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Bulletin SAF 1883


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Les ruines romaines de la Porte-Neuve

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Parmi les débris qui jonchent le sol, je n'ai rien remar­
. qué de digne d'intérèt que la meule à concasser le grain)
a bien déterminé l'usage; mais elle n'est
. dont M. Abgrall

pas d~ nature à fixer l'âge du monument; pour cela il
faudrait trouvee quelques armes, et surtout quelque mon­
naie, èomme le souhaite M. Abgrall, sans l'espérer.
. Quant au vœu émis par notre confrère, pour sauver ce
qui reste encore .du monument, je n'ai pas besoin de dire
que notre Société le partage complètement; 'et votre Prési­
del1t va se hâter de prendre les mesures de nature à arrêter
toute nouvelle dégradation. .
En tout cas il se hâte de remercier de votre part. M. l'abbé

Abgmll ' de son excellent rapport. . .
· H. DELA VILLEMARQUÉ.

LES RUINES ROMAINES DE LA PORTE":NEUVE

NOTE DE M. LE COMTE DE BRÉM0ND D'ARS

En 1878, je vous faisais part des découvertes que j'avais
faites sur .l'emplacement de la villa romaine située ·dans
le bois de la Porte-Neuve, près la .fontaine de ·Saint- .
Léger (voir le Bulletin de cette année). Une seule cham-

bre avait été débla.yée; on en avait retiré des briques,
des tuiles, des fragments de lambris en plâtre, des parois
et. du plafond, recouvet~ts de peintures semblables à celles
qui décoraient la villa du Pérennou.
Un de Ines amis et confrères, M. le comte Régis de .
rEstottrbeiJlon, Secrétaire de la Société archéologique de
Nantes et des f)ibliophiles bretons, qui s'est déj à fait con-

naitre par d'intéressantes publications, notamment par
son étude SUl' le groupement des populations de l'Armo- .
d'aprés les terminaisons de lieu, et qui derniére­
rique
ment a lu a la Sorbonne un mémoire sur Forigine' et 1'01'- ' _
O'anisation des Frairies bretonnes, a bien voulu m'aider
ans, dans la villa du bois Saint-Léger. Cet emplacement,
comme je VOUR le disais a cette époque, est c.onsidérable
et présente une superficie de plus de 12 ou 15 ares, et
se relie ' même au coteau voisin où. sont les traces d'un

oppidum gaulois.

Apl'és des hésitatiol)s' et des sondages souvent sans

résultat, M. de l'Estourbeillçm a fini par retrouver :
10 A une profondeur de 1 m. 30 c. un mur parfaitement
cimenté deOm. 90c. d'épaisseur a l'unede ses extréinités et
de 70 centimétres a 1 : partie où s'arrêtent les fouilles. On
a suivi ce mur sur une longueur de plus de 8 mètres; il
émerge environ de 35 centimètres au-dessus de la couche
du sol naturel. A moitié de la longueur mise a jour, il existe
une solution de continuité de 70 centimètres et cet espace
est recouvert d'une énorme pierre en granit mesurant
1 mètre de lçmgneur sur 0 m. 20 c. d'épaisseur, et figurant
le linteau d'une porte ou d'une fenêtre. Tout le long de ce
mur, le sol est composé de terre noire remplie de détritus
où se trouvent des fragments de vases funéraires auxquels
les cendres adhéraient encore; de l'aut.re côté du mur on
n'a trouvé que des pierres mêlées de ' térre véO'étale le

tout reposant 8ur un placite en ciment ..
2° Une autre tranchée pratiquée sur le penchant Est de la
colline, et p~ursuivie jusqu'a la profondeur de 1 m. 60 c.
a mis a découvert un égoût se déversant dans la mer'

on y a également üouvé des fragments de poterie.
3° Le sol d'Une chambre . voisine que l'oh a déblay~e
etait jonché des débris du piafond et des parois. Vous

remarquerez que les' peintures à fresque qui les ornaient
sont encore semblables à celles de la villa du Pérennou.
.. 4° Une dernière tranchée pratiquée dans le sommet d'une
butte voisine et continuée jusqu'à 1 m. 80 c. de profondeur

nous a montr'é le sol d'urie chambre couvert de cendres et

de' briques calcinées. _

Ces briques et ces tuiles sont très variées de forme et

de dimension

Il Y a deux catégories principales : briques plates et .
briques à rebords. Les plus grandes briques mesurent
o m. 40 c. de longueur sur 0 m. 20 c. de largeur et 0 m. 05 c .

d'épaisseur. Les plus grandes briques à rebords on,t 0 m.. 50 c.

de longueur, 0 nT. 30' c. de largeur et .O m. 06 c. d'épais-
seur. Les briques plates comprennent à elles seufes six
genres différents et les briques à rebords, cinq espèces.
Parmi les fragm'ents de poterie, nous appelons votre
$,ttention sur le mince fragment d'un petit vase en corne

hlanche qui devait avoir 0 m. 09 c. de diamètre, ainsi que

SUL' certaines poteries noires et rouges avec dessins qui
rappellent le genre de la céramique étrangère' et phéni-
Clenne.

Cet ensemble d'habitations paraît avoir été bouleversé
de fond en comble et détruit par un incendie. C'est à la

sllÎte de ëette catastrophe· que l'établissement principal se
sel'a fait sue · un autre coteau voisin, mai.s plus retiré
dans les· terres. La nouvelle construction prit le nom de
Porz-1Vév-ez, le Port-~euf, que l'on a faussement traduit

en français par les mots Porte-Neuve.
Nous espérons continuer plus tard les fouilles commen-

c~e"S et vous' nous permettr~z, Messieurs, de vous faire
part du. résul tat de ces recherches .