont,
tiers de notre nouveau confrère le céda
de Beaumont-House (Yorksh're). Quand le docteur Le
Guillou, revint en France, après la campagne de 1837-
1840, sous les ordres de Dumont d'Urville, la vente était
consommée et le manuscrit transporté en Anglèterre;
mais le gouvernement français a obtenu l'autorisation
d'en prendre copies.
Elles ont été faites par M. Léon Maître, archiviste pa­

aux Archives de Nantes, l~autre à
léographe : l'une est
celles de Quimpè; ainsi est heureusement sauvé le texte
d'un des documents les plus anciens de notre histoire
M. Léopold Delisle tient en singulière
provinciale, que
estime.
M. Sen'et annonce que le Questionnaire élaboré par la
Commission, en vue de recueillir tous les renseignements
utiles pour la rédaction d'un répertoire archéologique du
à 1,OOOexemplaires que l'on va s'occu­
Finistère a été tiré
per de répandre dans tout le département.
M. le Vicomte de la Villemarqué offre au Musée d'ar­
prolenant d'un
chéologie un panneau de chêne sculpté
par l'artiste est un homme à
ancien bahut. Le sujet traité
cheval, l'exécution laisse à désirer, mais certains détails
du cavalier permettent d'attribuer cette com­
du costume
position curieuse à la fin du XV· siècle.
M: le Président, M. le Directeur du
Sur l'invitation de
Musée départemental rend compte des démarches récem­
ment entreprises pour sauver d'une destruction imminente
une des ruines les plus intéressantes du Moyen-Age, dans

notre Cornouaille. C'est le château de Rustéphan, situé
la commune de Nizon. Les culti­
près de Pont-Aven, dans
vateurs qui ont acquis le convenant, vendu nationalement
.. VI, ayant à édifier des bâtiments ruraux, jugèrent
l'an
qu'ils trouveraient profit et économie à faire entrer dans
leurs constructions, l es belles pierres de taille du vieux
à en détacher quelques­
château. Ils commencèrent donc
la chose ne s'exécuta pas avec tant de mys­
unes, mais
tère que les habitants de Pont-A ven n'en fussent prévenus.
Mis au courant des faits, MM. Luzel et Serret eurent aussitôt
la bonnA pensée d'intéresser le Conseil général à la con­
servation du monument et, dans ce but, ils rédigèrent une
par tous les membres de l'Assem­
pétition qui fut signée
blee départementale que nous avons l'honneur de compter
au nombre de nos confrères.
Le Conseil a signalé à M. le Préfet cet acte de vanda­
lisme et l'a invité à prendre des mesures administratives
s'y opposer.
pour
M. le Sous-Préfet de Quimperlé, saisi de l'affaire à son
adressa une délégation à M. le Conseiller général
tour,
du cànton de Pont-Aven, le marquis de Brémond d'Ars,
et à M. le Maire de Nizon, pour se rendre sur les lieux.
la résistance de la pierre et la
Il n'était que temps :
cohésion du ciment avaient découragé les vandales, sans
à leur dessein. Seulement,
qu'ils renonçassent pour cela
afin d'aller plus vite en besogne, ils avaient pratiqué trois
trous de mine au pied du mur et se préparaient ainsi à
faire sauter la facade. M. le comte Hersart de Cornouaille,
fils du maire de Nizon, a pu obtenir un sursis; mais le délai
~ La cupidité est mauvaisè con­
expiré qu'adviendra-t-il
On dit, et la Société espère que ce bruit se con­
seillère.
sur le point
firmera, qu'une contestation judiciaire est
M. de Kersalaün et les
de s'élever eptre les héritiers de
et les ruines
acquéreurs du convenant, parce que la tour

n'auraient pas été comprises dans la vente de Rustépl).an.
MM. Serret et Le Guay sont délégués par la Société
tère, près d'un des héritiers en
archéologique du Finis
n. Vu l'urgence, ils voudront bien rendre compte
questio
tat de leur mission à M. le Président sans atten­
du résul
ochaine séance.
dre la pr
propos de C0t inappréciable monument, M. Bigot,
tions sur la législation spéciale a laquelle
fournit des explica
sont soumis les monuments historiques classés, et pré­
mps un croquis charmant du chàteau de
sente en même te
uré. On y admire surtout les jolis motifs
Rustéphan resta
écorent la tourelle placée en saillie au
d'architecture qui d
centre de l'édifice. C'est un véritable bijou archéologique.
M. Serret dépose sur le bureau deux fragments de
rre éclatée offerts par M.le marquis de Brémond d'Ars.
pie
mière de ces 'pierres a été recueillie à la Porte­La pre
uve, sur l'emplacement de la villa romaine qui s'étend
rd de la rivière de Bélon; les ouvriers l'ont mise à
au bo
rt en r echerchant les traces d'un long mur. La -
découve
forme de cette pierre attira l'attention: était-ce une pointe
flèche, un couteau de pierre, ou simplement un jeu
rre de la nature? La chose est difficile à décider. La
biza
rre l'essemble à la première, seulement elle
seconde pie
ur une montagne des Pyrénées, aux envi­
a été ramassée s
rons de Cauterets. Toutes deux sont effectivement poin­
extrêmité et arrondies à l'autre ; elles ont de
tues à une
rds taillés en biseau. Néanmoins la nature fria­
plus les bo
rre oblige à conclure qu'elles n'ont jamais dû
ble de la pie
tre employées à grand usage.
Blois est invité par M. le Président à donner lec~
M. de
ture d'une note de M. de la Borderie se rapportant à l'in- .
surrection de la Bretagne en 1675. M. Luzel, archiviste du
délJartement, avait ajouté aux documents inédits relatifs
age de Spézet, divers commentaires qui semblaient
au pill

mettre en doute l'existence du Code paysan et de la Ronde
M. de la Borderie affirme au contraire
du papier timbré.
de nouveau l'authenticité de ces documents: pour le pre-
jl établit que l'écriture du manuscrit est bien du
mier,
XVIIe siècle et ensuite que son existence est constatée par
la correspondance officielle du due de Chaulnes. Si donc
ranger parmi les pièces apocryphes, il
l'on prétendait le
conviendrait, par l'examen intrinsèque du texte, de dé­
montrer qu'il renferme des idées ou des sentiments en
bretons de 1675.
contradiction avec ceux des révoltés
Quant à la Ronde du papier timbré, on possède à défaut
de tout renseignement administratif, le témoignage de
M. de Penguern, un érudit doublé d'un savant, qui a
au public comme une des chansons qu'il
offert cette pièce
avait recueillies directement dans le pays de Tréguier: il
autre version lui avait été communi­
ajoutait qu'une
par M. Kerambrun, un de ses amis. C'est sans doute
quée
est sorti le texte qui fut lu au
de cette double source qu'
congrès breton de Morlaix en 1850 et dont la traduction
procès-verbaux de ce congrès. Par­
fut imprimée dans les
ler en ces circonstances de pastiche et de mystification ne
as porter gratuitement et témérairement atteinte
serait-ce p
à la réputation littéraire d'un savant justement honoré ~
M. Luzel formule des réserves sur les conclusions de
M. de la Borderie; naturellement, il ne s'oppose pas à la .
la note de notre éminent confrère dans le
publication: de
sera; d'ailleurs, le moyen de bien
prochain bulletin; ce
oints sur lesquels porte la controverse.
préciser les p
M. de la Villemarqué donne lecture d'une analyse du
saint l\1ériadec, publié et
curieux Mystère cornique de
son savant ami, M. Whitley Stokes.
traduit en anglais par
La séance est levée à 5 h. 1/2.
Le Secrétaire,
VIe A. DE BLOIS .

SOCIETE ARCHEOLOGIQUE DU FINISTERE
GESTION DE 1886 .
RECETTES

Restait en caisse au 31 décembre 1885 ...... .
Cotisations de l'exercice 1886 . . . . . . . . . . . . . .. 1.400 »
Vente de bulletins et de plans de la ville de Quim-

per. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . ....................... ..
Reçu de la Préfecture un mandat de 400 francs
à titre de subvention annuelle ............. .
Vente de 30 catalogues à 1 fr. 75 c. et 20 à 1 fr.
Vente de 9 volumes de la collection des bulle-
Société ....................... . 18 »
tins de la
Total des recettes .... , . . . .. 3.744 36 ·
DEPENSES
Payé a M. PETIT, fabricant de clichés, pour
six planches, etc ........................ .
Payé à M. AUTROU, sculpteur, pour fourni-
tmes de vitrines, etc ..................... .
Payé aM. PETIT pour clichés des costumes
b re to n s ........................................... .
Payé a M. DI\'ERRÈS, libraire, pour lithogra­
phie des groupes équestres de Guélen, Por-
trleux, etc .. o ................................... ..

Payé à M. JACOB, libraire, pour fournitures,
papier, carton, etc... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 90
Payé a M. JAouEN, imp"imeur, 1,000 brochu-
res Catalogue du NI usée. . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 .075 25
A reporter..... 1.272 45

R epor '" .... _ u
Payé à M. FERNIQUES 3 clich és photographi-
q u es ................................... .
Payé à .M. LE RODALLEC, de S::aër, pour une
pièce d'or à l'effigie d'Honorius ..... ..... .
Payé à M. DIVERRÈS, libraire, 300 exem-
plaires de la cheminée du Présidial ...... .
Payé à M. PETIT, à Paris, 2 clichés archéolo-
glques ............... 0 ' • ••••••••• ~ ••••••
Payé à M. LEROY, imprimeur ft Rennes, pour
impressions relatives au Cartulaire de Landé-
vennee . ... ..................... ...... . .
Payé ft M. PLATEAU, peintre, pour travaux
de peinture au Musée ................... .
Payé ft M. U NSINGER, pour 300 exemplaires
du groupe de Plouaret .... .............. .
Payé au concierge pour préparation de la salle
des séances ........................... .

Payé à M. MOTTÉ, sermriel' à Quimper, pour
serrurerie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4»
Payé ft M. le Président pour avances de tim-
bres-poste ............................. .
Payé à M. JAouEN, imprimeur, pour impres-
sion de bulletins (tome XIII) . . . . . . . • . . . . . 1 .497 »
Payé pour frais de recouvrement, affranchis-
sement, etc .. ............... t •••••••••••
Honoraires du Tl'ésorier .................. . 200 »

Total des dépenses. . . . . . 3.715 15
RÉCAPITULATION
R·ece t tes '. . ....................... .
Dèpenses ..... , . . . . . . . .. . ........ . 3.71515
Res te en caisse au 31 décem bre 1886. ,

Societe Archeologique du Finistère .

RmPERTOIRE ARCHEOLOGIQUE
DU DÉPARTEMENT DU FINISTÈRE

A VERTISSEMmNT

Un dictIOnnaire topographique et un répertoire archéo­
logique sont deux ouvrages dont beaucoup de départements
sont déjà pourvus.
'Le dictior:naire topographique indique les noms et la
situation de tout ce qui existe dans le département, (châteaux,
manoirs, fermes, · hameaux, lieux-di ts) .. ...
Le répertoire archéologique, _qui est le supplément du
dictionnaire, donne la description et la statistique des mo­
numents' de tout genre et de tout âge dont il existe des
ceux qui ne sont plus connus .
ruines, et même de
Pour atteindre le double but qui est ici indiqué, l'État
prend à sa chal'ge les frais de la publication. La rédaction
en est confiée aux sociétés savantes. Il n'y a pas encore .
longtemps> l'érudit, l'archéologue qui consacraient leur
temps et souvent leurs veilles à étudier les vieux manus­
crits et les vieilles ch~l.rtes, ou bien ceux qui fouillaient le
sol et les anciens tombeaux, poury trouver les vestiges d'une
civilisation entièrement disparue, étaient, aux yeux de

presq ue tout le monde, des rèveurs ou des illuminés. Mais,
grâce à ces chercheur.s infatigables, ce qui n'était encore, .
il Y a peu d'années, qu'une tentative ou qu'une ébauche, a
pris corps et consistance, au point de devenÏl' bientôt une
œuvre dont l'essor ne s'est plus ralenti, s'appuyant SUl' des
données certaines, ayant ses règles et ses principes. Ainsi
s'est créée la science archéologique. En vue d'aider à sa pro·
pagation et à ses progrès, les travailleurs se sont réunis et
ils ont fondé diverses sociétés, dont le but est d'étudier tout
ce qui, dans chaque localité, peut présenter, au point de
vue historique ou littéraire~ un intérêt sérieux. C'est ainsi
que s'est constituée la Société archéologique du Finistère~
dont le siège est à Quimper. C'est iL elle que l'on s'est
adressé, pour qu'elle prit sous ses auspices la rédaction du

Répertoire archéologique du département du Finistère .
s'entourer de tous les renseignements et de tou­
Afin de
tes les garanties d'exactitude que comporte un tel travail,
dans sa réunion du 27 janvier 1887, présidée par M .le vicomte
Hersart de la Villemarqué, membre de l'Institut, elle a
chargé lme Commission permanente et composée de six
membres (1), de rédiger le Questionnaire et de centraliser les
préparatoires de la publication résolue.
communications
La Société a de plus décidé l'envoi de ce Questionnaire
à toutes les personnes qui voudron t bien prendre intérèt iL
une œuvre digne de l'attention et des sympathies des esprits
sérieux. Cette œuvre tend effectivement, entre toutes, à
sauver de l'oubli et de la . destruction les monuments, les
traditions et les souvenirs dont l'ensemble et les détails se
reflètent dans l'histoire si éminemment cal'acléristique et
importante de l'ancien pays et duché de Bretagne.
Quimper, 4 mars 1887.
(i) Ces Membres sont: MM. A. de Blois, H. Hardonïn, Luzel, l'abbé
• Peyron, Secret et Trévèdy. .

On est prié d'adresser les renseignements à M. LUZEL,
Archiviste du département, rue du Palais, à Quimper ou
à M. SERRET, Rue du Quai, à Quimper.
RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
Il ne faut pas que l'impossibilité oula difficulté de donner,
tous les renseignements demandés, empêche d'envoyer ceux
que l'on pourra se procurer.
Un croquis serait très intéressant et souvent très utile,
à plus forte raison un plan.
La Bretagne a été souvent l'objet d'ètudes intéressantes
publiées, dans des journaux , dans des revues, dans des
brochures. Beaucoup de ses monuments et de ses sites ont .
été reproduits. Pal' sui te de di verses circonstances, q uelq ues­
uns de ces opuscules sont devenus de véritables raretés
bibliographiques; ils seraient à mentionner, pOUl' aider à
com plèter' la bibliographie bretonne.
Pour les inscr'iptions, donner les mots ou les lettres iso­
lées qu'on pourra lire, et indiquer où se trouve l'inscription,
méme si on ne peut la lire.
sta­
Souvent on a trouvé des objets tels que médailles,
tuettes et haches en bronze, haches en pierre éclatée ou
polie, vases .... Indiquer le lieu où ces objets ont étè trouvés
(si l'on peut, en pl'éciser l'emplacement, d'après le plan
cada,tral), à quelle .époque, ce qu'ils sont devenus, enfin en
donner une description aussi exacte que possible.
Pour les médailles et les objets en métal, ne les soumettre
. à aucun lavage ou nettoyage, évitel' de les frotter sur des
pierres, ou de les nettoyer avec du sable ou des agents
chimiques.

repARTlE

TEMPS PREHISTORIQUES, EPOQUE DITE CELTIQUE
& OCCUPATION ROMAINE
Cavernes et Grottes naturelles .

Les grottes ont été les habitations naturelles des pre­
miershommes.
Signaler leur position, près des rivières, étangs, au bord
de la mer.
Quel est le nom Breton ou Français donné à ces excava-
tions
Quels sont les objets que l'on y a trouvés (1) ~
Ces excavations ont-elles déjà été étudiées et fouillées?
A-t-:on découvert des cavités ou des galeries creusées
sol?
dans le
Indiquer la profondeur et la natul'e du terrain où les
objets ont été trouvés. Ces renseignements sont précieux
pour l'époque de la pierré.
(f ) Ossements, éclats de silex, pierres éclatées avec un tranchant. Ces
pierres ont-elles été polies ou usées par le frottement, en un mot tous
objets d'industrie humaine. . .

Monuments Mégalithiques.

DOLMEN
Lm'ges et gmndes pierres soutenues par des supports.
1. Nom de la commune et du canton?
2. Nom du lieu où se trouve le monument?
3. Détermination précise (~u lieu?
4. Nom particulier du manum ent ~

5. Qui en est propriétaire? (l'Etat, commune, établisse-
ment public ou un particulier).
6, Le Dolmen est-il plus ou moins enterré!
7. Dans le sol naturel f
Ou sous un tumulus. tertre en terrain rapporté ~
S'il est à l'air libre, reconnaît-on encore des tr3cesd'un

tumulus détruit f
10. Est-il entouré d'un ou de plusieul's cercles de pierres ~
11, Orientation: de quel côté l'egarde l'ouverture ~
12. Le dolmen est-il simple ou formé d'une seule chamb re f
13. Quelle est la forme de celte chambre ~
14. Est-elle précédée d'un petit vestibule?
15. Ou bien d'une galerie?
16. Le dolmen est-i l composé de plusieurs chambres?
17. Combien yen a-t-il el comment sont-elles groupées f
18. Ont-elles une galel'ie d'accès commune ~
1). Description des chambres, vestibules et galeries ~
20. Le monument est-il en partie creusè dans le sol qui
sel't de parois où' de supports ~
21. Contient-il des murs en pierres sèches ~

S'il rentre dans ie type général avec supports en dalles
dressées, combien y en a-t-il?
Quelle est leur position?

Leur.s dimensions: longueUt', laz'geur, hauteur?
Combien y a-t-il de tables de recouvrement?
Leurs formes, leurs dim ensions f
Existe-t-il une ferm etur'e entre le vestibule ou galerie

et les chambres, ou bien entr'e les chambres entre
elles?
y rencontz'e-t-on une pierre trouée?

NatLll'e minéralogique des matériaux employés?
Ont-ils été pris sur' place?

A quelle distance est le gisement le plus proche ~
32. Les maté riaux portent-ils des traces de travail?
33. y observe-t-on des g ravures ou des sculptures?
Connaît-on l'époque de la d6couverte du monument f
35. Depuis sa décou verte, s'est-il modifié et détérioré. A-t-il
été fouillé '?
36. Par qui, à quelle époq'le ~

37. Qu'ont donné les fouilles ~
38. Qu'est devenu le produit des fouilles f
. 39. Si le monument est dét.érioré, le décrire dans l'état
actuel?
40. Peut-on suivre la gradation des détériorations .
41. y a-t-il des supertitions ou des légendes f
42. Le monument a-t-il été dessiné, figuré ou photogra­
phié f
42. A-t-il été décrit, où, pal' qui, quand ?
44, Les sépultul'es sont-elles à inhumation ou àincinération f

DOLMEN DÉTRUIT
1. Détruit de mémoire d'homme: à quelle époque par qui
et pourquoi?

2. Rapporter tout ce'dont on se souvient?
3, Le monument a-t-il été détl'Uit ou figuré avant d'ètre"
détruit. Par qui et ou ?
4. Citer tout ce qu'on en a dit.
dans des actes. Relever exacte­
5. Monument mentionné
ment ces men(ons.
6. Monument simplement indiqué par un nom de lieu
(Pierrè couverte, levée, pierrelée, maison de fée ... )
6. Préciser le .poin t auquel s'applique le nom?

MENHIR
Piel'I'e plantée en terre, en {orme d'obélisque.
1. Nom de la commune et du canton?
2. Nom du lieu où se trouve le monument?
3. Détermination précise de ce lieu ~
4. Nom particulier du monument ~
5. Propriétaire f
6. La pierre est-elle dl;essée SUl' un sol naturel, ou SUL' un
sol artificiel comme un tumulus?
7. Quelle est sa forme f
8. Quelle est sa hauteur au-dessus du sol?
9. Dimensions en largeur et épaisseur?
10. Sait-on de combien elle s'enfonce dans le sol?
Il. Si la pierre est aplatie, de quel côté 'regardent les
grandes faces.
12. Nature minéralogique.
13. Est-ce une roche locale?
14. Dans le cas contraire d'où provient-elle?
15. A quelle distance est le gisement le plus proche?
16. Le monument porte-t-il des traces de taille?
17. Y observe-t-on des traces de gravures ou de sculptures?

Depuis qu'il est signalé, s'E:st-il détél'ioré?
19. A-t-il été fait des fouilles, soit au pied, soit autoul' ~
20. Pal' qui et à quelle époque?
Qu'ont donné ces fouilles?
Qu'est devenu le produit de ces fouilles?
y a-t-il des supertilions ou des légendes?
Le monument a-t-il été dessiné?
A-t-il été déCl'it, où, par qui et quand?
Si le menhir est renversé. Quand, par qui, pourquoi?

Longueur totale du mer.hir renvel'sé ?
S'il est détruit, indiquer tout ce qu'on en sait ~
29. Relever dans les auleul's, les mentions et actes divers
des menhirs détrui ts.
30. Monument indiqué par un nom de lieu (Pierre-fiche,
pierre-fi tte, piel'l'e dressée, hau te-borne .. , .. )
Rocher naturel pris pour un menhir?
32. Position du rocher.
33. Son nom, sa description.
34. Légendes et supertitiolls.
III.
ALIGNEMENTS
Menhirs ou simples pierres formant une ou plusieul's lignes.
1. Est-il composé de menhirs ou pierres fichées dans le sol?
2. Est-il simple, en ligne droite ou courbe?
3. Ou en lignes paralléles, divergentes, rayonnantes?
4. Forme et proportions du monument dans son ensem-
ble.
5. Direction et orientation.
6. Nombre de pierres.
7. Leurs positions respecti ves.
8. Description des pierres (Voir men.hirs, nOS 11

CROMLECH
Enceinte de menhirs ou de pierres posées.
1. Est-il composé de menhil's ou de pierres posées ~ Forme
de l'enceinte: rectangulaire, ·circulaire, ovales .....
2. Dimensions.
3. L'intérieur est-il occupé par un monument.
4. Y a-t-il plusieurs cl'omlec:hs gro~lpés ~
5. Sont-ils reliés entre eux ou isolés? (Voir menhirs,
n O' 11 à 34.)

POLISSOIRS
Grosse roche sur laquelle on a poli des instruments en pierre.
1. Est-ce un l'OC en place ou une pierre isolée?
2. Nature de la roche.
3. Dimensions.
4. Nombre des rainures.
5. y a-t-il des cu vettes ou des plats ?
6. Leur nombre, leur description ?

PIERRES A BASSINS
Roche avec cavités naturelles 011 artificielles.
1. ·Est-ce un roc en place ou une pierre posée ~
2. Nombre, forme, dimensions des bassins ou cavités.
3. LeUt' position et distribution sur la pierre.

4. Les bassins sont-ils naturels ~
5. Portent-ils des traces de travail humain?
6. Ont-ils été utilisés ~
7. Sont-ils l'objet de supertitions ~

VII.
PillRRES BRANLANTES
Pierre placée sur uiw autre et pou.vant osâtler .
'1. Est-elle posée sur un roc en place, ou SUl' un autre roc
indépendant ~

2. Nature de la roche.
Effets de l'atmosphére sur cette roche.
milieu
4. La pierrebranlallte se trouve-t-elle isolée ou au
d'autres blocs.
5. Dimensions?
6. Est-elle vraiement branlante?
7. L'a-t-elle été 1
8. Légendes, superstitions.
VIII.
PillRRE ISOLÉE A LA SURFACE DU SOL
1. A-t-on trouvé quelque chose dessous ou a côté?
2. Porte-t-elle des traces de travail humain?
"3. A-t-elle une légende ~
4. Citer aussi les rochers a légendes. (Voir menhIrs
nO' 11 à 34.)

Oppidum et Forteresses gauloises, Buttes, Mottes.
aVOIr ete
Y a-t-il des emplacements qui passent pour
d'anciens camps ou d'anciennes cités ~
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIV (i re partie) .

Leul' nom en français ou en breton.
Indiquer leurs dimensions, longueur, largeur, la forme
rectangulaire.
ronde, ovale,
y trouve·t-on des emplacements d'anciennes habitations?
Indiquer les retranchements, les fosses qui composent le
rempart. Leur élévation au-dessus du sol intérieur et exté-
rIeur.
y a-t-il des chemins aboutissant à ces camps ~
Quelle est leur longueur, leur largeur ~
Ces r.amps ou emplacements sont-ils sur une hauteur
d'où l'on peut dominer une partie du pays ~
On rencontre quelquefois des buttes ou élévations de
terre qui paraissent anciennes et faites de main d'homme
et qu'il ne faut pas confondre avec le tumulus.
Ces buttes portent souvent en breton le nom de: mouden.
vouden, tuchen, tusken, tossen, torghen, l'un, castel.

Monuments romains .

y a-t-il des constructions ou des traces de fondations de
formes carrées ou rectangulaires ~ Donner le plan et les di-
menSlOns.
Indiquer la maniére dont sont placées les pierres qui for­
ment la maçonnerie, et quelle est la nature du mortier em­
(chaux, sable, ciment, tene glaise).
ployé
A-t-on remarqué dans ces monuments des dallages en
marbres divers, des mosaïques faites avec de petites pier­
res ou des coquillages; des peintures ~
Quelle est la situation de ces monuments ~ Au bord de la
mer, le long d'une riviéI'e, dans l'intérieur de:;: terres ~
Quel paraît avoir été leur usage ~ Villa, bain, poste d'ob­
servation ~

Trouve-t-on des tuiles ou des fl> ag ments de tuiles à re­
bords ~ Peut-on fixer l'époque extrême de l'emploi de ces t ui­
à rebord s ~
les romaines
A-t-on trouvé des pierres avec des inscriptions? Indi­
quel> les renseignements qu'elles peuvent fournir pour l'ono- .
mastique la mythologie, l'histoire et la géographie de la
contrée,
Étudier les centres de fabrication, dans la contrée, de cé­
ramique antique. Donner le.:; noms des potiers , faire con­
naitre la fo rme et la décoration des vases,
Décl'ire et mentionner les obj ets qui ont pu étre trouvés
dans ces ruines : (( monnaies, médailles, vases ou fl>ag­
ments de vases en terre sa mienne, statues, statuettes, ob­
jets en bronze ou en fer, armes, anneaux, bracelets, orne-
ments, meules .... »

Voies romaines.
Le premier soin des Romains, pour consolider la conquête d'un
pays, fut d'ouvrir des communications rapides afin de réprimer les révoltes
chez les peuples vaincus. Aussi, ces routes sont-elles essentiellement
stratégiques. L'énergique résistance des Armoricains a nécessité, plus que
dans toute autre partie de la Gaule, un grand nombre de routes. Une
carte en a déjà été dressée, mais elle est encore bien incomplète.
est assez difficile de donner une règle générale pour caractériser
une voie romaine. Cependant on a remarqué que les Romains traçaient
leurs routes le plus près possible de la ligne droite. Beaucoup de ces an­
utilisés pour la construction de nos rou tes mo­ciens chemins ont été
es ; les grosses pierres qui se trouvaient au milieu ont été cassées,
dern
mais on a conservé, de chaque côté de la route, des pierres formant ac­
On remarque que les parties anciennes qui n'ont pu être utili­
cotement.
sées, ont été fermées par des fossés (i ) et forment des champs longs et
its, qui ont reçu différents noms, que l'on rencontre souvent comme :
étro
Beuzit, La Boissière, Kerstrat, Hent-Coz-Roman. La circulation était
égée par des vigies, placées le long de ces routes, et dont. les mots
prot
Ar-C'hastel, Coz-Castel rappellent ordinairement l'existence.
(i ) Le mot fossé (du mot irlandais (os) chez les Bretons, signifie non
pas une excavation, mais un talus. .

Existe-t-il d'anciennes routes assez la l'ges ·et que l'on
avoÏl' été des voies romaines?
suppose
Quel nom leur donne-t- on, dans le pays ~
Sont-ils pavés, ou reste-t-il des traces de pavage ou de
dallage~
Ces chemins ont-ils servi a faire de nouvelles routes ou
sont-ils abandonnés?
Quelle est leur direction 1 Le nom des villages qu'ils tra­
versent ou près desquels ils passent?
Existe-t-il sur leur parcours des menhirs avec ou sans
croix, des bornes,. des tumuli ?
Ces monuments ont-ils des inscriptions ou des sculp­
tures ~

Ir PARTIE
MOYEN-AGE & TEMPS MODERNES
Le nom de la paroisse et de la commune.
Son nom , modifications que ce nom a pu subir, les men­
tionner à diverses époques.
trouvé des documents, des chartes, des titres quel­
A-t-on
conques qui permettent d'en fa il'e remontel' l'origine à une
époq ue très reculée.
Existe-t-il une légende sur la fondation de la pal'Oisse ~
En connaît-on le fondateur~
Quel est le saint de la pal'olsse? Comment est-il repré­
senté f A-t-il toujours été le même?
Aux premiers siècles de l'ère chrétienne, les égl ises
étaient placées sous le vocable du Sauveur, de la Sainte­
Vierge, des Ap6tres et des Martyrs ; mais, plus tard, lors­
que la Bretagne eut des saints qui vinrent rivaliser avec
ceux des premiers temps apostoliques, la mémoire des an­
ciens titulaires a été souvent éclipsée, soit par le mérite
récent de leul's imitateurs, soit par des miracles obtenus
par leur intercession.
Quand a lieu le pardon ~ Y en a-t-il plusieul's ~ Est-il très
fréquenté? Y a-t-il une faveur spéciale à obtenir 'pOUl' ceux
qui s'y rendent? Donne-t-illieu a divers usages et coutumes
par-ticuliél'es a u pays?

Églises. -
Chapelles. - Leur mobilier.
Origines.
Plan. Dimensions. Caractère de son architecture.
Le chœur. L'autel. Peintures, sculptures et ar-
mOlrles.
Vitraux. (Décrire les inscriptions, les dates, les armoiries).
L'abside. Le jubè. La bal ustrade.
La nef principale. Le transept. Les nefs latérales
ou les bas-côtés.
Leurs peintures. Armoiries. Chapelles. - Vitraux .
Tours ou clochers.·- Cheminées dans l'église. - Eglises
portant traces de fortifications.
Portail. Ossuaire.
y a-t-il, sur les murs intèl'ieurs ou extérieurs des églises,
dates ou des inscriptions ~
des
En q lIelle langue sont rédigées ces inscriptions? Les rele­
ver.
y a-t-il des tombeaux anciens, avec ou sans sculptures,
et des inscriptions ~ des enfeux ou a rcades dans l'intérieur
des murs?
y a- t-il des écussons en pierre sculptée?
Existe-t-il à l'extérieur une chaire à prêcher ~
y a-t-il, sous l'église, une chapelle souterraine ou crypte?
y a-t- il une chapelle dédiée aux Sept-Saints?
y a-t-il une maison prébendale ?
Le Mobilier.
Les cloches, leurs inscriptions, leurs dates.
Les anciens registres de la fabrique, à quelle date remon­
tent-ils? Les anciens livres d'église.
rire les:
Déc
Vieux tableaux sur b0'~; toile ou cuivre.

Vieilles statues en bois, pierre, métal.
Vieux meubles.
Vieilles tapisseries. Ornements sacerdotaux anciens .
Reliquaires en bois ou métal. Retables.
Bannières, cl'oix de procession.
Les fonts baptismaux . •
Les bénitiers. Orgues.· Confessionnaux. Le lutrin.
chaires à prêcher.
- Les
Trou ve-t-on, dans les èglises, chapelles ou cimetières, des
pienes cubiques, cylindriques ou hexagonales, creusées
sur deux ou quatre de leurs faces d'auges en forme
d'écuelles, et munies, sur deux de lems c6tés, de tour'illons
ou renflements qui permettent de les soulever.
La plupart du temps, ces pierres servent de bénitiers et
ne laissent voir qu'un de leurs creux. Elles sel'vaient autre­
fois à étalonner les mesures de capacité, dont la vérification
se faisait près du poi'tail de l'église.
La 'sacristie présente-t- elle quelq ue chose de remarquable,
au point de vue architectural, ou des boiseries ~
Dans le cimetière, y a-t-il des tombeaux méritant
l'allen lion?
Y-a-t-il un calvaire près de l'église ~ .
La description, la natUl'e de la pierre, le nombre de
personnages, l'époque où il a été fait, le sculpteur qui l'a
exécuté?
MenLionner les réparations, les agrandissements qui ont
pu avoir lieu, à différentes époques.
Mentionner les événements principaux dont l'église a pu
êlre témoin .
La fabrique.
Les confréries. Fondation, vocable.
Mentionner les in.dulgences spéciales aux chapelles.
Les usages et coutumes particulièl'es à leul' pardon.
Pour Ci ueUes maladies et pour obtenir quelles grâces par-

ticulières invoque-t.,.on les saints patrons de ces cha­
pelles?
Les Croix.
Anciennement, on trouvait beaucoup de croix, sur le bord
des chemins, dans les carrefoUl's. Beaucoup d'eUes ont été
détruites en 1793, d'autres ont diparu, par suite de l'usure
du temps.
modeme.
Nom a ncien,
Sa situation.
Fondation, démolition.
Description.
Sculptures, armoiries, inscriptions.
Légendes qui s'y rapportent.
Mottes féodales (1).
Fontaines. - Sources.
lndiq uer le nom des anciennes fontaines, leur situation.
A quel saint elles sont dédiées~ .
Légendes .
Croyances religieuses.
C,·oyances médicales ou superstitieuses qui s'y rattachen t.
Y a-t-il une petite construction, à l'endroit où jaillit la
source.
(i ) Voir oppidum et forteresses gauloises.

Cette source ou fontaine donne-t-elle naissance à un cours
d'eau important, ou vient-elle alimenter un ruisseau qui se
jette dans un e petite rivière.
Sous quel nom est-elle désignée?
Le nombre de bassins .

Châteaux. - Manoirs.
Indiquer les noms des anciens chàteaux et manoirs.
Donner la description des armoiries et sculptures.
Citer les inscriptions et les dates.
Quand ont-ils étè construits ~
,Par qui ? Indiquer les propriétaires connus.
Les propriétaires actuels ont-ils d'anciens actes, d'an­
ciennes archives?
y trouve-t-on des traces de kyppe ou kep'{ c'est-à-dire
une tour entourée de fossés et qui servait de refuge aux
habitants de la paroisse, pendant les invasions.
Colombiers, leur état de conservation. .

Moulins .
Moulin à eau.
il. vent.
Moulin
à tan.
Moulin
Leur nombre de tournants.

IIr PARTIE
HISTOIRE.
VARIËTËS
Hommes célèbres. Des détails biographiques, s'ils sont
peu connus.
REMARQUES LOCALES
Grottes, carrières, lacs, étangs, marais.
Si c'est une corn mune située sur le bord de la mer, sign~-
1er ce que l'on peut y remarquer, grottes, rochers , anses, ..
Mentionner les trouvai lles qui y ont été faites.
Dil'e ce que l'on a trouvé, monnaies, médailles, armes,
haches, épées, vases ... ..
COSTUMES
Quel est le costume porté habituellement dans la com-
mune?
Costume des hommes.
Costume des femmes .
Costumes de fêtes .
Bijoux. (Boucles de souliers, chapeaux, agraffes, pen-
dants d'oreilles, épingles).
En quoi consiste la différence du costume de. cette pa­
roisse, avec les paroisses voisines.
On est prié d'adresser les renseignements à M. LUZE L,
Archiviste du département, rue du Palais, à Quimper ou
à M. SERRET, rue du Quai, à Quimper .

DOOUMENTS INÉDITS
Acte qui (ait mention du testament de Jacques du Rl/squec, archidiacre
de Poher, par lequel ledit du Rusquec avait .légué, le 28 juin 1.592, la
somme de 800 livres pour la dotation d'un collége, et arrêt en/.re les
mains de écuyer Nicolas de Lésandévez, sire de Rubien, des deniers
. qu'il peut avoir entre les mains appartenant audit sieur du Rusquec,
pour recouvrer ladite somme.
i 3 novembre :16H..
Par la cour de Kempertin se piege et apose honorable
homme Louys Guesdon, procureur syndic des nobles ha­
bitants de la ville de Kempertin, avec l'adhésion de Monsieur
le procureur du Roy demandeur contre messire Morice du
Rusquec, sieur dudit lieu, et escuyer Nicolas de Lésandé­
vez, sieur de Rubien, deffandeur et applégés audit sieur du
Rusquec, n'ait à contraindre et poursuivre ledit sieur de
Rubien, ni ledit sieur de Rubien poier ny desaisir de tels
deniers qu'il peut avoir entre les mains appartenant audit
sieur du Rusquec, en préjudice de recouvrir ladite somme
de huit cens escus légués par le deffunct noble messire
Jacque du Rusquec, archidiacre en son vivant de Pochaer,
prédécesseur dudit sieur du Rusquec, afin d'estre employés
à l'entretènement et dotation d'un collége, suivant le tes­
tament de dernière volonté, du vingt-huitiesme juin mil
cinq cens quatre vingt douze, et autres droits à desduire par
ledit demandeur plus amplement en tans et lieu et où les-
dits applégés ne voudroient porter estat au présantes ins-
tances leur est l'arrest subsidier et ladite court dérogatif à
tous autres de noter et signifier par la caution que ledit de­
mandeur a fourni de maistrc Jacque Larcher, demeurant a
la terre au Duc, l'une des faubourgs de ceste ville de Kem-

pertin, chez lequel il a choisy et eslu domicile et pour veoi
répéter les deffances de dessus ensemble ledit sieur de Ru-:,
bien faire rapport de....... huissier de ladite coud, de­
meurant audit Quimper. Certifié à la reqneste dudit deman­
deur ladite qualité avoir donné tenue et assignation ausdits
pIégés comparoir à la prochaine audience de ladite court,
trois jours fl'ancs aprés lassigoation de ceste et de poier, au­
trement ce touchant procéder ainsi que de raison. Donné
fait scavoir audit sieur de Rubien, èn sa demeure à Kem­
pertin, parlant à sa personne, auquel j'ay délaissé copie
dudit plegement et arl'est et du permitimus au bas. Ce trei­
ziesme jour de novembre mil six cens quatorze, avant midy.
Ainsi signé : LE CHAT.
(Archives du Finistère, série E, 290, fonds du Rusquec) .

SEANCE DU 26 MAI 1887.
Présidence de M.le Vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,
MEMBRE DE L'INSTITUT

Présents : MM. LUZEL, HARDOUIN, PABAN, LE
GUAY, LE MAIGRE, TREVEDY, DE BLOIS, FATY.
la Bibliothèque depuis la dernière
Ouvrages déposés à
réunion:
la Mémoires de la Société nationale d'Agriculture,
Sciences et Arts d'Angers, tome XXVIII.
2° Société archéologique de Bordeaux, tome X.
3° Revue d&l'Histoire des Religions, tome XV.
M. S81Tet, éloigné momentanément de Quimper, s'ex­
à la séance. Il espère le mois
cuse de ne pas assister
présenter quelques documents
prochain être à même de
la rédaction du répertoire archéolo­
intéressants pour
gique du Finistère. Le questionnaire a été fort bien
accueilli par les personnes qui prennent souci de nos
la colla­
études; ce que nous attendons maintenant, c'est
boration active de nos sympathiques correspondants.
M. Théophile Le
Admission d'un nouveau sociétaire :
par MM. Trévédy et Peyron.
Guillou-Penanros, présenté
M. Diverrès s'était fait inscrire à l'ordre du jour pour la
lecture d'une note sur les sacrifices de coqs, particulière­
la Basse-Bretagne. Une indisposition, heureu­
ment dans
sement sans gravité, retenant notre confrère à lamaison,
M. le Président propose d'ajourner sa communication à
une date ultérieure. Ce retard donnera peut-être l'occa-
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIV (i". partie). 6

sion à M, l'abbé Peyron, qui a le premiers oulevé la ques­
aux
tion, d'ajouter quelques commentaires nouveaux
recherches de M. Diverrès.
Notre Président a recu du ministère de l'Instruction

publique et des Beaux-Arts une lettre de rappel, ainsi
concue:
« Monsieur le Président, j'ai eu l'honneur de vous
« adresser le 20 avril 1886 une circulaire relative aux
« manusàits des Sociétés savantes dont je vous exprimais
c( le désir de faii·e dresser le catologue aux frais de mon
« département. Votre réponse ne m'étant pas encore par­
« venue, je vous serais reconnaissant de vouloir bien
« vous reporter à la circulaire précitée et de me trans~
« mettre dans le plus bref délai les renseignements qu'il
cc vous sera possible de réunir. »
Des recherches sérieuses ont permis de constater que
du.20 avril 1886 manque dans les archives:
la circulaire
elle se sera sans doute égarée; mais le mal n'est pas
eaucoup de
irréparable, et avec de la bonne volonté et b
trouvera bientôt
célérité notre archiviste départemental se
vœu exprimé par le Ministl'e de
en mesure de déférer au
l'Instruction publique.
M. de la Villemarqué retrace ensuite avec de nombreux
détails les démarches successives qui ont été tentées pour
à uno destruc-
soustraire le vieux manoir de Rustéphan
tion imminente. - .
C'est en premier lieu l'intervention d'un de nos 'collè­
gues, M. le comte de Carné, arrière-petit-fils et héritier du
un but tout -artistique et avec
marquis de Kersalaün. Dans
un sentiment absolument désintéressé, il a fait intimer,
par ministère d'huissier, défense aux prétendus proprié­
détruire aucune portion, enlever ou
taire des ruines d'en
dési­
détourner les pierres. Qùoique les traditions locales
gnent toujours les héritiers du marquis de Kersalaün

comme les propriétaires du château de Rustéphan, les
urs actuels ont déclaré qu'ils passeraient outre à ce
détente
commandement, parce que la vente nationale consentie au
profit de leurs auteurs, dans le cours de l'an VI, les avait
rendus propriétaires incommutables, aussi bien de l'ex­
tion rurale de Rustéphan que du vieux manoir,
ploita
dont ils paient l'impôt foncier , sa voir 67 centimes ! Il
appartient aux seuls tribunaux de décider dans une con­
testation de ce genre et les juges mûrissent leur opinion
avec une sage et prudente lenteur .
Plus expéditive, l'administration départementale, dont
il convient de louer sans réserve le zèle et la sollicitude,
a pris à son tour en main la défense de Rustéphan. Dans
ur en chef du Finistère,
un excellent article, le rédacte
notre confrère, M. Paban (dont le nom a été omis au der­
-verbal) avait écrit: « On a beaucoup parlé, à
nier procès
la séance tenue jeudi par la Société archéologique du
struction dont est menacée le château
Finistère, de la de
phan par ceux qui se disent actuellement pro­de Rusté
priétaires de cette admirable ruine.
« Le château de Rustéphan, situé sur le territoire de la
commune de Nizon et dont le nom signifie tertre d'Etienne
(en breton Run, tertre, et Âstéphan, Etienne), a été bâti
1470 par Jean du Faou, seigneur du Faou et de
Guémené.
« Au pied de la grosse tOllr du château est une porte
l'arc est décoré de feuil-
accostée de deux pinacles et dont
lages. Une imitation très exacte de cette porte a été faite
par M. Bigot père, de Quimper, pour le château de Kéryo­
rt de Concarneau ,et appartient à
let, qui domine le po
M. de Chauveau.
cc Le château de Rllstéphan est connu des touristes et des
artistes du monde entier. Il est en outre un but constant

de promenade et un sujet d'études pour la colonie de
peintres de Pont-Aven. .
« Le détruire serait un acte de vandalisme, et pourtant
nous savons qu'on se propose de le faire sauter, à l'aide
de la mine, pour en tirer quelques toises de pierres à bâ­
tir. Heureuser;nent les titres de propriété des possesseurs
M. de Ker... en
actuels sont sérieusement contestés.
a, paraît-il expressément
vendant autrefois le domaine,
la motte seigneuriale,
excepté de cette vente le château,
comme on disait au vieux temps. Il ne serait donc pas
gue les héritiers de M. de K. .. intentassent un
étonnant
ès à ceux qui se disent aujourd'hui propriétaires de
proc
Rustéphan . Dans ce cas là, qu'ils se hâtent, car le moindre
rte irréparable. Nous pen­
délai pourrait entraîner une pe
M. le Maire de Nizon ne peut manquer de
sons aussi que
quelque chose pour la conservation d'un édifice, qui
tenter
est le plus bel ornement de sa commune et qui mérite,
comme on l'a dit à la dernière session du Conseil général,
d'être classé parmi les monuments historiques.
M. le Préfet, poursuivant ce dessein, fit appeler l'archi­
t, M. Luzel, et le chargea de visiter"
viste du départemen
les lieux et de rédig'er un rapport afin d'obtenir le classe- .
éphan. Notre honorable vice-pré-:
ment immédiat de Rust
sident partit dèmc sans retard, accompagné de M. le Con­
seiller Hardouïn. Si, aux premières heures de route, .
du succès avait doublé pour les voyageurs le
l'espoir
harme d'une excursion à travers les sites les plus pitto­
resques, l'accueil des propriétaires du monument qu'il
eur laissa aucun doute sur l'is­
s'agissait de sauver ne l
sue de leurs démarches. Les négociateurs en effet se
,res­
retirèrent, après avoir épuisé inutilement toutes les
sources de leur éloquence, emportant la pénible conviction
que les jours de Rustéphan étaient désormais comptés.
Néanmoins, une chance assez précaire subsiste encore

de sauver le monument. M. le Maire de Nizon la soumet
avec confiance à la Société d'archéologie. Il faudrait ou-
vrir une souscription, recueillir des fonds et acheter les
ruines. Ce titre de propriété déposé dans nos archives
serait un véritable titre d'honneur.
Les membres présents à la réunion, après un échange
d'observation, décident que la Société d'archéologie du
Finistère prendra l'initiative d'une souscription destinée à
couvrir les frais d'acquisition des ruines de Rustéphan.
Le comité d'organisation sera placé sous la présidence
de M. de la Villemarqué, comte de Cornouaille, maire de
Nizon, auquel la Société est heureuse d'offrir ce témoi­
gnage pour le zèle si intelligent qu'il a déployé dans toute
cette affaire.
En attendant, de nouvelles démarches et une nouvelle
aux ruines de Rustéphan sont jugées nécessaires, et
visite
M. le Président voudra bien s'y rendre, au nom de la
Société, accompagné des deux premiers visiteurs, M. le
Conseiller Hardouïn, bâtonnier des avocats de Quimper,
M. Luzel, dont le zèle est infatigable.
M. le Conse.iller Hardouïn achève la lecture de son Mé­
moire sur le domaine de Morlaix et de Lanmeur. Le sujet
par lui-même est assez aride et l'on sait réellement gré
au spirituel magistrat d'avoir égayé ce chapitre d'his­
toire administrative du récit des tribulations de messire
René Bouyn, commissaire chargé de l'enquête.
Ce breton de la haute Bretagne (sa famille était origi­
naire de la paroisse de Saint-Gilles, dans l'évêché de
Rennes, où elle possédait les seigneuries de Rains et de
Ccwé) prouva aux habitants du Léon et de Tréguier qu'il
n'avait pas la tête moins dure qu'eux. Mais au prix de
quelles luttes men a-t-il a bien sa rude besogne. Il avait
été installé dans sa charge de conseiller à la cour des
14 novembre 1673. Après lui et à partir de
comptes, le

1724, trois de ses descendants furant successivement ho­
norésd'une présidence à la même cour.
M. Trévédy profite de la permission du Président pour
déü'uire, au moyen de pièces authentiques, la légende du
temple des faux dieux et des moines rouges de Pratan­
roux, dans la commune de Penhars.
La séance est levée à 5 heures,
Le Secrétaire,
Vte A. DE BLOIS.
DOOUMENTS INEDITS
Droit de Quintaine et de Past du Sr Tréanna de Lanvillio,
. à Daoulas.
MESSIEURS LES JUGES PRÉSIDIAUX DE QUIMPER,
Supplie humblement Messire Jan de Tréanna, chef du
et d'armes, chevalier, seigneur de LanvilIio, Kervern
nom
et autres seigneuries, voyer féodé et héréditaire de la sei-

gneurie de Daulas, demandeur (1).
Contre Merien Jaouhen et .Tanne K.,romen, deffendeurs.
Exposant qu'il y a longues années que luy et Messieurs
ses ancestres sont voyers de ladite seigneurie de Daulas,
saubs les hauts et puissants les seigneurs de Rohan, les-
quels ont fixés les charges et subjections qui incombent et
sont annexées audit voyerage, et a ces conditions il s'est ·
soumis, engagé et infeodé vers lesdits seigneurs. -
Il est certain que l'une desdites charges consiste en une
obligation audit voyer de fournil' une quintaine et des che­
vaux pour y courir, et un pieu de bois en forme d'une
lance, a chacun Pl'emier jour de jan viel', aux nouveaux
mariez et espousez de ladite ville et pal'oisse de Daulas,
pour l'année de précédent ledit mais de janvier qu'ils auroet
espousez. Remarquable que ceste obligation regarde par

(i) Voyer (viarius), fermier, celui qui fait valoir une terre .

devoient faire pour le disner. Mais comme le suppliant
n'exige rien que ce qui est honneste et deu à sa qualité, et
que d'ailleurs il n'est pas tenu de laisser périr ses dl'oits, il
a cru bien agir de faire procéder à un prix raiglé pour ledit
disner et sa séquelle, affin que SUl' le pied de ce raiglement
il puisse faire payer une septiesme portion aux ditz deffen­
deurs, et à l'avenir mettre en liberté de fournil' ledit disner
ou le prix qui sera raiglé par personnes de mérite ou à
taxe de justice.
Et puis qu'il n'est pas de la compétence de 1 1l. juridiction
de Daulas, d'où les deffendeurs sont justiciables, de faire
un raiglement certain au subject ci-dessus, et qu'en sem­
blables occasions, la cour vous a conse!'vé l'authorité des­
ditz raiglements, comme supérieurs de ladite jUl'isdiction de
Daulas, le suppliant requiert, ce considéré, qu'il vous plaise,
d'appeller lesdits deffendeUl's ' par le premier
Messieurs,
sergent recquis de comparoistre devant vous pour subir la
condemnation, en premier lieu, de soixante sols d'amande,
ou tel le autre qui sera ordonnnée vel'S chacun défaillant de
monter à cheval pOUi', ledit premiel' jour de l'an, couril'
ladite quintaine; en second lieu, le raiglement faict pour le
disner dudit voyer et autres séquelles, estl'e lesditz deffen­
deurs condemnez de payer la septiesme pOl'tion dudit disner
estoit deub au premier jour du mois de janvier, et
deub, qui
ledit raiglement vaudra et sera observé à l'avenil' vel'S tou ts
et chacun des nouveaux mariez et es~usez en ladite ville
de Daulas par despends et interest, et fairez bien.
J. DE TRÉANNA.
Pal' sentence du Présidial de Quimper,. du 23 janviel'
1683, le sieul' Merrien Jaouhen fut condamné à 60 sous
d'amende, au profit du demandeur, sauf à ceux qui avaient
comparu à appeler les défaillants en contribution des frais
du dine!', et au voyer, à l'avenir, en cas de défaut de tous les
nouveaux mariés, de les appelel' pour la cont!'ibution du même
dîner, que le siége régla à vingt livres.
(Archives du Finistère). F.'-M. L.

SEANCE DU 30 JUiN 1887

Présidence de M. le V HERSART DE LA VILLE MARQUÉ
MEMBRE DE L'INSTITUT
Présents: MM. ABGRALL, DIVERRÈS, AFFICHARD,
LUZEL, TREVEDY, LE MAIGRE, JENKINS-JONES,
DE CARNE, PEYRON et DE BLOIS.
M. le Président ouvre
Après lecture du procès-verbal,
la séance en payant un juste tribut d'hommages à la
mémoire de Mgr Nouvel, évêque de Quimper et de Léon,
que la Société d'archéologie avait l'honneur de compter
au nombre de ses membres. Déjà M. Trévédy a raconté
dans une courte notice publiée par la Revue de Bretagne
et de Vendée, les faits les plus saillants de cette vie apos­•
tolique. Si les occupations multiples de la charge épisco­
pale ne laissaient pas à Mgr Nouvel le loisir d'assister à
nos réunions, du moins il avait exprimé à plusieurs re-
prises l'intérêt qu'il prenait à nos travaux. Nul -n'ignore,
en effet, le zèle avec lequel il veillait à la conservation ou
à la restauration de nos monuments religieux, ses efforts
pour maintenir la pureté de notre langue bretonne, son
ésir de connaître nos vieilles légendes et de mettre en
lumière les documents les plus oubliés de notre histoire
d'ailleurs, bien là l'œuvre d'un moine
provinciale. C'était,
aux exercices de la piété, ajoute toujours
bénédictin qui,
la culture des lettres et les patientes recherches pour la
gloire de Dieu et l'honneur du pays.
Ouvrages déposés à la bibliothèque depuis la dernière
réunion:
1 Bulletin du Comité des Travaux historiques et
scientifiques, année 1886 ;
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIV (1 partie). 7

2° R evue de l'Histoire des Religions, t. XV;
3° JOU1'nal des Savan ts , livraisons d'avril et mai 1887;
4° Deux opuscules impr~més à Nice, traitant de l'Usage
d'une langue internationale néo-latine.
M. Talon, lieutenant au ll Se régiment d'infanterie, fait
hommage à la Société d'une photographie reproduisant
la carte en rd ief des environs de la garnison de Quimper ~
dressée par lui et exposée à la caserne.
Admission de deux ' sociétaires : M. l'abbé Kernizon,
ur de Ploumoguer , présenté par MM. Peyron et
recte
Trévédy et M. Weg, inspecteur de l'enregistrement et des
MM. Luzel et Hardouïn.
domaines, présenté par
zel remet, au nom d'un généreux donateur, qui
M. Lu
ire garder l'anonyme, une somme de cent francs des-
dés
tinée à favoriser les fouilles entr8prises sous les auspices
de la Société. Cette libéralité, malheureusement fort rare,
est accueillie avec un vif sentiment de gratitude.
Sen'et s'excuse de manquer à la séance de ce jour et
. promet, pour le mois prochain , un rapport détaillé sur des
ocuments relatifs au R épertoire archéologique du Fi­
nistère qu'il a entre les mains.
M. Hardouïn rend compte de la dernière visite qu'il a
faite, le 28 mai, aux ruines de Rustéphan, en compagnie
MM. Luzel et de la Villemarqué. Son récit douloureux,

comme autrefois celui du pieux Enéo dont il évoque le
souvenir, retrace avec une triste exactitude le tableau de
tion méthodique et systématique des vieux murs
la destruc
Jean
et des belles ogiyes de la résidence seigneuriale de
du Faou. Une seule des petites tourelles construites en
pignon du manoir et la tour ont été
encorbellement au
épargnées. Mais tel qu'il se présente désorrnç lÎs, le monu:­
ment est informe et a perdu tout caractère architectural.
e, la conservation de cet unique
Au point de. vue artisliqu
tige n'a pas de raison d'être. Il demeure là maintenant
ves

comme un témoin vengeur de l'acte de vandalisme accom­
pli par un entrepreneur sans respect de l'art et un pro­
sans souci de ses propres intérêts. Une faveur
priétaire
marquée avait accueilli le projet de rachat de Rustéphan
générosité des souscripteurs nous autorisait à offrir
et la
de ces ruines un prix largement rémunérateur. Quoique
nous renoncions à faire appel au public, nous devons ce- _
pendant le remercier pour les nombreuses sympathies
à la Société d'ar­
qu'il a témoignées dans cette occasion
chéologie du Finistère.
M. l'abbé Abgrall aurait été aise de consulter un plan
des terrains où s'élève actuellement l'Ecole normale des
urs. En creusant les fondations, les ouvriers ont,
institute
écouvert de nombreux débris gallo-romains et
paraît-il, d
des traces de substructions. Personne n'a été averti et
rtant n'a pu dresser un relevé des lieux. Il y avait
à connaître la nature des constructions
cependant intérêt
evait se rattacher au
etablies sur ce point culminant qui d
signau;x. que M. Le Men et d'autres
réseau des postes de
ont relevés autour de Quimper.
M. l'abbé Abgrall conseille
Dans le même ordre d'idées,
de former des collections de photographies représentant
les monuments de toute sorte conservés dans le Finistère.
On les réunirait dans de grands albums en accompagnant,
licatives et
si l'on voulait, chaque dessin, de légendes exp
comme celui de
dans le cas d'un accident malheureux
tre ne serait pas complet.
Rustéphan, le désas
M. Diverrès inscrit pour la lecture d'un mémoire sur
les sacrifices de coqs en Bretagne, apporte une ample
ignements a peu près inédits . . Nous
moisson de rense
urs régions, et vers le temps
apprenons ainsi qu'en plusie
la récolte des foins , les habitants de la campagne
prairie un trou où ils enterraient un
creusaient dans une
coq vivant, laissant le cou seul du volatile émerger au-

dessus du sol; puis un compagnon, les yeux bandés et la
main armée d'une faulx, était amené à une certaine dis­
tance; il devait, suivant la règle du jeu,essayer, à la joie
la tête du .coq. Le tour d'un
des spectateurs, de couper
plus adroit venait après et ainsi de suite jusqu'à l'immola­
tion de la victime.
La jeunesse de la paroisse de Plougasnou, au dire de
M. l'abbé Abgrall, aurait continué jusqu'en ces derniers
à s'exercer à un jeu de cette sorte. M. Trévédy
temps
assure que ces réjouissances sont toujours populaires dans
la Haute-Bretagne et célébrées avec quelques différences.
est, par exemple, une oie, et l'on
Le volatile enterré
la fète 10 temps des moissons que l'on désigne
choisit pour
décollailler.
même sous le nom assez significatif de
M. Affichard doute que ces pratiques se soient étendues
à la Cornouaille parce que le peuple n'en a gardé aucune
tradition.
M. l'abbé Peyron rappelle au contraire un fait qui s'est
1862. Son père faisa.it construire
passé à Quimperlé, en
à cette époque une maison dans la ville et les ouvriers
employés aux -travaux vinrent lui demander la permis-
suivant l'usage et d'en répandre
sion d'immoler un coq
le sang autour des fondations. L'Encyclopédie de-,~de­
rot et le Dictionnaire des superstitions de Migne, confir­
m8I'aient au besoin l'ancienneté et la généralité de ces
usages. ' . ..,
M. Peyron croit que le sacrifice du coq avait pour objet
de conjurer un mauvais sort, car de même qu'un proverbe
arabe enseigne que la mort est toujours la première per­
sonne qui vienne hab~ter une maison neuve, de même
Be persuadent que l'un des habitants d'une
nos bretons
maison nouvellement construite doit mourir dans l'année.
M. de Blois ajoute que Ducange fait mention d'après une
charte du Dauphiné, de 1383, d'une fête ou danse d'enfants

célébrée en ce carême, entrant pour la joute des coqs
1458, la redevance d'un
ainsi qu'il est accoutumé. Vers
à un
coq pour les divertissements populaires, donna lieu
procès entre les échevins d'Abbeville et les doyens et le
chapitre de l'église de Saint-Vulfranc.
ce qui se pratiquait à Rameru, en 1355, a plus
Mais
d'analogie avec les jeux décrits par M. Trévédy : « Petie­
runt a magistro Erardo Maquart magistro scolarum ejus­
villœ de Rameru quatenus lib81'aret et traderet eis
dem
unum gallum quem, sicut dicebant, idem magister scola­
rum debeb:ü eis, die ipsa, ut jacerent baculos ad gallum
solito,pro eorum exhillaratione et ludo ». Ces
ipsunl,more
distractions étaient-elles toujours innocentes? L'Eglise ne
jugea pas partout, car le même auteur ajoute ailleurs que
« duellum gallorum gallinaceorum etiamnum in aliquot
provinciis usurpatum a scholaribus puerulis vetatur in
1260, cano 7, quod scilicet su-
concilia capriviacensi, ann.
perstitionem quamdam saperet vel potius sortilegia aut
purgationes vulgares nescio quid redoleret
M. Trévédy achève la lecture de son Mémoire sur la
seigneurie de Pratanroux.
La séance est levée à 5 heures.
Le Secrétaire,
VIe A, DE BI ,ms

RAPPORT

M. LE CONSEILLER HARDOUIN

AU SUJET DES RUlNES DE RUSTÈPHAN (1) .
MESSIEURS ET CHERS CONFRÈRES,
La série des rapports et des renseignements analysés
dans les proces-verbaux de nos séanc;es concernant les ef­
forts tentés contre la destru ction des ruines de Rustéphan,
ser"a close par la communication dont lecture va être don­
née et qui se trouve inscrite à l'ordre du jour de la séance
actuelle.
Il importe essentiellement de constater tout d'abord que
la mission de vous entretenir quelques iustants des suites
de la tentative suprême que vous a viez résolue, incombait
de droit au chef par excellence de l'expédition, M. le mar­
quis Hersart de la Villemarqué (de l'Institut), notre savant
et vénéré Président, de plus en plus infatigable en son dé­
vouement à notre œ uvre. Il était d'ailleurs, en cas d'empê­
nt, pourvu d'avance d'un suppléant en la personne
cheme
de M. le Vice-Président Luze!. Notre honoré confrére avait
meme un double titre à cette suppléance. Elle ne lui adve-
(1) Ce l'apport a été présenté conformément au vœu exprimé par la
ces termes : cc De nouvelles démar ches et une nouvelle visite
Société, en
« à Rustéphan sont jugées nét:essaires. M. le Président voudra bien s'y
« rendre au nom de la Société, accompagné des deux premiers visiteurs,
« MM. Luzel et Hardouïn ».

nai t pas seulement il. raison des fonctionsqu'il tient de- nos
suffrages. M. J'Archiviste LuzeJ était en outre investi pour

ce dont il s'agissait, d'une délégation officielle de l'autorité
dépal"tementale, délégation qu'il avait accomplie avec le
zèle consciencieux et le tact dont il a le secret et avec le
concours incessant de notre éminent Président. Si donc
un auxiliaire, simple compagnon de leurs voyages prend
aujourd'hui la parole, c'est uniquement par déférence à
1 Ïnflexibili té du vœu de ses chefs honorés.
Voici donc sa déposition dans l'enquête depuis si long­
tem ps ou verte par la Société et à tenir désormais pour in­
fructueusement clôturée.
Le 28 mai derniel' fut le jour fixé pour la reprise de la
voie des ruines de Rustéphan, voie devenue de plus en
plus douloureuse, sans cesser d'être pittoresque il, souhait.
Les denx trajets effectués, savoir: le premier par Concar­
neau et Trégunc, le second par Quimperlé, le Plessix-Ni­
zon et Pont-A ven, mériteraient il. tous égards une descrip­
tion.
Partis de Quimper dés l'aube pour ainsi dire, les deux
commissaires adjoints par vous à notre infatigable et vé-
néré Président, ne tardèrent point il, se trouver à sa dispo-
si tion en gare de Qui m perlé.
Sur l'heure et avec toute la rapidité du véhicule où tous
trois prirent place, vos délégués furent entrainés à desti­
nation du Plessix-Nizon. Il y avait pressentiment que la
destruction qu'il s'était agi de conjurer s'accomplissait
avec encore plus d'accélération. LOl'S du départ néanmoins,
toutes lueurs d'espoir n'étaient point dissipées. D'une part,
aprés le rapport circonstancié et consciencieux à souhai t
délégué Luzel, l'administration départementale
de M. le
avait l'edciublé d'activité dans le but d'obtenir· du démolis­
seur un court répit, ne fùt-ce que pour débattre les condi­
tions soit d'un achat, soit d'un maintien des ruines en leur

état d'alors. A cet effet s'étaient coalisées les démarches de
le Sous-Préfet de Quimperlé, de M. le Maire de Nizon

de son coll ègue de Pont-Aven et de l'élite de la population
de cette localité, comme des hôtes et des artistes distin­
gués qui y séjournent. D'autre part, la désappl'obation était
devenue notoire des co-intéressés du destruct.eur des ruines.
Cette désapprobation avait été manifestée spontanément à
l'honorable maire de Nizan. Enfin l'offre d'une équ itab le et
lal'ge indemnité a récupérer par souscl'iption avait été no­
tifiée tant a l'intéeessé qu'à ses honorables conseils. Elle
l'avait été par le conseil aussi éclairé que dévoué dont la
Société fit choix en la personne de M. Charuel, avoué prés
le tribunal civil de Quimpedé. M. Charuel avait bien voulu
se l'endl'e a Pont-Aven même, le 23 mai. Une opposition
et non pas seulement orale comme elle l'est de­
effective
meurée définitivement de la pal't des consorts du destruc­
teur des ruines, eût permis un recours d'urgence et par ré­
féré a l'autorité judiciaire. Mais, hélas! après quelques hé­
sitations, les plus blâmables instincts avaient prévalu. Une
obstination aveuglément intéressée et violente déjà s'était
assouvie. Toute illusion dut en effet ètre bannie dès l'arri-
vée au Plessix-Nizon, vaste et remarquable domaine ad­
venu a M. le comte de Cornouaille, maire de Nizan, l'aîné
des membres de la famille de notre hon oré Président.
L'hospitalité la plus gracieuse y accueillit ses compagnons
durant la simple halte, pour eux tI'op courte, qui y eut lieu.
L'avis ce l'tain y avait été donné que depuis l'avant-veille
la deSll'Uction de la ravissante façade de Rustéphan avait
été plus sauvagement que jamais reprise et continuée.
Pour la visite qu'il fallut d'autant plus hâter d'abo l'd aux
autoritès de Pont-Aven, puis à l'entl'epreneul' des travaux
de démolition et enfin aux ruines, un quatl'ième membre
fut élu sur l'heure et pour la circonstance par les trois com­
missaires. Ce quateième membee ne fut autL'e que le puîné

des fils de la maison où fut reçue l'hospitalité dont il a été
parlé et qui ne sera pas oubliée. Le concours ainsi prêté
fut aussf opportun a tous égards qu'il avait été spontané-
ment bénévole. .
se révéla en sa hideuse vérité la situation
A Pont-Aven
faite a Rustéphan. Votre Commission ne se cmt point
néanmoins dispensée d'en mesurer de visu la déplorable
portée pour l'avenir comme au présent. M. le Maire de
Pont-A ven, l'honorable M. Berger, qui doit en êtr'e ici re-
mercié de nouveau, voulut bien s'adjoindre a nous comme
le fit du res te l'entrepreneur. Est-il besoin d'ajouter com-
bien vivement fut regrettée de chacun et de tous, au cours
de la visite actuelle comme des précédentes, l'absence loin­
taine et si prolongée de M. le marquis de Br'émond d'Ars,
dont l'intervention eût peut-être été moins répudiée que la
nôtre par l'intéressé?
A Rustéphan, lors de notre arrivée, se manifesta .dans les
rangs de l'atelier destructeur, une recrudescence visiblement
préméditée de surexcitation à l'œ uvre. Aux essais d'emploi
de matières explosibles, avait été substitué un descellement
méthodique et continu des pierres monumentales de la tant
splendide façade. Elle avait été ainsi attaquée à sa cime et
vers son milieu, sUt' la partie la plus notable de son étendue.
Les encadr'emen ts et les baies des belles fenêtres dont la
mêm e cime était décorée, avaient disparu. La dixième
assise au-dessous se trouvait fln cours de démoli tion. Seule,
subsistait avec un pan étroit et adjacent de la façade, la
toUt'elle a encorbellement construite au sommet de l'angle
de cette façade avec l'un des côtés de l'édifice. La destruc-
tion voulue se trouvait finalement d'ores et déjà consom-
mée en cp. qui concernait la façade. En de telles circons­
tances, toute proposition d'achat des ruines se trouvait avoir
été brutalement primée par cette destruction. Une telle
proposition n'eût évidemment abouti qu'à imprimer un

nouvel essor à l'instinct de spéculation . 11 ne s'était dejà
que trop visiblement manifesté avec d'autres instincts. Une
protestation indignée devenait désormais l'unique issue
possible du nouveau pélerinage entrepris pour la conserva­
tion de ruines d'un e valeur dés longtemps et à si juste ti tre
appréciées et devenues l'inappréciable ornement d'une pitto­
resque contrée. Cette pl'otestation a retenti sur place au
nom de la civilisatron, au nom de ses arts, au nom de
l'histoire, au nom de l'archéologie. L'énergie du langage
breton fut épuisée par les deux membres de la CommisslOn
passés maîtres en son usage familier comme en sa littéra-
ture.
Le vandalisme qui a si victorieusement brisé toute J'ésis­
tance s'acharnE'ra-t-il contre les débl'is encore trés-notables
qui survivent? Tout malheureusement doit porter à le
craindre.
Ici forcément se termine la relation enjointe à son auteur.
La présence du chef de l'expédition, notre Présiden t, fait
obstacle, non à la cordialité, mais à l'effusion des remercî­
ments dont ses deux adjoints lui demeurent à toujours re­
devables? Cette même présence ne vient-elle point se dres­
ser pal' surcroît, ici, contre une attestation suffisamment
explicite' de la tou.te juvénile vivacité d'esprit et de verve
dont il a conse rvé le secret? Par le charme indicible de sa
spirituelle causerie , s'atténuérent les rigueurs de notre
commune odyssée . .
Le jour même,- pour ainsi dire, où échouait si pénible­
ment l'intervention de la Société dans le but de sauver les
ruines de Rustéphan, l'un de ses membres zélés constatait
également de visu, la démolition en plein cours et main­
tenant conso mmée, par les propl'Ïétaires, des ruines de­
meurées notables aussi à un haut degré, du manoir de
Saint-Allouarn.

Notre confl'ère sollicita, sans l'obtenir, pour le Musée de
Quimper, quelques épaves de sculptul'e décorative à extl'aire
des cubes de matériaux procurés par la destruction du
monument.
Ici finit forcément le l'apport enjoint et improvisé
à présenter.
était
L'un,ique conclusion pratique à en déduire, c'est qu'il ne
saurait ètre assez insi.sté sur l'urgence croissante de repro­
ductions par la photographie ou par l'héliogravure, des
édifices et des ruines de quelque importance, ainsi que des
d'art antiques qui subsistent.
objets
Les reproductions ici sollicitées seront bientôt tout ce qui
subsistera de maintes œuvres, mème parmi les plus célé­
bres, du passé de la Bretagne armoricaine. Que ces repl'o­
ductions se multiplient donc incessamment. Puissent aussi
se multiplip,r les publications de documents inédits ou in­
complètement édités 1 Ne sont-elles point l'unique mode
efficace de conservation de ces documents '?
UN REFRAIN POPULAIRE

Nos vieilles chansons populaires, en Basse-Bl'etagne,
n'ont jamais de rp,fraiq. Rien de plus commun, au contraire,
que le refrain, dans les chansons françaises, où c'est, en
Ces refrains français sont excessive­
quelque sorte, la règle.
ment variés, et, souvent, de fOI'me et de signification (quand
signification il y a), fort étranges et fort bizarres. Ce sont,
parfois, des séries d'onomatopées expressives des enfilades
~e syllabes bal'oques et faciles à prononcer, destinées à
caractériser l'esprit de la chanson et à provoquer l'entrain

et la gaieté des chanteurs ct des auditeurs . Un des plus
plus bizarres et des plus longs refrains que je connaisse est
le suivant, que j'ai entendu chanter, en 1860, à des jeunes
gens de l'arrondissement de Fougères, de la commune de
Saint- Georges de Reintembault, je Cl'ois. La chanson est
celle si connue, dans toutela France:
Quand j'étais chez mon père,
à la maison, raglon !
Petite
L'on m'envoyait à l'herbe,
et bon!
Pour cueillir le cresson
Après chaque couplet, l'on répétait avec un entrain et
une volubilité extraordinaires, ce qui suit:
La Bigornase
y a-t- il des frases?
De flic et de flac et de blanc d'oignon,
N'y a-t-il pas de l'oignon
Dans le poëlon?
Darion, darion,
Cent bigornases oh! gué!
la garde!
Chasse Martin de
Cent bigornases.
Mistigri, dardare, tire-lire,
Falaïra et buvons donc!
vie,
Falaïra toute la
Falaïra et buvons donc!
Ça lé popépiré, popépiré, popipette!
Si vous attrapez mon refrain,
J' paie chopinette en plein!
Ça lé popépiré, popépiré, popipette!
Si vous attrapez mon refrain,
Joyeux vous êtes!
Voilà, j'espère, un refrain compliqu'é, et fait pour dérouter
la science des étymologistes et des philologues qui vou­
draient en essayer l'interprétation par leurs méthodes
scientifiques.
Notre prochain Bulletin donnel'a la Vieille Ahès, texte
breton et traduction d'après le manuscrit de M. de Penguern

F.-M. LuzEL .

SEANCE DU 28 JUILLET 1887.
Présidence de M. le V te HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
MEMBRE DE L'INSTITUT
Présents: MM. TREYEDY, WEG, Y te DE CARNE, LE
FOUGERAY, DE JACQUELOT, HARDOUIN,
GUAY,
BIGOT, DIVERRÈS, FATY, LE MAIGRE, LUZEL, SER­
RET, PEYRON et DE BLOIS.
Ouvrages déposés à la Bibliothèque depuis la dernière
réunion:
Io Bulletin de la Société Bretonne de Géographie.

2 Société Archéologique de Bordeaux, t. XI.
M. de la Villemarqué ouvre la séance et conformément
aux usages règlementaires cède la présidence à M. le Con­
seiller Hardouïn, doyen d'àge de la réunion, pour qu'il
sa direction, procédé à l'élection d'un nouveau
soit, sous
bureau en remplacement de l'ancien dont les pouvoirs sont
expirés.
Au premier tour de scrutin sont réélus : M. le yle de la
Yillemarqué, membre de l'Institut, Président; MM. l'abbé
et Trévédy, Vice-Présidents; MM. de
du Marhallach, Luzel
S81Tet, Secrétaires; M. Le Maigre, Trésorier.
Blois et
, Puisse l'unamité des suffrages de leurs collègues avoir
prouvé à MM. de la Villemarqué et Trévédy le prix que
la Société attachait à leurs services et les avoir détour­
à l'avenir, d'une pensée de retraite suggérée pal' un
nés,
sentiment de délicatesse respectable, mais exagérée. C'est
que développe avec un grand bonheur d'expressions
l'idé,e
M. le Conseiller Hardouin, avant de quitter le fauteuil.
M. 1(2 Président de la Yillemarqué lui répond en se plai­
gnant tout d'abord des compliments exce~sifs dont il est
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIV (ire partie). 8

trop souvent l'objet et que le meilleur esprit de confrater­
à justifier.
nité ne suffit pas
Il déclare d'ailleurs formellement n'accepter que pour
au règlement, l'honneur que la
une année, conformément
Société veut bien lui faire. .
Puis il aborde une question d'une importance capitale. .
, Il s'agit de l'augmentation croissante des frais d'impres­
sion du Bulletin. L'année dernière, le produit presque inté­
gral de nOR cotisations a dû être versé entre les mains de
notre imprimeur, dit-il; or, est-il prudent de s'engager·
dans cette voie? Si des économies sont nécessaires, quels
moyens convient-il d'adopter pour les réaliser?
M. Faty propose une mesure radicale, ce que les méde­
héroïque: réduire dans une
cins appellent un remède
mesure à déterminer le nombre des feuilles du Bulletin.
La comparaison de nos volumes avec ceux de sociètés
analogues démontre qu'avec un format presque identique,
nous publions chaque année un nombre d'articles pres­
à certaines dispositions typogra­
que double, ccci tient
phiques, telles que le rapprochement des lignes et la
finesse des caractères employés. Pour atteindre le résul-
tat demandé, il faudrait en revenir à nos usages, et con­
venir: l o Que le bulletin' n'insérera jamais que des ar':'
ticles lus et discutés en s3ance, conformément à l'article 6
(Bulletin de la Société archéologique du
du règlement
Finistère, t. 1. p. 20); 2° que l'impression sera ordon~
née par délibération spéciale, l'assemblée se réservant le
parmi les mémoires présentés ceux qui
droit de choisir
seraient publiés soit in-extenso soit par extraits, ou ceux
qui seraient déposés dans nos archives, à titre de docu­
3° que les lectures à faire en séance, devront être
ments;
au Président, au moins quinze
adressées manuscrites
jours à l'avance (art. 12).
Ces observations sont admises à l'unanimité.

Comme addition à son article sur la faucherie du coq .
en Bretagne, M. Diverrès donne lecture d'une lettre de
M. Jégou, juge de paix' du 2 canton de
notre confrère
Lorient, d'où il résulte que la principale réjouissance
liers, le jour de la fête de saint Nicolas, leur pa­
des éco
couper le cou à des coqs
tron au Guémené, consistait à
par les pattes à des brançhes d'arbre. Ils atta­suspendus
pauvre volatile, le sabre au poing et les yeux
quaient le
n'a cessé qu'en 1835 .
bandés. Ce jeu
M. le Major Faty fait observer que, dans la Lorraine, les
soldats, il y a cinquante ans, se livraient au même exer­
cice; il s'est conservé de nos jours dans plusieurs villages
du pays.
M. Luzel communique une note de M. Huon, instituteur
à Primelin, qui utilise ses loisirs à explorer les antiquités
de sa commune, qu'il étudie avec beaucoup de sagacité.
ays forme une espèce de camp; il n'y a pas de
Le p
village, dit-il, où l'on n'ait trouvé des sarcophages, des
ries, des tumulus et des haches en pierre. Depuis la
pote
baie du Loc'h jusqu'à Trez-Goarem, il existe une ligne de
rtains endroits;
retranchements, qui suit la côte dans ce
ces ouvrages ont encore une hauteur de l m. 50 C., sur­
tout au lieu dit le Castel. Leurs traces apparaissent à
Beg~ar-Guer-d'an-Traon, non loin du tumulus de Pors­
Baie, à peu près démoli pa'r la mer, qui mine les dunes de
ce quartier , et a ainsi englouti une partie des travaux de
la pointe du
défense reliant Berg-ar-Guer-d'an-Traon' à
. Castel. Au-dessous se trouve la plaine de Ros-ar-Bm'ados.
riche en haches de pierre. en pointes de silex et en pote­
écouverte de nombreux sarcophages formés de
ries. La d
pierres plates posées sur le champ et recouverts d'autres
à penser qu'on se trouve dans
pierres plates donnerait
l'enceinte d'un cimetière ancien. Les habitants se servent
de ces pierres pour construire des fours à soude.

Des retranchements en argile, d'une hauteur de 1. m. 50,
à la pointe, du côté de la terre.
défendaient le camp form é
On y a relevé des vases qui ont été brisés, et du côté de
Porstarz, des haches en pierre que les cultivateurs dési­
men gurun, a droc'h hag a doul .
gnent sous le nom de
Le tumulus du même nom a été fouillé, mais aucun 'des
objets trouvés alors n'a été conservé dans le pays. Le
rempart entre Castel-Romanet et Trez-Goarem est cons-
truit en galets recouverts de terre ; là encore à signaler
un tumulus dont la crête seulement a été enlevée. A Ru-
golou, on a extrait du sol des morceaux de fer, qui parais­
à des lames d'épée ou à des poin­
saient avoir appartenu
tes de lances, que la rouille avait oxydées. La plupart des
à proximité de la voie
lieux sus-mentionnés sont situés
romaine menant de Douarnenez à la Pointe du Raz, en
la côte. '
suivant les contours de
M. Bigot li visité les ruines romaines signalées au vil­
par notre Président,
lage de Kerfeunteniou, en Mellac,
29 mai 1886, et sur lesquelles il a fait
dans la séance du
XIII, p. 199). Aiin de simplifier le
un rapport (Bulletin
la commission chargée d'étudier ces vestiges
travail de
la configuration et la destina-
curieux et d'en déterminer
dressé un croqtùs des lieux, mesuré les conduites
tion, il a
et les réservoirs d'eau et posé pour ainsi dire les ques­
résoudre.
tions qu'il importerait,de
Parmi les vestiges .conservés à Kerfeunteniou, il faut
citer les débris de deux meules en pierre polie granitique,
Musée. Chacune
semblables aux spécimens déposés au
de ces meules a 0 m. 10 c. d'épaisseur et se compose de
pierres circulaires, dont l'une est légèrement con­
deux
cave et l'autre convexe. Toutes deux sont percées dans
leur axe d'un trou de 0 m. 06 c. de diamètre.
Indépendamment des débris de brique rouge dont
parlé notre confrère, il a remarqué quelques fragments

de conduite d'eau en brique, de forme rectangulaire, de
la première mesure 0 m. 16 c. sur
deux dimensions :
o m. 065 et la seconde 0 m. 13 c. sur 0 m. 07 c., épaisseur
comri:mne 0 m. 02. Ces conduites sont légèrement arron­
dies dans l'intérieur des angles, pour fortifier ceux-ci.
o Le résèrvoirancien en briques, malheureusement
par le propriétaire, aurait été fort curieux à exa- 0
démoli
miner intact. Ce réservoir devait avoir, d'après des ren­
90 c. sur 1 m. 30 c. Au centre,
séignements sérieux 1 m.
rangs de
s'élevaient, au dire du propriétaire, quatre
petits piliers, construits en briques carrées de 0 m 23c. de
côté. Chaque rang'ée était recouverte de dalles en briques
0 m. 60 c. de côté et de 0 m. 05 c. d'épaisseur. Par
dessus ces dalles, il y avait une chappe en ciment, mêlée
de petits fragments de briqués concassés, ayant 0 m. 02c.
environ d'épaisseur. Cette chappe reliait toutes les dalles
entre elles, en mêJ;Ile temps qu'elle fortifiait leur résistance
la charge ou le choc extérieur. Le propriétaire
contre
affirme n'avoir pas trouvé de radier en ciment, mais bien
des dallos en pierre. Cependant cette manière de faire
à l'usage des Romains, qui était d'établir
était contraire
un bêton en ciment, au fond de leurs b3.ins et réservoirs.
Dans le cas même où le propriétaire serait certain qu'il
ne reste plus maintenant aucune trace apparente de ce
il serait utile de déblayer cet endroit, pour
réservoir,
s'assurer exactement de sa dispoRition, en connaître les
dimensions et en relever le plan d'après les vestiges.
lVI. le vicomte de Carné l'assure les amis du pittoresque
et de l'architecture, en leur apprenant que ~es démolitions
de Saint-Allouarn, qui.avaient si fort indigné et scandalisé
Un de nos confrères, ont pour but de rétablir l'aplomb des
murs, afin de les mettre à même de:supporter une cou-
verture qui abritera désormais le vieux manoir contre les
injures du temps.

M. Trévédy lit une lettre très piquantB qu'il a reçue
sur une plaisante aventure dont Marion du
d'une dame,
Faouët (Voir le tome XI, p. 70) fut l'héromeet dont
s'égaya beaucoup la mabgnité publique, au...'C dépens des
du pays.
avocats et procureurs
M. Serret communiqué une étude très longue et très
sur la grande paroisse de Plonévez-Porzay
intéressante
sur la chapelle de Kerlaz, qui en est devenue une trève.
Un extrait de cette étude fera partie du répertoire archéo­
logique du Finistère dont il s'occupe.
M. le Président annon.ce que l'Association bretonne
ouvrira sa session annuelle au Croisic, le 19 septembre
prochain.
Le programme des questions proposées au Congrès sera
. imprimé à la suite du procès-verbal de la.séance. Il est
à désirer que plusieurs de nos collègues puissent assister
à ce rendez-vous des sociétés savantes de notre province
et prendre part aux discussions du Congrès.
La séance est levée à 5 heures.
Le Secrétaire,
Vte A. DE BLOIS.
ASSOCIATION BRETONNE
CLASSE D'ARCHÉOLOGIE ET D'mSTOIRE
PROGRA~fME DES QUESTIONS .
PROPOSÉES AU CONGRÈS QUI S'OUVRIRA AU CROISIC,
le 19 Septembre 1887.
Archéologie,
1. Monuments préhistoriques du dëpartement de la
Loire-Inférienre; statistique et description; meSUl'es
prises pOUl' leur conservation, efficacité de ces mesures.

2. Tableau d'ensemble de l'occupation gallo-romaine
dans le. territoire formant aujourd'hui le département de la
Loire-Inférieure. Monuments gaBo-romains récemment
découverts ou signalés. Etude spéciale des voies romaines
entre la Vilaine et la Loire.
3. Monuments chrétiens antérieurs au XIe siècle exis-
tant dans le département de la Loire-Inférieure.
4. Signaler décrire, classer les principales fortifica-
tions, soit de teree, soit de pierre, existant dans le même
ur origine, leur destination,
d.épartement; recherchel' le
r61e dans les .evènements militaires et politiques de
leur
notre histoire. Etude spéciale des fossés. de Saint-Li­
phard, des murs de Guérande, du château de Ranrouët.
5. Faire connaître les documents imprimés ou manus-
crits relatifs il. l'architecture et à l'art militaire du moyen­
âge, en Bretagne.
6. Décrire les piéces cUl'ieuses de mobilier ancien
civil, religieux ou militaire, existant dans le département
de la Loire-Inférieure.
7. Signaler les actes de vandalismes (dans l'ordre
artistique, archéologique et historique) commis en Breta­
gne, notamment dans la Loire-Inférieure. Signaler les
restaurés et le systéme suivi dans les restau­
monuments
rations.
8. Limites des tribus gauloises et des cités gallo-ro-
maines de la péninsule armoricaine. Y a-t-il lieu d'at­
tribuer aux V énetes le terri toire situé entre l'embouchure
de la Vilame et celle de la Loire ~ .
Nantes; ses plus anciens
9. Origines du diocése de
monastéres et ses plus anciennes pal'Oisses. Liturgie
ancienne. Histoire et culte des saints: documents écrits,
usages et traditions populait'es.
10. Histoire, organisation, institutions du pays Nan-
tais aux époques mérovingienne et carlovingienne.
11. Les invasions normandes en Bretagne, spécia-
lement dans le bassin de la Loire et celui de la Vilaine;
leurs conséquences historiq ues.
12. Réorganisation politique et sociale de la Bretagne
après l'ére des invasionR normandes. Grandes divisions
du duché. Le comté de Nantes et ses principaux fiefs. -
Redevances et usages curieux de la féodalité en Bretagne.
13. Nantes, Guérande, et la contesse de Montfort dans
la premiére période de la guerre de la succession de Bre­
tagne au XIV' siécle (1341 à 1343).
Marins et corsaires du comtais nantais; leurs
familles, leurs exploits, leur rôle historique.

15. Biographie des honmies l'emal'quables du comté
de Nantes et de la Loire-Infél'ieure : savants, écrivains,
artistes, hommes d'église, hommes de guel're, etc.
16. Etude des ouvl'ages l'écemment publiés et pouvant
jetel' un JOUI' nouveau S.Ut' l'histoÏl'e de Bretagne au moyen
age.
Littérature et usages populaires.
17. Etude du patois de la Haute-Bretagne et de ses
divel'ses variétés pans le département de la Loil'e-Inférieure.
18. Littérature populaire (contes, chansons, proverbes),
mœurs et usages des pays nantais et guérandais; leurs
origines, causes de leur disparition. .
19. Mœul's et usages populaires de la Haute-Bretagne
au XVI" siècle, d'après les documents et les écrivains de
ce temps .
. Questions. speciales sur le Croisic et la presqu'iîlc guerandaise.
20. -- ' Histoire des villes du Croisic, de Guérande et de
Saint:"Nazaire.
21. Déterminer, en tenant compte des documents his-
toriques, d'apl'ès la nature et l'origine des noms de lieux,
la part de l'élément breton et de l'élément français dans la
presqu'île guérandaise (pays compris entl'e la Vilaine,la:
Loire et le Brivé).
22. Rapport de la presqu'île 'guérandaise et du comté
Nantais avec les étrangers, notamment avec les Espagnols.
- Commerce, influence, étab lissements des Espagnols en
Bretagne.
,Mœurs et usages des paludiers; descl'iption et
origine des costumes bretons du bourg de Batz.
AVIS
Toutes questions en dehors de ce programme, pourvu
qu'elles concel'l1ent la Bl'etagne, peuvent être traitées au
Congrès avec l'approbation préalable du BU/;eau.
Toute discussion politique et religieuse est strictement
interdite, conformément a l'article . 7 des Statuts de
l'Association.
Une des journées du Congrès sera consacrée a une ex:'
cursion archéologique.
Sauf le jour de cette excursion, la Classe d'Al'chéologi.e
de l'Association Bretonne tiendra tous les jours, pendant
le Congrès, une séance parciculière à 8 heures du matin,
- et, le soir, une séance générale ou le public est admis .

SEANCE DU 25 AOUT 1887.

Présidence de M. le V te HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
MEMBRE DE L'INSTITUT
Présents: MM. FATY, HARDOUIN, LE GUAY, ROY,
DE BLOIS, LE MAIGRE, VILLIERS DU TERRAGE,
Le Dr LE GUILLOU, JENKIN JONES, TRÉ-
MALEN,
VEDY et SERRET.
Ouvrages déposés à la Bibliothèque depuis la dernière
séance:
Journal des Savants, juin et juillet 1887.
Revue de l'Histoire des Religions, tome XV, n° 3,
et juin.
mai
Bulletin de. la Société archéologique de Nantes,
tome XXV, année 188ô, 2 semestre.
M. de la Villemarqué ouvre la séance en souhaitant la
bienvenue ~ M. le Vte de Villiers du Terrage, Ingénieur
en chef des Ponts et Chaussées et à M. le Dr Le Guillou,
ancien secrétaire de Dumont d'Urville.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. Le Guay signale un fait qui malheureusement se
églises et dans cer­
reproduit trop souvent. Dans certaines
ya d'anciens autels en bois sculptés;
taines chapelles, il
ql).elques-uns soient défigurés par des couches
bien que
n'en sont pas moins de vérita­
succesives de peinture, ils
bles chef-d'œuvres. Les sculptures avec leurs petits per-
sonnages sont des merveilles de finesse et d'exécution, les
colonnes torses avec leurs feuillages ajoutés sont d'une
grande délicatesse, de fines moulures ont un profil gra­
cieux, ces autels sont de véritables objets d'art. A côté, il
BULLETIN ARCHÉot. DU FINISTÈRE. T. XIV (i"e partie). 9

y en a d'autres plus simples, . à la Vérité, mais qui n'en
ont pas moins leur vàleur. Ce sont les derniers spécimens
la sculpture et de l'ornementation d'un caractère tout­de
à-fait spécial et particulier à la Basse-Bretagne. Aujour­
d'hui, au lieu de chercher à les réparer, on les dé.molit
pour les remplacer par des autels neufs, qui n'ont ni
aucun caractère, ni aucun style. Notre confrère demande
si la Société archéologique ne pourrait intervenir pour
arrêter ces actes de vandalisme.
de Kerdévot où les anciens autels
Il signale la chapelle
vont disparaître pour y être remplacés par de nouveaux.
Dans la dernière séance, M. Luzel a lu une note de
M. Huon, instituteur à Primelin, et dont le résumé a été
consigné au procès-verbal de la séance du 28 juillet 1887 .
Avec un désintéressement que l'on ne saurait trop
louer, M. Huon fait don au Musée archéologique de
4 haches en pierre polie et d'un très-beau marteau de la
même époque. A ce généreux désintéressement, M. le
Président répond par l'offre d'une hache en bronze, en sa
possession. M. le comte René de Ken'et, qtÙ, par sa géné-
rosité a contribué à enrichir nos collections fait un nou­
veau don d'une grande quantité de silex éclatés, d'osse­
ments d'animaux divers (renne, cheval, etc.), qu'il a lui­
même recueillis. Parmi ces objets, jl y a un crâne humain,
trou vé près des ossements du mastodonte que l'on a pu
reconstituer et qui maintenant est au Musée de Lyon.
M. de la Villemarqué fait part d'une observation de
M. le Dr Le Moaligou, qui a visité avec lui les ruines
romaines du village de Kerfeunteuniou en Mellac (1) et où
il a parfaitement constaté un fond en béton.
M. Hardouin annonce qu'un certain nombre d'archéo­
logues anglais, sous la direction de M. Brown, viennent
(i ) Voir Bulletin, t. XIII, p. i99; t. XIV, Procès-verbaux, p. 76.

de visiter les monuments celtiques du Morbihan. Ils se
de venir l'année prochaine visiter la Cornouaille
proposent
Sir William Stokes, frère de l'illus­
et le Léon. L'un d'eux,
tre philologue, a déjà rendu visite à notre Président.
M. Luzel communique un double texte de la Fée Ahèz,
l'un publié dans l'Annuaire historique de Bretagne (1861 ),
l'autre manuscrit de la collection Penguern.
Ces v{Lriantes curieuses d'un même document que
M. de la Borderie croit authentique, sont jugées dignes
d'être r eproduites dans les Mémoires de la Société archeo­
logique du Finistère, à titre de renseignements.
. Les manuels à l'usage des touristes contiennent trop
souvent des erreurs. M. Trévédy a observé que les guides
étrangers sont parfaitement tenus au courant et que les
corrections signalées y sont immédiatement exécutées.
ouvrages français s'en occupent moins; et les erreurs,
Les
avec le temps, sont prises pour des réalités. Malgré des
réclamations souvent renouvelées, certains auteurs per­
sistentà attribuer les flèches de Saint-Corentin à M. Viollet­
le-Duc, tandis qu'elles sont l'œuvre propre et personnelle
de notre confrère, M. Bigot père, ainsi que le témoigne
l'inscription gravée dans l'intérieur d'un des clochers.
Trévedy donne lecture d'un article que notre Prési­

dent a justement intitulé Réparation d'honneur, et qui,
à l'unanimité, sera inséré à la suite de ce procès­approuvé
verbal, après une double rectification à celui du 25 mai.
M. Sébillot envoie une note intéressante sur la Fau­
cherie du Coq, en citant différentes communes où cette
cérémonie a lieu
U:r;te lettre du Ministère de l'Instruction publique au
Président de notre Société donne le programme des ques­
à MM. les Délégués des Sociétés savantes
tions soumises
pour le Congrès de 1888. . .
M. le Ministre de l'Instruction publique I:\.ppelle l'atten-

tion sur une innovation dans le programme des questions
spéciales à l'archéologie. Après chacune des 8 questions
est une note indiquant le genre d'esprit du programme,
ainsi que le genre de réponses qu'il doit susciter. Nous ne
ne donnons ici que les questions.
CONGRÈS DE 1888 .

Section d'Archéologie.
1 ° Signaler les inventaires des collections particulières
antiques, statues, bas-reliefs, monnaies, ayant
d'objets
existè dans les provinces.
2° lndiqu el' pour chaque région de la Gaule, le's sarco­
phages ou f!'agments de sarcophages païens non encore
sIgnalés. En étudiant les sujets,' rechercher les données
historiques et les légendes qui s'y rattachent.
3° Étudier les caractères qui distinguent les diverses
écoles d'architecture religieuse il, l'époque romane, en s'atta­
chant à mettre en relief les éléments constitutifs des monu­
ments (plans, routes, etc.)
4" Rechercher dans chaque département ou arrondisse­
ment les monuments de l'architecture militaire en France,
aux dive!'ses époques du Moyen-Age. Signaler les docu­
. ments histo!'iq ues qui peuvent servit- à en déterminer la date.
5° Signale!' les constructions ru!'ales élevées par les
abbayes ou les particul iers, tels que granges, moulins,
En donner autant :que possible les
étables, co lolllbiers.
coupes et plans
6° Indiquer les tissus anciens, les tapisser'ies et les bro­
deries qui existent dans les trésors .des églises, dans Les .
anciens hôpitaux et dans les musées.
7° Signaler dans chaq ue l'égion de France les centres de

fabrication de l'orfèvrerie pendant Je Moyen-Age, Indiquer
les caractères qui pel'mettent de distinguer leurs produits.
8 Indiquer des pavages ou de:s carreaux à inscriptions
ioédi ts,
M. le Dr Le Guillou, ancien secrétaire de Dumont­
d'Urville, dans son voyage autour du monde, donne quel­
Cartulaire de Quimperlé ,
ques renseignements sur le
qui offre un très-grand intérêt, surtout au point de vue
Ce Cartulaire, retrouvé en Angleterre, sur
philologique.
les indications de M. le comte , de la Feronnais, par
M. Léon Maître, doit être prochainement publié aux frais
de la famille Le Guillou, dont un membJ'e a possédé le
M. le Président remercie la famille Le Guillou
manuscrit.
sa générosité, au nom de la Société archéologique du
Finistère,
A vant de donner lecture de son travail sur la prome-
M. Trévédy fait circuler une
nade autour de Quimper,
ean V pour octroyer l'établissement
charte du temps de J
d'une foire à Plougourvest, foire qui existe encore, et
rectifier une erreur sur la
commmiique une note pour
fondation de Rustéphan; à ce propos, il cite des titres
la terre a été vendue, le château est
démontrant que si
toujours resté la propriété du marquis de Kersalaün.
M. l'abbé Abgrall qui a visité les restaurations faites en
à l'église romane de Loctudy, communique
ce moment
ses impressions : elles seront insérées in-extenso dans
Mémoires.
uos
Ainsi que les a.nnées précédentes, la réunion du mois
lieu à cause des vacances,
de septembre n'aura pas
La séance est levée à 4 henres 1/2.
Le Secrétaire.
A. SERRET.

ANNEXE AU PROOÈS-VERBAL

DEUX RECTIFICATIONS

1 A PROPOS DE RUSTtPHAN. .
Le procès-verbal de la séance du 21 mai (p. 55 ci-dessus)
a relaté la protestation d'un de nos confrères contre la dé­
menaçait le château de Rustéphan. Cette
molition qui
protestation, pleine d'excellen tes intentions, con tien t quel­
ques erreurs de fait qu'il importe de rectifier.
En premier lieu, est-il bien certain que le château de
-Rustéphan ait été {( bâti en 1470, pal' Jean du Faou, sei­
« gneur du Faou et de Guéméné ~ »)
Cette date si précise aurait besoin d'une preuve écrite.
Toutefois, les caractères de la construction indiquent la fin
du xv· siècle. Mais Jean du Faou, auquel appartenait
Rustéphan, en 1470, n'était ni seigneur du Faou, ni seigneut'
de Guémené ou, comme on disait alors, de Guémené-Guiri­
gamp.
Un siécle auparavant, la seigneurie, ou mieux la vicomté
du Faou, avait été portée dans la maison du Quellennec, par
le mariàge de Tiphaine du Faou, derniére de la branche
ai née, avec Jean du Quélennec (1371). En 1470, le vicomte
du Faou était un de leurs descendants, Jean du Quellennec,
amiral de Bretagne, qui allait trahir la duchesse Anne et
être privé de sa charge, en 1489. Il transmit la vicomtéà
sa descendance, dont le dernier de la ligne masculine fut
du Faou et en même temps baron
Charles, vicomte
de Pont et de Rostrenen, qui périt à la Saint-Barthé­
lémy (1572) .
Mais Jean du Faou, seigneur de Rustéphan en 1470, était
d'une branche cadette. Devenu conseiller et chambellan de
Louis XI, son premier échanson, bailli Ol! gouverneut' de

Touraine, il venait, en 1469, d'épouser Jeanne de la Roche­
foucaud, dame de Montbazon et de Saint-Maure.
Ils eurent une fille qui épousant, en 1492, Louis de
Rohan Ille du nom, sire de Guémené, porta dans cette
maison la seigneurie de Montbazon venant de sa mère. (1)
Jamais les seigneuries du Faou et de Guémené n'ont été
réunies dans la même main.
En second lieu, comment le château de Rustéphall est­
il venu aux mains de ses possesseurs actuels?
M. de Kersalaün, propriétaire de Rustéphan avant la
Révolution, ni ses héritiers, n'ont vendu « le domaine de
Rustéph8n »; et par conséquent n'ont pas eu à excepter de
la ven te (, le château et la motte seigneuriale » (2) .
C'est la Nation qui a saisi et vendu le convenant de Rusté­
phan; mais le château n'a pas été compris à. la vente ~a­
tionale faite aux 3.uteut's des possesseurs actuels. Les actes
de vent e ne laissent aucun doute sur ce point (3).
La vente ne comprend que « le convenant de Rustè-

. (i) Le sire de Guémene avait le dro.it, dans les cérémonies de porter
le c, ercZe rOylll du Duc. Aux Etats de Vannes, en i4,62, LOUIS TIl était
mineur, et il fut suppléé en cet honneur par Pierre, baron de Pont, mari
d'Hélène de Rohan.
(2) lis n'auraient pu en excepter la motte. Ce mot est de trop
ici: Rustéphan parait avoir été le chef-lieu d'une terre noble, mais sans
principe de fief. 1
(3) li Y a trois actes:
i ° :1.2 mars :1.79:1.. Arch. dép. Q. :1.09, 74, VO. Vente d'une rente de
4, l. :1.2 s. due sur Rustéphan.
L'acte ne dit pas sur qui la rente est vendue).
° :1.1> messidor an VI. Q. :1.5 nO B29. Vente du convenant Rusté­
phan et dé~endances, revenu 30 L 60 c. et un demi minot de froment,
·tenu par Nlcolas Jaouen et Jean Noblet, provenant de l'émigré Euzenou
Kersalaün.
3° 2:1. septembre. 1806. Q. 38. 4,69. Vente du convenant de Rusté­
phan (rente 4, l. 60) tenu par Catherine Jaouen, provenant de l'abbaye
de Saint-Maurice.
Il semble bien que la rente vendue en 1795 se rapporte au convenant
vendu eu 1.806.

phan, » or le château habité de temps à autre pal' M, de
Kersalaün ne faisait pas partie du convenant vendu . .
Le cadastre de Nizon, dressé en 1843, confirme les in­
dications de l'acte de vente nationale.
Toutes les terres de Rustéphan sont portees, en 1843,
sous le nom de deux propriétaires; et les deux mutations
qui ont eu lieu depuis, en 1855 et 1871-1872, ne mention­
nent que deux prorriétaires. Trois articles: un four, les
ruines du château, le placître du château (tachen-ar-ma-
ner) sont portés aux deux noms de Le Naour et Noblet ;
mais, à la suite de chacun de ses articles on lit: « com­
« mun au village de Rustéphan ') C'est dire que ces trois
articles sont en fait l'objet d'une jouissance commune â
tous les habitants.
Telle est la situation juridique des ruines aujourd'hui
menace es : elles n'ont jamais été vendues ni par le pro­
priétaire ancien ni par la Nation: les anciens domaniers
devenus nationalement acquéreurs de la terre, se sont mis
en possession dl1 château et de son pourpris, sans l'inter-
vention de personne .... et sans bourse délier.
On ne peut trop regl'etter que M. de Kersalaün, à son
retour de l'exil, ne soit pas rentré chez lu'i à Rustéphan et
n'ait . pas fait acte de maîtr~, en chassant ces intrus de
son château. Il aura cru sans doute que le château avait été
vendu comme le reste de la terre. Cette erreur et la négli­
gence qu'on a mise depuis à faire classer ces restes au
nombre des monuments historiques ont rendu possible la
démolition dont nous sommes les témoins attristés et Jes
adversaires jusqu'à présent impuissants.
Mais faut-il désespérer et ne reste-t-il rien à fait'e f

2° A PROPOS DES TOURS DE QUIMPER.
UNE RÉPARATION D'HONNEUR
On voit, dans quelques cathédrales, une plaque ou même
une simple pancarte placée en lieu apparent, rappelant les
dates principales de la construction de l'église et les noms de
ses constructeurs. Ces notices ont un double intérét : en ins­
truisant les visiteurs, elles les exhortent au respect que mérite
un lieu consacré par la prière depuis plusieurs siècles: elles
contribuent à acquitter la dette de reconnaissance que doit
la postéritè aux princes, aux évêques, aux architectes qui
ont fondé et coni'truit ces monuments.
A ce double point de vue, il serait bon que l'usage de la
plaque commémorative se généralisât. Mais nulle part,
peut-être, ce memento ne serait plus utilement exposé aux
regards que dans notre cathédrale de Saint-Corentin .
M. Le Men se plaint avec trop de raison que la croyance
populaire attribue la fondation de l'église aux Anglais,
{( parce qu'il n'y avait pas en Bretagne d'ouvriers assez
habiles » (1). Cette calomnie a, je crois, fait son temps;
mais ~lle a été remplacèe par d'autres erreurs qui sont
imprimées et qui jouissent auprès du vulgaire de l'autorité
du livre imprimé, bien plus 1 du livre rèputé classique.
Ouvrez un dictionnaire historique mis aux mains des
élèves (Bouillet, Dezobry), vous y verrez que la cathédrale
·a été fondée en 1424. Pour que ces auteurs aient accepté et
cette lourde elTeur, il a suffi qu'un de leurs devan-
propagé
ciers (2) prit étourdiment la date de la fondation de la tour
(:1.) Monographie de la Cathédrale, p. 263. /
2) MAC-CARTHY. Dictionnaîre de la conversation et de la lecture.
:1.8 6. Art. Quimper.

septentrionale (26 juillet 1424) pour la date de la fondation
autres se sont empressés de copier
de l'église même. Les
sans vérifier.
Voici d'autres erreurs plus récen tes et non moins graves: ,
Les fléches de Saint-Corentiu ont été reprises en 1854,
sous l'épiscopat de Mgr Graveran, et achevées en 1856, sur
les plans de notre confrére M. Bigot, pél'e. architecte dio­
césain (1). Vingt-quatre ans après, un livl'e de luxe pUQlié
en Angletel're a ttribuait l'honneur de cette constmction à
M. Viollet-le-Duc, l'éminent architecte. La vérité est que
si M. Viollet-le-Duc, mem bl'e du Comité des édifices diocé-
1 sains, fut appelé à juger le pla n de M. Bigo t, il n'y a pas
mis la main (2).
Ce n'est pas tout: Récemment un Nouveau Dictionnaire
encyclop édique renchérissant sur cette erreur, révélait aux
habitants de Quimper et à la France entiére que l'église
Saint-Corentin a été reconstruite en 1858, sur les des­
sins de Viollet-le-Duc (3) . De mieux en mieux!
Il est indispensable qu'un démenti public et permanent
soit donné à ces erreurs et pl'évienn(;lnt d'au tres imaginations
de même genre. On me dit qu'une inscription gravée au
flèches indique la date de la construction et
pied d'une des
consacre le nom de l'Architecte; mais cette inscription est
placée il, quarante-et-un métres au-dessus du pa vé : peu de
personnes' iront la lire si haut. Le memento que je réclame
(f) Voir la notice sur la Construction des flèches de la cathédrale de
Quimper, par M. BIGOT. Bull. t. X (:1.883), p. 262 et les observations
qui suivent, p. 267. Lire aussi le discours d'ouverture du Congrès de
Quimper, 5 octobre :1.858 (Bulletin de l'Association bretonne, t. VI, p. 202).
(2) L'année dernière, M. JOHN MURRAY, éditeur du fameux guide
anglais, s'apprêtait à publier de nouveau lB nom de Viollet-le-Duc; mais
il a accueilli ayec un extrême empressement la rectification proposée par
un de nos compatriotes.

(3) L'auteur veut dire apparemment que l'achèvement des travaux a
eu lieu en :1.858.

. doit être posé dans l'église même et attir'er les yeux de toute
personne qui entre.
Dans sa Monographie de la Cathédrale, M. Le Men a
relevé avec soin et avec une grande exactitude les dates des
travaux de construction et les noms des constructeurs (1).
Le tableau abrégé que je sollicite ne pourrait pas entrer
dans ces développements; il suffirait qu'il nous dit les dates
de la construction des diverses parties de la cathédrale
actuelle, depuis sa fondati ' n par l'évêque Raynaud, vers
] 239. Arrivé a notre siècle, il constaterait que, le 1 er mai 1854,
Mgr Graveran posa la première pierre des fléches, et que,
deux ans après, ces flèches, œuvre de M. Bigot, étaient
achevées. Il nous montrerait enfin, en 1860, Mgr Sergent,
successeur de Mgr Graveran, achevant la galerie du tr'/jo-
. rium, qui est un des principaux ornements de la nef. .
Aprés' des indications si précises, l'el'reur n'aurait plus
ombre d'excuse.
N'est-il pas surprenant et attristant pour nous que le
XIX" siècle retrouve sous la plume de lettrés la croyance
vulgaire d'autrefois: « Des Bretons ne sauraient faire si
bien. L'architecte des flèches ne peut être un Quimpérois. »
(:1.) Monographie, notamment Chap. XXIII. Dates des travaux. p. 233-25i·
Deux erreurs sont à relever dans ce travail.
:\. 0 L'évêque Raynaud n'a pas été inhumé sous la voûte de l'abside,
mais dans la chapelle du couvent de Saint-François dont il était fon­
daLeur. Les Cordeliers l'affirment dans leur Nécrologe et une notice
récemment publiée nous a donné l'épitaphe de Raynaud Jean Beaujouan,
Procureur du Roi à Q1limper, mort en 1640). BULL. t. , 1.885, p. 6.
2 M. LE MEN (p. XVI, Liste des évêques et plus loin, notamment
p. 59, 65, 237) nomme successivement Alain Rivelen (1.290-:1.299) e.t
Alain Morel (1.299-1.320). Cette indication est en contradiction avec une
lettre de Thibaud, évêque de Dol, au Chapit.re de Tours, 1.290; il
écrit : « Specialis ami~i nostri Magistri Alani dicli Morel electi confir­
mati Corisopitensis » Dom MORICE, Preuves, t. It_col l, 94:. Donc,
Alain, nommé évêque en 1.290, celui que M. LE lVlEN nomme Rivelen,
était surnoUlmé -'tIorel : Les deux noms désignent le même personnage.
ALBERT LE GRAND et Dom MORICE ne nomment à cette époque qu'un
seul évêque, Alain Morel. Note de l'abbé PEYRON. ,

C'est sans doute la pensée de l'auteur qui le premier a lancé
le nom de M. Viollet-le-Duc à propos de la construction des
flèches. '
- C'est faire œuvre de justice envers notre confrère,
. M . . Bigot, que de protester contre cette -affirmation; et,
quand nous défendons les titres de M. Bigot, nous défen­
dons en même temps les titres de Quimper. C'est un hon..:
neur pour Quimper que le digne couronnement de sa belle'
église soit l'œuvre d'un Quimpérois; et nous ne devons pas
permettre que cet honneur soit soustrait a notre ville. ' ..
Le même sentiment de justice ne permet pas non plus de
laisser attribuer a notre siècle ce qui fut l'œuvre des siè­
cles précédents.
commémorative soit donc apposée à
Qu'une plaque
l'entrée de l'église; et que la cathédrale elle - même
raconte à ses visiteurs l'abrégé de sa longue histoire!
Nous osons croire que le vénérable chapitre accueillerà -ce
vœu, que la Société archéologique fait sien; et nou's aurons
tous ensemble accompli une œuvre de réparation et de
justice.
J. TRÉVÉDY,
Ancien Président du TribuDal- civil.
Vice-Président de la Société archéologique
du Finistère.

SEANCE DU Z7 .oCT.oBRE 1887,

Présidence de M. le V'" HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
MEMBRE DE L' INSTIT UT
Etaient présents : MM. HARDOUlN . FATY, LUZEL ,
BIG.oT, DIVERRÈS, DUBOIS SAINT-SEVRIN, l'abbé
ABGRALL , LE GUAY. DE BEC.oURT, LE MAIGRE,
J.oNES, l'abbé PEYR.oN , SERRET.
JENKIN
Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der­
nière séance. M. Luzel fait observer que l'on a omis de
provenance dès silex et des ossements offerts
signaler la
dernièrement par M.· le Vicomte René de KeITet. Tous
bjets provienll ent de l'atelier de Solutré (Saône-et­
ces o
Loii'e). .
M. Hardouin , à la prochaine réunion, communiquera
l'Atheneum, dans lequel est mentionnée l'ex­le journal
cursion faite cette année par des archéologues anglais,
dans Je département du Morbihan.
M. Bigot regrette l'absence· de notre confrère M. Tré­
dy, pour le remercier personnellement, de l'article

paru dans le dernier Bulletin et intitulé : Une rép aration
d'honneur .
Le Procès-verbal est adopté.
M. le Président remet . les ouvrages suivants pour la
Bibliothèque de la Société : .
Supplément à l'inventaire des Monuments mégalithi­
ques d'ille-et- Vilaine, par P. Bezier.
Soc;'été bretonne de géographie de Lorient , Bulletin
:0,° 30, mai-juin 1887.
The A merican Antiquar ian, vol. IX, juillet 1887, n° 4.
Bulletin arch:':ologique du Comité des Travaux his­
toriques, année 1887, n° 1. .1

BUI,LETIN A RCHÉO L. DU FIl~ISTÈRE. '1'. XIV (i te partie) .

Bulletin et Mémoù'es de la Société archéologique
Vilaine, tome XVII, 2" partie, 1887.
d'ille-et-
Bibliographie des Sociétés savantes de la France, par
E. Lefèvre-Pontalis. Paris. Imp. nat., 1887.
Bibliog1"aphie des travaux historiques et archéolo­
giques publiés par les Sociétés savantes, t 2, 3, liv. -
Paris, 1887.
JOU1"nal des Savants, août et septembre 1887.
Une proposition relative à la reconnaissance de la So­
ciété comme établissement d'utilité publique ayant été
déposée, a fait, conformément aux statuts, l'objet de la
convocatjon spéciale qui a eu lieu pour la séance de ce
Un exposé à l'appui de cette proposition est presenté
jour.
p~\r M. le Conseiller Hardouïn. Elle est prise en considé­
ration . Une Commission chargée de présenter un rapport
ation est désignée. Elle se com­
et un projet de délibér
posera des Membres du bureau, avec adjonction de M. le
Faty et de M. le conseiller Hardol1ïn.
major
Pendant les vacances, M. Luzel a fait différentes excur­
sions dans le nord du Finistère. Il a remarqué que, malgré
les affirmations des géologues sur le manque complet de
en Bretagne, l'on en trouve de nombreux échantil­silex
lons à Loquirec et à Saint-Michel-en-Grève. Il fait hom­
mage pour les collections de notre Société, d'un gros
rognon de silex ramassé par lui à Lannion, sur le quai.
M. Diverrès fait don d'une monnaie romaine en argent.
M. de la Villemarqué offre à la Société une hache en
trouvée à Milin-Gwenn, en Mellac.
bronze,
Dans une lettre adressée à un de nos confrères, M. Tré­
védy annonce que le Cartulaire de Landévennec parai­
tra prochainement. M. de la Borderie, quia bien voulu se
charger de èet important travail, a dû l'interrompre
mome.ntanément, mais il vient de le. reprendre et il sera
promptement terminé .

La suite de l'intéressante notice de M. Trévédy sur Ker­
paen et les Salles est lue par M. Hardouïn.
Pour terminer la seance, notre Président, M. de la
Villemarqué prend la parole pour rendre compte du
Mabinogion.
Cet ouvrage a été déjà édité, traduit et illustré par
M. Lady . Charlotte Guest, MM. John Rhys et Evans
viennent de publier une nouvelle édition de la 5 et de
partie et dans le but de rendre accessible au public
les documents gallois, ils en étudieront les mots en par­
ticulier et en feront un véritable dictionnaire de la langue
galloise au moyen-âge. ~
Le manuscrit dont se sont servi les nouveaux édiiteurs
porte le titre de Livr e ,,'ougé. Orné, depuis peu, d'une
magnifique r eliure en maroquin rouge avec des fermoirs
en vermeil, et conservé précieusement dans une cassette,
on le montre comme une des curiosités d'Oxford.
On l'a commencé en l'année 1318 au plus tard, date
mentionné0 à la colonne 515, et on l'a terminé en 14.54, a
Romani de la Table
dit M. de la Villemarqué dans les
r onde (p. xvn). C'est une énorme compilation de pièces
galloises en vers et en prose de toutes les époques, depuis
le sixième siècle jusqu'au milieu du quinzième.
Parmi les documents romanesques du recueil il faut
distingue!' avec soin deux espèces de récits très-différents
d'origine, les uns qui n'ont rien de celtique, qui roulent sur
des sujets étrangers aux peuples bretons, et sont d'ailleurs
positivement données pour des traductions pures et simples
d'ouvrages en langue latine ou en langue romane, arrivés
jusqu'au pays de Galles comme partout ; les autres, Qù
tout est original, les noms d'hommes et de lieux. la généa­
log'ie, les habitudes, les mœurs, les idées. les sentiments,
les traditions. et que leurs auteurs présentent comme des
œUVïes kymriques.

. Ces derniers romans sont au nombre de onze ;. il en
urs copies anciennes dans d'autres biblio­
existe plusie
thèques, et notamment dans celles de M. Bosanquet, à
ir Watkin William Wynn, au château de
Londres, de s
rt Vaughan, au château de
Winnestay, et de sir Robe
Rug, dans le Denbigshim, où j'en ai vu une du treizième
siècle.
contes kymriques, divisé en quatre
Le plus long des
branches, ]')orte le titre de Mabinogie;
Deux de Songes;
Deux d' Histoires;
Deux autres de Nouvelles concernant Arthur et ses
ers;
chevali
Ces quatre derniers, et le premier de ceux qui sont inti­
Songes, se rapportent seuls au cycle arthurien ; les
tulés
contes merveilleux, à peu près dans le
autres sont des
Mille genre des
titre moderne de Mabinogion ou d'En fantins, que lady
.à toutes les narra­
Charlotte Guest a eu le tort d'étendre
tions cambriennes.
levée à 4 heures el demie.
La séance est
L e Secretaire ,
A. SERRET .

SEANCE DU 24 NOVEMBRE 1887
Présidence de M. le V Ie HERS ART DE LA VILLEMARQUÉ
MEMBRE DE L'INSTITUT

Etaient présents : MM. LUZEL, ASTOR, BIGOT, DU-
BOIS SAINT-SEVRIN, DIVERRÈS, l'abbé ABGRALL,
LE MAIGRE, MALEN, PABAN, LE BRAS, DE JAC-
QUELOT, HARDOUIN, HEMON, l'abbé PEYRON, SER-
RET.
M. le Président donne la parole au Secrétaire pour la
lecture du procès-verbal de la séance précédente. Le
procès-verbal est adopté, après correction de quelques
fautes d'impression.
Les ouvrages suivants ont été offerts à la bibliothè­
Société :
que de la
Société archéologique de Bordeaux, Tome X, fasc. II.
Revue de l'Histoire des Religions. 8 année, tome XVI,
n° 1, juillet.

Annales du Musée Guimet, tome X.
Présentation nouvelle de M. Gaidoz, ancien directeur
de la Revue celtique, par MM. de la Villemarqué et
LuzeL
M. le Président donne place au bureau à nos honorables
MM. Astor et Hémon, tous deux membres de
confrères,
la Commission dIt" Musée de la Ville, qui sont vénus à
la réunion, pour faire connaître la décision prise au sujet
le.~s de 20,000 francs fait au Musée par M. Charles
d'un
de KmTet et dont la Société espérait avoir une part.
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XlV (p e partie). if

De son vivant, notre regretté confrère, M. de Kerret,
à enrichir nos collectjons et, à plu­
avait contribué
il avait manisfesté ses sympathies pour
sieurs reprises,
notre Société. Il pouvait croire que le mot Musée com­
prenait d'une manière générale et le Mll~ée des tableaux
Musée archéologique, ignorant, ainsi qu'un très
et le
grand nombre de personnes, que le premier est un Musée
à la ville de Quiti1per, le second
municipal, appartenant
un Musée départemental, tous deux parfaitement distincts
l'un de l'autre.
M. le Maire de Quimper répond qu'il s'est d'autant plus
empressé de se rendre à l'appel de M. le Conservateur du
Musée départemental, qu'il souhaitait donner des explica­
à MM. les Membres dE' la Société archéologique,
tions
par M. Charles de K81Tet, et faire
au sujet du legs fait
connaître les raisons qui s'y opposaient. A cet effet,
donne lecture d'un extrait du testament et de la lettre
en faisant observer que
constituant la délivrance du legs,
eur interprétation ne pouvait prêter à aucune équivoque.

Les héritiers, il est vrai, lui ont écrit pour lui exprimer le
désir de voir attribuer une partie dH legs au Musée archéo­
logique, mDis ils ont spécifié qu'ils n'entendaient pas en
verbal
faire une condition. M. Astor lit ensuite le procès-
d'une séance de la Commission du Musée de peinture, dans
laquelle sont développées les raisons qui paraissent met­
tre hors de doute les droits du Musée de la ville (1).

(1) M. Ch. de Ken'et ne pouvait ignorer que les deux Musées réunis
à Quimper, dans le même éd ifice, sout aussi différents de caractère 'lue
d'origiue. S'il avait entendu les appeler l'un et l'~utre à bénéficier de sa
libéralité, il n'eût pas mauqué de traduire explicitement celte illtention et
d'y ajouter des dispositions accessoires réglant le mode de partnge ou
tout au moins la quotité attribuée à chacun d'eux. En se bomant au
contraire à désigner l'un des Musées, ne devait-il pas se rendre compte
que, par là même, il excluait le second?
Mais cette exclusion se caractérisp- mieux encore, si l'on considère que
le testateur a institué la ville de Quimper seule légataire et qu'il a pris

municipal, ajoute M, le Maire, a approuvé les
Le Conseil
conclusions de la Commission du Musée, et a. voté les
fonds nécessaires pour acquitter les droits de mutation.
est bon. conclut M. Astor, dans l'intérêt de tous, de

faire cesser une confusion qui a trop longtemps existé. Le
Musée de peinture, celui d'archéologie, auquel se rattache
la B'alerie si intéressante des costumes bretons, la Société
archéologique du Finistère, sont trois institutions absolu­
ment distinctes. Le Musée de peinture appartient à la Ville,
il est entièrement à sa charge; le ,Musée archéologique et
ethnographique est au Département. La somme allouée à
son entretien est, à la vérité, insuffisante ; il sera néces­
saire à ce sujet de faire appel au Conseil général.
Quant à la Société archéologique, elle est indépendante,
à toute la bienveillance du Département,
mais elle a droit
car elle a créé, pour une grande part, le Musée archéolo­
gique, en lui donnant toutes les richesses qu'elle avait
acquises; elle continue à s'en occuper avec sollicitude et
recherche toutes les occasions d'accroître son importance,
Le Conseil général reconnait son utilité; il lui en a donné
la preuve en diminuant seulement la subvention qu'il lui
accordait, alors que les nécessités burlgétaires l'ont obligé
à supprimer celles qu'il allouait :'L diverses Sociétés dignes
d'intérêt.
soin de lui imposer une condition significative entre toutes, celle d'em­
ploye l' le revenu annuel du legs, soit à l'entretien du Musée, soit à l'achat
de quelque œuvre d'art, sous le contr6/e d'un homme de goût,
A défaut d'autre indica tion testamentaire, commenl ima ;iner qu'il soil
venu à l'idée de M. d~ Ken'el d'inslituer la Ville légataire pOUl' le compte
d'un Musée qui lui est étranger?, ., Les collections département crées à l'archéologie et à l'histoire, renferment quelques ob,iets d'art,
mais la valeur arlistique de ces objets est la moindre raison
sans doule,
aient d'y figurer, Pour des acquisitions.de ce genre, le contrôle
qu'ils
de3 hommes de science a toujours fait loi.
(Extrait du registre des délibérations de la Commission du
J[usée de peinture de Quimper) .

Messieurs, dit en terminant M.le Maire de Quimper, j'ai
nsist Ei pour le maintien intégral de votre allocation, je n'ai
pas eu gain de cause. Mais il vous appartient d'énu.:1érer
vos titres, de faire valoir les services que vous avez 1en­
dus, les soins que vous donnez au Musée départemental,
et je suis persuadé que le Conseil
enrichi pal: vos dons,
rendra votre ancienne
général,exactement renseigné,vous
per­allocation dès que les ressources budgétaires le lui
mettront; en ce qui me concerne, je tiens à vous renou­
veler l'assurance de mon concours dévoué.
M. Hémon déclare qu'il ne peut que s'associer de tous
points à l'exposé qui vient d'être fait par M. Astor. Il en
prend occasion pour entrer dans quelques considérations
sur les difficultés que la Société archéolo­rétrospectives
jusqu'ici pour avoir part aux libéralités
gique a éprou vées
de l'Etat, et exprime l'espoÏt' que les titres de la Société,
qui ne cessent de s'accroître, ne passeront pas inaperçus
aux yeux du ministère de l'Instruction publique.
M. de la Ville marqué remercie chaleureusement nos
honorables. confrères de la promesse qu'ils veulent bien
près du Conseil géné­nous faire d'appuyer une demande
urs, l'intérêt qu'ils ont porté à notre Société
ral. D'aille
ne s'est jamais démenti.
En terminant, M. le Président prie M. Luzel, en sa qua-
partement et de Conservateur du
lité d'archiviste du dé
sur la situation
Musée archéologique, de faire un rapport
du Musée; ce rapport sera joint à la demande
générale
er et présenté au Conseil
du Conseil mumcipal de Quimp
général, à la session du mois d'août '1888.
Un de nos confrères, M.le comte de Chaban, a envoyé
aux membres de notre Société dès
pour être distribués
sa brochure, intitulée Dernières paroles
exemplaires de
d'un condamné. C'est une réponse aux critiques que

M. Léon Palustre, Président de la Société archéologique
raine et M. G. Dottin, Secrétaire de la Revue
de la Tou
ont faites d'un travail composé par M. le comte
celtique,
Essai sur l'origine des noms des
de Chaban et intitulé :
communes dans la Touraine, le Vendomois et une par­
tie du Dunois.
M. le marquis de Brémond d'Ars fait don de deux
hachettes de pierre en porphyre gris et petl~o-silex trou­
vés dans un champ voisin d'un ancien tumulus déjà fouillé
bOllleversé, dans sa propriété de la Porte-Neuve.
M. Caoudal, cultivateur à Km'rein, en Gouesnac'h, offre
généreusement des fragments de briques, de poteries et
de creusets en terre qu'il a . trouvés dans sa propriété.
M. Sen'et y joint divers objets et un creuset intact prove­
nant du même endroit.
sur cette découverte importante
Une étude détaillée
sera prochainement donnée. C'était l'atelier d'un potier
de l'époque du cuivre; il Y faisait les creusets destinés à
la fonte du métal.
M. Dubois-Saint-Sevrin offre pour nos collections un
_petit vase en pierre tourné. Le vase, qui a une forme
très gracieuse, a été trouvé dans un relèvement de fossé,
dans le chemin du manoir de la Forêt.
M. Trévédy écrit à notre Président, lui demandant de
transmettre ses remerciements et l'expression de ses
sentiments de dévouement à la Société qui a refusé d'ac­
cepter sa démission de Vice-Président qu'il avait offerte
en quittant la ville de Quimper. L'année prochaine il nous
enverra encore d'autres études sur: Les seigneurs de
Névet; Sainte-Anne de Guélen; la seigneurie de Plessis­
Ergué.
. M. Ch. de Jacquelot lit une note sur la fouille du tu­
mulus de Goarem-Huella, dont il a été témoin.

M. de la Villemarqué mentionnA une étude de l'abbé
Guerlach, sur les dieux de la Cochinchine orientale; on y
remarque fIe passage suivant qui a rapport aux haches
. de pierres polies : « Leur principal dieu foudroie les hom­
mes avec des haches en pierre polie ; l es Français s'en
sont emparés, un jour qu'il était descendu sur la terre, et
c'est pour cela qu'ils lancent la foudre. »
Dom Plaine fait hommage d'une vie inédite de saint
Samson, texte du XIe siècle, provenant de l'ancienne
Saint-Serge, à Angers. Notre Président fait ob-
abbaye de
servel' que dans ce texte il est question des monuments
mégalithiques; ils y sont désignés clairement:
ln illo monte, Lapis alta stabat .
.. . . .. Et ego .... manuque pl'Opria palpavi,
dit l'auteur. Il fut donc témoin oculaire. On y parle aussi
d'une femme étrange que le Saint a rencontrée dans les
forêts; il lui demande son nom, elle répond: Je suis
THEOMACHA , c'est-à-dire ennemie delDieu. C'est le nom
que la Légende donne au Mauvais larron, sous la forme
de 8EOfLa:xoÇ, remarque M. de la Villemarqué.
La lettre suivante accompagnait le don du Père
Plaine :
A Monsieur le Président de la Société archéologique
du Finistère.
MON S IEU R LE VI COVrTE,
J'ai l'honneur de vous adresser et d'adresser, par votre
intermédiaire, à la Société archéo logique du Finistère, une
vie inédite de saint Samson, que je viens de mettre au jour.

.T e la crois de nature il. faire mieux connaitre la vie, les
miracles et le rôle de ce gl'and saint, l'un de nos thauma­
turges les plus renommés . . J'ai aussi essayé, dans les Pro­
légomènes fr~nçais, dont le texte latin est rjrécédé, de
l'épandre quelque lumière sur plusieurs points obscurs de
l'histoire de notre pays au XIe siècle. Vous jugerez si j'y ai
réussi.
Je profite de l'occasion poU!' vous faire savoir que je
tiens encore en résel've, pour la Société archéologique, les
deux Vies latines inédites de saint Ronan et de saint Goul-
ven.
Bien qu'elles n'égal ent. pas en intérêt celle de saint Co-
rentin, je les crois cependant, l'une et l'autre, dignes d'étre
tirées de l'injuste oubli où elles ont été trop longtemps
laissées. En conséquence, je vous ot'fJ'e l'une pour 1888 et
l'autre pOUl' Hl89. Mais, il va sans dire que j'attendrai
réponse avant de rien envoyer.
Daignez agréer le nouvel hommage des profonds senti­
ments de respect et de reconnaissance avec lesquels j'ai
l'honneur de me dire, Monsieur le Président, votre bien
humble serviteur.
FRANÇOIS PLAINE.
Silos, par Burgos (Espagne).
30 octobre :1.887.
M. Luzel fait remarquer que notre bibliothèque commen­
çant à avoir une certaine importance il serait nécessaire
d'avoir un bibliothécaire-adjoint pour en assurer la con-
servation et l'entretien. Il propose de nommer M. Diverrès
à cet emploi.
M. Diverrès est donc adjoint à M. l'Archiviste: Dans
notre prochaine séance il présentera un rapport sur l'état
de notre bibliothèque, ainsi que le catalogue des livres
qu'elle contient.
M. Bigot lit une note sur les cathédrales de France.

Pour répondre à une observation suggérée par le der­
M. Luzel fait remarquer que le nombre de
nier Bulletin,
par la Société est presque
feuilles publiées chaque année
dépassé. Notre volume aura plus de 400 pages et peu de
sociétés savantes donnent un volume aussi étendu .
M. de la Villemarqué termine la séatîce par la lecture
très drôle de Laënnec, intitulée
d'une chanson comique
la Moutarde Celtique.
La séance est levée à 4 heures et demie.
Le S ecrétaire,
A. SERRET .

SEANCE DU 28 DECEMBRE 1887
Présidence de M. le VIe HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
MEMBRE DE L'INSTITUT
Etaient présents: MM. LUZEL, DIVERRÈS, DU BOIS
SAINT - SEVI-UN, LE MAIGRE, l'abbé ABGRALL,
LE GUAY, JONES, SERRET, HARDOUIN,
MALLEN,
MOREAU DE LIZOREUX et DE BLOIS.
Ouvrages déposés à la Bibliothèque depuis la dernière
~ - réunion:
1° Journal des Savants, livraison de novembre 1887.
2° Bulletin de l'Académie d'Hippone, n° 22.
3° Académie de Brest (1886-1887).
4° Revue de l'Histoire des Religions, 8 année.
la lecture du procès-verbal, M. le Président an-
Après
nonce la mort de lVi. de Rodel1ec du Porzic, de M. le
et de M. Jamet, membres de la Société
Comte de Chaban
d'archéologie du Finistère, et se fait l'interprète des regrets
de ses confrères, si éprouvés cette année. •
M. Trévédy resserre chaque jour davantage les liens
à la Compagnie en prenant une part de
qui l'attachent
à ses travaux. Cette fois il fait
plus en plus active
une proposition qui a trait à la publication d'un album
du vieux Quimper. ~n vue de ce travail, l'honorable
avait réuni des dessins devenus
président du Tribunal
rares ou plutôt introuvables qu'il dépose sur le bureau.
parmi ceux-ci un crayon de M. Roussin représen-
Notons
tant la vieille église Saint-Mathieu et la rue de l'Evêohé
1837, puis la reproduction exacte des fenêtres de
l'église Saint-François, par M. Rossi, avant 1845, époque
la destruction du monument. On se rappelle que
BULLETIN ARCHÉOL . DU FINISTÈRE. - T. XIV (p e partie). 12

M. Bigot a communiqué les plans et cotes de cet édifice
avec une vue charmante du cloître conventuel. Les archi-
tectes distingués que la Société s'honore de compter dans
à l'aide de ces
son sein, ne pourraient-ils pas parvenir
éléments divers à reconstituer l'ancien monastère et à lui
" restituer en même temps la tour d'angle du Stéïr abattue
en 1861? Le temps ne tardera pas à effacer les photo­
graphies qui en conservent le souvenir parmi nous. Ces
sujets formeraient naturellement les premières planches
à l'archéologie, mais
de l'album. Tout ceci se rapporte
à proprement parler.
n'en est pas,
Un des membres de l'illustre famille bénédictine dis­
persée en France et reformée au monastère espagnol de
dom Plaine, si connu par ses travaux hagiogra­
Silos,
phiques, annonce qu'il a achevé la révision des textes de
saint Ronan et de saint Goulven.
deux vies inédites de
Bul­
Notre vénéré correspondant propose d'accorder au
letin la primeur de cette double publication. L'offre est
tentante et mérite en tout cas une juste reconnaissance.
après la pénible déception qu'a éprouvée la Société
Mais
dans la répartition du legs de M. de Ken'et, un de ses
membres fondateurs, il faut compter avec nos ressources
résume, et après une discussion sérieuse,
annuelles. En
à remercier dom Plaine, à accepter
on invite le Président
manuscrits; l'on commencera l'impression dès qu'il
ses
aura été établi que cette dépense ne dérangera pas l'équi­
libre de notre budget.
M. Du Bois Saint-Sévrin lit un chapitre intéressant em-
prunté à quelque livre de raison conservé dans une vieille
famille des Côtes-du-Nord. Des notes concises sur l'origine
Cours épiscopales et sur les offices du
des Reguaires ou
à cette pièce
" procureur fiscal servent de commentaires

cuneuse.
C'est le compte authentique des épices distribués aux

magistrats tenant la grande chambre du Parlement de
Rennes, à l'occasion de la réception d'un procureur fiscal
de la cour des Reguaires de l'évêché de Saint-Brieuc en
1721. L'épicier détaille le nombre de livres de sucre
envoyé à chaque personnage officjel, et l'heureux réci­
n'a plus qu'à solder sa facture, comme disent
piendaire
aujourd'hui ses arrière-petits-fils. .
M. le Conseiller Hardouïn avait promis de résumer les
és par la délégation de l'Institut archéo­mémoires rédig
logique de la Grande-Bretagne et de l'Irlande qui a visité
le Morbihan, au commencement de l'automne dernier, et
il le fait dans les termes suivants:
« Dans les rangs de cette délégation se rencontraient
« notamment le Révérend Hirst, MM. Fison, Eyson,
<{ Roley, Ribry, Jones, Gosselin, et Mme Roley. Tous se
« groupaient autour de leur chef octogénaire, M. Brown,
<{ l'un des légistes éminents de l'Angleterre, naguère
<{ encore en activité de service à titre de Conseiller du

« domaine de la Couronne et du Royaume-Uni.
« Un premier article sur l'excursion dans la péninsule
<{ armoricaine a été publié par l'A thenœum du 3 sep­
« tembre 1887, importante revue anglaise.
<{ Pour être surtout anecdotique, la relation insérée
« n'en a pas moins une haute valeur comme œuvre d'é­
« tude et de science. La connaissance de la région armo­
<{ ricaine et de ses antiquités était depuis longtemps fami­
« lière à la plupart des visiteurs. Mais l'Institut archéo­
« logique avait décidé qu'une exploration , cette fois
« collective, commencerai.t, dès l'été dernier. pour con­
« tinuer d'année en a nnée. Il s'est en effet proposé
« un but à la poursuite duquel les. hommes d'étude d'en
« deça comme d'au-delà de la Manche ne sauraient trop
.« applaudir: il a voulu qu'une comparaison aussi étendue
<{ et aussi scientifiquement exacte que possible, s'établisse

« en permanence entre les antiquités similaires (monu- .
« ments ou objets d'arts de toute nature), découvertes ou
« à découvrir, décrites ou encore à décrire en toute
« région, tant de la Grande-Bretagne ou de l'Irlande que
« de notre péninsule armoricaine. Il importe effective­
« ment de plus en plus que ces antiquités qui tendent à
« disparaître, soient visitées sur place et en réunion pour
« faciliter à la critique la vérification et parfois la rectifi­
« cation des travaux entrepris ou des opinions émises
« jusqu'ici individuellement.
« La çriorité décernée par nos confrères d'outre-mer
« aux côtes du Morbihan était de droit. Il est d'ailleurs
« permis d'y voir un acheminement forcé à la visite pro­
« chaine des antiquités celtiques du Finistère et des col­
« lections publiques ou privées qui y existent. L'une
« d'elles, connue depuis longtemps, celle de Kernuz, près
« Pont-l'Abbé, a même fait l'objet d'une première explo­
« ration.
« Il est rappelé dans l'article cité de l'Athenœum que
« la délégation arriva en gare de Vannes le 15 août der­
« nier. Elle y était attendue par l'un des membres les plus
« distingués de l'Institut archéologique, M. l'amiral Trem­
« blett, l'hôte et l'explorateur assidu de Quibéron et de
« sa presqu'île.
« La savante Revue constate qu'au digne amiral s'é­
« taient joints de nombreux membres de la Société
« archéologique du Morbihan, entre autres le docteur
« de Closmadeuc et M. Paul du Châtellier. Les excur­
« sions par terre et par mer, les visites de monuments et
« de riches musées, tels que ceux de la Société et de
« M. le comte de Limur, les fêtes et diverses solennités
« sont narrées in-extenso dans l'article de l'Athenœum
« que nous ne devions pas passer sous silence. »

M. de la Villemarqué recommande vivement à l'atten­
Société d'archéologie un grand
tion des membres de notre
ouvrage de paysages et monuments que l'éditeur poitevin
M. Jules Robuchon, se propose de donner pour
bien connu,
. pendant à la Bretagne contemporaine de M. Charpentier.
La publication sera faite sous les auspices de la Société
des antiquaires de l'Ouest et les notices rédigées par plu-
sieurs de ses membres.
exhibition d'une médaille d'or du moyen-âge,
Après l'
trouvée devant son manoir de Québlin, par M. Th. Bréart
de Boi~anger, inspecteur général des Ponts et Chaussées,
sur laquelle une notice sera publiée
en retraite, médaille
Bulletin de la Société archéologique du
dans le prochain
M. le Président, pour suivre l'ordre du jour,
Finistère,
la lecture trop souvent interrompue de ses études
reprend
sur les Joculatores bretons.
Il termine la séance en adressant à ses confrères les
souhaits les plus affectueux avec cette touchante cordia­
lité qui enlève toutes leurs sympathies.
La séance est levéè à 5 heures.
Le S ecretaire,
VIe A. DE BLOIS,

DOOUMENTS INEDITS
ARREST ET REGLEMEN DE LA COVR
Portan deifence à toutes personnes de condition commune,
soient Prestres, Officiers ou autres, de Chasser, porter
aucunes armes àfeu, auoir Pigeons, tirer sur iceux, ny
les preJidre auec apast Oll autres engins: Et à tous
Gentils-hommes qui n'ont Fiefs ny Seigneuries, d'auoir
chiens couchans, ny s.ouifrir Leurs domestiques porter
armes à jeu et chasser hors leur presence. (1)
EXTRAICT DES REGISTRES
DE PARLEMENT DE BRETAGNE

VR ce que le Procureur General du Roy entré en la
~ Cour, A Remonstré qu'au mespl'is de plusieurs Arrests

et Reglemens d'icelle, rendus conformément aux Ordon-
nances, et publiez aux lieux acoustumez; les Laboureurs,
Artizans, et autres personnes de condition commune, aban-
donnans leur mestier et le labeur de la terre, Chassent
continuellement à toutes sortes de Bestes, et en font mes­
tier ordinaire; Norrissent et dressent des chiens couchans
dont ils se seruent et en font traffic, et de Tirasses Coume­
toüers, et autres Filets: Mesme aussi les Ecclesiastiques
(quoy que cela leur soit deffendu par les Canons) et les
Gentils-hommes chassent dans les Forests, où se fait plu-
(i ) De l'imprimerie de François Haran, imprimeur et libraire ordi-
naire du Roy, à Rennes. MDC LVIII.

III
sieurs massaCl'es de Bestes fauues et noires, sous 1'adueu
de ceux qui y ont des Droits, qui souffeent leurs domesti­
chasser hors leur presence; Requerant qu'il pleust
ques y
à la dite Cour y pouruoir. LA COVR faisant droit sur les
Requestes et Conclusions du Procureur General du Roy,
Fait Prohibitions et Deffences à toutes peesollnes de condi­
tion commune, soient Prestres, Officiers, et autres, de
chasser aux Bestes fauues, noires, Lièvres, Lapins, Faisans,
Perdrix, et autres Gibiees, auec armes à feu, aebalestes,
chiens, furets, tirasseH, ton'Celles, couuretoüers, collets et
autres engins; Tirer sur les Pigeons, ny les prendre auec
appast, tryes et trappes, en tenir en le.urs maisons; Por­
ter à la campagne harquebuzes, escoupettes; carabines, ou
à peine de punition corporelle, et de cinq cens liures
fuzils,
d'amande. A tous Gentils-hommes de se seruir de chiens
cou chans, et souffrir que leurs domestiques portent armes à
feu, ny . chassent hors leur presence, et en l'estenduë de
leurs Terres et Fiefs seulement: sur peine de cent liures
d'amende, et de respondre en leur priué nom de tous les
inconueniens qui en pourroient arriuer : Et à toutes per­
sonnes de dresser, vendre, ny acheter aucuns chiens cou­
chans ny filets pour l'vsage de la chasse, ny s'en seruir, SUI'
les mesmes peines: Et à ce qu'vn chacun soit soigneux de
faire entretenir le present Arrest, ladite Cour adjuge le tiers
amendes qui seeon t jugées contre les coupables, aux
des
denonciateurs. FAIT Commandement aux proprietaires des
terres, qui trouueront appas et collets tendus sur icelles,
d'en donner aduis a la lustice, a peine d'estre punis comme
coupables. ENIOINT aux Officiers de la Table de Marbre, et
luges particuliers des Eeanës et FOl'ests de ce Ressort, d'in-
former contre les contreuenans ; Et aux luges Subalternes,
dans l'estenduë de leur lurisdiction, de se saisir des har­
quebuzes, chiens et filets: Et en cas de negligence ou dissi-
, mulation desdits luges subalternes a l'execution du present

Arrest, ladite Cour a commis et commet le premier des
trouué sur les lieux, pour faire le procez
Conseillers d'icelle
aux coupables aux t'raiz desdits luges, nonobstant opposi­
appellations, recusations, ou prise à partie, et sans
tions,
préiudice d'icelles. Ordonne qu'à la diligence du Procureur
General du Roy, le present Arrest sera leu et publié par
les caérefours et lieux accoustumez de cette Ville, Enuo;)'é
aux Sieges Presidiaux et Barres Royales de ce Ressort, pour
enestre fait lecture et publication, mesmes aux Prosnes
des Messes des Eglises Parochiales, par les Recteurs d'i­
celles, et affiché aux portes des Eglises, à la diligence {les
Procul'eurs d'Office, à ce que personne n'en prétende cause
d'ignorance. Enjoint ladite Cour au Substitut du Procureur
General audit Siege de la Table de Marbre, de faire exe-
cuter et. obsel'uer le present Al'l'est, à peine- d'en respondre
en son priué nom. FAIT en Parlement à Rennes, le 6. iour
d'AuriI1639. Collationne.
Signé, HENRY.
Un autre arrêt du Parlement de Bretagne, à la date du 1 avril i656,
confir'rne le précédent. .