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Bulletin SAF 1885


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Limites des dialectes bretons

M. Sébillot

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LIMITES DES DiALECTES RRETONS
Sur ma carte de 1878, j'avais indiqué les limites des dia-
lectes bretons d'après le teavail de M. Hamonic, qui figure
dans la préface du Dictionnaire breton de M. Tr-ouc1c,
publié en 1869, à Brest. J'ai reçu depuis quelques l'Actifica­
tions, parmi lesquelles, une assez importan te, qui m'a été
communiquée pal' M. de la Bal'l'e du Pal'C ; j'en sollieitc
de nouvelles .
Les dialectes bretons correspondent, d'une manière assez
exacte, aux limites des anciens évêchés; tou tefois, celles-ci •

étaient naturellement plus tranchées que celle des dia!eetes.
Le dialecte de Tréguier, a pour limites à l'est, le pays
français; au nord, la Manche; au sud, le massif des mon­
tagnes du Menès; à l'ouest, la rivière de Morlaix et une
ligne droite menée de Morlaix au Cloître.
A Morlaix, d'après une note de M. de la Barre du Pa rc,
deux des églises de la ville, Saint-Mathieu el. Sain t­
Melaine, situées sur la rive droite, appartenaient à l'évêché
de Tréguier'; Saint-Martin, sur la rive gauche, était en
Léon. Cependant, toute la ville de M01'laix et plusieues
cqmmunes des envil'ons, situées sur la rive trécorroise, par- ._

lent le breton de. Léon.
Le dialecte de Léon est limité, au nord et à l'ouest par la
mer; au sud-ouest, par une lignepartal1t de la rade de
de Brest, ct passant vers Plougastel et Daoulas, ces
deux pays en pleine Cornouaille, puis entre Landerneau
et La Martyre; au sud, la limite correspond à peu prés à la
ligne du chemin de fer de Paris a Brest; àl'est, la limite est
celle du dialecte de Tréguier. .
La riviére de l'Aber-Bel1niguet sépare le bas Léon dn
haut .Léon.
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME- XII. (Mémoires). 30

La plus grande partie de l'arrondissement de Brest, sauf
. la ville même de Brest, qui est un îlôt fl'anç.ais, et une
grande partie] de l'arrondissement de Morlaix parlent ce
dialecte.

D'après M. Luzel, les habitants d'Ouessant se servent
d'un dialecte qui aurait une plus gl'ande parenté avec le tré­
corrois qu'avec le dialecte de Léon, plus voisin cep,endant
de l'île.
Ainsi q u'onle voit en jetant les yeüx sur la carte, ces
ne s'éloignent pas beaucoup de la mer;
deux dialectes
peut-être doivent-ils leur formation à l'émigration des Bre-
tons insulaires., qui a eu lieu à deux reprises différentes, et
qui, presque partout, dit-on, s'est al'rêtée, aux approches
des montagnes.
Le dialecte de Cornouailles, le plus étendu de tous, com­
prend les arrondissements entiers de Châteaulin, de Quimper
et de Quimperlé; la partie sud de ceux de Brest et de
Morlaix; il est en outre parlé dans les Côtes-du':'Nord par
quelques cantons des arrondissements de Guingamp et de
Loudéac; dans le Morbihan, le canton du Faouët et celui

de Gourin se servent d'un dialecte qui,' s'il est fortement

encore plus du dialecte
teinté de vannetais, se rapproche
de Cornouailles.
Le dialecte de Cornouailles est limité à l'ouest par la
mer; au sud, par la mer et par une ligne qui suit à peu
près la limite du Morbihan et du Finistère
A l'est, la séparation est la rivière de Quimperlé et la
limite du canton d'Arzano, de Gourin et du Faouet, puis,
après une ligne sud, déjà indiquée, qui correspond àla limite
Morbihan et des Côtes-du-Nord, il s'arrête à l'est, à la

partie française de l'arrondissement de Loudéac .

Au nord, la limite est la même que la limite sud du

Léon e.t du Tréguier, c'est-à-dire une ligne correspondant
aux massifs du Ménez et des monts d'Arrez' et venant

aboutir a la rade de Brest, vers Plougastel et Daoulas.
Le dialecte de Vannes n'est parlé que dans le Morbihan;
des quatre grands dialectes bretons, c'est celui où se sont
glissés le plus de gallicismes. Il est limité à l'est par le
le pays français, au sud, par lamer, à l'ouest et au nord, par
le dialecte de Cornouailles.

PAUL SÉBILLOT.