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s'était d'abord adressé. Ils pensent d'ailleurs qu'il
appartient à la Société archéologique de trancher la
question. Dans le doute, le propriétaire a envoyé sa
trouvaille à Paris et il est bien à craindre qu'elle soit
perdue pour le départemen t où elle a été faite.
Au nom de la commission chargée d'étudier la situa
tion financière de la Société archéologique, depuis le
14 juin jusqu'au 31 décembre 1881, M. le major Faty
constate la régularité des écritures du Trésorier et
demande qu'-on approuve le compte de gestion de
M. Le Maigre, d'où il résulte que durant cette période les
recettes se sont élevées à la somme de ,7,027 fI'. 42 c.
et les dépenses à 5,846 fr. 83 c., laissant ainsi en caisse
au 1 janvier 1881 un excédant de 1,180 fI'. 59 c.
Ces conclusions mises aux voix sont adoptées.
Le P,résident donne lecture d'une lettre par laquelle
M. Bourassin, se fondant sur son grand âge, donne
sa démission de membre de la Société.
La· fin de la séance est consacrée à la lecture d'une
importante notipe de M. Audran sur
LE NOMENCLATOR DE GUILLAUME QUIQUIER
, JUNIUS (Hadrianus) ou de Jhonge (mot hollandais qui
signifie le Jeune) naquit à Horn, en 1512 ; son père, ancien
bourgmestre' de cette ville et homme très-instruit, lui fit
- faire ses premières études à Harlem et à Louvain; il alla
ensuite les continuer à Paris et en Italie, où il prit ses
grades à l'Université de Bologne. Après avoir satisfait sa
curiosité en visitant cettebeUe contrée, il prit sa route par '
l'Allemagne et passa en Angleterre où le duc de Norfolk le
retint quelques années. De retour en Hollande, il établit
son séjour dans la ville d'Harlem et y pratiqua son art avec
tant de succès que le roi de Danemarck l'appela en 1556 a
Copenhague po'ur y remplir la place de son premier méde
cin;. mais n'ayant pu s'habituer au climat il revint a
Harlem en 1564 et quelques anriées après fut nommé rec-
teur des écoles de cette ville. Il s'appliqua surtout a y faire
fleurir les bonnes études et publia plusieurs ouvrages qui
sa réputation. Les Espagnols ayant assiégé
augmentèrent
Harlem en 1573; il parvint a sortir de la place pour se
et qui récla
rendre près du prince d'Orange, alors malade,
mait ses soins; mais pendant son absence sa bibliothèque
fut pillée. Le regret qu'il en ressentit lui rendit le séjour
d'Harlem si odieux qu'il quitta cette ville pour se rendre
a Middelbourg, chez un de ses} amis, où il ~mourut le
16 juin 1575.
On a de lui plusieurs ouvrages, entre autres le Nomen
clator omnium T'erum propria nomina variis linguis e::epli
cata indicans. (Augsbourg, 1555. Anvers, 1577), livre
trés-curieux, tour a tour condamné et permis, précieux pour
l'étude de la linguistique, mais aussi pour les renseigne- .
sur les mœurs, usages et
ments qu'il porte en lui-même
habitudes du XVIe siècle dans les Pays-Bas. M
Ce lexique contient non pas alphabétiquement mais par
ordre de matières, l'indication des termes particuliers a .
chaque profes~ion; le tout exprimé fo~t naïvemerit et par
les mots les plus crus de l'époque, et l'on assure que
Junius pour les apprendre fréquentait souvent les tavernes
où se rendaient les ouvriers.
- Ce vocabulaire a été souvent réimprimé jusqu'au milieu
du XVIIe siècle, mais on ne fait cas que des éditions qui sont
en grand nombre de langues. On recherche surtout l'édi-
a laquelle Guillaume Quiquier a joint une
tion de 1633
bas-breton (1). .
traduction en
(Vo Junius, tome 22).
(1) Biog, Univers.
M. Audran a trouvé li,n exempl::lire de ce rare
ouvrage si intéressant pour la langue bretonne du
il se propose d'en faire une nouvelle réim
moyen-âge;
autant que possible en fac-simile, mais avant
pression
d'entreprendre ce travail il désire avoir l'avis de la
Société archéologique, à la compétence de laquelle il se
rapporte sur l'utilité de la publication. .
à l'assemblée l'exemplaire en sa
Il communique
possession et le spécimen de la réimpression des deux
premIeres pages.
Voici le titre exact du volume :
NOMENCLATOR.
COMMUNIUM
RERUM PROPRIA
NOMINA GALLICO
IDIOMATE INDICANS.
MULTO QUAM ,ANTEA BREVIOR ET EMENDATIOR
AUCTORE HADRIANO JUNIO MEDICO
IN USUM STUDIOSORUM SOClE
, TATIS JESU.
En cette dernière édition a été ad joutée la langue bretonne correspon~
danfe à la [latine et française par Maistre Guillaume Quiquier de
Roscoff, en faveur de Messieurs les escoliers des collèges de Quimper- ,
Corentin et Vannes.
A MORLAIX
Chez Georges A~LIENNE, Imprimeur et Libraire juré,
à Rouen au Palmier couronné
et à Quimper:-Corentin en sa boutique.
M. DC. XXXIII
Avec privilège du Roy. -
A la suite du titre vient le privilège du roi .donné le 17 fé-
vrier 1633 et la mention achevée d'imprimer pour la pre-
mière fois le 15 de septembre 1633.
la table .
L'ouvrage comprend 335 pages in-24, plus
Guillaume Quiquier ou mieux Quiquer, en français
et son importateur en
Boucher, traducteur de Junius,
Basse-Bretagne, était de Roscoff (Finistère), comme il
prend soin de le dire, mais c'est tout ce que nous savons
·sur lui. Indépendamment du Nomenclator de Junius il nous
un dictionnaire et colloque françois et breton~ lim'e
a laissé
. nécessaire tant aux françois qu~ aux bretons se fréquentant
n~ ont pas l'intelligence des deux langues.
et qui
Cè petit dictionnaire a été souvent réimprimé; les prin
pales éditions sont: Morlaix, Georges Allienne, 1626.
(1). Quimper ...
Saint-Brieuc, Guillaume Doublet, 1652
Malassis, 1679. .
à Georges Allienne, l'éditeur, c'était (il le dit) un
Quant
juré à Rouen, mais sans résider à Quimper, il y
imprimeur
venait. fréquemment visiter sa succursale ou sa 'boutique,
comme il l'appelait. ,
A cette époque, ajoute' M. Audran, Quimper n'avait pas
;' le premier fut Gautier Buitingh, qui édita en
d'imprimeur
1696 le Parfait missionnaire, du Père Le Roux (2,. .
. La séance est levée à 5 heures.
Le Secrétaire,
A. DE BLOIS .
(1) Charmani petit volume qui nOlis a été communiqué par M~ Luzel,
Archiviste il. Quimper .
(2) Voir le journal Le Finistère du 19 mai 1880.