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Bulletin SAF 1886


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Notice sur la chapelle de N.-D. du Pénity, à Quimper

M. Diverrès

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NOTICE
La ville de Quimper, comme toutes les autres cités bre­
tonnes, possédait avant la Révolution un grand nombre de
s nctuaires.
Outre les églises qui existent encore, l'on y remarquait
celle de l'abbaye de Kerlot (2), la chapelle Saint-Jean (3),
celle du Paradis. prè~ l'église Saint-Mathieu; Saint-Nicolas,
. Mescloaguen, Notre-Dame du Guéodet (4); les COl'cleliers
ou Saint-Frc.1l1çois, a l'endroit actuel des Halles ... Saint-

Primel, près de l'hospice, alors le Séminaire (fl); Sainte-
Catherine, dans la rue du même nom; la Magdeleine, au
faubourg de la l'ue Neuve; Sainte-Thérèse, a l'angle du
aujourd'hui promenade de la Déesse.
cimetière de ce nom,
et enfin l'église de Notre-Darne du Pénity au pied du mont
Frugy, vers le mil ieu des allées de Locmaria.
C'est SUl' cette dernière èglise que nous allons essayer de
quelques ~enseignements.
fournir
Nous n'avons trouvé aucun document qui puisse nous
(i) Tous les documents relatés dans cette notice se trouvent aux
Archives départemen tales du Finistère.
(2) L'église de Kel'lot acquise d'abord pour servir de Musée archéolo­
gfqu~ par le département fut revendue à un industriel, lors de la cons­
trucb?n du Musée de Silguy; ellè sert maintenant d'atelier de fonderie à
M. Plédallu.
(3) Il ne. reste plus de trace de l'église de Saint-Jean qui était située
sur le QuaI, à l'entrée de la rue Vis. '
(6,) Notre;.pam~. d~ Guéod~t . ou de la Cité était située dans la rue de
ce Il;0m; c etaIt 1 egllse mUlllClpale; nous comptons en faire plus tard
l'objet d'une étude spéciale.
(a) Cette église n'a été démolie que depuis peu d'années.
BULI,.ETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XII. (Mémoires). 2 •

éclairer sur l'époque de sa fondation: l'acte le plus ancien
que nous ayons en notre possession, ne date que du .Jo sep­
tembre 1543 et ne contient que la constitution d'une rente
de 9 sols, sur une maison et jardin situés en la rue
Créac'heuzen, sur le chemin du Séminaire (1).
serions toutefois pOl'tés à croire que cette église
Nous
construite dans le commencement du XVIe siècle; en
fnt
dans un procès-verb;:ll d'expertise fait le . 4: juin 177{,
effet,
10l'S de la réfection de la grille séparative du chœur de
cette chapelle, il est fait mention d'un écusson de ,queule à
neal mâc.:es d'or, trois, trois, trois, accosté de deux
anges soutenant une mitre d'évêque, et uné Cl'osse d'évê-
que posée derrière cet écusson; ces armes sont celles
la maison de Rohan. Or, Claude de Rohan, membre de
cette illustre famille, fut évèq ue de Quimpel', de 1501 ft
1540. Ne pourrait-on pas conclure de là que la fondation de
eut lieu sous son épiscopat, ou que tout au
cette église
moins, elle fut reconstruite ft cette époqulj? Aucun autre
écusson d'évêque n'est relevé dans ce procès-verbal.
Ce n'est pas tout. Nous avons sous les yeux un procès­
verbal de prise de possession des droits honorifiques de la
terre de Poulguinan du 24 mai 1655, par messire Jean Le
Nobletz (2) et Françoise de Kernafflen, sa femme, seigneur et
dame du Bois: ils acquér'aient le manoir de Poulguinan, de
Me Sy Ivestl'e de Charmoys, seigneur de Garet; il est dit en
cet acte (3) :

(1) Rue de l'Hospice actuelle.
(2) \feveu de l'illustre missionnaire Michel Le~obletz. Hervé Le Nobletz,
seigneur de Kerodern, et Françoise de Lesguern ont eu onze enfants, dont

Jean, seigneur de Kerguyon, marié
à Marie-lVJabé; ·droù Jean L'. ~ NoUetz, Michel, 10 missionnaire;
Bois.
seigneur du
Jean était conseiller du Hui et juge criminel au Présidial de Quimper.
(3 Nous devons la communication de ce document à l'obligeance de
e Blois.

« Et premier,
tin
« ceste dicte ville de Quimper nous a le dit Millard (1)
.. udict nom, faict voir, dans la troisième vitl'e vers le
.d dev'lnt du chœul' de ladicte chapelle un écusson
« ml y au ' " .
« d e, au second souffiet du costé de l Of'lant, ledlC~
« écusson chargé d'un gr8lier d'al'gent à trois molettes aUSSI -
«d'argent, deux. en cheff et une en pointe, ledict écusson
«soutenu par quatre anges, lesquels portent quelques
« devises. /
« Et aussy nous a faict voir que au devant de l'autel hors
0. 1 chœur, joignant le second pillier du costé de l'évangile,
cr: 1 s mesmes écussons et al'mes en . bosse, et au-dessus
cr dudit autel dans le mesme pilliel' au-dessus de la nich~
« pareil écusson et clans le balustre sépaC'ant le chœur de la
« nefI' de ladicte chapelle du costé des dicts pilliers, aussi
« pareil écusson en relieff chargè des mémes a·rmes. »
Ces armes étant celles des de Vestle (2) qui étaient sei­
gneurs de Poulguinan au XVIe siècle, et se trouvant pla­
cées dans les endroits les plus apparents de l'église, sem­
bleraient corroborer J'opinion que nous èmettions plus
haut de la fondation de cette chapelle dans les premières
années de ce siècle.
Cet édifice, situé au pied du mont Frugy, d'un style
gothique de très-bon goùt, repl'ésentait 'u~e croix et était
orienté, comme presque toutes les églises, de l'ef,t à rouest.
il était d'assez grandes proportions; et ajoutait, dit M. de
aux agl'éments de ~a belle pl'omenade qu'il bordait.
Blois,
Malheureusement de nos jours il n'en reste plus trace's
à peine si quelques habitants de Quimper se souviennent
(i) Pierre Millard était fondé de pouvoir de Me Silvestre Charmo s
PJgnon ouest. cIe la malson qUi est près de la serre à Poulguinall (Note
e M. de BlOIS). ' .

encore de son nom. Cependant, au siècle dernier, la situa­
tion de cette chapelle était florissante, puisque, le 24 mai
1771, elle prêta au chapitre de la cathédrale une somme de
:2,400 livres qui furent remboursées: 1,000 livres le 19 mal
1778 par M. l'abbé de Larchantel, .:100 livres et un constitut
de 1,000 livres, le 8 février 1779.
Voici, du rest.e, quels étaient les l'evellllS de cette chapelle
d',lprés le rentier de 1695, que nous transcr'ivons littéra­
lement (1) :
ln nomine Domini beatissimœ que Virginis Mariœ.

,vouveau rentier de la èhapelle de Nostre-Dame du Pénity

située aux rabines de cette ville de QUlmper, Jait par
moy GuiLLaume Bougeant, go'),verneur de la dicte chapelle
Le premier jour de janvier 1695 (2) . .
A. Sur une maison et.jardin situés en la rue Chréac'heuzen
sur le chemin du Séminaire, autrefois a défunt Guy Bou­
geant, a présent aux héritiees de Chf'istophe Théber, dit
Dantron, et Marguerite Le Dinnat, sa femme, est düee de
rente, a chaque mois de jan viel', la somme de sept sols six
deniers monnoy faisant neuf sols, cy, . . . . . .. 9 sols '

B. Sur la terre et seigneurie de Bodigneau, à présent a
(1) Archives départementales du Finistère, Carton E.
(2) L'office de gouverneur était a peu près le même que, de nos jours,
cdlli de trésorier de la fabrique: voici les noms des gouverneurs du
P011!ly que nous avons pu rencontrer de H>71 a 1791: Allain Le Goar,
.Ta ~"Tlles Lr~ Férec, Guy Bougeont, Guillaume Bougeant, sbn fils; Pierre
L~ Denie, Guillaume Audouin, sienr du COSGllE'r; Simon-Marie Perier,
Cossoul, Charles et Mme Vve Cossoul, qui renlplit ces fonctions jusqu'a la
H..'l:olution.
Guillaume Bougeant était l'un ries ancêtres du cèlèbre jésuite Guillaume­
Hyacinthe Bougeant, né à Quimper le 4 novembre 1690 et mort l~
'i ianvier 1743.
Les armes des Bougeant étaient d'argent au tremble de sinople accosté
de deux mouchetures d'hermines.

Monsieur le marquis de Cheffontaine Quermo , en la
paroisse de PleuveJl, est dü l'an de relnte à la dicte chapelle
, chaque mois de juin six: livr'es monnoy faisant.. 71. 4 s.
c. Sur]a maison autl'efois à Gilles Gournault et Marie
sa femme, située en la rue Neuve, depuis aux hérέ
uers de Bertrand Moussin, est dù à chaq ue premier jour de
novembre quarante sols monnoye faisants.. . .. 48 sols.
D Sur une maison au haut de Mescloaguen, autrefois à
noble homme Guabriel LaContaine et à présent à Pierre Ber­
n et Marie Le Du, sa femme et fille de Guillaume Le Du,
boucher, est dü à chaque roste de St-Jean-Baptiste 31. 12 s.
E. Yves Le Quéré et Mal'ie Le Tl'oadec, sa femme, icelle
Troadec, fille et hél'itiér'c de défunt Jan Le Troadec, tailleur
d'habits, doivent SUl' leur maison, en la rue du Frout, à
chaque 13 décembre de l'ente constituée.. 41. 13s. 9 d. (1).
Sur une boutique en l'endroit de la place Maubert,
appelé POl'zmen, alant vel'S la place Saint-Corentin, ouvrante
au midy SUl' la dicte rue appartenante aux enfens de Pierre
Tanguy et Pét'nnelle Tacren, sa femme est deü, à chaque
mois de septembre de rente la somme de.. . . . 6 livres.
G. Damoisell~ Marie Moreau, compagne de noble homme
René-François Goul'eau, sieul' du Tl'omeur, doit comme héti­

tiére à défunte Juliena de la Haurie, dame de Quernabat son

maison et pré en la rue Neuve, onze livres monnoy
faisants. . .................. " 13 livres.
H (1) Sur une maison en la rue Neuve, appartenante .
autrefois à Lazare Friquet, depuis à dame Marguerite Le

Doux, dame du Müustoir, h éritière au défunt sieur du
• Tynèvez et à présent à noble homme Maurice de Lagarde,

sieur de Querneveneau, est deü l'an de rente à chaque
vingt-septième aVi'il la somme de ...... " 10 livres.
1. Sur une maison en la ru e de Toull-an-Laer, apparte­
nante autrefois à Jan des Rochers et Marie Scaffiou, sa
femme et à présent au sieur de QU,erobezan Tanguy, il
est deu à chaque mois d'octobre dix livres pal' une part et
six livres par autre faisants ..... ' . . . . . . . 16 livres.
K. Sur deux maisons se joignantes et ouvrantes à l'occi­
dent sur la rue du Sel, en la TeJ're-au-Duc, paroisse de
Saint-Mathieu, estoit deü la somme de six livres de rente
à chaque vingtiesme janvier à escuÏ.er Charles GouleZf'e,
sieur de Trebonnel, laquelle rente' ]e dict sieur de Trebon­
nel et dame Anne Furi e, sa femme, ont donné à la dicte
chapelle du Pénity par contrat du Ü'Emte et unième de may
1676 au rapport de Louis Le Roy, notaire royal.. 6 livres.
L. Il est deu à la dicte chapelle du Pènity par les héritiers

de défunte damoiselle Yvorée Forsan, de rente, la somme
de. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 24 sols .
. Sur une maison appartenante autrefois à Thomas
Cal vez et Laurenc '~ Lozac'h, sa femme, en la rue des
proche la chapelle de la Magdeleine au haut de la
Cordiers,
rue Neuve et à présent à Louis Jaouen et à. . . . . . . .
. . . . . . sa belle-mère est deu à chaque feste de Noël
quatre sols deux deniers monnoy faisant. . . . .. 5 sols.
(i) Sur cette rente, il y a obhgation de dire une messe à chaque feste
de Saint-Joseph, :19 mars. (Note du rentier.)

. .. haut de la rue Neuve,
N. SUl' une maIson sltlH'e au .
proche de la
.' J nl1e Cal vez sa femme, il est deü a chaque •
ton 1 \' et il ' . . .
te e a:l ,0
dix sols monnoy faisants. . . . . . . . . .. 12 sols.
O. Le saisième May 1684, s'est passé un contrat entre
défunt noble homme Guy Bougeant, sieur de Quernevenou
lors gouverneur de la chapelle du Pinity, d'une part, et
Guillaume le Mineur et i\'h"\rie Colin, sa femme, pal' lequel
il se sont obligés de paye!' à ladicte chapello 'dix livres,
dix sols de l'cnte constituée à chaque dix-septiesme de May
et ce jusqlle~ au !'ernbOtll'Scment de la somme de cen t quaü'e­
vingt-neuf livres que le dict sieur Bougeant leur paY,l des
deniers de la dicte chapelle. . . . . . . .. 101. 10 s. (1).
(i) Dans les notes du rentier se trouve la déclaration ~aivante, t~ate il
l'hollileur du gouverneur et que nous nous sommes faIt un deVOIr de
transcrire ici en son entier.
« Toute ma famille sçait qLW j'ai perdu mon 'procez contre les Le
« Mineur, héritiers de Guillaume Le Mineur et Marie Colin, ci-dessus
« denommez et que le contrat de constitut qu'ils doivent il la chapelle de
« Nostre-Dame du Penit y a esté déclaré prescript par arrêt du Parlement
« du 27 juillet '1726 j comme cette prétendue prescription n'est arrivée
ft que par une lâch~ complaisance que j'ai eu pour eux touts me confiant
ft (hillS les djf1'L'~l'antes promesses qu'ils me faisoi nt de payer, toutes les fois
« que je leur demandois ùe l'argent, et croyant que j'avois affair8 il des
« personnes de probité ct de bonefoy, i e superseclois touiours, mais j'ay esté
« ~rompé, et .c « Je me co~~tOIS e~eux, et queje .meconfio~s aussysurlavéritédesmar­
CI q~les que] ay ~mctes su~' le rant]e~ de ladiCte chapelle, et mon défunt
« pere avant mOl, des paIements qUI nous ont estez faits de lad ide l'ante
« que j~ pretands av~ir i~terrompu cette prétendue prescrip,tion, j'ay esté
« conseIlle et on m a. dit que la .chape~le ne. devoit pas supporter per­
« sone~en~ent en constance, et fal~e raIson a la chapelle ~le ceste rante
« constI.tu~e tant p~ur touts les ar~era.ges esch.ues que pour l'avenir jus­
« ques a 1 afiran?hlSsement du prmClpal dudlCt constitut que je feray le
« pl~s tost que Je pouray, en atendant qu'il plaise il Dieu leur faire la
« grace de .se reconnoître, et de les convai,hcre gue ~'on ne prescript pas
« contre Dleu et la conSCIence, laquelle declaratlOn ]'ay cru devoir fRire
« présentement de peur d'estre surpris de la mort il Quimper le 20
( décembre 1.~29. Signé; BOUGEANT. » , ,

P. Le troIS décembre 1706 s'est passé un contrat de cons':'
titut entre moy Guillaum e Bougeant, administrateur de la
chapelle du Penit y, d'une part, et dame Jeanne Pitouays
veuve de défunt noble homme François-Michel Bougeant,
sieur de la Villeauclerc, mon frèl'e, tutrice de leurs enfens,
par lequel ell e s'est obligée de payer à la dicte chapelle à
chaque terme de Saint-Michel la somme de '27 1. 15 s. 6 d.
de l'ante constituée jusques à l'affranchissement et l'emboul'­
sement de la somme de cinq cents livres que je lui ay
donné et à défunt mon frère longtemps avant sa mort des
deniers de la dicte chapelle et pour ce. ., 27 1. 15 s. 6 d .
Le di ct contrat raporté pal' Audouyn, notairè royal dû-
men t contrôlé et en registré.
Q Le troisième de juillet 1708, noble homme Guillaume
Changeon ... sieur de Menelvis, de ROspol'den, et damoiselle
Marie-Jeanne Changeon, sa sœUl', ont consentis un acte de
constitut à moy ... Guillaume Bougeant, administrateur de la
chapelle du Penit y, par lequel ils se sont obligez de payer à
la dicte chapelle à chaque terme de Saint-Michel, la somme

de saise livres dix-sept sous neuf deniers, sur l'hypothèque
de tous leurs biens et par exprès sur le fonds d'une tenue
située au lieu de Runangib, en la pal'Oisse de Quernevel,
pour la l'ante de la somme de trois cent quatre livres res­
tante de plus grande somme que j'avais prestée à défunte
d:une Jeanne Bougeant, ma sœur, leur mère, dont elle
m'avait consenti un billet et reconnu avoir eu cette somme
des deniers de la dicte chapelle. . . . . . .. 16 1. 7 s. 9 d .
R. Le second jour de juin 1710, moy Guillaume Bougeant
gouverneur de la chapelle Nostre-Dame du Pinity ay consenti
un contrat de constitut portant la somme de 1,200 livres au
profit de la dittechapelle poul'demeurer quitte envers elle en
pal'tie, de ce qui restoit chaque année entre mains des
ralltes et offrandes de la ditte chapelle, après avoir payé les

't Aes :\, chaque terme de Samt­
de payer de rante cons 1 u, . c
Michel la somme de 66 1. 13 s. 3 d. recours audit contrat
Me Grégoire Le GuiIlou, notaire royal à Coray.»
rappor par
ces revenus il y a lieu d'ajouter le produit des q uètes
ui devaient être abondantes, Notre-Dame du

Pénity étant un sanctuaire vénéré du pays. .'
Les charges n'étaient pas trés-lourdes: le chapelam qUI
y disait la messe tous les dimanches, n'était payé qu'à
raison de 2 livl'es par mois.
Les jours de fêtes, telles que la Purification, l'Annoncia-
tion, l'Assomption, la Nativité de la Sainte-Vierge, il y
a t grand'messe et vêpres, pour lesquelles cérémonies le
recteur recevait 1 I. 10 s., à chacune de ces fêtes, ju,s­
qu'en 1702. A cette époque, le recteur ayant refusé de se
contenter de trente sols pour les offices de la Purification.
selon la COUllme, l'évêque porta cette somme à deux livres.
Il existait aussi plusieurs fondations de messes, le jour
de la :baint-Joseph, du Sacre, de la Visitation, des Morts,
et clela Présentation.
Il était payé au receveur des décimes une somme de
pour taxe imposée par MM. du Clergé; cette taxe
4 livres
fut plus tard portée à 8 IiVI'es.
Les autres frais d'entretien ne s'élevaient guère, et per­
mettaient aux gouverneurs de réaliser des économies dont
le montant servait aux embellissements de l'église. '
Cambry, dans son CataLogue des objets échappés au van­
dalisme dans le Finistère, nous a laissé une description
monument. Voici comment il
fort incomplète de ce
s exprIme:
« Au milieu de la promenade plantée, dans le prolonge­
« ment du Champ-de-Bataille, on' trouve une chapelle
« nommée le Pénity. Ses vitraux n'ont pas la perfection de

« ceux du Guéodet; ils n'ont pas moins d'éclat, de richesse
« et d'élégance; les ornements, espèces de filigranes,
« caprices d'architecture, arabesques légers, sont aussi d'un
« fond blanc relevé d'or; la vie de la Vierge fait le sujet
« des divers tableaux qu'on y voit. Je remarquai surtout la
« vérité, le dessin, le caractère de la tète d'un homme de
«. moyen âge qui pal'le au grand-prêtre des Juifs sortant
« du Temple. Ce précieux morceau doit. étre conservé. Le
« bleu, le pourpl'e de ces vitraux sont admirables.
« Sous une voûte dont mi a condamné les ouvertures, ou
« l'on dépose des poudres, des cartouches, on voit un Ecce
« homo de six pieds accompagné de deux bourreaux et de
« deux pages. Dans les niches latérales on a placé deux
« prêtres juifs. Ces statues, en bois peint et doré, plus pro ,
« portionnées, moins barbares, moins courtes que les
« autres statues des églises bretonnes, devaient en imposer
« aux bons habitans d'es campagnes.
« Les écoliers auxqueJ.s on avait persuadé qu'un des
« bourreaux de J ésus:-Ch rist était Judas, l'insultaient, le
« couvraient de boue , · lui jetaient des pierres les jours
« de composition. Celui qui parvenait à le frapper, se
« croy~it sûr d'ètee empereUl'. » (C'est-à-dire le premier.)
Comme on le voit, cette description est très succincte, et
il est impossible avec ce peu de renseignements de se faire
une idée de ce que pou vai t être la chapelle; fort heureu~
sement M. Luzel, Archiviste du département, notre vice­
président, a bien voul.u nous communiquer aveç sa bienveil­
lance habituelle quelques pièces qui apportent un peu de
lumière en cette obscurité, et cc mplètent la narrati0n de
Cambry.
Voici ces documents pal' Ol'dre de date:
D'abord, un marché du 27 avril 1681 pa~sé entre Me Guy
Baugeant, alors gouverneur du Pènity et Pierre Le Déan

, cl l'E "omo ci-dessus
mattre sculpteur à Brest, au SUjet e cce ~
mentionné. Ce marché est ainsi conçu (1) :
Ce ·our vingt-septième d\wril avant midy, devant nous
u Bougeant, sieul' de Kernevenou, demeurant en sa
tin
maison en ceste ville close de Quimper et Pierre Le
«Déan maistre sculteul', demeurant à présent en la
c ville de Brest, paroisse de Saint-Pierre d'une et d'aultre
« part, lequel Le Déan s'oblige de faire de bon bois de
Ir chesne ou chasteignié, un ecce homo avec cinq grandes
« figures de cinq pieds de haut, et deux petites figures de ,
« pieds et derny, conformément à ce qui est à Samte-
« Anne d'Oray et au modelle qu'il en a faiet, et en outre un.
« dome soutenn de deux colonnes avec les ornements con-
« formément flU dessain qu'il en a baillé et vers luy demeuré
« et chiffl'é dndit sieur I(ernevenou et les dittes figures
« estoffés et dorrés aussy bien que les ornemens de la dicte
Il voulte, et ce tout mettre en place jusques à l'autel à la
{( chapelle de Nostre-Dame du Pinity de ceste ville, et dans
« la chapelle qui donne vers la montaigne, et de trouver la
« dicte bessoign~ faicte et mise en place quicte de tous
« fraicts dans Nouel prochain. Le dict marché faict et
« accordé entre parties pour la somme de 700 livres, à
« valloir en laquelle le dict sieur de Kerne.venou .. a pl'ésen­
«tement et a veu de nous, payé la somme de 60 livres
« tournois et le restant payable à la fin du dict œuvre, et à
« to~t quoy faire tenir et accomplir, chaincun en ' ce que le
c\ faICt le tO.uch'e, se sont les dictes parties obliO'és soubz
cc 0 blIgation gage et hipotecque de tous 'et chaincuns
« leurs biens meubles saezis et criées de leurs immeubles ,
M. LE .

« l'une voix n'empêchante l'autre et par toutes les autres
« voix et les rigueurs permises de 'droict et par les der_
« nières ordonnances.
tin
« Faict et gré, renoncé et condempné, au did Qllimper
« sous les sins respectifs desdites parties et les nostres, le
« dict jour et an que devant; et pour l'exécution du présent
« marché, s'y requis est, le dict Le Dean faict élection de
« domicilIe en la maison de Jean Boilève demeurant en
« ceste ville ou vaudront les exploits comme sy faicts
« estoient en sa propre personne. Ainsi signé en l'original
« de ceste, Guy Bougeant, gouverneur du Pen et y, Pierre
« Le Déan, De Philipe, notaire royal et de Couzer, notaire
« royal. »
La seconde piéce est un marché passé le 22 janvier
1697 entre Guillaume Bougeant, gouverneur de la dite
chapelle et Ollivier Daniel, maître sculpi.eUt', relativement a
divers travaux devant être exécutés, autel Sainte-Suzanne,
marché dont la teneur suit (1) : '
« Ce jour 22 janvier 1697 entre nous soussignants : »
« Guillaume Bougeant, gouverneur de la chapelle de
« Nostre- Dame du Penit y, et Ollivier Daniel, maître sculp­
« teur, s'est passé le marché cy-après, sçavoir : »
« Que moy Ollivier Daniel promets faire à l'autel de
« Saint e-Suzanne en ladicte chapelle un ornement en bois
« contre la muraille et au-dessus du dict autel, et de la
« largeur d'iceluy, lequel aura de hauteur contre la mu-
« raille six pieds et six pouces, avecq une figure de Sainte-
« Suzanne de deux pieds et demi de haut, deux gradins sur
« l'autel, le tout faisant la hauteur de six , pieds et six
« pouces, et dans le milieu la représentation en bas relief
« de Nostre-Seigneur Jésus-Christ voylè et outragé par les
« soldats et frappé d'lm torchon de vessaile trampé dans
( i) Archives départementales du Finistère, carton E .

relief il Y aura sept figures, y comprise celle
lequ l
Seigneur, lequel ouvrageje promets faire de bon
d hâtaigniel' bien sec et dorer à l'huile la sculpture et
fond en couleur belle et vive; le tout conformément
'n que J'ay crayoné et qui est signé de moy et
« dudit sieur Bougeant, et le bas relieff sur le modéle d'une
«image que nouS avons prise à la retraite des Péres
«Jésuites, et moy Guillaume Bougeant promets payer au
« diet Daniel la somme de quatre vingt quatre livres dont je
« je lui ai donné ce jour six livres, et pour le restant je lui
« payray la somme de vingt-quatre livres la première sep­
e maine du Caresme et le reste à la fin de l'ouvrage, lequel
« ouvrage moy, Daniel promets trouver fait et corn plet à
« Pasques prochain et avons signé: OLL. DANIEL. BOUGEANT.
La troisième pièce est également un marché fait le

26 avril 1697 entre le même Guillaume Bougeant et de
Bonncüil, peintre, pour travaux à exécuter à divers autels.
et conçus àinsi qu'il suit (1) :
« Entre nous soussignants, Bonœuil, peintre, et Guil­
( laume Bougeant, gouverneur de la chapelle de Nostre­
( Dame du Penit.» est conditionné que moy Bonœuil pro­
« mets faire à la dicte église du Pénity audevant d'autel de
« bois de la chapelle de l'ecce homo, crucifiement dans le
« milieu du devant d'autel et le reste d'ornemfmts et aux
(c deux crédances des cartouches avecq dR pareils orne-
« nements; à l'autel de Nostre Dame de Bon Secours au
« d'~utel, d'ornements et le bout du dict autel du costé de
« l'Evangile, un paysage en porseleine; à l'autel de saint
« Mathurin. Nostre Seigneur porlant sa cl'oix, les o1'ne- .
« ments et paysage au bout de l'épistre, à j'autel de Sainte-

(1) Arch. dép. Cart. E, ,

« Suzanne, Notre Seigneur au jardin des Olives, les orne_ .
« ments comme dessus et les deux bouts de paysages de
« porseleines, et de -plus de repeindre les gradins des autels
« de Nostre Dame de Bon Secou es et de Saint-Mathurin
« lesquelles peintures je promets trouver faites dans deux
« mois, et moy Guillaume Bougeant promets lui payee pOur
« les dictes peintures la somme d~e cinquante livres à la

« fin de l'ouvrage.
« Faict à Quimper, le 26 avril 1697. '
« Robert-Bernard DEBONNEUlL. -- BOUGEANT. »
Comme on le voit par ces marchés, outre le maître-autel,
il existait encore au Pénity quatre chapelles' latérales sous
les vocables de l'Ecce homo, Saint - Mathurin, Sainte­
Suzanne et Notre-Dame de' Bon-Secours.
De plus, d'un compte dp, 1721 inscrit au rentier de cette
église, il résulte qu'elle possédait aussi une statue de saint
Servais et une autre de Notre-Dame du Folgoët, car il est
inscrit au chapitl'e de cette année: « Pour avoir fait laver,
« décrasser et estoffer toutes les figures du grand autel,
« Nostre-Dame du Folgoet et Saint-Servais et Nostre­
« Dame de Bon-Secours,j'ai payé au sieur Tellier 20livres. »
En 1730, il fut fondé en cette chapelle une confrèrie de
Notre-Dame du Pénity, dont les staluts furent approuvés
par Mgr de Plœuc, alors évêque de Quimper; la messe de
la frairie ... avait lieu le mardi de la Pentecôte, dit le rentier.
Des réparations importantes furent faites à diverses
reprises à la toiture et au clocher de cette église de 1695

. (1) Voici d'après les comptes du rentier la note des réparations faites
à la tour en
« Pour réparation du dôme de plomb de la tour du Penit y, j'ay eu
« du plorn en masse ioO livres à 4 s. 3 d. la livre, j'ai eu du plom en
« table à 0 sols la livre, j'ay tout fait fondre le dit ploU! en masse avec
« de vieux plom qu'on a détaché de la tour, dont la fasson m'a coûté

En 1774, M. Charles Cossoul, alors gouverneur de la
chapelle, résolut de ftlire enlever une grande balustrade en
bois qui séparait la nef du chœul' pour la remplacer par
UDe balustrade de fer; mais comme elle contenait des armes,
intersignes de prééminences, qu'il était nécessaire
d ra constater, ledit sieur Cossoul fit par le ministère de
• Duboishal'dy, son procureur, présenter une requ'ête a
MM. les .luges pl'ésidiaux de Quimper a l'effet de faire
désigner des experts en blason afin de constater les droits
en question ct d J fixer le jour oû. la descente aurait lieu et
où le procès-verbal serait. rédigé, les parties int.éressées
présentes ou duement.appelées suivantla procédure d'usage
en pareil cas.
Cette requête fut suivie d'ordonnance, et le samedi 4 juin
1774 fut fixé pal' l'alloué pour descendre en ladite chapelle
aux fins de la requète, en compgnie de MM, David et de
la Hubaudière~ ingénieurs de la province au département de
Quimper, désignés comme experts.
Les bannies ayant été faites con!'ormément a l'usage par
Coroller, huissier, et après serments prêtés, il fut procédé
à l'expertise en question et il en fut dressé un procés­
verbal dont voici un extrait (1) :
« Avons vü qué dans l'attique au-dessus de la balustrade
« ou grille en bois qui sépare la nef du chœur de la dite
« chapelle, laquelle a environ douze pieds de hauteur et est
« trOIS du cote dr'mt de la porte de cette grille et deux du

cc r JOu six deniers, d: la soudure il fO sous la livre les journées du
e a c aux, es Journées de deux couvreurs et un '
« l~quelle dépense s~ monte à la somme de 96 livr~s. »manœuvre, toute
Cetle tour contenaIt deux cloches.
En 171.0 et 171.~ l~s st~tues de Saint-Mathurin et de Notre-Dame
(i) ArchIves du Finistère, carton E.

« côté gauche, tous les cinq posés de niveau dans la partie
« intérieure dudit attique, à environ dix pieds au-dessus du
« sol de la chapelle:
« Que le premier et le plus à droite porte d'azur au sau­
« toir d'or cantonné de quatre croizettes de même (1);
« Que le second porte également d'azur au sautoir d'or
« aussy cantonné de quatre croizettes de même;

. « Que le troisiéme porte de sable au cor ou huchet
« d'argent enguiché et lié de même, accompagné de trois
« êtoiles aussy d'argent, deux en cheff et une en pointe (2) ;
« Que le quatrième à gauche de ceux ci-dessus porte de
« gueules à neuf mâcles d'or, trois, trois, trois, accosté de
« deux anges soutenant une mittre d'évêque, une crosse
« aussi d'évêque, possée au derrière de cet écusson (3);
« Que le cinquième, aussi à gauche des précédents, porte
« d'azur au bélier passant d'argent au chef d'hermines (4);
« Nous ont fait voir et avons vu qu'au haut des deux
« poteaux d'huisserie, au montant de la dite grille, à environ
«. sept pieds de hauteur au dessus du sol de la dite chapelle
« sont deux écussons semblables sculptés sans émail ni
« couleur; où ils nous ont fait voir et avons vu un sautoir
« cantonné de quatre croizettes, lesquels écussons paroissent
« devoir être les mêmes que les deux premiers cydessus bla­
« zonnnés; et, sur ce que les experts nous ont affirmé et
« que nous avons vu par nous-mêmes que dans ladite
« balustrade en bois il ne se trouve autres écussons et
« intersignes de droits honorifiques que ceux cy dessus
« spéciffiés, l'avons donné pour ainsy assuré au Procul'eur

(i) Cet écussson ne se trouvant pas dans l'armorial de Bretagne, nous
avons pensé que ces armes étaient celles d'une famille bourgeoise, peut­
être celles du pre.ri1Ïer gouverneur de la chapelle.
(2) Ces armes sont celles des seigneurs de Poulguinan.
(3) Armes de la famille de Rohan.
(4) Armes de la ville de Quimper et de la famille de Cornouaille .

c Duboishardy, ordonnons sur les concluSIOns, du Procureur
cy-dessus men tionnés seront
Jes écussons
c y, qu

en ladite balustl'ade en fer confol'mément aux
dudit Duboishardy. -
c De tout quoy, etc.
A la suite de cette procédure, le sieur Cossoul passa
marché avec un sieur Pierre Touzé, maître serrurIer a
Quimper, le la juillet 1774. Il faut croire que ce travail
fut exécuté à. la satisfaction des deux parties, car le mon­
tant intégral en fut payé par Mo Cossoul le 13 février 1776.
C'est dans cette chapelle que le roi du papegault prètait
serment d'avoir « abattu le joyau sans fraude ni dol. »
Aujourd'hui, comme nous le disions en commençant il ne
plus de trace de cet édifice. . .
reste
L'église de Notre-Dame du Pénity faisait saillie sur la
route qui conduit de Quimper à Locmaria; en 1776, il
fut question de démolir l'aile du midi afin d'élargir le che-
min; ce dessein demeura fort heureusement à l'état de projet.
En 1793, sous la Terreur, beaucoup de monuments furent
renversés ou mutilés, le Pénity échappa comme par miracle
aux Vandales de l'époque; hélas! ce n'était pas pour
longtemps; car, en 1810, un ingénieur crut bien faire
en livrant à l~ pioche des démolisseurs ce monument
de la piété de nos pères~ afin d'éviter une courbe i1 peine
sensible au chemin alors en construction. Qu'il nous soit
permis de déplorer ici cette destruction.... Et ces statues
et ces vitraux que Cambry admirait en 1794, que sont­
ils devenus ~ Hélas! un génie destructeur les a peut-être
envoyés rejoindre tant d'autres chefs-d'œuvres dans l'âtre
de quelque ménagère, plus soucieuse de surveiller son pot­
au-feu que de la conservation d'objets qui sont pour l'his­
toire de l'art une perte réelle et irréparable. H. DIVERRÈS.
BULLETIN ARGHÉOL. DU FINiSTÈRE. Tome XII.

ERRATU

Je m'étais chargé, en l'absence de M. Diverrès, de la corre~tion de
ses épreuves. J'ai fait une correction des plus malheureuses et qUI appelle
une restitution du texte primitif.
Notre confrère avait nommé (p. 1.0) Ml'e Jean Le Nobletz, sr du. Bois
et Marie de Kerguelen sa femme, comme acqqéreurs du manOIr de
Poulguinan, en 1655. ê'était exact, et c'est par erreu~ qu'aux noms de
Marie de Kerguelen j'ai substitué ceux de FrançoIse dt') Kernafflen,
seconde femme de Jean Le Nobletz.
Celui-ci a été marié deux fois (paroisse Saint-Sauveur de Quimper).
Le 29 août 1.649, il a épousé Marie de Kerguelen, dame douairière de
Keraval, et celle-ci viva,it encore lors de l'a~quisitjon de Poulguinan.
Le 5 février 1658, Jean Le Nobletz, qualifié cette fois conseiller du
Roi et son juge criminel au Présidial de Quimper) a épousé Françoise de
Kernafflen, douairière de Rochantec. .
Lors de son second mariage, Jean Le Nobletz habitait Poulguinan. Au
mois d'août suivant, les époux acquirent « deux maisons s'entre joignant »
aujourd'hui maison 4, place Terre-au-Dnc (maison Brard). C'est là que,
le 7 novembre 1658, naquit leur fils aîné. Le 3 juin 1.659, il fut tenu
sur les fonts par l'évêque René du Louet qui lui donna son nom. (Saint­
Mathieu).
En 1672, les époux Le Nobletz acquirent de Jean de Kersulguen, sei­
gneur.de Crcc'heuzen, la grande terre de Lescus (paroisse de Plomodiern)
qui avait eu longtemps des seigneurs particuliers, puis avait passé par
mariage aux Lezongar (1514), aux Kerloaguen (i582), enfin aux
Kersulguen. ,
Onze ou douze ans plus tard, René Le Nobletz devenu conseiller du Roi
. et président au Présidial, recevait en mariage la terre de Lescuz. Il épousait
Renée Agnès du Châtel de Kerlech, de l'illu.stre famille du Châtel.
Jean Le Nobletz mourut le :l8 janvier 1687 (Saint-Mathieu) dans sa
maison de la Terre-au-Duc. Sa veuve survécut jusqu'à 1703 ou 1704.

En 1705, après la mort de René Le Nobletz, Françoise-Renée, sa
fille aînée, devenait femme de Guillaume Becdelièvre, fils du premier
president de la Cour des Comptes de Bretagne et de Renée de Sesmai­
sons; Guillaume .succéda à son père; obtint l'érection en marqUIsat de
sa terre de Tre-an-Ber, près de Guérande, qui lui venait de sa mère (17 i 7) ;
et transmit à son fils la charge de premier président des Comptes. Il
. mourut avant son père, en 1733.
Ainsi Mlle Le Nobletz 'a été belle-fille, femme et mère de premiers
présidents à la Cour des Comptes de BretagnG .
J. TRÉVÉDY •