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LES HOP l TAU X D E QUI M P E .R (1)
(Suite) .
Mais revenons à l'enquête. Malheul'eùsement, les titres
qui auraient pa pl>Ol\YP.~' que Sainte-Cathcl'ino était de
('.l'éation religieuse fieenL absolument défaut. Nos pl'emiel's
évèques, qui étaient aussi les ::iouvel'ains d~ leur ville épis-
copale, bien souvent, en instituant des dablissements .
hospi taliers ou ?-u tl'es, ne faisaient r üi nt dl'esser d'acte quj
en l'appelàt l'o rigi ne. Dans ce tem ps de foi, 1 eurprévoyance
n'allait pas jusqu'a supposer qu'uri jour on contesterait les
pl'opriétés de l'Eglise. D'ailleLll's, 101's même qu'un acte de
fondation eùt exist.é', tlans le p'l'incipe, eùt il été extraol'di
nail'e qu'il ôchappât aux nombl'eux désastres qui accablê
l'ent la ville de Quimpee. De l'an 700 il 1200, l'obscurité qui
enveloppe son histoire t st complète ; a peine est-'il
parvenu jusqu'a ' nous quelques fait.s qui en 'constatent
l'existence. Cette période a du ètre extt'êmement troublée
pat:' le pillage·et l'incendie Rappelons aussI qu'en 134'1, a, .
la pl> ise de notre cité pal' Ch~rles de Blois, elle fut saccagée
et dévastée; cel'tainement, au milieu de ces calamités, les
actes de pl'opl'iété et nos al'chives communales disparurent
ent ièl'emen t (2) . .
Donc, le chapitre, mi5 en demeure de produire les 'titres
qui lui attl'ibuaient la possession de Sainte-Cathel'ine, ne
put prOl.lVel' que cet hôpital était réellement de fondatior:.
ecciésiastique. Le plus ancien des documents; datant
. seulement de 1402, .avec les autres, peu nombreux
bÎent sans
et postél'iClHs, qui furent soumis aux juges; é
valeut' et ne justifiaient pas cette prétention.
(1) Voir ia fl'e partie, de la page 307 ;:l322 .
(2) Les tl,tl'CS .tl!S plus ancieus . de (eUll commune sont des Ir!ttres
adressées, en f343, par III éomte de MotitLrt à la ville de Quimper.
(de Blois). . . _
BUI.f.ETlN DE J.A Soc. ,\nCfl.{;or~. DU FINJST"~RE. · TOI\I" X. 23
Le 5 odobl'e 10'±I, dans sa sentèllceeontl'adidoil'e que 10
Parlement l'endi t,. après' l'examen et le}épôt ::les pièces, on
lit: « La Cour ordorlne que le dict peocureul' génél'al,
« et les chanoines et chapitt'e, ensem ble ledict Maistre Oli-
.« vier Frélaud, seeont tenus à plus amplement pl'ouver et .
« m01Ül'el' chacll n il. leut' foi, pai' lettre seulement, c'est
(~ assavoil' lesdicts chanoines et chapitee et lediét Fl'é-
. « laud què la dicte chapelle de Saincte Kathetine est béné-
« fice in. tuteLtâ et tel que sel~n les san~tions canoniq lles et
. « conciles, ' mème le concile de Vienne~ doit être reconnu
« et 'réputé bénéfice, dedans six mois , Et cependant, pal'
« r:~}anièl'e de provision, oedonne, àttendu la mauvai;se
« adtninistration dont lui est' appaeu, tant pal' les dictes
« lest>res que tèmoings, que le régime d'iceluy hôpital,
« estant ès fosbourgs de cette ville de Kem pee-Corentin,
, « sera régi et gouverné par deux l)reurl'hom mes et gens
« de bien laiz {laïcs), lesquels seron1 esluz pal' les boul'geois
« de la ville de Kempel'-Cor'entin,en commune assemblée,
• « la cloche sonnant à tel jour, par les vicaires du Révér~n-
. « dissime cal'dinal de Boullogne, évêque de Cornouaille (1),
(, le- Chapitre de l'église Saint-Corentin, le sénécl1al de
« Cornouaille et le procur'cur élu dict lieu avec les dits
· « citoyens demeurant convoqués et assemblés. Et le jour
:> « (période), par eux établi sera de troys litns en tlOyS ans,
« il. pareil jour gardé, pour faire la dite assemblée de ville
« et citoyens d'icelle pour en esliee toujours deux autres. »
Nous ferons observer que cette manière de peocéder pOUl'
l'élection des administl'ateul's des hôpitaux, comme nous
l'avons dit précédemment~ fut , modifiée en 1701. Uévêque,
toujours ·maintenu comme président de l'assemblée, quoique
ses pouvoirs fu~sent dimi;Jués, n'en jouissait pas moins,
nous le verrons plus ,tal'd, d'une certaine' autorité
(f) Philippe de Caméra dont nOlls avons parlé plus haut, qui ré si··
dait il Rome et n'a jamais siégé à' Qu.imper.. .
~üllvellt, balaneéo pele k sénëehal ; auquel pad'ois se joi-
.Ç>'Oaient les bOUl'geois, JOI'sque leues intél'èts étaient en jeu.
M~lgré l'arrêt du Pal'lement du 5 octobl'e 1517, le Chapitre
de Cornouaille tenta de l'ésistel' et de ressaisit' sès anciens
dl'oits, mais s.es efforts fUI'ent inutiles, ses pl'étentions
(lul'ont cécler devant deux auLt'es alTètsc1u :2 octobre 1518 et'
du 13 septembl'e 1550, « fixant la taxe et les gages du
« chapelain et -faisant défense au seigneul" 6vèque de teni l'
« "icaire, !li chan()ine comme député, et de l'rendee ni
(c exel'cer sur la dîme, ni autl'e l'evenu SU l' le dit hôpital,
(c aucun clenice pOlle vacation ou dl'oit de visite et ~utI'e
« chose que ce soit. ) .'
Le Parlement de Bl'etagne, qui enlevait au . chapitt'e
]'administl'ation de Sainte-Cathet'ine, par d'autres al'rèts,
. déposséda l'évêque de Quimper d~ cette prérogative qui '
. s'étendait SUl' de !1ombl'eux prieurés hospita-liel's de la
Cornouaille, dont les l'evenus étaient plf.ces sous sa jUl'i-
diction temporelle et dont les bénéficiel's étaient à sa
nomination. Par:rni eux, se tl'OU \lait celui de Saint-Laurent,
placé erltL'o 'Et'gué-AI'mei et Locmaria, à deux kilomètres
de Quimper:. Cet établ issement dépendait, dans le pt'incipe,
·de l'abbaye de Quimpedé. En 1547; il fut, en sa qualité de
prieuré réguliel', restitué à cette abbaye, mais la plus
grande partie de ses revenus, dont le plus important était
la dîme. de Saint-At'mel, fut annexée à ceux de Sainte
t ';atherine. Saint Laul'ent, séculaeisé au XVIIe siècle, puis
mis en connnende, ensuite attachè à la dotation du collège
de Quimpel', à la Révolution, fut vendu comme . bien
lIlitional (1).
I../hôpital Sainte-CaLher'ine, jusqu'à la RévolutioQ, semble '
donc avoir toujours occupè le mème emplacerpent ; telle est
(1) Le prieuré de Saint-Laurcnt appal'tient aujourd'hui en p:-I1'tie à .
M. le notaire C.éac'hcauic. La chapelle en a été démolie. Il ya environ
v ingt·cinq ans, Le rCbte est posséd~ par M, l-lél'isslln de Beauvoir, .
prol.>rtétaire il Brest. L'ensemble de cc domainc rapporte aujoUl'd'hui
3,400 francs.
. près de
lIotl'e upiuion, connl'mée p'1i, eelle du ::iël.HWt M. ùe Bluis .
Décl'il'e exactement son ' impol'tance, sa physionomie, sa
disteibution, aux premiees temps de son existence, seeait
aujourd'hui impossible, le peu de documents pal'venus
jusqu'a nous, ne nous transmettent a ce sujet aucun rensei-
gnement. Seulement, nous pouvons constatel', d'après
l'enquète de 1546, que cet hôpital, défmit a l'époque de la
Ligue, avait été construit vel's 1530, par Alain Golyas,
alol's priem'. Le chanoine ~Iol'eau, qui déplore sa destl'llC-
tion ~' ... er. un si vif sentiment de regeet, nous infoeme que
c'était un beau logement, tout de pierres de taille, qui
. avait, d'après ce que. nous apprenons par les titres, une
tOUl'elle, une lucarne élégamment ornée, une c.hapelle, un
colom biel', un jaedin assez étendu, un, counil et un cime-
tiere, où étaient inhumés. les pauv,res qui décédaient a ]'0ta-
blissement. Le chanoine Moreau ne nous donne pas la date
de la démolition de l'hôpital Sainte-Catherine; nous la
trouvons au com pte des années 1594 a 1596, qui fixe avec
certi tude ce point his torique: 1 • •
« ( Dérnontrent les ditz comptables que lorsque' le dict feu
« Marhic entra en charge, qui fust le jour de Nouel mil
« cincq cents quatr-e vingtz et quatorze, la guel're estoit si
« geande spécialement en ce quartier, que pour ce que la
« dicte ville fùst menacée d'estre assiégée par les armeys
« du Roy, les capitaines et soldats de la gal'l1isonî' uinèl'ent .
« l'église et maison du dict hospital, de la forme que l'on
« :voit à présent, en mars ou aVL'il an suivant (1595), disantz
« qu'il nuisoit a la dicte vill~ poui~ , ce qu'il estoit sittué
« contre l'une des portes au dehors d'icelle, et fust ]e dict
«( Marhic tellerrient offenzé -et excédé pal' les dicts soldats ...
«( q_ u'il tomba mal ade et moul'ut incontinent -après, sans
« pouvoir mestre ordre de recepvoir les l'antes et revenuz
.« du dict hospital. » )
Les registres municipaux de Quimper nous apprennent
qu'en 1615 il fut question de rétablir l'hôpital Sainte-
Cathe l'iu(\, pl'es du pont de Locmal'ia. On ceaign<1it toUjOU1'S
(lue l'enceinte fOl't ifièe . ne fùt pOUl' cet établissement la
cause de nouveaux désastres; mais on se décida enfin li le '
l'econstmil'e SUL' le vieil em placement. Pour en' accl'oitre
les dépendances, la ville acq ait en 1620, la maison Coul'ten
ct ell e se mit a l'œuvre, eu IG22. Dès 1618, on avait déjà
J'é ta bli l'ancien cim e ti è l'e avec son ossuaire ;'la chapelle fut
achevée en 1626 et peu de Ü'll1pS après, les nouveaux Làli-
ments destinés a recevoit' les malades. La dédicace et la
bénédiction,de ces édifices eu rent lieu le 9 novel~1bre 1631.
De 1595 a .1630, quoique S<.tÏn te-Cathel'ine n'existat plus en
réalité, le l'eCOUVl'ement dc.ses reyenus n'en fut pas moin s
continu·é pal' les adminis tl'a te ul's, (l'lÏ P11 prélevaient une
petite pal,tie pOUL' le soulagemént d\m certain nombre de
pallVl'eS et conservaient le s u l'plus pour l a reconstnlCtion
de cet établissement qui, J 65 ans après sa réédification, ·a
l'époq ue de la Révolution, fut teansféré dans les locaux. du
gf'and ' sèrninaire. Si le sel'vice de l'hospitalité fut intel'-
l'ompu pend'ant pees do 35 ans,ù Sainte-Cathel'ine, celui
des fondati ons et des solennités qu'on était dans l'usage ' .
d'y céléhrel' ne fut pas discon tinué. ' Les imag-ès ou statues
\'éué l'ées des deux pat l'onnes, sainte Catherine et sainte
Mal'guel'ite, pI'il'ent ph:u:·e dans la chapelle de la. Madeleine,
. dans l'église cathédl'ah.', q ni fllt remise pOUl' cet effet il
l'aum6niee de l'hôpita l démoli.
Comme nous l'avol1 ::.; dit plus haut, l'hôpital Sainfe
Catbel'ine, sou mis a la l'éfonn e, sui vant l'arTèt 'de 1547-, fut
géré [lal' des laïcs. De l'année 1547 a 1586, c'est-à-dire
penc1ant 41 ans, les· cO 'nptes des administrateul's ne sont
r~h pal'venllS jusqu'a.Illlus; nous n e possédons que celui de
l5~Î ~l. 1580, date du pIns ançien. Ce compte et les suivants
contiennent de curieux détails SUI' l'administration de cet
(>tabli~sement chal'itab l " SUl' les évènernents de la Ligue,
l::iUl' les usages du 1en:,:s, s lll' , le pl'ix des clenrèt~S et là
yaleul' lJllm é r'üil'c, à c.ette époque ,
Compte de fadnùnist1'ation des gOLlver-
/leurs de Sainte-Cathel'ine, exercée par Pierre Le Flo et
Jean Cadiou, depuis la Saint-Jean ~5~7.~ jusqu)a pareiLLe
épOqlW 1590, chacun cfeax ayant géré pendant une année
, ct demie. '
Cet,te géL'àuce, divisée en deux périodes de dix-huit mois,
Ile devait pas faciliter le règlement des comptes, surtout
celui des recettes, dont les administl'ateurs étaient solidai
l'ement responsables,comme nous l'avons préc.édemment
c1émontr'é. Aussi, ce compte n'a-t-il été apuré- qu)en 1615,
c'est-a-cliee vingt-cinq ans aprés, et il faut noter que les
comptables PierTe Le Flo et Jean Cadiou furent condamnés
par les commissaires délégues pour la vél'ification' de leul'
gestion, à l'embourser 'la somme de 6-14.livl'es 8 deniers
qui l'epl'ésentait le re!icluaL de la caisse. A cette époque,
(~es deux gérant.f3 étaient morts, dépùis ,loi1gtemps, et ce
sont leurs 'héritiel's qui fUl'ent sommés de payer ce déficit,
rnalgré leui's dolé'ances, qui cependant pal'aissaient juste-
rnent fondées, si on considèl'e les dèsol'dI'es et les tribula-
tions qui agitèrent la ville de Quimper à cette époque .
VoicI comment s'exprime la dame Barbet'el', veuve de
]'administl'ateUl" Le Flo : ' C( Remonstre a pal'eill la dicte
« Ba:"befer, que peu de temps apl'ès le descés de son mary,
« ceste ville fust l'éduite eu obéissance 'du Roy pal' le def-
« funct MonsieUl' le Mal'eschal Daui110nt, lequel y ayant mis
« une 'garnison de ,gens de gUE'l'l'e, filst la dicte comptable
« contrainete baillel' logis a trois ou qllatl'e solclats, lesquels
« décrochetérent et eompil'ent un b~nc fermé a cleff où
. « estC?ient ses lestl'es, tiltres et gal'aIlts, mêmes, plusieul's
« argents, memoiees sel'vant a 1Ft deschal'ge du présent
« compte, et a ce moyen furent égarés et pel'dlls pOUl"la
« plllspal't~ au gl'Rnd pl'éjuc1ice et dommaige de la dicte
« com ptable, la rfllelle su pplie la j llstice y avoie esgè:ll'd et .
( I\li nllnue.r- fluE'lqlle snrnfne et dcnier;.::~ ct au,,:si considé-
« ration et la décharge du pt'ésent cumpte, joinc.t qu'il est à
« p"É'sumer que son di ct feu mal'y aiant esté gou vel'neul',
( IOI'sqlle l'hospital estoit debout et garny de grand noinbl'e
( de pa~vl'es, il auroit eUlploié po'ue l'entretien du dict
« hospital davantage qu'il ne se tl'Ouve marqué }jar le dict
«, mal'y. » , ,
. Les plaintes et les récla,rnutiçH1s de Jacque~ et de Jeann "
enfants du défunt Cadiou, ~ont tout aussi vives; 110n
seulement ils s'efforcent de j ustifiel' les lacunes constatées
dans les comptes de leut' pel'e, mais encore ils demandent
le rembourseme.nt de plusieul's somme,s qü'il a avallcées,
entre autl'es celle-ci : « Supplient les dicts Jacques ' et'
, « Jeanne Cadiou allocation leur , estre faicte de la somme
« de neuf livl'es sept solz et six deniers tournois piu' le dict
(1 deffunct Cadiou, leur pèl'e, baillée à Pierre Billy, labou-
« l'eUl\ blessé d'une harquebuzade, au siège du Pont, sui
« vant l'ordonnance du septiesmo m~rs mil cincq cens
« quat.l'e vingtz clix, et quictance àü bas, du premiel' jour
« d'avril duc1ict an, et pOUl' ,let fasson d'icelle au notaire
« cincq solz faisant neuf livres douze sols six deniés. )
Cette allocation nous l'emet-en mémoiee un épisode 'du
tom ps de la ~jgue, la pl'i~_;e de Pont-l'Abbé, en 1590, pal' les
Ligueui's de QuirIlpel' et (hs en vit'ons, dit'igés par Lézonnet,
gouvel'l1eur de Concarneau, ,et qui enlevèl'ent cette 'place
occupée par' les' royaux commandés pal' Trogoff. Le
blesse Pierre Billy, SUl' 1:11 al'l'èté du cauteleux sénéchal
Le Baud, sieur de Cl'éuc'hmarc,
reçut une geatificat.ioù
qlle nous8ppellerions , aujourd'hui
une récompense natio·
A c olle' époque, où les l'l'atiques religieuses tenaiet1t une
place ~ i impul'tHnte dans 1,1 vie de' nos populations bl'eton-
Jle~, los gl'andes fètes, los fètes patronales surtout, s'y
célébl'aient avec u'ne cel':ailie solennité. C'était un motif
pour accol'clcl' q'lelqnes c]rJlleell1'S aux pauvres de l'hôpital,
qui, à cetl~ occasion, voyaieut leul> modeste pitance jOlll'
nalièl'e augmentée d'un' extl'a, qui donnait lieu à des aeticles
de dépense dont le souvenie mérite d'être rappOI,té. Ainsi,
nous l'ernal'quOlis qu~ 1"e soie de la veille de Noël, suivant la
pieuse et i)opulaiee croyance 0 de la descente du Sauveul' au
foyer des fidèles, pendant la nuit, on gJlouait une certaine
somme. « L~ Vigille d~~ N(1uell, qui estoit le 24 décembl'ë
« 1588, pOUl' l'allocation à mettre le tyson au feu du dict
« hospital, comme est l'ai1cienne coustume, ledict deffunct
«( Cadiou' paya. suivant son papier journal, 0 un pot de vin de
« Gascoigne et un pot de vin d'Aulnis, en pain et 15 solz de
« fl'uits et chandelles, la somme de 34 solz. »
Les pauvres fêtaient aussi leU1'8 ROlJs ; on leur distribuait 0
un peu de vin, du bœuf et du mouton. Le, carême prenant
(jours gras) donnait encore lieu a qùelques extras; on leUl'
servait du mouton, des poules, du vin (le Gascogne, etc.
En outre; on ' répartis~ait entJ'e eux Pargent tt'O'llvé, ces
jours-la, ,dans les troncs de la' chapelle, ce qui leur per
mettait de 0 se procurel' a l'extérieur quelques douceurs ou
distractions; la collecte s'élevait a peu près a 10 ou 15 sous .
Notons qu'en 158.8, le tl'onc dû Sainte-Catherine fut dévalisé 0
et que le comptable fut obligé de rembourse!' 4 sous
6 ·deniers, 0 somme jugée appL'oximative. On ','oit que ce
genre de larein, aujourd'hui si commun, n'es t pas nouveau;
les comptes postél'ièurs le signalent encOre quelquefois .
Mais toutes ces fêtes cédaient le pas à celle de sainte
Cathel'ine, la patronne du logis, qui était solennisée avee
éclat' par des apprêts tout particulièes. Nous allons; d'apecs
le compte qe 1587 a 1590, en rapporter les détails ainsi que
les frais. La chapelle de la sainte était décoi'ée avec le
plus grand appareil. On acheta des cordes po.ue tendl'e un
ciel au-dessus de ' l'autel, 5 sous 6 denie,'s ' Clous pOUl'
fixel' les tapissel'ies, 3 SOllS G c1eniel's. - L'ollvl'iel> cl1al'o'c
o 0 t:J
de cc tl'é1vail recut 6 sour::. En olltee, l'int él'j('.lll' de l'édifice
était ocné cl~ feuillages. La veiJIe de Gette fète, les. cho-
]'istes et musiciens de l'église de j\;Jonsieur Sainet Corentin
chantaiel'lt solennellement vêprf~s ; apt'ès ce. service, on leur
distribuait 20 pintes de vin, a 3 soùs l'une. Les écoliel's de
la ville, sous la direction de leur maîtl'e" venaient chanter
nouveau hymne en l'honneur de sainte Catherine; on leur
clonnait pour collation une porson de pomines, qui coûta'
9 !;3011S 5 deniers, des noix, des nèfles envi l'On 8 sous. Après
la cél'émonie, .autre colla.tion où se trouvaien,t reunis les
prétres, Chol'istes., maître d'3cole, en compagnie des admi
nistl'ateurs de l'hôpital, assistés de quelques nobles bour
geois et habitants de la ville. La carte a payee s'éleva à
4 livees 10 ~ous o . Quant aux pauvres, on leur donna, au
repas du soir, un peu de vin et un demi mouton, qui coûtè-
l'en t 38 sous. Notons aussi une dépense de chandelles, pour
la veiLLe de Saincte-Katherine. Cet article de chand~lIes)
pour la veille de Sainte-Catherine, se réfère probablement
a. la coutume de passel' en vigile la nuit qui pl'~cedait les
gl'andes fète~. On avait continué de l'obseéo vel', à l'hôpital,
quoique l'on n'y récitât pas matines. Pour le jour de la fète,, '
VOlCI ce que nous trouvons dans le corn pte - rendu :
({ Davailtage, alll'oit ledic,t deffunct Cadiou poyé la somme
« de 4 livres 10 sous fournis, tant audict prebtre dudict
« hos;::,ital que aux pl'ebtres et corristes de laclicte -église
« Sainct-Corentin, pOUf' avoir dict et célébré le serviec
« divin, solempnetlement~ avecq musicque, ledict jour et
« feste Madame Saincte- Katherine, en ladicte année 1589,
« co"mpris aussi le déjeuner' dudict prebtl'e et des eschevins
« et des précé.dants gouverneurs , et pour ce, 4 livres
« 10 sous. » L~dit joue, on dIstribua aux l)auvl'es, comme
. est le coustwne~ la somme de ] 0 sous, provenant des
offeandes recueillies dans le tronc de l'hôpital; en outre,
J'aumôniel' de l'établissement,que,pfu' h :.\bitude, on nommait
encore prleUI') pOlll' ses droits et fle\'oir'8 particuliers) reçut
24 SOl1!5.
Nuus venons de voie qu'après les vèpres de la fète de
Sainte-Cathel'ine, les écoliers chantaient a sa louange une
hymne de' leut' cornpositioil, qui fOlll'nissait ainsi, chaquè
année .. le thème d'une ' nouvelle pièce de vel'S aux plus
habiles de .l'école. Il n'y 'ayait pas alors a Quimper de ,
, collège Pl'opt'ement dit; ~elu~ que nous possédons act,uelle-
ment, et qui est le pl>emier établissement de ce genl'e fondé
Bretagne, ne fut constl'uit qu'en 1620; avant cette
époque, l'enseignement reposait SI1I' les soins d'un prètre et
de quelques auxiliaires, qui, suivant les règlements de ce
temps, jouissaient pour toute rénumémtion des revenus de
la maison prébendale affectée ace service; c'était le 10cRl
occiIpé ,aujoul'd'hui pal' les dame$ Ul'sulines-, situé dans la
rue Verdelet, qu'en nommait, a cette époque, rue du Pélican.
Le mème compte mentionne qu'on acheta du vin pOUT'
comrnunier les pallvl'es, ce q ni rappelle l'usage de donner
du vin aux comm u.o.ian ts, apt'és la dïstl'ibuli'ün des saintes ,
hosties, car la comm union sous les deux espèces ètait
abolie depuis longtemps. .. Ct Alll'Oient esté poyé a Pierl'e
( Le Louar'n pout' tt'ois {JiUets (OU pillots) de cir'e avecq
« leut' fasson et la fasson d'ung aultt'e pour la festc
« Saincte-Katt'ine 30 sous, )) On donnait alot's le nom
de pillets aux grands cierges de l'autel, qui ont été rempla
cés par les affreuses souches par- lesq li elles nous les rept'é
sentons aujourd'hui. Nous voyons aussifigurel' dans ce
compte une somme, de 18 IiveBs 5 sous pour t'É\parilfÎon a la
toiture de la chapelle de « Monsieul' Sainct-Laürl'ent » ), cet
ancien.pt'ieUl'é annexé depuis 1547 a Sainte-Cather'ine, qui
touchait les revenns dont le plus imporiant dait une
, djme levée sur 'la paroisse d'Ergué-Armel , laquelle s'éle\'ait
a cette époque, a la somme de 150 livres. Nous ne connais-
sons pas l'ol'igine de cette dîme que les docum ents les plus
anciens désignent comme étant pel'çue de tout temps immé
morial. ' On dépensa 8 livl'es 8 sous pOUl' itehat d'un
pourceau maigee destiné a la consom,mation de la maison,
après avait' èté engraissé; 26 sous 6 deniers pour avoir
, relié et accoust,'é un missel appartenant audit hôpital;
8 sous pour acp.at d'un grand fùt de pipe pour servir a la
buée; ce qui indique que le blanchissage du linge s'effec
ttlùit dans l'établissement. Le compte ne, fait mention que.
d'une seule sel'vante~ nommée Thomasse, qui recevait pour
son , loyer (gages) 9 livres par an. ' Une grande partie des '
de éet hôpital était distribuée en aumônes, soit
l'l,ssources
aux pauvl"es, parfois désignés sur des listes que le sénéchaI..
juge de police, remettait a l'administeateur, soit a d'autres
pel'sonnes reconnues indigentes, soit a de,s pau Vl'es honteux,
a qui on les portait à domicile Ces secours, le plus souvent
donnés en al'gent, paraissent l'avoir été quelquefois en
cornmestibles; des distributions de deniel's se faisaient
périodiqu6l11ent pal' semaine, chaque samedi, par le gou-
vef'l1eur lui-mème ou par des personnes chal'g8es de ce
soin de détail..La somme de ces secoUJ's a beaucoup varié
suivant les besoins et les l'eSSOll.!'CeS; en 1588, cet al'ticle de
dépense s'éleva a 221 livres en achat de fJI'ovisions pour la
nour'riture des malades de l'hôpital" telles que pain, yiand~,
entretien dll mobiliel' et en distl'ibutions aux pauvl'es
honteux. Nous voyons aussi pal,tie de ces ressources
employée à venir en aide à quelques orphelins ou enfants
abandonnés; nous remarquons, entre autres, une somme
allouée pOUL' l'allaitement d'un enfant trouvé sous la croix
de Ker{eunteun .
revenus de Sainte-Cathel'ine, a cette époque, étaient
Les
plus impol'tants que ceux des autl'es hôpitaux de Quimpel'.
Il~ consistaient alol'!:; en re~1tes assises sur 'divel'ses
maisons situées dans la ville ou ses environs, s'élèvant à
un tot1:\} de 200 livl'es pal' , an; elles, se composaient, en
second lieu, de dîmes à pel'cevoü dans les paroisses de
Saint~Thois et d,'El'gué-Armel, (lui étaient) snivànt l'usage
du temps; affermée~ à forfait à des receveurs. Celle d'EI'gué-
Armel produisit, de 1587 a 1590, 465 livres et celle de Saint
Thois, ,359 livre:;:.. On faisait aussi des quètes pour l'hÔIJ11al .
Sainte-Catherine, dans quelques contrées du dLOcèse, tels
que les baillages de Châteauneuf, Gourin, Huelgoat, et le3
parois.ses des eJ?virons du Faou, Daoulas et Cap-Sizun .
Cette l'ecette étai t affermée corn me . celle des dîmes .. Ces
localités avaient pent-étl'e le droit de se faire adméttl"e a
l'hôpital. Il est intéressant de I>emal'ql~el> q'ue cette l'ecette,
perçue dans les caps Cavai et Sizun, est indiquée. dans ces
comptes sous la désignation de q uMes dans i' .~ rmorique
de la CornouaiLLe. Enfin, on doit enCOl'e mentionner les
offrandes et les dons des bouTgeois de Quimper a Sainte-
Catherine, ainsi que les oblations a l'église.
VOlCiîe règlement de compte triennal de 1587 a 1590 :
Rece t tes. . . . . . . .
Dépenses .. . . . . . ... 2,946 9 6
Excédan t de receit 0
que les héritiel's de Cadiou et Le Flo sont condamnés a
payer al.1 gouverneur actuellement en cha rge. Ainsi ' s'ex-
pI'i111ent les commissail'es dél0gués pOUl' la vét'ification de
o ee compte, qui ne fut apuré que le 8 aVI'il H)15.
. Il est a remal'quer, que dans ce C0111pte et dans ceux qui
le .slllvent, il n'est fait aucune inention de la moindl'e .
dépense pour les remèdes et les s.oins médi cal! x ; ce n'est
seulement qu'en 1602 qu'il est question des honomiœs d:.un
praticien, un sieur Pasquet, Vincent, dit Desrnares, chieur-:
. gien qui, y reçoit une allocation pOUl' ses S8l'VlCeS, si peu
ordinaires,que le paiement en fut fait en' verlu cl'ordonmtnce
du sénéchal. Aussi serait-on fort embarrassé de tlémontrel'
comment, a cette époq Ile, les malades admis ~l Sainte-Cathe
rine, ou dans d'autres établissements hospitaliers, étaient
soignés; quels étaient les remèdo3 curatd:s et le;;; personnes
qui en faisaient l'è:lpplication . Penclûnt lOllgtemps, on . ne
voit qu'une seule Set'vante au sel'vice des malades de l'hô-
pital. Chal'gée de ]a cuisine, du blanchissage' et d'autres
soins domestiques, son concours ne pouvait ètr-e qu'insigni
fiant; pel)t-ètee . se bOl'nait-il il, préparel' quelques tisanes
administrées plutôt pal' routine que pal' nécessité. Enfin, il
est à supposee que le pl'ieul' OQ l'aumônier', dont l'inst.l'uc
tion était au-dessus du commun, dans le but de soulager
ces malheureux, faisait emploi de re.mèdes indiqués dans
cedains recueils de l~ecettes, comme celui de Mme Fouquet,
la mèl'e du surintendant,. pal' exemple, et les appliquait à
sa façon; il est pl'Obable qu'avec le temps et la pratique il
finissait pal' acquérir une cer·tame habileté Quant aLix
malades qui décédaient à · l'hôpital, on se bornait à les
ensevelir' dans un linceul de toile gl'ossière, on les pré-
sentait à la chapelle~ dans une chasse commune, dont on
les retil'aÏt ensuite pour les déposer dans une fosse du
cimetière qui était attenant à l'établissement. Ce n'est que
longtemps après, . seulement au commencement du
bien
XIXe siècle, qne les défunts fUl'entinhumés dans des cer
cueils, .lorsq Ile les revenus do l'hôpital permirent de sub-
• venir à cette dépense. .
Le compte qui suit, de 1593 à 1596, n'existant plus, nous
contllluerO;ls a exammer ceux qlU SUIvent et qUl presentent
aussi de nombl'euses inte~ruptions; nous y ajouterons., dans
leur ol'dre chronologique, les diffél'ents documents qui sont
l'elatifs à l'hôpital Sainte-Catherine .
1593 à 1596. - Compte de PhiliÎpe du Luc, Denys Le
Stang et Hervé Le :1 arhic, gouverneurs de l'hôpdat de
Sainte-Ç"atherine, de ta Saint-Jean 1593 â pareitleépoque
1596. Le Slang fut institué pour remplacer Le Marhie,
tué pendant le siège; Marglleri~e Le Lal'dic réponùau
nom de son mari, Philippe du Luc, décédé.
Ici nous sommes au fOI,t de la Ligue; la ville de Quimper'
est dans une agitatIOn continuelle, les l'Oyaux et les ligueul's
sont à chaque instant SUI' le point. d'en venit' aux mains,
L'hôpital Sainte-Catherine est démoli, ses titres de pro-
priété sont en partie détruits ou dérobés, Ce fut une perte
immense pour cet établissement et qui mit les gouverneurs
d~s annees suivantes dans l'irnpossibili.t8 de poursuivre le
recouvrement des rentes arriérées. D'apl'ès M. de Blois;
cette maison vit alors disparaître les tl'ois quarts de ses
redevances foncières; elle se trou va à , la discL'étion de ses
débiteurs. Quoique deux des gouverneurs fussent décédés,
que l'un d'eux,le nommé Mar-hic, eù't perdu la vie, dans une
circonstance tragique, que nous avons rapportée plus haut,
leurs héritiers n'en furen,t pas moins obligés à rendre les
coniptes des défunts et irnpitoyablement condamnés à payer
le déficit. Pour donner nne idée des difficuLtés que les admi
nistrateurs, dans ces ternps malbeul'eux) rencontraient
pour ope!'e!' la rentree des l'evenus de l'h6pital, nous ne
saurions mieux les dépeindre qu'en rapportant ici les motifs
allégués pa!' le .' comptable relativement à la quète annuelle
qu'on prélevÇLit sur le tet'ritoire du Faou-Daoulas et autres
paroisses que nous avons désignées plus haut. En deman-
. dant dé~harge de cette' l'ecette, il s'expt'i'tue ainsi: « Petr 'ce
« que au commancement du dict 'temps, le com pte de ]a
« Magnane avec quinze cens soldats fust au di ct quartier
« quy commanza la ruine, et après luy l'al'mée espagnole
« descendit au dict quartier et'y batit'ent le fot't de Crozon,
« et durant que l'on batisoict Je dict fOt'i, et qu'il fust tesnu
« par lespagnol et assiégé pal' l'al'mée du Roy, le dict
« qual'tier où l'on avoit accoustumé de fair'e la queste fut
« chal'gé et tout l'uiné de gens de guel'l'e de toutes nations,
«( comme il est tout certain et notoire ' à chacun »), Il est à
• remar'quer que, depuis ces événements, ces quêtes cessèrent
,pendant quelques années et ne ftirent l'eprises 'que ve·t's 1618,
Voyous maintemu1t les l'aisons alléguées par les héritieéi:l
d'un · autre administrateur. décédé, en laissant aussi une
comptabi lité qu'il n'a pu mettl'e en OL'dre. Leurs doléances,.
comme .l'on disait en ce tem ps-Ia, retracent, · dans un
tableau effrayant et des plus sombres, les misères et les
cahHnités de cette triste èpoq ue; elles nous fJI'ouv·ent que le
chanoine Moreau n'a rien exagéré, lorsqu'il nous a dépeint
la pitoyable situation de Quimper, pendant les troubles dé
la Ligue. « ,Remonstt'e le di ct comptable avoir distribué aux
« pauvres de la d'iote ville, par une part 7 livres 17 SOUf:;
« 6 deniers; et pal' l'aultre pal't,auroict distr'ibué aux pau v.rés 0
«, de l'hospitai de Monsieur Sainct An thoine la som me de
« 150 livres tournois, en la prézance et par les mains de
« Fran'çois Le Corre et Jean Derien, gouvemeurs du di ct
« hospitaI, suivant les ordonnances Iuy faictes de c~ faire,
« et. depuis s'estant ·Ie$ dicts pauvi'es augmentés en grand
« nom bl'e et en grandè nécessité, pressés de 0 fain et de
« malladies, a cause que les la'boureul's des champs, leurs
« femmes et enffarits auroient esté contrainctz d'abandonnel'
« leu rs inaisons pal' les incu l'si ons des gens de guerre et
« s'estoient retirés en des VIeilles maisons du ' faubourg de
« la dicte ville, où ils mouroient par douzain.e, tant de.mala-
« dyes que de nécessité; et par ce, suivant les ordonnaQces
« verballes et par' escript de Monsieur le sénéchal dO,nt il
« apert, jusques au nombre de douze par escript en l'an-
« dl'oit aux .quictanzes de Henry GhQllo-ret et Audouin,
o (\. person'nes destinées et gaigés pour leur distribuer les
« dictes vivres, et eri sépulturer ceux qui décebdoient, le
«' comptable auroit distribué et despan<.:éJusques a la somme
(i de 431 livres 19 s JUS et 3 deniers tournois, comprins la
, 0 « dicte sorrnile de 150 livres et 7 livl'es 17 sous 6 deniel's de
« laquelle somme il suply avoir allocation, eso'ard aux
« ordonnance,s, quictances, nécessités des dicts pauvres » •
Cet article de dépense, comme l'indique le comptable, fut
ordunnancé pal' le sénéchal, li ui, clans certèLÏues cil'cou::;-
tances graves, comme celle que nous ,mppOt'tons, sé dispen-
sait de consultel: l'administ\'ation des hôpitaux et de solli -
citer son agrément, ou , passait otlire lorsqu'un l'pfus ~tait
opposé à sa demande. Les pouvoies que lui c.onférait le
rùglement de 154.7 devaient être tees étendus, et souvent
le mettl'e en opposition avec le Bureau . .J usq n'à peésent, il
ne nous a pas eté possible de l'et!'ou ve!', dans nos archi\es:
la teneur de ce règlement, 'ce qui ilous eût fixé sur . les
droits l'espectifs du sénéchal. et de l'évêque, présideflt du
bur.eau des pauvres On f'enlal'quera également que Sainte
Catherine remit à l'hôpital Saint-Antoine 150 livres, ce qui
indiq ne qu'à cette èpoq ue ce dernier établissement' étai t
eomplèternt/nt dénué de ressources .
A son totir, Denys Le ~tang, le survivant des tl'ois admi
nistrateurs, dans les exellses qu'il appo!'te pour justifie!'
l'im possibili té où il se trou ve de rend re les com ptes de sa
gestion, nous fait aussi un récit des plus émouvants sur la
malhèureuse situatioll de 'Quimper, à eette époque; on croi-
rait lire une page des mémoires du chanoine MOl'eau :
« Cy remonstre le dict eomptable que,l'année 159D,il entI'a
« en charge, environ 26 de May. Qu ;~nd il eût les gal'ants il
« lui futimpossible de l~s recevoir, estant le tems si misé
« rable, ObSlal?t la guel')'e, il n'y avoit que grands, l'avaiges
« pillages, · mortalité de la peste et de Fain et fièvr'3s pesti-
«( lentieuses et autl'es lamentations', mesme le constable
« avoit sa maison sïplaignè de soldats qu'il n'avoit qu'une.
« seule chambee, la porte de laquelle lui fust rompue en
« faict de nuiet pal' les clicts soldats qui enteèeent SUl'
« (battil'ent) sa femme et enfants, et fust en clangel' de sa
« vie et perdit le meilleur de ses biens meubles qu'il avoit
« et supplie avoir décharge, etc.» . . .
Le compte de 1593 à 15g6 est malheureusement Încom- .
pl et ; plusieurs feuillets manqueqt, en sorte,.q u'il ne nous
• est pas possible de dit'e que.lle décision fut prise au sujet
des réclarnations fo'ernulées par Le Stang et les héritiers
des deux ~wtres administrateurs décédés. Il "st ce, ~ndant
probable qu'on usa de rigueUl' à lenr (~gard, car leurs suc-
cesse urs, désignés par !'élec1ion pour prendre en mains la
o'éml1ce de Saiilte-Catherino, mon trèl'ent une telle répu-
gnance a accepter ces fonctions, qu'on dut les assignel',
comme le démontre l'article suivant : « A rnaistre Nicolas
cc Gault, huissier, pour avoir donné une assignation à Sil'e
cc Guillo' FUl'ic, à François Le Goaue et Elory, pour estL'e
cc gouverneur's dudict hospital, aprés le comptable, afin de
[n'estel' le serment et d'accepter la dicte charge; le dict
(( comptable aUl'oit poyé douze sols, ainsy rl u'il C0118te pfll'
(c son récépissé. » Les récalcitrants, paraÎ't-il, pan'inrent
·à éviter la corvée, mais probablement ce ne fut pas sans
avoir fait don à l'hôpital d'une forte somme d'argent,
comme nous le verrons au sujet d'autr'es élus, peu soucieux
de se charger d'une si lourde responsabilité.
Parmi les articles de recette nous remarquons la vente
des matériaux provenant de la· démolition de l'hôpital •
Sainte-Catherine. Ils avaient été recueillis à la hât0
par Le Stang, qui les déposa dans le cloître Saint-
François et dans la (~otil' de l'evêché. Ils consistaient en
q uelq ues vielJx Ineubles, d'ctnciens charlits et les· portes
toute romp eues de l'établissement.. Ce comptable, autorisé
pal' une ordonnance du 15 juillet 1595, ~es fit vendre, place
Mau bert, par Jean Iton, sel'gen t. . Cette ven te prod uisi t
17 1. 6 d. Quelques joul's auparavant, on fit répal'e'r les
coffl'es détériorés qui étaient déposés à l'évêèhé, afin
vieux
d'y recueillir les ornements et les biens de l'hôpital. Cette
l'éparation, avec une clef neuve, coùta 23 sous. On plaça
ensuite ces coffl'es dans la sacristie de la cathédrale. Au
moment de la démolition, pOUl' transporter à Saint-François
les boisages et les ymages, Le Stang paya 35 sous.
BUI.LRTIN OF. LA Soc. ARCRi,OJ .. DU FINlST~:I'E. - TO:\IE X .
Le 23 jUill 1;:)95, le set'viee diviu) Otl attendant la réédi
fication de l'établissement, fut. tra nsféré en la eqapelle de
la 'Madelaine, située alo1's au rez-de-ehaussée de la tour
Sud de la cathédrale. ' La statue de sainte Catherine vint
prendre place à côté de celle de sainte Madelaine et sur le
même auteI.Cette statue', dans son déménagement peécipité,
avait subi quelques dégr·adat.ions; le comptable la fit répat'er .
« Fict le c1ict contable accouster et paindre la (licte ymage
• de Madame Saincte-Katherine, q uj estait au couvent de
« Sainct-François, èt la rnestl'e en ladicte chapeHe de la
« Madelaine, comme elle est encorre à présant, en quoy
« faisant il auroict despancè sçavoir; Pieere Sortex .(1),
« maistre paintre et Jan Buogengat, menusier, pour avo,ir
( accoustré la dicte ymage, qui estoit rompu en divers en-
« droicts et la paindee tant de feuilles de fin or que aultres,
{( coulleut's, la somme de 87 1. 18 s, tournois. »
La statue de sainte Margueritte -' considérée comme
seconde patl'onne de l'hôpital, fut également transférée
dans la chapelle de' Sainte-Madelaine et, comme d'habitude,
on la fêta avec une certaine solennité: A ce suje r, voici ce
qui est indiqué pour l'année 1596 : « Pour dire les vespres
({ du jour précédent la feste de Madame SRincte Mal'guerite
« et pour la messes à nattes, ie joLir de ladicte feste, le con-
« table païa entre le l~ecteur, diacre, s'ous-diacl'e, orgue,
« musique et austres prestres et choristes de la dicte église
« cathédrale qui y auraient assisté, en nombre de dix-sept,
« en oultre les diets recteurs, diacre, sous-diacl'e et orga
« ni8te, là somme de 7i sols tournois. »
En la même année, sainte Catherine, en sa qualité de
patronne pri vilégiée, obtint pour la célébratjon de sa fête,
qui fut' plus relevée que celle d'e sainte Marguerite, 105 sous
'(i) Pierre Sortex 011 Sortès est cité p Ir M. Le Men, dans sa
'nographie de .la cathédrale. de Quimper, pages 262 et 307.
tt'JUl'1l0!S, • Ces .d'eux l.i!'ticles de dépense, se ret.L'OU vent aux
comptes des années suivantes; mais les frais deviennent
parfois plus considè,l'ables, en raison SètUS doute de J'aug
mentation fll'Ogl'est,ive du pl'ix des denrées, On voit aussi
Cl ue le prêtl'e qui des.servai t l'hôpital dp, vai t,chaq uedi manche ..
dire une messe a basse voix, a l'inttmtion des fondateul's et
cles bi~nfaiteurs de Jétablissement , Ce service fut continué
, à la chapelle de la Madelaine, Ce prêtre 's'appelait alors
Yves Correr. AvunL la dômolition de Sainte-Catherine, il
l"ecevait 36 livres par an, pOUl' ses gagefi ordinail'es, avoir
admin i, tee les saints sn c. rcments aux pauvl'es de l'h6pital
et aprises Lew's CI'é anus fHIX 'petits enfants orphelins qui
y étaient élevés.
Nous tenninerons l'ex a men de ce compte en r~pt)odant
un article de dépen f::les de 1' [\11 1595, ayant rappod à des
choses bien ,différentes : « ' départi aux pauvres 18 L 6 cl. '
« ':/ cornpl'is j'entel'f'ement de cinq ~,oldats anglois, qui
« estoient , mOl'ts au dit hospital, un minot de sell, une
« douzaine de fagots ct avoil'nestoyé devant l'hôpital. ;)
En l'aison de l'Întél'è~t qu'ils com p.o l'tel') t, nous nous som
mes un l)eu étendu sur' l'analyse des deux comptes précé-
dents, qui sont les plus anciens . Eu exanlinant ceux des
années su Îyantes, lesTlels, malheueeusement., peé'sentent de
l'egrctta bles lacunes, et do'nt 'la plufJart sont i ncorl.1 pIets,
nous nons effOl'cer0fls ,d'ùtl'O aussi bl'ef que possible) en
(~\'itant les répétition~ inheeen tes a cc genre de tl'avRII et
qui pOUl'l'aient le l'endl'e fastidieux"
1,')[) " à 1600, CO n1.1nC rendu par Jean-Marie et lvIm'tin
l\!oreall. ' " Ce dOQun~ent, incomplet, comme le pl'écédent,
Il e mentionne pas le total , des recettes et des dépenses.
üim;i que' la balance Ce qui est a remarqul ,(' dans ce
compte, ce s(~nt les fl'ai s énol'mes de justice que nécessitait
h rentt'éo des l'~ntes, L~ I'mes, loyers, ete'" que 10mbre de
üebiteul';::, ahu !38.nt de la dis parition cles jitreE on rninés ,
paL' les malheul's de la guel'l'è, lle Y81'saieut plus a la caisse.
Dans cette période, les recettes I)nt dù è tre peu cons:dérà
bles. L'apurernent de cette com ptabili té n'eut lieu que
Yel's ]61 .. t
Jeanne Guillemoite Certon rend les
comptes de sondéJunt 17'LOri, Jan La Jl1anyou et Jeanne
Cadiou, les présente aussi pOUl'. Laurent Danénol, son mari
é[Jalement decéclé. Nous apprenons que ces défunts admi
nisüat~urs n'exercèrent leur mission qu'avec rèpugnance
et par contrainte, d'après les dèclarations de leurs pauvres
veuves, qui s~exp['iment ainsi: « Et premier d8montf'ent les
(c dictes cOl;nptables, que le ]5 décembre 160], les dicts La
«( Manyoll et Danénol furent con traincts prester le serrnant
, «( en la dicte chaege et a uroient faict la dicte fonction
« alternativement, etc. » Elles s'excusent de ne pouvoir
répondre des titres et gal'allts de l'hôpital dont leurs maris
n'ont jamais été saisis pal' les précédents gouverneurs, quel-
'q LIes instances qu'ps aient faites pour les obteni l', Ces deux
adfninistrateurs firent tous leul's effol'ts pour se soustt-aire
. à la mission que leue 'coIlfér~1it la communauté de ville
que le vu 19aire, par habitude, nommait sou vent le Chapitre .
Ils s'étaient fait assister pal' un avocat, dont le concours fut
inutile, Obligés à s'exécuter, privés des moyens et des
titl'es qui auraient pu faciliter la rentrée des revenus, ils
restèrent désarmés et dans l'impossibilité. de réaliser une
recette qu'une inique responsabilité mettait. à leur 'charge.
Leur gestion ne fut apurée que le 24 aVl'il1615 seulement.'
En voici le résultat:
Les Recettes ;:luraient dù se monter à
1566 1. 15 s. 6 cl.
Les dépenses sont évaluées ù .... , 234 '14 9
Les comptables n'ont présenié que la
somme de. . ... , ..... . . .
108 livres.
Elles sont solidùi l'ell1ent conclalnl1e(;s
il J'em bOlll'ser ...
1224: lhl'es.
.Ainsi, les malheureuses veuves, par une coutume arbi-
traire et implacable, furent forcées' d>endosser la responsa-
bilité de leul's maris, et, mlllgré leues protestations, condam-
nées à payer une somme considérable pour le temps,
. Malgré la pénurie des finances, on n'en continuait pas .
moins, à cette épO{l ue, " il, célébl~er les fètes de sain te
Catherine et de sainte Marguerite. Les frais de 1602 s'éle-
vérent, pour la première,à 191. 5 s.; qui furent dépensés en .
honoraires pour les prèt-res et suppots du chœur, enfruitage
pour les écoliers-qui chantèeent l'hymne nouveau, ainsi que
pour la collation et le repas donnés aux gou verneurs,assistés
de quelques notables bouegeois. Qùant à sainte Marguerite ..
la dépense ne s'éleva qu'à 44 s. 3 d. Penr~ant le cours de
. cette gestion, très-peu de pauvres furent secolll'us,et énCOl'C
ces aumônes furent-elles distribuées par ordonnal1(~e de
justice. Notons aussÎ un singulier artiçle de recette :
(( Plus se charge la dicte Certon de cinq sols tournois reçll~
fi. par le dict Manyou, son feu mm'y, d'avec Françoise
« Hyérom .. femme Jacqties Fiacre .. de la rue Neuve,en
« deschar'gealit sa conscience pour l'emport qu'elle auroit
(( cogneu avoir faict d'une vieille planche . provenant des
(( ruynes dudict hospital, et pour ce V sous. »
Nous donnons ici le l'entie'r de l'hôpital Sainte-Cathe-
l'ine, de'1587 à 1600 .. dont le détail a été pris et complété
SUI' plusiel)l's anciens comptes.
.LiVl'es.
Sous,
neniers,
~ur' les
moulins
tIe
l'év$ché, au
1 el' février.
2° SUI' la maison Le Boulh, rue ~euve,
• peés de
la Madelaine.
Sur 'de
maIson
Penaut,
rue
Neuve: ,
-.fT rCj)u/'t cl'. . . '. , .
Li V1'e~. Sous Delliers.
Report. . . . ' . . . . 12 6
manoir de Crechallain, en
4° Sur le
I( erfeun teun.. . . . . . . . . . . . . ..
50 Sur Phéritage de Jeanne David,
successeur Le Maudec, rue Neuve ....
6° Sur la maison Laurent Le Garrec,
rue InIOu ................ .
7° Sur 19 maison de Marie Le Justec,
rue Neuve ......... ; ...... . »
8° Sur la maison de Jean Péraut, rue
Kéréon . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9° Sur le's héritages de J. Le Bègue,
sieur de ChtJbocaige. . . . . . • . . . . »
10° Sur les héritages du sieur du Miri-
guen; sieur de Kernechourin ...... .
11 ° Sur les héritages d'Ambroise Mulot
12° Sur les héritages du sieur de Kera-
san (Saluden) .. ~ . . ......... . 40 12
13° Sur la maiFion de Marhic. rue
\.ereOl1.. . . . . . , . . . . . . . . . . . 10 »
14° Sur les héritages de Jean-Marie
Raoul! et. . . .. . . . . . . . . . . . . .. 111
15° SUI' les héritages de Reine de
Saint-Alouarn, rue des Cordeliers. . . . 6
16° Sur la maison de M1'O Le Baud,
depuis au sieur B01,lgeant, place Maubert,
ouvrant rue Saint-François ....... .
17° Sur la maison Guillaume Mocam,
rue Neuve, détruite en même temps que
l'hôpital. . . . . . . . . . . . . . . . . .
18° Sur le manoir du Parc, à Bernard,
sieur de la Grie. . . . . . . . . . • . , .
A reporter. . . . .' .. 138 08 10
Livres. Sous. De Iliel'ii .•
Report . .. 138 08
19° Sur l'héritage de Jacque$ Lhonoré •
et sa femme, rue KMéon. . . . . . . . .
20° Sur le m:lnoir de Kerroal . . . . .
~1 ° Sur l'hél'itage dl' François Gl'asset
22° Sur la maison de Gratien CarueJ, •
fue Kéréon.. . . . . . . . . . . . . . . .
23° Sur le village de Kergabot, en Plo-
zévet, la somme de trois combles de seigle
et un comble de miL.. . . . . . . . . .
24° Sur le manoir Crecheusen (main-
t~nant l'hospice) ............. ,
25° Sur les héritiers d'Alain Chevillart
26° Sur les héritages de Guillaume
FroIo, sieur du Cleuziou ' .....•..
27° Sur les héritages de Mogadeur, à
la terre au duc. " '. . . . . . . . . . . .
SUl' la maison d'Augustin Orvaux
Sur la maison de Michel Perrau t. » , 25
'ToTAL .des redevances annuelles. 169 »
Les dîmes levées sur les par'oisJes de
Saint-Thoy et d'Ergué, produisaient en
moyenne, à cette époq ue. ...... . »
Quêtes dans Jes paroisses du Cap-
CavaI et Sizun, en moyenne ...... . »
Quêtes à Quimper, produit des troncs, .
et dons manuels, en moyenne. . , . ..
,REVENU annuel approximatif. . 95::3
1604 à - 1606. Ce compte a disparu; nous savons ,
seulement, pal' un autre document, que les administrateurs
Michel Doyen et Yves Larchais n'entrérent en fonctions
tlu'après. y avoir ètè forcès, qu'ils II)OUrurent sans avoir
rendu leurs comptes, et que leurs veuves furent obligèes
. de payer 1,730 l. l2 s. 10 d., montant des revenus qui
n'avaient pas été. encaissés, toujours en raison des diffi
cultés que nous avons l'apportées plus · haut. On le voit,
cette tenible charge d'administl'ateur était d'un poids
écrasant. Cellx qui étaient condamnés ;lIa prendre SUCCOlTI-
'baient souvent a la peine. Cette nombreuse liste de défunts,
qui se succédent pour' ainsi dire sans interruption, nous
Indique assez tout ce que ces infortunés comptables ont dù
moralement souffrir, en exerçant malgré eux un emploi,
qui, non-seulement les ruinait, mais encore laissait leurs
héritiers dans la mlsèec.
1608 à 161l.-Compte des arlministrateurs Baudouin el
Il n'existe qu'un fragment de ce compte, où
Jouhan.
nous voyons que l'administration entretenait, seulement en
ville 8 à 10 pauvres, qualifiés de honteux. Ils recevaient a
peu près dix sols par semaine. Pendant trois ans, le montant
de cette· dépense, ol'donnancée pal' le sénéchal! qualifié
ausRi de premier magistï,~t du siége, s'éleva a la somme de
306 1. ]1 s~ Les ' administt'ateurs, aussi malheureux que
leurs prédécesseurs, malgré leurs doléances" furent con-
damnés a rembourser 1,782 1. 14 s., qu'ils avaient été dans
l'imrossibilité de faire j>entrer à la caisse. .
1611 à 1613. Compte de Simon j?inel et de Françoi:3
Ces administl'ateul's, en: entrant en fonctions;
Yvenou.
déclarent, dans le but de justifier leur gesti on, que, malgré
toutes leurs démarches, il ne leur a pas été possible de se
. procurer les .garants, titres et renseignemen'ts relatifs à
l'hôpital et qu'ils ne les ont jamais eus en leul' possession;
ils ajoutent qu'ils ont fait tout leur possible pour l'ccuadlir
les rentes dues .ù l'établis$ement, que beaucoup de débiteurs
n'ont pu être pour~uivis, faute desc1itsgal'ants; néanmoins,
d'après les obligations qui leue sont imposéeB , ils se
chal'gE'nt de la ~otalité de ces revenus, sauf, plus tal'd, à
obtenit· décharge des sommes 'qu'ils n'O::1.t pu recevoil'.
D'aptés la véeification de ce compte, les recettes pOUl' les
trois années, en y . compl'enant toutes les rentes, mème
celles contestées ou niées par les débiteurs, auraient dû
s'élever à. . . . . . . . . . . . . . . . .. 2.267 1 9 s 7 d
Les dépenses., d'après la déclal'fttion des
comptables, se seraient élevées, pendant
cette pél'iode triennale, savoir :.
Pour 8 pauvres' honteux entl'etenus., en
attendant la reconstruction de l'hospice ..
Pour la célébration dp,s fêtes de sainte
Catherine et de sainte Mat'guerite .... .
Emoluments de l'aumonier ...... .
Réparations à la chapelle Saint-Lam'ent .
Demanden t les administt'ateul's la dé-
chal'ge des rentes qu'ils n'ont pu l'eCOUVl'er
et qui sont inscl'Ïtes dans la recette. . .. 351 4:
Demandent aussi le remboursement des
frais de pl'Ocès intentés aux débiteurs .. . 92
Pour divers ... , . , ........ . .
TOTAL des dépenses déclarées ..
Report de la recette .. ". 2 267 1
Repod de la dépense. .. 929
Le restan t en caisse
doit êtl'e de. . . . 1.337 10 s 1 :1 cl
Les administrateurs, d'apl'ès le l'elevé ci-de~sus aUl'aient
dOl1 C été redevables d'un excédant de recette de 1,337 J .
10.'.4 d.; mais, par suite de l'ectifications qui n'.ont pas été
mentionnées, ils fUl'ent contraints de l'emboul'ser 1,660 1.
3 s. 7 d., soit 352 l. 13 s. 3 d. en sus de lelù' restant en
caisse. Nous supposons que cette den1Ïère somme repeé
·sente J'article des rentes qu'ils n'ont pn reCOU\Ter .
Jusqu'à présent, et depuis 1585, nous n'avons relevé qu'ulle
seule l'ente en natuee, celle de teois combles de seigle ct un
comble ~le mil, SUI' le village de Ket'gabon, en Ploz('\'et..
Cette l'ente se puie enco ee de nos jours à l'hospice de
, Quimper" .
En 1613, les gouverneuI's soetan ts devaient remettl'c uné
exp-3dition de leur'compte de gestion au}\ archives du gl'effe,
une au Pl'emier gouvemeul' ent1'ant en chal'ge, et en établir
deux. auttes qu'ils conservaient cornme garantie de lem>
administration. Ces quatre expéditions eevenaient a 24 li Vl'es
ou 6 livres chacune ..
1616 à 1618. Compte des aclminisil'aieurs Hamon
BI'ignon et F,'ançoùs Ca;lltaine.Si l'on examine la
balance de ce cornpte, on poulTait sllppose~', en voyant les
sommes' considél',abJes (lui ' la représentent, qu'une notable
8.ugrnentation est snrvenue dans les revenus de Sainte-
Catherine, et que cet accroissement de l'entes a p81'mi s
d'atteindre un chiffl'c do dépenses dont l'irnpol'ta nce est en
l'apport avec les eeSSOlleces . Il n'en est pas tout a fait ainsi ..
bien que la situation de l'établissement se fùt améliorée. Si
l'on détaille les différents ar-ticles de recettes, on constate
qu'on y a ajouté les reliquats laissés pal' les pl'écédents
-gouverneurs ~ les comptables en exercice ont eu le soin et
la responsabili té de les rechetchel'et de les faÎL'e rentre!' il
la caisse. Leul' mission terminée, ils on t peis en recette le>:;
sommes à restit~er e t ont fait figurer au chapitre des
dépenses celles qu'ils n'ont pu recouvl'el;. A cette époque,
la Bretagne se relevait de ses rui nes. API'és les d6sastl'es de
la Ligue et les tel'ribles épidémies qui IJa ffi igé l'en1, lrne
ère de tranquillité y ramenait un bien-être et une sécurité
dont elle avait été pl'ivée, pendant près de 25 aus. L'agl'i-
cultuee et le commerce reprenaient un noU\'el esso!', que
n'entravaient plus les c1éplorab1es dissenlions intestineB
qui les avaient Hi longtemps V<'lt'aJysès. Cel heureux ét::t.t.
do dlOses <.lu t faciliter ' la .mission des gouvel'neues de
Sainte-Catherine et le compte qu'ils rendent nous démontre
que l'administl'ution, en attendant la reconstru-ction de
son hôpitàl, était en voie de prospél'ité, ainsi que nous le
confil'me l',examen du document f}u'ils nous ont laissé et qui
est établi avec une clarté et une ri1éthode que leurs collègues
n'ont pas lOujours imitées.
RECETTES .
Reliq nats laissés il, la reddition de leurs comptes pal' les
'l'I'écédents gouverneurs.
Guillaume Frolo et..
Pierre Le Flo et Jean
Cadiou. . . . . . . . .
Baudouyn et Jouhan 1782 11
Larchaix et Doyen.. 1730 12 10
8364 1 5 s 2 cl .
Le Manyou et Dane-
nol ............ 1 »
Simo.n FLnel et Yve-
nou. . . .. ~ . . . . .
Stangier et.. . '
La veuve Chevillart.
Les rentes, l'evenus pendant trois années
de gestion... . . . . .. . . . . . . . . . .
Les quêtes . . . . . . . . .' . . . . . .
Les intérêts de 2,702 1. 3 s. prêtés par
l'hôpital a cinq personnes. . . .. ' .... '
· TOTAL' des Recettes •... 11443J
DÉPENSES
l'au-
honoraires
culte
Frais
mOiller • •
1"eporter.
Report.
Secoues accordés à deux pallvees hon-
te li X. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Répaeations à la chapelle Saint-Laueent
Fonds l'cmis aux gouvemeues subsé-
quents, conSIstant en numel'alre et en nn .
titee obligatoire. ............. 4:964
Sommes qui l'estent dues sue celles de
8 36! 1. 5 s. 2 d. ou reliqua!s laissés par
lcs peécédents gouvel'neurs et dont les
administl'ateul's demandent décharge ... 4538
Sommes dont les gouverneul's deman-
dent déchal'ge pOUl' les 'revenus, éentes
dont ils n'ont pu effectuee le reèouvrement .
Frais de bannies, procès, aS3ignations,
copies d'actes, etc. . . . . : .' . . . . . .
TOTAL des dépenses .... 103 ~6 1 16 s 6 d
Restant en caisse. . . 1096 1 10 s 10 d
Dans ce compte, on lit en regal'd de plusieurs aeticles
cette annotation: habito jùramento ce qui veut dil'è que,
pour ceetaines dépenses, qui n'étaient pas suffisamment
justifiées, ou dont les pièces probantes r:nanquaient, le
comptable prêtait sel'ment pour en obtenir cléchal'ge. On
voit qu'à cette époque on usait de moins de rigueul'à l'ég:1rd '
des gou verneues, 10l'sq u 'ils l'endaien t leul's corn pt~s .
( La fin au prochain numél'o).
HOP l TAU X D E QUI M P E R (1)
LES
(Suite) .
1619. Compte de Isaa.eq Trèprès, commençant le
1er janvier et finissant le 31" déeembre. Ce document est
incomplet; la balance des recettes et des dépenses n'y
figure' pas; il nous a été impossible d'en déterminer, les ·
chiffres. Ici apparaît un article de recette qui n'était plus
mentionné, depuis quelques années, sur les comptes précé-
dents; celui des quêtes, sur plusieul's territoires éloignés de
la ville de Quimpe~. Ces quètes, nous l'avons . déjà dit,
s'effectuaient en vertu d'un droit, sans doute très ancien) et
dont l'origine nous est inconnue; quoique s'exerçant sur de
nombreuses paroisses, elles étaient d'un faible rapport. On
voit qu'en 1619, ce droit n'était affermé qu'à douze livres
par an. « Se charge le dict comptable de la somme de
« douze livres tournois,pour la dicte année 1619, les ques-
« tes accoustumées estre faictz pour aider a la nourriture ·
« et entretenement des pauvres au dict hnspital, aux ter-
« rouers, juridictions de Châteaulin,Lefou,Daoulas,Château-
« netlff, Landeleau, Callac, Rostrenen, Corlay, Quintin, Ros~ .
« porden, Quimperlé, Gourin, Concq, Carhaix, Le Huelgoat
« et Le Faouet, à Nicolas-Jean Lidourès du dict Chàteau-
« Neuff, süivant . l'acte passé entre eux, le sixiesme juillet
« au dict an. Cy XII livres tournois. »
C'est à cette époque que l'on reconstruisit le muI' du
cimetière de l'hôpital. En exposant sa gestion, le comptable
au contrôle les articles de dépense qui concernent
'soumet
cet enclos· « dont les bastiments et les murailles sont
« faictes la plus grand part à chau et à sable.» - On y
voit figurer le tonneau de chaux à 9 livres; on mentionne
une autre chaux, dite de Rouen, d'un prix plus élevé et
(1) Voir la {1'e partie, pages 307 et 316.
BULLErl" DE LA. Soc. A.RCOÉOL. DU FI~ISTÈIÜ~ . .. TOIIil X .
destinée sans dOJ..lte à un travail particulier. Les gabares
qui apportaient les pierres pal' eau étaient payées , douze
sols, chaque voyage; le tra'nsport d'une charretée de pierre~
10 sous. L'extraction de la quantité de ces' matériaux
pour la charge d'une gabare col'Ùait 110 sous. . ' Le pro
priétaire de la Perrière (ou carrière) l'ecevait en outre
10 sous. Le mur de cet enclos représentait 111 . toises
carrées, et la main-d'œuvre de chaque toise revint a
25 sous. ' Un couvreur reçut une certaine somme pOUl'
avoir rèparè ]a toiture du reliquaire (ossuaire), ce qui
indique que cet édicule existait depuis longtemps sur les
lieux. On donna à Bonnaventure Farcy, sergent royal,
général d'armes ' de Bretagne « pour avoir banni et pro
« clamé par la ville et fauxbourgs, par deux divers jours, à
« quy pour moins eust entreprinse de bastü' et construire
« la muraille faisant le circuit du cimetière, . 60 sols ». -, -
Nous 'voyons qu'on pénétrait dans ce cimetière par un
grand et un petit portail, et qu'il existait une croix élevée
sur trois degrés~ dans son enceinte. Le maître maçon
Turmel reçut 25 sols, pour avoir fait Je plan du grand por-
tail, plus 32 sous, pour avoir placé un écusson au-dessus
de la porte. On paya à Deliou, maître peiIitre, 9 livres,
pour avoir peint ledit · écusson « portant les armes dudit
« seigneur évêque de Cornouaille» (1) . En résumé, pendant
. l'année 1619, la dépense pour le cimetiére s'éleva à '915 l.
9 s. On accorda 40 1. 10 s. a trois pauvres honteux
seulement, parmi lesquels s'en trouva'Ït une qnalifiée du
titre . de honorable; son nom était Louise Legoazre. Ces
aumônes, corr.me les précédentes, furent prescrites par or-
donnance du sénéchal. Les frais payés à propos des
(f) Il est à remarquet' que, par l'application de ses "rmes SUI' cet
de Quimp r prlrlussait faire ade de possession. Il se
édifice. l'évêque
nommait Guillaume Le .Prètl'e. Son J.lère Louis, seigneur de Lézonnet,
avait été gouverneur de QUImper et de Concarneau. Ce prelat SIégea de
16U à 16~O. "
fètes des saintes Cathel'ine et Mal'glH~l'ite, pendant l'année
1619, montèrent à 53 1. 6 s.
1620 à 1622. Compte-rendu par Les héritiel's de
François Le Corre.J gouverneur et administrateur pendant
• U8 trois années. Ce compte fut apuré en 1625. ' Nous
retrouvons encore ici le peoeluit des quêtes -prélevées sur
les seize paroisses dont nous avons donné les noms, au
compte précédent. Ces quêtes, précédemment affermées
à un seul individu, le sont, en 16'20, à quatre pel'sonnes et
produisent pour cette année 31 1. 8 s. En 1621 et 1622, .elles
ne figur~nt plus: c( d'aultant qu'il n'en a touché aucunne,
« dit le comptable, obstant qu'il n'eust cu pro"Vision de ce
« faire de Monseigneur de Cornouaille, ny de Monsieur son
« officiaL .. ». Ce qui démontre qu'elles ont dû être suppri
mées par l'autorité ecclésiastique. Une somme de 393 1.
12 s. fut distribuée à douze pauvres honteux. Suivant leur
situation plus ou moins intéressante, ils recevai~nt depuis
cinq jusqu'à dix sous par semaine. Parmi ces indigents, on .
. remarque honorable femme Marguerite-Barbedite, en bre-
ton, Buezvellan (bonne vie) inscrite pour 64 sous par mois.-
En 1620, pour terminer le cimetière, on paya pour confec- .
tionner la porte.J au serrurier, 108 sous.J au charpentiel',
8 1. 15 s. Une croix 4 1. 1 s. . Aux ChOl'istes de l'église .
Saint-Corentin, pour avoir chanté la musique, lors de la béné-
16 s. Aux recteurs de Saint
diction dudit cimetière, 41.
Corentin, pour avoir assisté à la bénédiction, 48 s. A deux
autres prêtres de Saint-Corentin; pOUl' pareille assistance,
16 s. Pour avoir fourni l'allumage de cire, 30 s. ' Au
sacriste et au sonneur de cloches de Saint-Corentin, 16 sous.
Total 28 1. 10 s. En y ajoutant 915 l. 9 s. dépensés en
1619, on trouve 9431. 19 s. représentant les frais de la cons
truction du cimetière de l'hôpital Sainte-Catherine.
Ici le-comptable fait mention d'une assemblée de la com •
munauté de ville.D'apeès un autre document, que nous avons
. i'etrouvé nous allons en donner le mo.tif. - « Du -dimanche
« cinquiesme jour de décembre mil six cens et vingt-un,
« assemblée générale des nobles, bourgeois et habitants de
tin
« cette ville de Kimper , faict iL son de campane, iL la
« manière accoustumée et réunis en la salle , Notre-Dame
« du Guéaudet, par devant Monseigneur l'évesque de Cor
« nouai Ile, Monseigneur le senéchai du présidial, présants
« Nosseigneurs les gens du Roy et Messeigneurs les cha-
« noines ... , etc ... Le dict François Le Corre, gouverneur de
« Sainte-Catherine, expose qu'il a entre les mains une
« somme . de 1,500 livres et qu'il doit toucher bientôt une
. « aultre somme de 1,500 livres et demande quel enlploi on
« en voudra faire. La commune arrête d'acquerrir la
« maison de Couen,tou pour ajoute!' au terrain sur . lequel
« devront être construits les bâtimens de l'hospital, église
« et choses nécessaires, etc. ) Cette maison appartenait
alors aux héritiers mineul's de Couentou. On dut en faire
l'estimation et prendre des mesures légales pour les dépos-
séder. Ces formalités entraînèrent là. perte d'un certain
temps pour l'acquisition de cet immeuble, situé dans la rue
, Neuve et adjacent iL l'emplacement de l'ancien hôpital. A
'ce sujet, les frais de justice s'élevèrent iL 9 1. 8 s., quoique
la maison ne fût pas encore achetée, en raison de l'opposi-, .
tion des héritiers.
Par une autre assemblée génèrale, du dimanche 22 mars
1622, et sur la propo.sition du sieur Pratanroux : « Il auroict
« esté advis qr:.e le di ct hospital Madame Sainte-Catherine .
« seroist rebasty .'sur ses vieux fondements, et que . le feu
« Le Corre, gouverneur y feroit travaill~r,dejour à l'aultre,
« exécutant laquelle délibération, il auroict commencé de
(.( suite· y après iL faire travailler. »
A cette assemblée, on présenta le plan des lieux à expro-
prier, qui fut exécuté par Charles Tm'mel et coùta 64 sous .
C'est le 23 mai 1622 que les ouvriers se mirent à l'œuvre,
d'apl'ès un plan établi aussi pal' Charles Turmel, (a lias
TUl'lTIol ou Turmoêl) et qui fut payé 6 1. 8 s. Ce Charles
Tu'l'mel et son frère Piert'e, tous deux maîtres maçons,
dirigèrent les travaux, dont les fl'ais de construction, au-
31 décembre de'la même année, s'élevaient déjà a 1,096 1.
, 2 s. Les pierres, en gmnde partie, furent extraites des car-
rières de Plomelin et tran sportées par eau. On paya 128 1.
à 'Pierre Turmel pour avoir fait , le portail de pierres de
taille au pignon devant l'église de l'hôpital. M. du Cleu-.
ziou, sieur de Penanguer, vendit pour 108 livres' d'arbres,
abattus SUl' sa propriété de Pena nguer. M Le Baud, sieur
de Pratanl'as, livra 5 douzaines de chevrons en châtaigner,
au pri~ de 36 livres. Le c.hat'I'oyage de ces chev~ons fut'
payé 4 L au charretier Vouga Renaud. Un câble de chanvre
pour les travaux 'revint à 17 1. 6 s. 6 d. ' Douze planches
de bordages en chêlle coutèeent 36 1. On remarque qu'une
loge en bois, recouvel'te de paille, fut const.ruite,pour mettre
a l'abri les ouvriers qui taillaient la pierre. On s'occupa
d'abord de la construction de la chapelle, et le service divin
y fut célebré de bonne heure. Les ornements sacrés furent
remis en bon état, comme l'indiquent trois articles de la
dépense, le 1 el' pour achat de galons de soie, pour réparer
quatre chasubles, 5 l. 8 s. 8 d ; le 2 pour acquisition d'un
missel, qui fut payé 12 1. 16 d. a George .... ; libraire, le' 3
pour deux petits Ol'veaux d'étain, pour le service de la
messe, 16 s. Le défunt Corre, pendant le tems de sa charge,
avait dépensé 122 1. 2 s., pour frais de prOcès "intentés a des
débiteurs en retard.
Il paraît qu'a cette époque, il existait peu d'accord entre
, le Présidi,al et l'évèché, Cette fnésintelligence résultait, sans ' '
doute, despf'étentions de l'évêque, qui saisissait toutes les '
occasions pour remettl'e Sainte-Catherine sous l'adminis-
tmtlOn ecclésiastique, et qui venait d'en donnel' un e preuve
récente, en apposant S"S a l'mes SUl' la porte du cimetière
de l'hôpital, comme nous h : lVons vu précédemment. A la
mort de l'administrateur' Le Corre, la clef du coff"e renfer-
mant les archives et les deniel's de l'établissement fut
remise au greffier de.la juridiction des Regua.ires, qui refusa
de la rendre au comptable désigné pOUf' remplacerle défunt.
Voici ce que nous lisons, d'après un procès-verbal, au sujet
de ce confli t : . .
«( Remontre le ledîct comptable que, apprès le descez du
_« dict deffunct Le COrl'e, Monsieur le Sènéch:al de Cor-
« nouaille et premier Magistrat de la Court et Siège prèsi
til1
c( dial de Kemper , seroictcondessendu, requérant Monsieur
c( le Procureur du Roy, jOll1ct 0 (a, avec) luy, noble home
« M. Guillaume Caillebotte, à .présant gouverneur. dudict
c c hospital, en la maison et demeurant où serOlct décédé le
« dict Corre, sittué au Thour du Chastel, ville-close de
tiu
« Kempee , où estan t-, ledict Sénéchal auroict fai~t par un
cc serrurier, nommé Hervè Goaffer, faire OUV81'ture dung
cc coffre où estoient les deniers, garants, et aultres meubles
« dudict hospital, sur le refus du greffier de la jurid.iction
« des Reguaires de Cornouaille de randre la cleff du di ct
cc coffee. Après l'ouverture du quel coffre, auroient esté
« trouvés les deniers, acts, monnoie et autres choses, comme
. « cons te par le procès-verbal faict à la fin, dabté des quatre
« cinq et six May 1623.» .- Signé Kerguelen, huissier .
Outre les actes et garants appartenant à l'hôpital, on
tI'ouva dans le cofft'e 1,077 1. 12 s. 6 d., plus deux calices
'\ d'argent, avec leurs platines (patènes), enveloppés de linge .
dans leurs étuis. Le tout fut consigné à Caillebot, gouver-
neur alors en charge. .
Ce compte ne mentionne pas les totaux des, recettes et
des dépenses, et par conséquent, la b.al·ance qui en résùlte.
Le règlement de ce r:ésultat était sans doute indiqué SUl'
une pièce particulière, qui ne nous est pas parvenue .
De lG.2? a 1725, pendant plus de cent ans, il existe ·mal-
heul'eusemen t une long ue in teL'l'l.IPtiou, dans les comptes de
l'hôpita l Sainte-Catherine. Ces documents, probablement,
été détruits. 1
ont
Comme nous l'avons déjà dit, après avoir rétabli le cime
ti è,re, on s'occupa de la constmction de 'la chapelle. Cet ·
édifice, que nous ne saurions dépeindre aujourd'hui, dans
tous 'ses détails, était orné avec un certain luxe. Nous
-avons trouvé parmi nos archives un volumineux dOssier où
sont rapportées des contestations à propos d'un règlemen t
de compte pour le paiement des yit.raux de cette chapelle,
M. Le Men en fait mention , dans sa Monographie de la
Quimper; nous ne pOUVOi1S mieux f~ire '
Cathédrale de
que de donnel' d'après lui, le 1'6 .~umé de cette affaire.
« En 1626, Yves Le Stang, gouverneur de l'hôpital de
« Sainte-Catherine, à Quirnpel', passa un marché devant
« notaires avec H ervé Le Deliou et Ambroise Le Garro,
« peintres vitriers dans cette ville, pOUl' le vitrage des cinq
« fourmeries » (fenêtres) de la chapelle de cet hôpital, à
« raison de 3 sous 6 deniers le pied. Par cet acte, les
« ouvriers s'obligeaient à pa eel' et orner lesdictes fenêtres,
« sçavoir les soufflets de la maîtresse-vitre des mystères de
« la Passion, les jours d'icelle d'une croix moyenne d'or
« avec les trois clous, du soleil ... de la lune, des noms de
« Jésus, Mai'ia, environnés de rayons et de feuillages, et
« de deux écussons, portantz l'un les armes du Roy, l'autre
« écusson, celles de la vi Ile de Quimper; et les ' autres
« quatre vitres des mesmes mots de Jésus, Maria. POUl'
« les « im ages », autres que celles décrites plus haut, .les
« peintres devaient ètre pa'y (~sà dire d'experts. » . Des con
testations s'étant élevées entre le :-5 parties contractantes,
pour le r aiem8ut de cette verrière" dont le prix n'était
pas enCQi'e réglé .en 1631, Bastien Verger ef Pierre Le
Camus, vitr·iers, . désignés pO Ul' en faire l'expertise ,
estim èl'entq Lle les images de . sainte Cathel'Ïne et de
sainte Mal'guel'ite, qui avaient été ~1ises dans deux pan-
neaux, devaient étre payées 66 livres tournois. .
Le procés-vel'bal de l'estimation de 1629 fait connaître
que la maîtresse-vÏtre avait treize pieds et demi de large
sur vingt-huit pieds.et demi de ·hauteur, y compris le tympan
de l'ogive. Jusqu'à présent, c'est le seul renseignement
descriptif que nous possédions sur les emblêmes et les
ornements décoratifs de ce monument.
C'est le 9 novembre 1631, que l'hôpital, aPr:ès sa recons
truction, fut de nouveau mis à la disposition des malades
indigents; nous l'apprenons par un inventaire dont nous
parlerons bientôt et qui fait mention cc d'un plain et pour- '
« traict du dict hospital 'et un acte sur vellin portant la
cc dédicace et bénédiction du dict hospital, dattée du neu-
cc vlème novembre 1631. » . Cet établissement hospitalier,
comme nous l'avons déja dit, fut construit par voie d'adju-
dication; nous pensons qu'il est intéressant d'indiquer ici
la manière de procéder à cette époque pour les publications '
qui se faisaient a ce sujet ou pour tout autre motif; nous
. . croyons savoir qu'aujourd'hui, dans certaines parties de la
Bretagne, ces formalités sont encore à peu près les mêmes.
Voici dans quels termes, après les publications, était
dressé. le procès-verbal qui les constatait. .
« Je sou,"signé ... , huissier audiencier au siège royal de
« Quimper, demeurant a .... , a la requète de .... , je me suis
cc transporté de ma 5usdite demeure, accompagné de mes
« témoins et assistants (au nombre de deux), ci-après
« dénommés, jusque près la porte et principale entrée de
« Véglise paroissiale de ... , et où y etant et hors le lieu saint
« et.endroit accoutumé à faire bonne proclamation de justice,
« a J>issue de la gl'8.Gd'messe, dite et célébrée par M ... , prêtre
« de la paroisse, le peuple sOl'tant en grande affluence de
cc OUIl' et entencll'e le service divin, et étant amassé autour
« de moi, j'ai à hau te et intelligible voix, ' en hwgues vul-
«( gai re .. franç,ai se et brétonue banni, publié et fait savoir etc. »
A dater de 1631 et pendant quatorze ans, l'hôpital Sainte_
Catherine fut administl'é" comme il l'avait été précédem
ment, par les soins de plusieurs gouverneurs, qui n'ont
laissé aucune trace de. leur gestion. Les sœurs de la Mi
séricorde de Jésus s'en chargèrent en par~ie, en 1645, année
où eÙes furent appelées à donner leurs soins aux malades,
suivant un traité passé avec la communauté de ville 'que
nous mentionnerons tout à ' l'heure, traitè qui les plaçait
sous le contrôle de deux administrateurs. Mais, avant de
parler de . cette import.ante innovation, nous ,donnerons
connaissance d'un inventaire des m-eubles de cette maison.
genre que nous ayons trouvè,
C'est le seul document de ce
jusqu'à présent. Il a dû ètre établi en 1644. Mieux que
tout ce que l'on pourrait dire, il donne une idée à peu près
. exacte de l'importance et des ressources de l'hôpital
Sainte-Catherine, à cette époque; on verra dans quel état
de misère et de délabrement se trouvait alors le mobilierde
l'établissement:
inventaire des meubles, ornements appartenant Ct, féglise
et hospitaL Sainete- Catherine, size et située en la rue
cette viLLe" par noble homme Corentin
Neuve, faubou,.g de
Le Prédour, dernier gouverneur du dit hospitaL, Ct nob,le
Caradec" institué gouverneur dans lddite charge.
Jacques
« 1° Un calice d'argent doré. avec sa platine" aussi d'ar-
« gent avec son ~tui de cuir bouilli. 2° Autre calice .
« d'argent doré avec sa platine portant image de Sainte-
« Catherine, avec son ètui. - 3° Deux autres calices d'ar-
« gent, dont il y, en a un rompu et cassè" et l'autre qui a
(c un rapport d'étain ou fél' .blanc au pied, sous le crucifix,
. «( ' y ètant avec leUI~s ètuis. ' 4° Deux devantaux pour
«( l'image de Sainte Catherine, l'un de, velours , et l'autre de
« damas rouge. ' 5° Un vieux chasuble de ' velours bleu,
« ( déchiré en plusieurs endroits. ' 6° Un autre chasuble de
({ camelot vert, . bordé d'un luisan t my soie et my laine,
« 0 (avec) son étole de fasson de pareille étoffe. 7.0 Autl'e
« chasuble de fleurons d'or avec son étole et fasson de
« mème, le fonds de gros de Naples. 8° Autr'e chasuble
« et étole fasson de Damas, gal'lli de luisantde faux or avec
« deux coussinets en carreau et une bourse de mème étoffe .
« .. 9° Un voile de satin Et fleurs garni de luisant..
« 10° Deux corporaux d'autel, un voile en toile d'étoupe et .
«( un carreau à mettre sur le calice. 11° Deux missaux
. « (missels) et un graduel romain et de'ux cartes avec leur
« inscription et lavabo. 12° Deux enseaux (en~ensoirs)
« d'étain. 13 Trqis aubes, l'une desquelles est de lin,
« avec cinq amites de t.oile commune et deux cRintures
« garnies de boutons.· 14° Deux nappes d'autel, l>uno
' . «( garnie de dente]]es, une autre nappe aussi garnie de den-
« telles. 15° Deux nappes de toile ciré·e. 16° Deux
« grands et deux petits ciel'ges de cire. 17° Quatorze
« purificatoires, la plupart rompus et bl'isés. 18° Un
« autre -purificatoire, deux . serviettes de toile pour servir
« à l'autel. . 19° Trois autres serviettes de raparon. _.
« 20° Quatre chandeliers de cui \' re,' deux grands et deux
« moindres. 21 ° Un plat de cuivre et trois petites cam
« pannes dont il y a deux cassées. 22° Deux 'devant
« d'autel de taffetas bleu garni d'llne dentelle de soie rouge.
« . 23° Un voile de taffetas bleu garni de mème dentelle.
« . 24° Un parement d'autel de camelot l'ouge.
« 25° Autre parement d>autel de camelot noir gaufft'é avec
« une chasuble, deux étoles de 'pareille étoffe et un cal'
« reau et une bourse do satin noir. 26° U Il voile de
.« taffetas noil'. -27 Un tapis de velours rouge pOUL' COll-
« vrir l'autel. 28° Un calice avec sa patèno d'étain.
« 29° Un pupitre en bois. 30° Deux clefs pOUl' les tronc::;
« de ladite église. · 31° Huit douzaines et 8 lillceuils de
« rapar'on, partie neuf et autre partie déchirée. 32° Un
« linc~uil de lin ,neuf pOUI" 'servir a b sépulture des pau:"
« Vl'es dudit hospital. . 33° Cinq nappes de toile de rapa-
« l'on mi usées.· 34° Quatre couettes de plumes, tant bon
« nes que vieilles, avec deux traversins et deux oreillers
« de plumes. 35° Vingt-quatre coettes de balle et vingt
« et-un traversins de balle, tant pleins que vuides. -
« 36° Douze couvertures de b~re grise. 37° Vingt-sept
( charliis (lits clos) de bois avec leurs .tours dé Collinay,
« rompus en partie. 38° Trois castellonnes (couvertures)
« de laine bla,ncbe. 39° Un grand coffre garni de . sa clef .
« . 40° Une paire d'armoires 'à quatre fermetures, étant
« en la sacristie dudit bospital. garni de clefs. . 41° Un
« escabeau et une table longue,. qui sont aussi dans la
« sacristie. ' . 42° Une poile de fer à frire, laquelle est ra-
« billée. 43° Une vieille pelle servant ~u jardin. -'
« 44° Seize clefs servant tant aux portes de ladite église
« qu'à celles de l'hôpital. 45° Trois autres clefs,
.« lesquelles demeu1'ent ordinairement au prêtre recteur de
« la rue Neuve. 46° Un grand pot de fer. 47° Une
(f tranche et uri trépied de fer. 48° Un grand bassin
« d'airain. ' 49° Une chasse de bois pour porter les corps
« des morts ci la sépulture. 50 Trois petits coffres gar
« nis de leurs clefs.· 51° Un' pi~ de fet' et un fût de pipe,
« pour faire la buée.· 52° Douze vieilles COl!lvertures de
« laine et deux de ballin. 53° Deux petits coffres, dans
« la dépense dudit hospital, douze plats et une assiette
« d'étain et un pôt de Flandre. ' . 54° Un gt'and mul10n de
« bûches et un autre de fagots. »
Cet inventaire fait encore mention d'un plan de l'hôpital
et de quelques autres documents.
Dans le but de combattre l'ignorance et les vices que les
désordres de la Ligue avaient enracinés en Basse-Bretagne,'
l'évêque, . Mgr Le Prêtre, accueillit et encouragea plusieurs
congrégations dB femmes, parmi lesquelles o~ compte les
Ursulines, les Calvairiennes et les filles de Sainte-Élisabeth,
qui -vinrent s'établir à Quirnpel'. Son successem', René ~lu
Louët, non moins zélé pOUl' le bien de notre cité. autorisa
l'établissement d'une communauté de Dames de la Misé-
ricorde de Jésus, destinées à soignel' l~s malades de Sainte-
Catherine, C'est à la sollicitation de la dame Claude de
Kerhoent, compagne de Messil'e François de Kergeoatz,
qu'il signa, le 8 juillet" 1644, l'acte de fondation· de cette
. maison, qui fut généreusement dotée par cette dame.
Peu de temps après, le 23 juin 164:5, la communauté de
ville passa av~c les religieuses un traité par lequel on leur .
confiait l'administration de l'hôpital, et m~ttait à leu!' cli"s
position un terrain, où e,lles construisirent leur couvent. A
en juge!' par la rédaction si froide, si peu reconnaissante
de ce document, qui concerne de pieuses femn1es qui vont
se dévouer au soulagement des souffran~es des pauvres, et
surtout, par les mesure~ rigoureuses qu'on se réservait de
pl'endl'e à leur égard, dans des circonstances qui ne sont pas
clairement déterminées, il est à présumer que ces dames ne
furent pas admises comme hospitalières de Sainte-Cathe-
rine avec un chaleureux enthousiasme pal' la communauté
de ville, padiculièrement pal' une partie des laïcs qui la
composaient. Aussi, .:ne faut' ·il pas s'étonner que l'évêque,
en apposan sa signature et. son approbation sur cet acte,
y ait ajouté cette réserve.: Sans toute fois préjudicier a
nos droits.
Voici ce tI'aité, dont nous donnons les articles essentiels
les plus intéressants: '
« Que les dites religieuses se logeront, èomme bon leur
t' semblera, dans une maison proche et dépendanto c1udit
« hôpital, sans pouvoit' prétendre ni de la communauté, ni
« dudit hôpital, aucun autre logement, sauf à bâtit' il leurs
« frais, sUl' les fonds dudit hôpital, comme leursel'a désigné
( et limité par les dits députés de la ' ville, les logements
« nécessaires a leur· communauté religieuse .
« Que les dites religieuses ne pourront ètre a chal'ge à
« la communauté de ville, par quêtes ni par autre manière
« que ce soit; ainsi se nourriront aux dépen,s de leur dot.
(! et de ce que leur pourra arriver de quelques bienfaiteurs,
« à l'exclusion des biens destinés aux. pauvres et an dit
« hopital, soit oblations et offrandes, qui pourront tomber
« dans ladite église, par quelque voie et maniére que ce soit.
« Qu'il s'établira un gouverneur pour poursuivre., exiger
« et recevoir les rentes, oblations, legs pieux, aumônes,
« quétes et autresbiensdudit hôpital, à la mode accoutumée,
« par les mains duquel les q.ites religieuses toucheront des
« deniers pour subvenir aux nécessités des pauvres, par
« quartier ou par mois, ainsi qu'il sera avisé par les pér .::s
(1. des pauvrès,au-dessous de 60 livres et au-dessus par lacom
« munauté, aux occurr~nces des quels deniers lesdites reli
«. gieuses rendrO!lt compte, de mois en mois, auxdits admi
«( nistrateul'S et pél'es des pauvres, qui se1'9nt nommés de
« tems en tems, l'un du chapitre et l'autre de ladite con1mu-
« nauté de viHe, lesquelles signeront les quittances, a peine
«( de nullité 'd'icelles, et l'administrateur comptera du ma
« niement et emploi du tout, comme au passé, par devant
« Messieurs le Sénéchal, procureur du Roy et députés qui
« l'ui seront donnés du chapitre et de la communauté, a la
« fin de sa charge. . .
« Que lesdites religieuses ne pourront employer ni diver-
« tir les deniers qui .leur seront donnés à autre usage qu'a
« l'entretien des pauvres infirmes en icelui, . .
« Qu'elles ne pourront recevoir audit hôpital, ni admettre
« aucun pauvre, sans ordonnance de justice et conclusions
« du Procureur du Roy et de'l'avis de l'administt'ateur et
,« des deux pères de pauvres, l'un en J'absence' de l'autre,
« sauf a le faire visiter par un médecin et un° chirul'gien de
« la ville, pour éviter aux abus et maladies con tagieuses
« contraires a leur règle. .
« Que la dite communauté de ville retiendra toujours le
a: droit de nomination et présenta.tion d'un chapelain pour
« le service de la dite église et dudit hôpital. .
«. Que le dit administl'ateul' et les pères des pauvres règle-
« ront le nombre des pauvres .qui pourront être nourris et
« traités audit hôpital, suivant les ordonnances du sieur
« Sénéchal, procédant à ces visites avec le procureur du
« Roy, les veilles des bonnes festes de l'année, à proportion'
« du revenu diceux. Et seront toujours les pauvres vieillards
« impuissants de se subvenir, à raison de leur caducité,
« originaires de la dite ville ou faubourgs, préférés aux
« étrangers et non originaires.
« Que l'administrateur qui est à présent en charge, re
« mette entre les mains des dites religieuses les meubles,
« ornements du dit hôpital pal' inventaire Le l'enlier de
c( l'hopital devra être établi avec soin, en quatre copies,
cc une pour le chapitre, une autre aux archives de la com-
c( munauté de ville, la troisiéme au greffe d'office et la
« quatrième délivrée à l'administrateur, pour faire sa re
« cette et ensuite être mise aux mains 'des administrateurs
c c successivement.
, « Et arrivant que lesdites religieuses contreviendraiep.t
« directement ou indirectement aux choses promises et
« accordées par le présent traité, il sera libre a la com-
« mun3uté de ville de les con.gédier en tout temps et re-
« prendre l'ancienne direction et administration du dit hô
« pital et iceluy à eux retenir à l'avenir comme au passé,
« renonçantes les 'dites dames, à toutes exceptions et allé-
« geances à ce contraintre, sans qu'elles puissent préten-
« dre aucun dédommagement ny récompenses vers la dite '
« communauté. » ,
Ces conventions furent souscrites et signées, le 28 juin
la porte
1645, en la salle de l'hôpital Sainte-Catherine, près
de la rue Neuve, où comparurent humbles et discrètes re-
ligieuses sœur Anne de Saint-François de Pa'-lle, supe-
rieure, Yvorée de Saint-Jean-Baptiste, religieuses pro-
fesses de l'ordre de la Miséricorde, étant a présent logées
au dit hôpital, avec promesse de se faire autoriser aux fins
ci·dessus par Révérendissime et Illustrissime Seigneur Mes
sire René du Louet, évêque de COl'llouaille, d'une part, et
nobles. et discrets Messire Germain Kerguelen, et Georges
Ferrand, chanoines et députés du chapitre de Cornouaille,
demeurant en leurs maisons prébendales, le l)rOCUreur
syndic de la ville, sept personnes députées aux mêmes fins
par les nobles, bourgeois et habitants de cette ville, d'autre
part.. L'ar.te nous informe que, préalablement, ces con-
ditions ont été soumises à l'approbation de Sébastien de
gouverneur de la province.
Rosmadec,
Le 2 octobre 1648, à la suite d'une décision de la com-
munauté de ville, sur la demande des dames .religieuses,
qui observent que le terrain qui leur a été concédé ' n'est
pas assez spacieux pour y construire leur couvent, la com-
munauté, après avoir fait examiner les lieux par trois no-
bles bourgeois de Quimper, et SUl' leur rapport, décide , que
pour l'agrandissement du bâtiment des religieuses et l'uti-
lité de 1 'hôpital, on leur cèdera un espace de terrain vague
et inutile, joignant les rabines de la ville, d'une longueur .
SUl' une largeur de 132 pieds, qu'elles
d'environ 146 pieds,
pourront clore et disposer à leur volonté, comm'e de leur
propre et faire leur bâtiment ou elles jugeront à propos, iL
dire de maître architecte, iL condition que les dites Dames
,feront faire à "leurs fr'ais un grand conduit siapide, jusquià
la rivièl'e, pour y conduire et rendre les immondice$ qui
viennent du faubourg de IÇ\, rue Neuve.
En 1678,les religieuses obtjnrentdes lettres royales de con
firmation et d'amortissement, relatives iL leur ~omrnunauté .
En voici la teneur; elles sont datées du 1 juillet de cette
année. « Sue la del'nande des sœurs hospitalières de Notre-
« Dame de la Misél'icorde, établies à Quimpel', depuis eli
( viron ·10 ans, avec 'approbation de l'évêque et consente
« ment exprês de::? Magistrats et habitants d'icelle, et qui
« donnent leul's soins aux pauvres malades, qui y sont or
« dinairement plus de 80 (1) dans le dit hôpital, qui a été
« établi sans notre permission, et à cause de ce, les expo
« santes craignant d'y pouvoir être troublées à l'avenir,
« elles nous supplient tl'ès humblement de leur accorder
« nos lettres de confirmation du dit ètablissement et amor
« tissement des biens par elles acquis ou qu'elles pourront
« acqu'érir cy après. Pour ces causes etc .... Vu etc ....
(1 agréons et autorisons l'établissement fait dans notre
« ville de Quimper des. Filles hospitalières de Not!:.e Dame,
« sans toutefois que, pOUl' raison du dit établissement, elles
« puissent prétendre aucun amortissement, sinon de leur
«, église et oratoire~ maison~ jardin et enclos, lesquels
« comme à Dieu dédiées, nous avons amorti et amortis
« sons par les dites présent.es, à la charge par les dites
« exposantes de payel' les indemnités, drais et debvoirs dûs
« tant aux autres seigneurs qu'à nous, et de prier Dieu
« pour notre. santé, celle de nos successeurs rois, et la
« prospérité de notre État .... Ca.r tel est notre bon plaisir
etc .... Contresignées Arnaud.
Le 6 ju~llet 1680, des lettres de surailnation furent ad res-
sées par le roi à la chambre des comptes de Bretagne,
pour qu'on procédàt à l'enregistrement des lettres p'récé-
dentes. Et c'est seulement le 20 juin 1684:, que cette forma-
reçut son exécution. '
lité
, Un raPrort des arpenteul's; daté du 2 novembre 1683,
nous apprend que l'établissement des religieuses de la Mi-
. (i) D'après l'inventaire de 1644, l'h6pital ne possédait que 27 lits;
'34 ans après, l'OIlS l'administration des religieuses, il était en mesure 0
de recevoir 80 malades, ce qui Jl1ùlque un résultat des plus satisfai
sants dù à l'ordre et: à 1'économie apportés pal' ces dameR •
sérîcorde, maison, cour, jardin, clos,etc ., éta.it d'une su
perficie de 180 cordes ou deux journaux; on observe au
procès-verbal qu'à cette époque, le monastère et son en
clos sont encore imparfaits, c'est-à-dire non terminés.
Par une décision du 8 février 1656, Ms'!' du Louët, évê-
que de Quimper, · anùexa les revenus de · l'hôpital Saint-
Julien à Sainte-Catherine e.t ceux de Saint-Yves à· Saint
Antoine, les deux établissements supprimés ne possédant
plus les ressources nécessaÏt'es pour s'entretenir. Nous
donnerons plus tard, in extenso, le titre qui a rapport à
cette décision, qui ' en outre autorisait le comptable de
Sainte-Catherine à faire quatt'e quêtes par' an, dans la
ville et les faubourgs de Quimper.
Nous voyons, par un contrat daté de 1704, que le sieur
six livres de rente à Sainte-Catherine, pour
Hallégan donna
être exemp..té de l'administration de cet hôpital. ' Un sieur
de la Tourelle, qui voulut bien accepter ces fonctions et
géra à djfférentes époques Sainte-Catherine et Saint
qui
Antoine, sut ce qu'il lui en coûta, pour n'avoir pas mis d'or
dre dans ses comptes et s'en être rapporté à sa femme, qui
administra en son nom. A ce sujet, voici ce que nous lisons
dans un acte du 30 janvier 1722. « Noble homme Guillaume
« Jaouen, sieur de· la Tourelle, ayant été admini~tra~eur de
« l'Hôtel-Dieu, ou hôpital des malades en. 1710, et de l'hô
« pital généra], en 1720, décla.l'e que, comme. c'estoit la
( deffunte demoiselle sa comp~gne qui, pendant l'année de
« son administration, avoit soin de la dépense pour le dit
« Hôtel-Dieu, et icelle étant décédée peu de tems après,
« le dit sieur de la Tourelle étant lors absents, et il n~3. pas
« ( les mémoires riécessaires pour rendre le compte de ]a
« dite administration; cependant voulant décharger sa
« conscience et s'acquitter des comptes qu'il doit des deux
( a proposé à Messieurs du BUl'eau de céder au profit des
BUJ.J,RTIN OF. LA Soc. ARCH#loL. DU FINISTiml'l . - TOME X. 26
« deux hôpitaux, et à· moitié entre eux, une maison en forme
« de pavillon, située rue de la Chair salée ... etc. »
. L'offre du sieur de la Tourelle, étant avantageuse', fut
par le Bureau. '
acceptée
1622 à 1725, comm'e nous l'avons déjà dit, pendant
plus de cent ans, les comptes rendus par les administra-
teur's da Sainte-Catherine ont disparu. A cette dernière date
ans, comme par
les comptables ne sont plus élus pour trois
le passé, un seul au lieu de deux remplit cet.te mission, qui
sans doute en exécution d'un règle
est devenue annuelle,
ment que nous ne connaissons pas, mais qui paraît remon
ter à 1701. De 1725 à la Révolution; nous n'avons retrouvé
huit comptes, plus ou moins complets; que nous pré
que
senterons dans leur . ordre chronologique. Nous allons
analyser celui de 1725. On remarquera que les revenus de
l'hôpital ont peu progressé, durant cette période séculair'e.
Il est à remarquer encore que ce document, comme tous
genre que nous possédons, nous laisse dans une .
ceux de ce
ignorance presque complète sur le nombre des malades
traités à Sainte-Catherine; ce renseignement,. cependant,
n'eut pas été sans intérêt. ' .
1725 à 1726. Compte en charge et décharge que rend
noble homme Guillaume ,A udouyn, sieur du Cosquer, avocat
à la Cour" ancien syndic de la ville et communauté de
Quimper ' et administrateur de f H6tel-Dieu de Sainte
Catherine, pendant son année d administration, commencée
le 27 novembre 1725 etfinù~ le 28 septembre /726. C'est
à-dire d'une Saint-Michel à l'autre, d'après rannée agricole.
- Dans ce compte et dans ceux qui suivent, on remarque
au ,chapitre des recettes, de fortes subventions accordées à
titre d'aumônes par Mgr l'Evèque de Quimper; celle encaissée
par Audouyn, pendant sa gestion, s'élève à 470 livres. La
subvention, en 1728, monte à 340 livres. ' En 1746, à 6671i
vres dans laquelle somme se confondent quelques aumônes
et le produit des troncs. En 1746: l'Évêque dorine.486 li- .
vres. En 1756, figurent 228 li vres. Aux années
suivantes, ces libéralités sont en mêmes proportions.
prix de quelques
DJaprès le' chapitre des dépenses, voici le
denrées, à cette époque, le comptable ayant eu soin de nous
les indiquer. . 55 livl'es de chandelles ont été payées .
17 1. 15 s. 6 d. ou 6 s. 6 d. la li He. 26 pots et une pinte
d'huile de lampe, 321. 19 s. ce qui mettait le litt'e à8 s·. 4 d.
- 25 livres de savon, 9 1. 7 s. 6 d. ou 7 s. 6 d. la livre. .
On remarque une dépense pour achat d'encens destiné à
parfumer les salles des malades. 3 livres de cierges
ont coûté 6 1. 14 s. _ 72 livres de prunes, 71. 4 s. ce .
blancs
la livre'à 2 sous .. Dépensé 8 1. 5s., pour
qui portait
27 aunes de toile pour ensevelir les morts, l'aune de cette
à 6 sous .
toile, qui devait être de qualité inférieure, revenait
à cette époque, comme longtemps après" les malades
Ainsi,
qui dècédaient à l'hôpital étaient inhumés sans être mis
en cercueil. Payé au tisserant pour la façon de 80 aunes
de toile, à raison de 5 sous par aune, 20 l. Cet.te dernière
était sans doute employée pour la literie de IJétablü:sement.
Montant des recettes ..
Dépenses. . . . . . . . . .
Excédant de recettes . ... . 2741. 3 s.lOd.
Sur ce compte et ceux qui suivent, nous ne voyons plus
figurer d'allocation pour la collation des écoliers qui venaient
chanter un hymne de leur composition en l'hon
autl'efois
neur de Sainte-Catherine, toujours considcrée comme
la patronne de la maison, mais les honneurs qu'on lui rend, .
par une certaine pompe, sont entièrement
quoique relevés
religieux; sa fète n'est plus précédée et terminée par un
grand repas. Quant à sainte Marguerite, il n'en' est plus
question; elle a été remplacée par' saint Augustin, patron
des dames hospitalières.
, 1728 à 1729. Ici, en adressant son compte à l'èvèq ue
et au bureau des pauvres des hôpitaux, le comptable
s'exprime avec une respectueuse déférence, qui diminue,
dans les années, suivantes, et finit aux del'oières par se bor-
ner au langage purement administratif. Nous rapportons
sa façon de présenter sa gestion au contrôle; cette .
en entier
formule, par ses termes, diffère peu de celle de ,ses prédé-
cesseurs.
Compte en charge et déchaloge que rend noble. homme
quilLaume Huchet, sieur de Kerrow'ein, marchand de cette
ville de Quimpel', à ,Monseigneur ILlustrù~sime et Révéren-
. dissime il1essire François-Hyacinthe de Plœuc., Evêque
de Quimper, comte de. Cornouaille., conseiller du Royen
tous ses Conseils, et à Messieurs les D'épatés de la com
m,unauté des Nobles et Bourgeois de ladite ville, eommis- .
saires du Bureau des pauvres des .Hôpitaux-, de l'adminis-
tration que ledit 'sieur , de Kerrourein a eu des revenus et
biens dé f Hôtel:-Dieu de Sainte-.Catherine de ladite ville, -
depuis la Saint-Michel 1.728., jusqu/à pareil jour. del~an
née 17~9, qu règlement duquel compte. il requiert qu'il soit
procédé, à la manière accoutumée. .
. Le compte de gestion du sieur de Kerrourein est établi
et un ordre dont il a dû être félicité par Ls
avec un soin
commissaires aù contrôle ~ il est à regretter que, comnie
n'ait pas désigné avec plus de
beaucoup de .ses collègues, il
le, prix des objets, et qü'il n'en ait pas n1entionné
détails
·les quantités, ce qui nous eut éclairé sur la valeur réelle de
ces denrées~ à -cette époque. Il ne faudrait pas, cependant,
trop s'étonner de cette lacune, · à l'appui de son compte à
vérifier; lé èomptable devait présenter des pièces contenant
. ces renseignements, qui nous font dèfaut. Nous trouvons
dans le travail de ce comptable une copie abrégée mais
exacte du rentier de Sainte-Catherine, en 1729; nous la
reproduisons en entier; on y constatera d'une manière po- ·
• était alors la situation. des revenus de l'Hôpital .
sitive queUe
RENTIER DE L'HÔPITAL SAINTE-CATHERINE, EN 1729 .
Livres. Sols. Deniets. .
1 ° Rente due pal' le sieul' Yves Lefloch,
tapissier, sur une maison sise en la rue
Kéréon, vis-a-vis celle du sieur Cosquer
A udoyn. . . . . . . . . . . . . . . . . .
2° Rente due par le Sîe.UL' Fagan et la
demoiselle Kerscao, sa femme, sur une
maison vis-a-vis Je couvent des dames
religieuses de Sainte-Catherine •... , 6
3° Rente ' constituée due, a chaque 26
oct.obre, par les sieur et demoiselle Germé 18
4° Rente due par M. Delile Kerléan, .· .
sur une maison sise en la rue Obscure,
. où demeure à présen t, comme fermier,
M. de Kermorial. . . . . . . . . . . . .
5° Rente due pal' la demoiselle veuve
Broyer ... fille aînée du sieur Le Déan, sur
une maison sise rue des Poureaux, con-
duisant a la place Maubert a Saint
Coren tin. . . .. • . • . . . . . . . . . . .
6° Rente due par le sieur Quénervé,
sur une maison, près cl u pont Firmin,
appartenant aux héritiers ou ayant-cause
de Jean Mané .............. . 10
7° Renté constituée par feu M. de
Coatreziou, reçue de M. Demanzier ... 18
8° Rente due par le si~ur Jadé, sur
une maison sise sur la place de Saint-
Corentin et autrefois appartenant à. Fran-
çois Grasset et. Françoise Guillemin, sa
femmë .......... ... ' . 0 .... .
A reporte1' . .
Li VNl., Sels, Denifll1l.
Report,
9 Rente due par M. Kerrimon, sur un
emplacement de maison sise en la rue
Quèréon, faisant le coin de la rue qui
conduit au couvent des Pèees Cordeliers,
10 Rente sur les moulins de l'évêché,
entre les deux portes de la rue Neuve. ,
Il Il Rente due par la veuve de Louis
Duparc, sur une maison et jardin en la
rue Neuve, provenant d'un legs fait par
Demoiselle Marie Baudouyn, dame Ker-
menguy. . . . . . . . . . . - . . . . . . .
12 Ferme d'tin parc et d'un courtil
joignant l'emplacement· de la chapelle de
Saint-Julien .. ', ........... " 54
13 Rente due par la dame de Penvern
DQbrieuc, icelle fille du sieur Trévidic et
payable à chaque fête de Saint-Gue-
nollay, au mois de mars, sur un pré et ·
pièces de terre, au bout du pont Firmin . .
14 Rente de vingt-si~ sols monnoy,
faisant en tournois trente sols, due . par
Monseigneur de PIŒmc, évesque de
Quimper, sur une maison et jardin pres
la chapelle de la Madelaine, appartenant .
autrefois au sieur Dumoustouer, de la
ville de Pontivy .... , , .... ' .... »
15 Rente due par les sieUl' et demoi
selle Marias, sur une maison sise en ]a
l'ue du Frout, vis-à-vis le jardin de Mes-
Siel.ll'S d tl Chapi t l'e. . . . .. . . . . . . •
A l' epOf'tel' . . • . . .
Livres. S'ols. Deniers.
Report.
16° Rente due par Hervé Rannou, sur
le lieu de Nivel'ot, en Ergué-Gabéric.. 1
17° Rente payée par M. de Kervelegan- ,
Legoazre, Conseiller au Présidial, et
qu'il doit audit hôpital SUl' l'hypothèque
de son manoir,' qui est la maison où il
demeurait, sise en la rue des Gentils-
hommes ... , . . . .. " ....... , 14 12 9
18° Rente constituèe due par le sieur
Bernard, sut' une maison sise au bas de ,
la rue Kéréon. . . . , . . . . . . . . . . .
19° Reçu du sieur Lorière Jouanne,
Lieutenant et Prévost de la maré-
cha:ussée, en acquit des sieur et dame de
Kermorial, pOUl' la rente qu'ils doivent
audit hôpital, à ·chaque pt'emier de mai.
20° Reçu du sieur Lingoal-Le Bris,
administrateur de l'hôpit al gé né l'al', pour
équipollement 'de la rente de 400 livres
due par lesdits sieur et dame de Ker-
morial ... 0. . . . . . . . . ...... . 11 »
20° (bis) Reçu des fermiers de la mai
son du feu siéur Dutret, sise en la rue
Quéréol1, vis-à-vis de celle du 'sieur
Andollyn, et ci-devant appartenant à feu
madame la baronne de Goaslot, fille .de
Lagarenne-Pouan, vivant, avocat du
Roy .. pour la rente due sur ladite maison. »
, 21 Pareille somme de 371. 10 s. reçue
de la demoiselle Desmaison-Billy, fille. et
A. reporter . , . . . '.
Livre.. Sols. Dèniers.
Report.
héritière de feu Mc Allain Billy; notaire
royal et.procureul' au présidial, pOUl' la
rente constituée qu'il doit audit hôpital
, sur l'hypothèque de tout son bien .... 37 10
22 Reçu de Corentin LequeffeJec, fer-
miel' du lie],l de Langougou, en Loctudy,
pOUL' le sieur Olliviel' Morvan et dame
Viollant sa femme, sur la rente qu'ils
doivent sur l'hypothèque de la moitié du
lieu de Kernanraès, en Plabennec. . , .
23° Reçu de Marie-Claude L~ Gril,
veuve de François Le Louarn, tutrice
des enfants de , leur mariage, pour l~
rente due sur 'une maison appartenant
auxdits enfants et ci-devant à Sébastien
Manet, size en la rue de la Chair sallèe.
24° Rente due par le sieur Bernard,
SUl' une maison sise an bas de la rue
Kéréon, appartenant a Antoine Martin,
son ayeul maternel. . . . . . . .. . . ' .
25° S'excuse le comptable de prendre
,charge de la somme de 60 1. 15 ,8. pour
sur le manoir
la rente due audit hôpital,
en Fouesnant, appartenant
de Penfoullic,
aux héritiers du feu sisur Richard, ayant
nombre d'années que cette rente ne se
paie point, attendu le litige pendant aux
t'equettes du Palais, a Rennes ..... . ,
2()o Rente due paL' M; Dubrieux et
p~y(:'e pat' 1\'1. Püt'pouJlic-Ansq uer. . . "
A reporter> , . . ' ,' . .
Li v1'es. ~ols. Deniers,
Report .
27° Rente foncière de 6 1. 15 s. 9 d.
sur la mai- ,
reçue de Guillaume Ozenne,
son où il demeure., sise sur la place
Médar, au bas de la rue Quéréon, ci
devant appartenant il. Marie Guillerme,
veuve de Daniellotl. .
28° Rente fonciére reçue de Marie
Granec et Pierre Golias, fermiers du lieu
autrement dit Gars-ar-Han,
de Kérian,
en la paroisse de Pleiben, due sur ledit
lieu, suivant le testament de M. René
Larreno, recteur de · Braspart, payable '3,
chaque Saint-Michel en septembre ....
29° Rente due par la Demoiselle veuve
Villeclair-Bougeant audit hôpital. . . " 9 10
30° Reçu la somme de 360 livres de
deux
Guillaume Laridon, fermier des
tiers des dixmeset gros fruits de la
paroisse de Saint-Toy, et appartenant de
tems immémorial audit hôpital.. . . . .
31 Reçu la somme de 330 livres du
sieur de Kerouan Mahé, en acquit et
commme caution de Jan Ansquel, adju-
dicataire des deux tiers des dixmes et
gros fruits de la paroisse d~El'gué-Al'mel, '
appartenant audit hôpital... . . . . . .. 330
32° Reçu des demoiselles veuves Mar-
delet et Dutertre Borédan, pour la rente
due par legs fait par le feu sieur Alé-
gon, pOUl' être exempt de . servir ledit
A reporter , , . , . .
JJi ne!. Sols. Deniers .
. Report. . . '. . . . . .
h6pital, et ce sur'l'hypothèque de la mai
son où il demeuroit, sise en la rue Què-
l'éon, vi~-à-vis celle de la dame veuve
Gauvain .... _ .... . e •• ' ••••••
33° Se charge le comptable de 18 1 .
pOUl' la rente due audit h6pital, suivant
le testament de noble homme Maurice de
La Garde, sieur de Kèrnévenan, sauf au
comptable a s'en faire payer par ses hé
ritiers, ledit testament daté du 23 mai
1716, au rapport de Picart, notaire royal. 18
34° Reçu du sieur Gazon, receveur des
Fouages, la rente de 130 1. 12 s. due au-
dit h6pital, sur les Estats de Bretaigne,
ledit Gazon s'ètant retenu neuf sols pour
le timbre des six quittances que le comp-
table a èté obligè de lui donner. . .. _ 130
35° Reçu la somme de 45 1. de Margue-
Keranguias, fermière d'une maison
ri te de
appartenant a l'h6pital Sainte-Catherine
et à celui de Saint-Antoine, poUt' moitiè
de la ferme de la dite maison \ donnée
auxdits h6pitau x par le feu sieur- La
Tourelle Jaouen, sise en la rue de la
. Chair salée, derrière celle dll sieur Le
Blanc, libraire. . . . . . . . . " . .. 45
36° Reçu la somme de 46 1. 2 s. ::> d. du
sieur Moul1in, receveur triennal des
Fouages; pour la rente due audit h6pital .
sur les tailles de la. province, ayant payé ..
10 s. 8 d. pour le velin de la quittance et
timbre.. . . . . . . . . . . . . . . : '.. 46
Total d.es rentes . . . .. '1528
Au nombre des recettes éventuelles, on remarque une
somme de 76 1. 14 s. 6 d., produit de la vente des vête
mens des malades décédés à Sainte-Catherine; il en est
encore de même aujourd'hui; les. vêtemens des défunts
appartiennent à l'hôpital, mais ces effets ne se vendent plus
comme autrefois, . ils servent à habiller les vieilhtrds qui
sont admis à vie dans l'établissement. Il est à noter qu'à
cette époque, les lits des malades n'étaient pas encore garnis
de matelas, comme aujourd'hui; leur couchage ne différait
pas de celui d'une grande partie de la population, qui usait
de 11;\. balle, comme du reste elle le fait encore de nos jours.
Ainsi, voyons nous portés en dépense 20 1. 13 s. pour la '
( balle à mettre dans les couches et de la paille pour les
paillasses ». C~ n'est qu'au commenGement du premier
empire, qu'on donna, lorsque les ressources le permirent, et
successivement, les premiers matelas aux malades; il Y a
quarante ans seulement que ces objets de literie ont été
complétes. Le' comptable mentionne une somme de
21 1. 9 s. pour les buées, savon, journées de femmes et
hommes employés à laver et à faire sécher le linge, sur la
montagne ~le mont Frugy). Il paya 461. 8 s. au sieur recteur
et prêtre pour les enterrements des défunts et la messe des
jours de Sainte-Catherine et Saint-Augustin; 72 1. p~ur les
gages du valet et de la servante, et voit que le personnel
domestique n'était pas nombreux. '
Recettes de l'année.. . . 14s . 5 d.
Dépenses. . . . . . . . . 10 6
Partant, il estdüau comptable 281. 16s. 1 d.
dont il fit généreusement l'abandon àJ'hôpital.
1731 à 1732. Compte de MaUre Jean-Baptiste-
François Delaroque,sieur de Kerandraon, ete. Au
·des recettes, qn remarque la vente d'une robe et
llombre
d'un.justin, ;3 1. 15 S. , un bonnet 1 L 15 s., un habit de valet
'provenant des pau Vl'es décédés à , l'hôpital; ce genl'e de
nous l'avons déjà mentionné au compte précédent.
l'ecette,
Cette année 1732 fut une année de misère; les récoltes
furent partout mauva.ises; les quêtes extérieures et les
troncs Be produisirent que la somme de 7 J. 2 s . La charité
publique dut venir au secours de l'établissement, dont les
l'essour'ces étaient insuffisantes. Mgl' de Plœuc donna une
somme de 250 livres. On voit, pour la première fois, des
dons en nature d'une certaine importance offerts par plu
sieurs personnes; deux pièces de vins furent données, l'une
par Milo de Plœuc, sœur de l'évêque, et l'autre, par M. de
. Chevreuil; Mademoiselle d'IUan fit don de plusieurs 'nappes
pour les autels et de Lieures (liens) rouges pour nouer les lits
des pauvres. M. Desnos, donna trois pièces de toile d'Au-
Jone pour faire des draps , etc. Au chapitre des dépenses,
Je comptable paya la somme de 24 1. à la femme Baptiste,
vendeuse d'herbes, pour les herbes qui furent mises au pôt,
pendant l'année. On . dépense 70 1. 7 s: de beurre, 434 1.
10 s. 6 d. de pain. 540 1. 6 s . 8 d. de viande. . 34 1. 4 s.
9 d. de poissons. 121. de chandelles. Achat de savon,
cendres de coquilles pour la bu§e, 14: 1. 12 s~ 6 d. ' On voit
figurer la somme de 9 1. 4 S. pOUl' la collation du jeudi saint:
cet article ne se retrouve pl us dans Jes années qui sui vent.
-' Mais voici un article tout nouveau, qui a rapport à une
dépense de 120 1. payé0 aux dames religieuses de Sainte
Catherine, pour les onguents et remèdes fou mis par elles,
pendant l'année. C'était une importante et sérieuse amé
lioration, qui, sans doute, devait ètre la conséquence des
prescriptions ordonnées par Jes médecins appelés, à cette
à donner des soins réguliers aux. malades . Un
époque,
service médical était donc organisé; cet immense progrès
fut réalisé en vertu de dispositions qui nous sont inconnues .
Les recettes s'élevèrent à.. 1,9791.
.- Le dépenses à. . . . . . .. 1,897 .
Excédant de Recettes .. .
1741. En cette année, il s'éleva une contestation entre
les dames religieuses de Sainte-Catherine et la commu-
nauté de ville. Nous allons la rapporter brièvement; voici
à quel sujet: La communauté de Quimper venait de cons
tl'uire le pont que nous nommons aujourd'hui le· pont de la
Préfecture . Ce monument, qui aboutissait à la porte Saint-
François, disparue depuis, donnait accès sur un tenain
vague, qui fut transfol'mé en une place, actuellement appelée
Champ de Bataille. Les bourgeois de Quimper, fiers et
enchantés de leur œuvre, en raison de l'estime qu'ils por-
taient à l'intendant général de Bretagne, M. Pontcarré de
Viarme, donnèrent le nom de Viarme au pont récemment
construit, ainsi qu'à la nouvelle place. Mals, pour effectuer
les travaux du pont, établir ses fondations, exhausser le
quai et ouvrir un chemin traversant la place et venant
aboutir à' la rue Neuve, on fut obligé de_porter quelques
atteintes au mur de l'enclos de ces dames, qui s'écroula~ en
certaines parties, en raison de sa vétusté (il exista~t depuis
p1'..èS de cent aris).D'abord, les religieuses 171e firent aucune
op·position ; elles s'en rapportèrent à la promesse de quel-
ques-uns des principaux membres de la communauté, q:ui
leur firent espérer qu'on les dédommagerait et qu'on ferait
exhausser et rebâtir leurs murs, sans qu'il leur en coû,tat
. rien. Mais leur demande pour obtenir ·cette réparation
ayant été rejetée, le 28 août 1741, elles adressèrent
leur réclamation à M. Pontcarré de Viarme, en
exposant les motifs que nous venons de rapporter. Ces
dames rappelaient" que, pal:'" un acte du 2 octobre 1648, le .
terrain sur lequel on venait d'empiéter leur avait été cédé
par la ville, et qu'elles se croyaient en droit d'obtenir
des dédommagements; elles suppliaient M. l'Intendant de
Bretagne d'ordonnee que les . murs en question fussent
reconstruits, aux frais de la ville et communauté de Quimper,
ou qu'il fut payé auxdites dames religieuses, sur les deniers
somme de 1,500 livres pour les rebâtir. .
d'octroi, une
Le 4: mars 1742, les membres de la comm unauté de Quim-
per firent opposition aux réclamations des reli- gieuses de
Sainte-Catherine, et adressèrent une. supplique a M. de
Viarme; ils ne voulaient pas admettre des droits conférés par
un prétendu document du 2 octobre 1648, qu'elles avaient,
et qu'ils considéraient
disaient-ils déterré depuis peu
comme sans valeur; ils ne comprenaient pas non plus, que
ces dames miRsent des entraves à l'ouverture d'un passage
nécessaire pour se rendre au Champ de Viarme, qui, ajou-
taient-ils, . est certainement le plu3 beau morceau de la .
provinee et peut-être du royaume, en 30n genre, au rapport
de tous le3 étrangers. A cette époque, la lutte était vive et
acharnée. Dans leur adresse à M. l'Intendant général de
Bretagne, les bourgeois de Quimper qualifient ces dames
. avec une rigueur qui se traduit par un choix d'expressions
injurieuses; on peut dire que, dans cette circons
des plus
tance, ils tinrent un langage peu digne des représentants de
la cÏt.3. Ils reprochent aux:. religieuses hospitalières, qui
sont, assurent-ils, fort riches et avares, d'user des fruits et
légumes de leur jardin et enclos, sans en faire part aux
pauvres; les accusent de présenter un acte de Fossession
et fal siflé, observent que leur mur en question n'est.
faux
bâti que de boue et de crachat, qu'un coup de pied pourrait
l'abattre, et que ces dames croient trouver l'occasion de le
rebâtir, sans bourse délier. On les traite de fourbes, de créa
tures ingrates au front d'airain, sans pudeur et osant, tout,
sans le moindre respect humain. Cette supplique est émail
lée d'une foule de propos de ce genre Messieurs les bour
geois de Quimper, tout en combattant leurs adversaires
d'une façon si peu courtoise, n'oublient pas de prodiguer
et leurs flagorneries à M. l'Intendant général,
leur encens
qui a bien voulu êt.re le parrain d'un pont et d'une place de
ont été baptisés sous 'son nom .
Quimper, qui
. M. Pontcarré de Viarme, qui était galant homme et
homme ' d'esprit, le 12 décembre 1744, sans prendre fait
et cause pour les uns ou pOUl' les autres, termina le diffé
par une ordonnance faisant droit sur le tout et ren
rent
voyant les parties hors de cour et de procès, dépens com
pensés. On le voit, l'Intendant général de Bretagne laissa
, plus de deux ans s'écouler avant de rendre sa décision,
dans le but très sage de laisser le temps apporter du calme
chez les plaideurs.
1746 li 1748.· Compte que rend- Mathieu du Boishardy.,
sieur de Poulmorgan.J ancien maire de Quimper, de son
administration, commencée à la Saint- Michel 1746 et (ifJ,ie
à la Saint-Michel 1748, (c'est-a-dire pendant 2 ans).
Nous sommes a une époque OÛ le gouvernement, par
toute sorte de moyens, cherche a réparer les désfLstres
financiers survenu~ a la sqitedu systéme de Law, système
qui consistait a créer des valeurs fictives et a rembourser
ainsi les dettes de l'Etat. Après une banqueroute qui en-
gagea et compromit les finances de la France, pour relever
autant que possible le crédit., on fit appel au clergé, a'diffé-
rents établissements publics, et même · aux hôpitaux pour
obtenir des fonds destinés a faire face a la situation, sous
condition de leur payer une rente, au taux de cinq pour
cent. Pendant quelque temps, ces rentes furent acquittées;
mais, peu il peu, en raison des désOl'dres qui règnaient, elles
ne rapportérent plus que trois et même deux du cent, pour
finir par ne plus rien produire C'est ainsi que, sous la gés
tion de Boishardy, des rentes légù~es en faveul" de l'hôpital
furent vendues, entre autres une rente au principal dJ .
5.,4601., constituée par Audouyn, sieur du Cosquer. Plu
sieurs redevances de cette nature, avec celle que nous
venons de citer, produisirent un capital de 7,000 livres, qui ·
fut prêté au Clergé général de France, moyennant un
intérêt. de 350 livres. Le Clergé général, intermédiaire de
l'Etat, à qui il avait remis cette somme, était chargé d'en
servir la rente à l'hôpital. . ,
pendùnt ce,S deux années de la gestion de Mathieu de
Boishardy,
se sont élevées à 14,0311.
Les recettes
Les dépenses à ....... ; " 14.,043
... , , ', ' L Od . , ' " dl
Excédant de dépense. . .
Les sommes ci-dessus peuvent paraître considérables, en
années précéden
comparaison de celles moins élevées des
il faut se rappeler que 7,000 livres, produit de
tes, mais
rentes aliénées et placées à intérêt figurent dans la recette
ainsi que dans la dépense.
1748. Nous possédons, dans nos archives hospitalières,
un registre où sont inscrites les délibérations du Bureau des
pauvres; nous avons déjà citt3 ce document, qui comprend
une période de trente-six ans, du 4 mar:;; 1748 au 15 mars
1784. Nons y trouvons certaines décisions relatives aux
hôpitaux Sainte-Catherine et Saint-Antoine, les seuls qui
existassent alors à Quimper. Nous rapporterons celles qUi
concernent Sainte-Catherine, en y ajoutant les analyses de
quelques comptes qui nous restent à 'examiner, ainsi que les
différents renseigneme.~~-d l'ecueillis SUl' d'autres titres par-
venus jusqu'a nous. '
1751. ' Délibération du 18 Mai. ' «, Les sieurs Duleuré
« De la Roque, administrateur de l'hôpital général de Saint
« Antoine, et Penanguer HoreIlou, administrateur de
« l'Hôtel-Dieu, ont remontré au Bureau. que, par arrêt du
« Conseil , d'État du 13 mars 1742, portant règlement sur
« les toiles à ooile, qui se fabriquent à Locrenan et ailleurs,
« il est dit, à l'article 43, que le quart des amendes etcon-
« fiscations qui seraient prononcées cOlHre les contreve-
« nants audit arrêt ruppartiendrait ÇtllX pauvres; cette por·
« tion ne saUl'aÎt être mieux appliquée qu'au profit des
({ hôpitaux, ça été l'intention de Sa Majesté, et l'article 18
( des lettres patentes du mois de juin 1701, accordées pour
« ledit hùpital, po['(c eXpl'8::iSl>ment que toutes les aumùnes
« et peines pécuniaires Cl ni seront ol'données de cette ville,
« le quar't appartiendra audit hopital; c'est poupquoi, ils
« prient le Bureau de délibéree et de leur ppescrire les "me-
« supes qu'ils doivent prendre pour se procuP81' les amendes
« acquises auxdits hôpitaux.» On donna suite à la
demande des deux administrateurs, et, dans ' quelques
comptes, qui sont postérieul's $,l'année 1751, nous voyons, •
particuliérement · dans ceux de Saint-Antoine, plusieurs
recettes de ce genre, mais peu consiclél'ables. Sainte-
Catherine ne pal'ait pas avoil' profité de cet avantage.
1754 à 1756. Compte en chal'ge et décharge que l'end
nobLe homme Jean Raymon 'Serène, negociant ci Quimper,
de ses deux années de gestion, en La quaLité de gouverneur
de f H6ieL-Dieu, h6p.itat de Sainte- Catherine de Quimper,
de la Saint-ivlichel 1754 il la Saint- Michel 1756.
Au nonibre des recettes extraordinaires, on remal'que
une a~.unône de 100 livres donnée pal' les Péres Jésuites. On
porte en C0m pte 132 1. 15 S. pOUl' les soins donnés à des
domestiques malades, attachés à des officiers qui payél'ent
les frais de tl'aitement~ ·ce qui indique qu'à cette époque, les
domestiques des officiers étaient soignés aux dépens de
leùrs maîtres. A cette époque, la viande se vendait 4 sou's
et 4 sous 6 deniers la livre. 34: cordes de gl'osbois fendu
et logécoutèrent 2891. 19' c, Le comptable paya 5541. 9 s .
à Madame la sœur pharmacienne, pour les remèdes donnés
aux 'malades dudit hôpital, suivànt les mémoires visés pal'
Messieurs les médecins; plus 240 livres, pour autres remé-
des fournis par la dite phal'macienne aux pauvres de la
ville, qüi furent soignés à domicile.
Les recettes se sQntélevées à.. 8;3221. 11 s. 9 d .
Le's dépenses à . . . . . ... ' 7,548 10 3
Excédant de recettes.
BULr,RTlN l)f~ J,A Soc. AHCHÉOL. DU FINISTÈIU~ . - TOME X.
Depuis uue époque que ·nous ne ':iaurions positivement
déterminer, les médecins et les chirurgiens chargés du
service médical des hôpitaux étaient nommés par le bureau
et jouissaient de certains privilèges que nous ne connais
sons pas. Ils étaient, comme les administrateurs, renouve
lés; après un certain temps d'exercice; dans le cours de
cette étude nous avons .signalé plusieurs d'entre eux qUi
ou s'en
cherchèrent a se soustraire a cette obligation
exemptèrent, moyennant une certaine somm~ d'argent
donnée aux hôpitaux. .Quant aux remèdes, tantôt l'ad-
ministrateur les achetait lui-mème, d'autrefois, les religieu
ses hospitalières les fournissaient, quelquefois, on voit ces
dames en délivrer aussi par voie çl'abonnement, et a cer-
taines époques, ce sont les médecins qui les procurent,
moyennant rétribution, quand ce n'est pas l'apothicaire de
la ville. Enfin, sous ce rapport, jusqu'a présent, nous ne
-voyons aucun mode régulier. . .
1757. Délibération du bureau des hôpitaux du 21 dé-
cembre.· Le sieur Bonnet, 'administrateur ·de Sainte-
Catherine, informe le bureau que les hôpitaux sont encom-
bl'és d'un grand nombre de militaires, ce qui ne permet pas
d'y admettre quantité de soldats et de matelots qui passent
par Quimper, dans la situation la plus déplorable. Par huma
nité pour ces malheureux, et dans l'intérêt des habitants
menacés de la contagion, il convient, dit-il, de prendre au
plutôt les mesures et les précautions nécessaires. Entre
. autres dispositions, l'évèque s'engage à prier les commu-
nautés, qui donnent des Retraites ... a fournir les lits dont on
aura besoin. M. Croonemberg, capitaine de grenadiers,
commandant a Quimper) a assisté a la séance et a signé au
. procès-verbal. "En cette année, ~gr de Plœuc, un des
prélats les plus charitables qui aient occupé le siège de
Cornouaille, donna. 6,000 livres pour venir en aide aux
hôpitaux de la ville. .
1758 Ct 1760. Cornpte que l'r-:ncl m.aUrc Jacques-Louis
notaire royal et procul'eUr à Qaimper~au siège
Charpentier,
présidial, de deux années, commençant à la Saint-Michel .
;758 etfinies à ' la Saint- .bichél1760. On remarque au
chapitre . des dépenses une somme de 2,848 1. 10 s. pour
achat de 3,798 pains à 15 SOUR l'un Le comptable n'indique
pa quel était le poids de ces pains, mais nl)l1s sommes
portés à croil'è qu'il était de dix' livl'es, si nous tenons
compte des habitudes locales qui, de tout temps, pOUl' la
consommation de la classe ouvrière,ont adopté et maintenu
ce poids. Il en résulterait donc qu'à cette' époque, la livre
de pain reve:lait à un sou dix deniers la livre. La dépense
pour la viande s'éleva il. 3,8771. ] 9 s. 6 d., savoir pour
16,243 li vres il. 4 sous 6 deniers et 1,216 livres et 1,12 li quatre
sous. On paya 2,54:4 1. 16 s. ft la religLeuse pharmacienne
ùe l'hôpital, pour fournitures de drogues et remèdes, y
compris 253 1. 1 s. pour ceux distribués aux pauvres de la
ville; 861 1. 2 s.2 d. aux chirurgiens, pour leurs visites
à l'hôpital et remèdes administrés par le sieur Chabault à,
l'h6pital Saint Antoine. On voit qu'en 1758, par suite de
décisions que nous ne connaissons pas, ·c'était à Sail1te
Catherine qu'incombait. la dépense des médican~ents four-
nis aux pauvres de la ville âinsi qu'aux malades de Saint-
Antoine, établissement qu'on avait converti en hôpital
génér.al.: On dépensa 368 1. 14s. 6 d. pour achat de
chemises et de robes de chambre destinées aùx -soldats, y
compl'is une douzaine de couve.rtures, bonnets, taies d'oreil-
1er. Ces différents ' obiets délivrés aux militaires le furel1lt
en vertu d'une convention qui r2glait ausf?i le prix .de la
journée de traiten'ient, \ convention qui existe encore au-
jourd'hui. - . . _
Les recettes s'élevèrent à. .. 14,8621. 18 s. 10 d.
Le.8 dépenses à. . . . . . .. . 16,454 5 Il
Excétlant de dépenses . 5911. 7 s. 1 d .
A · la tin du compte, se teou ve une annotation assez
cu~"ieuse relati ve à, des bandages herniaires; elle démontre
qu1alors ces appareils étaient déjà, fournis aux soldats,
. comme ils le sont encore aujourd'hui, par l'administration
de la guerre. « Demande acte le comptable de Ja remise
« qu'il a fait d'un récépissé du 29 avril 1759, signé Bon-
« chaud de Bussy, major des grenadiel's royaux d'Ally,
. « portant reconnaissance que de quatre bandages envoyés
« - à, l'hôpital par M. Boursier, commissaire pour les trou
« pes, ledit sieur de Bussy a disposé de trois, et conséquem-
« ment qu'il n'en reste qu'un, que le comptabl~représente
« pour sa décharge. Cy acte. » .
1760. . Dèlibération du bureau da 5 septembre. A
cette époque et depuis plusieurs années., la France soute':'
nait une lutte malheureuse contre la, Prusse; elle venait
d'éprouver d'irréparables désastres, dans cette fatale guerre
c1~ Sept ans, d$sastres suivis de déplorables défaites sur
. mer, qui entraînèrent la perte de notre marine, laquelle fut
presque . entiérement anéantie par les Anglais, qui nous
enlevèrent le Canada et nos immenses possessions dans '
La Bretagne, et particulièrement la Cornouaille,
l'Inde.
était alors couverte de troupes, qU'on y réunissait· près des
ports d'embarquement. C'est dans ces pénibles eit'cons- ,
tances, que les administrateurs des hôpitaux de Quimper
vinrent exposer au Bureau la situation de ces établisse-
'ments, qui étaient, non-seulement encombrés de soldats
malades, mais encore ne pouvaient plus recevoir les
pauvres de la ville. L'administrateut' de Sainte-Cathet'ine
qu'il ne posséde que vingt-huit lits pour y coùcher
informe
les malades indigents des deux sexes de la ville de Quimper
et de ses faubourgs, et q n'il a été obligé de prendre, dE\.ns
une caserne voisine de l'hôpital, huit lits à, deux places
pour y mettre des soldats. L'administrateur de Saint
Antoine, de son. côté .. expose qu'une salle de cet établisse-
m6ut, servant d'atelier, ft été mise à la disposition des '
militaires et des marins et qu'on y a installé 43 lits qui,
23 autres, en élévent le nombre à 66, lesquels
avec les les
pl'esque toujours ont été occupés, pendant les mois de
17;=)9, janvier, février et mars 1760, indépendalll-
novembre
ment de ceux qui se trouvent à Sainte-Catherine. Il pl'é-
vient que les 75 vieillards et les enfants, OI'dinairetnent
nourris et entretenus dans son établissement, par suite des
dépenses qu'on est obligé de fail'e, vont se trouver sans res
sources, en raison ~e la chel'té des viVl'es et de la chûte pres- '
que .entière des quêtes et des aumônes. Quant à l'allocation
pOUl' les soins à donnel' aux soldats malades, les
. accordée
administrateurs la trouvent insuffisante, et, en cherchant à
le prouver, ils nous donnent de curieux renseignements SUL'
\ la manière dont les militaires, à cette époque, étaient traités,
dans les hôpitaux. Il est vrai, disent-ils, que le roi
accorde quatorze soùs pa l'jour pour' la dépense de chaque
soldat, rnais cette somme est de beaucoup insuffisante, eû
égard à la chert0 des vi\' l'es et des remèdes, surtout depuis
la guerre, et le plus léger détail rapproché de l'ordonnance
du 1 janvier 1747, port ant le règlement des hôpitaux
militaires, démontre cette insuffisance. Ce règlement enjoint,
en effet, de donner à chaq ne soldat malade une livre de
viande, poids de marc, ct ui coûte au meilleur marché à
Quimper, 4 sous, 6 deniers; une livre et demie de [Jain pur
froment, q ni reviennent à b sous la livre, ce qui fait 6 sous;
une chopine de vin, à rai:::;on de 100 livres la barrique, quI
est le tau x le plus infél'loUl' de l'année dernière, coûte
4 sous, 2 deniers, la chopi ne. Ces trois objets excèdent de
. 8 deniers les 1 l sous aCCOt dés, et ces trois objets ne suffi-
. ~an t pas, il faut encore pu.ver le bois, la chandelle, le char
bon, le sel, le linge, le blanchissage, les balles, paille et
couvertu.res pour les lits: les poteries et autres ustensiles
qlli se cas:;;eht et s'usent joul'l1ellernenf, les gages et nout'- .
'l'itLice ùe::; illfir'mieL's ct domesliques, les appointements de~
chirurgiens, s'élevant à 400 li vres par an, leurs dL'ogues et
remèdes; encore l'huile, l'eau-de-vie, le sucre et autres
ingrédients pour les pansements, le loyer ou l'entretien des
maisons; tous ces objets dépassent cle beaucoup les trois
premiers et ont obligé ·les administrateurs à des dépenses
excessives, qu'ils sont hors d'état de fournir, même de leur
propre bourse et de celle des hôpitaux.
Le Bureau, délibérant, est d'avis de recourir encore aux
hontés de Mg!' l'Évêque et de le supplier de vouloir bien
interposer ses bons offices pour obtenir de . Mg!' le duc
d'Aiguillon, coml'nandant en chef en Bt'etagne, une aug
mentation sur la somme de quatol'ze sous pal' jour accordée
pour chaque soldat malade, et un ordre, pour mettre à
l'avenir, dans les hôpitaux de chaque ville du diocèse, les
militaires qui y tombent malades, pendantleur séjour, ou en
passant dans les dites villes, avec défense de les envoyer
aux hôpitaux de Quimpel'. ' Il supplie aussi Mgr l'Évêque
d'engager' nos 'seigneurs des Etats de Bl'etagne, sur le
. point de s'asse.mblee pOUl~ les affaires de la province, d~ac- .
corder aux hôpitaux .de Quimper, sur leurs chaeités ordi-
naires, une somme de 3,000 llvres ou telle autee qu'il plaira .
à leues grandeurs sous forIlle de dédommagement.
1761, Délibération du Bureau du 2 octobre. II paraît
qu'à cette époque, les médecins désignés p'our ~oigner les
malades donnèt'ent lieu à de sél'ieuses plaintes. Le Bureau,
dans sa cbélibét'ation, s'expl'ime ainsi: « Au sujet de la ces
sation du service, pendant plusieul's jours, faite par le sieur
Chabot, chirurgien actuellement en quaf'tiet', il sera exclus •
du sel'vice de l'hôpital.» On remal'que ensuite une déli-
bération du 30 décembt'e .. de la mème année, qui. adr'esse
ôga]enrent. un blàrne tl'ès-sévèl'ü il un autre médecin dont.
la cOllduite' laissait a désirer: « SUI' les plain.tes qui ont. été
adl'es~ées à Mgl' l'évêque de IJuimpel' et a [M. de SiIgu,)', .
sénéchal au Présidial, de la conduite que le sieur Boüvaed;
'médecin à l'hôpital ... tenait, tant à l'égaed des malades que
des dames religieuses hospitaliér'es et des remèdes qu'il
donnait inutilement et à l'oppression (au détriment) dudit
hopital, suivant l'attestation des gens experts; lesqu.elled
plaintes exposées au BUl'eau) le BUl'eau délibèr'e de char-
gel' J'adrninisteateur d'avertie le sieur Bouvard, et de lui
recommander d'être plus exact et plus asssidu auprès des
malades, d'avoir les égards qu'on doit 'aux dames reli- 1
gieuses et qu'elles méritent, et. d'avoir plus d'attention et
de cieconspection dans les remédes qu'il ordonne. »
1762. Délibération du 24 août. ' Le Bureau des hopi-
taux, en raison de la grande quantité de soldats malades
qui se h~ouvaient alors à Quimper, décida, le 24 août, que,
jusqu'a nouv~J ordre, l'hôpital Sainte-Catherine serait seul
occupé pal' les militaiees en traitement; que, par suite de
cette mesure, les malades de la ville, soit hommes ou femmes,
seraient transférés à l'hôpital général, oùils seraient soignés
aux frais de Sainte-Catherine. Le Bureau~ considérant les
désagréments que les dallles hospitalières souffri,ront, au
préjudice mème de leurs l'ègles, de la translation des fem
mes et de 'la cession de leur :;;alle, est d'avis qu'à mesure'
qlle le nombre des soldats diminuera, la dite salle soit
vidée, pour y faire rentrer les femmes.
1764.- Délibération cl .l Bureau du 12 juillet. - fi M. le
Sénéchal ]'ernontre que la loi et et les règles pres cri tes .par .
les ~ettl'es patentes du mois de juin 1701 ... qui sont la base '
et le fondement de la dil'cction, régie et police des hôpi
taux de Quimper, font sen'siblement connaîtpe que le choix
des offici el's destinés, soil pour l'administration particulière •
du temporel des dits hôpitaux, tel que le trésorier, auü'e-
ment dit administl'ateur comptable, soit pour toute autre
cause concernant le bien public, l'utilité et le gouverne-
ment clesdits hôpitaux, doit être fait par. les dix acbrânis-
[rateur-s ou clùoecfeurs en chef (1 ; désignés ptu' l'article :3
cIesdites lettres patel?tes pour le gouvernement général des
dits hôpitaux. Cependant, au préjudice. de cette règle, l'on
voit que le .trésorier ou administl'ateur comptable quitte sa
charge .. sans la participation du Bureau assemblé, ce qui
est une contravention marquée à l'exécution des dites 1et-
tres patentes; c'est pourquoi M. le Sénéchal est d'avis que,
par le Bureau, il soit fait défense à tout trésorier ou admi
nistrateur comptable, nommé dans les formes pl'escrites,
de cesser ou abandonner les fonctions de son a'dministl'a-
tion, jusqu'à ce qu'il ait fait ses représentations au ,Bureau
que le temps ordiriail'e ne soit échu, et que par le: dit BUl'eau
il n'ait été choisi et nonimé un autl'e en son lieq et place.))
- On voit qu'on s'était beaucoup relâché de cette sévérité
qui était autl'e~'ois exercée avec tant de rigueur sur les
administrateurs, et qu'à cette ép~:hlue, ces fonctionnàires
mettaient peu de façon à se dégager d'une gérance qui leur
.' ,l>épugnait, n'ayant plus a redoutel' les amendes et les con-
fiscations qu'on leul' appliquait, lorsqu'ds se dérobaient au
mandat qui leur était imposé:
,1764. DéLibération du 5 octobre. L'administrateur
te Gouil remontre au Bureau que les dames f'eligieuses de
Sainte-Catherine, ayant c.onsidérablement pel'du SUt' leurs
derniers · abonnel~ents, ne ve~llent plus fournir les drogues
et remédes nécessaires audit hôpital. Le Bureau, déli-
hérant 'SUl' ladite remonstra 1ce, a adjugé au sieur Coque-
l'elle, chirurgîeil juré, la fournitul'e des l'emèdes et , deo-
gues aux malades .dudit hôpital, pendant cinq ans, pOUl' la
somme de 240 livres par an, à cm11mencel' la dite foul'niture
. de ce jour, et ladite somme payable pal' année, à l'échéance
de chacune. Aura ledit adjudicataÎl'e dix pots d'eau-cle-
vie 'par chacun an, pOUl' les pansements des malades, qu'il
(J) Les Membres du Bureau.
visitera exacternent tous les joui's" et au moins une fois par
. JOUI', ou se fera remplacet', encas d'absence ou de maladie;
jouira ledit adjudicataire, des privilèges accordés par Ls
. lettres patentes concernant les hôpitaux, ' aura la faculté
de se servir de la salle qui est ,au bout de la cui
sine, du côté de la rivière, et du fourneau étant dans
ladite cuisine, pour préparer ses remèdes et médecines,
sans qu'il puisse gêner le service de l'hôpital, dans le foyer
de laditE' cuisine, et ce, jusqu'à ce qu'il lui soit fOUl'ni un .
endroit pluf:i commode. Toùt quoi a été accepté par le sieur
Coq uerelle, cpJÏ se procurel'a tous les ustensiles, soit pOUl'
saignées, soit pour ptysannes (sie), cataplasmes et autres
médecines, 't)endant le dit tems de cinq ans.) Nous ferons
observer que les remèdes administrés aux soldats et aux
matelots lui étaient payés a part" 'sur mémoires établis à
cet effet, mais dont l'acquittement sè faisait souvent atten
dre. On voit aussi, dans les délibérations précédentes,
que ces officiers de santé recevaient parfois des appointe-
ments annuels indéterminés et d'autres fois, des gratifica- ,
tions pour la l'énumération de leurs services. Mais il paraît
. que la fourniture des médicaments donnait bien des ennuis
a ceux qui en étaient chargés, tOl1t en ne leur rapportant
'qu'un bénéfice nul ou tout à fait médiocre; ils, éprouvaient
la plus grande difficulté pour obtenir. le remboursement de
ltmrs dépenses. Aussi, voyons-nous le chirurgien Coquerelle,
avant la fin de son adjudication, venir, le 26 août 1766 en
deman,der la résiliation au Bureau, se plaignant d'avoir .
fourni des remèdes et des drogues aux soldats de terre et
de mer traités à l'hôpital, pour une somme de 872 1. 14 s.
dont il attendait en vain le paiement. Le Bureau donne la
décharge so~licitée 'par le sieue COluerelle, et accorde aux
dames hospitalières, qui l'ont· demandée, la fourniture des
remèdes pour les m.alades civils, moyennapt 212 livres par
an, pendant le temps qu'il Jeur conviendra. Ces damesfoul'-
uiro les eaux-de-vi~ néces·saires. Quant aux sommes due.s
au sieur Coquerelle pOUL' ceux délivrés aux militaires, 10
Bureau fera les démarches pl'és de M. l'Intendant pOUl' les
faÏt'e payer. · Enfin, le 13 judtet 1767., il est décidé
lui
qu'à l'avenir, pOUl' prévenir toute difficulté, concernant les
. mémoir'es de foul'nitures de médicaments aux soldats et -
matelots, et avec le consentement des religieùses, il serait
alloué à ces dam ;s quatre sous par jour pour les remèdes
donnés à chaque solda~ ou matelot; à prendre sur l'alloca-
tion que le roi accorde pour leur traitement aux hôpitaux;
le Bureau, en outre, chllrge l'administrateur d'en faire le
paiement, loesqu'il receVl'a le montant des états des mili-
taires soignés à Sainte-Cathéeine.
:~1766 à 1768. Compte du siew' Jean-Réné Leeœur~
marchant négociant~ de . deux années de ' gestion, dp. la
Saint- bichel1766 à la Saint-JJ1ichel1768 •
Npus donnons, à la date de 1768, l'indication des revenus
fixes en rentes, dîmes, etc., constituant ce que l'on appelait
le rentier de l'hôpital Sainte-Catherine.
Livres. Sols.
• DenierA •
1 ° Rente sur une maison, sise rue
Kéréon, appartenant à clemoiselle Cor-
vaSSler .. o . .. • • • • • • • • • • • • •••
2° Rente d'urie part de 6 livres par an,
d'une part, et de 12 livres, de l'autre, SUL'
une m~ison, située rue Sainte-Catherine,
appartenant à François Leyer, maçon,
la dernièl'e due pour dessertp, d'une messe
en l'église de Sainte-Thérèse, à chaque
premier dimanche de chaque mois ....
3° Rente sur une maison, prés le quai
de cette ville, appartenant à la da me
de Kéraval-Gouesnou. ' . '
. A reporter ... .... ~ . 37
Livres. Sols. Deniers.
Report ....... .
4° Rente sur une maison, en la rue
Obscure, appartenant à M. de Kedéan,
de Léon. . . . . . . . . . . . . . . . . .
5° Rente sur une maisO!l aux Reguaires,
près l'ancienne Brasserie, appartenant à
Jacques Marquer ............. .
6° Rente tonstituée de 91 livres 7 sous
4 deniers due aux deux hôpitaux. de cette
ville, médiation entre eux, par M. Du
menez· Lesurec, dont est tutelle onéraire .
NI. Laennec. . . . . . . . . . . . . . •. 45 13
7° Rente due par le sièur Clémensin
sur une maison, près la place Saint-
Corentin. .. .. .. .. ", " . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .
8° Rente due sur les moulins de l'évêché,
par le seigneur évêque. . . . '. . . . . . »
. 9°· Rente sur une maison, située rue
Neuve, appartenant à Marie Duparc ...
10 Rente sur ·un parc et deux courtils
joignant l'emplacement de Saint-Julien,
due pal' Françoise Géro, veuve de Jacques
Bodet, jardinier. . . . . . . . . '. . . . . 75
IP Une rente SUL' une maison etjardîn,
issues et cléI1endancRs, Rituées près la
chapelle de la Madelaine~ au haut de la
rue Neuve, due par le marquis de Plœuc.
12° Une rente sur une maison de la rue
du Frout, appartenant à la demoiselle
l azras... .. .. .. . .. .. • .. .. .. .. .. .. .. .. .." u
1a Une rente sur une portiùn de terre .
. ou.,.,' n .
. A . reporter . ..... " 195
LiVl'es. Sols. Deniers.
Repor t ....... .... 195
en prés, au bout du pont Firmin, due par
la dame de Penvern ........... .
li Une rente due par Jean Ranno l~ et
Alain Berou, sur leur lieu de Niverot, en
Ergué-Gaberic. . . . . . . . . . . . . .
15° Une rente constituée, d~e par les
demoiselles Pencrées Perrault, du Pont-
1.'Abbé ...... . . ......... ( ... .
16° Une rente constituée par la demoi-
Millaud.. . ... '.' ........ . 50
selle'
17° Une rente sur une maison, clue par
les sieur et dame du Thou •..... ' ...
18° Une rente SUl' une maison, due par
Clermont Guilleron. . . . ...... . 1 10
19° Une rente sur une maison, en la •
rue des Gentilshommes, due par la d};\,me
. .Mesmeur Le Bastard .......... .
20· Une rente de 350 livres, due par le
clergé de. France (1) ....... ' . ' .. . 350
21° Une rente de 211 livres; due par
Madame la comtesse de Forcalq uier ... 211
22° Une rente sur maison, rue Kéréon,
due par la dame de Keratry, veuve du
sieur du Trey. . .' . . . .. . .. . . . .
23° Une rente de 37 livres 10 sous,
• due par les sieur et dame de Kercadio
de Leissegues , de Châteaulin, sur leur .
A N}portel' ...... . 904
(1) Les rente~ si~nalées p~ r un astérique ne rentraient plus ou
difficilement; le cOlllptable s'.exCll!le de les pI'cnrll'c Cil cha~g .', attendu
qu'il a été impossihle de les percevoir' ~l(,pllis 1762.
Denie 1'5.
Report. - . . . . . ... 90! 17
mettairie du Plessis, en Ergué-Armel. .
24° Une rente sur' une maison de la
rue du Salé, due par le siéur de la Ruffie
25° Une rente due par Réné Cavellier,
acquise des biens du sieur de la Garde .
26° Une rente SUI' une maison, rue
Kéréon, prè~.la place Médard, due pal'
Pierre Gourmelen ..... ,' ...... . 15 9
27° Rente foncière due sur le 'lieu de
Penangrom, ou Gars-ar-grom, en Plében
par François Demeuré. . . . . ' . ' . . .
28° Une rente due par la dame veuve •
Billoard et la demoiselle Penanrun Bou-
geant, sa sœur - ............ .
29° Une rente due par les si.eut' et de
moiselle Mathieu, sur leur maison, rue •
- I{ér·eon.. . . . . . . . . . '. . ' . . . . , .
30° Prix annuel de la ferme de la mai
son située en.Ja rue du Salé, occupée par
la demoiselle Le Prédour de Kervant.. . »
31 ° Une rente de 46 livres 13 sous 3
deniers duE' sllr les tailles de Nantes ~ .. ') . 46 13
32° Une rente de 13 livres 2 sous 7 de-
niers,due sur les mêmes tail1es de Nantes,
en consortie avec l'hôpital général et la
chappellenie du Guéodet de cette ville (*)
33° Une rente due sur -les États ' de
Bretagne. • . . . . . . . ' ... , ....
34° Prix annuel de la ferme de la
grande mettairie de Saint-Urien.. - ..
A ,·ep01'f.er...... 1251 . - 1
Lin'es. Sols. Deniel's,
RepOl>t . ... , . , .. 1251
35° Prix annuel de la fel'me de la
petite métairie de Saint-Urien . . . .. 35
36° Prix annuel de la fe.l'me des dîmes
de la paroisse de Sai n t-Thois . . . . . ,
37 Prix annuel de la ferme des dîmes
de la paroisse d'Ergué-Armel.. . . .' . .
38° Une rente de 20 livres, précédem-
'ment due par M. de Silguy, et. a présent
. par Gui'llaume Feunteun de Mongleux,
en Landrevarzec, sous le cautionnement
de François Le Laye, du lieu de Tréouzou
en Cuzon~ ................ ,
39° Rente de 57 livres 12 sous consti-
tuée., cidevant due par les frères et demoi-
selle Pénanguer-Horellou,ensuite par
le chapitre de cette ville et à présent due
par le sieur Moreau, procureur.. , , . ' . 57
40° Rente due par M. de Kerlivio. .. 50 »
. Total. . . . .' 2494
, De 1768 à la Révolution de 1789, ces. revenus ont dû
. . rester à peu prè::; les mêmes. René Le Cwu~, au chapitre des
recettes, . mentionne la somme de 1,177 livres .13 sous
3 deniers, provenant des quêtes, dons,. cha'rités, offrandes
recueillies dans les. tt'oncs .. A cette époque, les personnes
aisées, à l'occasion, du baptême . de l~urs enfants, avaient
l'habitude de donner 4 livres. au moins aux pauvres de
La vente des hat'des provenant des décédés
J'hospice, '
produisit 146 li vresl+ sous 6 deniers, Au nombre des
dépenses on trouve 17 li vres 10 sous pour toiles à ensevelir
les .morts, qui étaient toujours inh~lmés sans être 'mis dans
un cercueil. •
Pendant la gestion de Le Cœlll', le
recettes s'élèvent à .......... .
15 s. 5 cl.
Les dépenses à.. . . . . . . . . . .
Excédant de recette ...
156 1. 14 s. Il d .
176'7. Le 23 novembre de cet.te année, Messieurs les
Officiers du Présidial de Quimper, peu satisfaits du local
qu'ils occupaient depuis 1630, au couvent des Cordeliers,
moyennant un loyer de 300 livres, payé aux religieux par
la münicipalité, adressèrent un mémoire au Parlement de
Bretagne pour, qu'on mît à leur disposition un èdifice plus
convenable Ce mémoire, qui relève les incommodités et le
peu de décence du lieu . où ils tiennent leurs séances, men-
tionne également la déplorable situati~:m dans laquelle se
trouvaient la Maison de ville, les prisons et l'Hôtel-:-Dieu
Sainte-Catherine, qui alors tombait en ruine. Ces Messieurs,
signalant le mauv:lÏs état de ces -divers établissements,
proposent les moyens d'y remédier. Dans ce document nous
ne ferons mentiori que 4e ce qui concerne Sainte-Catherine;
la description que.l'on en donne, àcett'e époque, est peu faite
- pour inspit'er. une haute idée de l'in1portance, de la bonne
tenue et de la s'alubrité de cet hôpital. Nous ' résumons ici
est rapporté à ce sujet. , L'insalubrité de ce quar-
ce qui
. tier' populeux, habité en par'tie par des ouvriers, augmente
encore, en temps d'épidémie, par le voisinage de l'hôpital, qui
a le grave inconvénient d'être situé à . proximité de la
rivière, d'étre exposé auX'. brouillards et aux inondatIOns, à
l'époque des grandes marées. Lorsque les eaux montent)
elles. arrivent jusque dans une des salles du l'ez-de-chaussée,
et parfois, elles pénètt~ent dans le cou vent, par la purte qui
sert aux religieuses pour communiquer avec les maladBs.
Outre ces incommodités, ces dames sont exposées à toutes .
intempéries des saisons et obligées de supporter les
les
injures du temps, lorsque, la nuit et le jour, I:(Iles se J'erident ,
de leur habitation, pres de leurs malades ou au chœur de
l'église, aux heures qui fixent leurs exercices religieux. '
Point de promenades pour elles, ou du moins ne jouissent-
elles qu'incommodément de la seule que leur offl'ent
de:::; jardins dominés par une montagne, d'où. on les voit a
découvert, ainsi que des maisons qui lef3 entourent et qui ont
toutes vl!e sur leur en~los, ce qui ne les met pas a l'abri
de fréquentes insultes, dont elles ont souvent porté plainte.
Point d'endroit pour fail"e prendre l'air aux convalescents,
qui n'en respirent d~ailIellrs qu'un mauvais, et aucun m'oyen
pour remédier a ces incommodités. L'église, située a côte
du pont Sainte-Catherine, forme le premier bâtiment de ' la
. rue du même nom; on descend deu~ marches pour y péné
trer. Les bas-côtés ne sont élevés que de neuf pieds trois
pouces; le mut" du côté de la rivier'e, dans son état de ')
dégradation, présente des ouvertures et des crevasses a
ras de terre; de l'autre côté sont le chœur, une trIbune au-
dessus et une sacristie en file, qui ne fournissent aucun
, jour et donnent a cette église plutôt l'ail~ d'un cachot que
d'un temple. Au bout, est une s~lle sur terre, cependant '
, planchéiée, où. l'on descend encore par le moyen de deux
marches; c'est l'appartement' des femmes, long de 47-pieds,
large de 17, a deux rangs de ' lits, mais qui n'en contient
que 12; elle est seulement éclairée par une fenetre qui se
trouve au bout. A coté et 'joignant la ,riviél e .. sont une cui- .
sine et quelques at;ttresréduits. Cette partie, baignéec.omme
, elle l'est souvent, continuellement endommagée par l'infil-
tration des eaux, a laqu,elle elle ne peut s'opposer, est tout
a fait défectueuse et tomberait en ruine, sans l'attentiou
que l'on a de la renforcer d'éperons, POUL" arrêter les effets
du, courant de la ri viere. Cette cuisine, ainsi que les êtres
, qui l'accompagnent, tirés dans l'arasement du bas-côté de
l'église, ne fournissent au-dessUs aucun logemént habitable.
(La Fin au prochain numéro) .