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Bulletin SAF 1879


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Séance du 16 novembre 1878 (suite)

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deJ'niel",lelnom dc},mont :l'rugy; c'est un ellemple pres~lle contemporain
101 de mutatIOn du c, et analogue à celni que j ai cllé page 71,
de la
note 1,
4, - Le président Fauchet pensait que la ville do Venise avait été
fOll?ée pal' yne cO,lo~io de V énéli-~I'mol'i.c~ins. Guillaume Lejean parta­
geait la merne OplllOll, ct;oeUc lhese a ete soulenue par d'autres. (Voir
la note page 159). '

R.·F. LE MEN •
Après la lecture de ce mémoire, M. le Président
communique à la Société une lettre où M. Kerviler,
28 septembre dernier,
développant son télégramme du
lui adresse plusieurs citations au)ujet des prétendues

pierres de {oudre.

A Monsieu1' DE LA VILLElI1ARQUÉ, Président de la Sociéte

Q1'chéolog ique du Fin'istere.

Monsieur le Président,
de ne pouvoir vous'envoyer qu'une dépêche
J'ai hien regretté

pOUl' votre intéressante communication: j'avais fait mes trou­
vailles le matin, il élait Irop tard pour vous écrire une leUre
qui pût pal'venir à temps, J'ai été surtout doctus cum libro.
Sauf le passage de Buffon, lout le resle m'a été' fourni par
Evans (1), même le remarquable passage de Marbode, évêque
de Rennes au XIa siècle, sinon pour le Jexte, au moins pour
les indications. Voici les principales:
Marbodœi Galli cœnomanensis de gemmarum ' lapidumque
p1'eciosal'um {ormis, etc. (Cologlle 1519, p. 48.)

CI Ventorum rabie cum turbidus œstuaL aël',
CI Cum tonaL horrendum, cum fulgurat igneus œlher,
' « Nubibus elisu'i cœlo cadil ille lapillus,
CI Cujus aplld Grfficos exstaL de fulmine nomen :
,« Illis qllippe locis, quos consta t fulmine tactos,
u Iste lapis lantum reperiri posse putatur,
(1) The ancient stone implemets, p. 50.

• UlIdè J(eraunios est grœco sermone vocatus i

1( Nam quod nos fulmen, Grœci dixere Keraunon,
« Qui caste geril hunc a fulmine non ferietur,
Il Nec damus aut villœ, quibus afTuerit lapis iIle-:
CI Sed neque navigio pel' flnmina vel mare vectus,
Il Turbine mergetur, nec fulmine perculietur :

III Ad causas eliam, vincendaque prœlia pl'odest,
Il El dulces somnos, et dulcia sOlUnia prœstat. D
J'arrive aux époques modernes:
Mercati, médecin du pape. Clément VIII, à la fin du XVIe siè­
le premier que les pien'cs de tonl'Cl're éLaient
cle, soutint

les outils des peuples primitifs (Bibliotheca Vaticana, p, 242)
Au XVIIe siècle il y eut dès discussions en Allemagne ct en
Angleterre à ce sujet. En Allemagne il faul citer surtout
Aldl'ovandus en 1648, Gesnel', BoeLhius, Besler, Wormius, etc.
En Angleterre les docteurs Plot (1686) et Lister (voir Philoso-
phical transactions of the l'oyat Society, nO 201.)
Au XVIIIe siècle, vons trouverez au tome XII des Memoù'cs

de l'Academie des Inscriptions et &lles-Lettres (p. 163 169),
un très-remarquable mémoire de Mahudel SUl' les prétendues
pierres de (oudl'e employées par les premiers hommes pour les
arts. Je vous avoue franchement que j'ai été stupéfait en lisant
ce mémoire et en examinant les deux planches qui repré­
sentent des hl'lches de pierre de loute forme. Les archéologues
modernes n'ont rien inventé; nous découvrons Lous les jours
ce qu'ont découvert nos anciens.
C'est probnblement à la slIile de ce mémoire que Buffon
écrivit la phrllse que j'ai remarqu(,e au commencement du
chapitre de ses Epoques de la natltl'C où il trace l'epnque à
laquelle la puissance de l'homme a secondé celle de la nature •

La voici :
CI Ils ont commencé par aiguiser en forme de haches ces
caillollx durs, ces jades, ces pitrres de foudre que l'on a • •
crues tombées des 'lues et formées pal' le tonnerre, eL · qui •

dernier, loluom de mont ~rugy; c'est uu clIelliple pres~lIe contemporain
la loi de mutation du c, et analogue à celui que j ai cité page 71,
note 1,
4, Le président Fauchet pensait que la ville de Venise avait été
fon?ée par .uno cO,lo~lÎo de V énéti-~rmol'j,c~ins. Guillaume Lejean parta­
geait la memc opnJon, ct:cetle these a etc soutenue par d'autres. (Voir
la note page 59). .

R.·F. LE MEN •
Après la lecture de ce mémoire, M. le Président
à la Société une lettre où M. KerviIer,
communique
du 28 septembre dernier,
développant son télégramme
lui adresse plusieurs citations au)ujet des prétendues

p~'erres de foudre.

A Monsieu1' DE LA VILLElIIARQUÉ, Président de la Société

m'chéologique du Finistere •
Monsieur le Président,
J'ai bien regrellé de ne pouvoir vous'envoyer qu'une dépêche

pour votre intéressaJ,lte communication: j'avais fait mes trou­
vailles le matin, il élait Irop tard pour vous écrire une lettre ,
qui pût parvenir à temps. J'ai été surtout doc tus cum libro . •
Sauf le passage de Buffon, lout le reste m'a été' fourni par
Evans (t), même le remarquable passage de Marbode, évêque
d.e Rennes au XIe siècle, sinon pOUf le :lexte, au moins pour
les indicatiDns. Voici les principales:
Mal'bodœi Galli cœnumanensis de gemmantm ' lapidumque
pl'eciosarum formis, etc. (Cologlle 1519, p. 48.)

CI Ventorum rabie cum turbidus œstual aër,
CI Cum LonaL horrendum, cum fulguraL igneus œlher,
. « Nubibus elisu,> cœlo cadit ille lapillus,
CI Cujus apud Grœcos exslat de fulmine Bomen :
« Illis quippe lacis, quos consLa 1 fulmine laclos,
« Isle lapis lanlum reperiri posse pulalur,
(1) The ancient stone implemets, p. 50,

• Ulldè Keraunios est grœco sermone vocatus ;
1( Nam quod nos fulmen, Grœci dixere Kemunon.
« Qui casle gerH hunc a fulmine non ferielur,
CI Nec domus aut villœ, quibus affuerit lapis iIle-:
CI Sed neque navigio pel' flumina vel mare vectus,
CI Turbine mergelur, nec fulmine perculietur :
CI Ad causas etiam, vincendaque prœlia pl'odest,
« Et dulces somnos, et dulcia somnia prœstat. 1)
J'arrive aux époques modernes:
Mercati, médecin du pape Clément VIII, à la fin du XVIe siè­
le premier que les pie/Tes de tonnerre étaient
cle, soutint

les outils des peuples p1'i11l'ÏtÎ fs (B ibliotheca Vaticana, p. 242)
Au XVIIe siècle il y eut dés discussions en AlIemngne et en
Angleterre à ce sujet. En Allemagne il faut citer surtout
Aldrovandus en 1648, Gesnel" Boelhius, Besler, Wormius, etc.
En Angleterre les docteurs Plol (1686) et Lister (voir Philoso­
phical transactions of the l'oyat Society, nO 201.) .

Au XVIIIe siècle. vous trouverez au lome XII des Memoires
de l'A caddmie des Insc1'iptions et Bhlles-Lettres (p. 163 169),
un très-remarquable mémoire de Mahudel sur les prétendues
pierres de foud1'e employées par les premiers hommes pour les
arts. Je vous avoue franchement que j'ai été stupéfait en lisant
ce mémoire el en examinant les deux planches qui repré­
sentent des hsches de piene de Ioule rorme. Les archéologues
modernes n'ont rien inventé; nous découvrons tous les jours
ce qu'ont découvert nos anciens.
C'est probélblement à la suile de ce mémoire que Buffon
écrivit la phrase que j'ai remarquGe au commencement du
chapitre de ses Epoques de la nature où il trace l'dpoque à
laquelle la puissance de l'homme a secondé celle de la nature •

La voici :
a Ils ont commencé par aiguiser en forme de haches ces
cailloux durs, ces jades, ces pitrres de foudre que l'on a
crues tombées des 'lues et (ormées Pal' le tonnerre, et · qui

néanmoins ne sont que les premiers monuments de l'art de
l'homme iavec la hache de pierre, il a tranché, coupé les
arbres, menuisé le bois, façonné ses armes el les instruments
de première nécessité, eLc., etc. III .
Vous trouverez là la description de toutes les armes de pierres.
Je ne crois pas que personne ait jamais cité ce passage remar­
Je le mets à votre disposition, comme tout ce que je
quable.
trouverai encore, el vous prie de me croire, le plus respeclueux
et le plus dévoué de vos collègues.
RENÉ KERVILER.
Les citations de notre savant collègue sont assuré­

ment d'un grand intérêt, dit M. de la Villemarqué,
et j'avoue qu'elles m'étaient inconnues avant la publi­
M. John Evans, en 1872, et celle de
cation de
M. Cartailhac : L'âge de pierre. dans les souvenirs ct
superstitions populaires (1877) . Il faut donc attribuer à
Mercati. suivi par Mahudel et Buffon, l'opinion sou­
terme affirmativement par M. le docteur de Closma­
deuc, et hypothétiquement par M. Littré j mais
M. Kerviler, n'assistant pas à notre séance du
28 sAptembre, ne pouvait pas être, comme on dit,
à la question. Or, il s'agissait d'indiquer le nom pri­
mitif et naturel de ce que les archéologues appellent
aujourd'hui des haches de pierre, et le vulgaire des
pierres de foudre: c'est ce que je vais tenter de taire.
LES HACHES DE PIERRE.

LEUR NOM (Suite).
A côté du Musée de Dublin , si riche en pierres antiques de
toute forme et de toute din1Pllsion, existe une bibliothèque non
moins riche en vieux manuscrits. Ils ont faiL le sujet des