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Bulletin SAF 1883


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Commission du musée ethnographique. Rapport

Beau

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COMMISSION DU MUSÉE ETHNOGRAPHIQUE

RAPPO'RT
Nous avons à rendre compte à MM. les Membres de la
Commission 'de direction du Musée départemental, ·des
travaux exécutés, pour la partie ethnographique, depuis le
'2.8 janvier 1882, époque de la dernière réunion. .

avait été convenu, suivant le procès-verbal de la
séance du 25 mai 1881, que M. Foulquier, organisateur du
Musée de peinture, acceptant de se charger du travail de
mannequinage des costumes Bretons, ·il lui serait alloué
somme de. cent fr.ancs par mannequin, tant pour la
une
part de travail qui lui incombait dans le charpentage des

articulations que pour l'achat des têtes et des mains indis-
pensables. .
parties du mannequinage proprement dites ont été
Les
un travail relativement facile ayant la possibilité de
trouver à Quimper même les matériaux nécessaires, et
l'adresse et l'intelligencè de M. Foulquier suppléant tou-

Jours a ce qUl pouvaIt . manquer ; aUSSI avons-nous pu
arriver, sans trop de difficultés, aux 24 mannequins qui
garnissent à ce jour les vitrines du Musée.
·la question véritablement délicate était celle des
Mais
.,tètes qui ne pouvaient être exécutées qu'à Paris, et pOUl'
lesquelles il survenait souvent de sérieuses difficultés .

. Ainsi les. sculpteurs auxquels on s'adressait, trouvaient en
général le prix de 60 francs attribué a chaque tête insuffi-
sant et refusaient de s'en occuper. D'autres comprenaient .
'mal les croquis d'après nature que nous leur soumettions

et nous, présentaient des types inacceptables. Enfin, comme
eu égard au peu d'argent dont nous disposions, nous ne

pO,uvions nous adresser aux grands al'tistes, aux noms

connus, il nous fallait quelquefois supporter des résultats

moins heureux que ceux que nous aVIOns esperes; pour
comble d'ennui les fréquents changements de résidence des '
sculpteurs nomades que nous employions. ne nous inspi­
raient aucune sécurité, et souvent les croquis que.nous leur
. avions confiés, avec les commandes, disparaissaient avec
eux quand nous arrivions pour leur demander de tenir leurs
engagements.
Le Directeur du Musée du Trocadéro, à Paris, que nous
étions allés voir, nous avait expédié quelques modèles de ·
tètes, choisis parmi les types de sa galerie ethnographique,
mais devant les prix encore plus élevés (100 francs par
tête) et le peu de caractère local, nous avons dû y renoncer
et solder son envoi qui s'élevait à 400 francs, par un
échange de même valeur des costumes que bous avions ~n

double, suivant autorisation de la Commission, dans sa
séance du 28 janvier 1882.
Le Directeur du Musée des In valides, M. le Colonel
Robert, qui s'intéresse comme tous les 'gens intelligents à.
notre œuvre, destinée" à conserver les derniers cos~umes de
notre Bretagne, le Colonel Robert avait bien voulu nous
indiquer les sculpteurs qu'il employait pour les mannequiris
des guerriers si habilement organisés dans' les galeries; '
mais les mêmes difficultés nous arrêtaient encore, toujours
la question d'argent, c'était toujours trop cher II... .
Nous n'avions donc g~ére le choix des moyens et nous
retombions dans l'obligation de profiter des voyages de
Paris nécessités par nos 'affaires personnelles, afin d'éviter
au Musée des frais de séjour très onéreux; mais si c'était
un petit avantage, c'était souvent aussi une entrave, car le
temps nous faisait défaut, et nous devions remettre à un
autre voyage, c'est-a-dire à plusieurs mois, la continuation
d'un travail qui aurait eu besoin d'être traité de suite .
Pour obvier à . cet inconvénient nous avons tenté de

demander aux Compagnies de chemins de fer une carte de
parcours qui nous eût permis de circuler aussi fréquem-
ment que les besoins de ce travail l'eussent nécessité; mais
cette faveur ne nous ayant pas été accordée, nous avons
dÛ patiemment continuer notre trfl,vail avec nos propres
ressources.
Telles sont les causes qui nous ont empêché d'arriver
plus vite à la fin de cette organisation, qui pour certaines
personnes, peut paraître fort simple ou même inutile, mais
. qui, pratiquement, offre des difficultés incroyables. Heu-
reusement que nous étions soutenus dans cette rude tâche
par l'approbation ,et les encouragements répetés de M. le
l'Instruction publique, des principales célébri­
Ministre de
artistiques, ainsi que)ar la majorité de nos concitoyens,
tés
qui prenaient sincérement intérèt au succés de notre
galerie.
Il nous reste encore 7 à 8 costumes à organiser; mais
les matériaux des anciens mannequins étant épuisés, nous

. serons obligés de faire exécuter entiérement en neuf les '
squelettes qui devront supporter ces costumes; il en résul-
tera ' une augmentation d'environ 30 francs par mannequin .
V 6ici du reste les ressources dont nous pouvons disposer,
suivant le compte établi ci-après, qui indique une réserve
nette de 8,500 francs destinée à la galerie vitrée, qu'on se

propose de faire contre la salle d'archéologie pour placer
tous les costumes bretons.

Si nous nous trouvons en face d'une aussi belle réserve
nous ne pouvons l'attribuer qu'à la sollicitude toujours si
dévouée de notre député, M. Louis Hémon, qui a su inspirer
pour notre œuvre un véritable intérêt.; aussi est-ce a~ec la
. plus sincère reconnaissance q1le nous nous unissons pour
lui offrir nos remercîments.
« BEAU,

«. Rapporteur et Membre de la Commission d~organisation

. départementale pour le Musée ethnographique.»