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Bulletin SAF 1881


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Mémoire sur les Sept Iles

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son utilité et un extrait des baptêmes, fiancailles, bans
et mariages de la paroisse de Notre-Dame de ]a

Chandeleur du 27 Janvier 1781, \3e rapportant à la
naissance d'un fils de ·ce chevalier de Sevin. . .

MËMOIRE SUR LES SEPT ISLES .

Les isles que l'on compr~nd sous le nom Co'lT1l11Un de Sept
Isles,sontcelles de Thomé, l'isle aux Moines,l'isle Bonneau,
l'isle-platt~ et les isles du Cerf, de Melban et de Rouzie,

ISLE DE THOME.
L'isle de . Thomé e~t la pl us grande : elle est séparée de

six autres par un iarge canal où passent l~s plus graIids
vaisseaux. Cette isle est située à un quart de lieue à l'est
de la pointe de Peras et au nord de la pointe de Trelevern;

la passe qui est entre elle et la terre n'est 'pas praticable de
mer basse .. pour des bàtin1ents de quatre .ou cinq cents
tonneaux, à cause de l'inégalité de ses sondes. L'isle de

Thomé défend la rade de Peros contre les vents du nord.

L'ISLE AUX MOINES.

L'isle aux Moines est à sept quarts de lieue au nord de

la pointe de peros; elle a environ 250 toises de longueur

de l'est à l'oue,st, et 120 de largeur du nord au sud. Son

intéri -:)Ur forme un petit 'plateau fort élevé d'où le terrain '
s'abaisse tout autour vers la mer SUl' une pente plus ou

moins rapide. On peut, à marée basse, aller à pied sec de

l'isle aux Moines a l'isle Bonneau qui est au nord-est, et à ·

l'isle platte q ni est au nord-ouest. L'isle Bonneau est un ·
peu plus grande 'et l'isle platte un peu plus petite et plus '

basse que l'isle aux Momes.

La Société réclame la publication d'un Mémoire de

M. de La Borderie, sur les Diablintes et appr~cie haute-

ment la respec1ahle susceptibilité qui a dissuadé
l'auteur d'envoyer son Mémoire depuis la mort si
regretta ble de, M! ;,Le Men; mais il n~ fauqrait pas, que

- L'ISLE DU CERF.
L'isle du' Cerf est située au sud -de l'isle platte et a3 ou '
400 toises a l'ouest de l'isle aux Moines. L'isle de Melbau
est à l'est et à peu de'distance d~ l'isle Bonneau et l'isle
du Rouzie, et à une demi-lieue plus loin dans le nord-est.
Ces trois dernières isles ne sorit que des rochers qui
méritent peu d'attention. '
Pre~,q,lle , toute~ lesisles dont on vient de parler sont

entouré,esde crochers jusqu'à une grande distance dans la
mer. Ces rochers s'étendent surtout beaucoup vers le nord;
il n'y aque "de-fort petits bâtiments qui puissent tenter de

s'engager au milieu d'eux, et des vaisseaux ne pourroient
- mouillér dans, cette partie que tout-à-fait au large et à une
grande distance des isles.

Il y' auroit du danger a j,etter l'ancre au sud de IJjsle
, aux Moines, à cause des courants rapides qui règnen t dans
cette partie, et 'plus encore à cause de la mauvais~ nature

du fond qui parsemé de rocherS-Tend la tenue mauvaise et
expose les vaisseaux à voir leurs cabIes coupé~
contre' les

pIerres. - _

J, MOUILLAGE DE L'EST.

Le seul bon mouillage qui se trouve sous les isles est a
l'est de l'isle aux Moines et 'au Sud-Ouest de l'isle
Bonneau; il peut recevoir des frégates; elles y mouille­
roient sur un fond de vase a l'abri des courants et des
vents du Nord et de l'Ouest.

cet évènemellL douloureux " l'empêcha '" de, pÔl~ter Ja
lumière 'sur un des points les plus.'col1tr6versés·d:e nos
ongllles, ' " ;' "', " .J
M. Trévédy espère que M. de La Borderié pré~entera

bientôt au public l'Histoire de Bretagne, dont il' a

MOUILLAGE DE L'OUEST.

Il seroit possible aussi que des frégates mouillassént à

une certsine distance à l'Ouest de l'isle atixMoin'es en

s'approchant autant qu'il seroit possible de l'isle Platte,
afin que les pointes de l'Ouest de cette isle pussent défendre
contre la vi01ence des courants.; mais le mouillage
un peu

est ,fort embarrassé de rochers, et ne peut servir que par

nn beau teins,

LE PORT.

Sur la côte"Nord-Ouest de l'isle aux Moines est ce .qu'on
port: c'est une espèce de petit bassin en dedans
appelle le
rochers où les ,bateaux se retirent et.où on peut les
des

tirer a terre.

, HAVRE DE L'ISLE PLATTE.

Tout vis-à-vis on voit dans l'isle Platte: entre cette isle •
et un rocher qu'on nomme L'isle ,au Veau, un petit ha.vre
où des bdteaux et mème de .petits corsaÏl~es peuvent mouil-
1er et 's;échouer.

," Le,3 'ports et les mouillages dont nous venons de parler,

:seroierit par eux-mèriles biEm peu dignes d'attei1tioll~ si les
isles auxquelles ils appartiennent n'etoient pas, pa'r laro-

sition qu'elles occupent dans la Manche, capables, à '

plusieui's égards, d'intéresser la navigation; les vaissë3':ux '

qui entrent . dans la Manche ont besoin de reconnaître"ces .
isles pour éviter des rochers qui en sont a trois lieues dans

recueilli les principaux docum'ents. Le même membre
émet le vœu que ron insère dans un des prochains
numéros du Bulletin la biographie de Coatalem, l'intré­
pide marin breton dont M. Le Men a\'ait si justement
exhumé le nom des oublis de l'histoire .

l'Quest :et qu'on nomme les Trwgaux" Le danger de ces
écueils est constaté par un tt'ès grand nombre de naufra-
ges, et il y a longtems que pour la sUl'eté des navigateurs,.
pendant la nuit, on a proposé d'élever un fanal sur l'isle
aux Moines. On nf' peut nier que cet établissement ne fut

très-utile.

reste · c'est principalement pendant la guerre , que

l'isle aux Moines deviel1t un objet intéressant: le passage
entre ~ette isle et la terre est alors beaucoup pltis fréquenté
que pendant la paix. Outre les batiments que leurs affaires ou

les vents contraires obligent ·de relacher dans la baye de
Peros, il est. P ,~.u , de nos vaisseaux marchands qui pour
éviter la rencQntre des corsaÏl'es ne se déterminent pas a
prendl'e 'cette route plùtot que de passer en dtèhol's des
avant que l'isle aux Moines fut entourée de
isles. Mais
batteries, il étoit facile aux ennemis de troubler la sûreté
de notre navigation en dedans comme en dehors du
détroit. Leurs corsaires pouvaient impunément se poster
dans les mouillages dont il a été question plus haut, et se
tenir la, comme en embuscade pour observer le passage de
nos, vaisseaux et pour les surprendre. L'ennemi ne pour­
roit plus aujourd'hui exécuter cette manœuvre, sans s'estre
auparavant rendu maître de l'isles aux Moines. Cette
isle par sa nature et par sa situation entre les mouillages
a été regardée, avec raison, comme remplacement le
, plus favorable l)our des batteries, et comme le point qu'il

importoit le plus de fortifier.

Enfin, .M. le Président de la Villemarqué annonce
la maison Clairet a dû terminer l'impression d'un
que
ouvrage de M. Audran Vice-Président de la Société

archéologique du Finistère. Dans ce volume se trouve

reproduit la notice historique sur la_ville de Quim'perlé

BATTERIE DE COSMOGUER .

Les battel'ies que l'on a construites autoul' de l'isle aux
Moines, sout au nombl'e de cinq; celle de l'Est qu'on

nomme aussi batterie de Cosmoguer et de six canons de

18 : elle découvre tout le mouillage de l'Est, mais 'elle souf-
frégates venoient s'em-
froit beaucoup elle-même, si des
bosser devant elle. .

BATTERIES DU NORD-EST.
Dans le Nord-Est de l'isle, il y a deux petites batteries:
la première de deux canons de 16 est dirigée sur la langue
de t.erre qui joint l'isle a marée bassse, a celle de Bonneau.
l'enpemi s'ètoit emparè de Bonneau, il ne , pourroit
Inal'cher vers l'isle aux Moines que sous le feu de cette
La seconde" d'Ul'le pièce de 16, est dirigèe vers le
batterie.
nord, apparemment pour empècher que de petits bâtiments

ne pènètrent de ce côté entre les rochers, pour tenter une
descente.

BATTERIE DB NORD-OUEST.

Au Nord-Ouest de .l'isle est une quatt'iëme batterie de '
t.rois canons de 6 et d'un de 16; elle couvre le port, in.- -

terdit aux petits corsaires le mouillage du Sud:..Est de l'isle

platte et empêche que l'ennemi, après s'estre rendu maître

de cette isle ne puisse, a marée basse, maréhér par t.erre,
vers l'isle aux Moiries. '

Blois; mais ce qui donne un attrait 'considérable à

cette · nouvelle édition, .c'est que l'auteur y présente
pour la première fois une histoire particulière de
l'ab~a~e. de Sainte-Croix, d'après le manuscrit du

BATTERIE DE L'HERMITE .
A la pointe Ouest-Nord-Ouest de l'isle est la batterie dite
L'Hermite. Elle est montée de cinq canons, savoir:
trois de 18 et deux de 6; et ses feux se dirigent. sur le

mouillage de l'ouest.

RETRANCHEMENT BAS.
Toutes ces batteries sont pla<;ées dans .un retranchement
bas qui borde la côte dans la partie septentrionale de l'isle.
Son parapet est de terre presque partout, et son talus
extérieur qui s'étend jusqu'à la mer ~aute n.'est point
dutout difficile à franchir.

RETRANCHEMENT A MI-COTE.
Cette preIpiére défense n'a point apparemment parue
suffisante~ puisqu'on la redoublée par un second retran-
chement, placé en arriére et à mi-côte. Ce second retran-

chement découvre à peu près tout l'intérieur du premier,

mais il n'est 'pas par lui-même plus re~pectabI.e, et ·il y a,
même apparence qu'il feroit encore une moindre résistance.
I,ïnconvénient de ne contribuer que fort peu
Il a d'ailleurs

à la conservation des batteries, surtout de celles de COg-
moguer et de l'Hermite qui sont les plu.s importantes .

On n'a point fait de retranchement continu dans la partie
méridionale de l'isle. L'escarpement de la côte dans cette

partie et les difficultés que la mer y oppose à un dèbal'- -

. Frère Bonavent,ure du Plesseix, continuée jusqu'en 1790

et accompagnée. de notes curieuses sur l'ancien' chà-
teau, la .lUunici,palité, l'hôpital et les anciens cou vents

de cette ville.

quement ont fait sans doute regarder cette précaution

comme superflue; on s'~st contenté d'élever sur les pointes
avancées: , .
les pl us
REDANS AU SUD DE L'ISLE AUX MOINE\).

Des redans qui flanquent toute la côte, et derriére
pourrait tirer des coups de . fusil, si quelques
lesquels on
chaloupes ennemies s'avisaient de vouloir tenter une des-
cente à droite ou à gauche. \ ,

LA TOUR.

Outre les retranchements. et les redans dont on vient de
parler, on a construit un peu à l'est de la batterie de l'Her-
mite et presque sur la partie la plus élevée de l'isle, une
tour qui a à peu prés la forme d'une croix. Cette tour doit
être regardée comme une espéce de réduit au la garnison
de l'isle se ferait assiéger, si l'ennemi était venu à bout de
la chasser du reste de l'isle. Ses retranchements ont plus
de trente-deux pieds de hauteur) et elle contient deux
étages ' de bâtiments, dont celui d'en haut est VQuté et:

porte une platte-forme: la platte-forme est entourée d'un
parapet qui n'a que la ha!ltel1r ordinaire 'd'une barbette.

On s'est proposé sans doute en diminuant ainsi la .hauteur
du parapet d'en rendre l~s coups plus plongeants, mais

malgré cette précaution la tour est tellement élevée au-
dessus de ce qui l'environne, surtout des trois côtes qui
à la mer, que Te feu q~lÏ partirait de ses plattes­
font face
formes ne saul'oit ef3tre d un grand effet. Les fenêtres-dont·

elle est percee il chaq lle étage ne sont pas non pl n·s dis­
posées d'une manière bien avantageuse, pOUf' pouvoü­
contribuer a la dèfense .

. L'ENVELOPPE .
La tour est renfermée dans une enceinte de forme irré-
gulière à laquelle on donne le nom d'enveloppe" et qui

consiste dans un simple mur sans fossé qui par dehors n'a
en bien des endroits que trois ou quatre pieds de hauteur.
La porte de l'enveloppe est couverte par un redan dans
lequel on a 'placé une piècè de canon de 18.
S'il est permis de porter un jugement sur les fortification s
aux Moines, on ne pèm'rra pas s'empêcher de dire
de l'isle

semblent trop multipliées et trop foibles presque .
qu'elles
chacune en particulier. Il aUroit peut estre suffi de juindre
à l'autre par un retranchement bien
les batteries l'une
Et supposé qu'on eût cru nécessaire de for­
conditionné.
tifier outre cela une partie de l'isle pour en faire un point
la partie de l'Est qu'il auroit fallu, ce
de retraite, c'est
semble, choisir de préférence. Il auroit alors été facile de
renfermer dans l'enceinte du postè la batterie de Cosmo-
guer, dont le feu dirigé sur le seul mouillage commode
usage auroit pû le gèner beaucoup
dont l'ennemi puisse faire
pendant toute la durée du siège.
reste il s'agit moins icy d'examiner ce qu'on auroit
dû faire à l'isle aux Moines, que de voir si ses défenses

actuelles remplissent suffisamment l'objet qu'on s'est

propose.
Il n'est pas douteux qu'elles fussent insuffisantes pour
arrèter des troupes de débarquement tnombreuses; mais
d'un autre côté on peut fortement présumer que l'ennemi
. ne destinera jamais à l'attaque de l'isle aux ' Moines un
armement bien considérable. Les frais d'une pareille expé­
l'avantage qui pourroit lui en
dition excéderoient trop

résulter; et d'aill eurs le défaut de bons mouillages pour
des vaisseaux de ligne, les dangers auxquels ils seroient
exposés et la nécessité de les tenir constamment à . une
grande distance de l'isle sont autant de raisons qui déci-

à ne charger tout au plus
deroient probablement l'ennemi
de cette entreprise que quelques frégates, les troupes de
débarquérnent ne pouvant pas alors estre bien nombreuses
ni bien puissamment protégées, seroient facilement repous­
sées par 200' ou 250 hommes, en quoi consiste à peu près,
guerre, la garnison ordinaire de l'isle .
en temps de
. Les logements contenus dans la tour consistent en deux
chambres qui peuvent contenir ensemble soixante hommes;
.un corps de garde et deux logements· d'officiers ; au-dessous
du rez-de-chaussée il y a un grand magasin à ' poudre

dans le roc. .
taillé
Outre les bâtiments il y en a plusieurs au Nord-Ouest de
dans le retranchement bas, et ceux-èi sOl)t mèmes
l'isle,
Celui de ces
les seuls qui soient habités en tems de de paix.
bâtiments qui est le plus au Nord, contient un corps de
garde qui peut recevoir vingt hommes, un .magasin d'ar-
tiIIerie,- quatre chambres qui peuvent loger ensemble

50 hommes, un cachot, une chapelle, le logement du com­
mandant et un logement pour les canonniers qui peut
à 30 hommes, un autre bâtiment qui est au Sud du
suffire
précédent renferme quatre logements d'officiers, un autre
pOUl' l'aumônier, un pour le chirurgien, un pour le g~rdien,
une chambre servant d'hôpital, une prison, et outre cela .
deux greniers où on peut, dans le besoin, loger vingt ou

trente hommes.
A côté de ce dernier~logernent est un four et un fournil .
Il Y a dans la batterie de Cosmoguer un corps-de-garde

'voûté et UI}. petit magasin à poudre. Il y aussi un petit
-de-garde dans l'isle Bonneau et tout auprès sur la -
corps
pointe Est-Nord-Est de l'isle une pièce de canon de 6 dont

nous n'avons point enCOl'e padô : elle flanque a dL'qite et. il
gauche les parties de la côte qui ne peUvérlt estre 'vues des
batteries de l'isle aux Moinès et elle est destinée àempê-
cher les descentes.

DIRECTION DES PLACES DE BRETAGNE' ;

Port-Louis (1775) .

MEMOIRE SUR LA SITUATION DU PORT-LOUIS, PAR RAPPORT

A LA FRONTIERE ET SON UTILITE.

Henry III est le premier qui est fai t fortifiee cette ville.
Il est aisé d'imaginer que la bonté de son port en fut la
principale raison, puisque, dés ce tems, le commerce du

Port-Louis, lors nommé Blavet, s'étendoitjusqu'aux Indes-
Orientales: mais par une fatalité si commune à tous les

premiers établissements, le chef-lieu n)èst plus qu'une mal-
heureuse bicoque où se retirent les gens affamés et ruinés
de toutes les quatre parties du monde; on imagineque le
la sardine n'est pas la seule chose qùi les at-
commerce de
tire, et que le Roy n'e~ entretient pas ' les fortifications

exprés pour le conserver, mais qu'il a un objet plus inté-
ressan t que celui-là. ,

La ville de Lorient si nouvellement ètablie et qui s'est
accrüe cornme lm champignon, pour périr de même, peut­
être regardée comme la seule et unique i'aison de la dé­
pense que le Roy fait pour enÜ'etenir la fOr'tification et. la
garnison du Port-Louis. En e° tret qu'une flotte ennemie
. débarque à la Baye d'Ethel (chose qui n'est pas démontrée

impossible .. bien loin de la), il ne faut pas 24 heures pOUl'
y arriver et pour en faire le siège; il ne faut pas beaucoup
~ de tems. L'ennemi s'en étant emparé, sera bientôt maître

de la rade et d.es envil'ons. Il peut incendier le port de