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Bulletin SAF 1880


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La maison et le mobilier d’un magistrat breton au 17e siècle (Hennebont, 1659)

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dernier est 'chargé, et doùne à l'Assemblée communi­
cation de ce télégramme ainsi qlie d'une lettre où notre
zélé confrère fait appel aux lumières de la Société
. archéologique pour la révision ' du chapitre de l'An-
nuaire consacré'aux illustr:ations de notre département.
Les noms suivants, et d'autres encore, pourr.aient
être ajoutés à ceux qui composent ce tableau fort in-
complet: .

Le . Gonidec, notre grammairien national; le comte

de . Carné, de l'Académie française.; Aymard de Blois,
fondateur de la Société archéologique du Finistère;
l'amiral Romajn-Desfossés; Prosper Proux, le poète
breton; Mgr Graveran, évêque de Quimper et de Léon;

. le général de Blois de la Calande, etc.
M. Pavot exprime le désir qu'il serait intéressant
d'ajouter à la .suite de ces noms les dates de naissance

et de décès.

M. le Président donne ensuite la parole à M. Audran
polir une comniunication sur :

LA MAISON ET LE 1ER n'UN MAGISTRAT BRETON
AU XVIIe SIÈCLE. •
Il Y avait en 1659, à Hennebont, un ménage qui devait être

bien heureux.
Les époux possédaient la· jeunesse, la santé, les honneurs, la

fortune et pour combler tous leurs souhaits il venait de leur

naître un héritier qui fut inscrit aux registres des baptêm.es de la

paroisse de Saint·Caradec: « Jean-Marc AUMONT, filsd'escuyer
Julien Aumont, s'ieur de Lintho, conseiller du' Roy, alloué et '
juge ordinaire en la juridiction royale de Hennebont et de dame
Ollive Pytouays /fa compagne. » Ils habitaient une petite maison
. ayant pignon sur fl~e, et composée au rez-de-chaussée d'une
seule pièce ayant vue sur la rue et d'une cuisine derrière, deux

pièces au pr~mjer étage et deux autres au second.

Le bonheur des époux devait être cependant de courte du-
rée et douze mois ne ~étaiep.t pas écoulés que mourait la

dame Aumont. Il fut alors dressé inventaire des valeurs mobi­
lières dépendant de la communauté, et c'est cet inventaire très­
d'étaillé et qui contient des renseignements très-intéressants

sur le mobilier d'un juge royal~ que je v~is vous lire.
Mais avant, faisons plus amples connaissance avec les époux.

. Julien Aumont était . né à Quimperlé, il était fils de noble

homme Nicolas Aumont, en son vivant sieur du Lintho et de

damoiselle M~rguerite Aumont, sa veuve dès 1655. .
La famille Aumont . appartenait à la haute bourgeoisie de
Quimperlé. Elle avait même des prétentions à la noblesse,' mais .

Julien Aumont ne produisit pas à la réformation de 1668 et

bien lui 'en prit, car Charles Aumont, son parent, alors lieute-

nant de la juridiction royale de Carhaix, qui ne l'imita pas,
fut débouté et sa os doute condamné à l'amende de 400 1. (1) .
Madame Aumont, Ollive Pitouays, était née .à Hennebont du
mariage de Jean Pitouays et de Jacquette Auger, sa compagne .
La famille Pitouays, également d'origine bourgeoise, occupait

Hennebont des charges de judicature. Une branche de la

même famille, établie eo Cornouailles, remonte à René, l'un
des nobles et habitants de Quimper, contribuants à l'arrière·
ban en 1636. Elle prenait pout: armes de gueules à trois mar­
tres d'or

tai dit que les époux Aumont étaient riches, je vais l'établir .
par leur contrat de mariage reçu par les notaires d'Hennebont
;. u Le dix-sepliesme jour de novembre mil six cents cin­

quante et cinq après midy .

la cour de Henbond devant nous nolaires royaux d'icelle
Par

avecque submission et prorogation de juridiction y jurés,

(t) Voir Nobiliaire de Bretagne, de Pol de Courcy (2 édition, t. l, .
page 2t). .

(2) Voir NobtUaire de Bretagne de Pol de Courcy (2 édition; t. II;

(e Ont comparu en leurs personnes noble homme Julli~n Au­

moni, sieur du Linteau, advocat en la CoUl~, aUctorizé en . tant
que besoing d'escuyer Ja~ Le Flo, sieur de Kertanguy, conseil- .
1er du roy et sùn bailiif à Quimperlé et y demeurant en la pa- .

roisse de Saint-Collonban et de Saint-Michel, lesquels promes-

tent e~ s'obligent ensemblerrient de faire rattiffier et s'obliger

au toul du contenu au présent acte~ à damoiselle Marguerite
Aumont, veuve de feue . nob1e homme Nicolas Aumont, en son
vivant sieur du dict lieu de Linteau, et mère du di ct sieur de

Linteau et en rappo.rter acte en due forme dans quinzaine pro-
chaine, venante à paine de tous. des pans de leur p'art.

«Et nobles gf'ntz Jan Pitouays et damoiselle Jacquette
Auger, sa compaigne, sieur et dame de Kerleau et damoiselle
Ollive. Pitouays, dame de Kerlégan, leur fille esnée, icelle auc­
torizé~ du ùict sieur de Kerleau, demeurant en la vieille vjlle
du dict Henbond, paroisse de Saint-Caradec, d'autre part;
CI Entre lesquels, pour parvenir au mariage ci-devant pro- -
Pilrlé, entre le dicL sieur du Linteau et la dicte dame de
KerJégan, soutz les dictes auctorités, a esté accordé les articles
qui ensuivent sans lesquels le dict mariage ne s'accompliroit. ·

CI Quy est: que le diet mariage sera sollemnisé eh fasce

de nostre Mère Sàincte esglise appostolique el romaine, à leur
commodité,
(l Que la dicte dame du Linteau, mère, promest et s'oblige, •

de donner au di ct 'Sieur du Linteau, son fils, la somme de dix

mille livres tournois en argent, ou bons actes valables dont el
en demeurera responsaple de la solvabilité d'iceux, et la somme

de mil livres tournois en 'fond d'héritage, et ce à· valoir en la

succession ja esc-hue du dicl feu sieur du Linteau père,que à
celle a esrhoir de la dicte Aumont mère, de laquelle somme de

dix mille livres tournois sera réputée pour meubles; celle de

deux mille livres tournois, qui entrera en communauté entre

les époux fiancés, passé du jour et· an de -leur communauté, et ,

• le surplus qui est de huit mille livres tournois, tiendra lieu de

propre du dict sieur du Linteau,
pour estre employés en

assiette d'héritage ou achat d'office.

• « Et les dicts sieur et dame de Kerleau, s'obligent sollidai-
rement '(avec) renonciation, elc., de payer et délivrer au'xdicts
époux fiancés, la somme' de dix mille livres tournois en argent
ou bons actes dont ils en ' demeureron t responsables ..... , de

la'quelle dicte somme de dix mille livres tournois, les dits sieur

et dame de Kerléau s'obligent de bailler, payer ' et délivrer au

• dict sieur du Linteau, sous la dicte aucttorité, 'la ~omme de
trois mille livres tournois. en argent le jour devant la bénédic-
tion nuptiale, et de laquelle dicte somme de dix mille livres
tournois, entera en eommunallté ùe biens, passé jour et an,
la somme de deux mille livres tournois, pour tenir nature de

meubles et. ,le surplus quy est de huit mille tournois, tiendra
nClture d'immeubles et propre à la dite dame de Kerlégan. ' ., ' '
En outre les dicts sieur et dame de Kerleau donneront à jouir
fiancés en fond d'héritage la somme de cinq
. aux dicts époux
celltS livres tournois de rante qui est à valoir à leurs succes&ions .

CI Il est accordé qne la dicte dame de Kerlegan aura de
douaire par an; cas advenant la mort du dicl sieur du ·Linteau

la somme de cinq centz livres tournois en assiette, sy mieux
elle n'aime se contenter du douaire coustumier et sont d.'accord
que ehacun des dicts parlyes contraitantes abilleront leurs
enallS d'abitz .nûptiaux selon leul's conditions, à tout quoy ,

les dicts partyes se sont obligés, etc., etc. . . . '. . . . . .
Cl Faict et grée ~u dict Henbond, chez les dicls sieur et dame

de Kerleau, au rapport de Vincent Perrier, notaire, aux pré-

sences d'escuye'r, Yves-Geffroy, sieur de Kerespertz, noble
homme Jan Le Couriault, sieur de Kerdudal, nobla homme

Christophe Le Livec, sieur de Toullelan, parans et alliés des
(sous leurs ~eings), et les nostr~s les dicls
dicts époux fiancés
jour et an que devant.» . ' ,

Peu de temps . après son mariage, Julien Aumont, qui •

était déjà avocat, acheta la charge d~alloué à Hennebont (1) .. •

Ceci exposé, je reviens à l'inventaire qui fail l'objet de mà

communication.

« Inventaire des biens meubles et ustallcilles de ménage de

. la communauté d'entre escuyer J ullien Aumont, sieur du Lin-

tho (Linteau), conseiller du R?y~ alloué et juge . ordinaire en la

juridiclion royalle de Hennebont, et défunte ddme Ollive Pi- .

. touays, sa compagne, fait à requête.du dit sieur du Lintho père
et garde naturel de Jan-Marc Aumont son fils, par moy soubsi-
gné commis au greffe dudil Hennebont ayant pour priser et es-
timer les dits meubles, honnorable homme Charles Bausse,
de draps de soy, Jan Le Délézir,. marchand toillier,
marchand

Jan Briand; menuisier, Jan de Bercier,orpheufre, Hamon Berai, ,
o,!l.t promis par leurs sermans de se
tailleur d'habits, lesquels
. comporter fidellement au dit prisage.

« Du vingt et troiziesmejour de juin 1660.

. EN LA SA~LE BASSE :

.« Une ,table longue, aveg deux bangs longs de bois de chesne

prisés la somme de six livres . . . . . . . . . . . ' . 6 1.
a Six escabeaux de boutz de table bois de chesne prisés la

somme de cinq livres tournois. ". . . . . . ' . . . . . . 5 1.

« Six chaises, six bancs platz de bois de chesne garnies de drap
et frange verte prisés la somme de.. . . . . . . . . 24 ·1.
« Un petit lict vert prisé la somme de soixante solz, ci 3 1.

E N LA CUISINE :

« Une table cloze de bois de chesne prisée la somme

« Une 'presse ou armoire à quatre services, de bois de poirier,.

prisée ....... ~ ... ............ . 18 1.

(f) Alloué se dit du Heutenant général du . sénéehal et particulière­
ment en Bretagne, judex subsidiarus. -- Dictionnaire de Trévoux, t. 1,

page 298. .

,« Une couchette de bois de chesne prisée. . . . . . 6 1.
«( Une haute armoire à quatre ouvertures prisée la somme de

12 livres tournois.. . . . . . . . . . . . . . .. 12 L

• ct Deux landiers à broche, ung trépiés, une palle à feux, une

pou-elle à .frire, une g~isle de feu, deux autres petites chesnettes ,
le tout estimé la somme de. . .. . . . . . . . . . . . 9 l.

« Trois bassilis et une pouelle d'airain prisés.. . . .
a Un. grand chaudron en ovalle prisé .'. . . . . . '

EN LA CHAMBRE HAULTE
LE DEVANT:

« Un grand liet bois de noier prisé. . . .

CI Une table quarrée prisée . . . . . . .

Cl Six chaises, six taboureaux de noier et un fautûeil pri-

sés . . . . . . . . . . . ' . . - '.

« Une table en ovalle de bois de chesne prisés. . . .' 8 1.

• Ci ' La garniture du lict, chaises, tabourotz. fauteuil, tapis, ta-

pisserye, prisés. . . . . . . . . . . '. . . . . . 370 1. .
« Un miroir d'escaille de torteüe garnyes de feuilles d'ar-

. geant, prisé .. ' . ' . ' . . ' .... ! •••••• '. 10 1 •
Cl Deux landiers de parade, prise.z. . . . . . . . '. 30 l.
(J Un petit coffre couvert de cuire rouge garny de cloudz
aveq les sous-bastemans de bois dê noïer, prisé. . . . 6 1.

(J Un petit cabinet d'escaiUe de tortue enrichy de feuilles
d'argeant, prisé.. . : . . • . . . . . . . . . . . 40 1.

HAUTE LE

Cl Un lict de bois de chesne, prisé.. . . . . . . .
« Deux petites tables bois de chesne, prisé . . . . .

« Une armoire de' sapin, prisée. . . . . . . . . ' . 18 l.

· « Un abat vent garny de tapisserye; prisé . . . . . 24 1 .

« Deux malles .couvertes de peau de chèvre, prisées cent

solz, cy. . . . . . . . . . . . . . . . . . ., . . 5 1 .

Un caban ,debreganne (bergame) avec le pavillon de la 1
couchette, prisés . . . " ~ . . . . .' . . . .. . ~ '. 10 l.

ESTAIGE
EN LA CHAMBRE HAUTE DU DEUXIES
LE DEVANT:

«Une couchette de toutes 'sortes de boys, prisée quatre lines '
dix sols tournois. . . . . , . . . . . . . . . , . 4 1. 10 s.
ct Un vieux coffre de bois de chesne, prisé. . . ~ . , 40 s.
« Une malle couverte de peau, prisée . .". . . . . 3 l.

CI Cinq cattelollnes, prisées ..

pnsees. .
cr Quatre couettes de plumes,
(1 Deux matelas, prisés. . . . ' . . . . . . . . . 24 1.'

Cl Quatre oreillers de plumes, prisés . . . . . . . .

, CI TI'OÎ8 traversiers de plumes, prisés. . . ' . . . . .

VAISELLlE D'ARGEANT .

« Une esgaire 'd'argeant, une 'sallière? un sucrier, p.n vinai-
grier, douze cuillers, douze fourchettes, deux fl~inbeaux àvec '
les mouchettes, une ' escuelle et -une tasse pesant ensemble
t 7 marcs 6 onces 3 gros, prisés ,à 25 livres 4 sols le marc, la
somme de. . . . . . . . . . . . . '. . . . 448 1. 16 s.
VAISELLE D'ESTAIN.
6 Six platz potagers, douze plats de seconde sorte, deux

douzaines et derny d'assieptes, huit 3ssieptesà la Mazarine,

deux assieptes vernies le tout d'estain fin, pesant ensemble

104.1ivres, estimé à 20 solz la livre . . . . . . .. 104 l.
« Deux vieux flambeaux, deux portants à collier' de more · et
un vinaigrier d'estain, prisés cent dix solz, ci. . . fi 1. 10 s. ,

li Quatre chandeliers de cuivre, priséz. . . . . . '. 5 1.-

CI Un timbre ou cuveau d'airain, prisé .. ' . : . . . 24 1.

• Uue bouette de fe" r a des tirer du linge, prisé . .. 4 1.

CI Une garenne de cousteau prisée. . . . . . . . .

ct Un chauffe-lit, prisé 60 solz, ci. . . . . . . . .

LING

« Deux douzaines d,e linceulx de lin à 3 laizes prisés, à

raison de 9 livres la pèce, la somme de. . . . . . ' . 216 1.

« Une douzaine de linceulx de réparon, prisés à raison

de 30 solz la pièce. . . . . . . . . . . . . . . . 18 l.
ft Une douzaine et demy de Ilnceulx de ch~H1fvre, prisés à
raison de 50 sols pièce .. . . .. " . . . . . . . 54 1.

, (J Six napes de lin. prisées.. . '. . . . . . . . . 12 1.

. u Deux douzaines et derny de napes de' chanfvre, estimées à

raison de 25 sol s pièce . . . . . . . . . . . 37 1. lOs.
(J Trois douzaines de serviettes de lin déltées, prisées à

raison de douze livres la douzaine, la somme de . . . 36 1.

CI Sept douzaines d'autres serviettes moin~ delliées prisées
dix livres la douzaine .. '. . . . . . . . . .' . . . 70 1.

(~ Quatre douzaipes de serviettes de chanfvre,prisées à raison
de six livres la douzaine. . . . . . . . . . . .' . . 24 1.

« Une douzaine et derny de touaillons, prisés à, raison de

5 solz pièce. .. . . . . . .

« Deux douzaines de souilles d'oreillers, à raison de 12 sols
,la pièce. . . . ' . . . . .. . . . . . . . . . 14 1. 8 s.

« lJne douzaine d'autres souilles d'oreillers, prisées à raison
, de 10 sols la pièce . . . . . . . . . ; . .. . . . 6 l.
(J Six chemjses de lin à femme, prisées à 50 sols pièce, ' 15 l.

HABITZ ET DANTELLES.

« Une escarurre ' de point de Flandre, prisée
la somme

« Un mouchouer de point de Flandre, prisé . . . . 40 l.
• CI Un peignouer et une gorgerelle de point de Flandre, une
'autre gorgerelle de point de Sedan, ' une paire de bouts de
manches garnyes de dentelle de Flandre' et autres menues
pièces de linges' sans dantelles presque usées, prisées en

tout. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . 6.0 1.
, « Une juppe de satin vert aveq le : corset, ]e tout garny de
dan telles d' argean t pris0e. . . . . . . . . . . . . ' 75 1.

« Une jupe de moire bleue garnye de ' dantelle d'argeant
pris~e. . . . . . . . . . . .' . . . . . . ... '.. 55 1.

ft Ùoe juppe de ratine couleur de feu, avec
les hra~sières '
garnyes de dantelles d'or et d'argent, prisés, ..

(e Une jupe de ras de Chalon es couleur de
feu ~ garnye de

grande dan telle d'argeant. . " . . . . . . . . . . ~o 1

« Un habit d'estamine grise garny de petite dantelle d 'or ~t

d'argent avec une juppe han~tonne. . . . . . . . 48 1.

cr Up habit de cheval de bouracan no"ir garny de gallon d'ar~
geant, prisé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 l.
« Une juppe de taffetas jaune simple et un petit manteau de
futaine grain d'orge. . . . :. . ' . . . . . . .. 10 1.

« Une housse sarge drapée noire garnie de franges 'de mille
un juppe civille desfaitede tabis gris, une paire de bas
couleurs,
d'estame, une paire de bas de soye verts, le tout prisé eo-

semble. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
« Un deshabillé de tabis de couleur de feu dégarny fors le
. port peigne qui est garny de dantelles d'or et d'argeant, avec

une coueffe de taffetas et un dallet à dantelle prisé . . t 5 1.

u Deux paires de souliers brodés et une paire de gants

garny avec les parures . . . . . . . . . . . . . . 15 l.
u Une aune de taffetas jaune et un reste de satin vert ' .

prisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1.

LIVRES.
(e Les livres consistant en près de six vingts 'volumes tant •

moyens que petits, prisés . . . . . . . . . 200 1.
grands,
« Tous les quels biens, meubles, cy devant inventoriés, sont ,
'demeurés en la charge et garde du dit sieur Lintho, pour en
compte lors que requis sera. '
tenir

« Fait soubs le signe du dit sieur de Lintho, des dits Bausse,
Delezir, Berciel' et le mien, les dits jour et an, en présence de

nobles gens Jan Pitouays et damoiselle Jacquette Auger, sieur

et dame de Kerleau, ayeul et ayeule dit, Jan-Marc Aumont qui
ont signé. ' •

CI NOTA.' ' . Le total de l'in"Ventaire est de 2,67-4 l. 14 ' sols,

ce qui représenterait de notre monnaie actuelle huit milles

. francs' . . . - .

Il est bien à regretter, ajoute M. Audran, que le .

. greffier de la cour n'ait pas jugé à propos de nous

donner le détail des livres de la bibliothèque. Ce se-

rait un renseignement précieux, on y verrait figurer
Corpus juris, la très-ancienne
l'énorme compilation du
la vicomté de
coutume de Bretagne', la coutume de
Paris; les historiens de Bretagne, Le Baud et d'Ar-

gentré, les auteurs latins en grand nombre .: Virgile,

Horace, Cicéron, Jules César, etc., les auteurs Fran-

çais étaient peu nombreux : Molière, dont les premiè-
res pièces ' faisaient déjà connaître le nom; Boileau
avait aussi publié à cette époque quelques satyres,

. mais les écrivains . du grand siècle devaient être peu

en Bretagne. . .
connus

La lecture -de l'inventaire nous montre deux omis-

sions, la première :, la cave où avec le cidre de

Bretagne devaient se trouver quelques barriques de

. vin de Gascogne; la seconde: l'écurie ou se trouvait le
cheval indispensable au juge poùr ses enquêtes et vi­

sites de lieux très-fr-équeutes à cette époque. Par ces .
M. Audran est appelé à croire que les
deux omissions
époux n'habitaient qu'une partie de la maison, le sur­
plus étant occupé par les grands parents, propriétaires
de la cave et du cheval.

à 4 heures 1/4 .
. La séance est levée •

• d 422 cau,: Li ,.