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SÉANCE DU 15 JUILLET 1882 
Présidence de M. le Vicomte HERSART 
DE LA VILLEMARQUE 
MEMBRE DE L'INSTITUT. 
Etaient présents: MM. de la Villemarqué, Faty, 
Luzel, Trévédy, Vicomte X. de Blois, Fischer, Mallen, 
Ducourtioux, Directeur des Contributions directes, 
et le 
de Brémolld d'Ars, Marquis de Migré, de Bécourt 
Comte A: de Blois. 
La séance est ouverte à 2 heures. 
M. le Président donne lecture des lettres de MM. Har-
o douïn et Le Maigre, qui s'excusent, à raison de leurs 
à la réunion de ce jour. 
occupations, de ne pas assister 
On propose l'admission de membres nouveaux: 10 de 
M. Le Covec, Directeur des Postes, présenté par 0 
MM. Trévédy et Ducourtioux; 2° de MM. Guépin et 
Docteur Dupont, présentés par MM. Trévédy et de Bé
court; 3° de M. l'abbé o Abgrall, professeur au Petit
Séminaire de Pont-Croix, présenté par MM. de la Vil-
lemarqué et Audran. 0 
Ces admissions sont prononcées. 
M. le Prési
Depuis notre dernière réunion, continue 
M. le Sénateur Henri Martin a bien voulu nous 
dent., 
aux 
donner une nouvelle preuve de l'intérêt qu'il porte 
travaux de notre Société: Notre illustre maître avait, . . 
comme il nous l'a précédemment écrit, entendu le cri 
de détresse que nous avait arraché la nouvelle de la 
, destruction prochaine des monuments druidiques de 
par une nouvelle bande noire. 
Trégunc, achetés 
Afin de sauver d'une ruine imminente ces vieux sou-
venirs d'un monde qui lui est cher, M. Henri Martin 
n'a pas hésité à faire le voyage de Quimper et à pren
sa puissante protection des victimes aussi 
dre sous 
injustement condamnées . 
~e Préfet du Finistère, M. Lagrange de Langre, n'a 
négligé aucune démarche pour assurer la conserva
aux. fées, de la pierre branlante et 
tion de la grotte 
des beaux menhh~s de Trégunc et pour éviter dans l'a
venir la reproduction d'un pareil acte de vandalisme . 
il a adressé à tous les Maires du département une cir
leur enjoignant de mettre tous • 
culaire administrative 
à empêcher la dégradation ou la destruc~ 
leurs soins 
tion des monuments mégalithiques de notre contrée, 
monuments dont le nombre a malheureusement beau· 
coup diminué depuis quelques années. 
M. Audran signale dans cette circulaire du 17 juin 
,dernier une regrettable lacune. M. le Préfet n'a fait 
mention, en effet, que des pierres druidiques et cepen
dant les mor.uments des époques postérieures ne sont· 
pas moins dignes de la protection administrative. Si
gnaler cette omission, c'est, nous l'espérons, bien pré-
parer au successeur d'e M. Lagrange de Langre une 
la réparer. 
. occasion de 
sort des carrières vient de conduire dans un autre 
département le fonctionnaire qui nous avait prêté un 
si favorable appui; mais comme l'éloignement ne dis
pense pas de la reconnaissance, la Société tient à ce 
que l'expression publique de sa gratitude soit consi
gnée au procès-verbal de nos séances et transmise à 
M. Lagrange de Langre. . 
M. le Président annonce que des mesures concertées 
entre M. le Maire de Quimper et l'architect.e chargé de 
la construction du nouveau lycée donnent complète sa
au vœu émis par la Société en vue d'assurer 
tisfaction 
dans la mesure du possible le dégagement de la façade 
de la chapelle de l'ancien Collège. Ce résultat sera 
atteint par la formation d'une petite cour devant le 
pignon ouest de la eha pelle. 
Don de méiailles de diverses époques recueillies dans 
' le canton de Plogastel-Saint-Germain, par M. le comte 
de Saint-Luc et oiferte par lui au Musée départemental 
d'archéologie. '. 
Conformément aux indications de l'ordre du jour, la 
parole est successivement donnée: 1 à M. Luzel pour 
la lecture d'une lettre de M. de la Borderie et de la 
première partiè de son travail sur la vie et les actes 
de saint Gouesnou d'après un ancien manuscrit; 2 à 
M. Audran, auteur d'une notice inédite sur la forma-
tion de' la société d'archéologie en 1845-1846 et sur seH 
premiers travaux. On doit regretter que le manque de 
ressources n'ait pas permis à nos devanciers de faire 
imprimer ses mémoires souvent fort · instrùctifs et 
qu'une modestie intempestive ait laissé la Société du 
Finistère gra viter comme un astre trop secondaire 
dans le champ d'attraction plus vaste de l'Association 
bretonne. 
par une courte .observation de 
La séance se termine 
M. Audran sur la découverte de onze sqlfBIettes 
mis 
récemment'à jour dans la baie du Pouldu (1) . 
'La séance est levée à 5 heures. 
(f) Il ya huit jours environ, de::; ouvriers occupés à prendre sur la 
grève de Pors· Châtel dans la baie de Pouldu du sable pour des cons
tructions, découvrirent à très-peu de pl'Ofondeur, et dans un endroit que 
la mer recouvre dans les grandes marées je squelette parfaitement con-
homme; poursuivant leurs reehel'ches, ils en découvrirent un 
servé d'un 
deuxieme dont la tête reposait entre les jambes du premier, puiG un 
troisième dans la n:ême position et ainsi de suite jusqu'au dixième con
tre lequel un onzième était inhumé sur le côté. La tranchée dans la
quelle avait eu lieu l'inhumation était une ligne droite d'environ fO mè-
tres, orientée est et ouest, les hommes,sauf le onzième, avaient été inhumés 
sur le do", la tête tournée vers l'orient. Les bras étaient pendants et jux
taposés ail corps à l'exception cepend:mt de deux des squelettes dont le 
bras droit relevé entourait la jambe droite du squelette précédent. On ne 
trouva aucun débJ'is de vêtements, aucun bouton d'uniforme et les 
d'argent de Louis XIV (1690-
seuls objets recueillis sont trois monnaies 
f69f-f693, et une bague en or aveela devise anglaise: (l LET VIŒTUE 
(sic) BE THY GUIDE. Que la vertu soit 'votre guide. 
D'apl'ès ces indices on peut conclure que ces ossements sont ceux de 
de ' blessures reçues lors de l'attaque de 
onze anglais morts des soites 
Lorient, le 5 septembre t 746, On sait en effet que le géneral Synclair 
qui commandait les troupes de débarquement, étonné de la résistance 
trompé sur les faux bruits de renforts répandus dès le 6 
des Lorientais. 
et craignant d'être cerné et isolé de la flotte s~ retira ùans la nuit du 
7 septembre apres avoir encloué ses canons, et ramenant vers le point de 
la côte où était mouillé l'amiral Lestok quatre c'wrn'ols de blessés. 
Quoi donc d'étonnant .qu'avant son départ l'amiral flnglais ait fait iuhu-
mer ses morts Slll' une cote alors sans défcnse, et dans un endroit où quel . 
ques heures aprè,s, la mer devait faire disparaître toute trRce de aépullure, 
Le peu de profondcUl' de la tranchée, et la position du or.zième sque-
la précipitation avec laquelle fut con
lette démontrent sulfisamment 
duite l'operation. Cette découvel'te intéresse sans doule peu l'archéologie, 
j'ai cru devoir vous la faire pour mettre fin à l'imagination popu
mais 
et empêcher les relalions fantaisistes que l'on pourrait ("aire dan s 
laire 
quelques années,