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VII. . .
LES VESTIGES ROMAP,S
DE KERFEUNTEUNIOU, EN MELLLAC, PRES QUIMPERLE
En annonçant, dans la séance du 29 avril 1886, la d.é
ouVBl'te au village de Kerfeunteuniou, commune de Mellac,
y aura lieu de les examiner. »
Conduit par M. le Docteur Le Moaligou, notre confrère,
il s'est en effet rendu au village afin de procéder a un exa
men sérieux des traces d'habitation signalées. .
Kel'feunteuniou, « le village des Fontaines », propriété du
fils d'un ancien maire de Mellac, domine la commune. De
la hauteur où il est placé, l'œil, par un temps clair, em
brasse un vaste horizon qui s'étend jusqu'à la 'mer et lui
donne rail' d'un point stratégique. Il est a proximité d'un .
passfl c;e ~ niveau du chemin de .fer de Nantes a BI'est. La
T'oute nationale na 165 traverse ' la commune de l'est a
l'ouest; une voie romaine de Nantes a Quimper, Ta coupait,'
comme on peut s'en assurer en consultant la carte· des
Gaules. Les eaux de l'Isole forment ses limites à Pouest et
an nord. La paroisse est sous l'invocation très caractéris
tique de saint Pierre-ès-liens, in vilu~ulis, de qui elle sem
ble tirer son vieux nom de Mellac, (vinetus), comme l'a pensé
rabbé Henry. .
Le propriétaire, en bâtissant sa nouvelle maison, a trouvé
des substructions romaines et plusieurs meules en grani t, et
en .défl'ichant les terres d'alentour il a ramené a la surface des
tuiles et des b6ques; qui ont attiré l'attention du Docteur
Le Moaligou appelé dans le village par ses devoirs profes
sionnels. Elles rougissen t encore ça et la le sol et i'on en .
ramasserait des charretées.
Nous les. avons examinées d'abord au point culminant
du village, puis dans la vallée.
premières ne nous ont pas laissé de doute sur leur
Les
origine: ce sont bien ces tuiles romaines (tegulœ), avec
des canelures qui permettaient de les er:nboîter les unes
dans les autres, et àlUnies de coches ou entailles qui ser-
vaient aux joints: rien de plus connu que ce genre de
couverture. Les briques rectangulaires étaient employées
• pour les murs, les pilastres et les revêtements .
C'est dans la vallée, près des ruisseaux qui la sillonnent
en tous sens que nous les avons remarquées en plus grand
nombre. .
Ici, au bas d'un'e prairie en friche, notre attention a été sur
tout attirée par un bassin maçonné qui mérite d'être décrit.
90 c. de long sur 1 ni. 30 c. de large, et
Il mesure 1 m.
1 m. 20 c. de profondeur; ses murs sont en pierres éclatées,
de petit appareil, cimentées solidement; il est plein d'eau.
la source jaillit à travers un dallage en pierres '
Du sommet,
sur un lit de terre' glaise.
plates reposant
, Aujourd'hui à ciel ouvert, ce bassin était caché naguère
sous une épaisse couche de mottes, de tourbe et de ciment
En les enlevant, le propriétaire a trouvé une toiture en
tuiles très-larges, supportée par quatre piliers de briques
l'une sur l'autre. '
quadrangulaires, posées
l'angle gauche du bassin, en contre-bas" deux autres
piliers du même genre, avec dalles en tuiles au-dessus.
L'eau courait, divisée entI'e les quatre piliers du milieu,
et sortait en masse entre ceux de l'angle.
Nous tenons ces détails de la servante du « village des
« Fontaines) qui nous les a donnés, en breton, à une seconde
visite, avec beaucoup d'entrain, non sans témoigner quel
la destruction du curieux édicule souterrain;
que regret de
en effet, il n'existe plus; dôme et pilastres ont été démolis
et emportés.
Les tuiles du dôme, que nous avollF3 pu retrouver et me
sUl'er, sont de 60 centimètres carrès, les plus larges, sur
1 centimètre et demi d'épaisseur; les briques des pilastres
ont 0 m. 20 c. carrés sur 0 m. 06 c. d'épaisseur; ils avaient
environ 0 m. 50 c. de haut, nous a-t-on assuré, mais il ne
nous a pas été donné de le constater.
faut-il le dire ~ Une partie des matériaux a servi il bâtir
une niche à chien! Par une étrange fantaisie, on l'a cou
J'onnée d'une pyramide imitée de celles qui formaient les
'la fontaine.
pilastres de
pour ne rien oublier, nous devons signaler une espèce de
cercle en briques qui a pu être l'orifice de la source; mais
il était placé.
nous ignorons où
nous avons retrouvé trois petits fragments de
Enfin,
fine, dont l'un porte un reste de dessin;
poterie rouge assez
on nous a aussi parlé d'un vase mieux conservé offert par
le propriétaire à notre confrère, M. Loranz, de Quimperlé;
mais nous avons eu le regret de ne rencontrer aucune
statuette votive. Peut-être que ·des fouilles pratiquées dans
unee~ceinte voisine que traversait le ruisseau venant de
la fontaine, amèneraient de meilleurs résultats.
HERSART DE LA VILLEMARQUÉ.