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Bulletin SAF 1886


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Procès-Verbaux

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SEANCE DU 28 JANVIER 1886 .
Présidence de M. le Vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
MEMBRE DE L'INSTITUT
Présents : MM. LUZEL, DIVERRÈS, DE BRÉMOND
D'ARS, TRÉVÉDY, PABAN, LE MAIGRE, SERRET,
VESCO, DE BLOIS. . .

M. le Président invite M. de Brémond d'Ars, marquis
de Migré, président de la Société d'archéologie de la Loire-
Inférieure à prendre place au bureau; puis il est donné
lecture de la liste des ouvrages reçus et déposés à la
. Bibliothèque depuis le commencement de janvier.
l ° Journal des Savants, décembre 1885.
2° J.l1usée Guimet, T. XII, n° 2, septembre et octobre.
3° Société archéologique de Bordeaux. T. IX, mars

MM. Hardouin et Faty s'excusent à raison de leur santé
de ne pouvoir assister à la séance. Le motif de leur ab­
sence est un sujet particulier de regrets pour tous leurs
collègues habitués à profiter à chaque réunion des lumiè-
res qu'ils apportent sur toutes les questions controversées.
Correspondance. La Société des Annales historiques
de Bretagne demande à faire l'échange entre les publi-
Sociétés. ' Il n'y a pas d'objection. La
cations des deux
-Société d'archéologie du Finistère est d'autant plus flattée
de ce témoignage d'intérêt donné â ses travaux que le
la Nouvelle Revue, fondée sous les auspices
Directeur de
de l'Académie de Rennes, est M. Robert, l'éminent doyen
de cette Faculté.
Admission d'un sociétaire : M. Monod, Préfet du
Finistère, présenté par MM. Luzel et Vesco.
La démarche de ce haut fonctionnaire est une preuve

de la sollicitude éclairée qu'il accorde aux études histo­
aux Arts. Aussi M. le Président laisse- t-il
riques et
entrevoir l'espérance de voirl'égler sans tarder le sort tou­
Ce monument se
jours en suspens de l'Arc de Sizun.
même d'une voie récemment ouverte et
trouve dans l'axe
gêne par conséquent la circulation. On est bien convenu
à nné petite distance et les architectes
de le transporter
leur côté le dèvis des fî'ais de déplace­
ont dressé de
et de restauration; mais les choses en sont restées
ment
là à cause de la pénurie des ressources budgétaires de
la commune. Aujourd'hui les fonds sont trouvés et l'on
pour se mettre à l'œuvre que l'accomplisse­
n'attend plus
M. le
ment de .certaines formalités administratives dont
à honneur de prendre l'initiative.
Préfet tiendra sans doute
M. de Bremond d'Ars expose en quelques mots la décou­
verte récente faite par M. Léon Maistre de l'emplacement
la plaine de
d'une cité gallo-romaine inconnue située dans
la Loire. Des fouilles con­
Mauves, non loin des bords de
àjourde nouvelles
duites avec méthode mettent sans cesse
substructions et augmentent rapidement le périmètre déjà
fort étendu des ruines de cette ancienne station. Il y a
, quelques années, un éminent archéologue, le R. P. de la
Croix, S. J. a exhumé dans des circonstances analogues
les vestiges d'une autre ville 'gallo-romaine également
La rencontre de ces deux
disparue depuis des siècles.

stations dans la région de l'Ouest donnera certainement
lieu à des rapprochémehts fort curieux; il faut même
espérer que les patientes investigations de M. Maistre
arracher a ces ruines un secret trop fidè-
parviendront à
garde. '
lement
M. Trévédy rappelle qu'en 1883, M. Covec, directeur
sur deux pierres tom-
des postes, avait attiré l'attention
baIes du XIVe siècle placées dans l'église de Locmaria.

L'unè d'elles est plus bèllequ'aucune de celles qUI ont éte

déposées au Musée; il est fâcheux qu'on la laisse dégrader
sous les pieds des passants; pour la conserver, on
la cession à la fabrique de l'église .
pourrait en demander
M. de Blois répond que les dalles funéraires en question
ne courent aucun risque de destruction prochaine, qu'~lles
doivent au contraire être levées et adossées contre les
murs latéraux de l'église, aussitôt que les revenus de la
fabrique permettront de terminer le pavage de la chapelle.
M. le Président, continuant la lecture de son mémoire
sur les Joculatores bretons, passe en revue les plus cèlè­
et chanteurs populaires sous les Méro-
bres de ces poètes
vingiens et les Carlovingiens. On s'aperçoit bien dans ce
récit que nous ne sommes pas loin des temps héroïques de
1 notre histoirè. Qu'importe d'ailleurs que la certitude soit
moins grande, si le charme est plus vif et plus pénétrant?
La critique sévère de dom Lobineau a rejeté, par exem- .
pIe, une partie de la légende de saint Hervé, le modèle et
le patron des bardes populaires; M. de la Villemarqué est
il),spiré en nous restituant cette vie édifiante,
mieux
et touchants, recueillis par
d'après les vieux récits naïfs
Augustln Du Paz, qui font le charme du Père Albert Le
Grand. '
Les actes du saint nous apprennent d'abord à connaître
père qu'ils nomment Hyvarnion. Il était originaire de
son
la Grande-Bretagne et vint de bonne heure à la cour de
Childebert, successeur de Clovis. Ce prince qui se délectait
à la musique, l'appointa en sa maison, dit Albert Le Grand,
et lui promit de grands gages. Mais ses largesses ne
parvinrent pas à fixer le poète auprès de lui .. Hyvarnion
Comme il s'était arrêté chez Co­
voulait revoir son pays.
nomore, gouverneur de l'Armorique,qui devait lui fournir
regagner son île, le. voyageur aperçut dans
un navire pour
un vallon une jeune fille que le ciel lui destinait pour com­
C'était la belle Rivannone. Il l'épousa, et après
pagne.

une année de mariage, Rivannone mit au monde un enfant
aveugle qui vécut et grandit sous le nOln d'Hervé. Cinq ans
après ,son père mourut sans avoir pu jouir des merveilleux
progrès de cet enfant prédestiné. La mère confia à saint
Ulphoëd ou Urfoet l'éducation du pauvre infirme. Celui-ci,
quand ses études furent terminées, quitta son oncle pour la
solitude, où il chantait jour et nuitleslouanges du Seigneur.
Quoique simple exorciste, il fut convoqué au synode
au sommet du Ménez-Bré par les évêques de la Bre­
tenu
tagne pour excommunier le tyran Conomore qui s'était
souillé du meurtre de sa femme Triphine et de son fils
Trémor.
C'est à son lit de mort qu'Hervé aurait composé le can­
tique du Paradis~ la s'eule de ses poésies parvenue jusqu'à
nous et qui semble authentique. On lui attribue cepen­
dant encore le Kentel ar Vugalé,. mais cette pièce est
certainement d'une date postérieure. L'autre ·passait pour
avoir été copiée par l'évêque de Léon, présent à la fin de
son vieil ami.
Le corps de saint Hervé fut déposé devant l'autel dq
petit oratoire, qu'il avait construit. C'est l'endroit où a été
bâtie depuis l'église paroissiale de Lan-Houarné.
M. Luzel signale dans les inventaires du trésor de l'é­
glise de Saint-Melaine de Morlaix ullpetit livre de saint
Hervé que l'on avait l'habitude de faire toucher aux en-
fants atteints de certaines maladies. Qu'est devenu ce petit
livre? était-il manuscrit? était-il imprimé? Est-ce le Lec­
tionnaire tt'égorrois du XIIIe siècle signalé par M. de la
Villemarqué., M. de Blois fait observer que, s'il est im-
primé, il ne serait pas· très-ancien et serait probablement
sorti des presses du monastère de St-François de Cuburien,
près de Morlaix. En 1568, François-Christophe de Penfeun­
teniou, élevé depuis à la dignité de Général de son Ordre,
avait établi dans cette maison, une imprimerie, l'une des

plus anciences de la province. De plus, le catalogue des
objets échappés au vandalisme dressé par Cambry, n'in­
dique pas non plus le petit livre. Le rapport du commis­
parle seulement, à propos de l'église
saire administratif
de Saint-Melaine, de deux tableaux dus au pinceau · de
La valeur de cet argument n'est pas très' pro-
Valentin.
bante, surtout si l'on considère qu'il y avait à Morlaix plus
de 20,000 livres entassés dans une église abandonnée et
que Cambry ne disposa que de quelques jours pour les

exammer. 00
M. le Conseiller Hardouin réclame de nouveau l'inser­
in-extenso dans le Bulletin du titre ancien relatif au
tion
droit de listre, communiqué par M. le Comte de Brémorid
et privées renfer­
d'Ars. Quoique les archives publiques
nature, la demande de
ment nombre de pièces de cette
M. Hardouin est prise en considération et on décide que le
document sera imprimé dans le courant de l'année. Les . 0
• personnes qui seraient curieuses de recueillir des particu- .
larités sur le droit honorifique de listre consulteront avec
par exemple, les ouvrages suivants: le Dictionnaire
profit
de Durand de Malliane, le Recueil de
de Droit canonique

Jurisprudence canonique de Maréchal, les Traités de
de Roye et de Bocquet, etc.
La séance est levée à 5 heures.
Le Secrétaire,
Vte DE BLOIS .

BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIII (ire Partie). 2

TRANSACTION
ENTRE LE SEIGNEUR DE LA PORTE-NEUVE ET LE SEIGNEUR DE
QUERMOGUER, TOUCHANT LES PRÉÉMINENCES ET DROITS
HONORiFIQUES EN L'ÉGLISE DE MOELAN (1).

Sur le différant q lÏ meu -estoit ou povoit estre, dès le
pénultime jour d'octobre, l'an que dit fut mil quatre cents
quatre vingts quatorze, sur et en publiant à l'instance de
noble damoiselle Margarite Hirgarz, veuffve de feu
Guillaume du Kermagoer, en son temps seigneur du­
dict lieu, tutricze de Pierres du Kermagoer, son filz, sei­
gileur à pnt (présent) de ladicte seigneurie de Kel'magoer,
ung mandement royal de maint.enue impétré de la part
d'icelle tutricze de l'autorité du Conseil du Roy notre sire
en Bretaigf).e, iceluy en dabte du vingttroisiesme jour de
septembre, l'an mil quatre centz quatre vingtz quatorze,
noble escuyer Yvon de Guer, seigneUl' de la Porteneuffve,
pnt à la publication d'iceluy mandement, l'avoir opposé, et
pour procéder sur icelle opposition eust esté terme mis,
audict Conseil et depuis ce, scavoir : le dimanche segond
jour de novembre, ou (au) dict an quatre vingtz quatoze, en
intimant et faisant scavoir à l'instance d'icelle tutricze, au
prousne de la grande messe dominicale de la paroisse de
Moëlan, par commissaire à ce député et com~is, les pa­
roissiens dudict lieu illecques congrégés et assemblés, ledict
mandement de maintenue entre autres choses touchant une
seinture et lisière armoyée des armes dudict Kermagoer en,
(i) La reproduction intégrale de cette charte a été décidée, dans la
séance du 28 janvier dernier de la Société. Voir l'analyse qui en a été
faite, dans le Bulletin de novembre i88D, p. 428 .

blason de geules (gueules) a üois rnolectes d'argent, que
celle tutricze avoi t mis et fait mectre tout au tour de ladicte
esg1ise parroichialle., tant par dehors que aussy par dedans
et aultres fins, ainsi que à plain est faict mencion par ledict
mandement dessur dabté, le dict seigneur de la Porte-
neuffve p nt au dict lieu avoit pareillement opposé iceluy
mandement, et pour procèder sur icelle opposicion eust esté
terme mis au dit Conseil, et ce néanlmoins sauff â passer
de la dicte opposicion, avoit dict ledict commissaire main­
tenir la dicte tutr'icze en possession desdites seinture et
lisièl'. '. et aul tremen t, ainsi que apiert par la rélacion
de ce faicte, dabtée desdits pénultime jour d'octobre et
segond jour de novembre, signée J. Du Lesle et Y. Gicquel,
y recours, et que en discutant et affin de ladicte opposition
soustenir, le dict de Guer avoit dict, disoit ou 'poVoit dire
qu'il estoit noble homme, yssu et extroict de noble et
grande extracion, ateugnant de lignaige à plusieurs grans
seigneurs chevaliers et escuyers de ce païs et duché, et qu'il
avoit et à lui appartenoit en ladicte paroisse ung manoir
noble et ancien nommé vulgeaulment (vulgairement) Ker­
goët, appartenancze de boays (bois) ancien et revenant et
de plusieurs hommes et subgectz, terres, héritaiges et fiez
(fiefs) en ladicte paroisse et ou bourg d'icelles adjaczens
quasi au circuit et envi t'on ladicte esglise et cymitière ......
quel manoir anciennement avoit eu demeurance de nobles
gens, queulx portoint les aemes dudict lieu de Kergouet,
queulx sont en blason d'argent à un croissant. de gueules à
ciriq étoilles de mesmes, · dont à p nt ledict de Guer, par
moyen de ses prédécesseurs, est l'oir (l'héritier) principal.,
quelles armes sont en la grande vitre de la dicte esglise,
du costé devers l'évangille et en plus haut et émynant lieu,
que n'a pas le dict de Kerrnagoer, ains si auchunes y a,
son t en lieu et pl us bas et inférieur que les armes d udict de
la Porteneuffve, assus (de plus), mesmes celuy seigneur de

la Porteneuffve a trois tombes et enfeuz en ladicte esglise,
anciennement et de tout temps armées" scavoir : deux
d'icelles desdictes armes de Kergouet, et l'autre d'aultres
armes appartenantes audict de la Porteneuffve, au cueur et
chanczeau, de ladicte esglise dudict cOEté, devers levangille,
audessuset en plus ~émynant lieu, que n-'a pas le dict de
Kermagoer, et que sans avoir esgard ad ce, cette tut'ricze
au dict nom s'estoit efforczée de nouveau faire lesdictes
sainture et lysière armoyées desdictes armes, autour de
ladicte esglise, dehors et dedans-, et tant au cueuI' et
chanszeau que aultrement~ et par le moyen desdicts man­
dement et maintenue vouloir au préjudice dudict de Guer y
aïant sesdicte;.:; tombes et armes, comme dict est, les y tenir,
néanlmoins que la dicte esglise en fut et estoit carante par
tout temps par avant cieux ans encza, et voyant ce Iuy porter
préj udice a voi t faict ladicte opposicion et sesdi tz confessés
dont ' avoit quis et quéroit le respons, disoit qu'il avoit eu
cause et matière d'avoir fait ladict.e opposicion et la povoit
soustenir, laquelle tutricze avoit congnue (connu) ou peu
congnoistre ledict de Guer estre noble homme et de noble
et grande extracion et ledict manoir de Kergouet estre en
ladicte pa.roisse et appartenir audict seigneur de la POl'te­
neuffve et estre appartenancze de boays et hommes, et
aussi celuy seigneur de la Porteneuffve avoir lesdictz tom­
bes et enfeuz armés desdictes armes, audict cueur et chan­
czeau, devers l'évangille et avoir ses armes en ladicte vitre
dudict costé devers l'évangille et eust desdictz ou le peuIt
faire icelles armes et enfeuz estre en plus haut et émynant
lieu que celles dudict du K el'magoer, ne lesdictz église,
cymitière et presbytère estre envyronnez des terres et héri­
taiges dudict de Guer, de la forme récitée, et eust dict ou
peult dire ne scavoir rien du parssus d~s faictz dudict de
Guer. Ainczois et ce néaulmoinz, affin que ledict seigneur
de la Porteneuffve n'avoit eu cause ne matière d'avoir faict

ladicte opposicion ne la povoit soustenir, et que celle tutricze
povoit avoir, tenir et maintenir lesdictes saincture et lisière
armèes comme dict est, Avoit dict et allégé, ou le penIt
faire, que ledict scigneur de Kermagoer estoit noble homme'
ySSu et extroict de noble et grande extracion.1 et que en
iadicte paroisse est situé ledict manoir de Kermagoer et y a
celuy de Kermagoer grand numbre de héritaiges ethommes
et dès oncq ues mays luy et ses prédécesseurs, scavoir, ses
père, ayeuls et bésayeul ont demouré et résidé et faict leur
demourance et manssion, chacun d'eulx en son temps, en
manoir dudict Kermagoer.1 dont ilz
ladicte paroisse, ou dict
portoint le nom, et ont esté et sont fondeurs et dotateurs de
ladicte eglise, avecques des cymitiére et maison rectoralle,
jardrinz et courtilz d'icelle, telz noméz, tenuz, censez,
réputez notoirement, et y ont plusieurs terres et fiez (fiefs)
audict bourg parroichial, qu'ilz cernent et envyronnent les­
dictz esglise. cymitière et presbytère et y ont leurs armes
en ladicte grande vitre, ou coste devers l'espitre, en plus
haut et émynant lieu que celle, dudict de la Porteneuffve, et
y a celui-de Kermagoer ses tombes et enfeuz, au cueur, et
chanszeau de ladicte esglise, pareillement en plus haut et
émynant lieu que celles dudict de la Porteneuffve. Et en
signe de ce, ledict de Kermagoer et ses di,ctz prédécesseurs,
chacun en son temps, ont été et sont en possession et
saesine d'estre poyez, par chacun an, a chacun jour et feste
de Pasques, durant la grant messe d'iceluy jour, et avant
dire l'évangille d'icelle maesse, d'une paire de gans blancs,
bons et compétans, et ou deffault dudict poyement, de saisir
et prandre le missal) dessur le gran t autier (autel) et le retenir

et garder jucques poyement desdictz paire de gans, et aussi
en faisant les prières, ou pronsne de ladicte grande messe
expressément prière
dominicale de ladicte paroisse, font
pour lesdictz seigneurs du Kermagoer, fondeurs sQrdictz, et
que après le déc8ix dudict deffunct Guillaume du Kerma-

goer, quel a esté puix quatre ans derrains, ladicte tutricze
saincture et lisière armées desdictes
fist faire lesdictes
armes, au dehors et dedans ladicte esglise, a veu et sczeu
dudict de Guer, et ilecqu es et de la formme (dont'?) avoint
esté tenuz et possédez par mois, deux, trois, jour et an et
plus et quequefois par temps suffisant et par raison le
povoit ainsi licitement faire et ainsi trouvé par grant et
suffisant numbl'e de tesmoigns maintenue et gardée en celle
pocession par mandement de maintenue et aultrement,
ainsi que dessur est touché, et que depuix, sans avoir esgard
a ce que dessur, ledict de Guer, ses complices et adhérez,
l'un agent et participant a l'aultre deulx, avoint rompu,
dilaczéré et effaczé lesdictes saincture et lizière et armes,
de quoy la dicte tutricze avoit faict dolience (doléance) au­
di ct Conseill, quelx avoint depputé et baillé commissaires
pour réintégrer et remectre ladicte tutricze en pocession
desdictes saincture et lisière et les remectre en leur lieu, de
la forme et estat où ils estoint au temps dudict desmolisse­
ment, sauff à passer de l'interest et amande en plustarge (~)
envers lesdictz desmolisseurs et en faire réparacion a

l'esgard de justice, comme a plain est faict mencion par
ledict mandement sur ce donné, en dabte du tiers jour
d'aougst, l'an de grace mil quatre centz quatre vingtz
quinze, et estant lesdicts faictz et chacun notoires et en
avoit esté ledict seigneur de la Porteneuffve congnoissant
et confessant. et eust quis et quéroit ladicte tutricze respons ,
de sesdicLz et conclut comme devant et que pour tout ledict
de Guer ladicte -tutricze devoit jouir de la dicte saincture et
lisiète armées desdictes armes et icelles maintenir, sauf
droit d'aultre conclusion. Lequel de Guer eu st congneu
ou peu congnoistre ledict du Kermagoer estre noble
et de noble et grande extracion et iceluy estre seigneur
dudic manoir de Kermagoer, quel est noble et ancien,
et en ladicte paroisse avoir plusieurs héritaiges et hom-

mes et estre ledict manoir la manssion et estage dudit
Kermagoer et auxy avoir esté à sesditz prédécesseurs,
et qu'il est chose ' notoire en ladicte paroisse iceluy du
Kermagoer estre en pocession d'avoir du recteur d'icelle
paroisqe, à chacune feste de Pasques. une paire de gans,
durant la grand messe d'icelluy jour, et eust dict, peust
dire ne savoir riens aultrement ledict du Kermagoer, et
sesdictz prédécesseurs estre fondeurs ne dotateurs de ladicte
esgl cymitiére et maison rectoralle, et eust desdict
ise
(dédit) ou peu desdire le parssus desdictz faictz, fors ce qu'il
a devant allégé et congneu . Au débat de quoy et autres cho­
ses sur supposées, mesmes en discutant de certain moni­
toire et suspencion, estant celles parties tant par la court
de l'audictoire dudict conseil que par la court de vénérable
et discret rOfficial de Cornouaille tournés ou peussent tour-
ner sur clems et aultres esplectements, queulx longuement
peussent durer, pour à quoy obvier, SACHENT tous que,
en nostre court de Kemperellé, en droit furent présentz par
devant nous et personnellement establiz ledict Yvon de
Guer, seigneur dudict lieu de la Porteneuffve, de sa part,
et ladicte Margarite Hirgarz ou di ct nom, d'aultre, quelles
parties et chacune ou dict nom, après que a esté congneu
et appuré entreulx ilz et chacun deulx respectivement
estre nobles gens de noble et grande' extracion et avoir et .
tenir en ladicte paroisse lesdictz manoirs de Kermagoer et
Kerevel, chacun deulx respectivement, quel x sont nobles
et anciens, et aultres plusieurs terres et hommes à demaine
et de fiye et avoir et tenir enfeuz et entèremens' ou cueur et
chanczeau de ladicle esglise, et leurs armes en ladide grande
vitre, scavoir: ledict de Guer sesdictz troys tombes, armées
comme dict est ... du costé devers lévangille, et aussi sesdic­
tes armes apposées en ladicte vitre d'iceluy costé, et les
enfeuz et entéremens dudict Kermagoer estre audict cueur
et chanczeau et sesdictes armes dudict blason du costé

devers l'espitre, et qu'il est chose notoire en ladicte paroisse
que ladicte tutricze, otldict nom, est en pocession d'estre
poyé du recteur d'icelle paroisse desdictes pair'e de gans,
audict jour de Pasques, durant ladicte grande messe; con-
. gnurent et confessèrent, congnoissent et cr :mfessent avoir
sur les faictz et chacun sur touchant leurs séquelles et dep-
pendences en principal et acte faire, transigé, composè,
paciffié et appoincté, transigent, composent, paciffient et
appoinctent de la forme et manière que ensuyt, c'est à
savoir que, sans préjudice apporter a,u droit de fondation
que dit ledict myneur (dit) avoir esdictes esglise, cymitière,
presbytère et maison recto ralle dudict Moelan, ce que ledict
de Guer ne confesse pas, ledict de Guer et ses successeurs
pourront mectre, avoir, apposer, tenir et posséder sainc-
r tuee et lisière armoyée desdictes armes d'icelle seigneurie
de Kerével et aultres armes a luy appartenantes, telles et
de tel blason et tel numbre que bon luy semblera., en partie
dudicLcueur et chanczeau d'icelle 'esglise parroichialle de
Moelan commanczant depuix ladicte grande vitre d'icelle
esglise-, dudict costè devers l'évangille, tendant jucques a
l'endroit du soubzain bout desdictes tombes, quelles sont ou
dict costé devers l'évangille; et ledict seigneur du Kerma­
goer, ses successeurs et postérieurs seigneurs de ladicte
seigneurie du Kermagoer au sourplus dudict cueur et
chanczeau que aussi en la neff et au dessoubz dudict cueur
et chanczeau d'icelle esglise, p,ourront pareillement avoir,
faire apposer, mectre, tenir et possèder sainctur,e et lisière
armoyée desdictes armes dudict seigneur du Kermagoer,
quelles sont de geules a troys mollectes d'argent, ainsi que
devant, et d'aultres armes a luy appartenantes, comme
bon luy semblera, a commanczer lesdictes saincture et
lisière dès la grande vitre d'icelle esglise, du costé devers
l'espitre, en la continuant tant à l'entour au pignon du bas
d'icelle esglise en condtiisant et tenant ladicte saincture de

J'autl'e c0sté, tant en ladicte neff, au bas de ladicte esglise,
que au parsus du cueur et chanczeau d'icelle et jucques au
bout soubzain et fin desdictes sainctul'e et lisiérè dudict de
Guer, sans auchunement joindre ne atacber à la saincture
duc1ict de la Porteneuffve ; ains y aUI'a quelque merche en
signe de différence alldevan t lieu e'n trè les deux, ainsi qùe
aviseront lesdictes pal,ties ; e! ne pourTont celles parties et
oudict nom faire, avoir, mectr-e ne tenir saincture ne lisiére .
8rmée de leurs armes au dehors de la dicte esglise, ne aussy
audedans ne aultrement, fors de la forme et aux lieux sur- .
touchés. Et par tant sont toutes pledeances, par quelque

court que ce soit, regectées, cassées, annullées et mis hors,
sans auchuns avans entre parties, et s'entrefont quictes et
quictent en principal et actessoire généralement, sans

auchune chose rèserv~r. Et pour ce que ledict seigneur du
Kermagoer est myneur, ainsi que devant, celle tutricze doit
et a promis décréter cest pnt appoincté valablement, et les
choses et chacune dessurdictes tenir, fournir et accomplir,
sans jamais. encontre venir; ont promîs et jurés., promec-
tent et jurent lesdictes parties et chacune, chacune en ce
qui luy touche, par leurs sermenset soubz l'obligacion de
tous leurs biens pntz et futurs, en renuncant et par cestes
renuncent encontre la teneur de cestes à quére ne avoir
jour, juge, terme de parUer, exoine dire ne mander à se
pIeger ne opposer a interrupcion ne suspension de court·
d'esglise, relaxacion de serment, relévement de paine quere
ne en user; Et par expreix a ladicte tutricze renuncé au
droit de velleyer (1), icèlle d'iceluy deuement acertainée; et
(i) Il s'agit du texte, si longtemps célèbre, du droit· romain, au sujet
duquel MERLIN (Répertoire, V Sénatu8 ConslÛte Velléien) s'exprime ainsi:
« Décret qui annulait les obligations que les femmes (marjées) con­
« tractaient pour autrui.... Auguste avait défendu par un Edit aux
« femmes, de cautionner leurs époux. Claude renouvela cette disposi­
« tion. Dans la suite, le consul Velleius Tutor et son collègue ayant
cc propo-;é au Sénat de prendre en considération les obligations de toute
BULLETIN ARCHÉOL. DU FiNISTÈRE. T. XIII (ire Partie). 3

à toutes autres excepcions et dilacions qui contre la teneur
de celles pouroint cstre dictes ou objectées en auchune ma­
niére et aultrement disant renunciat.ion non valoir. Et pour
ce que lesdictes parties et chacune respectivement l'ont
ainsi voulu, promis et juré tenir par leurs sermentz, ont
esté de leurs assentements condempnez et condempnons.
Donné tesmoign de ce le seau estably aux contractz de

notredicte court à cestes mis. Ce fut faict et gréé en l'au-
dictoire et lieu tribunal de la court de Kemperellé, le vingt­
cinquiesme jour de septembre l'an mil quatre centz quatre­
vingtz quinze.
Contast de cancellation dudit donné comme dessus.
O. DELARLAN pa~se. GIQUEL passe.
Et depu!x ledict jour en jugement, oudict auditoire, ladite
Margarite Hirgarz, tutricze surdicte, suplia à saiges et pour­
veuz maistre Guillaume Dubouyet' et Jehan du Lesle, lieute­
nant e1 . procureur respectivement de ceste court, queulx
avoint esté sur le lieu, à voir l'évidence et le préjudice que
chacune desdic~es pal'ties disoint avoir à cause desdictes
saincture et lisièredéclérez en l'appoin técy-devantaux parens .
et amys dudict myneur cy-aprés nommez et aux asistans l'ef­
fect, teneur et substance dudict appoincté, a vecq ues les in te­
roger savoir si c'estoit l'onneur etprouffict dudict myneur
tenir'ledict appoincté: surquoi mondict seigneur le lieutenant
remontra savoir: à vénérable et dévot religieux Yves de Ker­

magoer, prieur de Lanvennec, oncle paternel dudict Pierres
« espèce arrachées à la complaisance des femmes ou à leur timidité
« le Sénat rendit le décret qui, pour conserver le nom du magistrat à
« qui il devait son existence, fut nommé Senatus Consulte Velléien. »
Pierre HÉVIN, dans sa Réponse à la consultation contre te droit civil,
réponse publiée à la suite de son Mition des Arrêts de Frain, t. II, pa­
et suivants, a retracé, avec la scrupuleuse exactitude et l'éru­
ragr. LXI
sans rivale dont ·il eut le secret, la curieuse histoire des Renon­
dition
ciations au VeUéien en Bretagne.

du Kermagoer, seigneur a pnt du Kermagoer; Jehan de
Kergoët, seigneur de Kel'goët, cousin germain. du père
dudict myrieur, et Jehan de Kergoët, son fils; Henry de Ke­
l'èmel et Jehan Ansquer, parens dudict myneur, ainsi qu'ilz
disoint, dedans le. quart degré de lignaige; Mahé de Ker­
louarnec, quel est marié à tante dudict myneur, seur de
son père; Pezronnelle du Kermagoer, tante dudict myneur,
pareillement seur de E!on père; Jehan Bodrinou, parent
dudict myneur, et Jehan de Kerémel, filz dudict Henry de
Kerèmel et chacun deulx }'effect et contenu de point en
aultre de l'appoincté cy-devant escript; Et après ql+e par
mondict seigneur le lieutenant ont esté interogés si c'estoit
lonneur et prouffict c1udict myneur de tenir ledict appoincté,
. guelx et chacun successivement, l'un aprés l'autre, ont
recordé pal' leurs sermens avoir congnoissance du plect et
débat quy avoit' esté entreulx et avoir esté sur le li~u pour
voir le préjudice que chacune desdictes parties disoient
avoir, et par ce et plusieurs aultres raisonnables causes,
qu'ilz ont dit et rendu, ilz ont recordé chacun deulx qlle
c'estoit le ·prouffict, honneur et utilicté dudict myneur de
tenir ledict appoincté. Entendu lesquelles depposicions et
en mesmes (te.Y:ps) l'avis dudict procureur maistre Guil-
laurne de Pluvyé, maistre Jehan Le RestaI, maistre Jehan
Giquel, Thomas Le Baill, Pierres Le Picart, Guillaume
Dubot et plusieurs aultres solempnes et notables avocatz ...
Franczoys du Combout, seigneur de Kerguyamarch, Henry
et Jehan Juzel, queulx ont recordé entendu ledict appoincté
et le préjudice que chacun deulx povoint avoir à conduire
ledict plect avecques les records des parens devant dictz
que c'estoit le prouffict dudict ,myneur. Et par tant, mon­
dict seigneur le lieutenan t a auctorizé et décrété ledict
appoincté et y ajouxta le décret de la court. Faict par la
court de Kemperellé, devant mondict seigneur le lieute.·
nant juge commis et délégué de l'audictoire du Conseil du

Roy notre Sire en Bretagne, pour congnoistre et décider en
ceste jurisdiction de Kem perellé de toutes matières crim'y-
nelles que mesmes pour faire les provisions des myneurs.
Ledict vingt-cinquiesme jour de septembre l'an surdict
mil quatre centz quatre vingtz quinze. .
O. DELARLAN passe. GIQUEL passe .

SEANCE DU 25 FEVRIER 1886.
Présidence de M. LUZEL, Vice-Président.
Etaient présents : MM. TREVEDY, l'abbé PEYRON,
LE MAIGRE, FATY, DIVERRÈS, FOUGERAY, COR­
MIER, SERRET et DE BLOIS.
M. Luzel, en s'asseyant au fauteuil de la présidence,
témoigne ses regrets de l'absence de M. de la Villemarqué
et aussi de celle de' M.l'abbé du Marc'hallac'h, le premier
vice-président, que ses longs services depuis la fondation
de la Société, non moins que la respectueuse déférence de
ses collègues appelleraient aujourd'hui à la présidence.
Il est précisément question dans notre correspondance
des thermes du Pétrennou et en tête de l'ordre du jour de
cette séance, on a inscrit la communication d'une vie iné­
dite de saint Corentin, d'après dom Plaine. M. l'abbé du
Marc'hallac'h possède parfaitement ces deux sujets.
Les lecons orales sont incontestablement le meilleur
mode d'enseignement; cette fois , il faudra nous en passer,
et nous en consoler en recueillant les bonnes nouvelles -
que nous adresse M. de la Villemarqué.
L'impression du Cartulaire de Landévennec avance
rapidement. L'éditeur a actuellement sept feuilles tirées
la préparation des suivantes est presque terminée. Enfin
le mémoire de M. de la Villemarqué sur les Joculatores
bretons, dont nous avons eu la primeur, a trouvé à l'Ins­
titut le succès qu'il méritait; quoique notre Président
simplemeJ).t à nous dire que sa communication a
se borne
par la haute assemblée avec une grande
été accueillie

indulgence.

Correspondance. M-. le Conseiller Hardouïn, toujours
par la maladie, s'excuse de ne pouvoir assister à
retenu
la séance de ce jour.
M. Le Guay, ancien juge de paix de Douarnenez, si­
Belle-:Ile publiée récemment par
gnale une histoire de
M. Le Ray, de Sauzon. Certains détails donnent lieu de
la famille entretenait des
penser que cet écrivain, dont
P. Le Galen, a
relations d'amitié avec les parents du R.
eu connaissance du manuscrit du frère capucin et en a

extrait des documents très intéressants.
M. de Brémond d'Ars a visité, au village de Kerlis­
par M. Joseph
quidec, les fouilles qui y ont été exécutées
maire de la commune de Riec. Les ouvriers en
Gestalin,
déblayant un fossé ont découvert une très-belle hache
gauloise en bronze, dont le propriétaire compte faire don
au Musée de Quimper; mais il attend avant de l'envoyer,
parce qu'il serait possible que les terrassements entrepris
sur ce point missent à jour d'autres objets curieux. Déjà
amas de briques
dans cette propriété on a relevé des
gallo-romaines et d'autres débris qui indiquaient d'une
façon irrécusable un établissement ancien et important.
M. de Brémond d'Ars ajoute que notre confrère, M. Léon
la prai­
Maitre, étend le cercle de ses investigations dans
et ne cesse d'exhumer
rie de Mauves, près de Nantes,
des substructions romaines, des restes de murs recouverts
. d'un enduit et de peintures en tout semblables à ce qui
au Pérennou.
fut autrefois décrit
M. Guiard, conseiller municipal de Quimper, fait don au
Musée d'un jeton d'argent du duc Galéas de Milan.
M. Diverrès propose de nommer une Commission de
à Quimper, qui serait chargée '
cinq membres résidants
avan­
d'examiner les objets dont l'acquisition semblerait
tageuse et de prendre une décision, en cas d'urgence,
la Société .
sans avoir recours à une réunion préalable de

M. Faty répond que les arguments développés par
M. Diverrès ont, depuis plusieurs années, frappé la
Société. Il existe dans son sein une Commission munie de
et composée de MM. Luzel, Faty,
toutes ces attributions
Serret, Trévédy et de Blois.
M. Faty rappelle que nous sommes arrivés à l'époque
ordinaire de la vérification des comptes du trésorier. Par
une omission très involontaire, les comptes du précédent
exercice n'ont pas été insérés au Bulletin; il faut réparer
au plus tôt cette inadvertance et désigner les nouveaux
commissaires.
·Sont nommés MM. Faty, Vesco et Trévédy.

M. Trévédy se charge de donner lectm;e des Prolègo-
ynènes d'une vie inédite de saint Corentin, publiée par
dom Plaine, d'après un manuscrit Bollandien de Bruxelles.
parait avoir comrrüs quelques
Le savant bénédictin
M. de la Borderie se propose de rectifier.
inexactitudes que
Signalons dès aujourd'hui une erreur de détail que
M. l'abbé du Marc'hallac'h a par avanCe réfutée dans son
compte-rendu de l'enquête ecclésiastique qu'il a dirigée
pour rechercher l'authenticité des reliques du saint Pon­
la cathédrale de Quimper.
tife conservées dans le trésor de
En réalité, cette église ne possède pas un ossement de
chacun des bras de saint Corentin .
fut con­
L'os du bras vénéré aujourd'hui est celui qui
1623, par l'abbaye de Marmoutiers.
cédé, en
à un inventaire de ' 1219} très
L'os du bras mentionné
, anciennemeat vénéré à Quimper, et sur lequel se prètaient
les serments solennels, ne se retrouve plus. (Voir du reste
le procès-verbal de la séance du 27 août 1885, p. 57 et
l'extrait du mémoire de M. l'abbé du Marc'hallac'h).
M. Diven'ès présente ensuite, sous une forme attrayante,
la monographie de la chapelle, aujourd'hui détruite, de

Notre-Dame du Pénity, à Quimper. Le rentier de l'église
est d'abord dépouillé avec soin, puis nous suivons
deniers, dans les embellissements et les
l'emploi des

réparations du temple; la succession des administrateurs
du temporel n'est pas moinseurieüse.
Le prochain Bulletin publiera cet important document
sur des pièces justificatives. .
appuyé
La séance est levée à 4 heures.
o Le Secrétaire,
Vte DE BLOIS.

SEANCE DU 25 MARS 1886.
Présidence de . TRÉVÉDY, Vice-Président.

Etaient présents: MM. LUZEL, FATY, DE BECOURT,
SERRET.
GUÉPIN, DUCOURTIOUX, VESCO,
M. le Président présente les excuses de M. de la Ville­
M. de la Ville­
marqué, qui ne peut présider cette séance.
marqué est retenu à Paris, par la lecture à faire, le 7 avril,
devant les 'cinq classes de l'Institut, de ses Joculatores,
dont la Société a eu la primeur. La Société en regrettant
l'absence de son Président, se félicite de la cause de, cette
absence. C'est aussi à raison de la lecture à faire devant
l'Institut que le Bulletin ne donne pas aujourd'hui l'étude
M. de la Villemarqué tout entière: la règle del'Ins­
titut est de ne pas entendre la lecture d'ouvrages publiés
en entier. La suite des Joculatores paraîtra dans la pro­
chaine livraison.
MM. HARDOUIN et DIVERRÈS s'excusent de ne pou­
à la séance.
voir assister
Il est procédé à la nomination des délégués pour la
réunion annuelle des Sociétés savantes à la Sorbonne .
Sont nommés: MM. Beau, Hardouïn et l'abbé Abgrall .
M. Faty donne lecture du compte-rendu des opérations
du Trésorier, pour l'année 1885. Le compte est approuvé.
Il sera impl'imé à la suite du procès-verbal, avec le compte
de l'année 1884, omis au Bulletin de l'année dernière.
Correspondance. Il est communiqué une lettre de
M. de la Borderie, relative à l'impression du Cartulaire
de Landévennec. M. de la Borderie a pensé que les
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIII (i re Partie). 4

chapitres et les passages les plus intéressants de la vie de
saint Gu~nolé pouvaient être traduits et imprimés dans
un appendice; et M. Trévédy, s'est chargé de cette tra­
duction. Les autres chapitres seront simplement résumés,
de manière à présenter un récit suivi.
Le nombre des souscriptions déjà recueillies permettra
d'ajouter·au tac similé d'une page d'écriture la reproduc­
tion en chromolithographie de quatre vignettes. La
IOe feuille vient d'être tirée .

La Société archéologique de Nantes organise une expo-
sition d'objets d'arts, anciens et modernes, pour le mois
de juin prochain; et un appel est adressé par elle à tous
les amateurs et collectionneurs. M. Luzel, conservateur
du Musée archéologique, désigne divers objets pouvant
figurer à cette exposition; mais, avant de les envoyer à
Nantes, il demandera quelques renseignements complé-
mentaires .
M. Diverrès fait hommage à la Société d'une brochure
qu'il a publiée sur l'assassinat du Citoyen Gérard, à
Lorient.
M. le Vte de Colleville, fait don de l'ouvrage qu'il vient
de publier : Histoire abrégée des Empereurs romains
. et grecs. Ce travail, qui est le complément de la Science
des Médailles du P. Jobert, est appelé à rendre de grands
services à ceux qui forment des médailliers.
M. 8erret rend compte dans les termes suivants de la
découverte de poteries et d'un cercueîl de pierre sur le
Frugy. .
Mont
« Une intéressante découverte archéologique vient
( d'être faite, dans la partie du champ de manœuvre du
« Mont Frugy qui borde l'ancienne voie romaine appelée
« maintenant Allées de Saint-Laurent.
« Des hommes appartenant à un détachement du 118 de
« ligne, qui creusaient une tranchée, rencontrèrent une

« très forte pierre qui faisait obstacle. M. le lieutenant
« Bousquet la fit dégager avec soin et on mit au jour un
« cercueil en pierre muni dé son couvercle.
« Ce cercueil est monolithe; il mesure à l'extérieur:
« longueur, 1 m. 40; largeur, 0 m. 67; hauteur, 0 m. 45.
« La partie creusé~ pour recevoir les ossements a 0 m. 98
« de longueur, 0 m. 35 de largeur, profondeur 0 m . . 22.
« Son orientation était d'est à ouest. En enlevant soigneu­
« sement la terre qui le remplissait on n'y a trouvé qu'un
« petit morceau de fer, entièrement rongé par Ja rouille.
« Tout à côté on a mis au jour quatre urnes funéraires,
« en terre noire; ces vases ont la forme gallo-romaine.
« Les ossements qu'elles renfermaient ont des traces
« d'incinération.

« Ces objets ont été donnés au Musée d'archéologie par
« M. Créac'hcadic, notaire. »
On appelle de nouveau l'attention sur l'Arc de Sizun,
dont il a été fait mention à la séance de janvier dernier (1).
La Société exprime de nouveau le regret que le déplace­
ment de ce monument n'ait pas encore eu lieu, lorsque
commune a généreusement voté, il y a seize mois, les fonds
M. Luzel se charge de faire auprès de l'Ad- · .
nécessaires.
hâter la solu­
ministration une démarche officieuse pour
tion de cette question.
Il est donné lecture d'un travail de M. Charles Robert,
sur cette question: « Ogmius, dieu de
Membre de l'Institut,
« l'éloquence, figure-t-il sur les monnaies armoricaines? »
M. Trévédy présente un mémoire sur le groupe éques­
à Guélen, en la commune de Briec, qu'il a
tre trouvé

(f) Voir aussi Bull. de la Société. T. XI. Procès-verbaux p. ~2 et
T. XII. Procès-verbaux, p. 86. '

offert au Musée archéologique. Cette étude est écoutée avec
un intérêt d'autant plus vif, que c'est pour la première
fois que l'on signale en' Bretagne la présence de ces grou­
pes équestres.
à 4 heures.
La séance est levée
Le Secrétaire-adjoint,
A. SERRET.

S')CIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DU FINISTÈRE
Exercices 1884 et 1.885.
VÉRIFICATION DES CO PTES DU TRÉSORIER

RAPPORT
DE LA COMMISSION NOMMÉE A CET EFFET

GESTION 1884
Les comptes de l'année 1884 ont été vérifiés, le 7 avril
1885, par une Commission composée de trois membres élus
par la Société et qui désigna dans ce but MM. Faty, Tré­
védy et Vesco. Par suite d'un oubli, cette opération n'ayant
pas été consignée au Bulletin, il est nécessaire de réparer
cette omission et de mentionner ici le résultat de l'examen
de la commission.
Recettes .
1.421 fr 86 c
Reliquat de l'exercice 1883 .............. .

Cotisations de l'exercice 1884 (149 souscrip-
teurs) ............................... .
Mandat départemental pour subvention en

Allocation du Ministre de l'Instruction publi­
Catalogue du
que pour l'impression du
Musée. . .. ,.., ......................... .

Mandat n° 5521 de l'Instruction publique
pour encouragement
Vente d'exemplaires de Bulletins ......... .
Mandat de la ville pour impression du vieux
plan de Quimper. .. . . . . . .. . . . . . . . .. . . . 200
5.515 fr 86 c
TOTAL des Recettes ........ .

Dépenses.
Aux concierges du Musée et de l'Hôtel-de­
11 fr » c
Ville pour la préparation de la salle .....
Tim bres-poste pour la correspondance, frais
recouvrement, affranchissement de
Bullet ins .............. . ............. .
A M. Jacob, libraire, pour 300 plans de la
Chambre souterraine de Pont-Croix ....
A M. Villard, photographe ... pour le plan de
la ville de Quimper ..... .. ............. .

A M. Bernard, imprimeur, à Paris, pour le
. plan de Quimper, 157 fr. 50 c., plus pour
le port, 7 fr. 75 c ... ~ ............. ' .... .

A M. Serret pour acquisition des bronzes de
la cachette de Ménez-Tasta ........... .

A M. Lochou, de Kerguevarec, pour haches
de bronze et antiquités ................ .
A M. Audran, vice-président, pour frais transport des Bulletins de la Société, de
Quimperlé à Quimper ..... ' ............ .

A M. Autrou, sculpteur J vitrine de Ménez-
Tosta ....................... ......... ,
A. M. Jaouen, impression des Bulletins du

Tome XI. . .. . ..... .. ................ .
Honoraires du Trésorier ......... . ...... .

TOTAL des Dépenses ....... .

Balance .
5.515 fr 86 c
Recettes ...... , ......... .
Dépenses .............. .

Reste en caisse au 31 décemb.1884.

GESTION 1885
La Société, dans sa séance du 25 février 1886, décide que
la Commission composée de MM. Faty, Trévédy et Vesco,
élus l'année derniére pour la vérification des comptes du
Trésorier afférents a l'exercice 1884, procéderait aussi a
l'examen des comptes de l'année 1885. La Société décide
en outre que le rapport de la Commission s'étendra sur les
Recettes et Dépenses de ces deux dernières années 1884 et
_ Recettes.
2.870 fr .36 c
Restant en caisse au 31 dééembre 1884. ; ..
Cotisations de l'exercice 1885 (152 sous-

cripteurs) ... e ., •••••••••• ~ ••••••••••••
Vente de Bulletins . ........... . ........ •

Vente de 35 plans de Quim per, a 0 f 75 q'un.
Reçu du Ministre de l'Instruction publique
un mandat (n° 6036) a titre d'encourage-
men t .. .............................. .
Reçu de. la Préfecture un mandat (nO 963).

Subvention annuelle du Conseil général.

TOTAL des Recettes. . . . . . . . 5.326 fr 61 c
Dépenses.
Aux concierges de l'Hôtel-de-Ville et du -
10 fr » c
Musée pour préparation de la salle ..... .
Timbres-poste pour correspondance, frais
pour recouvrement, affranchissement des
Bulletins, envoi du Cartulaire de Landé-
vennec et autres manuscrits ........... .
Payé a M. Plichon, libraire a Rennes, pour
transcription du Traité du Domaine con-
géable, par FURIe . .... ....... " ....... .
Payé pour le transport du groupe équestre
de Guélen, 15 f; pour le nettoyage, 5 f 50 c;

pour la mise en place 28 f; pour le cli-
ch é, 30 f. . •.•.•...••..............•...
Payé à M. Bonduelle, pour travaux de me-

nUlserle .............................. .
Payé à M.Le MoaI, à Coray, pour achat

une anCIenne plece or ............. .
Payé à la Société anonyme de Publications

périodiques .. ........................ ~
Payé à M. Guèguen,commissionnaire.,pour le
trans port d'une tom be ................ . 30 l)

Payé à M. PI~teau, peintre, pour différents
travaux ............................. .
Payé à M. Motté, serl'urier, pour différents
tra va ux ................... , . ........ . 6 50
Payé à M. Maguer pour journées d'hommes et
transport de décombres ............... .
Versé 1,000 francs au Musée ethnographi­
que, cette somme ayant été indûment
touchée par la Société ................ .
Payé à M. Jaouen, imprimeur, impression

des Bulletins du Tome XII. ........... .
Honoraires du Trésorier .............. . . .
3 .483 fr » c
TOTAL des Dépenses ....... .
Balance.

Recettes ............... .
Dépenses .............. .
1.843 fr 61 c
Il reste en caisse au 31 déc. 1885 .

Quimper, le 26 mars 1886 .
POUR LA COMMISSION:
Le lJlembre délégué,
FATY.

SEANCE DU 29 AVRIL 1886 .

Présidence de . le V HERSART DE LA VILLEMARQUÉ
MEMBRE DE L'INSTITUT
Présents : MM. DE BECOURT, l'abbé ABGRALL,
DIVERRÈS, FATY, LUZEL, TRÉVÉDY, HARDOUIN,
LE MAIGRE, SERRET.
Hommages faits à la Société:
Mémoires de la Société nationafe d'Agriculture, Scien-
ces et Arts d'Angers. Tome XXVII. 1885. .
Bulletin de la Société académique de Brest, 2 série,
tome
Société bretonne de géographie, n° 21, nov.-déc. 1885.
Bulletin archéologique du Comité des travaux histori-
· ques et scientifiques. Année 1885, nos 3 et 4. Année
Revue de l'histoire des Religions. Tome XII, n° 3,
nov.-déc. - .
Bulletin de la Société archéologique de Nantes et du
département de la Loire-Inférieure. Année 1885, 2 se­
mestro.
Bulletin et Mémoires de la. Société archéologique
Ire partie.
d'Ille-et-Vilaine. Tome XVII,
Journal des Savants, janv. et fév. 1886.
M. Serret présente des exemplaires du Catalogue du
par lui.
Musée archéologique, rédigé
Ce travail a été d'autant pl:us considérable et difficile
que beaucoup d'indications manquaient, qu'il a· fallu cher­
cher laborieusement. La Société exprime sa très-vive
gratitude à M. Serret, et adresse aussi ses remerci­
ments à M. Diverrès qui a bien voulu aider M. Serret
dans le classement des médailles.
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. . T. XIII (ire Partie).

Le Catalogue sera déposé chez le concierge du Musée
la ville.
et chez les libraires de
M. l'abbé Abgralliit une notice pleine d'intérêt sur les
peintures de l'église de Ploéven~ près Plomodiern, canton
Châteaulin. Après cette lecture, M. Faty demande à
M. Abgrall si les sculptures en bois que l'on rencontre
être considérées
dans différentes églises ne doivent pas
comme contemporaines des églises elles-mêmes et ne
pas être utiles pour déterminer l'époque de
pourraient
leur construction .
M. Trévédy fait l'exhibition d'une pancarte imprimée
1752, indiquant une liste de thèses latines à soutenir
au Collége de Quimper, au mois d'août de
publiquement
sur cette pièce sera lue à
cette année. Une notice
une prochaine séance. .
M. de la Villemarqué annonce que l'on a trouvé à
Feunteuniou, en Mellac, près Quimperlé, des traces ancien­
aura lieu de les examiner. .
nes d'habitation: Il y
par lui de la suite de son travail sur
Lecture est donnée
les Joculatores bretons.
à saint Guénolé citée dans ce
A propos d'une hymne
savant confrère, M. l'abbé Abgrall, appelle
travail, notre
sur une strophe de l'hymne de la fête de Tous
l'attention
Placare~ Christe~ servulis, où on lit :
les Saints,
Aufel'te gentem perfidam
Credentium de finibus . ..
« Chassez les païens perfides loin des frontières des
chrétiens ...
N'est-ce pas une allusion aux invasions normandes?
M. Cuissard l'a aussi pensé en remarquant la concordance.
(Revue celtique~ V, p. 415).
C'est le 3 mai que doit avoir lieu, sous la présidence
de Mgr l'Evêque de Saint-Brieuc, l'inauguration du monu-

ment élevé à la Inémoire de Dom Lobineau, d0-ns le cime­
M. Luzel
tière de Saint-Jacut (Côtes-du-Nord). A ce propos,
exprime le vœu qu'une adresse de la Société, dont aucun
membre ne peut se rendre à cette cérémonie,_ soit envoyée
zélé prélat. M. le Président se chargera avec plaisir de
lui faire parvenir le souvenir sympathique de la Société
archéologique du Finistère.
A une question relative au déplacement de l' ,Arc de
Sizun, M.le Président répond qu'une lettre écrite par lui à
M. le Préfet est demeurée jusqu'ici sans réponse (1).
M. le Conseiller Hardouïn signale dans la Revue de
l'Ouest (lre année, 6 livraison) une notice qui rappelle la
charte de Moëlan; il en lit un résumé qu'il accompagne
d'observations tout à fait de sa compétence.
Vie de saint Coren-
Il est donné lecture du début d'une
tin, traduite par Dom Plaine. .
M. Diverrès, détenteur de 40 exemplaires de la Notice
sur Quimper par M. de Blois, en fait hommage à la
Société. Le produit de la vente . de -cette brochure
(Ofr. 50 c. l'exemplaire) sera destiné à faire des fouilles.
La séance est levée à 4 heures et demie .
Le Secrétaire J
A. SERRET.
En même temps que ce procès-verbal les Sociétaires
gravures à placer en regard des pages 39,
recevront trois
43 et 53 de la seconde partie .

(i) Depui~ la rédaction du présent procès-verbal, le Conseil général a
sessIOn, et M. Boucher, conseiller général du canton de Lander­
tenu sa
neau, a réclamé la conservation de l'Arc de Sizun. Nous lisons dans le
[) mai:
compte-rendu de la séance du mercredi
« Aune 5uesti?,n g~lÎ lui a été posée, /1'1. le Préfet déclare que l'Arc
de Stzun eSL jusqu a present resté clqssé comme monument historique et
que l'on va dresser le deyis de la dépense que nécessiterait son dépla­
~emen~ pour ~a rr?longa~IOll .du ch~mm nO 164; on ne pourra prendre
de déclSlon defimbve qu apres aVOIr eu connaissance de ce devis. »

NOTE

Les prééminences seigneuriales dans les églises ou cha-
pelles de tout rang donnèrent lieu, jadis, comme chacun le
sait, à de très nombreux pr.ocès. On se rappelle l'intéres­
sante notice de notre éminent confrère, M.I' Archiviste dépar­
temental Luzel, sur la charte dite de Moëlan (1494-1495)
et la teneur de cette charte, toutes deux imprimées dans nos
mémoires (1). Un très utile complément à cette publication
està signaler. Je veux parler d'un mémoire, dont la première
partie a paru naguère dans un important Recueil (2).
Il convient de tout d'abord laisser la parole à son savant
auteur:
« Dans un coin de bibliothèque, j'avisai, dit M. Pitre de
« Lisle du Dréneuc, un manuscrit, gros in-folio, dont les
« belles pages de vélin blanc, étaient couvertes d'une écriture
« franche et hardie ...... François Bouyn, sieur de Rains,
« conseiller du Roy et maistre ordinaire en la Chambre
« des Comptes de Bretagne, fut député par arrêt du 19 mars
« 1677, pour dresser un état circonstancié des écussons,
« prééminences et droits honorifiques des églises (situées
« dans le ressort des juridictions royales de Morlaix et
« Lanmeur) qu'il lui fut enjoint de visiter. La copie de ce
« travail couvre 510 pages du Recueil de la Réformation des
« d,omaines...... Examinant, pas à pas, les différentes
« parties des églises, Maître de Bouyn ... dépeint longue­
c( ment les vitraux avec leurs écussons, les lizières armo-
« riées, les chapelles de famille et les bancs des seigneurs .
(1.) T. XIf, p. ~28et suiv. T. XIII, p. 18 et suiv .
(2) Revu,e historique de l'Ouest. Livraison de mars 1.886 .

« Puis il s'enquiert des prééminences, des personnes qui
« avaient droit aux priéres nominales, et consigne le tout
« dans un rapport authentique en présence de témoins. Il
«( est évident qu'en suivant un tel guide, nous pouvons
« revoir, à deux siécles, les tr'èves et les chapelles telles
« qu'elles étaient au moment de sa visite (1). )
Quoique inépuisé, plutôt qu'inexploré, ce filon d'une
mine dont il n'est pas besoin de rappeler la ricllesse, mérite
attention. Il était d'autant moins à négligee, que l'inven­
taire descriptif qu'il renferme est, depuis longtemps, tout
ce qui reste de milliers d'emblêmes ou monuments commé­
moratifs de prééminences. L'archéologie héraldique qui
s'y donna carrière., devient d'autant plus précieuse qu'elle
fut plus minutieusement exacte en ses relations.
Mais il est un second aspect sous lequel le manuscrit
nantais veut être et sera certainement envisagé (2).
A elles seules déjà, les dates qui s'y rencontrent sont
significatives, Elles rappellent, en effet, les péripéties de la
réformation fiscale qui, sous l'administration de Colbert,
succéda, plus rigoureuse encore, à la réformation nobi­
liaire de tant redoutable mémoire, que chacun connaît
Tout autrement significatives encore deviennent, dans le
manuscrit, les mentions révélatrices du but poursuivi, des
(f) L'infatigable et rigide enquêteur dont il est ici parlé, ne fut pas le
mmtres en zele comme en SCIence e fiscalIté. Quelques mdICatIons bIO­
graphiques à son endroit ont été réclamées de l'érudition si vaste et si
sûre, comme de l'obligeance éprouvée, de M. Trévédy, notre honoré
confrère.
(~) Presque le lend.emain de la lecture de la présente'note, M. Luzel
a . b.le:r,:t v0,ul~ me slfnaler, da~s les archives départementales du
~mls~ere, l eXIstence d un manuscnt provenant de Morlaix et qui parait
IdentIque, en sa forme et teneur, à celui qui fait l'objet du mémoire de
M. Pitre du Dréneuc.

moyens mis en œuvre, ainsi que des noms et qualités ou
fonctions des personnages auxquels un rôle y fut dévolu.
Il n'y a que vérité, en effet, à comparer à un drame, les ..

séries d'exécutions fiscales qui se succédèrent, de 1678 à
1679 inclusivement, dans l'étendue des juridictions royales
de Mor'laix et de Lanmeur en particulier. Le fermier géné­
ral, en personne ou pal' mandataire, les requérait, et le haut
commissaire départi y présidait, aidé d'experts, d'agents ou
accolytes, véritable meute en chasse royale d'usurpations
de titres ou de prérogatives, dans les édifices religieux,
comme sur les domaines proprement dits de l'État.
Non moins impitoyables que les arrêts de déchéance furent
les contredits aux justifications produites ou tentées par les
possesseurs.
Combien, survenant l'ère d:inquisition qui s'ouvrît ainsi,
la charte de Moëlan, sur laquelle on reviendra quelques
instants pour terminer, ne dut-elle pas demeurer pl'écieuse
entre les mains des hoirs ou successeurs des contractants
qui y transigèrent relativement aux prèéminences, aux
emblèmes et aux droits de litres qui firent l'objet du litige?
Par le luxe d'authenticité qui s'y donna carrière, comme, .
par sa date, devenue de plus en plus vénérable, n'avait-elle
pas défié d'avance toutes réformations?
Sa conservation, désormais assurée par l'unique procédé
semblable matière, c'est-à-dire par l'impression
efficace en
intégrale et fidèle, suggère naturellement la reprodution
d'un vœu maintes fois exprimé: celui de voir procurer,
à tout prix, le mème procédé de conservation, aux origi­
naux ou aux copies authentiques et contemporaines des
(i) Dans la livraison déjà citée de la Revue historique de l' OlleSt, se
trouve, au sujet de cette réformation, un très spirituel mémoire de M. de
Pont-Briant, sur lequel l'attention doit être aussi tout spécialement ap­
y est cité a son très piquant intérêt.
pelée. L'armorial qui

actes relatifs aux réformations poursuivies en Bretagne
souS le régime que créa le célèbre surintendant des finances.
Or, au premier rang des documents auxquels il . est fai t
allusion ici, se rencontrent prècisément les parchemins
relatifs aux opérations accomplies dans les ressorts de Mor­
laix et de Lanmeur, aim;,i que le manuscrit dont j} a èté si
bien fait usage par M. de Pontbriant, manuscrit contenant
les commentail'es familiers, voire les confidences singulière­
ment instructives de l'un des plus notables membres de la
chambre réformatrice.
Un dernier mot SUl' la charte de Moëlan et sur la notice
qui a si heureusement reflété un petit rayon de l'histoire
de 1494-1495, et d'une paroisse de la Cornouaille. .
Que l'obstination du comte de Guer, a défier tous arrêts
passés, présents et futurs de la justice des hommes, par le
bris et le martelage de tous écussons ou litres de Kerma­
goër, fùt de nature a transmettre a la postérité une impres­
sion favorable; il serait périlleux de raffirmer. C'est la au
surplus ce que chacun doit rester libre d'apprécier. Il con­
vient d'ailleurs d'ajouter que la jurispl'udence~ en fait de
priorité de la force sur le droit, qui demeura a l'usage du
compétiteur du mineur dé ' Kermagoër, ne laissa pas de
s'autoriser de nombreux précédents. Raison de plus pour
signaler la charte de Moëlan avec le correctif qui s'y ren­
contre. Il consista dans les médiations de proches, d'amis
et de conseils, et dans les transactions consécutives dont la
charte relata la survenance et la solennisation en justice.
Une équité symbolisée par certaine sentence biblique, pré­
sida au pacte de partage, et au cantonnement de l'intérieur
et de l'extérieur de l'église de Moëlan, dans le but de don­
ner libre carrière, de part et d'autre, au luxe d'emblèmes
alors en si grande faveur. Mais n~est-ce point la un mérite
de plus a noter dans le contenu du parchemin publié?
Quimper, avril 1886.
HENRI HARDOUIN .

SEANCE DU 29 MAI 1886

• 'Présidence de M. le V HERSART DE LA VILLEMARQUÉ~
MEMBltE DE L'INSTITUT

Étaient présonts: MM. LUZEL, FATY, DIVERRÈS,
DE BLOIS, GUEPIN, LE MAIGRE, DE BECOURT, HAR-
DOUIN, l'abbé PEYRON, MALEN, SERRET.
A l'ouverture de la séance, M. le Président procédant
au dépouillement de la correspondance, donne lecture
d'une lettre de M. l'abbé Guillotin do Corson, deman­
dant à recevoir le Bulletin de la Société en échange de son
excellent ouvrage en 6 volumes in-8°, intitulé Pouillé lu's-
torique de l'archevêché de Rennes.
M. le Ministre de l'Instruction publiqué fait don à la
Société d'un exemplaire des Mélodies populaires de
Basse-Bretagne, par M. Bourgault-Ducoudray.
M. Hardouïn fait hommage à la Société archéologique
du Finistère d'un exemplaire de son rapport sur Les Co­
lonies pénitentiaires, qu'il a été chargé de présent~r
comme délégué au Congrès tenu à Rome en 1886.
La Bibliothèque de la Société a reçu les ouvrages sui­
vants pendant le mois de mai:
Société archéologique de Bordeaux. 1882, un fasci­
cule.
Société Bretonne de géographie, n° 22, janv.-fév.
Annales de la Soèiété des Alpes-Maritim.es. Tome X,
Revue de l'histoire des religions. T. XIII, n° 1, janv.-
fév. >
Bulletin de l'Académie d'Hippone: Bulletin 20. Fas-
cicules l, 2, 3, 4. 1884. Bulletin 21. Fascicules l, 2, 3.
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIII (1 Partie). 6

1885. Bulletin no 10. 1871. Bulletin n° 12. 1876 . ....- ,
Bulletin n° 14. 1879. Bulletin n° 15. 1880. Bulletin
n° 11. 1882. Bulletin n° 19. 1883.
Le déplacement de l'Arc de Sizun est en ce moment à
l'étude.
M. de la Villemarqué donne lecture d'un savant travail
de M. Longnon, son confrère à l'Institut, sur les sarcopha­
ges carlovingiens.
A ce propos M. Faty prend la parole et fait remarquer
par la suite, à.
que souvent ces coffres en pierre ont servi,
mettre des reliques et des trésors. Dans son Cours d'an­
monun~entales M. de Caumont en cite plusieurs.
tiquités
exemples.
L'étüde du groupe équestre de Guélen que M. Trévédy
a publiée, a vivement intéressé les archéologues.
M. de la Villemarqué est heureux de constater un suc­
cès dont la Société archéologique de notre département a
sa bonne part.
n fait un rapport sur des vestiges romains découverts

au village de Kerfeunteuniou, commune de Mellac, près
Quimperlé, et offre au Musée quelques tuiles, quelques
briques et fragments de vases provenant d'une fontaine
souterraine très-curieuse, avec dôme et pilastres, malheu­
reusement détruite par le propriétaire.
n est donné ensuite lecture d'une note de M. Trévédy
sur une thèse illustrée provenant du Collège des Jésuites
de Quimper.
Le Secrétaire ~
-A. SERRET .

DOCUMENTS

NOMINATION D'UN GOUVERNEUR DE QUIMPER *

LOUIS, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre,
à tous 'Ceux qui les présentes lettres verront, salut.
L'estat et charge de capittaine gouverneur de nostre
ville et château de Quimper et ses dépendances estant
présentement vacquant par la démission pure et simple qu'a
volontairement faite en nos mains le sieur de Coulombe, ,
dernier titulaire et paisible possesseur dud. Gouvernement,
Nous a vo,ns creu qu'il serait dignement remply de la per-
sonne de nostre cher et bien aimé François-Hyacinthe de
Visdelou, comte de Bienassis, par la connaissance que nous
avons de son courage, de sa valleur et de son zelle et affec-
tion à nostre service, dont nous espérons qu'il nous donnera
encore des preuves dans les fonctions dud. Gouvernement,
à l'exemple des services que ses encètl'es ont rendus à l'Estat
en différents employs.
Pour ces causes et autres à ce nous mouvant, avons ledit .
sieur comte de Bienassis constitué ordonné et estably,et par
les présentes signées de nostre main constituons, ordonnons
et octroyons (1) avec pou voir de commander aux habittants et
aux gens de guerre qui y sont ou seront cy-après establys
en garnison ce qu'ils auront à faire pour nostre service et
pour la conservation de la ville et château sous notre obeïs­
sance,faire tenir les ditshabittants en bonne union et concorde
les uns avecq les autres, et les d. gens de guerre en bonne
discipline et police suivant nos règlements et ordonnances
militaires, et au surplus jouir de lad. charge aux honneurs,

oit Arch. du Finistère. E. 94 fo 27 rO et 28 r et V •
(i) li devrait y avoir estabÛssons .

authorités, prérogatives, pr'ééminences, appointements et
droits qui luy appartiennent tels et semblables qu'en a
bien et duement joui ou deub jouir led. sieur de Coulomb (1)"
et ce sous l'authorité de nostre cher ' et bien aimé cousin le
Chaulnes, Pair de france, Chevalier de notre Ordre,
duc de
gouverneur et nostre lieutenant en Bretagne, et en son
absence de notre lieutenant en lad province tant qu'il nous
p aIra. ,
donnons et mandons à nostre très cher et féal chevalier

]e s. Le Tellier, Chevalier de notre Ordre et Chancelier de
France, que, lui estant apparu des bonnes vie et mœurs,
conversation (2) et religion catholicque apostolique et romaine
dud. sieur comte de Bienassis, de lui prié à prêter le ser­
ment en tel cas requis et accoutumé, il commette et insti-
tue ou fasse mettre ou instituer de par nous, en possession
de lad. charge,d'icelles ensemble (3) et de toutle contenu,et le
fasse et laisse jouir et user pleinement et paisiblement, ces­
sant et faisant cesser tout trouble ,et empeschement au con­
traire. Commandons aux habittans du gouvernement et aux
gens de guerre qui y sont ou seront cy après establys en
garnison de reconnoistre, obeï1' et entendre aud. sieur comte
de Bienassis en toutes les choses qui concerneront ladite
place sans aucune difficulté, sous peine de désobeïssance.
Ordonnons en outre .... (Il s'agit du paiement des appoin­
tements que fera le trésorier) .... car tel est notre bon plaisir.
En témoingn de quoy nous avons fait mestre nostre sceau
à ces dictes prézantes.
Donné à Versailles, le trentième jour de mars de l'an de
grâce mil six cent quatre-vingt-trois et de nostre règne la
quarantième. Signé: LOUIS, et sur le reply: par le Roi
COLBERT, et scellé du grand sceau.
(:1.) Sic, plus haut le mot est écrit Coulombe.
(2) Réputation.
(3) D'icelles, de ces lettres de nomination.

SEANC.g DU 27 JUIN 1886

Présidence de M. 13 V HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,

• MEilîBkE DE L'INSTITUT
Présents: MM. FATY,' LUZEL, FOUGERAY, DE BÉ­
COUHT, TRÉV~DY, BIGOT, DIVERRÈS, LE MAIGRE et
DE BLOIS. ' . .

Ouvrages offerts à la Société 'et déposés aux Archives:
1° Journal des Savants) livraison d'avril et de mai.
2° BuUf!tin de l' Acadé1Î~ie cl' IIippone.
3° Inventaire du li!lusée d'antiquités de la viUe d'An ..

ge?" s. . ,
Présentation et admission d'lin nouveau sociétaire;
M. Mauricè du Fretay,' au château du Vieux-Châtel en
Plonéve-Porzay, présenté par MM. Se1'ret et Hardouïn . .
Correspondance. MM. Se1'1'et et Hardouïn, que des
devoirs de fmnille éloignènt momentanément de Quimper;
s'exc'.: ~ O:lt de ne pouvoir assister à la séance de ce jour
et demandent le renvoi à une époque ultérie-qrB des com­
munications pour lesquelles ils avaient é'té l'nis à l'ordre
du jour. -
M. de Colleville fait part à ses collègues dé sa nomina­
tion de Membre associé correspondant de la Société d0S
Antiquités de France. .
M. Lefèvre-pontalis, directeur au Ministère de 'l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts, ayant signalé cel''.:.
taines lacunes dans la collection des Bulletins adressés au

Ministère, . on s~est empressé d'expédier Jes numéros
manquants~ , ,
M. le comte de Marsy, directeur dé la Société francaise
d'archéologie, adresse un pressant appel- , aux Membres
des Sociétés savantes bretonnes 'pOUl' les engager à assis-
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIII (pe Partie). 7

cuire ,des vases ou: seulement ,à sécher des creusets ~

M~ . Sm'ret se propose d'examiner 'bientôt ces .q.iverses
hypothèses et de ~donne~', <\,.l'appl~i. de .ses conclusions, la
description détaillée de toutes les pièces ,découvç;l'te~ dans
oè four. l' ,, "; , ' ,'.,' , . ' c ' .,'
· M. de 1~ ·ViUelna1'qué épuise rordr~ du jo.ur. en .donnant
lééture de· son In:~moire sur ·.les ·JQculatQr~s , bretons, aux
temps carlQvingiens; ~ . . . . ..
. A proPQ~:r de saipt:Ernilien:,: é:vêque de Nan/tes, chanté

Pal" j nos JQculatores, dal,!s des chan.son~ de gestes,
du genre· de lat , chÇ1nson . de Ro!anp, nQtre . savant con-
frère, M . .le major Faty, éclaire .historiquement les docu-
ments' poétiqJleS 'que M. d~J.a Yillemarqué a · traduits des
B0Handistes.
Deux personnages, dit~jl, ' ont porté le nom d'Emilien;
l'un était le vaillant prélat ~ant~is, m.Ol:t martyr en 725,

dont il a été question Sa fête tombe le 25 juin. On l'appelle
en' latin Sanciùs , Aemilia,nus, et en , Bourgogne saint

EmHand, .. 1. f . ,'. j' 1."/ '. : f
L'autl;e qU'01l a lé tort de 'confondre quelquefois avec lui,
et · dont la fête "tombe le' .IB novembre, était abbé d'un

monastère. de la 'Saintonge, 'et patron, primitif de Louan-
néc; i1.' ,été · le â;euxi_èm~ patrop. de Loguivy-Plougras·;
on l'honor.é en Dordogne où il mOl1rut en l'année. 767.

. La' séance est levée à 5 heures. •

Le Seèrétaire,

Vte DE BLOIS .

SÉANCE DU JEUDI 29 JUILLET 1886

présidence de M. le V HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,
. Il'lElVIBRE DE L'INSTITUT
Présents: MM. LUZEL, FOUGERAY, FATY, LE MAI-
GRE, DIVERRÈS. .
En l'absence des Secrétaires, M. Diverrès est appelé par
M. le Président pour en remplir les fonctions.
envoyés et déposés à la Bibliothèque:
Ouvrages
10 Réperto11"f( des travaux historiques;
20 Bulletin de la Societé bretonne de géographie;
30 Bulletin de la Société polymathique du Morbihan;
40 Pouillé historiqtte de l'archevêché de Rennes ~ par
M. l'abbé Guillotin de Cors on ;
5° I-listoire de la Chambre des C01'nptes de Bretagne ~
par M. de Fourmont.
au savant et infatigable
Des remercîments sont votés
auteur du Pouillé historique de l'arhevêché de Rennes,
M. l'abbé Guillotin de Corson, pour l'offre généreuse qu'il
fait à la Société de son précieux travail. .
de l'histoire de la Chambre des Comptes,
A propos
M. le Président rappelle que M. de Fourmont~ son au
teur ,homme distingué, plein d'érudition- et savant anti­
quaire, n'a pas obtenu, malheureusement, avec cet ou­
vrage, tout le succès qu'il méritait. Le peu de vogue
de son livre doit plutôt être attribué à l'aridité de la
matière qu'au talent de l'auteur.
Notre collègue, M. le Conseiller Hardouïn, s'excuse de
ne pouvoir assister à la séance; un deuil de famille l'ap­
pelant à VÇlnnes.
BULLETIN AltCH};:OL. DU FINISTÈRE. T. XIII (1. re Partie). . 8

La Société, témoigne son regret de l'absence de l'hono­
rable membre, regret d'autant plus grand qu'elle la prive
de la communication qu'il devait lui faire sur la Réfor-

mation du Domaine de Morlaix et de Lanmeur .
M. le Président communique à la Société une lettre de
M. de la Borderie, relative au Cartulaire de Landévennec.
ayant remarqué que le Cartulaire
L'éminent paléographe
cru bon de faire
était de trois écritures différentes a
reproduire~ en fac-simile, une page de ces diverses écri­
tures, afin que l'on en ait un spécimen.
M. le Président communique également la note de l'ar­
tiste qui s'est chargé de ce travail, note que la Société
approuve et qui est remise au Trésorier afin d'être réglée.
M. le Président fait remarquer qu'il a été
A ce propos,
convenu qu'on donnerait dans le Cartlaire quelques échan-
tillons de l'art au XIIe siècle, que dans un travail d'une
regarder à quelques francs.
telle importance, il ne faut pas
Il est donc décidé que quatre dessins chromo-lithographi­
ques seront joints aux trois fac-simile de l'écriture.
Il s'excuse de n'avoir pas en coreconvoquéla COITlmission
nommée pour étudier les fouilles à faire en la comlnune de
Ce retard provient d'abord de la difficulté de se
Mellac.
procurer des ouvriers, dans le . moment de la récolte,
ensuite de l'état de santé d'un des membres de la Com­
à Quimperlé~ dans
mission qui ne pouvait se transporter
le moment.
A propos de la voie romaine de Mellac, M. le Major
Faty fait à la Société une importante Icommunication
sur la construction des voies romaines de Lorraine, com­
parées aux voies romaines de Bretagne. Elle pourra faire
l'objet d'un mémoire spécial.
M. le Président exprime le désir de voir publier dans
notre Bulletin le Testament de Nicolas de Coatanlem, de
1518. M. Luzel fait remarquer qu'il l'a déjà donné. dans

le Bulletin de la Société d'études scientifiques du
Finistère~ qui se publie à Morlaix.
M. le Président insiste, à cause de l'importance de ce
document, surtout én ce qui concerne les pèlerinages
aux XVe et XVIe siècles.
bretons,
M. Luzel répond que, vu l'insistance de M.le Président,
il se fera un plaisir de reproduire dans le Bulletin de la
Société le document en question, qui est, en effet, d'un
à différents points de vue.
grand intérêt,
Présentations et admissions de nouveaux membres:
M. l'abbé Guillotin de Corson, présenté par MM. de la
Villemarqué et Luzel.
M. Robert Oheix, présenté par MM. de la VHlemarqué
et de la Borderi~ .
M. le Président, ap. nom de la Société, souhaite la b.ien­
venue aux nouveaux membres, qui ne sont pas des étran­
gers pour la Société, étant depuis longtemps connus par
leurs travaux.
La parole est ensuite donnée à M. le Major Faty, qui
donne lecture d'un Mémoire du plus vif intérêt, intitulé :
Une Ténébreuse affaire, à Quimper, au XVIIe siècle .
En l'absence de M. Hardouin, lecture est faite d'un
travail de l'infatigablo M. Paul Sébillot sur les Fées des
Houles de Bretagne.
Dons au Musée:
Boudha pris à Là-Sût, dans une pagode cambodgienne,
le 3 mars 1885, pendant l'insurrection. Ce bronze paraît être
du XVe siècle. (Don de M. Luillier, membre de la Société).
Hache en bronze, offerte au Musée de Quimper, par
M. Joseph Gestalin, maire de Riec, trouvée dans sa prD­
priété de Kerlisquidic, près du bourg de Riec.
L'ordre dujour étant épuisé, la séance est levée à4h; 3/4.
Le Secrétaire par intérim,
H. DIVERRÈS

LES CERCUEILS DE PIERE TOMBÉS DU CIEL (1).
(Extrait du roman en vers de Girart de Rossillon', p. 160 et 180,

édit. de Mignard (XIVe siècle, cité par M. Longnon, de l'Institut).
• ,(C S'il YOUS plaist au jour d'ui rescrierons: Saint-George,

« Sa chapelle est cy-près au lieu qu'on dit Quarrées.
« Là seront tuit pourté à chars et charretées
« Li mort qui au jour d'ui cy perdront mortel vie .. »

Girars et dame Berthe Dieu de bon cuer priel'ent,
De deux nuiz et deux jours ne burent ne mangieren t, .
Et jurent que jamais n'useroient que pain d'orge
Jusqu'à tens gue Quarrées où l'on onre Saint-George
Soient mis chrestiennement en noble sepulture.
D'eulz mettre noblement mettre toute leur cure.
Oés comment Diex fit pour eulz très-grand miracle :
Ils troverent le main, pour chascuns, habitacle,
Les tres plus biaux charqueux, ja plus bel n'en verrés.

• Il furent en sept jours tuit dedans enserrés.
sm'cuis y a, li ungns sont mis sur l'autre .
Plusieurs
Les grans gens sont dedans senz argent et senz peautre,.
Ly menus dedans terre en tres biaux .sarcuis turent .

(1) Voir les Joculatores bretons, p. 176.

SÉANCE DU JEUDI 27 AOUT 1886.

présidence de l'tI.le Vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUÉ,
MEMBRE DE L'INSTITUT

Étaient présents: MM. DE COLLEVILLE, LUZEL, LE
MAIGRE, DIVERR~S, SERRET, HARDOUIN, FATY,
l'Abbé PEYRON, FOUGERA Y et DR BLOIS .
Ouvrages déposés à la Bibliothèque depuis la dernière
réunion:
1° Bulletin archéologique, année 1886, n° 2;
2° Journal des Savants, livraisons de juin et de juillet;
3° Annales du Musée Guimet, t. XIII, no 2, mars et
avril.
Admission d'un soéiétaire, M. Le Maout, curé de Gui­
par MM. Diverrès et Peyron.
miliau, présenté
Correspondance : M. Trévédy s'excuse de ne pouvoir
assister à la séance de ce jour et annonce qu'il a obtenu
de bonnes reproductions photographiques du groupe
équestre de Saint-Maô, en Plouaret.
M. L uzel explique l'intérêt que présente la comparaison
de ces divers monuments.

Une même pensée semble avoir inspiré les artistes,
mais ils ne l'ont pas tous reproduite d'une manière iden­
et à Kerlot, le vainqueur foule sous les
tique. Au Guélen
de_ son cheval un vaincu qui implore sa clémence;
pieds
à Saint-Maô, au contraire, c'est une femme renversée, qui
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. ' T. xur (Pe Partie) 9

symbolise la brutale oppression du conquérant, si tant est
la représentation de ce
que l'on puisse interpréter ainsi
mythe. Non loin de là coule une fontaine sacrée, placée
par les premiers apôtres du pays sous la protection de
s~int Maô ou Mathieu. Le soin de combattre les supers­
et d'enlever aux pratiques anciennes le
titions païennes
a dû rendre assez géné-
caractère d'un culte idolâtrique
l'al dans les premiers siècles de l'Eglise, l'usage de
sourC03 sous le patronage d'un saint ou d'un
mottre los
personnage d'une éminente piété.
M. de Colleville, sous-préfet de Quimperlé, a visité les
vestiges gallo-romains signalés dernièrement par M. de
la Villemarqué au vHlage des Fontaines.
Les substructions que le temps a respectées sont-elles
celles d'un poste d'observation militaire ou d'une villa? Il
Eorait téméraire de se prononcer. Les fouilles dont la So­
ciété d'archéologie va prendre l'initiative, dirigées soit dans
la vallée, aux abords du ruisseau~'où certains tertres pa­
raissent:recouvrir les ruines de thermes, soit sur le côteau,
extrait des
au lieu d'où les cultivateurs du voisinage ont
p:erres de petit appareil entrées dans la construction de
lours maisons, ne manqueront pas de donner des résultats.
On a déjà retiré du sol ces meules de pierre à main,
signalées dans le rapport.
M. Bigot, architecte diocésain, attire l'attention sur une
chmninée en pierre de l'ancien présidial de Quimper,
la propriété de M. Rossi. Cette cheminée est-fort
devenue
par sa forme et mérite d'être conservée. M. Rossi,
belle
a vec une louable générosité, offre de céder gratuitement
cette cheminée qui pourrait devenir un des ornements du
la Société voulait bien la recevoir.
Musée, si
La Société charge, pour cette proposition, M. le Prési­
"transmettre ses remerciements à M. Rossi.
dent de

Un arrêté de M. le Ministre de l'Instruction publi-
monuments historiques, l'église et le cloître de l'abbaye
de Daoulas. Notification de cet arrêté a été f:lite, ajoute
M. Big'ot, à IVJ. le Maire de ~aoulas, avec invitation de
remettre au présidept de la fabrique une ampliation dudit
arrêté. Cette mesure était réclamée depuis longtemps.
Notre zélé confrère espère obtenir 18 même résultat
ches dans ce sens ont été tentées auprès de M. l'Inspec­
historiques: un vœu émis
tour géneral des monuments
par la Société donnerait plus de poids à la demande.
Il est déféré aussitôt au désir exprimé par M. Bigot.
La publication du Cartulaire' de Landévennec mar­
que d'un cachet d'actualité tout ce qui concerne le sou­
la célèbre abbaye :. On apprendra donc avec
venir de
plaisir que les vestiges de l'église, où se trouvait le tom­
beau intact du roi Grallon, sont assez apparents pour
pormettre à l'architecte de relever exactement le plan et les
dispositions principales de l'édifice.
Enfin, ot comme complément à toutes ces bonnes nou­
velles, on nous annonce que l'église du Relec, avec les
la fabrique de Plounéour­
restos de l'abbaye, a été léguée
Ménez par testament de la propriétaire récemment
décédée.
M. Luzel fait part de la mort de M. Flagelle, de Pont­
la Société d'archéologie du
Aven, un des fondateurs de
Uni par des liens divers à MM. de la Ville­
Finistère.
Pompery, Le Menn et Audran, il a eté phlS
marqué, de
d'une fois le collaborateur de nos travaux. Il dirjgeait il,
Landerneau un cabinet d'affaires important. Ses fonctions
probIté, l'appelaient sans cesse d'une extrémité à

l'autre du' département, ot ces pérégrinations tournaient
au profit des étudos archéologiques auxquelles il con­
sacrait ses heures de loisir avec une minutieuse exactitude.
Nous devons craindre, et ce serait grand dommage, que
de cette carrière si dignement poursuivie, ne
les labeurs
pas laissé le temps de 'classer et de revoir ses
lui aient
notes scientifiques. BUes formaient les éléments d'un
se proposait d'offrir au public
ouvrage important qu'il
la forme d'un dictionnaire des antiquités de la Basse-
sous

Bretagne.
M. Diverrès s'est servi d'un cliché en bois du siècle
dernier pour tirer d'assez jolies gravures de saint Co­
rentin qu'il dépose sur le bureau. Le dessin est correct
et ne manque pas d'originalité.
M. le Directeur du Musée propose à la Société l'acqui­
sition d'une monnaie d'or d'Honorius Flaccus trouvée,
dit-on, à Scaër, et qui lui a été apportée. Son poids ost de
15 francs, mais à cause de son remarquable état de
conservation, on estime la valeur de cette pièce à 20 francs.
Adopté. .
1\1. le Commandant Faty, avec sa science ordinaire,
décrit ainsi la médaille:
Avers ou face D. N. HONORIUS P. F. AUG. qu'on doit
Son buste
lire Dominicus Honorius Pontifex Augustus.
est diadémé avec le Paludamentum (manteau militaire)
et la cuirasse .

Hevers. - VICTORIA-AuGGG., c'est-à-dire la victoire
à droite, revêtu d'une
des Augustes. Honorius, debout,
de la main droite, et de la
tunique, tient un vexillum
main gauche un globe surmonté d'une victoire; le pied
gauche est posé sur un captif couché à terre; dans le
champR. V.; à l'exergue, COMOB. (Co. f,L OB.) lettres
M. de Colleville voit le signe ordinaire des
initiales, où
monnq,ies frappées à Constantinople. '

Les collections du Mus3e s'enrichissent en outre d'un
tourIlois à l'effigie du foi Louis XIII et au millé-
double
sine de l'année 1640. Cette monnaie est offerte par
M. Garessus, surveillant des travaux de la place Saint­
Gurthiern, à Quimperlé, ou elle a été trouvée .
M. de la Villomarqué exhibe en même temps des spé­
à rebord, de .charbons
cimens de ciment romain, de tuiles
à une
en quantité et .d'autres objets antiques recueillis
sur l'area de la place Saint-Gurthiern.
grande profondeur
La Société archéologique du
Les fouilles continuent.
Finistère les suit avec intérêt; elles seront l'objet d'un
M. le Président. -
rapport de
- M. l'abbé Peyron, secrétaire général de l'évêché, a
pris copie aux archives départementales, d'une lettre
12 ventôse an II de l'ère républicaine par les
adressée le
la commune de Lesneven
membres du Conseil général de
aux administrateurs du même district; elle est ainsi
concue: . .
« Citoyens, nous venons de donner des ordres pour
faire dissiper les rassemblement d'enfants qui, suivant
par les rues
l'ancien usage, se permettent de promener
la tête d'un coq. Nous avons aussi défendu à toutes per-
sonnes de se masquer.» Signé: Lemarre, Cadoret, etc.
n s'agit, on le voit d'une vieiÏle farce de carnaval;
mais quelle en était l'origine et la signification? on serait
curieux d'obtenir des renseignements sur cette coutume
aujourd'hui tombée dans l'oubli.
M. le Conseiller Hardouïn, commence la lecLure d'un
sur la Réformation du domaine de
mémoire étendue
et de Lanmeur en 1678 et 1679, et entre dans des
Morlaix
explications préliminaires d'un grand intérêt administratif.
M. Serret a rapporté de Belgique et placé dans les
vitrines du Musée, un gand nombre de couteaux en silex

de l'âge de pierre, provenant des anciens ateliers de
Cette station fut mise au jour en
Spienner en Hainaut.
1867, par les travaux du chemin de fer de Mour à Chioray .
L'atelier de Spienner est un des plus considérables que
l'on connaisse; il peut rivaliser avec celui de Pressigny-
départe~nent d'In.dre-et-Loire; il occupe
le-Grand, dans le
une surface d'environ cinquante _hectares et a été étudié
par M. Honzeau de Lehaie, dans le Bulletin de
et décrit
la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du
Hainaut, 3 série, t. II, année 1868.
M. de la Villemarqué continue la lecture de
son mé-

moire sur les JOGulatores bretons .
La séance est levée à 5 heures.
Le . Secrétaire,
Vte DE BLOIS.

Traité entre M, le Comte DE LESCOET et M. KERLAN, ar-
chiviste, pour la mise en ordre des archives du château
de Lesquiffiou.

Le fonds de la famille Barbier, avec ses alliances, est le plus consi­
dèrable de la série E, aux archivés du département du Finistère; il ne
contient pas moins de 1,50 cartons et liasses. Le sieur Kerlan, Raoul, qui le
mit en ordre, en 1781, au château de Lesquiffiou, exécuta le même tra­
vail dans les archives de plusieurs familles du Léon. En 1,769, il prend
le titre de agent et secrétaire de /}1. le marquis de Penmarc'h, dans un .
tableau par lui dressé des alliances de la maison de Penmarc'h.
Comme on le voit par une note de M. le comte de Lescoët, à la fin de
la pièce qui suit, il mourut en 1784.
cc Entre nous soussignés, messire Sebastien François Joseph Barbier,
comte de Lescoët, d'une part, et François Raoul, sieur de Km'lan, archi­
sont convenus les points, clauses et conditions ci­
viste, d'autre part,
aprez : sçavoir que moi, dit sieur de, Kerlan, promet et m'engage à ar­
les papiers de Monsieur le comte de Lescoët, de faire les copies
ranger
qui seront jugées nécessaires, tant rapport aux archives qu'aux affaires
courantes de la maison, ainsi que lesdits voiages relatifs aux dites af­
faires, et ce, à la condition d'être défraié de tous les frais desdits voiages,
ct d'avoir trois cents livres d'appointement, pendant la durée de mon tra­
somme paiable par terme de trois mois, à compter du pre­
vail, ladite
mier mars mil sept cens quatre-vingt un, ~rom.ettéJnt n'accepter aucune
commission, pendant que ma présence sera jugée nécessaire par Monsieur
le comte de Lescoët, et ne fmre aucune abscence, jusqu'à ce que les con­
ditions ci-dessus ne soient réalisées; a l'exécution desquelles moi dit
seig comte de Lescoët déclare m'obliger, pour les objets qui me concer­
nent, et moi dit sieur de Kerlan, pour les autres articles; reconnaissant
de plus en l'endroit que Monsieur le comte de Lescoët m'a salarisé des
agissemens et ouvrages que j'ai pû faire pour lui jusqu'au premier mars
de cette année. !te présent fait double, au chateau de Lesquiffiou, le vingt
mars mil sept cent quatre-vingt-un. KERLAN, Raoul.
(1 Sebastien François Joseph BARBIER DE LESCOET. »

Reçu le 8 juin 1781 soixante quinze livres'.
Le i5 septembre i781. Reçu soixante quinze livres.
Le i~ décembre i78i. Reçu à valoir trente six livres.
Le i9 janvier i782. Reçu trente neuf livres pour parfait paiem du
quartier échu au dernier novembre i78i.
Le 22 mars i782 j'ai reçu quarante-huit livres à valOIr au quartier
échu le dernier feuvrier dernier.
Le 4 may 1782 j'ay reçu les vingt-sept livres restans du dit quartier
fini en feuvrier. .
J'ay reçu de Mons le comte de Lescoët soixante quinze livres pour le
quartier échu le 3i mai dernier, à Lesquiffiou, ce iD juin 1782.
KERLAN, Raoul.
Quelque temps après, M. Km'lan aiant désiré se retirer, nous nous som­
mes séparés, et je lai paié entièrement jusques il sa sortie; il est mort
2 ans après.

SÉANCE DU JEUDI 28 OCTOBRE 1886.

MEMBRE DE L INSTITUT

Présents: MM. LUZEL, FATY, l'Abbé ABGRALL,
DIVERRÈS, LE MAIGRE, l'Abbé PEYRON, CORMIER,

SERRET, HARDOUIN et DE BLOIS. .
Ouvrages déposés à la Bibliothèque depuis la dernière
réuhion : . :
10 Société bretonne de Géographie, nOS 24 et 25.
20 Mémoires de la Société d'archéologie de Ra11~-

bouille t, t. VII.
30 Recueil de la Société havraise d'Études Jannée 1885.
40 Journal des Savants, août 1886. . ..
Admission de nouveaux sociétaires : M. Le Bras, 'pro-
fesseur au Lycée, présenté par MM. Luzel et Paban;
M. l'abbé Le Floc'h, recteur de Gouesnac'h, présenté par
MM. du Marc'hallach et de Kerret; M. Roy, instituteur
à Kerinou, par Lambézellec, présenté par MM. Diverrès
et Serret.
Correspondance : M. Trévédy s'excuse de ne pouvoir
assister à la séance de ce jour et demande au bureau de
à une époque ultérieure la le.cture de son mémoire
fixer
sur le groupe équestre de Saint-Mathieu.
M. le Ministre de l'Instruction publique fait part ·des
réclamations qu'a soulevées l'époque précéde.mment
adoptée pour l'ouverture 'des réunions de la Sorbonne, ot
par suite, invite notre compagnie à indiquer la date qui
la plus favorable pour la convocation annuelle
semblerait
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIII (ire Partie). 10

des Sociétés savantes à Paris. M. le Conseiller Hardouïn
la Pentecôte, parce
propose de choisir les vacances de
l'Université et
qu'à ce moment de l'année les membres de
des corps judiciaires pourraient plus facilement prendre
part aux travaux du Congrès. Adopté.
Musée a reçu de divers donateurs les objets sui-

vants: de M. le vicomte de Colleville, sous-préfet de
revers est
Quimperlé : une médaille d'Auguste, dont le
nt fruste; la tête de l'empereur tournée à
malheureuseme
droite est accompagnée de la légende: Irnperator Cœsar,
./ ugustus, divi filius. Peut-être aurait-on lu encore, si elle
Pat. Pa (Pater Patriœ.) Ce grand
avait été intacte,
bronze a dû être frappé entre l'an 727 de Rome (2'7 ans
la naissance do Jésus-Christ, à l'époque où Octave
avant
recut du Sénat le titre d'Auguste) et l'an de Rome
14 de notre ère, où cet empereur mourut à No1a, ville de
De M.Bolloré, négociant à Quimper, une piastre
Campanie.
1761 et à l'effigie de Charles III ;
espagnole au millésime de
la tranche de cette pièce bien frappée, est particulière­
26 grammes 1/2 d'argent.
ment curieuse. Son poids est de
M. le Conseiller Hardouïn a relevé dans la Gazette des
Tribunaux l'hommage rendu à un vieux magistrat du
Bretagne par M. l'avocat général Quesnay
Parlement de
de Beaurepaire dans le discours qu'il a prononcé suivant
l'usage à l'audience solennelle de rentrée de la cour de
Paris. Il mérite d'être cité en entier.
« Ici un magistrat de province nous apparaît que l'A-
« cadémie française alla chercher en Bretagne, Hay du
« Chatelet, avocat général à Rennes. Ce fut à la fois un
« talent et un caractère. Fort aimé de Louis XIII il recut
« la commission d'établir le Parlement de Pau. Il occupa
« plus tard un siége à Paris et osa toujours protester
« contre la politique sanglante de Richelieu·. Les contem-
« porains font de lui ce portrait: « Homme de bonne

« mine, esprit ardent, ayant toujours ' belles ripostes.» .
« Sa plume vaill~nte a tracé bien des œuvres: le factum
» pour Montmorency, la défense du roi et des ministres,
satires, en vers, une
( puis l'histoire de du Guesclin, des
« Guy Patin raconte de lui une belle réponse à Louis
« XIII. Ce magistrat de grandeàme s'était fait récuser
« dans le procès de Marilla.c. Lors du procès de Montmo­
« rency il tenta hardiment d'arracher cette victime au
« Cardinal. Je pense, dit le roi, que M. du Chatelet don­
« nerait un de ses bras pour sauver M. de Montmorency.
« Je voudrais, Sire, répondit-il, les avoir perdus tous les
« deux, car ils sont inutiles à votre service, et en avoir
« sauvé un qui vous a gagné et vous gagnerait des ba-
« tailles. »
M. de la Borderie a besoin d'un nouveau délai pour
la Préface du Cartulaire de Landévennec. Les
terminer
pas du développement des
souscripteurs ne se plaindront
Prolégomènes, puisqu'ils y trouveront une analyse criti-
que des points les plus obscurs et les plus controversés'
de l'histoire de Cornouailles.
M. de la Villemarqué constate combien la mémoire du
roi Gradlon est restée populaire dans une partie de la
On montre partout des ponts de César, ou bien
Bretagne.
la légende de la ville d'ls ensevelie sous les
l'on récite
flots de l'Océan, ou bien l'on décore du nom pompeux de
château du roi Gradlon les murailles presque détruites de
L'Ile Chevalier, à l'embou­
quelque vieux donjon féodal.
la rivière de Pont-l'Abbé, possédait ainsi il y a
chure de
quelques années les ruines très pittoresques d'une de
demeures ' royales. M. Ch. de Laubrière
ces prétendues
à M. de
ques vestiges, un croquis fort exact, qu'il offrit

la Villemarqué et que l'on publiera dans un de nos pro-
chains Bulletins. '
M. Faty pense qu'il serait intéressant de dresser la
liste des domaines attribués à Gtadlon. Déjà M. de ;Fré­
minville, dans ses Antiquités de Basse-Bretagne, a si­
gnalé Poulguinan, près de Quimper, et M. Le Men, dans
sa Monographie de la cathédrale de 'Quimper, a . eu
parler de ses anciens propriétaires.
1 l'occasion de
On a remis à M. de la Villemarqué un petit joyau, de
l'âge de la pierre polie (amphibole), trouvé à 2 m. 50 c·
au niveau du sol vierge, par les ouvriers employés à
creuser les tranchées de la nouvelle halle, place Saint-
Gurthiern, près de l'église de Sainte-Croix, de Quimperlé.
M. le
Plusieurs personnes l'ont prise pour une amulette.
• Faty pense que c'était une pierre de touche .
commandant
Le fait devra être vérifié par quelqu'orfèvre .
. M. l'Abbé Peyron appelle l'attention sur l'ancien usage
d'arroser du sang d'un coq le~ fondations des édifices à
Quimperlé, et en demande l'origine.

Enfin, M. Luzel a la parole pour donner lecture du tes­
1518 et pré­
tament de Nicolas de Coëtanlem, rédigé en
senté après le décès de l'amiral breton à l'official de
Ce document très curieux sera inséré in ex­
Tréguier.
tenso au Bulletin, à cause de son importance. .
La séance est levée à 5 heures.
Le Secrétaire,
Vte DE BLOIS.

SEANCE DU JEUDI 25 NOVEMBRE 1886.

présidence de M.le Vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUE,
MEMBRE DE L'INSTITUT

Étaient présents: MM. FATY, TRÉVÉDY, DIVERRÈS,
l'Abbé PEYRON, GUEPIN, LE MAIGRE, HARDOUIN,
DE BECOURT, SERRET.
M. Luzel s'excuse par lettre de ne pouvoir assister à la
séance.
et déposés à la
Les ouvrages suivants ont été offerts
bibliothèque de la Société:
Bulletin -histm"ique et philologique, année 1886,
nOS 1 et 2. .
Annales du Musée Gui1net, tome XIV, n° l,juillet-août.
Idem. tome IX. Les Hypogées
-royaux de Thèbes.
M. Trévédy demande la parole.
Il appelle de nouveau l'attention de la Société sur la
situation particulière faite à l'Arc de triomphe de Sizun,
classé le 7 mars 1884 comme monument historique.
il résume les discussions qui ont déjà
En quelques mots,
eu lieu à ce sujet (1); en présence des réparations urgen­
tes, si nécessaires à la conservation de ce monument, il
(i) Bulletin de la Société, t. XI, procès-verbaux, p. 42~ T. XII,
procès-verbaux, p. 86. T. XIII, procès-verbaux, p. 35 et p. 55.
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE.' T. XIII ({re Partie). 1.1

déplore la lenteur des enquêtes, lenteurs très-préjudi-
ciables à la conservation de cette œuvre d'art.
A la suite ' de cette communication, on décide que
MM. Luzel et Trévédy feront une nouvelle démarche
auprès de l'Administration. Ils en rendront compte à la
prochaine séance.
M. Trévédy donne lecture de son Mémoire sur le groupe
équestre de la chapelle de Saint-Mathieu, en Plouaret; il
présente deux photographies de ce groupe qui a une
grande similitude avec ceux de Guélen et de Kerlot CI).
Ce travail est écouté avec d'autant plus d'intérêt que
l'attention de quelques savants a été attirée sur les grou-
pes de Guélen et de Kerlot. '
M. le Conseiller Hardouïn continue la lecture de son
Mémoire sur la Réformation du Domaine de Mm"laix et
de Lanmeur en 1678 et 1679. Cette étude faite avec,
tout le soin et la compétence de notre honoré confrère
présente un très-grand intérêt au point de vue :fiscal et
administratif de la province de Bretagne.
La lecture des mémoires à l'ordre du jour étant
épuisée, M. le Président répond à une demande qui lui
est faite au sujet de la publication du Cartulaire de Lan­
dévennec. Il croit pouvoir assurer que le retard ~st dû à
une cause indépendante de la volonté de M. de la Bor-
derie. L'impression va être continuée avec activité. '
, Dans les précédentes séances il a été question de l'im­
molation d'un coq, soit pendant le Carnaval (2), soit
dans certains actes de la vie ordinaire, particulièrement
lors de la construction des édifices, $urtout à Quimperlé"
dont les armoiries sont un coq, et où cette coutume exis-

. (1) Tome XIII. Jfémoires, p. 38.
(2) T. XIII. Procès-verbaux, p. 65-72 .

tait encore au XVIIIe siècle. M. de la Villemarqué prie
M. Peyron de vouloir bien étudier cette question et de
réunions. .
A vant de lever la séanèe, M. le Président donne lecture
d'une importante découverte faite dans la vallée du Grand­
Morin, et publiée dans la Revue des Sciences du Corres­
pondant, dans son numéro du 10 novembre 1886; p. 554,
la signature du savant M. Henri de Parville.
sous
« M. Thiel111en vient de découvrir, près de Crécy-sur­
« Morin, une sépulture sous roche, de l'àge de la pierre
« polie. A 3 luètres au-dessous du so], au sommet d'une
« petite colline, on a mis à nu deux chambres continues,
« entourées de murailles en pierre sèche. Ces chambres,
c( séparées aussi par un mur en pierre sèche ont, l'une
« 2 m. 50 sut' 2m. 50; l'autre, 1 m. 80 sur 2 m. 20. La
« hauteur de la pr81uière est de 1 m. 50; celle de la deu­
« xième seulement de 0 m. 60. Ces chambres. étaient
« remplie~ d'un fin limon brunâtre, compacte, empâtant
cc de nombreux ossements. On ya trouvé des squelettes
« au nombre d'une trentaine, hommes, femmes, enfants,
c( vieillards, rangés côte à côte et la tête au pied des
« murs.
c( Les ossements sont remarquablement bien conservés.
« Cinq ou six crânes, recueillis presque intacts, semblent
« indiquer, par leur forme, la présence de · deux races
« distinctes. L'un d'eux est trépané. Les dents de ces
« crànes, recouvertes d'un puissant émail, sont toutes
c( saines, souvent usées, quelquefois jusqu'à la racine, ce
« qui fait supposer que les hommes de Crécy s'alimen­
« taient surtout de végétaux crus. Tous -les instruments
« d'une civilisation préhistorique ont été trouvés placés
(c près de la tête. On a recueilli des grattoirs, couteaux,
« haches en silex poli, pics en calcaire siliceux, poincons

« en os, amulettes.. .... Aucune trace de poterie, ni de
« métaux.
« Une pierre meulière énorme, pesant plus de 120,000 ki­
« logrammes, recouvrait les deux chambres. Cêtte pierre
« n'a pu être apportée; elle existait; on a creusé sous
« cette masse en place, et les murs qui ont été construits
« ensuite épousaient les contours. Cette sépulture sous
« roche, due à des hommes d'une époque profondément
« reculée dans le passé, est une des plus intéressantes
« que l'on ait encore découverte. )) .
La séance est levée à 5 heures.
Le Secrétaire-adjoint,
A. SERRET .

SEANCE DU JEUDI 30 DÉCEMBRE 1886.
:Présidence de I~. le Vicomte HERSART DE LA VILLEMARQUE,

MEMBRE DE L INSTITUT

Etaient présents : MM. TREVEDY, FATY, LUZEL,
DIVERRÈS, LE GUAY, ancien juge de paix à Douarne-
nez, LE MAIGRE, SERRET.
M. Henri Hardouïn s'excuse par lettre de ne .pouvoir
assister à la séance.
à la Bibliothèque de la Société depuis
Ouvrages déposés
la dernière réunion:
Acadhnie des inscriptions et Belles - Lettres.
2 Série. Tome IX. Bulletin d'avril-mai-juin.
Bulletin archéologique du Comité des Travaux his­
toriques et scientifiques,
Société bretonne de Géographie, n° 26, septembre et

Dctobre.

Journal des Sœuants, nos de septembre, octobre, no-

vembre 1886.
M. Diverrès fait hommage à la Bibliothèque de la So-
ciété, d'une Vie de saint Corentin qu'il a éditée, à l'oeca-
à la cathédrale et de la pro­
sion des ' fêtes qui ont eu lieu
.cession solennelle du 12 décembre 1886, où l'on a porté
la relique de saint Corentin retrouvée en 1879 (1).
(i) Voir Tome XII, année - 1885, p. 57. L'analyse du mémoire pré­
senté par M. l'abbé du Marhallac'h à Mgr Nouvel, évêque de Quimper.
BULLETIN AR(;HÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIII. (1 Partie). 12

Le texte de la légende, est la réimpression du récit fait
par le père Albert Le Grand de Morlaix. Divers dessins
reproduisent l'image du saint et augmentent l'intérêt de
ce travail. - .
M. Le Guay fait don à la Société d'une pièce en argent
de Henri de Navarre, et de deux anciennes cartes à jouer,
imprimées en 1780. Notre honoré collègue signale, dans
l'église de Guengat, une tombe qu'il désirerait voir placée
au Musée de Quimper. M. de la Villemnrqué fait remar­
quer que ce tombeau est celui d'un des membres de la
famille des seigneurs de Saint-Allouarn, qui avaient un
château à Guengat et dont un descendant, de la Compagnie
de Jésus, yit encore à Quimper. Placé autrefois dans le
la paroisse, exposé aux mutilations et aux
cimetière de
intempéries du temps, il a été mis dans l'intérieur de
l'église, où sa conservation est assurée .
M. Le Carguet, percepteur d'Audierne, qui a déjà enri­
chi nos collections de divers objets trouvés dans le Cap,
signale une série de pierres sculptées que l'on pourrait
facilement obtenir pour notre Musée. -
M. le Vicomte de Colleville, sous-préfet de Quimperlé, a
été appelé à uno autre résidence; avant son départ, il a
remis à notre Président une pièce rare pour notre médailler.
A l'unanimité des remerciements sont votés à MM. Di­
verrès, Le Guay, Le Carguet et de Colleville.
Présentation de M. Jones, par MM. Diverrès et Ser1'et.
M. de la Villemarqué dépose sur le bureau l'album qui
doit accompagner le texte du Cartulaire de Landévennec.
Cet atlas renferme trois planches chromolithographiques
représentant les trois miniatures de ce précieux manus­
crit, plus trois autres planches donnant un fac-sirrdle du
texte. Ces dessins qui sont d'une exécution reillarquable,
donnent la reproductiDn exacte des plus anciennes pein-

tures que l'on ait trouvées dans un manuscrit breton; elles
sont du XIe siècle, antérieure3 à la date de 1047.
M. Luzel, ainsi qu'il en avait été prié, a fait une démarche
relative à l'Arc de Sizun (1). M. le Préfet et M. le Secré­
taire général se sont rendus à Sizun. Leur opinion est que
ce monument doit rester là où il est. M. l'Ingénieur des
et Chaussées étudiera de nouveau la r8ctification
ponts
de la route . .
monument mégalithique a été découvert aux envi­
~zèle que l'on ne saurait
rons de lRosporden. Avec un
trop louer et que les personnes qui font des découvertos
genre devraient imiter, M. Gui~chou, juge de paix
de ce
à Rosporden, écrivit immédiatément à M. Luzel, qui, ne
ur les lieux, pria MM. Trévédy et Serret
pouvant se.rendre s
de s'entendre avec M. Guichou pour étudier ce monument.
M. Serret donno lecture du rapport qu'il a dressé sur cette
visite et communique les plans qu'il a relevés. Le mau­
vais temps ne permettant pas de remuer le3 terres, le
la chambre a été ajourné.
déblaiement de
M. de la Villemarqué fait également observer que la
Commission nommée pour faire des fouilles au village
lie Feunteniou (2) a été obligée de remettre ses travaux
à la belle saison. .
L'âge du bronze a été très florissant en Bretagne. On y
des cachettes ou des dépôts renfermant
a souvent trouvé
un nombre considérable d'outils de cette époque.
Parmi ces bronzes, on a remarqué des pièces en cui-
vre pur. C'est une question très intéressante. Quelques
savants pensent qu'il a pu exister une époque divisantl'àge
de b~onze en deux parties: le bronze (proprement dit) et
le cuivre pur. A l'exposition archéologique de Nantes,

(1) Voir Procès-verbal de la séance dn 20 novembre 1886.
(2) Voir Procès-verbal de la sëance du 27 août 1886 .

qui a eu lleu cette année, plusieurs objets étaient étiquetés :
Bretagne, cuivre. M. Serret ayant trouvé que quelques
la Société se rappro-
spécimens dans les collections de
chent par la forme et la couleur de la patine des objets en
vre pur, demande à en prendre des parcelles pour les
cui
faire analyser. Accordé.
M. de la Villemarqué continue la lecture de son savant
travail sur les Joculatores bretons. '
M. Trévédy présente, à titre de curiosité, l'Usement-de
mis en vers français et latins par le ' dernier
Rohan
Sénéchal de Corlay et lit un mémoire aussi 'amusant que
sur l'A1"tillerie à Qui1nper.
solide
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à
4 heuros 1/2.
Le Secloétai"e-adjoint,

A. SERRET,