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Bulletin SAF 1883


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Les hôpitaux de Quimper (suite)

Faty

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LES HOPITAUX DE QUIMPER ( 1)

(Suite).
Au-dessus de la premiél'e sall e, il en existe une seconde

avec les mêmes dimensions, mais on 1).e peut y placer que
neuf lits; ce n'est autre chose qu'un grenier, le tout couvert
d'une charpente qui port.e il, peine ses ardoises et dans l'ali-

gnement du toit de l'église, qui est en aussi mauvais état.
De l'autre côté de l'église, est le chœur, donnant sur l'ali­
gnement de la rue, et au bout, sont les parloirs, uniques
bâtiments que les dames de Sainte-Catherine aient il, proxi- .
mité de leurs pauvres. EIifin. les officiers du Présidial,
dans l'intérêt de la santé publique, demandent que l'hôpital
soit transféré au couvent des dames Cordelières (ou'Francis­
caines urbanistes), dont la comrnunauté avait été dissoute,
par suite ·de pal,ticipation au jansénisme, par arrêts de

·1742 et 17~J6 (2). Ces messieurs ne manquent pas, clans
leur mémoire, de faire ressortir la situation salubre, les

vaste~ locaux et l'étendue des terrains qui avoisinent. cet

établissement, qu'on pouvait avantageusement transform~l'
en hÔlJitaJ. Quant li Sainte-Catherine, ils en proposent l~

démolitioG, et demaIident que, sur son emplacement, on
bâtisse un présidial, des greffes, des prisons et un hôtel de
ville. Ce proJet, approuvé aussi paé la communauté de
Quimper, ne fut suivi d'aucune exécution.
1768. Résumé de plusieurs délibérations du Bureau des

Hôpitaux, du 11 avril au 4 septembre. M.l'In~endant de
la Province ayant ordonné de traiter il, l'Ratel-Dieu ies
mendiant~ détenus dans la 111aison du dépôt, qui tomberaien t

(:1.) Voir la Fe Pat'tie .
qui occupent aujourd'hui le c.ouvent ~es
(2) Ce sout les Jésuites

Cordelières.

BULLETIN DE LA Soc. ARCHKOL. DU FINISTÈRE. . TOME X.

malades, il en résulta que, pal' suite de l'admission d'un
grand nombre d'entre eux, il devint impossible, faute de ,
place, d'y recevoir les pauvres de la ville. Le Bureau, à ce
sujet, ayant présenté des observations à l'Intendant, ce
magistrat, voulant bien les prendre en considération, décida
qu'à l'avenir on n'enverrait plus à Sainte-Catherine que '

les mendian t8, dans le cas , de maladies très sérieuses, et

qu'une allocation de , s~pt sols par jour serait accordée par
le roi pour les frais de traÏiell)ent. En outre, il prescrivit
que ceux atteints de gâle, de fièvre ou de maladie vèné-
rienne, et même les femmes enceintes, seraient soignées
. dans la maison du dépôt. Le Bureau arrêta qu'à l'avenir,
les vêtements des pauvres de l'hôpital génér.al, qui décède­

raient a Sainte-Catherine, seraient rendus audit hôpital

général, qui paierait 32 sous pour' les frais d'enterrement

de chaque défunt.
1769. Délibération du 11 avril. Le Sénéchal; que nous
avons vu, en certaines circonstances, en lutte avec l'Evêque,
avait aussi 'parfois, des démélés avec le Maire, et probable-

ment, à cette époque, il devait exister peu d'harmonie dans
les rapports de ces deux fonctionnaires. . Ce jour là,
M. Laennec, membre électif, remplaçant le sieur Stevenot,
venait d'être reçu et admis à prendre place. . « En l'en-

droit, M. le Sénéchal a remontré queles lettres patentes du
mois de juin 1701, portantes confirmation de l'Hôpital géné-
raI et de l'Hôtel-Dieu à Quimper, disposent qu'il n'y aura '
que dix directeurs, dont quatre nés et six électifs, nommés

par le corps de ville, que ce dernier nbmbr'e est complet, et
que dans le premier n'est pas compris le maire, le sieur
du Thou., qui remplit actuellement ladite place à .Quimper,
et paraît 'prendre mal à propos la qualité de directeur né ;
en conséquence, mondit sieur Sénéchal demande que le
, Bureau a!t à délibérer .... Le Bureau, délibérant sur ladite

remontrance, a arrêté que ledit sieur du Thou n'auea

aucune assistance~ ni voix dans les assemblé~s du Bureau
des hôpitaux, en sa qualité de maire, jl.lsqu'à 'ce qu'il ait
justifié y avoir droit, en sa seule qualité de maire; et sans
élection et nomination particulière faite de sa personne au
· lieu et place de quelques autres dir~cteurs nommès pal'
ledit corps de ville, et le prie dé se retirer; ce qu'il a fait
· sans protestations. » . Il est à remarCiue~ qué le Sénéchal
s'apercevait un peu tard que le Maire ne devait pas faire
partie du Bureau et invoquait, pour l'en écarter, les lettres
patentes de 1701. Depu~s près de cinquante ans, par un
usage qui avait toujours persisté, et donnait une sorte de
lègalité à sa présence dans cette assemblèe" ce magis­
trat n'avait jamais été tracassé à ce sujet (1). Cet événe­
ment. prodlllsit une certaine èmotion; la communauté
, de ville prit parti pour son Maire et" à la suite d'une
convocation, adressa ' une· réclamation au Parlement, dont
la Chancellerie transmit au Bureau des lettres comme

. d'abus, datées du 29 juillet, faisant mention d'ùn éçlit du
mois de dècembre 1706 qui paraissait être favorable aux
prétentions dé M. du Thou. Le 12 septembre 1769" le
Bureau ' convoqué, après avoir pris connaissance de .ces
lettres, ainsi que de l'édit de 1706, prit la décision sui­
vante: « Le Bureau; délibérant, est d'avis que M. le Maire
aura assistance et voix en l'état, dans les assemblées du
~ureau des Hôpitaux, et qu'il lui sera en conséquence déIi- .
· vré copie de la présente délibél'ation, réservant 'néanmoins
l'exécution exacte des lettres patentes de 1701.» . Cette

décision ne donnait pas une' solution définitive de la ques-
tion, qui pouvait de nouveau être soulevée, dans l'avenir;' .
cependant, nous remarquons que, dans les délibérations

(i) Ce Sénéch!ll se nommllit Léon de TrévPI'et, il passait pOUl' un homme
d'un caractère difficile et de relations peu agréables; en différentes circons·
tancl.'s, il avait eu des démélés avec MM. du Thou et Laënnec, et l'inci­
dent que nous reproduisons ne devait pas être . étranger il quelque
vieille rancune.

de 1775 et années suivantes, le Maire, M. Desdezerts-Dan-

guy, siége dans rassemblée avec le titre 'de directeur né.

1770. Délibération du 20juiUet.· Voici une délibération
du Bureau quî donne une idée du mauvais état des finances
de la France, à cette époque, du 'peu de confiance qu'elles

inspiraient aux créancier's de l'Rtat et de la répugnance
bien justifiée qU'éprouvaient les particuliers à confier leurs
, fonds au gouvernement. « Le sieur Boucher, administra-
teur été de l'Hôtel-Dieu de Sainte-Catherine de cette ville,
en 1761 et 1762, remontre qu'il a eu Fhonneur de faire état
au Bureau, dans les .temps, de la retenue faite pal~ le Roi de
la somme de 2,511 1. 9 s. 4 d. due audit hôpital, à raison

des trois décomptes faits p'ar le trésorier des troupes' de

Rennes et réunis dans un luême article au rôle des dettes de
la Guel're, arrêté par le Roi le 23 octobre 1763, pour être
payé en billets de l'emprunt de cinquante millions, confor-
mément à l'arrêt du Conseil du méme jour. Cette somme est
due aux administrateurs dudit hôpital qui, de leurs deniers,
ont fournit aux troupes du Roi, dJapré::; les états qui ont été

remis, les traitements) vivres et sec'oursdont elles avaient
besoin, quand sur des billets des officiers ou de M. le sub­
délégué de l'Intendance, les milita~res ont été reçus à l'hô­
pital. Pour devoir lui en as·surer le paiement, il lui avait
été délivté trois billets dudit emprunt, forman t ensemble

2,500 livres,avec des coupons d'intéréts' payables sur chacun,
Il est instruit que, depuis 1768, on a cessé le paiement au .
, trésor de ces coupons d'intérêt et que du principal, l'inten-
tion du Roi est de former aujourd'hui des contrats au pro-

fit des différents hôpitaux du royaume. Il rappelle que
l'hôpital Sainte-Catherine-Hôtel-Dieu, dont il a fait l'admi-

nistration, ,ne peut, par la modicité de ses revenus) suffire
à 1;1 simple subsistance des pauvres malades de cette ville
et que 101'squ'on ya reçu les troupes du Roy, la charité des

administrateU1~s a seule soutenu les dépenses forcées qu'ont

nécessitées IeUl' entl'ee et le :::; (t'aitements qu'on leue a déli­
vrés. Il serait injuste que, pOUl' s'ètee dévoués au service
cles pauvres, et avoit', pout' le bien publie , fourni sans
la moindre vue ni espérance de bénéfice, ces traitements
nécessail'es aux troup'es du Roi, les administrateurs, outre
. le retardement de la rentrée de leurs avances, courus­
sent, par de nouveaux contrais, qui peut-être ne taJ'deront
aussi à être supprimés, les risques de les perdre. Ce
qui semble le présager, c'est que le taux du cours actuel .
de ces billets de l'emprunt, garnis du coupon d'avl'il
176U n'est aujourd'hui qu'a 60 pour cent. Cette perte suffit
pour convaincre et persuadee qu'on a tout a craindre .
C'est donc a Messieurs du Bureau de déterminm' et prendre
les précautions qu'ils jugeront convenables pOUl' prévenir
les événements; quant à lui, il n'en veut pas courir le

. hasard. Ayant avancé ses deniers pour le service de l'h6-
pital , il est par là devenu créancier du Roi; mais, d'aprés

ce qui résulte de la lettre de M. Nouyel, du 30 août 176-!,

les administrateurs n'ayant point été considérés comme
fournisseurs, surtout dans les hôpitaux de chari té, tel
que celui.de Sainte-Catherine, et le Roi n'ayant pas
entendu être leur débiteur, mais seulenient celui des hôpi-

taux, c'est donc au Bureau, qui a seul la direction de ceux

de cette ville, a aviser · aux moyens les plus avantageux
pour éviter leur ruine, et à lui indiqu!)r le paiement de ses
avances pour lesquelles il aura ses reprises sur' les revenus
. annuels du dit Hôtel-DiÊm.» Cette somme n'était pas
encore œm boursée en 1775, époque a laquelle les héritiers
du sieuI' Boucher la réclamaient, les coupons. d'intérêts
n'étai ent pas soldés non plus. Cette affaire a dû être .réglée
ei11776, ou peu de temps aprés ;' elle doit figu~er dans le

compte de 1776 à 1778.
1772 . Délibération du 20 juillet. _. « Le sieur Laënnec

a L'eprésenté que les administrateul's, se succédant de deux

allS e11 deux ans, l)!'ennent Ol'dinairement chacun un pro-
CUl'em' diffél'ent pOUl' lei:; affail'cs des hôpitàux, pour le
tem ps de leur g,clminis tl'ation, que ce changement de pro­
cureur, tl'Op souvent réitéré, est nuisible aux intérêts des
pauvl'es et fait qü'on ne pelit avoit> une personne de con­
fiance , qui s'attache à prendre connaissance et a Jaire
toutes les affaires des, hôpitaux, qu'il en résulte même un
autre mal plus grand; en ce que les titres des hôpitaux se
trouvent dispersés en différentes mains; qu'ainsi, il paraît .
. de l'utilité et du bien des pauvres de choisir un procureur
perpétuel, qui ponrra en être chargé, auquel il sera enjoint

à tous les administrateurs de s'adresser, dans toutes les
occasions, et lequel sel'a invité de venir, dans les occurences

, nécessaires, rendre compte de l'état des procédures dont il
sera chargé pour les hôpitaux, afin de recevoir les nouveaux

ordres qui seront nécessaires pour en faire les poursuites .
Le Bureau, délibérant sur ladite repl'ésentation, 9, d'une
voix unanime, nommé pour procureui' 'perpétuel des hôpi-
taux de Quimper, Maître Gaillard. »
1776 Ct 1778. Compte de noble homme Louis Lehéricy-, '
négociant Ct Quimper, de deux arwées de gestion c.ommencée

Ct la Saint-Michel 1776 et expirée Ct la Saint- ,!l1ichel1778.
- Ce compte est le dernier des dix-sept documents de ce
genre cçmcerriant Sainte-Cathel'ine qui sont parvenus

jusqu'a nous. Ali nombre des recettes figurent 800 livres
provenant du papegault de Penmanh. C'était un revenu,
annuel de 400 livres dont nous doimerons l'origine, lorsque '
nous nous é>ccuperons de l'h6pital Saint-Antoine, qui plus

, tard pl'ofita de ce revenu. Une demoiselle d'Almase est
admise comme pensionnaire, moyeqnant 15 livres par mois.
- On remarque une somm'e de 2,665 livres 2 sous 8 deniers

payée par le tl'ésorier des guerres, suivant un ordre du roi,
pour suppléments dus pour le tl'aitement des militaires,

déduction de quatre deniers pal' livre. Cette somme paraît

comprendee celle de 2,511 livres, dont il ést question dans la
délibération du 20 juillet 1770, . D'après de nouvelles
mesures, qui pl'Obablement rurent réclamées par les hopi­
taux, nous voyons qu'alors,ce sont les régiments qui paient
directement les journees de h?aitement de leurs soldats. -­
Régiment de Bresse v~rse 1,415 livres 19 sous, pour ses
malades, Penthièvre"-Dragon, 242 livres 13 sous 3 deDiei's.
Pendant cette période de deux ans, 0~1 acheta 17,989 livres
de pain, qui coûtèrent 2,561 livres 3 sous, c'est-à-dire 2 sous

8 deniers la livre; 10,856 livres et demie de viande furent

payées 2,,495 livres 1 sou 8 deniers, à peu près 4 sous
4 deniers la livre. La corde de bois revenait à 9 livres,

. " Quatre bouteilles d'eau-c1e-vie coûtèrent 5 livres.
Nous voyons figurer pour deux. années de gages de l'infir-
miel' et de la servant8, 192 livres Ce personnel peu nom-

breux,et qui l'esta pour ainsi toujoursle même~était augmenté ,

lorsque les circonstances l'exigeaient, comme l'indique

une mention de 30 livres données à un infirmier supplémeri-

tail'e, employé. pendant ~ix mois à 5 livres. 1,497 livres
·8 sous furent payée à la religieuse pharmacienne, pour deux:

années d'abonnement al x remèdes ' pour les pauvres et

pour 6,584 journées de soldats. L'établissement acheta
300 aunes de toiles pour la confection de 110 chemises qui,

avec la façon, revinrent à 381 livres 12 solis ou à 3 livres
9 sous la chemise. -- Pemlant ces dei.lx années, 45 malades
décédèrent; les frais de leur enterrement s'élevèrent à
, 90 livres, soit deux livres pour chacun. Ces 90 livres plus '
22 livres 6 sous pour fUl1dation à Sainie-Thérèse furent
données au recteur de la paroisse du Saint-Esprit, qui de~-

servait Sainte-Catherine.

Les recettes pendant le cours d~ cette

gestIOn s e even a. ; . . . . . .. . . . .

Les dépenses a. . . . . . . . . . . . .

Excédant de recette.. . . 1 , 210 1. 1 s. 4 d.

A lJè1!'tÏt· de 1779 ju::;qu'à la H.evolutioll, ]~s documeuts
concernant Sainte-Catheeine' font défau t. Vers 1791~ cet
• ht>pital fut transféré au Geand-Séminail'e, où il existe en-
core; l'hôpital géné'ral Saint-Antoine fut supprimé, en
sorte que, depuis cette époque, Quimper ne possède plus
qu'un seul ètablissement hospital.ier.

. Revenus., Bienfaiteurs .

Comme nous ]'avolls déja dit, les principaux · revenus de

Sainte-Catherine se composaient particulièrement de dîmes
perçues dans la paroisse d'Ergué-Armel et qui provenaient
de ·l'ancien prieurè de Saint-Laurent. Ce devait être une con~
séquence assez naturelle de l'arrêt du Parlement, rendu en
1547, dont nous avons parlé au commencement de ce tra­
vai1. L'hôpital ne percevait que les deux tiers de ces cUmes,
le troisième tiers était réservé au recteur d'Ergué-Armel.
La chapelle Saint-Laurent, dèshéritée de ses revenus, fut
desservie et eritretenue par Sainte-Catherine. Quant à la
dîme prélevée SUl' la paroisse 0e Saint-Thois, . rien ne nous

indique l'origine de son attribution à l'hôpital. La plus an-
cienne rente dont il soit fait mention est celle de dix livres '

SUl' les moulins de l'évêché. A cestljet nous lisons dans un
ancien rentier: « sur les moulins de l'évêché, qui sont
entre les deux portes de la rue Neuve, est due l'an de l'ante
10 livres monnoie:, suivant un ancien . garant en latin de
l'an 1416 à 1479, sellé d'un seau rouge et du plomb attachè
à un ruban rouge. » 1416 est l'année ou Bertrand de

Rosmadec fut élu évêque de Corno.uaille; en raison de sa
grande charité, dont il donna tant de preuves, nous som-
mes convaincu qu'il fut le fondateur de cette l'en te, que
Guillaume de Lezonnet, en .1629, et René du Louet, en 1644,
tous deux évêques au même sièg e) refusérent de solder.
Mais, ils furent condamnés à la payer) ainsi que les arl'é- •

rages, et par suite d'un arrangement, elle fut élevée à
douze livres, que Sainte-Catherine perçut jusqu'à la Révo­
lution. En 1416., dix livres représentaient une somme de
plus de 400 francs de nos jours; c'était donc une impol'-

tante libéralité de Bertrand de Rosmadec en faveur de cet
hôpital, qui participait aussi aux revenu~ de l'Aumônerie,

dont ce charitable prélat fut le fondateur. Cette rente, élevée
ensuite à douze livres, équivalait.J en 1789.J à la valeur de
24 francs de notre époque. En songean.t à l'énorme dépré­

ciation de cette somme, considérable dans le principe, par
suite de la valeur de l'argent, décroissant successivement,
pendant 376 ans, on n'a pas lieu de s'étonner si certains
établissements, richement rentés au moyen âge, finirent par
devenir pauvres et incapables de se suffire, plusieurs siècles
après leur fondation. Daps le cours de ce travail, nous

avons reproduit les noms de plusieurs évêques de Quimper
qui sont venus généreusement ausec6urs de nos hôpItaux.
Parmi les autres bienfaiteurs,nous avons aussi désigné .
des personnes appartenant aux familles de Saint-Alouarn,
de Plœuc, de' Kerret, de Kermenglly.J de Kerguélen, Bou-
geant, etc., qui se signalèrent pà!' leur bienfaisance. ~,
Quelques lits seulement furent fondés, à diffél'entes épo­
ques; un a~te du 25 février 1627 nous apprend qu'alors il
en coûtait 75 livres de rente pOUl' un lit a Sainte-Cathe-

rine; c'est le premier titre de ce genre que nous ayons ren-
contré. Une demoiselle Isaoelle Goeffier" veuve de Jean
Fagot, notaire royal, contribua à cette fondation, et, à cette
occasion, il est intéressant de noter que « le contrat fut
accepté a l'assemblée de la maison de ville. » Enfin, les
autres revenus de l'hôpital se composaient de menus ren- .

tes, principalemeut assises sur des maisons de la ville et sur
quelques propriétés avoisinantes, comme on a dû le re-
marquel', d'après les divers rentiers que ilous avons coh-

sultés.

A clministrcU ion ecclés ias tique. ,P rieurs.

1264. Drogon (1).
1399. Yves Coetpont.

1409, Yves Courrier.
1520. Alain Golias.
, 1547. Olivier Freland.

A clministration laïque.

Ces administrateurs sont encore désignés sous les noms
Pères des pauvres, Hospitaliers, Gouverneurs, Comp-

tables et TrésOl·iei's.
1559 ...... François Cavez., Pieree d'Har . . , .
1578 ...... Jehan Derien. Robert Baudouyn.

1584 à 1587. Guillaume Frollo. Allain Tolleau.
1587 ft 1590. Pierre Le Flo. ' Jean Cadiou.

ft 1593. Guillaume Frollo. " Ambroix Mullot.
ft 1596. ,Philippe Du Luc. ' Denys Le Stang.
Hervé Le Marhic.

Jacques Larcher.

Jean Marie. ' ivlc\etin Moreau.

Jean La Manyou. Laurent DanénoJ..

Michel Doyen. . Jouhan.

1611 ' à 1613. Simor: Finel. François ,Yvenou.
.. ..... . Jacques du Stangier.

Hamon Brignon. Fl'ançois Capitaine.

saacq Trèprès. -

1620 ft 1622. François Le Corre.
Guillaume Caillebot) sieur de Kel>andon. -

Pierre Le tHang.

1627 ....... . Honorable homme Alain de Kernaffien.

(1) Nous devons prévenir que quelques-unes de c~s claies no sont
qu'approximattves; Il en est de même pOlir les Dames hospilalihes et
les Aumônier". .

1632 ........ Noble homme Yves Kerguelen de Kel'saulx.
.. Mathieu Hamon, sieur de Kermadoret.

16· 4:1 ......... Maître Jean Floch, sieur de Kermélin .

1642. . . . . . .. Corentin Le Prédour.

1644 ........ Noble Jacques Caradec.
1646 ........ Jean Prouhet.

1650 ...... " Maître Pierre Goesbier. .
1652 ...... " Marc Miliau.
1653 ........ François David.
1654. .. . . . .. Honorable Paul Marchand .
1656 .. : ... " Augustin F .. ; ., sieur de Kerbérou.
1677 ........ Jacques de Penanech du Stang (ou du
écuyer ..
. Stangier),
1683 ........ Noble homme Maurice de la Garde, sieur de
Kernevenan.

1684 ........ François Capitaine, sieur de Kervennou.

1686: ..... ; . -Quistinic-Malherbe.
1687. . . . . . .. Mery Guesdon.

. 1688. . . . . . .. Pierre Forsan, sieur de Créachmaria.
1696 ........ René Le Mavic, sieur de Letty, avocat à la
cour.

1704. . . . . . .. Claude Le Scoff.

1710 ........ Noble homme Jaouen de la Tourelle .
1713. .. . . . .. François Le Corre, sieur de Mezanrun, 110-
. taire royal et procureur au présidial. -
1714 ........ Noble homme Corentin Souhier, sieur du
Cosquer. . '

1721. . . . .. . Noble .homme Joseph Lal'uffie.
.. . Guillaume FroUo, sieur de Kerlivian.

1723 ........ Jeal1-Baptiste-Corentin Horelloll, sieur de
Trétuhan .

1725:à 1726. ",Noble homme Audouyn. sieur du Cosquer,
avocat à ,la cour, ancien syndic.
1726 à 1727. Kertanguy .

1727 a 1.728. Peltiel'.
1728 à 1729. Noble homme Guillaume Huchet, sieur do
Kerrourien, marchand .
D~ Mesmeur.

Ricou.

Maitre Jean - Baptiste- François Delaroq ue,
sieur de Kerandl;aon .

1733 Guy Riou.
Nicolas-Réné Horellou sieur de Kerdanet.

1743 a 1745. Jean-Marie De Bon, négociant.
,Mathieu de Boishardy, sieur de Poulmorgan,
procureur et ancien maire . .

1748 a 1750. Cossoul.
a 1752. Penanguee-Horellou .

1753 ........ De Kerliezec-Royoll~.
1754 a 1756. Jean-Raymond Sevène .

1756 à 1757. Bonnet.
1758 à 1760. Maîtl'e Jacques-Louis Charpentier, notaire
royal et procureur au présidial.

. 1761 a 1762. Noble Pierre Boucher, négociant.
1763 a 1764. Maître Thomas Martin, notaire royal et
procureur au présidial.
Kel'vengar Le Gouil, procureur au présidial.

Jean-René Le CœuL', négociant, marchand

eplcler .

Nezet.

1770 a 1772. BréhieL' le jeune, négociant.
1772 a 1774. Rateau, négociant.
1774 a 1776. Chauvel, aîné, négociant.
1776 8, 1777. Noble homme Louis Le Héricy, mal'chanel.
1777 à, 1778. Penanceau, marchand.
1778. . . . . . .. Heurté, procureur au présidial.

Dames hospitalières. '
C'est en 1645 que les dames hospitalières de ' la Miséri­
cOl'de de Jèsus, de l'ordre de Saint-Augustin, au nombre

de trois, vinrent s'établir à Sainte-Cath,erine ou elles se
dévouèrent au service des pauvl'es jusqu'à la Révolution, '

c'est-à-dire pendant 150 ans. Nous avons précédemment
fait mention de leur traité passé avec la communauté 'de
Quimper,' ainsi que du contrat qui leur accorde nn t.errain
pour y constru:ire leur couvent. Vers 1664, en raison des
besoins du service et de l'agrandissernent de l'établissement

le nombre des sœurs 'fut aùgmenté. On voit à cette époque
une supérieure, une assistante, une dépositaire, quatre reli­
gieuses , POUf' la surveillance des salles. Ces dernières
s'acquittaient de fonctions qui n'étaient autres que celles
exercées par des domestiques. Il y,avait aussi une maîtresse
d'un noviciat, lequel noviciat a existé j usq u' en 1791. Leur
communauté, sans passer pour riche, comme le prétendaient
les bourgeois de Quimper ... en 1742, dans l'eur supplique à M.de
Viarme, possédait des pl'Opriétés et des revenus importants,
apportés en dot par les religieuses qui entraien't dans leur
maison. Nous avons retl'ouvé quelques-uns de leurs titres

dont nous allons donner connaissance. '

1 Plusieurs actes de 1723 à 1768, relatifs aux domaines
de Kerlamen, en la paroisse de Plonéour, et Kerbrendit, en
Bodivit, vendus par le sieur de Kerversant aux dames
religieuses de Sainte-Catherine. Cette acquisition fut payée
en part.ie avec la dot de la mère Sainte-Thérèse Olli vier, "
dot s'élevant à 1,400 livres. La rente foncière et convenan-

cière produisait six , razes seigle, quah~e combles avoine,
cinq chapons gras, 49 sous monnaie et droit de champart.
Ces domaines étaient considérés comme fiefs sous la
dépendance royale. '
Partie d'un domaine, dit Ty-Bihan, en
Plomodiern,

rapportant 3 livres 10 sous de rente annuelle.

30 Le domaine de Kergroas, paroisse de Plounéventer,
donné en dot à la Révérende Mère Renée Tayrand., par
contrat du 4 mai 1729, laquelle dame était fille de écuyer

, Réné de TaYJ>and, enseigne des vaisseaux du roi, au port
de Brest. (Rente non désignée). ' ,
4° Le domaine de Traon-En-Goas, en Plouniel, rapportant
120 livres par an et un bras de lin pesant douze livres.
50 Sur le manoir de Penfoulic, en Fouesnant, une rente
de 60 livres 15 sous.
6° Sur le village de Penal1J'as, paroisse de Sizun, une

rente féagère de 54 livres; l'acte paraît remonter vers 1661.
7° Sur trois convenants de la paroisse de Tonquedec,
savoir: 1° Le convenant Le Gal ;2.0 le · convenant Loarer;

3° le convenant Broezic, 38,livres 8 sous de rente censive,
" plus un saumon, à chaque semaine du Carême.
ecuyer
8° Par contrat de religion du 21 octobre 1701,
Alain de Rospic, sieur de Keruséar, s'obligea à payer, pour '
dot de , religion, aux dames hospitalières de Quimper, '
pour ses filles Annè et Renée de Rospic, reçues
1,200 livres
dans la communauté de Sainte-Catherine, on 60 livres de

rente hypothéquée sur son manoir et métairie noble de
Kéruséar. Aprè~ la mort d'AlaiI.1, son fils ne paya plus
cette rente, pendant cinq ans; de là procès suivi de la con­
damnation du débiteur; enfin, cette rente ' fnt éteînte, en
1724, moyennant 2,200 livres pour intérêts et principal,
par l'abbé de Coet.logon, chanoine de Vànnes, pro-
payées
, . 'bable,ment parent des dames de Rospic et par subrogation .
9° Une maison située rue Sainte-Catherine. Cette maison
devait être d'une certaine valeur; en 1780 elle était louée
300 livres à M. Lecourvaisier, avoeat à la Cour, pour en
jouir en ·bon père de famille.
10° Dans la paroisse de Coatreven (1), un domaine nomme

(1) Dans l'évêché de Tréguier.

Cl'eachou-Rolland, rapportant quatre boisseaux de froment.
11° Même paroisse, une métairie noble dite de Créac'ha-

noux, 90 livres de rente annuelle.

Même paroisse, le domaine de Pratguen. 102livl'es de

yente. .

13° Même pai'oisse, le domaine de Penancrech; 78 livres
de rente.
14° Même paroisse, le domaine de Liors-Gouriou,
15 livres de l'en te.
D'après leur traité ' passé avec la ville, en 1645, les reli­
gieuses devaient se nourrir et s'entretenir à leUl;s f,'ais; à
· ce sujet elles tenaient une comptabilité que, tous les ans,
contrôlait l'évèque, qui ·vérifiait les arrêtés de compte sur
deux registres, l'un destiné a l'inscription des recettes et

l'autre à celle des dépenses de leur communauté. Tout

récemment, un de ces registres, celui des recettes qes années
1644 à 1694, égaré., on ne sait comment, dans les archives

de Morlaix, a été retrouvé par notre confrère M. Luzel, qui
a bien voulu nous le donner en communication. On y voit

qu'à la fin de chaquetrimesüe, ou quartier, comme l'on
disait alors, ces comptes étaient examinés par la: Supé­
rieure et trois sœui's, qui signaient. au registre en certifiant
l'exactitude de la gestion. Pendant cette période de 31 ans, .
les recettes se sont élevées à 18fl,000 livres, ce qui donne,

à peu près, une moyenne de 6,000 livres par an. Voici
q n'elle étaï't la ' nature de ces revenus; nous les relevons
d'après les comptes des années 1664, 1676, 1685 et 1694. .

l. s. d.
I. s. d. 1. s. d.

Restant en caisse. ;

.Pensions viagères

des religieuses
Pensions des sécu.

l>60 16 Il
·lières ..... :. .. 810 ll"

s. d. 1. s. cl.
s. cl.

)l II II
lS )l
]lentes de fondations 807 800

Offrandes .........

Aumônes .........

Vente de maisons .. 300

Il Il Il t9

lSB
Louage de ma·isons.

Amendes ......... 33
Frais professIOn

)) )l Il

ou de réception ..

Recu de Mgr rEvê-

que .... ; .......

II II
Meubles ....•..... 100

Afl'érages de pen-

Slons .. · . ............

Il II

Dotsdes religieuses.
Racquitsde pensions

tlSOO
viag,ères des sœurs

Consti tu ts . ' .......
Produit du jardina-

cendl'e,

lailles .......... 45 33

Donné partestament 50

Divers ......... , .

Totaux des recettes 2

Dépenses .........

Excédant

de recettes ..... :1 8 4

De 1676 à 1683, les religïeuses dépensèrent une somme
de 20,3021. J8 s. 9 d., pour la construction de leur couvent, qui
est aujourd'hui la Préfecture. A cette derniére date.J il

n'était pas encore terminé. Les travaux paraissent avoir
exécutés sous leur direction; les pierres de l'édifice
été

proviennent des carrières de Plomelin; elles étaient trans-
portées par eau à Quimper, sur un chalan qui leur appar-

tenait et qui leur avait coü.té 27/ 1: 1. 13 s.

A l'époque de la Révolutiorl, vers la fin de l'année 1790,

la municipalité de Quimper, animée de cette haine qui
s'acharnait alors contre le clet'gé et les eongrégations ' reli:..
gieuses, signifia aux Dames de Sainte-Catherine qu'à
l'avenir, elles ne seraient plus chargées du soin des malades,

qui furent transportés immédiateme~t dans le couvent des
Dames de laRetraite, expulsées de leur établissement (1). Les
ne tardèrent pas à subir le même
religieuses hospitalières
sort, et le 21 janvier 1791, elles furent arrachées de leur mai­
son par une tl'Oupe armée, laquelle, se conduisit avec la plus
ignoble brutalité. Ces Dames se réfugièrent chez les reli­
gieuses de Kerlot, qui, trois jours après, furent elles-u.êmes
chassées de cette célébre abbaye, dont l'abbesse', dit-on,
avait le droit de porter la mître et la crosse . . Ces malheu­
reuses femmes trouvèrent, pendant quelque temps, l'hospi­

talité la plus affectueuse chez plusieurs personnes de la
ville, qui n~hésitérent pas à leur donner un asile .
Nous relevons ici le nom des supérieures et des reli-
gieuses de Sainte-Catherine qui sont. parvenus jusqu'à nous,
sans toutefois pouvoir préciser pour q uelq ues-unes les

années oü elles sont entrées dans leur communauté. On
remarquera que certaines d'entre elles appartenaient aux
meilleures familles de la Bretagne, qui sont encore aujour-

d'hui représentées par leurs descendants: -
Supérieures .

1645 à. . . . .. Anne, ' de Saint-François de Paule.
1659 à' 1664 . . Françoise-Corentine de Kerméno, de la Mére
de Dieu.

(1) C'est a'ljoul'd'htli la easern,e de la Gendar.f!le,rte. L~s. n~ahde8
n'y restèrent que peu de temps; Ils furent tt'austeres au ~ernlOalre,
l'hO) ital aduel.

BULLETIN DE LA. Soc. ARCHÉOL. Dtl FINISTÈl\E. ' 'l'OHE X.

Gabrielle Le Voyer, de la Présentation.
Anthoinette Le Marinier de Saint-Laurent.

Gabrielle Le Voyer,de la Présentation (2 fois).

Françoise-Corentine de Ker01éno, de la Mère

de Dieu (2 fois). '
Marie-Anne de Kerméno, de Jésus.

Gabrielle Le Voyer,de la Présentation (3 fois) .
Marie - Anne Le Lay, de Saint-François

d'Assise ..
17 .......... Mère Sainte-Thérèse Ollivier.

1729 ........ Clail'e-Elisabeth. de Poulmic, de Marie de

Sai,n t-Ignace

Anne Legal, de Ma)'ie des Anges.
1736. , ..... . Marie- Ursule €le Kerret, de Tous les Saints.
1712 ....... , Marie-Anne l\Iarin, de Saint-Vincent.
1744 ........ Jeanne-Marguerite Rénée de Tayrand, de la

la Présentation . .
~ .... " Périne-Marguerite de Kervenozaol, de Saint-

Laurent. .

1772 à 1777. Jeanne-Françoise Gauvin, de Ste-Geneviève .

17,78. . . . . . .. GabriellIe Billoart de Kervaségari, dé Sainte-
, V él'onique. . .
........ Marie-Charlotte de Poulmic.

1790 ..... .' .. Louise-Scholastique Billoart de Kervaségan,
. de Saint-Michel.

Religieuses.

Yvorée, de Saint-Jean-Baptiste.

Jeanne, de la Trinité.

Marie-Anne Simon, de: la Conception. '

Julienne, du Sacré-Cœur de Mariej

Marie-Catherine Sauvageau, de la Ste-Vierge.

Marguerite Riou, de Notre- Dame de la
Victoire.

Marie-Élisabeth Le Gal'l'ec, ùe Sainte A1111 8 .

Marie-Anne, du Saint-Sacrement.

1669 ...... ' .. Marie-Marguerite, du Saint-EsppÏt.

1670 à 1692. Jeanne Le Gualès, de la Purification.

1674 à 1694. Marie..,Marguer-ite, de la Croix.
1690 .... , .. ~ Marie-Agnès, de Saint-Bernard .
1699 ........ Jeanne-Marie Revellan.
1701. ...... . Anne de Rospic.

1701 ....... . Renée de Rospic. .
Françoise de Penandref, de Sainte-Hyacinthe

Jèslls.
1736 ........ Marie-Claire Poulmic, de Saint-Ignace.
1736... . . . .. Marie-Thérèse-U rsule Priat~ de l'Enfant-Jésus .
1736 ........ Marie-Marguerite Riou, de Jésus.
1736. . . . . . .. Marie- Françoise de Pénandreff, de Sain1.e-

Hyacinthe.
1736. . . . . . .. Marie-Anne de Kerven, de· Saint- Franç.ois­
Xavier.
1742 ........ Marie-Louise-Thomase" de Kerguen, de la

Sainte-Vierge.

1744 ....... , 'Marie-Alexis de Groësquer, de Saint-Ange. •
17·14 ........ Thérèse-Guillemette Royer, de Saiq.t-Alexis.
1758 ........ Jeanne-Françoise-Pélagie Euzenou de Ker- .
salaun, de Sainte-Pélagie.
1778 ...... ;. J osèphe-Marie-Thomase de la Bouexièl'e, de
Sainte-Rose.
1780 ....... . Marie-Céleste::Merle de Penguilly, de Sainte-
Scholas tiq ue. ,

Aumôniers.'
Dans le principe, les prieurs qui administrèrent Sainte-
Catherine en étaient aussi les · aum ôniers. Lorsq ne cet éta-
. blissement fut place, en 1547, sous la direction laïque" les
ecclésiastiques chargés du service religieux furent logés eL

nourris a l'hôpital 'et reçurent un teaitement qui s)élevait à
trente-six livres pal~ an. Lors des teoubles de la Ligue,

Sainte-Catheeine fut démolie, poiJr des motifs que nous

avons rapportés plus haut; après sa reconstruction, les
fonctions de l'aumônier ne furent plus confiées à un titli;-
laire, mais au recteur du Saint-Esprit, l'une des sept
paroisses de la ville. Ses émoluments ont souvent varié;
parfois il ne recevait que le montant des messes de fonda-

tion, et pour l'~nterrement de chaque pauvre décédé à

l'hôpital, un prix convenu, qui était d'abord de 25 sous ,et,

qui s'éleva dans la suite à près de .deux li vr~s. Il desservait
aussi deux chapelles, celles de Sainte-Thérèse et de Saint­
Laurent, appartenant à Sainte-Cathel'ine, qui avait hérité de
leurs revenus et était chargée de leur entretien .
Voici les noms' des ecclésiastiques; nous n'en avons
trouvé que fort peu:

1547. Mahé David,

1549. Michel Pérot.
1587. Yves Co l'rel'.

Pierre Corray, encore en fonctions en 1612.
1617. Jean Conan figurant jusqu'en 1623. .
. A partir de 1644, les comptes et autres pièces ne dési-

gnent plus nO~1inativement le recteur du Saint-Esprit, qui
exerce toujours les fonctions d'aumônier à l'hôpital; seule­
ment, en 1754, nous trouvons le nom ' de M. 'Cogan, qui

toucha pour le service religieux et les enterrements
921. 15 s. et en 1758, M. Le Srec qui reçut '108 L 8 s. pour
le même motif. En 1778, M. Quéré s'acquittait des mêmes
fonctiont:, et à l'époque dé la Révolution, c'était M. Balboux

qui était recteur de cette paroisse .
Sainte-Catherine n'avait donc pas d'aumônier titulaire;
eh voici trés-probablement le motif: nous avons vu que
d'après le traité passé entre la ville et les religieuses

de . Sainte-Catherine, en 1645, les bourgeois de Quimper . .

s'étaient réservé le choix de l'aumônier de cet établisse-

ment. Il est certain que l'évêque ne voulut pas admettre
cette exigence, qui portait urie injurieuse atteinte à ses
droits et que l'hôpital, placé sur le territoire de la cure du
Saint-Esprit, fut obligé de l'ecourir au ministère du pasteur
. ' . de cette paroisse. Mgl' Renè du Louet, qui administrait alors
. le diocèse de COI'nouaille: comme nous l'avons déjà dit, en
appl'ouvant ce traité, avait pris la pl'écaution d'y inscrire
cette résel've, au-dossus de sa signature: {( sans toutefois

préjudicier a nos droits ». Ses successeurs, j usq u'à la
Révolution, ne consentirent jamais à souscrire aux étranges
prétentions des bourgeois et leur refusèrent toujours la
nomination d'un aumônier à leur choix. .

. ' , n W T

L'HOPITAL SAINT-ANTOINE.

Nous ignorons l'époque de la fondation de Saint-Antoine
qui figure probablement, en 1431, au nombre des quatre .
hôpitaux que l'évêque Bertrand de Rosmadec désigne comme
devant participer aux rentes de l'Aumônerie qu'il venait
d'instituer. On doit admettre cependant que cet établisse­

ment n'était pas de création ecclésiastique, et ce qui paraît <
le démontl'er, c'est· que l'enquête de 15J6 n'en fait pas '
mention, attendu qu'alors il se trouvait sous l'administra-
tion laïque. Son patron était saint Antoinf>., abbé et ermite
en Égypte, vers la deu xiéme moitié du IVe siècle, devenu
aussi depuis le XIe. siècle, le pat.ron de beaucoup d'hôpitaux

la France: plusieurs provinces furent délivrées par

son jntercession d'une espèce d'érésypèle connue sous le
nom de feu de Saint-Antoine, ou de mal des ardents, .
qui ravagea les contrées du . Midi. Cet h{>pital fut tou- '

jours géré par un seul gouverneur, nommé par la com­

munauté de la ville, contrairement à Sainte-Catherine,

qui en possédait deux, dans le principe, sans doute
en vertu de dispositions particulières qui confirment notre
opinion sur son origine laïque: La durée de la gestion
de cet administrateur n'était pas limitée. Quelques-uns
occuperent cette fonction pendant trois et même six ans.
- Très-pauvre, dans les premiers temps, et ne recevant que
cinq ou six malades au plus, il fut obligé, en 1594, de recourir

• à Sainte-Catherine, qui, dans un moment de détresse, lui
donna 150 livres pour subvenir à ses dépenses les plus
urgentes. Nous voyons encore, qu'en 1656, le syndic de la
ville prévint la communauté que l'hôpital général étaitdans
un tel dénuement qu'il devenait indIspensable de 'rechercher
les moyens les. plus prompts pour venir au secours des

pauvres malades. L'assemblée, à l'unanimité, « décida que
trois personnes de la nobless~J trois autres appartenant au
Chapitre, et trois membres de la communauté iraient, de

quartier en quartier, . demander à chacun des habitanst~ de
toute condition, ce qu'il conse!ltirait à donner par mois pour
ses fréres dans le beSOIn. Dans, la même année, l'évêque
René du Louet annexa à cet établissement les revenus de
Saint-Yves, qui, lui aussi, ne pouvait plus subsister, en
. raison de leur insuffisance. .
. En vertu d'un édit de 1662, Saint-Antoine fllt érigé en
hôpital génél'al et destiné à recevoir les vieillards sans
ressource, ainsi que les orphelins pauvre;:; et les enfants '

abandonnés. Cet édit fut confirmé par lettres patentes spé-

ciales por.tan t. la date de 1676. .
En 1670, cet établissement était tenu par'des religieuses

. d'un ordre qui nous est inconnu. Vers, 1688 on jugea à pro­
pos de les remplacer par les Dames de Saint-Thomas de .
Villeneuve. Ces religieuses, en 169~, ayant fait construire, à
. leurs frai.s, un bâtiment attenant à l'habitation des pauvres,
demandèrent au mai~'e et aux èchevins l'autorisation de s'y
installer et d'y recevoit', comme pensionnaires, des porson­
nes de condition, peu favorisées . de la fortune ou ruinées
par le malheur. .
Le plus ancien document èoncernant Saint-Antoine que

nous possédions, est daté de 1675; il a rapport aux condi-

tions et obligations que les bourgeois de Quimper imposè-

rent à l'aumônier de cet hôpital. Cette détermination avait

été prise à la suite d'un conflit sürvenu entre cet ecclésias-
tique et la municipalité, qui le mit en demeure d'accepter

ou de rejeter sa décision. Nous reproduisons ici la piéce,
qui n'est pas sans intérêt.
« Charges et conditions auxquelles seront obligés, à

l'avenir, tous les chapelains de l'hôpital Saint-Antoine de
Quiniper, arrê,tées et. faites par Messieurs les députés de -la
Maison de ville, par délibération du troisième d'octobre mil
six cent soixante et qll1l1ze. Premièrement: que le sieur
Chapelain ne pourra faire aucune absence considérable
hors la ville, ni hors de l'hôpital, aucune nuit, S3:ns en
avertir le gouverneur, et sans substituer uri autre prêtr~
en sa place, durant son absence de la ville: . Que le sieur

chapelain confessera, une fois le mois, tous les-pauvres de
l'hôpital, ou plus souvent, s'ils le souhaitent; ou se fera

donner l1l1e attestation par ceux qui ne voudront se confesser
à lui, d'avoir été. â confesse à quelque autre, mais les com-

mqniera audit hôpital, absolument une fois le mois, et leur
administrera les autres sacrements, dans le besoin, et en .
cas de refus des pauvres de se réconcilier ou de quelques
autres comportements, le sieur chapelàin en avertira le
gouverneur. Que le dit chapelain . dira ou fera dire le

Bénédicité et les Gràces à tous les repas, comme aussi les
, prièl'eS ensuite les cantiques de la Vierge et l'examen de

conscience, tous les soirs. Que le sieur chapelain sera
tenu de dire, ou de faire dire par quelque autre la messe en,
l'église dudit hôpital de Saint-Antoine, tous les jours ci­
après: tous les dimanches et festes gardées de l'année;
' tous les jours de festes .de l'Immaculée-Conception de la
Sainte-Vierge, de sa Nativité; les jours de Noël, des Inno­
cents, de la Toussaint, des Trépassés, de l'A~somption, du

Sacre, de Saint-Antoine, de Saint-Julien; tous les premiers

jours de chaque mois; tous les lundi et vendredi de chaque
semaine, avec un De profandis,après la mes~e desjoUl's de
vendredi. Que lesdites messes et prières se diront à
l'intention de ceux. qui les ont fondées, fors les jours qui

ne sont pas de fondation, auxquels, ledit sieur chapelain
dirigera son intention à la gloire ,.de Dieu et en l'honneur
du saint dont on célébrera b. feste, pour le repos des âmes,
1ant des gouverneurs que des pauvres défunts de l'hôpital
et le salut .des vivants qui y sont. QU,'il sera payé au
'sieur chapelain, outre son logement accoutumé au dit hôpi-

tal, soil lit, feu, chandelle, selon la provision qui y sera et
sa portion de l'ordinaire des pauvres, la somm~ de trente
livres' par quartier, à raison de qllarante écus par an, pour

toutes les messes, charges et obligations ci-dessus .. aux-
quelles il sera toujours libre à Messieurs de la communauté

d'ajouter, toutes fois et quand bon leur semblera) suivant

les autres fondations qui se trouveront être dû es ou qui se

pourraientfaire à l'avenir, selon·la dévotion des particuliers,

augmentant ses' gages audit sieur Chapelain, au prorata, si
on le juge à propos, lequel chapelain sera néanmoins desti­
tuable totiès quoties ad nutum de Messieurs de la commu­

nauté. Que Messieurs de la commUnauté, en cas d'éle,c-
tion ou de ch~ngement de chapelain, seront tenus et obligés
à quoi ils 8e soumettent de 'leur plein gré par forme 4

règlement pour l'avenir, de choisir et ètablir en ladite
charge un simple prêtre, non poùrvu de bénéfice, ni sujet
et associé à aucune communauté religieuse. »
, Ce qui mot.iva cette délibération, c'est qu'à différentes
notamment le 3 septembre de cett~ annèe 1675,.
reprises,
l'administrateur, noble homme Ignace- Le Goazi.e, sieur de
Penisquin, avait révélé que plusieurs messe~, prescrites
par certaines fondations ou legs testamentai-res en faveur
de l'hôpital, ne se disaient plus, le chapelain prétextant
qu'il n'était pas astreint à remplir cette obligation.
Messsire Gabriel Moussain, alors chapelain de Saint-
Antoine, fut assigné par ministère d'huissier, à comparaître ..
le 3 juin 1676 devant la communauté de ville (t afin de lui

déclarer s'il acceptait ou non la continuation de sa charge,
aux points et obligations que de~sus arrêté,s ». La commu-

nauté lui faisait savoir aussi qu'elle modifierait ces condi­
tions, dans le cas où le si'eur Moussain préférerait recevoir
20 livres par an ' pour dire les messes de fondation, plus
30 livres par quartier, en remplacement du logement et de
la nourriture que devait lui fournir rhôpital. Ces offres,
ne furent pas tout d'abord agréées par le sieur
paraît-il,
, ' Moussain; d.'un auù'e côté, le chapitre de la cathédrale pré­
tendait avoir le droit de nomme,r le chapelain de Saint­
, Antoine; il invoquait la fondation d'une prestimonie (1)
dans ce lieu, pr'obablement autrefois privé du service reli-
gieux, par feu Julien Texier, chanoine de Cornouaille, la­
quelle datai t du 27 avril , 1649, et que le défunt avait dotée

de 30 livrés de rente pour dire 56 messes par an. La
communauté de ville repoussa oette prétention ~t arréta que
le Chapitre ferait dire, par qui bon lui semblerait, les
56 messes de fondation'. Cependant, un arrangement suivi

(1) Fond" ou l"'venu affecté par un fOI,ldatem à l'el1tretie~ d'UD prêtre;
qll'il y ait érediou en titre de beuéfice. " , Desserte d'llne chapelle
saos
sans titre ni collation. '

d'une transaction acceptée par les différentes parties dut
mettre fin à ce conflit et aux exigences du corps de ville,
renonça à la nomination de J'aumônier de l'hôpital
qui
général. Cet ecclésiastique, de son côté, rem pli t les devoirs
de son ministère, d'après les conditions mentionnées ci-
dessus. '
De tousJes rentiers de Saint-Antoine, le plus ancien,

qui soit parvenu jusqu'à nous, est daté de 1680; nous

allons le transcrire; il nous donnera une connaissance pré­
cise de ses revenus ,fixes, à cette époque.

Rentier de l'Hôpital général ou Saint-A ntoine en 1680.
Livres. Sols. Deniers

to Rente annuelle due pal' M. Jean de ,
, Rospic, seigneur de 'l'raignou, par con-

trat de 16h4. . .. ........... 150
2° Rente une sur maison, en haut de la
rue Neuve .... 15

3° Rente sur une maison de la rue

, des Reguaires. . . . . . . . . . . . . ' . .

4° Rente sur un pré dit Fouennec an

Pichou (Pichéry), près la chaussée du
moulin au Duc. . . . . . . . . . . . .. » 5
5° Rente sur une boutique appartenant ·
au nommé Le Floch, place Saint-

Corentin .. . '. . . . .. . . . ~ . . . ' . .' . .

6° Rente SUI' le village de Kersaliou ,

en Ergué-ArmeL.. . . . . . . . . . . .
7° Rente sur une maison à côté de la

place Médart... . . . . . . . . . . . . .
8° R.ente sur une maison, au quartier

Toul-.al-Lair, aux Reguaires, due par

feu Kerobezen ... . . • • • • • • • • •

Livres. Sols. Deniers •

9 Rente sur une maison située place
Maubert. ..... .

10 Rente sur une maison avec jardin,
Terre-au-Duc, près le moulin au Duc;

l'acte dit que cette maison s'appelait

anciennement le jeu conniot . ..... .

11 Rente sur une maison, dans la rue

Netive .•.......... 2

12 Rente par contrat, due par la

dame de Keranguevel.. . . . . . . . . .

13 Rente sur un village appelé Le

Ni vérot, en Ergué-Gabéric. . . . . . . .

14 Rente par contrat du 26 mars 1662.

15 Rente par contrat de juin 1667 ..

16 Rente sur le lieu de Kerambellec,

en Ergué-Armel. . . . . . . . . . . .. 9

17 Rente sur une maison, en la place
Maubert, provenant ,de la dame Yvorée
Forzan, veuve de noble homme Pierre

Baudouin, par contrat de 1683 ...... ' 15

18 Rente laissée par Texier, prêtre et

chanoine de Quimper ......... '.. 31
29 Rente sur un petit pré appelé .;

l'Ile-Verte, proche le pont Saint-Yves,

vis-a-vis le jardin du manoir du Parc .. 6

20 Une rente due par les héritiers du

sieur Perrot.. . . . . . . . . . . . . . .

21 Un comble d'avoine et quatre

conibles de seigle sur le village de

Lennarsin, en la paraisse de Plozévet.

22 Rente sur le manoir du Bris,

paroisse de Kerfeunteun.. . . . . . . .

23 Re'nte due par écuyer Charles dn

Livres. Sols. Deniers .

Boisguehenneuc, seigneur de Meneven,
sur son manoir, en la paroisse de
Tréogat. . . . . , . ~ . . . . . . . . .. 12 12 »
24° Rente de deux combles de seigle,
sur le village de Lanneveure, paroisse
de Land revarsec. . . . . . . . . . . ,. » » »
25° Rente sur une maison de la rue
Kéréon.. . . ' . . . . . .. ... . . . . .. » 30 »
26° Rente sur le village de Kerherno,
paroisse de Coray.. . . . . . ' . ' . . .. 30 » »
27° Rente sur une maison 'située rue
Mescloaguen. . . . .. . . . . . . . . . .

28 Rente due par M. de Kerbiquet et
autres .. * ••• ~ •• • • 0 " •• ' ••••••
. 29° Rente due par Monsieur et Dame
de Kerguilly. . . . . . . . .' .. . . . .

30· Rente due sur le village de Ker-

bolle, paroisse de Cléden-Cap-Sizun ...

31 ° Rentes ' dues sur plusieurs terres
de Fouesnant, lieu de Kerou'l'ien. . . . . » »

32° Rente due par Ollivier, sieur de
sur le lieu de Kerbrigeant,
Kerlosquar, .

en Fouesnant. . . . . . . . . . . . . . .

. Total. . . . . . . . . . 606

Ce total de 606 livres indique quP- la situation financiére

de Saint - Antoine s'était considéeablement améliorée.
ans plus tard, en 1695, ses rentes s'élevaient a
Quinze
990 livres; a cette somme venait s'ajouter le produit des
par 1e théologal de la cathédl'ale et plusieurs
quêtes faites
dames qui se partageaient les diffél'ents quartiers de la
ville pour les recueillir. L'hôpital prélevait aussi un droit
sur la vente des châsses (ou cercueils); cette foul'mture

avait ~té concédée a la confrérie des menuisiers de la ville,
sous condition de payer a l'établissement la moitié du
gain provenant de ce droit. En 1694, la ' part revenant a

Saint-Antoine s'élevait a 51 1. 10 s. qui lui fùt remise le
jour de la fète de Sainte-Anne ... patronne de cette confrérie.
Parmi ses autres revenus, on voit que chaque année on
mettait en adjudication, 'a son profit, suivant lettres paten­
tesdu Roi, du mois de juin 1701, le privilège pour 'un seul
boucher, de vendre de la viande pend~nt le ' carême (1).
L'autorisation de cette vente ,était bannie le Mercredi des

Cendres .et elle était accordée par M. le Sénéchal ... en pré­
sence du proçureur du Roi et du syndic; en 'ce'rtaines
'années, la recette provenant de ce droit fùt considè.rable et

s'éleva parfois a 500 livres. Aux audiences, lors des adju- .

dications, on avait l'habitude de demander quelque chose

pour les besoins de l'hôpital. Nous verrons plus tard d'au-
tres revenus s'ajouter il. ceux que nOus venons de désigner.

, DanR les archives des hôpitaux on trouve seulement,
relativement à Saint-Antoine, vingt,.et-un comptes plus ou

moins complets rendus par ses administrateurs;. nous allons
les analyser et en extraire ce qu'ils peuvent contenir
. d'intéressant.

,Du 1 Mai 1699 au 1 Mai 1700. Compte de M. de
Kerdrapé ... avocat ... gouverneur de fhôpital {Jénér~l Saint­
Antoine. Ce compte est incomplet, le ch~~pitre des
en~ièrement disparu; nous voyons seulement
dépenses a

qu'en fait de recettes, on toucha pour les revenus et rentes,

965 L 8 s.7 d; le droit des châsses, 47 1. 10 s., le droit de
vendre de la viande en Carême, 240 L Le casuel rapporta
1,65! 1. 11, s. 11 d., ce qui donne un total de 2,907 1.

(i) Le i4 fèv.rier i590, le Parlement de Brela~ne défendit, sous peine
du hart, aux citoyens de mangel' de la vian dt: en Carême; il déftmdit
sous les mêmes peines aux bouchers de vendre de la chair.

Du l,n' Mai 1700 au 1 Mai 1701. Compte de
M. Kerdrapé, etc. ' Au nombre des recettes, on . voit
figurer une quête mensuelle qui se faisait dans la ville;
250 à 300 livres par an; ce.lle
elle rapportait ordinairement
dèMgr l'êvèque et du ChalJitre s'élevait à }Jeu près de 25 à
30 livres par mois. . Des personnes, leur retraite reli-
gieuse terminée, avaient l'habitude de faire une au-
mône à l'hôpital. On donnait. encore aux enterrements~ des
troncs spéciaux étaient, à cet effet~ placés dans les égli- .·
ses. Ce genre de rec~ttes que nous nommons casuel, se
retrouve dans les comptes qui suivent. Il monta de 1700
. à 1701 à 1,131 l. 4 s. 1 d. Comme Sainte - Catherine,
l'hôpital Saint-Antoine fêtait son patron avec une certaine
solennité; on paya au norrùn'é Julien vingt sols, pour placer
• la tapisserie et les tableaux' et avoir aeeomodé la chapelle .
occasion, on donnait aussi un repas où étaient
A cette
réunis le gouverneur, le chapelain et quelques notables. -
On dépensa pOlIr les rauvres à la fête des Rois, 4 livres de
pain blanc, qui en cette circonstance remplaçait celui de
seigle qu'ils mangeaient journellement, plus 4 livres pour
un demi-veau et un · demi-mouton, On fèta aussi le

Carnaval, l'extra coûta 9 livres. On n'oubliait pas Saint-
Yves dont l'f?ôpital avait été annexé à Saint-Antoine; la
veille de sa fète; le 18 mai, sa chapelle fut également
aecoustrée moyennant vingt sols. M. le recteur, l'aumônier,
des prêtres et nombre de fidèles deR deux sexes vinrent y
chanter les vêpres; à cette occasion eut lieu une collation'
dont la dépense s'éleva à vingt sols pour le pain et le vin,
plus 8 sols pour du beurre frais. Ce jour-là, les demoiselles
offr'ü'ent gratuitement du lait à la Compagnie; le comptable

ne manque pas de menlionner cette gracieuseté. Pendant
cette année on acheta pour les pauv es 100 paires de sabots;
paire revint à trois sols. 3 barriques de vin
chaque
furent payées 80 livres, on' en donnait de temps en temps

aux vieillards. A cette époque, le prix d'un nourrisson
. placé à la campagne coûtait / 15 sols par mois.· On peut
dire qu~en 1700, Saint-Antoine était en pleine prospérité.
Les recettes se montèl'ent à 4.264 1., 2 s. 10 d.
Les dépenses à.. . . . . ., 3,257 9 . »·
Excédant de recette. .. 1,006 1. 13 s. 10 d.

Du 1 Mai 1701 au 1 ll1ai 1702. Compte de M. Kerdrapé, ete. Pal'mi les articles de recettes nous
remarquons celui-ci : Reçu de Madame la Sénéchale,
9 1. 3 s. 6 d. pour une quète qui a été faite à la porte de la

comédie; ce qui indiquè que Quimper possédait ub. théâtre
à cette époque. La q uète, prélevée en cette Clrconst,ance,
peut paraître singulière, nous la remarquons ici pOUI' la
. première fois; cet usage, croyons-nous, n'était pas habituel .
en Bretagne, cependant nous savons, qu'alors et longtemps

après, on en usait de la sorte dans les proviilces de Lorraine
et de Champagne, où les J,.llus grandes dames n'hésitaient
pas à demander à ceux qui allaient se livrer au plaisÎ1',
une aumône pour soulager les souffl'ances du pauvre '

Le 5 novembre 1701, lorsqu'on fit la levée des troncs de la

chapelle, on n'y trouva que 18 sous; ils n'avaient pas été
ouverts depuis le Il novembre précédent; les pauvres en
a"aient soustrait le contenu. Une collation offerte à un
prédicateur coûta deux livres, y comprise une bouteille de
acheta 18 couchettes qui revinrent à
vin clairet. L'hôpital
54 livres.· Les pauvres entretenus en cet~e année étaient
au nombre de 80 vieillards et enfants.

Recettes. . . . . . .

Dépenses .

Excédant de dépense .. »

Du 1 Mai 1702 a~ 1 Mai 1703. Compte de ·M. de
Kerdrapé, etc. Au nombre des dépenses on voit figurer •

deuX l,ivres d'encens qui coutèrent deux livres. - Au repas
donné à l'occasion de ]a fète de Saint-Antoine, ]e recteur

de la paroisse de Masc]oaguen ètait padois invité avec
autres prètres; on leur servait du pain de Rospor~
plusieurs
den qui était alors en grande réputation comme le fut plus
Pont-Scorff. , 200 harengs coutèrent
,tard celui de

5 livres. , ' Dans le cours de l'année, on paya 2,024 1.
14 s. 6 d. pour frais de justice et transactions , pour des
sont pas indiquées.
causes qui ne
, Recettes.. . . . . .. . .
, 2,683 livl'es.

Dépenses. . . . . .' . . .

Excédant de dépense. 1,602 livres. '

Du' 1°1: l1ai 1703 au 1 Mai 1704. Compte de M. de
Kerdrapé~ ete. , A cétte époque les rentes et revenus SUl'
les biens de l'hôpital s'élevaient à 1,0531. 15 s. 6 d. Le

droit de vendre de,la viande en Carême produisit 189 livres,
le droit ,sur les châsses, 50 livl'es; les amendes du greffe,
75 livres. , Les fermiers du pied /qurchu (1) et àes estats
versèrent 46 livres. Avec les aumônes, les quêtes et
l'argent recueilli dans les troncs, la recette s'éleva à 2,4651.

13, s,, 6 d. En ce temps là le poisson devait être à bien bon
marché; on n'en acheta que pour cinq sous qui suffirent
à l'établissement pendant deux jours de ,vigile. PlusieUl's
feuillets, manquent à ,ce compte, de sorte qu~il ne nous ,est
pal? pos~ible de donner .la balance des recettes et des
dépenses. , '
. On remarquera que l'administration de, M. de Kerdrapé
de six ans; ses successeurs remplirent '
fut d'une durée
cette mission, les uns pendant deux ans, et les autres pen-
dant une année seulemen't. Cette manière d'opérer différait.

Ct) Le pièd fOllrché ou fourchu était la fermtl d'un împôt qu'on levait
aui portl:s 'de quelqlles villès SUL' les animaux au pied four(jhu qui s'y
conllommaÏtmt. " , ' '- . , ,

de celle de Sainte-Catherine; l'ien jusq u'a présent n'est
venu nous expliquer cette divergence .
1709 fut une année de calamités, . la famine s'y fit cruel-
lement sentir, lé pays, continuellement sur le qui-vive était

alarmé par les Anglais qui capturaient nos navires et fai-
saient de fréquentes descentes sur ·nos côtes qu'ils rava­
geaient et rançonnaient sans pitié. Dans ces pénibles cir­

constances, les pauvres de . la ville. eurent beaucoup à
souffrir: Saint-Antoine étaIt dans un tel dénuement qu'il
un instant impossible de les nourrir; pour leur venir '
devint
en aide, on eut recours a la charité publique, et ' afin de
s'entendre a ce sujet, eut lieu, au mois d'octobre, ce qu'on

alors une grande assemblée qui fut présidée pal'
appelait

l'évêque, Mgr de Plceuc.

A l'ouverture de la séance, M. le Maire remontre que

l'amour et le zèle tout pastoral de Monseigneur l'Evêque
pour le gouvernement des pauvres, et surtout de nos hôpi-
taux ont portè sa Grandeur a désirer cet a8sem blée

. et a l'honorer de sa présence. ' L'Evêque répond
qu'ayant appris par le sieur de Kerdrapé la peine infinie
qu'on éprouvait pour se procurer assez d'aumônes pour
nourrir les pauvres de l'hôpital dans un temps' ou les blés

sont hors de prix, il invite Messieurs de la. communauté a
joindre leurs efforts aux siens pour sauver de la misère une
pauvres gens réduits au désespoir. . " La commu-
foule de

nauté, dèlibérant sur la remontrance de Monseigneur l'Evê-
que, décide qu'on ira visiter les pauvres dudit hôpital, qu'on
y laissera ceux qui sont de Quimper, et qu'on renverra dans'
leurs paroisses les mendiants étrangers. Elle ordonrie, en

outre, que des députés iront dans chaque quartier, accom-
pagnés de Messieurs ·les Curés, demander a chaque
particulier combien il pourra donner par mois pour soula- '
ger les malheureux. Les mêmes députés sont chargés de
sortir de la ville tous les pauvres étrangers qui la
faire
BULLKTIN DB LA Soc. ARcuioL. DU FINISTÈRE. TOIII{ X. 31

surchargent. Trois dames seront choisies da~s la noblesse,
trois dans la bourgeoisie pOUl' faire la quête les dimanche's
et fêtes.
à cette .époque, les mesures prises pOUl'
Telles' furent,
venir en aide aux indigents admis à l'hôpital général et
aux pauvres de la localité. Dans ces douloureuses circons­
tances, ceux qui n'étaient pas originaires de Quimper
furent impitoyablement expulsés de la ville qui se reconnais:­
sait incapable dJassurer leur subsistance,
1719. Compte de maître Jean Le Jadé, procureur au,
Présidial. Ce compte est incomplet; nous voyons seule-
ment, qu'en cette année, les recettes s'élevèrent à peu près
à 2,400 livres. .

1720. . En cette année 'le droit de vendre de la viande
en Carême produisit 354 livres .

Du 1 mai 1721 au 1 mai 1723 (2 ans). . Compte de
. Guillaume-Joseph de la G(1,rde. Pendant le cours de sa
gestion, la recette s'éleva à 6,934 1. 7 s. 9 d. L'Évê­
que donna une aumône: de 1,1341. 10 s. pour . venir en
aide à l'établissement. On voit figurer 341. 10 s. produit du
travail des pauvres; cette amélioration, depuis peu intro­
duite dans l'hôpital, mérite d'être mentionnée .

Recettes . . . . . . . . .

Dépenses. . . . . . . . . 6,387
Exc.édant de recette. ,
'1721. L'hôpital Saint-Antoine comme celui de Sainte-
Catherine, fut victime des désastres occasionnés par la
banq ue de Law, à' laquelle le gouvernement d'alors s'était
substitué, dans le but de sortir des embarras financiers qui
menèrent à une banqueroute complète. Ainsi sept particu­
liers affranchirent des rentes dues à l'hôpital général au
principal de 4,785 livres qui servirent à faire achat des

fameux billets de la banque royale produisant 50/0d'inté­
rèt ou 239 livres, laquelle rente mise en 1721 a la charge
des Etats . de Bretagne, au demer 33, ne rapporta que
livres; peu après, par suite de nouvelles et dèsastreu-

ses combinaisons, elle ne rendit seulement que 941. 14 s.
pour bientôt s'éteindre, en occasionnant un grave préjudice
aux revenus de Saint-Antoine. .

Du 1 mai 1725 au 30 avril 1726. Compte de Jean-

Baptiste Barbe. Ce compte est fort bien tenu et très
lisible. Au nombre des recettes, l'admini~trateur nous donne
exactement ce que rapportait alors l'ancien hôpital de
Saint-Yves, annexé à celui de Saint-Antoine: « les maisons
et courtils près Saint-Yves appartenant audit hôpital, ainsi
que la chapelle, affermé~ présentement à Yves Gozian et
\ ' femme qui en jouissent par.tacite reconduction pour en payer
40 livres de 'ferme a la Saint-Michel. » Donné par le roi
5,000 livres. Nous voyons apparaître ici une nouvelle '

recette dont bénéficiera Saint-Antoine, jusqu'à l'époque de
. la Révolution: les boues de la ville et faubourgs de Quim­
'per affermées à divers particuliers 22 sols. On remarq uera
, combien ce revenu s'est augmenté dans la suite. Bail du
droit de fournir les châsses, 731. 15 s. Droit du débit de
la viande en Carême, 3171. 17 s. Le comptable demande
excuse de n'avoir pas représenté la somme de 140 livres
, de rente due sur une maison au sieur Bridou et occupée
par le sieur Moucheron, · avant qu'on y mit les pauvres '
ramassés par ordre de Monsieur l'Intendant; lesquels ont
touLe la ' gestion du compta­
occupé ladite maison pendant
ble. Cet art~cle nous montre qu'à cette"époque on avait
déjà le projet d'établir une sorte de dépôt de mendicité.
Cette maison avec jardin, confinait à l'hôpital général;
l'abbé du Bourblanc en avait fait don à l'établissement,
moyennant une rente viagère de 100 1. Mgr de PIŒmc et sa '
sœur, Madame de Coatmorvan, donnèrent 6451. 10 s. Se

charge le comptable de la somme de 128 i. 10 s. versée par
les Sœurs et provenant du travail des femmes recueillies
au dépôt de mendicité. On fit· empiète de huit bancs
pour asseoir les pauvres, 10 livres.
Recettes. . . . . . . . 8,8011. 17 s. 9 d.
Dépenses . . . . . . .

Excédant de dépenses. 1. 16 s. » d .

dont le comptable fit remise au profit de l'hôpital.
er er
Du 1 mai 1726 au 1 mai 1727. . Compte de Maître
Joseph Lucas" sip,ur du Penhoat" avocat au Parlement. -
Ce compte diffère peu du precédent. Le roi fit encore don
à l'hôpital d'une somme de 500 francs .

Recettes. . . . . . . .. 3,185 1. 8 s. 2 d .

Dépenses. . '. . .. .• 3,201 .2 ·8

Excédant de dépenses.

dont le comptable fit abandon au pr.ofit des pauvres .
. Du 1 mai 1727 au 30 avril 1728. . Compte de Maître
Louis Chaton" procureur au Présidial et aux Reguaires.-
Le comptable fait recette d'une somme de 62 1. 10 s. qu'il

qu'il a reçu pendant l'année pOur dépenses et dissolu-
tions de fiançailles. C'est un article que nous voyons pour la
première fois et dont il n'est plus fait mention dans 19 suite .
6t du chapitre 426 1. 16 s. -
- Aumônes de Monseigneur
Quêtes faites dans la ville et les faubourgs 126 1. 15 s. -

Aumônes des troncs a l'occasion du jubilé 225 1. 10 s. ~~

Encaissé aussi 47 livres pour l'assistance des pauvres aux .

enterrements. Nouvelle recette qui dans la .suite resta
toujours fructueuse; reçu 100 livres de la dame Morin qui
tentures mortuaires à condition
jouit du droit de fournir des
de verser 100 livres par an à l'hôpital général. Dans les

articles de dépense nous remarquons celui-ci: le compia-

ble a payé à Charles-Yves Conan, menuisier, pour une
châ~se pour porter les morts en terre 9 livres. Ainsi les
malheureux défunts de Saint-Antoine, comme ceux de
Sainte-Catherine étaient inhumés sans cercueil. Puis le
« pendant l'administration dudit Chaton,
comptable ajoute
« il est mort audit hopital, le nombre de quinze pauvres; pour
« les ensevelir il a fallu acheter de la toile, et pour faire la
« fossè de chacun et la combler après l'entérrement, il a
« payé 8 sous, ainsi on ne peut lui adjuger pour la ditte
« fosse et la toile, moins de 20 sous pour· chacun, ce qui
« fait pour les quinze la somme de 15 livres dont il demande
« allocation.}) Mentionnons une amélioration dont on ·'
ne contestera pas l'utilité: payé à Réné Ruohl, autre
menuisier, 9 livres pour deux chaises de commodité pour les
malades .
Recettes. . . . . . . . . . 3,734 1.

Dépenses ..

Excédant de dépens~s. ~ .

Du 1 mai 1728 au 30 atJril 1729. - Compte de noble

homme Le Bris, sieur de Lingoual.

Recettes ' .

Dépenses 3,539

Excédant de recettes '. .. 2;400 1. 6 s. 5 d.
Ce qui explique l'éJévation de ce reliquat en caisse, è'est
qu'aux recettes extraordinaires on doit ajouter un don de

3,300 livres accordé par le roi à l'hôpital Saint"':Antoine.
ne donne aucune explication sur cette libéralité r-oyale,

plusieurs fois mentionnée.

Du 1 mai 1729 au 30 avril 1730. Compte de noble
L.e Bris (2 année).. Le roi accorda à Saint-Antoine
homme
un don de 10,000 livres. Pendant cette année, on ajouta des
constructions et on fit des réparations à l'hôpital pour une

somme de 3,160 livres. A cette époque les frais d'un·
enfant mis en nourrice coûtaient 36 livres.
Recettes. . . . . . . . .. 15,212 1. 16 s. 4 d

Dépenses. . . . . . .
Excédant de recette. . .

Du 1 mai 1730 au 30 avril 1731. Compte de noble
Le Bris (3 année). Au nombre des recettes, on
homme
une somme de 12,000 livres donnée par
voit encore figurer
le roi. Des allocations si fréquentes ne peuvent s'expliquer
que par J'estime et la considération toute particulière que
le roi Louis XV accordait à Mgr de Plœuc, alors évêque. de
aussi cet article de recette qui démontre
Quimper. Notons
que le comptable n'était pas toujours très tendre à l'endroit
des débiteurs de l'hôpital. « La maison acquise de Fran-

« çois Provost par le comptable, suivant contrat du 1 dé-
« cembre 1729, était affermé verbalement à Isabelle Denis,
« Catherine Le 'Goff et Marie Perrot pour payer 47 1. 10 s.
« Le comptable a reçu en argent pour la levée de la
~ Saint-Michel 1730, savoir: de la dite Denis 12 livres,
« de la dite Le Goff 14 1. 1 s., de la dite Penot 6 livres,
« faisant 31 1. 1 s. dont il se charge, et pour le surplus, qui
« est de 15 1. 9 s. il a étè obligé de prendre de la dite Per­
« rot, un pôt de fer, quatre assiettes d'étain, une petite
« couverture de laine blanche, un' bassin, un grill et une
« mauvaise poële grasse, attendu qu'elle ne s'est pas
« trouvée en estat de/payer en argent tout ce qu'elle devait;
« lesquels effets sont restés . à l'hôpitaL» On voit
qu'après cette cruelle exécution, il ne restait plus à la mal­
heureuse femme Perrot qu'une seule ressource, celle de
jemander à suivre ses misér'ables meubles et à entrer à
Saint-Antoine en qualité de pensionnaire indigente. On
dépensa près de 6,000 livres pour les constructions de

l'établissement.

Recettes. . . .
22,162 l. 2 s. 6 d.

Dépenses

Excédant de recettes. .. 11,408 l. 1 s. 9 d.
1748. En cette année les pauvres entretenus a l'hôpi~
tal général étaient au nombre de soixante. ,
1749. Une amélioration indispensable, qui s'est fait

longtemps attendre, était celle de la construction des lieux
d'aisance; les pauvres allaient satisfaire leurs besoins un

peu partout et particulièrement le long des m~rs de · la
ville. Sur cette observation de l'administrateur, le Bureau
des hôpitaux, dans sa séance du 26 juin, décida que l'on
bâtirait des commodités dans un endroit désigné a cet effet"
près de la porte de la ville, en dedans ne la cour, et que ces
seraient séparées pour l'usage de chaque sexe.
commodités-

1752. - Délibération du 12 mai. «( Le sieur Laennec,
administrateur en ~xercice de l'hôpital général, a remontré
que depuis le 24 mars 1727, ,la feue dame veuve Morin
du droit de fournir les tentures funèbres, à la con­
profitait -
dition de payer à fhôpital général 100 livres par an,
pendant qu'elle en jouirait; que les Demoiselles Morin,
ses filles, possèdent le même droit depuis plusieurs années,
a la même condition, ce qui est préjudicable à l'hôpital,
qui en retirerait un revenant bon considérable, s'il faisait
exercer par lui-même ce droit de fournitures de tentures;
et comme il se présente une personne pieuse qui veut ~ien
donnnel' 700 livres, pour ce que, et non autrement, la dite
somme soit employée pour achat des tentures funèbres,
le· produit serait aussi employé à fournir les bouillons
dont

et potages des pauvres. Sur quoi il remontre que les dites
Mor-in, ayant une certaine quantité de vieilles
Demoiselles
servant aux tentures, l'on pourrait traiter avec elles
étoffes
à ce sujet, en attendant d'être en état d'acheter les tentures
neuves nécessaires ; il ajoute, qu'il a- parIè aux dites

Demoiselles. Morin et les a engagees à faire porter a ce .

présent Bureau les dites étoffes. Le Bureau, délibérant
sur ladite remontrance, est d'avis d'accepter le don des
700 livres destinées à l'emploi ci-dessus indiqué, et, vu
·après estimation donnée .et souscrite., le
les dites étoffes,
Bureau a délibéré et convenu avec la dite Demoiselle
Morin a la somme de 400 ' livres, laquelle a été payée et
délivrée comptant a la dite Demoiselle et prise sur celle
susdite de 700 livres, au moyen de quoi, consent la dite
Demoiselle que l'hôpital dispose des dites étoffes comme
son bien et a son seul profit, et a signé, tant pour elle que
pour ses commères. Le Bureau est pareillement d'avis que
la volonté du donateur des 700 livres soit exécutée, et, pour
cet effet., la somme des 300 livres restant sera remise,
quant a présent, aux mains de Mademoiselle de Mesgral,
. . fille de Saint-Thomas de Villeneuve, pour être employée
et par l'avis de l'administrateur a acheter des
en présence

étoffes neuves pour servir aux dites tentures, laquelle
somme a été à:. l'endroit remise à la dite Demoiselle, et, en
conséquence le Bureau est .d'avis que l'administrateur se
pourvoie pour obtenir qu'il soit fait défense à tout autre
qu'au dit hôpital de s'ingérer et fournir en aucun cas des
tentures funèbres dans la ville, faubourgs et dépendancès
QuÏl11per, qu'il se pourvoie également pour f~ire établir

un règlement et fixation des droits dé fourniture des dites
tentures. » . Le 5 juillet 1753, le Bureau décide que le
tarif a rédiger sera conforme a celui qui aété dressé par la
demoiselle Morin, mais que pour les tentures extraordi­
naires, non comprises au tarif, il sera payé en surplus,
savoir: pour chaque aune, 2 sols l'aune d'étamine noire,
d'étamine blanche, 4 sols l'aune de serge noire de

Caen,5 sols l'aune de serge blanche de Caen, 10 sols l'aune

de velours noir ou de damas blanc. A la charge néanmoins
de l'administration de payer les frais occasionnés pour l-eur
placement .

1754. Délibération du 7 mars. Le sieur Laennec,
Bureau que les bouch~rs de la
administrateur, informe le
ville se sont entendus pour n~ pas accepter l'adjudication
de la vente de la viande pendant le Carême,et que le Sené-
çhalluiaordonnéde régir l'étape (le marché) ertfaisantdébiter
de la viande-,ce qu'il a commencé de faire. Avant d'aller plus .
loin, il demande à l'assemblée de lui donner son autorisation,
ou de lui ü1diquer tout autre parti qu'elle jugera convena-

ble. " Le Bureau autorise l'administrateur à acheter les
animaux destinés à la boucherie, à faire tuer et débiter
la viande au profit de l'hôpital, J.ui prescrit de faire tout ce
qui " dépendra de lui pour empêcher qu'aucun particulier

n'achète bœuf, veau, mouton ailleurs que sur les étaux
désignés pour vendre au nom de l'établissement, et en
outre lui enjoint de poursuivre activement ceux qui se pro­

cureraient des viandes~ par' autres voies ou moyens, pour
condamner aux amendes ordonnées.
les faire
Du 1 mai 1754 au, 30 avril 1755;. Compte de noble
Maitre Mathurin-Michel Merle de Penguilly, avocat aù
Parlement. " Au nombre des recettes nous voyons figu­
gurer : Pour l'adjudication des boues,33 livres. Le
droit des châsses, 100"1. 10 s. La vente de la viande en

Carême, 40Q livres. Le droit des tentures funèbres,
971 1. 13 s. 6 d., sur laquelle somme on doit déduire 157 1.

3 s. 4 d. payée aux sonneurs de cloches de Saint-Corentin
, et de Saint-Mathieu, pour avoir placé et déplacé lesdites ten-

tures-, pendant l'année de ce compte. On remarque aussi cet

article de " recette qui figure dans q uelq ues com ptes précé-

dents, 108 1. 7 s. 6 d. provenant de la quête de la chandelle
(nous ne connaissons ni le but ni l'ol'igine de ce genre de
quête). L'Evêque donna 300 livres. Les troncs produi-
sirent 91 1. 3 s. 3 d.· Aux dépenses, le prix des objets de
cQnsommation est à peu près le mème qu'aux comptes
antérIeurs.

Recettes. . . . . . . ~ . 4,6771. 9 s. 10 d. ,
,Dépenses. . . . . . .. 3,346 2 1
Excédant de Recette. 1,3311. 7 s. 9 d.

Du 1 Mai 1755 au 30 avril 1756. Compte de

Mathieu-Michel-Merle de Penguilly, etc. (2 année). Il y
a peu de différence entre ce compte et le précédent. On
y mentionrre, pour la première fois, des recettes en faveur
de plusieurs personnes placées comme pensionnaires à
l'hôpital; quelques-unes appartiennent à des familles dis-
tinguées, , entre autres, Mlle de Kermorguen, pour laquelle
paya une année de pension, s'élevant à 60 livres.
son frère
Recettes. . . . . . . . . 5,5511. 12 s. 9 d.
Dépenses. . . . . . . . . 3,706 2 9

Excédant de Recette. 1,8451. 10.s.» d.
1756. ' Dé{ibération du Bureau des hôpitaux, du 12
août. . Le sieur de Penguilly, administrateur de l'hôpital
Saint-Antoine, informe du décès de l'abbé Cotard, aumô­
nier de l'établissement, qui devra être remplacé au choix du .
Bureau. Il rappelle qu'en 1717, le chapelain recevait
270 livres, qu'en 1718, on porta son traitement à 2861. 10 s.
etpeu après, à 321 livres (1) ; qu'il est logé dans le bâtimen t
neuf, où les aumôniers qui se sont succédé se sont mis au
large, afin d'y pouvoir loger beaucoup d'écoliers pension­
naires; que ces écoliers s'étant procuré des clefs pour ouvrir
les portes de la cour de l'hôpital, facilitent tous les jours
la sortie des pauvres, qui se répandent dans la ville, revien_
nent souvent pris de boissoa et causent du scand9-le dans
l'établissement. M. de Penguilly observe qu'il est temps de
cesser ce désordre; et qu'on ne saurait mieux par-
faire

(f) Il se nourrissait à ses frais.

venir- à ce but qu'en imposant au nouvel aumônier la
défense de recevoir des écoliers, et en lui limitant son
logement. Le Bureau., délibérant, nomme pour chape­
lain de l'hôpital général le sieur Le Bris, lequel jouira des '
mêmes rétributions que ses prédécesseurs. Il aura pour
logement une cuisine et une chambre à cheminée; au­
dessous, une petite cave, sous l'escalier·, près de la dite
cuisine, sans prétendre à autre appartement, et avoir dans
ledit appartement aucuns pensionnaires, chambriers ni
écoliers.
Du 1 Mai 1756 au 30 Avril 1757. Compte de
Mathieu- Michel Merle de Penguilly, etc. (3 année) :

Recettes.. . . .' . . • . 6,6261. 5 s.
Dépenses ... 8

Excédant de Recette. 1,5341. 7s.10d.

Du 1 A1ai 1757. Compte de Mathieu-Michel Merle
de Penguilly., ete. (4 année). Parmi les recettes fighrent:
Droit des chasses, 82 1. 10 s. . Droit de tuais on, en
Carême, 530 livres. Produit des tentures funèbres ...
1,192 livres. Notons cependant qu'en 1757, une épidémie
occasionna une grande mortalité à Quimper, et que l'emploi
des tentures y fut plus fréquent qu'à l'ordinaire. Traite­
ment de l'aumônier Le Bris, 321 livres. Il nous est im­
possible de donner la balance des recettes et des dépenses,
ayant été dévorée par les rats, pré­
une partie de ce compte
à l'endroit oû. il en est fait mention .
cisément

Du 1 lIlai 1758 au 30 avril 1760. . Compte de Jean­
Baptiste-François de la Roque, sieur de Trémaria.­
Les recettes et dépenses de ces deux années sont réunies
dans un seul compte; elles diffèrent peu de celles des
années précédentes. ' Mgr de Cuillé fit don à Saint-Antoine
d'une somme de 1,400 livres. En 1759, la garnison de

Quimper fut affligée d'une épidémie; les locaux de Sainte-
Catherine étant insuffisants pour admeth'e tous les malades,
Saint-Antoine fut obligé de recevoir un certain nombre de
militaires; ils étaient soignés par des infirmiers, qui tou-

chaient 15 sous par ' jour. , Dans les dépenses figurent
10 livres payées au sieur Le Moyne, fondeur, pour le prix
de deux cloches' par lui faites pour le reeommandeur des
morts. D'après une ancienne coutume, qui existe encore
aujourd'h~i, à Quimper, un homme attaché à l'hôpital
, annnonce les dècès, dans les rues de la ville, en agitant une
sonnette, et recommande les défunts aux priêres des fidèles.

, Recettes.. . . . . . . .

, Dèpenses. . . . '. . . . 7

Excédan t de Recette .. 9251. 19 s. 7 d .

' 1759. Délibération du Bureau des hôpitau[1J du8 Juin. '
Quim.pern'avaitjamais possédè un refuge pour y recueillir les
aliénés. C'est seulement à cette époque que le vènérable
èvêque, Mgr Farcy de Cuillé, dont nous avons déjà signalé
l'inèpuisable charitè, prenant en pitié ces malheureux
privés de leur raison, souvent abandonnés à eux-mêmes,
et parfois traités avec barbarie par des enfants inconscients
ou par une certaine partie de la population, qui s'en faisait
un amusement aussi odieux qu~inhumain, c'est en cette
année que ce prélat r.ésolut de leur procurer un asile. Nous

l'apprenons par une délibération où il est dit: « Que le sieür
de Trémaria, administra'teur de" Saint-Antoine, a remontré
que Mgr l'Evêque de Quimper lui a remis une somme de 400
livres pour construire trois ou quatre loges pour renfermel' les
furieux dans l'enclos de l'hôpital, priant l\Iessieul's les
fous
membres du Bureau de lui indiquer l'"endrOlt convenable

pour établir lesdites loges et de délibérer à ce sujet. Le

Bureau, délibérant sur la charité de Mgr l'Évêque, a indiqué

pour la construction des dites loges l'appartement au rez­
méridional de la maison neuve de
de-chaussée du pignon
et au ca,s que la dite somme de 400 livres ne serait
l'hôpital,
pas suffisante pour cet objet, ila autorisé l'administrateur à
y suppléer. » Peu de temps aprés cette décision, le 3 août,
le sieur Le Bris, aumônier de Saint-Antoine, peu désireux

de voir les loges des fous construites dans le voisinage de
son logement, ~emanda au Bureau de les placer ailleurs.

Le comptable saisit l'occasion « pour signaler cet ecclé­
siastique qui, dit-il, donne de nombreux sujets de plainte et
néglige une partie des obligations auxquelles sa place de
chapelain l'assujettit. » Le Bureau, délibérant, consent à ce
au côté septentrional, au lieu du
que les loges soient placées
côté méridional du bâtiment neuf, et, en ce qui concerne le
à l'hôpital, lui ordonne de
\ . service que le sieur Le Bris doit
le remplir avec plus .d'exactitude ; en conséquence, de dire
la messe en la chapelle dudit
ou de faire dire régulièrement
à 8 heures précises du matin, et de faire le ~até­ •
hôpital,
chisme aux pauvres, deux fois la semaine, sayoir : le diman-

che et le jeudi, à la suite de la messe. » .
Peu de temps aprés, l'aumônier Le Bris pria Mgr de
Cuillé de vouloir 'bien accepter sa démission; il fut rem­
placé par Yabbé Coustans.
1760. A cett~ époque, les vieillards infirmes et les
enfants orphelins ou abandonnés étaient au nombre de 75.
dans une délibération qui signale
Nous trouvons ce chiffre
il a augmenté, depuis la création de l'hôpital gé-
combien

néral, qui ne contenait, dans le principe, que 26 indigents;
nous voyons aussi que cet établissement possédait alors,
q~'on appelait berlinge, des
pour confectionner une étoffe
métiers destinés à occuper et habiller les pauvres.
Du21 JuinJ762 au 31 Juillet 1764. Compte de Maistre
Jean-Paul Vallet, notaire royal et procureur au Présidial,

pendant le temps de deuœ années et un mois. En pré­
sentant son compte, Maître Vallet débute par ce préambule:
« Le comptable, pour 1'intelligence du présent, a l'honneur
1 d'observer que, lors de sa nomination l\ l'administration de
l'hôpital Saint-Antoine, il ne lui a pas été remis de rentier
des biens et revenus dudit hôpital par le sieur' de Pennan­
prat, son prédécesseur, à cause de l'incendie survenu chez
lui et dans lequel ledit rentier a été consumé; c'est pour-
-quoi, le comptable s'est vu obligé de former un nouveau
sur les connaissances. et les instructions qui lui .
rentier
ont été données, tant par le sieur de Pennanprat que par
les sieurs de Trémaria de la Roque et de Penguillly-Merle,
aussi administrateurs été (1) au même hôpital. En vertu
an t son adminis­
duquel rentier, ledit comptable a fait, pend
et sur la représentation des dernières quittances de
tration,
la recette des biens et revenus dont il
son prédécesseur,
va ci-après prendre charge, et demande qu'on prenne acte
de la presente observation. »
Les recettes e.t les dépenses diffèrent peu des précédentes;
on voit que les pauvres sont toujours fêtés, aux Rois, au
Carnaval, aux fêtes de Pâques ou de Saint-Antoine; à ce
107 1. ·8 s. Le compte 'se termine par la
sujet on dépensa
balance suivante :

Recettes.. .. ' . . . . . .

'Dépenses. . . : . . . .

Excédant de Dépense.

er er
. Du 1 Août 1767 au 1 Août 1769. . Compte de
Maître Gaillard, notaire royal'et Procureur au Présidial .

- Entre autres recettes perçues pendant ces deux années,

. ' Ct) . CJesl-à·dire ont. été précédemment administrateurs de l'M­
ital. Cette été ne se rencontre que dans les anciens titres de
a Bretagne; partjculièl'e à ce pays .
paraît avoir été

notons: La ferme des boues, 100 livres. Adjudication de
Carême, 869 1. Les \ tentures
la boucherie, pendant le
funèbres, 707 1. 12 s. Nous lisons cet étrange article de .
recette que nous ne pouvons expliquer: 1321. 3s. 6 d. pour
le produit des boîtes (troncs) du réveillez-vous. Le droit
des châsses, 164 livres. ' .
Recettes.. . . . . . . .. 12,5131. 6 s. 7 d.
Dépenses. . . . . . . .. 10,840 7 4
Ex.cédant de recette. . 6721.19 s. 3 d.

Nous donnons ici le rentier de l'année 1767, qui est la
reproduction de celui qui fut incendié en 1761. Quelques
recettes y ont été ajoutées depuis, telles que celles du Pape-
gault. Ce rentier paraît être le dernier établi et a dû

servir aux administrateurs, jusqu'à la Révolution .
Livres. Sols. Deniers.
1° Une maison en forme de pavillon,

Saint­
située dans l'enclos de . l'hôpital
Antoine, affermée à Mlle Derval, par an .

2° Mme de Forcalquier doit, sur la .
terre et seigneurie de Pont-Croix, de
par contrat du 18 mai
rente constituée,

3 Sur les tailles de Nantes, est dû par
donation de Mgr l'Evêquede Quimper, du
30 janvier 1721, au principal de 7,000 1.
46 s. 14d. Pour mémoire, n'était plus

payee. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4° En commun avec l'hôpital Sainte- .

Catherine, la chapelle du Guéodet, est dû

sur les tailles de Nantes 35 1. 1 s. 4 d.,

dont le tiers pour Saint-Antoine. Pour

mémoire n'a pas été payée depuis 1783. . _ »

Livres. Sols. Deulers.
5° Dû par le sieur Lannegris, chirur­
gien, une rente de 100 livres, par contrat
de 1752. Pour mémoire, cette rente
fut abandonnée, la succession ayant été
liq uidée en déficit.. . . . . . . . . . . .

\ '6° Pour le droit des châsses., adjugé
par les maîtres menuisiers, à la Sainte­ •
Anne, est dû pour la moitié, suivant la­
dite adjudication. Ce revenu variait
annuellement et rapportait en moyenne. 88 »
7° Dû par la dame de Brieux .et M. de
Trévien, suivant le contrat de 1686, une

rente de. . . . . . " . . . . . . . . . " 100
8° Dû par Messieurs de Longraye et de
Lécluse une rente constituée au principal
1,000 livres, contrat de 1763., . . .. 50
9° Dû par le sieur Falaize, buraliste

des devoirs, sur une rente constituée au
principal de 1,000 livres, sur une maison,

rue du Sal1é, . . . . . . , . . . . , . . , »
10° Sur la grande métairie, au bourg
Saint - Turien, . affermée 180 livres,

~st dû 85 .livres, le surplus à . l'Hôtel- • • •

Dieu, par acquisition de M. du Boisgué-
henneuc du Menvin, et sur la petite mé­
tairie affermée audit bourg 351. 6 s. 9 d.

en tout. , . • , . • , . . , , . . . '. .. 120
SurIe lieu de Kervoa, paroisse de
est du, d'après un contrat de
Trégonnou;

1743 (environ, suivant le bail), .... , 180
12 Sur le lieu de Ke'rviller, paroisse
de Tréguennec, par contrat de 1747, est

dû par Dame Josèphe, Suzanne Billoart,

Livres. Sohô. Deniell •
dame du Cleuziou ..

13° Jèanne Parquer doit sur une maison

rue du Guéodet, suivant déclaration du
1 er avril 1656 ...........•.. ,

14 Rente due, par M. du Menven

du Boisguehenneuc, suivant acte du

1 el' mai 1662 .. ' . . . . . . . . . . . . .• 12 12
15° Il est dû sur le lieu de Lannever,

paroisse de Landrevarsez, pour la fonda­
la dame de Kernaon, suivant
tion de
déclaration de 1746, deux boisseaux (J.e
seigle~ ,Dans la suite, cette rente fut

remboursée a l'hôpital, moyennaI;lt 1861.

16° SUL' le 'lieu· de Lan:varzin, pa­
roisse de Plozévet, il est dû, suivant la
fondation de la Dame Le Glibaer de Ker-

lestl'ec, acte du 11 décembee 1670, quatre

combles de seigle et un comble d'avoine.

17° Maison et courtil, près SaiIit-Yves,

affermés.. . . . . . . '. . . . . • . . . .

18° Rente de 10 livres, sur le lieu de

Kerlosquet, paroisse de Fouesnant, par
donation de la Dame veuve ' Faget.

- Pour mémoire. Cette rente ne se paie

plus .. . ~ ................ .
maison, peès du Pont- .
19° Sue Une

dù, suivant ' contrat de
Firmin, il est

2{J1> Il est dû par le sieur Couvy, sui­

vant contrat de 1691, sur une maison de

-Locmari a. . . . . . . . . . . . . . . . .

21° Il est , dùEiur ,une, mai~30.n" rue

BULT.BTIN DE LA Soc. ARCHF.OL. DU FJNISTÈIUL - 'fORt<; X.

Linf's. Sols. Deni.rs .
Viniou, appar·tenant à .M. Le Bastard de

Kerguiffinec, suivant contrat de 1700 .. 10
. 22° Pour une .autre rente sur la même

maison due par ledit sieur Le Bastard,

10 livres. Pour mémoire, n'a jamais

ete payee. . , . . , , . . . . . . . . . .
23° Il est dû sur une petite m" aison,

rue Sainte-Catherine, acquise par M. de

Kerbiquet de Kerguelen. . , ..... .

. 24° M. de Kérolin doit une rente cons-

tituée par lettres recognitoires .... , . 22
25° Une pente censive due par Gilles

Cheval lier, sur une maison et jardin, rue

Villy, contrat de 1745. , , .... " ...
26° Une petite maison, située dans la
petite rue conduisant au Moulin-au-Duc,

affermée, . . . . . , . . ,' . . , . . . . .
27° Une maison joignant l'hôpital,
donnée par l'abbé du Bourblanc, cha­

noine, affermée.. . ., . . . : . . . .. 129

28 Sur le lieu de L.ansulien, près
Fouesnant, donné par dame Suzanne .
Derien de la Roche, contrat de 1712, un
comble froment .. un comble seigle, un

comble et 1/2 avoine, et en argent. . .. 1
29° SurIe village de Saint-Moël~en,
. paroisse de Fouesnant, un tiers de comble
de chacune des denrées suivantes: fro-

ment, mil, seigle et avoine, un tiers de

la corvée, et en argent. . . . . . . . . .
30° Une rente de 9 livres et une autre
rente de 21 livres, léguées, en 1731 .. par

Corentin Souhier. . . . . . . . . , . .. 30

liTres. soli. deniers.

' 31 Une maison en forme de pavillon,

rue du Sallé, affermée ' 81 livres, dont

moitié à Saiut-Antoine et l'autre moitié
à Sainte-Catherine. ' ,' _ ....... .

32 Une maison j')ignant le jardin de

l'hôpitaJ, donnée par M. ' Kervazégan,

afferm ée. . . . . . . . . . . . . . . . . .

33° Un petit jardin, à Mesgloaguen,
aédé à M. Le Baron de Boisjaffré, par
délibération du Bureau du 12 mai 1752.
Pour mémoire .... o •• _ •••••••

34° Une maison, à Mesgloaguen, joi­

gnant le jardin de l'hôpital, ' affermée
. 45 livres (Cette maison tombait en ruine).
35° Une maison affermée" à Mesgloa- . .

:~uen ............... . . 1 • •• 36

36° Une autre maison et un petit jardin,
à Mesgloaguen; la maison est actuelle­

ment en ruine Pour mémoire ..... » »

37° Une rente de 211. 19 s. 6d. cQns- ,

tituée sur le lieu de Toulvés, paroisse ,de.

Dirinon. . ... ' . .. . ' ........ .

38° Un rente fon'Cière de quatre combles
de seigle et un comble de blé noir sur le

lieu de Keréguel en Ergué-Armel. . . . . » » »
Une r'ente 'domaniale sur le village

de Rûban~el, paroisse de Landrevarsec ..

40° Une rente domaniale sur le lieu de

Coatdregat, paroisse d'Edern. .. . . .

4JO Sur le lieu de Kerfiat, en Plou­

néour, une rente de 100 livres, . faisant

o partie de celle de 150 livres, créée par

, M. de Silguy; plus sur le lieu ·dé Ker-

Li Vl'CS. Sols. DeDieJ;~.
veypéic, une au·tre rente de 100 livres,

. créée par M. de Silguy. . . . . . . . ' . .

42° Mme la Supérieure de St-Antoine
paie pour un appartement a l'h6pital,
36 livres (cet appa:r·tement devait èt.re

à une pensionnaire). . . . . . . . .
loué

43° Mlle Vve Ricou, doit cliaque année.

44° Rente et fondation sur une maison,
rue Sainte-Catherine. . . . . . . . . ..

450. . S~r une maison, près la placé
Terre-au~Duc, rente annuelle par contrat

du 30 novembre 1676 .......... .

. 46° Rente constituée sur le l'ieu de

Keryaouen, par contrat du 18 décembre

47° Une rente constituée de 150 li vres,

par Mme Marie du Châtel ,de Kerlech,

dame de Kergciat-Duguilly, par contrat
du 17 décembre 1731. (Le 21 octobre

1768 le principal de 8,000 livres a été

remboursé à l'hôpital) .......... . »

48 Une rente de 10 livres, due p-ar
l'abbessé de Ke1'lot, sur une maison et

jardin sur le Quai, d'après un contrat

49° Suivant contrat de 1638, sur le
manoir de Kel'anra,ouillet, trève de Lan-

golen, prés Briec. . . . . . . . .~ . . .. 42 »

50° Une rente de 37 livres, payée par ' .

la vve Penanguer-Horellou (cette rente

a été remboursée) ... -. . . . . . . . . . ' »

51 ° Rente de 6 sols sur un . pré, près le

Pichery" suivant déclaration du 21 octo-

Livres. Sol~, Deniers,

bre 1675 .... , , ... , ,

52° Rente censive sue une maison et
un jardin, rue des Reguaires. ·, ... , .

53° Rente de 7 livres sur une maison
et un jardin, rue Neuve, par contrat de
1654. (Pourmémoil'e, n'a jamais été

payee). " . . . , . , . . . , . . . . , . . » »

54° Sur une 111aison de la l'ueKéréon.

. 55° Rente de ·31ivre.s, sur une maison
de la rue Neuve (maison ft présent

ruinée, on ne paie plus), pOUl' mémoire. »

56° Sur le lieu de Keran!en, paroisse
de Tréoultre-Penmarch, une rente cons-

tItuee, ..... , ...... , ... ',. 1 19
57° Sur une maison,
rue Neuve sui-.

vant contrat de 1662. ' " » .

58° Maître Mathurin Delnos, pro cu- .

reur au Présidial, doit une rente cons-
. tituée, contl'at du 31 mars 1758. . . . . . . 24
59° Rente constituée sur une maison

de la rue Saint-Mathieu.,. . .....

60° Une chambi'e dans la maison de

l'hôpital, affermée a Mme de Kergariou,

de la rue Saint...,Fl'ançois. , , , ..... . ' 27
° La ferme des boues de la ville et

faubourgs, a produit en moyenne ... ~. 100 » •
62° Une chambre a l'hôpital donnant

sur le jal'din, affermée ordinairement a

:Mmc la. Supérieure" , . ' , . , .. , ..

63° L'adj ucljcation 'de la viande de

houchel'ie pendant le Carèm,e, produisant

en moyenne par annee, ; , , ,

G-l° Contl'ùt de constitut de 1767

Liyres. Sols. ])eniers .

prillcipal de 740 livres et de rente ... »

65° M. de Kerlivio, pour l'exécution

du testament de dame Geneviève Ninon
de la Forest, doit à chaqu~ mois de mars
entre les deux hôpitaux 100 livres de .'
rente, dont pour l'hôpItal général.. . : . » »

66° M. Bérardier, prêtre, principal du
collége de Quimper, doit une rente de
au denier 25, au principal de
36 livres
900 livres, suivant contrat du 19 août

1768, au rapport de .Moreau, notaire

royal.. . . " . . . . . . . . . .

67 Par contrat de 1770, plusieurs
membres de la famille de Kerguern ont •

créé une rente 'constituée au 'denier 25 de

100 livl'es, au principal de 2,500 livres. » »

68° Par contrat de 1769, une personne

charitable a donné à l'hôpital 3,000 livres

qui ont été placées SUI' la Compagnie du

Présidial pour en payer au denier· 25 ... 120

69° Les fermiers du devoir doivent à
. l'hôpital Saint-Antoine 600 livr,es par an

pour le papegault de Quimper. Le pre-
miel' . paiement de ce genre de recette

daté d tl 1 mars 1773.. . . . . . . . .. 600

70° Le papegault de Penmarch rap-

porte par an à l'hôpital gén~ral la somme

71 Les héritiers de Mme La .Poterie,
pour la pension de deux pauvres paient,

chaque année.' ...... ' ....... .
72° Une rente constituée de 40 livres

SUl' le' Clel'gé ùe FrallCe, pal' cOlltmt du

Livres. Sols. Deniers.
2 mai 1773. Cette rente ne fut payée
que pendant un certain temps.. . . . ..

73° Une rente constituée de 4.80 li vres,

sur Je Clergé de France. Cette rente pro-

vient d'une somme ,de dix mille livres

léguée par' une personne charitable de
Nantes qui n'a; pas voulu: se faire con­

naître. Contrat de 1775. Comme la pré­
cédente, elle ne fut payée que pendant

un certain temps. . . . . . . ....•. » » »
74° Par M. Laennec, avoeat, tuteur de

M. de Lezurec, il est cl Û pal' 1'811 te cons-

tituee. . . . . . . . . ' , '

M. de Poul-
75° Par contrat de 1740"

margan du Boishaf'cly doit de rente
constituée au priilcipal de 2,523 li Vl'es. 126

76° Fondation de Mlle Lehars, épouse
de Stainville-Stévenot, sur une maison,

a l'entrée de la rue Saint-François ... , 60

Rente de 150 livres pOUL' fondation
de la pension de deux pauvres faite par

Mme de la Garde, en a veil 1782. . . . .. 150 »
78° Rente sur les Etats de Bretagne,

contrat de 1787, au principal de 2,000 1.. 100

79° Rente sur les Etats de Bretagne,

contrat de 1788, au principal de 1,500 .. 75
. 80° Rente constituée de 70 livres, due
par l'Hôtef .. Dieu il. l'hÔpital St-Antoine,
contrat de 1780. Pour mémoire, ne se

paye pl us. " ...

tentures funèbres, en
81 P l'oduit des

moyenne, par an.

Total. . . . . . . .. 5,181 15 1

DeLibération du Bureau des hôpitaux, du

17 janvier. . .Le riombl'e des 'pauvres recueillis a Saint-
Antoine ayant considérableuler1t augmenté et les ressources

de l'établissement ne permettant pas d)en entretenir une si
grande quantité, le BUl'eau arrête: que l'administrateur .
actuel et ses successeurs, n'en recevront plus jusqu'a ce que
le chiffre act.uel soit réduit à 55, outre ceux qui sont à ' la
charge des personnes charitables .
En cette année, un arrèt du Conseil d'Etat,

· daté du 7 mai, décida qu'à l'avenir, l'hôpital général jouirait
des droits attribués au papegault de Quimper.

Nous ne connaissons pas l'époque précise de l'institution

des papegau.J.ts, qui doit remonter a une époque assez re-

culée·, Trente-trois villes de notre province jouissaient de ce

privilége. En 1539., le roi François IC l' donna un règlemenl , '
a Saint-Brieuc; un réglemen t général fut publié en 1671 et

un autre en mars 1756; ce dernier fût approuvé par le duc

de Penthièvre, gouverneur de la Bretagne. Il portait en
substance que, nul n'était admis chevalier du joyau, s'il
était domestique, s'il n'était catholique romain et domicilié
depuis Un an, ce qui était prouvé par deux parrains; .
· que celui qui jurerait le nom de Dieu pouvait être dégradé

de son arme, au jugement du mait'e et des six plus anciens
chevaliers. . L'article 5 dit : que chaque chevalier aura
. un beau fusil, une épée, un fourniment complet, garni d'une
livre de poudre et de trois livres de balles Le roi dujoyau,

c'est-à-dire le vainqueur, devait faire dire une messe pour
le roi 'de France, chaque jour de tir; sa royauté dUl~ait un

an; il avait l'honneur de marcher avec sg, con1pagnie aux
processions. A ce sujet, l'ancienne ordonnance dioctobre
· 1539 disait: « marchant en bataille pour assistèr au Saint­

Sacl'ement, ils promettent et jUl'eront de le conserver et
défenc11'e, au péril de leur' vie, et pl u'tôt demeurer sur place
flue de J'abandonne.e, ainsi que les gens d'église le portant. »

D'après M. de Blois, l'usage du papegault fut établi à

Quimper par lettres royales de l'annèe 1587; cet exercice se
pratiquait au bas de la montagne nommée le. mont Frugi,
en présence du maire, qui dl'essait procès -verbal ' de ce
. concour3.

Le tir commençait le 1 mai; le vainqueur était ramené
en triomphe chez lui, où il offrait une · collation à-ses
collègues; on donnait. douze livres aux fifl'es et aux tam­
bours qui l'avaient accompagné, couverts ' de rubans. Ces
statuts variaient peu; on les observait généralement en
Bretagne. Dans le principe, le papegault à abattre, de la

forme et de la couleur du perroquet, dont il tire son nom,
était placé sur une haute perche. Quand le fusil fut subs'tÏ­
tué aux armes de trait, en 1756, pour éviter les acccidents
résultaient du tir en l'ait', on adopta le tir horizontal.
qui
par un poteau de bois recouvert d'une plaque de
Défendu
~:eulement d'un trou de 6 à 8 pouces de diamètre,
fer, percée
et qu'on plaçait devant lui comme un rempart, le papegault .
résistait souvent plusieurs semaines aux efforts des tireurs.
Il ne suffisait pas d'en détacher un morceau, il fallait

l'abattre tout entier ou en renverser le dei'nier débris tenant
encore à sa place. Cet exercice avait quelque. chose de, si
attrayant, que les gens d'église eux-mêmes voulaient en ' .
prendre leur part et qu'il fallut une défense ' formelle de

François 1 , maint~nue par ses successeurs, pour écarter

les jeunes. ecclésiastiques de c.et amusement trop martial.
- L'abatteur du papegault ou le toi du joyau, dans le cours
de sa royauté éphémère, jouissait de certains droit~ très-
enviés, qui différaient, selon les localités. A Saint-Brieuc, il
touchait 350 livres qui lui étaient remises par le miseur de
la 0ommune, SUI' le produit des octrois; il profitait en oulre
de l'affranchissement des droits d'impôt· et de billot de
tonneaux de vin; à Quimper, ses pI'Ïvilèges lui rap­
vingt
portaient envil'Oll 800 livres; à Penmarch, 400 livres; à

. Hennebont, il était exempt de taille et de subside; à Saint-
MaJo~ le roi des arbalétriers était exempt d'impôt pour tuut
]e vin qu'il pouvait vendre, pendant sa royauté .
Un ayrêt du Conseil d'État, du 7 ~ai 1770, supprima les
papegaults, dans les "villes de Bretagne, excepté celui de
Saint-Malo, dont la communauté avait remontré que ses
habitants, faisant la garde de la ville, ne pouvaient être trop
exercés, ni trop encouragés au maniement des armes a feu
et devaient avoir des fusils en bon état~ toujours prêts au
besoin. Ce privilège accordé aux Malouins ne prit fin qu'a
la Révolution de 1789. Le même arrêt ordonnait que les
dr'oits du papegault seraient alloués aux hôpitaux, · a la
charge de recevoir, nourrir et élever les enfants trouvés et
les bâtards abandonnés.
1771. Délibération du Bureau des H6pitau;rJ~ du
29 avril. · Le Bureau, instruit que dans le bourg de Pen-
march, il y a tOU" S .les ans un papegault pour l'exercice du
jeu de l'arquebuse, que cette localité ne possède pas d'hô­
pital, pOUl' y recevoir et nourrir les orphelins et les bâtards
indigents, cori.nne le prescrit l'arrèt du 7 mai 1770, et,
attendu aussi que cet endroît est aujourd'hui un lieu désert
pour ainsi dire abandonné, il invite M Laënnec a

adresser une requête aux Etats, afin d'obtenir la réunion des .
droits du papegault dudit Penmarch a l'hôpital général de

cette ville, a la condition de recueillir et élever les orphe-
lins sans ressources, ainsi que les bâtards exposés de
La requête fut fa.vorablernent accueillie;
cette paroisse.
mais nous ne savons pourquoi ce fut Sainte-Catherine
qui d'abord bénéficia, jusqu'en 1778, de~ droits du papegault
de Penmarch, lesquels fUl~ent ensuite attribués a Saint­
Antoine, en sa qualité d'hôpital général, comme le prescri-
vait l'arrêt de 1770. .
"Du 22 janvier 1773 au 15 février 1775 ... Compte de
Louis- Urbain Le Bescond de Coatpont , procureur au

,iége présidial de Quimper. A cette époque, ce qui res­
tait des propriétés de l'ancien h6pital Saint-Yves, annexées
à celle de Saint-Antoine, . rapportait un . revenu annuel de
• 67 livres. Pendant ées deux années de gestion, le compta­

ble encaissa 196 livres pour le droit des châsses; pour la
. ,ferme des boues, 98 1. 10 s.; pour l'adjudication de la
viande vendue en Carême, 968 livres ; le produit des ten­
tures funèbres monta à 2;024-livres. Pour la premièl'e fois
nous voyons figurer 1 ... 200 ou 600 livres par an, provenant
des droits du papegault à Quimper. Des personnes cha.~
ritables donnèrent 1,675 livres pour l'admission de bâtards
. et de pauvres à J'hôpital.
On voit que l'arrêt de 1770 fut sérieusement observé,
une dépense de 1,1201. 12 s. 9 d. pOUl' ;­
comme l'indique
mois de nourrice et entretien des enfants.

Recettes.

Dépenses.

Excédant de Recette.

1774. Délibération du Bureau, du 15 septembre. -
Une personne qui désire rester inconnue fait don à l'h6pital
général de 10,000 livres. C'est Mgr de Saint-Luc qui
informe le Bureau de cette charité, offerte par une dame
qui ne veut pas être nommée et qùi n'impose aucune con­
dition. « Le Bureau,plein de reconnaissance des peines et
soins que Mgr l'Évêque de Quimper s'est donné et se donne
la ville, est d'avis qu'il re- ~
toujours pour les pauvres de

mette ladite somme il M. Laennec, receveur des décim'es de

ce diocèse, pour en faire emploi, au profit de l'h6pital
général, à titre de rente constituée sur le Clergé de France, .
premier emprunt qu'il fera au denier vingt. . ».
lors du
Beaucoup de personnes ignorent, sans doute, qu'il existait
autrefois une fontaine minérale à Quimper, jouissant d'une
grande réputation; qu'on buvaIt de· son eau, à différentes

époques de l'aimée, comme moyen curatif, en certaines
affections, ou comme préservatif contre des maladies parti­
culières. Où se trouvait l'emplacement de cett.e fontaine ~
Nos recherches, jusqu'à présent, sont restées sans succès;
cependant, il est probable qu'elle devait exister ~ux environs
de l'hôpital, peut-être à l'endroit nommé ia Santé.J à côté
cimetière Saint-Louis. Une délibération du Bureau

des hôpitaux, datée du 17 fév,rier 1777, en fait mention;

dans cette séance, on alloua 60 livres pOllr ,la réfection et
l'entretien de la fontaine minérale.

Du 17 février 1777 au 3 décembre 1789. Compte de
Jean-Baptiste Chaumette. La mission de ' cet adminis­
üateur eut une durée de treize ans. C'est à la sollicitation
du Bureau qu'il voulut bien continuer ses fonctions, pendant

, ' si longtemps, et probablement jusqu'an moment de sa mort,
.car c'est sa veuve qui présenta au contrôle les comptes de
sa gestion, qui furent approuvés, le 3 novembre 1791, par les
officiers municipaux du Conseil général de la commune de

Quimper. Pendant cette longue' période, le droit exclusif de ·
vendre des châsses produisit 1,102 livres. La ferme des
boues, 2,502 livres. Le droit de vendre de la viande en
Carême, 4,808 livres 15 sous 6 deniers. Les papegault
de Quimper et de Penmarch, 12,000 livres. ' Le casuel et

les aumônes s" é~evèrent a 42~907 livres. Les tentures

funèbres, à 7,000 livres et les revenus annuels sur les pro-
priétés de l'établissement, en moyenne, à 4,000 livres.
Recettes. . . . . . . . 119,5501. 17 s. 5 d .
Dépenses.. . . . . . . 120,485 15 2 '

Excédant de la dépense 9341. 17 s. 9 d.
1782. Délibération du Bureau,du 8 décembre. De
nos jours,onaùi'ait peine à croire qu'en 1782, les salles de
Saint-Antoine ri'av'aient pas de cheminées, que les maladès

étaient privés de .fëli et ne possédaient pas de chauffoir

pOUl' s'y réfugier, pendan t la saison d'hi vel'. Il · en était
cependant ainsi. Pour remédier à ce fàcheux état de choses~
le Bureau, dans cette séance, décide qu'on établira une
chambre à feu, où seront réunis les pauvres, lorsque le fl'oiel
se fera sentir. Le Bureau prend ensuite certaines
mesures: 1° Il recommande de surveiller les portes de réta­
blissement, d'y placer un pauvre qui fera l'office de portier,

et qui ne les ouvrira qu'aux personnes recommandées par

l'administrateur; 2° il aerète que tous les pauvres assis-
teront au catéchisme et a u instructions chrétiennes, et,
qu'à défaut d'excuses légit.imes, l'aumônier leur fera
retrallcher la portion de viande ; 3° il renouvelle la défense

aux paUVl'es de mendier, sa 128 la permission de Madame la
Supérieure, deo- l'aumônier ou de l'administrateur; 4° il
autorise l'administration à fournir du savon et à faire
réparer les rasoirs de l'invalide, barbier de son état, à
condition qu;il rasera gratuitement les pauvres de l'hôpital.
La Révolution de 1789, en supprimant les privilèges
accol'dés autrefois à, celtains établissements, occa'sionna la
ruine de Saint-Antoino, Cet hôpital, se voyant privé des
revenus 'éventuels, qui constituaient ses ,principales res-
, soueces, pour subveni r aux. besoins de ses pau,Vres, fut
dans l'obligat.ion de vendre ses plus belles propriétés, dont
la valeur 1 ui fut en part.ie payée en .assignat.s~ monnaie
fiduciaire qui tombait en disceédit, peu de temps après son
apparition. C'est a:insi que , du mois d'avril :1792 au mois de
décembre 1793, cet ét:tblissement aliéna les rentes et les
biens suivants :
Une auberge,
produisant 120 t, de rente venduc
Une maison,

La métairie db Keram-

beltcc, •

UljC l'c:1l0 foncière.

Ulle autre rente fon cière,

Une rente constituée, ,

Une autre rente constituéc,

TOTAUX. • 1 )44~L

Cet énoetn e sacl'ifice, précédé et suivi d'aliénations aussi
impottantes, mit Saint-Antoine dans une telle situation
qu'il lui fut impossible de subsister. Nous avons trouvé,
dans les archives, sur une feuille volante, quelques notes
qùi ont dû être rédigées dans le but,d'établir un rapport sur
cet hôpital qui, alors, ne pouvait plus se suffire et dont la
suppression devenait imminente. Nous reproduibons ces
notes, qui ne sont ni datées ni signées. '
Revenus de Saint- A ntoine avant et depuis la Révolution.

« Avant la Révolution, les propriétés de l'hôpital ne
payaient aucun impôt; aujourd'hui elles y sont assujetties.
Il a reçu 6,740 livres, en rerriboursement de capitaux de
rentes, voilà pourquoi ses revenus, en cette année, ne lui
rapportent plus que 3,009 livres 9 sous 11 deniers, ci-devant
ils s'élevaient au moins à .... '. .. 4,000 1. :0 S. » d.
Les tentures funèbres, aumônes et
autres casuels rapportaient. . . . .. 3\906 13 9
La ferme des devoirs l ni payait
pour les papegaults. . . . . . . . .. 1,000 »
Le droit de vendre de la viande> en
arenle. . . . . . . . . . . . . ....

Le droi t de cel?cueils.. . . . . . . .

Total de ce que l'hôpital avait à
dépenser. . . . . . . . . . . .

Mais alors, tous les besoins 4e la vie n'étaient pas aussi
chers qu'aujourd'hui. A cette époque, il n'y avait pas, comme

maintenant, 43 enfants en nourrice. Autrefois on ne payait
aux nourrices que 4 livres 10 sous; depuis l~s assignats, on
leur donne cinq livres. Il n'est pas étonnant que .l'hôpital
mt des dettes, qu'il ait besoin de tal1t et de si urgentes
eéparations. Il n'aurait même pas pu subsis'tee jusqu'ici, s')l
, Ii,'avaÜ eu à consommer les capitaux des rentes qui lui ont
ôté l'ernboursées,dans ces del'l1iel's temps,Maisces ressources

sont épuisées, et il est impossible que cet établissement se
i::ioutienne plus longtemps, . si la nation ne vient pL'ompte-
ment à son secours.
En 1791, les reven us de l 'hôpi ta 1 se
sont élevés a.. . . . . . . . . . .
4,235 1. 5 s. 10 cl
En 1792, ils ont été les mèmes,
excepté les at,ticles sui vants qui ont été

supprimés ou remboursés, sa voie:

De la ferme des de- \

vOlrs . .

De la boucheeie du

Carême.

. Rentes remboursées en

reste. . 3,405 1. 13 s. 10 d.

La dépense annuelle de l'hôpital est · de 9 à 10 mille
livres ; i~ n'y a donc pas de changement.
Nous ne connaissons pas la date précise de la suppre~sion
de l'hôpital général Saint-Anioine, mais il est probable
qu'elle eut lieu en 1794. Ses bâtiments, transformés en
maison d'arl'èt, sen'ent encore aujourd'hui à la même des-
tination. Les vieillard!:> et les orphelins fure~t transférés
au grand Séminaire, converti en hôpital, et qui avait déjà
reelleilli les malades de Sainte-Catherine. '
Bienfaiteurs .

L'hôpital Saint-Antoine, àinsi que Sainte-:-Catherine,
comme on a dû le remarquer, dans le eoùrs de ce travail,
fut bien ~ouvent l'objet de · là sollicitude des évêques de
Quimpcl', qui lui accordèrent d'importantes aumônes, sur- .
tout dans ses moments de détresse. La charité privée vint

aussi fl'équemment li son aide, en lui manifestant une sorte
de prédilection. Cette préférence sue Sainte-Cathel'ine se
jm;tifie pal' la commisération qu'ou accorde plus volontiel's

aux \'Îeillùds infirmes et aux enfants abandonnés, autre­

ment intél"essanfs que des malades, qui .. apees quelques
soins, reviennent bientôt a la santé. Presque tous les
actes ayant rapport a ,cles clons en faveur des hôpitaux,
que nous avons trouvés, dans nos archives, ne concel~nent
que Saint-Antoine; ceux de Sainte-Cathel'ine ont a peu près
disparu. Nous allons mentionnel' ici les plus importants;
nous indiquerons les, conditions imposéès par certains
donateul's~ animès aloes de cet admirable esprit de charitè
qui puisait sa source dans la foi religieuse, aujourd'hui
büin affaiblie. '
1640. ' Par acte du 15 févriel', Jean Bouché et Fl'an-
çoise Daniou, sa femme, donn ent à l'hôpital de Mgr Saint- .
Antoine, 12 livres de rente, SUl' une maison située en la rue
au Beurre, pour entretennement et nE>urriture des pauvres
dudit hôpital, a condition : qu'après leur mort, on diI'a à
leur intention deux messes anniversaires de leurs fêtes,
auxquelles seront tenus tous les pauvres de Saint-Antoine
d'assister, l~ plus dévotement qu'ils pourront, et, de dire,
chacun d'eux, entre autres choses, un Pater ... uil Ave et le
Benedicite tout au long,

1679. Le 28 avril, la darne Françoise de Lisle, dame
douairière de Tromillio, veùve de défunt écuyer Rolland
, Lair, sieur de Tromillio, vivant, conseiller au Prèsidial de
Quimper, laquelle, pour participel' a l'avenir et à perpé­
tuitè aux bonnes prières des pauvëes de l'hôpital génèeal,
donne à cet ètablissement une rente censive de 75 sous, sur
une ,mais.on qu'elle possède en la rue Neuve, vis-a-vis de
. l'hôpital Sainte-Catherine. '.
1686. Par acte du 17 avril, messire Pierre du Dis-
quay, chevalier, seigneur chàtelain de Kervent, en Plo-'

néis, donne 150 livres de rente constituée, 7'acquittable
par lui ou ses héritiers, moyennant 3,.000 livres. Sur ces

, 150 livres, l'hôpital géuèl'al touch N a ~OO ]ivl'ef:i ... les 50 autres

livres seront destinées au prêtre qui fait la méditation pu- -
bliq ue, le jeudi de chaque semaine, en la cath2drale de
. Saint-Corentin, à condition que ledit pretre fera dire un
Pater et un Ave Maria par l'assemblée, à l'intention dudit
seigneur et des siens. Quant. à l'hôpital général, il s'obligera
de faire dire, chaque dimanche et fêtes gardées, aussi à
perpétuité, un De Profundis, un Pater et un Ave Maria, à

, la même intention.
1693. Acte du 6 octobre; Laurent de la Garde, prêtre,
et son frère Claude, sous-diacre, lèguent à Saint-Antoine,
60 livres toul'l1ois de rente, à condition que cette rente sera:
.p destinée à l'entretien de l'alitel de la chapelle et pour les
Saluts qui se disent avec e,xposition du Saint-Sacrement,
les premiers dimanches de chaque mois. A la fin de chaque
Salut, il sera dit par les pauvres un De Profundis, que le prê­
trecommencera,d'un tonde voix médiocre, etcontinueraainsi
alternativement avec les pauvres; 2° après le Salut et après

avoir donné la bénédiction, avec le Très-Saint-Sacrement,
étant à genou x. sur le bord de la plus basse marche de
l'autel, le prètre, av.ant de le placer dans le tabernacle; dira

l'oraison Fidelium, etc ... , pour le repos de l'âme des feux
père et mère, des donateurs, et de tous leurs autres -parents
défunts; 3° ensuite, il dira, d'un même ton de voix, fort
posément et à genoux, un Pater et un Ave pour lesdits
donateurs et leurs parents qui sont encore vivants.

1697. Suivant acte du 6 décembre, Messire Guillaume
Caro, docteur en théologie, demeurant au Séminaire de
cette ville, au nom d'une dame pieuse qui, par humilité, n'e
veut pas être nommée, fait une donation· de 300 livres, sous
condition qu'il sera prèché, en l'église de l'hôpital Saint­
Antoine, cinq sermons" les cinq premiers jeudis du Carème,
à l'intention et pour le, repos des âmes du Purgatoire.
1720. Par contrat du 23 février ... Mlle Lafont de Ros-
madou, stipule et hypothèque une rente de 175 livres, sur

une maison, bâtie par les Révérends Péres Jésuites, en
face du Collége, au principal de 3,500 livres, employées à
cette construction et données pal' elle auxdits Pères Jésui- '
tes. Cette rente sera destinée à donner une retraite de six,
jours à 160 pauvrei?, qui aurcmt à déjeûner et à dîrier, à la
maniére de la campagne. Si, par imprévu, ces retraites
venaient .à cesser, ladite demoiselle entend que ladite rente
retourne aux hôpitaux de cette ville, qu'elle subroge à cet,
effet. En exécution de l'arrêt du Parlement de Rennes,
du 21 juillet 1762, les JéSUItes ayaI?-t été forcés de quit-
ter le Collége de Quimper, cette rente, selon la volonté de
la donatrice, fùt partagée entre les deux hôpitaux. de la
ville.
1726. Un homme heureux, sous "tous les rapport.s', dont
la vie s'est écoulée dans le calme et une honnête aisance,
Guillaume Billouart, écuyer, sieur de Kervazegan, lieute. .... '
nant général civil et criminel au Présidial, dans le but de
témoigner sa gratitude envers Dieu, prend l'avance, avant
" d~ mour,ir, et, par acte du 18 décembre, fait don d'une mai­
son à l'hôpital Saint-Antoine .. Dans l'exposé de cette dona-

tion, il s'exprime ainsi: « In nomine Domini. La bonté
manifestl3 et continuelle que Dieu a eue pour moi et ma
nombreuse famille a exèité dans mon cœur des sentiments
de reconnaissance, dont il est juste de donner quelques
marques. Dieu, par sa miséricorde~ m'en a inspiré une, celle
d'acquérir, comme je l'ai fait, de Jean Gornao, par contrat
dl! 1 avri11723, pour la somme de 575 livres, une maison
située en la ville .de Quimper, au haut de la rue des Bou­
cheries, joignant au nord et à l'orient le jardin de l'hôpital

général, 'dans le dessein de la donner audit hôpital et de la
consacrer au service de-Dieu et des pauvres. Je déclare, par le
présent, lalui donner et la lui céder à perpétuité, à la charge
d'un Pater et d'un Ave Maria, qui seront dits, à haute VOIX,
, pal' les pauvres., à la prière du matin de chaque jour, à per-

pétuité, pour 1::1 plus grande gloire de Dieu et sa miséricorp,e
. sur moi, ma femme, mes enfants et ma postérité. »

. 1746. Suivant acte du 23 août, M. de Plœuc, marquis
de Kerharo, et dame d.e Kervenozael, son épouse, donnent
à l'hôpital Saint-Antoine, par an, six minots de seigle.,
cinq minots de blé noir; cinq minots d'avoine, douze cha­
pons gras et quarante livres de beurre, SUL' l'une des deux
métairies de Saint-Thurien. Cet acte contient la formule
de prise de possession suivante: « En conséquence, nous

auroient requis de les mettre et induire en la réelle et ac-

tuelle possession des droits sur lesquels ladite rente était
dûe, ce que nous leur avons octeoyé et avons de compagpie
fait feu et fumée, promenant dans les terres, et générale-

ment fait et observé toutes les formalités requises en pareil
cas, le tout sans trouble ni opposition de personne, etc. )

30 décembre, la dame Josèphe-
1747 . Par acte du
Suzanne Billoart, veuve d' Alain-Corentin-A mbroise Le
Guaber, seigneur du Cluziou, désirant contribuer au soula­
gement des pauvres, a déclaré que, pour subvenir à fournir
des potages et des bouillons à ceux de l'hôpital Saint­
Antoine, elle cède et transporte la rente censive de la somme
. de 41 livres, qui lui est due sur le lieu de Kervilic, en la
paroisBe d(3 Tréguennec. Elle se recommande aux bonnes
prières des pauvres. . .

1752 . .. Le 12 mai, la dame Gilette Marin, dame douai-
ri ère du Guermeur Marigo, donne à l'hôpital général une
somme de 2,000 livres, laquelle somme sera colloquée au

plutôt, de maniére à procurer r:n revenu certain et perpétuel
de 100 livres, qui sera employé pour subvenir à la fourniture

des bouillons et potages des pauvres et y recevoir à perpé-
tuité deux pauvres ou mineurs de la ville, à son choix, ou
à celui de SèS successeurs.
1776. - Le ..... Mgr de CuiUé, évêque de QuimpeL', fait

don à l'hôpital Saïnt-Antoine, d'une rente de 50 livl'es, au

profit de la lingerie des pauvres .
1784. Le 10 février, par testament, les époux Cossoul
- laissent 36 livres de rente à l'hôpital général et une autre
rente de 25 livres à l',hôpital Sainte-Cathel'ine, en se re­
commandant aux prières des pauvres.

Administrateurs ou Gouverneurs de Saint-A ntoine .

Jean Derrien.
1594 ....... . François Lecorre.
Michel Mouchet, sieur de la Braize.

Jean Le Piquart.

1675 ..... ' ... Noble homme Ignace Le Goazre de Penis-
ct Ull1.

Noble homme Sebastien FroUo, sieur de
Kergaumet. .
1 G79 ....... . Bougeant, sieur de Kevenoll.
Guy
De Longray de l'Ecluse.

1692 Noble homme Pierre Gobert ... sieUt' de Vil-

léoger. , .

1697 ....... . Noble homme François Morin.

1699 Thérézien, sieur de Kerdrapé, avocat à la
cour.
1713 à 1714. Maître. Gabriel Audouyn .
1717 à 1718. Messire Louis de Kermorial~ seigneur dudit

lieu, lieutenant général gat'de-côtes.
1719 à 1720. Maître Jean Le Jadé, notaire royal, procu­
reur au Présidial.
1720 à 1721. Noble homme Guillaume Ja(Juen, sieur de
la Tourelle .

Guillaume-Joseph de la Garde.

Jean-Baptiste Barbe.

Maître Joseph ' Lucas, sieur' du Penhoat,
avocat au Parlement: .

Maitre Louis Chatton, procureur au Prési-
dial et aux Reguaires. _

Noble homme Le Bris, sieur de Lingoüal.
Charuel, avocat a la
Maître Henry-Joseph
cour.
1747 â 1748. Noble homme Yves Stevenot.

à 1752 '- la Roque .
1749 Duleuré de

Michel-Marie-Alexandre Laënnec, avocat
au Parlement, grand-père du célèbre doc­
teur Laënnec.
1754 à 1758. Noble homme maître Mathieu-Michel Merle

au Parlement.
. de Penguilly, avocat
1758 à 1759. Jean-Baptiste-François de la Roque, sieur'
Trémaria. .
1760 à 1762. Noble maître Joseph-Félix Le SouIch, sieur
Pennemprat, avocat à la cour.
1762 à 1764. Maître Jean-Paul Vallet, notaire royal et

procureur au Présidial.
à 1767. Maître Julien Le Thou, sieur du Hambout.
1767 à 1769. Maître Charles Gaillard, procureur au r r'8-
sidial.

1769 -à 1771. Piel're-Michel Cuzon, notaire royaJ, avocat

et procureur au Présidial.

1771 à 1773. Noble maître Vincent-Thomas Hernio, avo-

c~t à la COUl', sénéchal de plusieurs juri-
dictions.
1773 à 1775 . . MaîtreLouis Le Bescond, sieur de CoatrJont,
procureur au Présidial.
1775 à 1777. Desdeserts Daùguy, procurem' au Présidial.

1777 à 1789. Jean-Jacques Chaumette , administrateut'
rendant treize ans. .

Dames hospitalières de Saint- Thomas de Vdleneuve .
Nous avons dit, précédemment, qu'en 1670, des dame :'
hospitaliéres, d'un ordre qui nous est inconnu, dennaient
leurs .soins aux pauvres de Saint-Antoine; nous ne saurions
préciser à quelle époque et pour quels motifs. elles quitté­
rent cet établissement. Ce qui est positif, c'est qu'en1686,
cet hôpital laissait beaucoup à désirer, sous le rapport de la
. tenue et de Ja discipline. Pour remédier à ce fâcheux état
de choses, la communauté de ville, dans sa séance de jan­
vier de cette année, décida que les dames de ta société de
Quimper seraient priées de visiter, de temps en temps, l'hô-
pital général et de fail'e part de leurs observations à ~les-
sieurs du Bureau, qui y auraien t égard, s'il y avait lieu.
Cette mesure n'eut pas toute l'efficacité qu'on en attendait,
car nous voyons qu'en 1688, dans une autre réunion de la .
communauté, le syndic vint déclarer que, faute de person­
nes intelligentes et charitables pour veiller sur les pau vres,
. ces malheureux n'étaient plus surveillés et soignés comme
devaient l'être. Le bureau de l'hôpital s'étant aussitôt
ils
réuni, sous la présidence de l'Évêque, il fut décidé qu'on
ferait venir à Quimper des filles de Saint-Thomas de Ville-
neuve, qui, dans d'autres hôpitaux de la province, soignaient
Iles malades et les blessés, avoc une extrême charité. Le
syndic fut autorisé à passer contrat avec ces l~eligieuses. ,
Voici les principales clauses de ce contrat:· «Lesdites
religieuses auront pour les servir une servante de la com-
munauté; cette servante sera habillée et nourrie aux frais
de l'hôpital, sans autres gages. - Item, lesdites religieuses
auront grand soin d'instruire, gouvel'ner, soigner et redre:5-
sel' les femmes et filles renfermées audit hôpital général;
de les élever dans la crainte et dans l'amour de Dieu et de
la Vierge, sa sainte mêre, dans la retenue eL modestie si
. nécessaires à tous les chrétiens et particulièl'cmopt aux

femmes, afin que chacun y puisse trouver sujet d'édification.
- Lesdites religieuses feront travailler assidument les filles
et femmes de l'hôpital et leur enseigneront tous les ouvra­
ges qu'elles sauront elles-mêmes, afin qu'e, quand lesdites
et femmes pourront travailler, l'hôpital puisse 'retirer
filles

quelque soulagement de leur ouvrage. Item, . lesdites
chargées de tout le détail de la maison,
religieuses seront
tant pour les hommes que pour les femmes, et la commu-
. nauté met en elles toute sa confiance. l) .

Les dames de Saint-Thomas de Villeneuve ne recevaient
aucun traitement; elles se nourrissaient à leurs frais et
donnaient gratuitement leurs soins aux pauvres. Bien moins

nombreuses que les religieuses de Sainte-Catherine, elles

n'étaient que trois, en y comprenant la supérieure. On les
autorisait à recevoir en pension des personnes infirmes ou
âgées, dont plusieurs appartenaient à la société, mais elles
devaient payer à l'hôpital le loyer des locaux occupés par

leurs pensionnaires. Leur communauté ne possédait pas de

propriétés et ne 'percevait aucun revenu; ces dames vivaient
sur leur dot personnelle; beaucoup d'entre elles apparte­

naient à des familles riches et titrées. Les documents que
nous avons consultes, ne nous ont donné que très peu ' de
leurs noms; nous les l'apportons ici, ce sont ceux de quatre
supérieures qui ont administrè Saint-Antoine .

16. .. Demoiselle Jeanne-Marie Ruellan de Hautchamp.
1752. Demoiselle Marie-Françoise de Penfeunteuniou de

Mesgral.

1760. Demoiselle de la Pallüe.

Laurent de la Barre.
1773. Madame du

Aum6niers ou Chapelains de Saint-A ntoine.

1675. . . . . . . . Messire Gabriel Moussain touchait 120 l.

avec le logement.

1719 ..... , .. Blot -recevait 286 livres avec le logement.

1726. . . . . . .. Villeraux .

1729 ..... ~ .. Le Floch, 321 livres par an.
Cottard, décédé en 1756.

à 1760. Le Bris.
1760 à 1768. Coustans, décédé en 1768 .

François de Martinière - You ,
démission~

nalre

Kergauzien, démissionnaire .
1775 à 1777. Guénel, démissionnaire.
. 1777 à 1779. L'Haridon, bachelier en Sorbonne., démis- '
. SlOnnalre.
.. Le Gorgue, prêtre, instituteur de l'en fan t de
Mme de Guernisac .

178. à 1791. . Le Guillou, recevait 600 livres par an.

L'HOPITAL SAINT-JULIEN

. Cet établissement était situé il l'extrémité du faubourg
de la rue Neu ve., près de l'entl'ée des routes de Rostrenen et
. de Concarneau; il n'en reste aucun vestige. Nous ne pen- .
sons pas nous tromper en le plaçant sur ]e teel~ain qui est
adossé'à la montagne qui a conservé le nom de Saint-Julien

et qui fait face à la gare. . . .
Le patron de cette maison étai t sain t Julien l'Hospitalier,
qui souffrit le martyre, en Egypte, a,vec Basilionne, son
dans lés premières années du IVe siècle. Cet h0pi­
épouse,
tal, dont nous ignorons la date de fondatioq, existait du

temps de l'évêque Bertrand de Rosmadec, et probabJernent
bien avant. Il fut incendié, en 163(). Ne possédant que tl'ès

peu de l?eVenus,.la c-ommunauté de Quimpel' hésita long­
temps s'il serait rétabli; on y renonça enfin et, sur requête
présentée à cet effet, Mgr du Louet, en 1656, en
qui lui fut
décréta l'union avec Sainte-Catherine et par le même décret,
Saint-Yves, dont les revenus étaient
il décida que l'hôpital
insuffisants pour subsister, serait réuni à Saint-Antoine.
Nous rapportons ici ce décret, que nous croyons inédit: '
. « Comme ainsy soit qu'il nous a été représenté plusieurs
fois par les nobles, bourgeois et habitans de cette ville;
que dès longtems il ny a auchun pauvre dans les hospitaux
de Sainct-Yves et de Sainct-Jul1ien, sittués es faux bourgs
et que le peu de revenu qu'i.l y a dans l'un et dans
d'icelle,
l'autt~e n'est suffisant pour l'entretenement d'auchun pau­
vre et au moyen, nous prient d'annéxer à perpétuité les
revenus des dits hospitaux ; savoir, celui de Sainct-Yves a
cellui de Sainct-Antoine et cellui de SaiRct-J uillen a l'hos-

pital de Saincte-Caherine. A la quelle fin, ils se seroient
nostre absence, en la maison prébandalle de
assemblès, en

et discret Messire Georges Ferrand, . prebtre, cha­
noble
noine de Cornouaille, nostr-e official et grand vicaire, comme
il conste par acte douziesme de janvier dernier. Signé de
Stangier, sindicq, en la présance de noble homme Hervé Mor­
van, sieur de Kerdoys, conseiller du Roy et son procureur
au Siège ' Présidial de cette . ville, et sca voir nobles gents

Guillaùme du · Stangue, sieur du Chef du Bois, à présent
sindicq, Jullien Furic, sieur du Run, Rolland BifIoart; SIeur
de Kervénez, Nicolas Calhort, sieur de Penanraz, Eustache
Le Chapt, sieur de la Forest, anciens sindicqs et Augustin
F ... o', sieur de Kerberou, hospitalier à prèsent du dict
hospital de Saincte-Catherine .. dèputès par la dicte commu- .
naulté, par acte dè dèlibération du dict mois de janvier. Sur
~ quoy, ayant conféré avecq les nobles et respectables Cha~

noines du Chapp\tre, nos confrères, et iceux le consantant .
et le requérant: Nous, Réné du Louet, par la grâce de

Dieu et du Sainct Siège Apostolique, Evesque et Compte"
de Cornouaille, pour les susdites raisons et autres causes
. à nous cognues, avons annéxé et par les présentes annexons
à perpétuité, les revenus des dicts hospitaux, scavoir celluy
de Sainct-Yves à l'hospital Sainct-Anthoine, et celluy de
à l'hospital de Saincte-Catherine. Les admi­
Sainct-Jullien
nistrateurs des dicts hospitaux de SaiD-ct-Anthoine et de
messes, ser­
Saincte-Catherine entretiendront chacun les

vices d'obligation et repparations des Eglises annéX:ées et
herittages en dépendant, prenderont les ornements, tiltres,
, garands et meubles qui y sont, desquels ils mettront cop­
pies debuement gara'nties dans les archives du dict Cha­
pittre et de la dicte Maison de Ville, pour y avoir récours .
Ordonnons que, tant le présent acte ' d'annéxion, que la
dicte delibération de la dicte communaulté des dicts députés,
au greffe de notre Cour d'Officialité, sauff au
demeureront

greffier il délivrer coppi es garanties de la dicte annexion,
aux dicts sieurs Channoines et aussy au sieur sindicq, pour
estre mises aux archives du dict Chappitre et de la Maison
Ville" s'il est requis. Et, par ainsy les hospiialliers du
dict Sainct-Jullien, et du dict Sainct-Yves demeureront
leur administration, à dater de ce jour, sauff'
deschargés de
à rendre compte et recharger les hospitalli~rs à prasent des
dicts hospitaux des dicts Sainct-Anthoine et de Saincte-
Catherine des dicts ornements, tiltres; garands et meubles
comme dict est, estant vallablement acquittés. Ainsy signé:
Réné du Louet, Evesque de Cornouaille, OIli"ier du Louet,
Sébastien Le Bryens, Georges Ferrand, Guillaume Boccou,
prètre, Emmanuel de Kergazon, Sebastien G~udon, Paul
Floch, Claude Cam, prêtre promoteu'r, et François David,
Greffier. Et scellé du sceau des armes de mon di ct seigneur

Evesque. » .

Les quelques propriétés appartenant à l'hôpital Saint-

Julien étaient, en partie, situées aux environs de la gare

actuelle. Achetées presque pOUl' rien, à l'époque de la
Révolution, lorsqu'on construisit le chemin de fer, elles
furent vendues a un prix assez élevé. On y accédait par un
pont, qui a été élargi et qu'on appelle Firmin. Sa fondation

est attribuée, sans en donner la preuve, au chanoine de
Cornouailles Firmin, qui vivait vers le milieu du XIIIe siécle
et qui lui aUl'ait donné son nom. Nous croyons que cette

tradition est erronée. Ce pont, avant sa réfection, ainsi que
a une époque qui
beaucoup de personnes ont pu le voir,
n'est par t1'és éloignée, était a redans, comme presque tous
ceux du moyen-âge. Probablement, on l'avait autrefois
garni d'une barriére, qui facilitait la perception des droits
imposés sur certaines marchandises; d'un autre côté, en
vue de la sécurité du faubourg des Regaires, il devait se

fermer, a des heures déterminées, ou. dans des moments de
trouble; c'est ce que paraissent démontrer les noms de pont
Fermy, Fermant et Fermé, qu'on lui donne, dans les anciens
titres. Rappelons aussi qu'il en était de même au sujet du

pont Sainte-Catherine, ou de l'Évêché, dontl'une des extré-
mités était défendue par une 10ur. -
La chapelle de l'hôpital Saint-Julien, qui avait été épar­
gnée par l'incendie de 1636~ d'après les débornements d'un
courtil, indiq nés dans un acte daté de 1654, paraît avoir été
située pas très-loin de la et au-.dela de la fontaine Saint­
Corentin. Ce monument, dont l'architecture ètait assez

remarquable, étant tombé en ruine, fut démoli vers 1719, et
les matèriaux en furent, moyennant 180 livres, adjugés au
sieur Huchet, procureur .
Nous ne possèdons pas d'autres renseignements SUl'
Saint-Julien; on voit qu'ils se bornent a peu de chose. Il en
est' de même relativement à Saint-Yves .

L'HOPITAL SAINT-YVES .
L.es bâtime!lts de cet hôpital ont disparu, depuis longtemps;
leurs matériaux ont été utilis~s pour constl'uire une maison
rurale et enceindre les courtils qui en dépendent. La cha-
pelle, édifice sans importance et de petite dimension, était
desservie par les soins de Sainte·Oatherine, qui avait hérité
des revenus de cet établissement, d'après un décret de
Mgr du Louët, que nous avons rapportè plus haut, mesure
justifiée par l'insuffisance de ses . ressources , qui ne lui per­
mettaient plus de recevoir des malades indigents. Cette

chapelle, transformèe en habitation particulière, avec un
le.27 floréal, an III (16 mai 1795), 225 1
courtil, fut vendue,
12 s. 6 d. en assignats, qui ne représentaient plus alors

qu'un demi centième de la valeur nominale, c'est-à-dire un'
franc, vingt cinq ~entimes. Les terrains qui dépendaient
de l'hôpi tal et dont le loyer' s'éleva'Ït, dans les dernier's temps,
400 francs, ont été, le 15 mai 1878, aliénés, moyen- .
à prés de
nant 10,000 fJ'ancs. Aujourd'hui ils sont traversés par le
chemin de fer, récemment const.ruit, qui aboutit à
Douarnenez.
Cet établissement devait être de création moins ancienne

que· les 'trois autres hôpitaux. de Quimper; il · avait pOUl'
patron saint Yves, prêtre·, official de Tréguier ... · mort en
1303 et canonisé en 1347, dont la personne est toujours l'objet
d'une grande ~énération, en Bretagne .

FATY, '

Majol' en retraite'.