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Bulletin SAF 1881


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Mémoire sur la situation de Port-Louis (1775)

J. Goasguen Rr de la Chandeleur

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nous n'avons point enCOl'e padô : elle flanque a dL'qite et. il
gauche les parties de la côte qui ne peUvérlt estre 'vues des
batteries de l'isle aux Moinès et elle est destinée àempê-
cher les descentes.

DIRECTION DES PLACES DE BRETAGNE' ;

Port-Louis (1775) .

MEMOIRE SUR LA SITUATION DU PORT-LOUIS, PAR RAPPORT

A LA FRONTIERE ET SON UTILITE.

Henry III est le premier qui est fai t fortifiee cette ville.
Il est aisé d'imaginer que la bonté de son port en fut la
principale raison, puisque, dés ce tems, le commerce du

Port-Louis, lors nommé Blavet, s'étendoitjusqu'aux Indes-
Orientales: mais par une fatalité si commune à tous les

premiers établissements, le chef-lieu n)èst plus qu'une mal-
heureuse bicoque où se retirent les gens affamés et ruinés
de toutes les quatre parties du monde; on imagineque le
la sardine n'est pas la seule chose qùi les at-
commerce de
tire, et que le Roy n'e~ entretient pas ' les fortifications

exprés pour le conserver, mais qu'il a un objet plus inté-
ressan t que celui-là. ,

La ville de Lorient si nouvellement ètablie et qui s'est
accrüe cornme lm champignon, pour périr de même, peut­
être regardée comme la seule et unique i'aison de la dé­
pense que le Roy fait pour enÜ'etenir la fOr'tification et. la
garnison du Port-Louis. En e° tret qu'une flotte ennemie
. débarque à la Baye d'Ethel (chose qui n'est pas démontrée

impossible .. bien loin de la), il ne faut pas 24 heures pOUl'
y arriver et pour en faire le siège; il ne faut pas beaucoup
~ de tems. L'ennemi s'en étant emparé, sera bientôt maître

de la rade et d.es envil'ons. Il peut incendier le port de

Lorient dans aussi p~u de tems, et couler à fonds vis-à-vis
d'e la citadelle deux ou trois vieux vaisseaux .maçonnés en
dedans; po'ur empècher la passe, quoique le courant y soit
très-fort et puisse à la longue enlever tous ces décombres,

ilest très-prudent de n'en pas faire l'expérience qui pour-

roit devenir malheureuse et coûter cher aux deux villes

vOismes.

Il s'agit de voir actuellement si la descente est possible
à la baye d'Ethel; la côte est fort platte, dit-on? La

rivière est barrée? Les .vaisseaux ne peuvent donc appro-
cher de la côte n'y entrer dans la rivière: aussi l'ennemi.
descendra plus loin pour arriver sur le Port-Louis, et l'on
tombera en force sur lui avant qu'il ait rien fait, puisqu'il
faudra qu'il fasse des ponts sur la rivière de Saint-Cado,
ou qu'il prenne le chemin d'Auray. .

Voilà les raisonnements vagues ·avec lesquels on peut
battre l'opinion contraire, mais elle n'est pas terrassée, et
voici comment: Une descente peut së faire à mon-gré de
deux ma.nières: la première en face ou non de son .en-

nemi, quand on peut la protéger du feu de ses vaisseaux .
Il faut avouer qu'une pareille manœuvre est bien bonne et
que ,rarement elle manque, quel moïen en effet de résister

à tant de bouches à feu, capables ' d'intimider de braves
'\ gens, qui pour se défendre ... n'ont, les trois quarts du tems
que de misérables batteries à barbettes et sans aucun
épaulement! Je concois assez qu'une pareille descente n'e;:;,t
guère pratiquable à la baye d'Éthel, mais ne peut on pas la
faire d'une autre manière? C'est chose que je croi.s très­
possible. Depuis le fort Penthièvre jusqu'au Gavre, il y a
au moins trois lieues d'étendue, sans aucun couvert ni bat­

teries; comment garder une pareille côte? Il faut une
armée. La flotte ennemie ne peut-elle pas envoyer sur sept

à huit points, cinq cents ' hommes sur chaque dans
cinquante à soixante petits bateaux plats ayant en avant

une petite pièce de canon? quelle impossibilité y a-t-il à
cela? AUl'a-t-on assez de troupes et de canons pour résis:
ter en force à tant de points si bien attaqués, et la réunion
difficile? Voilà
de tous ces différens petits corps est-elle si
pourtant une descente pratiquable et très pratiquable à
haute mer, tout le long de la côte sans, pourtant qu'elle

soit protégée ' du feu de la flotte. Croit-on difficile après
cela le débarquement de la grosse artillerie et des muni-

tions, qui suivl'a aisément à la marée suivante?

La petite armée de cinq à six cents hommes qui 'se
mettra en 'campagne, elle anéantira par son aspect la

garde côte, et la garnison du Port-Louis, si elle a un bon
. chef, attendra, en gagnant la ville, 'le moment de se défen­
dre et ne se laissera sûrement pas couper la retraite.
Pour prouver que l'artillerie peut aisément débarquer
sur la rivière de Saint-Cado, jl ne faut qu'un simple rai­
sonnement : l'ennemi rendu maître de la côte l'est aussitôt
de la rivière; on y tr.ouvera· sûrement des bateaux et des

marins de ' toutes espèces. Ne peut-il pas se servir de cette
petite flotte, et charger chaql,le chasse-marée de trois à
quatre pièces de canon ... arriver dans la rivière d'Etel à mer
haute, il y aura au moins sur la barre 17 à 18 pieds d'eau.
D'ailleurs il y a un petit chenâl que l'ennemy connaîtra

bien vite: sera-t-il difficile après cela de mettre l'artillerie

à terre? Je crois qu'avec quelques fortes chèvres, instru-
ment dont on ne sera pas sûrement au dépourvu dans un
pareil cas, l'on resoudra l'objection contraire, et que l'on
se cQnvaincra aisément que la descente peut avoir lieu.
En 1746, on étoit aussi tranquille au Lock et la: desceJ?te
n'a-t-elle pas réussi? Les AnglOls connoissoient la côte
mieux que nous, et là vinrent sonder le plus tranquillement ·
'du monde, sans que les commissai.res de la marine qui
en avoil' connoissance fissent de grands mouve-
doivent
ments pour cela. .

Il est donc clairement prouvé que l'ennemi peut descendre,
s'emparer du Port-Louis après, n:est pas chose bien diffi­
cile :' supposons .qu'il n'y tombe ras, mais sur Penmarch
et environs de L'O.rient pour en incendier le port, alors on
peut faire passer une partie de la garnison de cette dernière
ville par le Pod-Louis, qui pourroit lui gèner sa retraite.

Voilà les seules raisons qui démontrent la nécessité de le
conserver, car quant à la deffense de la cote, il a cela de

commun avec toutes les mauvaises batteries, elle est décou- -
verte, et l'ennemi descendra presque partout: malgré ces
march~ plus vite que des troupes,
petits obstacles, une flotte

et peut tromper alsement.

III.

(29 janvier 1781). Extrait du registre des baptêmes, fian­
cailles, bans et mariageR de la paroisse de lVotre-Dame
de la Chandeleur) ville de Qlûmper, évêché de Cor­

noüaille.) de (année mil sept cent quatre-vingt-un.) au

folio 2° recto.) où est écrit ce qui suit:

Le vingt-neuf janvier mil sept cent quatre--vingt-un, ont

été-par moy soussigné abbé de Roquancourt, chanoine de la
cathédrale de cette ville, assisté cl u soussignarit Rr de cette
à un garçon
paroissse, supplées les cérémonies du bapteme
à qui on aimposé les noms d'Amand-Fortuné-Marc-Martial
fils lègitime de François-Charles Sevin de ·Chàntgale.) et La
Pommeraie, chevalier, capitaine au corps royal du génie,

iceluy fils lègitime de François-Bernard-André SeVLn,

chevalier, seigneur des Cheries; et de Corent.ine Guillemete
Henry.) dàme de Kerc'hontenant, fille légitime de feu Louis
Henry, chevalier, seigneur de Botquigny, enseigne des
vaisseaux du roy, le dit garçon né dans cette paroisse le
et ondoyé le lendémain treize octobre mjlle sept cent
douze,
quatre-vingt, par permission de monseigneur l'Evèque de
par l'acte d'ondoyement y
Quimper, comme il con8te,

recours. Parrain et marraine ont été Marc Antoine le

vicomte de Chalup, capitaine commandant au régiment de .

Bassigny et Dell~ Anne Le Livec, fiUe de messire Germain
Pierre Le Livec, 'seigneur de Loqueran et de dame Anne

Magdelaine Richer, lesquels avec le père et la mère dudit
entant, et autres présents, ont signè. Ainsy signé sur le
registre: Le Forestierde Botquigny, le vicomte de Chalup,
Mou-
Anne Le Livec, Richer Le Livec, le gouverneur de

cheron, de Treverret. née de Mezonet, Léon née de Legs'!),
-Trésurin née de Léon de Carné-Marcin, Le Forestier, Livec
Kerc'hontenant née Miterne, Sevin née de
de Loqueran, de
Henry
Henry de Kerc'hontenant, Le Livec de Loquéran,
de Kermadec, Le Bouteiller, Faverolles officier de Bassigny,

Massacré, chevalier de. Fompitou, capitaine au régiment
de Bassigny, Ferrand capitaine au régiment de Bassigny,
Sevin de C4antgale, Le .Gall de Menaurai avec paraphe,
l'abbé de Roquancourt avec paraphe" J. Goasguen" recteur

de la Chandeleur.
. Je soussigné cel'tifie le présent extrait cy dessus et de

l'autre part, conforme il l'original, il Quimper ce jour dou-
zième février mil sept cent quatre-vingt-deux.
J. GOASGUEN Rr DE LA CHANDELEUR .

Nous messire Augustin Bernard François Le Goazre
et premier magistrat de
seigneur de Kervelegan, sénéchal

Cornoallle au siège présidial de Quimper, certifions que le
sieur Goasguen est recteur de la Çhandeleur de cette ville
et que f9i doit être ajoutèe à sa vérItable signature cy des­
sus apposée; donné en nôtre hôtel à Quimper ce jour
treizième Février mil sept cent quatre-vingt-cleux .

. LE GOAZRE DE KERVELEGAN,

Sénéchal du Présidial.