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Bulletin SAF 1881


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Séance du 25 juin 1881

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SEANCE DU 25 JUIN 1881

Présidence de M. le Vicomte HERBART
DE LA VILLEMARQUÉ

MEl\lBRE DE L'INSTITUT

Etaient présents: MM. Bolloré, Malen, Fougeray,

. Astor, Maire de Quimper, Le Maigre, Trévédy, Prési­
dent du Tribunal civil, Fischer, Audran et de Blois, .

Secrétaire .

M. le Président rappelle qu'un arrêté préfectoral de

à coté de la Société d'archéo-
date récente a institué,

Commission administrative
logie du Finistère, une
désignée sous le nom de Commis sion du Musée ethno­
graphique; son attribution principale est de préparer

et de hâter l'exécution de la galerie des costumes bre-

tons subventionnée à la fois par le Gouvernement, le
Conseil général et la municipalité de Quimper. Le pre­
mier résultat de cette innovation sera d'alléger notre
budget des dépenses considérables qu'il inscrivait

. depuis plusieurs années pour lé Musée .

M. Astor, Maire de Quimper et Président de la
nouvelle Commission, deman~e si les administrateurs
. du Musée breton auront droit à une part quelconque
dans la somme de 1,180 fr~ 59 c. indiquée au compte
du Trésorier comme formant l'excédant en caisse du

budget de la Société au 1 r, janvier 1881. Celle-ci en
effet n'a-t-elle pas touché, outre diverses subventions,
une allocation de· 1,500 francs, . accordé~ cette année
sur les fonds du Ministère de l'Instruction 'publique,

avec aftectation bien déterminé à la galerie des costu-

? Il importe, él.vant d'établir une comptabilité
mes
distincte, de trancher ces deux questions. .
. M. Audran répond à M. le Maire qu'il est vrai que
au profit de
depuis plusieurs années il a été mandaté
la Société d'archéologie une somme de 3,500 francs
destinée à couvrir les frais d'installation de la galerie
corn pte détaillé a justifié,
ethnographique ; mais un
de l'emploi
auprès des administrations intéressées,
intégral de ces fonds. Un apurement général de la comp­
tabilité établirait facilement que la dépense totale
jour et comprenant l'acquisition
effectuée jusqu'à ce
. des costumes, la confection des mannequins et la

pose des vitrines . ne saurait être évaluée au-dessous

, de 5,000 francs.

La Société .a donc payé sur ses ressources propres

la différence, . soit environ 1,500 francs, et là ne se
borneront pas ses sacrifices puisqu'elle a décidé

d'acquitter, au moyen de l'excédant en caisSe, le
reliquat des comptes de tous les fournisseurs jusqu'au

1 janvier 1881.

Par suite de cet arrangement, la Commission admi-

nistrative pourra d'One inscrire en tête de son budget
de l'année courante la somme de 1,500 francs allouée

par le Ministère. .
. M. le Maire de Quimper se déclare complètement
satisfait pal' ces explications .
Sur la proposition de M. le Trésorier, la Société
approuve le paiement des mémoires présentés par .

MM. Autrou, Le Menn, etc., se rapportant aux fourni-
la galerie ethnographique .
tures faites pour
M. de Mauduit, ancien conseiller général, envoie sa
démission motivée par des raisons de santé.

Présentation par ~V[. de la Ville marqué et M. Audran,
et admission de M. Luzel, archiviste du département
et de M. Charuel, Conseiller de Préfecture.
Communication d'une lettre de M. Henri Martin

à M. le Président, contenant de curieux détails sur le
voyage qu'il vient de faire dans l'Atlas, et sur les
de la Kabylie. Profitant de l'oc­
monuments celtiques
casion qu'il a de remercier les archéologues du
- Finistère de l'accueil fait à une de ses études (Voir la

séance du 5 ,mars 1881, p. 65). l'illustre académicien
poursuit ainsi : . .
. « Mon cher ami, excusez-moi de ne pas vous avoir ré­
pondu plus tôt. Je viens sinon d'un autre monde, au moins
autre partie du monde. J'ai été étudier dans l'Atlas et
d'une
par delà les monuments celtiques) et Dieu sait ce que j'en
ai vu : ils ne sont pas si beaux que ceux de Bretagne,
, mais ils sont innombrables. Les 'descendants de ceux qui
ont introduits en Afrique existent encore: les blonds
les
aux yeux bleus sont assez nombreux parmi les Kabyles, et
il y a entre autres une tribu blonde qui se dit nettement
payèns, des non-musulmans, et qui attribue la
descendue des
grande nécropole de Roknia à ses ancêtres; elle contient
3,000 dolmens. .

« De plus, outre les blonds" les Kabyles bruns, pour la
plupart, ressemblent tellement à, nos bruns de France, que
je suis très-porté à y voir des Aryas de la branche brune.

J~ai été les voir chez eux, dans les hauts villages du Djus­
jura: il n'y a rien de plus intéressant que ces vieux Ber­
bères qui sont l'antithèse absolue des Arabes.
« A vous de cœur,

« Henri MARTIN. »

M. le Vice-Présid.ent rend compte sommairement

des tr~vaux du Congrès de la Sorbonne où la Société
archéologique du Finistère a reçu des éloges qu'elle
tâchera de justifier de plus en plus. Il soumet ensuite
~ l'examen de ses collègues un moulage des armoiries
Sainte-Croix de Quimperlé, une croix
de l'Abbaye de ,
sur un semis d'hermines, dont il explique la composi-
tion en accompagnant ses observations de quelques
sur l'art héraldique .
notions pratiques
Mlle Le Menn fait déposer sur le bureau le manus··

crit de la Biographie de Coetanlem écrite par son père
et déjà communiqué par lui à la Société.
M. le Président annonce l'envoi d'une étude inédite
M. l'abbé Euzenot, ce digne émule de l'abbé Cochet,
sur les anciens tombeaux du Morbihan .

M. Trévédy veut bien donner lecture d'un très-inté-
M. le Major Faty sur . '
ressant Mémoire de

'. LE RENTIER DE L'AuMÔNERIE DE QUI1V1PER-CORENTIN

Ce document, probablement le seul qui nous reste sur
les premiers temps de aette institution . de bienfaisance
dont l'origine remonte à une .époque très-ancienne, a ,été
, . nn instant égaré; retrouvé par.mi les archives de la Mairie
de Quimper, M. le Maire Astor a bien voulu nous permet .
tre d'en prendre connaissance. Nous allons ,d'abord en
faire une description qui précédera la Notice que nous ré­

digerons sur cet établissement charitable, noblj3 ancêtre
qui a devancé ceux qui secourent aujourd'hui les pauvres

de la cité Quimpèroise.
C'est un cahier de 27 centimètres de hauteur sur 19 cen­
timètres de largeur" revêtu d'une couverture en parchemin,
sur laquelle est inscrit un acte passé en 1515 devant le