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Bulletin SAF 1880


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Séance du 22 novembre 1879

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SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1879.

Présidence de M . . le Vicomte HERSART
DE LA VILLEMARQUÉ
MEMBRE DE L'INSTITUT.

Etaient présents : MM. Audran, Créac'hcadic, De·
vaux, _ Faty, Fougeray, Le Maigre, Lenoble, Malen',
Pavot et Tanguy, Secrét9-ire .
La séance est ouverte à deux heures.

traiter les questions scientifiques qui sont
Avant de
à l'ordre du jour, M. le Président expose qu'il en est

une de comptabilité qui est d'une actualité pressante,
qui appelle rattention la plus sérieuse des Membres
la Sodété archéologique du Finistère, intéressant
au plus haut degré la continuité et le' succès des tra·
vaux de cette Société.

Au cours de la dernière séance, et à propos de la
vérification de la gestion de M. Créac'hcadic, Tréso-
rier démissiqnnaire, un Membre a fait remarquer som·

mairement, sans pouvoir à cet égard donner des indi-
cations précises, qu'il resterait une somme assez con-
sidérable de cotisations à recouvrer sur les années

1876-1877, 1877-1878 et 1878-1879. Or, MM. Audran
et Pavot, après avoir refait les vérifications nécessai-

res, constatent que, d'après les écritures de M. Créac'h~
cadic, 45 sociétaires redoivent encore un total de
700 francs sur les exercices expirés et que, s'il n'é·
tait pas apporté remède promptement à cette fâcheuse
situation, les recouvrements devenant impossibles,

l'avenir de la Société archéologique du Finistère pour-
rait être en péril. '

Il résulte des rechèrches approfondies auxquelles se
sont livrés MM. Audran et Pavot, que deux causes

avoir occasionné ce regrettable
principales peuvent
état de Qhoses : le peu de facilité de transmission des

fonds qui existait autrefois pour les Membres non ré-
à Quimper; en second lieu le système suivi
sidants
jusqu'ici par la Société d'établir chacun de ses exerci-
à cheval sur deux années, savoir :du
ces financiers
1 avril d'une année au 31 mars de l'année suivante.
la fondation de la So­
Cette pratique, adoptée lors de
ciété et pour des raisons qui avaient alors leur valeur,
paraît avoir donné lieu depuis deux ans surtout à
d'involontaires confusions, et bien des Sociétaires

restent à recouvrer sont sans
dont les cotisations

doute convaincus qu'un versement fait par eux en
1878, par exemple, s'appliquait peut-être à l'exercice

1878-1-879, tandis qu'il restait dû pour 1877-1878. Ces
deux. questions sont à discuter successivement et, ~u
leur extrême urgence, doivent recevoir une solution '

, sans plus de retard.

En premier lieu et pour donner, tant à M. le Tréso-

rier qu'aux Sociétaires intéressés, toute facilité de
et pour l'arriéré et pour ravenù', M. le
versement,

Président propose les récentes mesure$ adoptées par
l'administration des postes et des télégraphes en vue
de faciliter au public tous envois .et recouvrements di­
rects de fonds (loi du 7 avril 1879) mises à profit par

d'autres Sociétés savantes, notamment par celle· des . _
Bibliophiles bretons, dont une circulaire est commu-
à la réunion. .
niquée

Ce document établit que les cotisations individuelles,
faute d'envoi direct et dans un délai spécifié, seront

p.erçues à domicile par le, facteur de la poste, à l'aide
d'une quittance de la somme due. Ce mode de recou­
vrement procurera aux Sociétaires en retÇtrd, et pour
un léger supplément de frais, une économie apprécia-'

ble de temps et de correspondance. Il évitera surtout
à M. le Trésorier une besogne ingrate et très s9uvent
sans résultat. Ainsi, pour la somme de 10 francs à
taux de la cotisation annuelle de chaque
recouvrer,
Membre de la Société archéologique, les Sociétaires
non résidants à Quimper et qui p~éfèrent éviter" un dé­
rangement pour se rendre à Un bureau de poste, écrire

une lettre, prendre un mandat et en acquitter les frais

, avec ceux de l'affranchissement,' n'auront qu'à atten-
dre la venue du facteur et qu'à lui remettre la somme

10 fr. 50 c., qui comprendra : 1° la redevance de

o fr. 50 c: exigée par l'administrçdion des postes pour

frais d'envoi et de rècouvrement; 2° le montant net
de la cotisation à transmettre à M. 'le Trésorier de la
Société .

Ce système qui paraît n'offrir que des avantages, -

et ne modifie d'ailleur$ en rien l'ancien ordre de cho-
par
ses pour les Sociétaires qui voudraient s'acquitter
une autre voie, . serait accepté avec reconnaissance
par M. le Trésorier.

Après une courte délibération, il est 'adopté à l'una-
nimité et il recevra son application aussitôt . pos­
sible. Une circulaire à ce sujet sera adressée aux 80-
ciét~ires par M. Le ·M'aigre. ,
La discussion est ouverte ensuite sur une deuxième

amélioration signalée comme très-opportune au point
la précision des opérations de recettes qui
de vue de
incombent à M. le Trésorier, à savoir la concordance

désirable entre les exercices financiers de la Société et

l'année du çalendrier. M. le Président rappelle que
cette question avait déjà été agitée antérieurement
que si elle a paru moins pressante alors, c'est que ,la
très-vigilante gestion de M. Faty avait atténué, au

prix d'un labeur soutenu, les inconvénients du mode
de l'indécision qùi en' résulte .
actuel d'opération et

L'opinion de tous les Membres présents paraît faite
quant
aujourd'hui, et aucune objection ne se produit

à la proposition d'adopter, à dater du 1 janvier 1880,

un nouvel exercice financier concordant lui-même
avec chaque millésime nouveau.
M. Pavot, à qui la· parole est donnée, dit qu'il

convient d'abord de clore l'exercice 1879-1880; puis,

à titre de moyen transitoire, de considérer, comme

exercice d'une durée exceptionnellement 'restreinte,
les lleuf derniers mois de 1880.

L'exercice 1880, ainsi réduit aux trois derniers

trimestres d'une année, ne donnerait lieu · qu'à une
cotisation de 7 fI'. 50 c. A dater de 1881 .la cotisation

annuelle serait reportée à - son chiffre normal (10 fr.), .
l'exercice financier reprenant dès lors, avec l'année
du calendrier. la concordance jugée désirable.

. Ce principe admis, continue M. Pavot, on s'occu­

perait activement des comptes en retard, et, en uti~i­
sant la circulaire dont l'impression vient d'être décidée ·
et dont l'émission précèderait au besoin l'impression

et la distributio'ndu Bulletin de la présente séance, on
ferait connaître à tous les membres de la Société la .
du, recouvrement par
résolution précédemment prise
la poste, en ajoutçmtindividueflement à cette communication

et pour chacun des membres au com.pte desquels paraU sub·
sister un débet, d'après les écritures de M. Créac'hcadic,
- le montant et le point de départ de ce débet;

chacun des intéressés se trouverait ainsi avisé et mis
à même ou de s'acquitter des cotisations arriérées ou

de rectifier les erreurs commises à son préjudice, s'il
en existe.
Cette proposition de M. Pavot est aq.optée par l' As~

semblée, comme la précédente. \
Une autre amélioration de détail, proposée à la
réunion, est' ensuite examinée et pareillement adoptée:
c'est l'emploi d'un registre à souche, comme ceux du

modèle en vigueur dans un grand nombre de réunions

ou d'associations, procédé de comptabilité qui a
l'avantage de faciliter toute vérification.
A vant de mettre fin à ces fastidieuses mais impor- '
il ,est décidé à l'unanimité: 1 Que
tantes questions,

MM. Audran et Pavot, en l'absence prolongée de leur

troisième collègue, déposeront avec leur seule signa-
ture, le relevé déjà minuté appuyant le premier compte-
rendu sommaire de la gestion de M. Créac'hcadic;
2 que la même Commission fera un rapport détaillé,
jugé nécessaire par l'assemblée, comme supplément de
renseignements à propos de cette gestion, sur la situa-
, tion matérielle et l'avoir de la Société dont les collec- .
tions diverses se sont sensiblement accrues, grâce au
zèle intelligent de son Secrétaire M. Le Men, directeur

du ' Musée archéologique de Quimper .

. . MM. Audran et Pavot, qui ont peu de temps à eux,
à cette époque de l'année, déclarent qu'ils n'auront
peut-être pas les loisirs necessaires pour ce nouveau

travail; ils ne veulent pourtant pas le décliner, vu les
instances de leurs collègues.

La parole est ensuite donnée à M. Audran, pour
une communication sur:

, LE CHATEAU DE Gu
, On lit dans l' Histoire de, Bretagne: u En 1241, Guyhomar de

Léon prit les armes contre le duc Jean 1 pour soutenir des
droiLs de brefs (c'est-à-dire de naviguer) dont il jouissait dans
sa" terre; il brûla le château de Quimperlé. Cette affaire fut
apaisée et le vicomte de Léon conserva sa possession (1). »
Et dans la chronique de Ruys: « Eodem anno (MCCXLI)

cast1'um de Kemperlé fuit combustum a Leonensibus (2).
Da,ns quelle partie de la ville était situé' ce château, ce qu'il
est devenu depuis? C'est ce que je me propose d'établir dans
ce mémoire.

On désigne à Quimperlé, sous le nom de rue du Château,

une 'large voie pavée dans laquelle on remarque les ruines
de l'église paroissiale de Saint-Colomban, la prison, l'auditoire
où se réunissait avant 1791 le corps municipal, et plusieurs
maisons des XVIIe et XVIIIe siècles. Elle mène de l'église de
Sainte-Croix au pont du Gorréquer sur lequel se trouvait,
avant 1590, une des portes de la ville. Il est de tradition

constante à Quimperlé que la dernière maison de la rue, celle '
qui touche à droite le pont, est construite sur l'emplacement
de ,l'ancien château. Cette tradition a pour base une phrase du
bénédictin Dom Le Duc: « Il (le comle Alain Cagnard) changea
donc son chateau en monastère comme c'est la tradition com­
mune, et la grande rue qui est proche de nostre église s'appelle
, " ri Of f' .

(1) Bertrand d'Argentré, chapitre CLXIII, page 330. Dom Lobi-
neau, page 243.
(2 Dom Lobilleau, Preuves; page 371.