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Bulletin SAF 1879


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Gesocribate et Brivates Portus

R.-F. Le Men

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pour lire, au nom de M. Le Men qui n'a pu pour
à la séance, une étude de
raison de santé assister
de philologie celtique, ayant pour
topographie et
. titre:

GESOCRIBATE ET BRIVATES PORTUS
. La découverte de Vorganium à l'embouchure de l'Aber-
Wrach, a fixé d'une manière certaine à Brest la position de
Gesocribate de la Table Théodosienne.
Plusieurs géographes, à diverses époques, n'ont pas hésité,

en s'autorisant de l'analogie des noms, à reconnaÎlre une iden-,

, tité parfaite entre cette localité et Brivates Portus de Ptolémée.

D'autres savants ont pensé au contraire, que les assonances
de ces deux noms, ne suffisent pas pour 'que l'on pu' identifirr
le premier avec le second, et qu'il y a lieu par conséqllent, de
distinguer Brivates Port us de Gesocribate. Celle objection n;('st
pas la seule que l'on ail mise en avant pour justifier cette
distinction, mais elle est, je crois, ,la plus sérieuse.
J'ai soutenu la première de ces opinions dans les divers
que j'ai adressés à la Commission de la Topographie
mémoires
des Gaules sur la géographie de la IlIa Lyonnaise, et l'objet
de celte note est de démontrel' une fois de plus , qu'elle est
soutenable. Tout en reconnaissant que Geso- Cribate est la
bonne leçon et qu'il n'y il pas lieu à ce sujet de corriger la
Table, je me propose d'établir par des déductions philologiques
des mots Cribale et Brivates.
l'identité
Mais avant d'ahorder cette démonstration, il convient peut-
être de rechercher quelle est l'ètymologie du composé Geso-
Criba le. .

Le mQt brelon armoricain qui se rapproche le plus de Geso,
me paraît être Gwez, pluriel Gwezio ou Gweziotl, suivant les dia-

(1) Revue archéologique, N ouv. slirie t 4 c et 15 année. - BuUetin
de la Soci'été archéologique du Finistère; t. Il (i874-1875) p. 18.

Iee.Les (1) ; corn. Gwytl~ et Guid, camb • Gwyth, irl. eL gael. Feith,
qui signifie rivière, ruisseau, courant d'eau (2). Gwez- V01', ou
Gwezen- V01', avec wn suffixe ofclinaire lm, s'emploie pour dé­
signer Ull bras de mer. Geso voudrait donc dire à la lettre 0 les
rivières, les courants d'eau ou les bras de mer Il de Cl'ibate, si­
gnification équivalente à celle de: ( les eaux n, c'est·à.dire
u le port D de Cribate. La . rade de Brest reçoit les caux de
trois rivières, l'Avon, l'Elorn et la Penfeld, circonstance ,qui
pounait à la rigueur rendre compte de la forme plurielle
Geso; mais je pense qu'il n'y a pas lieu de s'en préoccl,per,
car la forme apparenle du pluriel se rencontre assez sou­
venl en breton pour indiquer des localités avec la valeur
du singulier, ex : Salou, Restou, Bodou, MUl'iou, Castellou,
Killiou, Buzidou, etc. Ces mots qui servent à désigner d'an­
ciennes ' habitations seigneuriales, ont exactement la même
signification que: Sal, Rest, . Bod, Mm', ~astel, lWli, Bu'Zit.
Dans ces exemples comme dans bien d'antres qui ne compor­

pas une idée collective, ainsi que cela me semble
tent

avoir lieu dans les n~)ll1S patronimiques bretons, (ex:
Jezequellou, Moelligou, Autl'edou, Soubigou, Duigou, etc.), la

sylIabe terminale ou a ne parait pas avoir d'autre valeur que
celle d'un simple suffixe.
ne peut être considérée comme
L'absence du i dans Geso

(f) La forme en 0 du pluriel, pal'lirulière aujourd'hui au dialecte de
Tl'ég'lÏer, n'est pas -ancienne. Le pluriel se formait' en Ott dans cet
. évêché, comme dans les autres diocèses bretons, au commencùmcllt du
XVIe siècle. Il n'y a, du reste, en réalité, qu'une nuance dans la
manière de prononeer ces denx terminaisons. La lectllre des livres im­
primés a modifié plus qu'on ne le pense la ~rononciation hretonne.
Aujourd'hui les paysans illettrés . surtout dans 1 ancien diocèse de Léon,
ne prononcent pas tous les mots de la môme manière que ceux qui
savent lire. Je reviendrai sur ce sujet dans une autre occasion . .
(2) Les dictionnaires des divers dialectes celtiques ne donnent guère,
il ce mot, d'autre signi fication que celle de veine •. ruisseau, petit cottrs
d'eau, mais il est certain qu'il signifiai t autrefois rivière comme le mot
Avon qui a disparu dans le dialecte armoricain. Ainsi, le Gwazien, qui Ile
jette dans l'Océan à Audierne (Finistère), le Gouet qui passe près Saint­
Brieuc et le Coueznon nui séparait autrefois la Normandie de la Bretagne
ct dont le nom me paraît identique au nom celtique de la Vilaine (Visnon),
ne sont pas de8 ruisseaux mais bien de véritables rivières .

une objection, car celte leUre est souvent simplement euphotli-
que dans . les pluriels et dans les suffixes celtiques, ex:
arm, Saliou (maisons seigneuriales) . c. Salau J' El/lwliou
(navettes) .' Eulzunou ' A veziou (quelquefois) -- A vechou;

MOl'zolliou (marte/aux) . ; Vann, 1I1ol'holleu; Lev1'Îou (livres) .
. . Vann, Lem'cu J' Gwazen (ruisseau)" Gwazien J' cambr,
Gwythen (l'uisseau) Gwythien.
On ne doit pas no!} plus tenir compte de l'absence du w
dans Geso, car celle double leUre non en usage chez les
Romains a dû être souvent omise dans les transcriptions latines
des noms celtiques, ex : Gildas ou Gilda5ius (nom d'homme)=

Veltas __ Gweltas; [(irocus et [(iI'ecus (nom d'homme) = '
Gweroc et Gwerec ,. Guinel'us (nom d'homme) -- Vignet' ;
Vingaloeus (nom d'homme) -- Gwingwaloeus; Vetamensis
(pagus)· Golovia· · Gwelo, etc.

Quant au mot C1'ibate,. son étymologie ne présente aucune
Il est formé du radical C1'ib, qui avait jadis dans
difficulté,

divers dialectes celtiques, le sens de (( lieu escarpé, » de

« sommet, » de u crête. » de «promonLoil'c, » du suffixe at et.
de la terminaison e es. D'après ces données, Geso-Cribate
signifierait « le port du promontoire élevé, »
Il existe encore dans les départements du Finistère eL du
Morbihan, un cel'lain nombre de localités qui portent le nom de
Crib soit simple, soit plus ou moins modifié pal' des suffixes

ou par des altérations. En voici la nomenclature:
(Finistère) .
Crip, ferme (Landévennec).
Kergrip, ferme (Clohars-Carnoët).

Kergrip, ferme (Riec).
Quenec'h-Cribet, ferme (Plouyé).
Criben, ferme (La Forest-Brest).

Creac'h -Criben, forme (Irvillac).
Creac'h.Criben, forme (Pleyben).
':::oz-C'hrihen, ferme (Guipavas).
Coz-C'hribin ferme (Plouguin),

fenne (Plouédel'n).
Cribinec,

(Morbihan),
Grippe (La), vil\age (Caden).
Grippais, écart (Guillac).
Grippez (Le), village (Saint-Dolay),
Grippé (Fort du), sur l'Océan, côle de l'île de Groix.
Gribérez (Le), roche sur 'Ia riviè,t'e de Crac'h, entre Crac'h
et Carnac,
Grifet (Le), village (Plougrifct).
Griffons (Les)', landes (Gi.lel').
On remarquera dans ceLLe liste, deux lo ~'alités dont les noms
salit idelltiques à celui de Cribate ; ce sont : dans le Finistèrë
(Quenech·Cribct), et dans le ~lorbihal1 Gri{et (Le) qui a donné
son nom à la paroisse de Plougrifet.
An lieu de recher~her dans l'allemand l'origine du mot fran­
çais (t grimp'w », ne pounait-on pas la t.rouver dans le celtique
Crip ou Gl'ip, dont il faut rapprocher Ct'ap. et Grap, qui ont
la mêllle signification, L'opinion qui a cours aujourd'hui et
d'après laquelle la langue gauloise n'aurait contribué que
dans Ulle très,faible proportion 11 la formation du français,
bien être modifiée dans un avenir peu éloigné.
pourrait
J'arrive maintenant à l'objet principal de ma thèse. ,

Zel1ss dans sa Gmmmatica celtica, a fait observer qu'eu
la consonne p tombe quelquefois ou sc change
irlandais
ell c.
Le docteur Ebel, modifiant et développant la loi entrevue
Zeuss, étflblil que si d,ans certains cas le p se change en c
par
dans la langue irlandaise, ex: inchol'cul' (purpura), ond­
{escltl' (vespera), clum (pluma) et~., il anive le plus souvent
que la leUre c ( qu) se challge en p dans les autres dialec­
tes celtiques, ex: lat. quatuor, cambr, petu(l?", corn. peswa1',
. arm. pevar; lat. quinque, cinq, cambr. pimp, com. ct
arm. pemp; mac et maq!t lat. filins, cam br, corn, et nrm.

map el mab; cenn (caput) cambr. corn et arm. penn, cfr.

mons Apenninus ; Gland (proIes) ,. . cambr. piani; crann

(al'bol') ' . cambr. corn. et al'ffi. p,'an, pre'!· . bmn, bren.

L'irlandais, mal gré son antipathie pom)a leUre p, ne paraît

pas être resté lui-même enlièrement étranger à cette loi,
ex. : cam br. corn. et arm. gad, lièvre, qui se prononce souvent
cad, irI. pa tu.
Il ne faut pas croire cependant que cette mutation de c (. qu)
en p dans les dialectes celtiques, se soit faite d'une manière
et régulière. Elle paraît s'être au contraire, opérée
générale
sans rè~le. En ce qui touche les l(lcalités,
capricieusement et
si elle a affecté quelques noms, cl'àutres, et en grand nombre .
sont restés intacts .
A quelle époque remontent les commencements de cette
altération de la Iangl.1A primitive ? C'est une question a

laquelle il n'e~t pas facile de répondre. Nous trouvons cepen­
dant dans la sentence arbitrale rendue par les frères Minucius
en l'an 117 avant notre ère, entre deux peuples ligures, les
habitants de Gênes et les Viturii, les noms mons Apenninus
(dans la carte de Peutinger, In summo Pennino) et

mons P1'enicus qui semblent être des mutations des formes
mons Cenninus et mons C1'enicus ,--,' arm. Cranee, Pranee et
Pl'enee « mont boisé» (1) .

(1) M. d'Arbois de Jubainville, qui a publié (Rev. archéologique,
DOUV. série, 19' année) la liste des noms de li~ux contenus dans cette
selltence. fait observe l' quo « dans cet ensemble de noms, il ne trouve
de gaulois. » L'observation est juste, si on l'applique à
pas apparence
certaines parties de la Gaule, mais il est, je crois, hors de doute 9u'il •
exi~tait dans le gaulois des dialectes présentant entre eux des dIffé­
rences marquées, comme il on existe aujolll'd'hui dans les pays où l'on
languo celtique, ct il me semble qlle les noms qui
parle oncore la
figurent dans r,ette liste Ile sont pas SRns lien de parenté avec certaines
dénominations de localités existallt dans la partie occidentale de la
qlli donna asile aux émigrés bl'etons. Ainsi, c.omme terminaison,
Gaule,
Odiates, vicus, se l'approche bien de Condate, de Cribate et. de Tlrivates;
' l'ivus, et Porcobera, fluvius, Ille paraissent identiques
ComlJeranea,
confluens (Kymper-Corentin, Kymper-Ellé, etc.); on
à I{ymber,
peut comparer Ed-us fluvius il Od-et, rivière dp, Quimper; Eniseca,
l'ivus, l'appelle Enesec, abondant, en îl es (de Enes ou Inis. i-nsula) .
.Te viens de dire ce ~Ile je pense de Prc,nicus, mons, ct j'ai cité l'opi.'
Ilion de Zeuss et cl Ehèl au sujet d'Apenninus mons. On t\'Ouve dans
fluvius le nom de la rivi ère Gllindy, qui prend sa source
VlIldupalis
dans la commune de Pedel'l1ec (C6tes-du-Nord). Vè mot lasc ou
lesc paraît d'après eette. liste signifier l'ivière (on devrait lire, je
cl'\lis, Nevlasca au lieu de Ne lJÎasca) et"il peut entrer dans la composition

D'un aulre côté les noms des peuples gau lois Aulel'ci-Bran­
(Cmnnovices, habitants des bois) (1) et A ulerci-
nov lces
Ebltl'ovices (Epeulovices, cavaliers, lat. equestl'es) cilés par
César, et dans lesquels le c primitif paraît s'être changé en
p b, semblent prouver comme les exemples que je viens
de mentionner, qu'au moins .dans certaines parlies de la

du mot Gucr-lcsken, nom d'une commune du Finistère, qui ' serait
alors composé de deux mots ayall t la même signification, savoir Guer
ou Gwer, rivière (un cours d'cau do cc nom arrose cette commune),
ct lasc ou lese. C'est un fait qui so produit assez souvent dans le
breton armoricain (Cfl'. infrà 8Ie,.·,401'l, Coat-Cran, Cra.n,Coi/t, Coat­
pren etc). Il existe une famille bretonne dont le nom du Lesken, pourrait,
d'après cette étymologie que je donne sous toules réserves, se tl'aduil'e
par de la Rivière.
Il y a dans le Morbihan les hameaux de LasDoher, LasDouver, 1'562,
commune de Plumergat, ct Laseouit, commune de Saint-Nolff. Ce mot
Lase se retrouve dans quelques départements du midi de la France.
Lemul'inus, mfJns, me semble composé de Le leeh, locus, dc Mur,
castmm, ct du suffixe in (cfr. crib-in) , et signific l'emplaccment du
château, le lieu où est située la forteresse (Cft'. arm. il'li1:rchadlech,
marché, Gwarilech, théàtre. etc.) Lemuris, fluvius, est le mêmo
mot, moins le suffixe in et plus le substantif j'is, rivus (le ruisseau
- Ce mot · ris ne sc trouvc pas, je crois, dans les
du châleau).
dictionnail'cs bretons, mais c'est le nom ~l'un grand ruisseau (le Ris)
qui se jette dans .la !Jaie dc Douarnenez. (~inistère): L~ m~m~ mot entre
dans la composItIOn du nom de la nVlel'e le DlOuns (hllcr. 'les deux
ruissea1/x) , affluent de l'Aberwrac'h, qui sc jette dans la Manche,
même département. .
poul'l'ais continuel', suffisent pour éta!Jlir
Ces rapprochements, que je
qu'il existc des rapports entre le dial ecte breton-armoricain et la
langue dans la(!uelle sont écrits les 110ms de lieux qui figurent dans la
sentencc des fl'crcs Minucius.
J'ignore si les Ligures ont à une· certaine époque, habité près de son
embouchure les bOl'lls d0 la Loi rc . dont le nom (Lig-cr) a tant d'ana­
logie aveJ lelll' nom de peuple (Lig-wl'). Si cette hypothèse était fondée,
anraient été voisins des Veneti, ct l'on s'expliquerait comment après
ils
une émigratioll plus ou moins nomhreusc dc ces deux· pcuples, se
le nord de l'Italie, les deux établissemcnts voisins,
seraient formés dans
des Liguri ct des Veneti. On tl'Ouvcra probablcment cettc' conjecture
rdée; cependant l'analogie 'que jo crois avoir c.onstatée entre la
trc.s-hasa
langue des Ligures et la languc parlée en Armorique, peut lui douner
quelque consistance.

(1) Pal' opposition peut-être à AlIlerci ·Cenomar.i = Pennou-maen ?
hahitants de la partie pierreuse 011 rocheusc. ,
Je ferl\i encore remarquer que les CentronM ou Contrones, pcuplo
qui habitait lcs Pyrrnées, sont appelés Pen/rones dans deux manmcrits
de la Notice dJS Gaules (Voir GUl'l'anl, Divisioits ten·itoriale.' do la

Gaule, p. 23). Le mot Centmnes a une physionomie plus celtique que
Cwlrones . Si c'était la bOllne leçon on pourrait y trouver Pen, tète et
l'mon, vallée (cap-ut vallis), Centrones significralt alors (, habitants du
haut de fa vallée. "

Gaule, certe mutation avait . lieu assez longtemps avant l'ère
chrétienne.
pense qu'elle ne s'est opérée dans celle contrée que
progressivement et selon toute probabilité du sud au nord. A
l'appui de celle opinion je puis établir que certains mots de la
langue des bretons de l'Ile, dans lesquels le c s'est depuis

en p, n'étaient pas altérés au V et au Via siécle,
changé
époque où se fit le. passage de ces hretons dans la troisième
Lyonnaise, d'où l'on pourrait lirerjla conclusion que le contact
immédiat de ces émigrés' avec les gaulois ne fut pas étranger à
cette altération.
J'en donnerai commc exemple le mot Gwic où Gltie, en
lalin Vicus, qui, dans la langue populaire de l'évêché de Léon,
et pal' conséquent des environs de Brest, est employé pour
signifier le bourg, c'est-à-dirc le chef-lieu d'une paroisse, de
préférence au mot Ploe ou Plou,usité dans la langue officielle
du c1ergr. pour désigner l'enscmble de la paroisse, Ce mot qui
est toujours demeuré Gwic dans les dialectes comique et cam­
pas 'par conséquent été modifié dans le pays
bl'ien (Ir.Fich),etn'a
d'où venaient les émigrés bretons, a cependant subi l'altération

du c terminal en p, dans le nom de certaines paroisses de l'évê· ·
ehé de Léoll. Ainsi le'nom de la paroissc de Ploe-Allas (Brest),
qui devrait s'écrire Guic-AlIas dans la langue populaire, est tou-

jours écrit et prononcé Guip-Avas. De même, à peu de distance
de Guip-Avas, le Ilom de la succursale Guic·Ronvel (liltér . .
Vicus Romelii,le bourg de Romelius, nom dont la forme breLonne
est Ronvel), aurail dû conserver ceLLe orthographe, tandis que
ce bourg est appelé Guip-Ronvel depuis un Lemps immémorial.
II est clair que dans ces deux exemples, le c lerrriinai de Guic
s'est changé en p (1), Or cette muLation n'a pu s'opérer qu'après
l'arrivée des brelons en Armoriqu'e eL après l'établissement des

(f) Voici quelques exemples où le c cst tombé dans le breton armori­
cain: Loperec (Locus-Pe/roM); Loperchet (Locus-Brigide),. Lothea
(Locus-l'ajaci) ,. Guinevez (Vicus·novus); Guitalmcze (vicus l'alnne­
donius). ctc,

paroisses dans l'évêché de Léon,c'est·à·dire au plus tôt au VIe siè­
cle, époque où fut fondé cet évêché et ou vivait Romélius, père
de SainL·Guenaël, second abbé de Landévennec; lequel Romélius,

dont le nom est bien connu dans les lége nd es bl'etonnes, mais
dont on n'avait pas encore pu relrouver les étais, fut évidem­
ment le fondateur de Guic-Hol1\'el qui a conservé son nom (1).

Un autre mot qui ne me parait avoir été altéré, dans la langue
des émigrés bretons, que postérieurement à leur établissement
dans l'Al'Ill0rique; est le substantif C1"(t1! ou C1'cmn, qui signi­

fiait " bois, forêt » (2).
En effet, lorsque ces émigrés vinrent se fixer dan s leur
aux époques que je viens d'indiquer, et même
nouvelle patrie
plus tard, ils trouvèl'ent le pays couvert de bois let de forêts,
près desquels ou au milieu desquels beaucoup d'entre eux
établirent leurs demeures. Il s'en suivit de cette situation topo-
graphique d'un grand nombre des habitations des nouveaux
de l'Armorique, que beaucolrp d'entre elles prirent
occupants
le nom de Cran. D'un autre côté la même dénomination
fut naturellement appliquée aux bois et aux forêts éloignés
des habitati0ns. Il semble résulter de ces observaI ions que
le 'nombre de~ localités appelées Cran dut être fort grand en
AmlOl'Ïque à l'époque qui nous occupe, Il l'este encore
dans le département du Finistère soixallte noms de lieux, et dans
le département du Morbihan cinquante-neuf, dans lesquels on
retrouve le mol, Cran· Cren . Gren, sous sa forme celtique
primiliv·e. C'est sans doute bien peu si on tient compte des
61lservalions qui précèdeut; mais outre que la dispari-

tion d' un grand nombre de bois et d 'habitations anciennes,
peut expliquer cette diminution, c'est ici le lieu de faire

(f) Le curtulaire de !.andév ennec place dan s la paroisse de Lanrivoaré,
de Guipronvel, l'héritage ùe Saint-Gwcnael, « qui
limitrophe de celle
Winglialoeum, »
primus fuit abbas post sanctum
(2) Voici un extrait du Cartulaire de Redon, où le mot « Forêt» est
associ<\ au mot Oran : "Notum sit omnibus quod dedit. Porlitoe èt Connual
Cranuuikant ct Cmnquar'ima et quicquicl potuissent eradicare de Silva
BlJÎma sua, » etc., fo 3.
pro

remarquer que dès le vm 011 le IX· siècle (797- 8 1 4), et
plus tôt, la mutation du c en p avait commencé à s'a ..
peut-être

pérer, en Armorique, dans le mot cran, Nous en trouvons la

preuve dans plusieurs acLes dl! cartulaire de Redon (1). H en
résulta cette conséquence, que les forme,s'pran, pren, bm?! ou
b,'en (toutes synonymes) se substituèrent, dans bien des cas, et
à la loi de mutation citée plus haut, aux formes
conformément,
cran, cren et quelquefois [Jren en composilion. Si on fait le relevé
des noms de lieux bretons des départements du Fjnistère et
du Morbihan, encore existants et dans lesquels entre le mot

pren sous ses diverses formes armoricaines, on en trouve so;­
xante~dix:-huit dans le premier et quatre-vingt.-dix dans le
second, qui, ajoutés aux cent dix-neuf noms de localités
la forme primilive cran s'est conservée, donnent
'dans lesquels
pour ces deux départements un nombre total de 287 noms de
lieux dans lesquels entre ce mot caractéristique.
Voici quelques listes qui confirment les renseignement­
statistiques qui précèllent, et où le mot cran figure sous toules
s~s fOl'mes (2) :
Cran Chran, Gragn, Gren, Gren, Gh/'en, Greign.
(Finistère. )
LOCALITÉS. CO~IMUNES.
Cran. La Fon~t (Bres t).
Cran,
Spézet.

(i) Branscean (villa), 797-814; - Branquassct (villa), fi23;
Brengoen (villa), H48; - Brcugocn, H30·H40; Brcnnuuanau
H20; - Brcndui (villa), iH2; - Bl'cn-Hel'meliu (villa),
(villa), vers
H20; - Brain (pIeLs), .1238, etc, ; - Gart. de lIedon,
(2) Je dois déelarer que ce, lislcs ne sont pas complètes. Je
me SUIS scrvi pour les établir du dietionnaire topographiquc · du
M. Rosenzweig, et d'un dictionnairc des localités du
Morbihan, par
du Finistèrc quo j'a: rédigé pOUl' mOIl usage. Mais p01l1' avoir
département
des lisles complètes, il m'aurait fallu lire entièrement ces deux diction­
ce que j'ai cru pouvoir me dispenser de faire, les exemples
naires, et c'est
qlle je donne ici me pal'aiss~nt assez nombreux, D'un autre coté j'ai
supprimé plusieurs noms dans lesquels les lllotS cran, creu, bran et bren
pouvaient avoir une autre signilicaiion qu~ celle de " bois, cc qui ne
veut pas dire que ces listes soient absolument exemptes d'crrol\l's. »

LOCA L1Tf:S.
COMMUNHS .
Crann.
Gouesnou.
La Martyre.
Crann.
Plabennec.
Crann.
Ploumoguer.
Crann.
Plollvien.
Crann (Le).
Berrien.
Crann.
Châteauneuf.
Crann (Le).
Lennon.
Crann.

Pleyben.
Crann.
Rédéné.
Crano ou Le Cranou (1),
Cranou (Le), forêt de l'Etet. Rllmengol.
Dirinon.
Cranonnenic.
Locunolé.
Rernon Coat ar Chran.

Lescran. Quimerc'h.
Lescran. Mahalon.
Menez Cran. Saint·Ségal.
Mescran.
Cléden-Cap-Sizun.
Minechran. Sainl-Yvi.
Pencran (2). Pencran.
Pencran. Plomodiern.
Guengat.
Pencran.

Ty Cranic. Fouesnant.

Cléder.
Coat a Gragn.
Plouvien •
Creignou.
. Plourin.
Coat Cren.
Plouvorn.
C9at Cren.
Coat Crenn. - Plonévez-du-Faou.
La Forêt (Brest.)
Cosquer cren pella.
Crenal. Plof!onnec.
Plou néo ur-Lanvern.
Creneat.
Rirc.
Crenell.
Collorec.
Crengoualch •
Croas Crenn. Lopél'ec.
Kerch r8n. Pergu et
Kergren (L'Ile) Plabennec.

(il Cranou OH Crano (cambl·. preniau) pami! être le pluriel régulier
de Cmn. Cependant en oornique, le pluriel de pre1j" forme modifiée
Cran. est prenyel·. D'après les list pluriel de. bren , pren ou pran affe c.te ces deux formes en breton al'mo­
l'Îcain, ex: Kerampranou (Dirinon, Finistère), Brenyer (Mahalon, Finis­
tère), Le Brenno, Le ' Prehenno, Pranère (Carnac, Caden et Saint­
Pierre, Morbihan).
(2) Le prinoipal manoir de cette commune s'appelle Chef-du-Bou,
c'est la traduction littérale de PenCratl.

COM~IUNES.
LOCALlTJ!S
Plabe:lnec.
Kergl'cn.
Saïnt-Urbaill
Kergrenn.
Scrignac.
Kergrenn.
Thégonnec.
Saint-
Kergren.
Plougonven.
Kergrenn.
Plouvorn .
Kergrenn .
Briec. .
!{ergrell.
P logasLel-Sain t- Germ ain.
Kergren.
Plome!in.
Kergren.
Poullan.
Kergren.
Ergué-Arm'eI.
Kergren.
L 'hôpi ta 1- Cam frout.
Kerencrenn.
Spézet.
Kermenez Creu.

IJlonéour- Lanvern.
Leac'hc·hren.
Plounévez- Lochrist.
Liors Crenn.
Porspol.ler .
Mllscren.
Saint-pôl·de- Léon.
Mescren.
Me,paul
Mescrennec.
Le Conquet.
Prat-ar-Cren
• Saint Divy .
Rescren Rest).
Querrien.
Hescren Id .)
Plonevez du Faon .
Ty Crenn.
Sain t-pôl-de· Léon.
Vilargren.
(Morbihan)
Cran. Baud
Cran. Quistinic.
Cran. Saint-Gérand.
Cran. Treffléan.
Le Cran. Pluherlin.

Le haut et le bas Cran. SaInt-Dolay.
Crancaslcl. . Ploërmel.
Crancelin (bois ùe houx) . Guilliers.
Crane. Mauron.
Craneguy. Sulniac.

Craneguy (Le grand et le pelit). Surzur .
Cranet. Cournon.
Crangouet. SAint-Gonnery .
Cran-Gourmelin. Gourin.
Cranhac. Peillac .
Cranhouel. Cruguel.
Cranhouet. La Grée-Saint:-Laurent.
Cranhouet. Larré.
Cranhouet. Thehiilac.

LOCALITÉS .•
C01IMUNES.

Cranhouet-Rue-Ga,is. La Grée-Saint- Laurent.
Cranhouel-Ville-Nellve. · Idem.
Le Cl'anic. Brech et Locoal-Mendon.
Crallihuel. Nostang.
Craninen. . Languidic.
Crana. Cléguer.
Crana. Kervignac.
Crano. Lignol.
Crano. Naizin.
Crano. . Pluneret.
Le Crana. Guéhenno.
Le Crana. Langllidic;
Le . Crana. Moréac.
Le Crano. Plouay .
Le Crano. . Questembert.
Le grand et le pelil Crana. Bieuzy.
Le haut et le bas Crana. Croixanvec.
Cran pi pidic (Cranpinvidic) . Gourin
Cranuach (Bois d'aulnes). Grandchamp.
Cranvern. Guern.

Coëlcranne (Nemns nemoris). Landévant.
Lescran. Lanvenegen •

Lescran. Plœrin .
Saint-Avé.
Lescran.
Lescran. Saint-Nolff .
Cren. . Damgan.
Crenard. Silfiac. .
Crenelet. Quily.
Crenenan. Ploërdnt.
Le Cre net. Caden.
Le Crenell. Saint-Vincent.
Crenihllel. Pontivy et Noyal-Pontivy.
Crenihuel. Silfiac.
Crenion. . Loyat.
Le Creuo. Reguiny.
Crenon Vras et vihan. Guiscrifl'.
Creny. Radenac et Réguiny.
Créméuec, dit Coat- Crémenec.
". Crennaenec, 1421. . Priziac.
Crecan. Noyal-Pontivy.
Le Canquiscran. - Quenquis.
cren aliàs Quenquiscrilll,
Langoëlan.
Ploërdllt.
Coacren. - Qnoetcren, 1391.

Bl'eunen, Breign, Brin,
Brign, Pran, Pren,
Bran (1), Bren,
V1'an, Vren.

(Rinistère) .
LOCALITÉS.
coaIMUNES.
Brandel.
Plougourvest.
Branderien (bois de chênes). Arzano .
Brar.lac'h. .
Fouesnant.
Goat Goubran. Melgven.
Kericbran. Argol.
Penbran. Saint- Urbain.
Kernevel.
Poulbran.
Kergloff.
Reslanbran.
Telgruc.
Rubran.
Plouézoc'h.
Bren.

Brenn. Plozevet •
Brenalin. Saint-Nic.
Brenanvec. Plonéollr-Lanvern.
Brenavalan. (2) Plouescat •
Breuavellec (Pommeraie).
. Plovan.
Guissény.
Brendaouez.
Brendégué. Loc- Maria-Plollzané.
Sainl-Pabu.
Brenduf.
Breneben. SCflër.
Brelleillec. Lennon. .
(Bois de saules).
Brenelec. Esquibien.
Brennéméré. Mespaul.
Breneo\. Landudec.
Brenesquen. (3) _ Saint-Pol·de-Léon.
Brenevet. Plouider.
Brengolven. Landudec.
Brengoulou. (4) Sainl-Vougay .
Brengovet. . Plounévez-Lochrist.
Brenigant. Taulé.
Brennilis. Loqu effret •

(i) Le mot français « branche, Ji dont l'origine est dit-on ill\:onnue, .
peut vomir de Bron. Il en est de même de « brandon, brandevin, etc. ))
Ce dernier mot était probablement dans l'origine, le nom d'une boisson
fdrmentée fabriquée avec des fruits sauvages, et devait signifier
« liqueur d'arbres n ou « liqueur de forêt, )) nom qui la distinguait des
boissons faites avec du miel ou d'autres suhstances. Pour l'introduction
dû c = g ct du d, qui peut s'expliquer pal' l'altération nasale .du n,
- voir Gragn, Creign = Grangn, Crengn; Brign = Bringn (pages 63, 67)
el Brandicouet, Branàlfrout, etc. (p. 68). Dans d'autres circonstances,

COM~IUNJlS.
LOCALI'fIlS.
Plouhinec.
Brenilour.
Plozévet. .
Brenizennec .
Pemeurit.
Brenphuez.
Loc hrist.
Ploullévez-
llrenlenvœs.

Ploumoguer .
Bren terch.
Mahalon.
Brenyer.
Plomellp.
Combren.
Tourc'h.
Kerbrenen.
PlourilJ .
Kerganabren.
Milizac.
Kel'ganabren.
Plomodiern .
Moabl'en.
Berrien.
Tilibrennou •
Plouider.
Breunen.
Saint· Méen.
Breunen .
Bourg-Blanc.
Coat Breignou.
Plomodiern.
Brigno ..
Plouzané.
Brignon.
Plounéour·Trez.
Brignogan • •
. Berrien.
Brignou.
Bringurast.
Goulven.
Kerampran. Argol.
Kernmpran . Telgruc.

Keramprannoll. Dirinon.
Croas pren. Plabennec.
Plouguerneau.
Croas pren.
Croas pren. Henvic.
Croes pren. Saint-Thois.
Coatnempren. Tréflaouénan.
Goaspren. Plounéventer.
Goasprenn. Fouesnant.
Pont pren. Esquibien.
Pont pren. Ploaré.
Telgruc •
Pont pren.

celte altération amène le changement du d en n, ex: an nor (la porto),
~ an dOT,. an nou glin (les genoux), == an dou glin (C'atholicon)-

. (2) On trouve Alva,. pren (lisez Aval pren), (1 pommier» dans le
de Landévennec, XIe siècle.
Cartulaire
(3) "Bois de scie, » c'est-à-dirCl, Je pense," bois de haute futaie. »
Brencs/wn signifie littér. (1 bois» ou" son de scie.» Le vieux fran­
çais (1 bran, » en breton (1 bren" (son,) parait vcnir du celtique bran
(bois). Le son est cn cffet la' partie grossière et ligneuse du grain.
(4) Ce mot signifie Bois de la lumière. C'était probablement un arbre
on faisait des torches •
résineux dont

LOCALITÉS. COftUlUNES.
Prenagroahic
Leuhan.
Pren gourven. Plouguerneau.
Keravran. Plourin,
Kervran. Plouarzel.
Kervran. Scrignac.
Kervran. 8pézet.
Kervran.
Landivisiau.
Kervran.
Elliant.
Kervran.
Trévoux.
Kervran.
Guilligomarc'h.
Kervren. Plougoulm.
·Kervren . Saint-Yvi.

Névez . .
Kervren.
Kervrennen. Langolen.
Kervrellnic. \ Gouézec.
(Morbihan);

Branbily. Sérent.
Branceleu. Cléguérec,
Brancelin. Péncstin.
Brancelin. Sérent.

Brandecel. Saint-Guyomard . .
Brandéha. , Allaire.
Bralldérion : Branderyon, 1363 .
-- Prédirynll, 1380. -- Bran-
del'yon, 1386. Brende-
1415. B/'éderyen, .
rion,
142:l. (Bois de chênes) Branderion.
Brandeseul. Concoret.
Brandicouet (hais du bois). Saint-Jacut.
Brandifrout (bois du ruis- Quisl.inÏC.
seau) (1 .
Brandivy bois d'ifs).
Grand-Champ.
Branduec (2).
Ploërdut.
Brandumois.
Béganne.
BranféreI.
Gllerno.
Branfereux.
Glénac.
(f) Dans ces Homs, Où l'on remarque comme dans plusieurs ~utres
qui fi gurent dans cetLe liste, j'introduction du d après Je n, .la voyelle i
est pmement euphoniquc ou représellt\J l'article défini an dégé.néré.
(2) « Dois doux,» voir le mot ,'ég!isse dans le diclionllait'e dn
P. Grégoire de Rostrencn .

CO~HIUN"ES .
LOCALlTf:S .
flrangaison. .. Saint-Dolay.
Brangelin. . Concoret.
Brangil. Arradon.
Brango. PloërmeL
Brangohan. Guilac.

Brangolo (1 J. Carentoir.
Brangolo. '. Car'o.
. llrangolo. Guidel.
Brangolo. Landél'ant.
Br'angolo. Locmalo.
Brangolo. Mauron.
llrangolo. . Noyal-Muzillac.
Brangolo. Saint-Caradec~TrégomeJ.
Brangolo. Saint-Samson,
Brangolo. Theix.
Brangolo (Le haut ct le lias.) Inzinzac.
Brangon. Baden.
Kervignac.
Brangouan.
Brangollreltp. _ Limerzel.
Sain t-Servan 1.
Brangournais.
llrangouserh. Moustoirac.
Branguen. Arzal.

Branguerin (Le). Rieux.
Brangueul. Inzinzac.
Bl'anguily Brengilli, 1228, .
BrRnguili, 1270. - Breguilli,
1304. Brengllili,1406. Gueltas.
Brangureulle. Muzi llac.
Branlloc(grüt1l1 ct petit). Loconl -Mendon .
Branily. Bubry.
Brailla. . Heminiac . .
Brannec. lle-aux-Moines. ·
(Ill). En tre !'île-aux ·Moines et Sarzeau.
Branroch (grand et petit). Hinntec.
Branrue. . Nivillac.
Branrun. . Surzur.
Branseguet. . Guillac.
et bas.) Pluneret.
Bransquel (haut
Br'antonnais. Pleucadeuc.
. Brantry Brantiel..XIVo siècle.
1417. Lanouée.
- Brentril,
Le Branzais. Péne3lin.

(3) Voir la note 4, page 67.

CO~I~lUN)(S .
LOCALITÉS.
Caden.
Branzan.
Locmalo.
. Branzal'. _. Brensal', 1416.
Lizi,) . .
Branz!\dy.
Landau!.
Branzého. .
Berhuider. ... Br'anhuidez,
1842. Grand Champ.
Kerbren bras et bihan. Inzinzac.
Sain l-Servan.
Brena.
Brenanlcc. Plouharnel.
Brénében. Roudouallec.
Brenedan. -- Brannadan, 1447. Grand-Champ.
Breneuh. Plu melin .

Breniel. Saint.
Breniguy. Sl-Caradec-Trégomel,
Brennès. ~ Gourin.

Le Brenno. · Carnac,
Brenolo. ' Plescop.
Brenolo (Le grand et le petil). St-Jean·Brevelay.
Brenudel. . . Sarzeau.
Brenugat. Lizio.
Brenzent. Plœmeur.
Bernon. > Breniou·Rewis,.
878, Forêt de BemoIJ,
1395. Sarzeau.
BI~ignac.
Brignac.
Brignac, forêt. Sain t·G uyomard.
Brignolec. Saint· Tugdual.
Dringa. Peillac.
Bringuin. Ni villac.
Berné an (HautetBas), village et
bois .• - Bronn-Ewin, 840.
" Lisbroniwi n, 84 ~. Campénéac.
PI'anère. Saint-Pierre.
Prantarff. Caudan .

Préhenn() (Le,) Caden. .
Coëtprell. Quistinic .
On trouverait je crois dans l'examen 'des noms qui figurent
ces' listes, matière à plus d' une observation intéres­
dans
mais ce serait m'écarter de mon sujet que de m'y arrê­
sante
• ter (1), et avant .de quitter ce substantif. protée», je me

(1) Je ne crois cependant pas devoir omettre la j'cm arque suivante
(Revue archéol., année t 874, ct Bulletin de la Soc
J'ai donné ailleurs

bornerai à dire que le mot Pl'CII pTaU qui a succédé 1i cran el
qui signifiaitaulrefois une forêt, un bois (in lJrengocn,
qtlOd alio nomil1e dicitur nemus va/lis. Cart. nedon,
1150-1140, p. 395.) a perdu ce sens depuis long­
temps dans les dialectes c13mbrien, cornique cl armoricuiu
où il ne sert plus aujourd'hui qu'à désigner ' un seul arbre,
et plus souvent une pièce de bois ouvré, ex. : ront-pl'en,
pont de bois; Croas pl'en, croix de bois; Boutou pl'cn,
chaussures de bois, sabots, etc. Quant au mot C1'an, IR perte de
sa signification primitive est au moins flussi ancienne, On les
voil l'un et l'autre dans les lisles ci-dessus, cn cOlllposition al'ec
le mot Coat cjui signifie aussi « hois, » (Coat cran, C1'an coat, Coat

pl'ClI, etc, littéralement hais du bois), Comme exemple analogu'3
de la disparilioll d'un mot cel!ique dans la langue popu­
laire, je citerai le mot Avon ou Aon, rivière, qui n'est plus
compris ct qui a été remplacé par le mot Stel', On trouve
dans l'arrondissement de Châteaulin un cours d'eau important

que l'on appelle Stcr-aoll, littéralement 1/, la rivière de la
rivière. »
On a pu voir pal' le~ lisles qui précèdent, que si dans un
grand nombre de cas le mot Cran s'est changé en pl'an ou
bmn, en Armorique il a allssi:c.onsel'l'é bien sou\'ent sa forme
primitil'e (1). Ceci confirme ce que j'ai dit à la page 58 de
la manière dont cette mutation s'est o~érée, Les l'ails ont dû
se passel' de la mème façon dans le l'este de la Gaule, si on en

juge par la nomenclature suivante que me fournissent les
Dictionnaires topographiques de (lUelques-uns de nos depal'­
tements.

Archéol. du Finistère, T .H, p. 38), des exemples qui prouvent que d:llIs
les inscriptions -anciennes ct dans les manuscrits, les mutations cie , con­
sonnes sont quelqu efois indiquées dans I<.'s noms celtiques (ex. : VOl'gan­
itwn ":=' 1I1orgawi1/.m ; Yorgium = Bo?'gium). Le mot Bran =

Pran, qui ligllrù si so uvent dans les listes précédentes. est UlJ C nouvelle

prcuve a l'appui de cette assertion.
(f) Il est assez curieux de trouver ùans le département des Dasses­
Pyrénées, une localité dont le nom qui était C1'UmlJas ycrs fMO, est
devenu aujourd'hui B rampa,

[ocalltés qui ont conserve dans leur 110111 la (orme primitive
CRAN (bois, forêt).
Ain . .
LOCALITÉS.
CO)UIUNES.
Crans, commune.
Aisne.
Crandelain, commune. Crandelain,
1145.· Crandelr.nii, XIIIe ~iècle. -
Cl'nndelein, 1261. . Grandelilyn, 1263.
- Crondelain, 1285. Grandelning,
1405. Crendelain (Carle de Cassini).
Cranière (La), maison isolée. .
Happencourt.
Cranières (Les), hameau.
Saint ·Gobain.
Craone, ferme. Crenne, 1416. -
1466. Crenni, Un5.-
Crailles,
Crosne, 1568. .. Cresnes, 1709.--
Crenes, tH5. Crasne, 1764. COllcy-la· Ville.
Craonne, chef·lieu de canton. Grau-
henllrl, IXc siècle. Croona, 906 ;
Crauna, 911. Craubena,vp.rs 991. .

ércunna, 1090. - Croana, j 112. -
Chroonill; 1145. Crallenna, 1154.
- Craonna, 1230. Cranne, 1651.
Craonnelle, commune. Creune'la,
1140; Creonella, 1140; Craonnella,
1141 ; Croenilla, 1146. Crocucla,
1220; Croenella, 1248. Cralfnellu,
1361. Cronne1le3, 1497 ; Crannelle,
Crosne, bois. Chrcsne, 1513. . Bois
Noroy et Troësne.
de Craine (Carte de Cassini).
Aube .
Crancey, commune.
Creney, commune. •
Aveyron.
Cransac, commune.
Cantal.
. Crandelles, commune.
côtes-du-N ordo
Crehen, commune.

cmUlUNHS.
LOCALlTIlS.
Dordogne.
Crognae, hameau. Castrum Craonia- Saint-Astier.
eum, avant 1285.

Eure-et-Loire.
. Gohory.
Crances (Les), hameau.
Illiers.
Crannes, ferme.
Lanneray.
Crenne, ferme.
Cl'onel'ie (Bois de la), l'aisait partie de la
forêt de Dreux. Sorel.
Gironde.
Creon, commune.
Jura .

Crançot, commune.
Crans, commune.
Crenans, commune.
Landes.

Creon, CO~lJmllne.
Haute-Marne .

Crenay-sur-Suize, comml!nl<
Mayenne.
Craon, commune.
Crennes, commune.
Meurthe.
Craincollrt, eOl1ltnune. Licratnrio
777. CrunclIrt, 1152. - .Crin-
curle,
curt, 1278. Cl'aincort, 1281.
Creincollrt, 1285 et lHfi. - Craincu­
ria, 1481.
CrRincourt (Gagnage de), 1471. Essey-lez-Nancy.
Craincourt (La maison forte de), 1779. Essey-Iez Nancy.

Crantenoy, commune. Cretenan,
X· sifcle. Cranlenau ; capella in
Crant.inau villa; · aù Crlltinau ,
Xllo siècle. Cranlenoll. '1240.
- Crantenoy, 1'240. -- Cranlheno,
1357. Cranthenon,13H8. - Cran­
Cmnlennu,
teno, Cranlenol, !399. .
Cranteneyulll,1402. - Cranleno,1526.
Craon, ehâteau.
Haroué.

CO~IAIUNIlS.
Meuse .

Cl'anière, bois.
Bazeille.
Basses-Pyrénées .
Granesle (Le), ruisseau.
BasSllssarv et Da-
yonne.
Haut-Rhin.
Crain (Au), 1586-1607.
Argiésans et
Che·
vremont •
La CrainLole, ruisseau.
Lièpvre.
Le Cran, canton des territoires de Cha-
lenois et de Bessoncourt. Sur le
Creil, 1620.

Sarthe.
Crannes-en-Champagne, commune .
Vienne .
Craon, comm1.me.

Yonne.

Crain, commune. Crinsensis vicus,
VIle siècle. Cran um, 1186. . _
Crenum, 1203. Cranium, XV.
siècle. Cren 1 vers 1155, -- Crill,
Erançolls (Les), hameau eL moulin.
Toucy .
Cranne (La), hameau et ferme.
Rogny .

Localités
dans le nom desquelles la
(o1'1ne pl'imitive
CRAN
s'est changée en PRAN =' BRAN (t).

Ain.
LOCALITÉS.
COMMUN::8.
Brenaz, commune.
Brenod, commune.
Brens, commune.

(1) Dans ces listes comme dans les p,écédentes il eut été plus logique
de placer P-ran avant B,.an puisque cette dernière forme !J'est que Je
résultat dtl la mutation régulière do p en b. Mais je dois faire observer
que J'apparition de B-ran (Jans les litres est aussi ancienne que celle
de Pran.

COIUI'JNES.
LOCALITES.
Aisne.

Braine, commune. Brennacum,560 (2).
J3rinnacum, 578. Braina, 931.
- Brennie, 1143. Brana, J 163.
Brenna, XII· siècle. Branium, XII" siè-
cle. . Brainne, 1238. Brena, 1296.
'- Brenne, 1319. ' Brayne, 1554.
Brancourt, commune. Brouncourt,
1100 . .. Broiencourt, t 132. -- Broin-
curt, 1142. Broicncort., 1178.
Berencurt, 1193. Broiencol;t, 1218.
- Brancourt, 1729. .
commune. Berincurtis, 1127.
Brancourt,
- Brancorl, 1136. Berllncort, Be-
' rencurt, 1138. Brandicurtis, 1145.
- Brahencourt, t 151. Bruencort,
1160. Berincort, 1176.- Beren­
curtis, 1193. Braincort,' 1222. -

Berincourl, 1295. ' Braincourt,
- Brancourt, 1540. ,
Brancourt-le-Court, ferme. ' - Brancou­
court, 1610. ' Brancocourl (carte de

Cassini).
Brancourt.
Brandignon, bois. Branumignt, XIIe
siècle. - Brandignion, 1649. Hary.
Brandouille, ferme. .
Hary.
du hameau
Brandouille, dépendance
d'Entre deux-Bois.
Etreaupont. -
Brandollzy, château. - Brandousis, 1483 .
159~. '. Brandouzis,
Brandouzi,
Malzy.

Branges, ,commlllle. -- Brang.ia, 1179.
Bran f!e,1645. . .
Brangirourl, moulin déLruit. Brangi.

1159. Brangicourt, 1173. Festieux.
curt,
Branzons (Ges), bois~
Aizelles.

-Brazicourl, hameau . Branzicurt, 1159.
- Brangicort, 1224. Brangecort,
Bransi'corL, t 230. Bransl­

court, XIJ1" siècle. IJranzicourt,
1405(3). BrangicoLlrL, 1496. - Bran­
1496. ' . Banzicullrt, IrJü4.
• gycollrt, G randlup·cl -Faye .
(i! !1rennac , me parait être synonymo de Pro1u'g = Crannec,
(/ bOIse, " (nemo1·OstIS). Voir p. 58. Cfr. Briac = Briec;== Brieuc =
Brioc.
(2) Cfr. &upra Brandictlrtis (Brancourt). Voir la note page 56.

LOCALITi(s.
,COnfftIUNIlS.
Breneha; moulIn à eau. Brancourt.
Bran ella, 1I4i.
Brenelle, cornmune.

, -- Bernelle, '1208. -- Bernella, 1208 .
ernelles, 1369.
Brenoiso, ferme délruit e. Bellgnenx.
Breny. -- Berny, 16f>4.
o ulcby -lc-Châlea u .
Noiriell '(Le) , rivière. ' TIivus de Brao ll ,
1208. -- Son li l a élé lllil ;,é (1 1,\ 1662
à 1680 pour 10 floLLage ùes bois d,e la
forêt (lu Nouvion.
Boué, Etreux, Le
Nouvio:1 et Va­
dencourt.
Montbrehain, commune. - Montbrahain,
Montbrehaillg 1221. -' l\lon­1151.
brehaing, 1:l45. _. Mombrcbaing,
1215. - ~Jonbrahain, 131 8. ~lol1l­
J)rehains, ., 1565. Monbrehin, 1675.
_. Monlbrin, 1(184.· Mamlmin, 1684.
Prangelois, fl ef.
Alaincourt.
Pringy, f(~rmc et ham ea u.- Pringi, 1259.
, Prillgeiull1, XllIo siècle. .
Rozet -Saint-Albin.
Pringy, boi3. .
Neuilly., St·Frout, et

Rozet-S t· Albin.
Pringy; illnison isolée. Nan tellil-Vi chel. .
Allier ,

Bransat, commune.
Hautes-Alpes.
Montbrend, commune .
Ardèche.
Pranles, commune.

Aude .
Brenac, commune.
Calvados.
Branville, commune.
Uharente.
Pnll1sac, commune.
Charente-Inférieure.
Bran, commune.

COMMUNES.
LOCALITES.
Corrèze .
Branceilles. comlIlune.

Corse.
Brando, commune.

côte-d'Or.

Pi'enois, commune .
Côtes-du-Nord.
Prenessaye (La), commune.

Dordogne.
Montplaisanl.
Bl'anchat, hameau.
Bergerac.
Bl'alldal (Le), écart.
Lanquais .
• Brandal (Le), lieu.
Neuvic.
Brandau, domaine.
Coulounieix.
Brande (La), lieu.
GrignaI.
Brande (La), lieu. ' Las Bl'audas.
Lusignac.
Brande La). La Branda, 1468.
Saint- Pompon.
Rrailde La. - La Brando, 1459,
SarlaL.
Brande (La, écart.
Brande -del·Rey (La), localité. ' St· Germai n-et-Mons

Vallereuil.
Brandes (Les). Las Brandas, 1693.
Bergerac.
BraOLlines Les), écart.
Limeuil.
Brange (La 1671, métairie.
Vanxains.
Brangelie (La.)
Boisseul.
Branle (Le) (1 ,lieu.
Beleymas.
Branle-Bruno, 10meau.
S -Fron [·de, P radou x.
Branle- Pelle, hameau.
Brenac, villilge. Brenac 1251. . Brell-

Montignac.
as, XlIl siècle. Bren8co, 1481.. :....
Bergerac.
Brenil'(Le), bameau.
Mayac. .
Brenoutren (La), bois.
Prandie (La) 1 hameau. • ValojOllx.
Sain te- Croix-de· Ma­
Prendavaux, taillis.
reuiL
Agonac.
Preneyrie? - PrelJeyria, 1481.
Doubs.

Branne, commune .
Drôme.
BrCtl; commune.

(1) Branle, Branlor; c'est le mouvement ùe la branche (B'ran)
agitée pal' le vent.

Eure-et-Loir .
conUIUNES .
LOCALITÉS.
Pcnde-Lupum,
villagc.
Brandelon,
Bazochcs-Ies· Hautes
11 tlO.
Illiers.
Brandeloll, ferme, mentionnée en 1488.
St-Denis- des· P ui ts.
Branle (La), fel'll1\}.
St-Lubin de la Hay.
Branloires (Les), hamcau.
Pains. •
Brainville, lerme. Brainülla, 1164 •
Blanchadier(Le ),hamcau. I3ranchardier,
Unverre.
Cham­
Montlandon,
Vallée des Brandes (Ruif~eau dH la).
prond -en-Gâtine
et Pontgouin.
ean-Pierre-Pixte.
St·J
Prainville, hameau.
Prena (Le), ferme. -Preignatz, vers1535 .
-Prenard, 1677. Nogent-le Rotrou .
Prentencièl'c,
Princetière (La), hameau. -
SI-Denis - d'Authou.
La Prinstière, 1666 .

Premodi~-villa,
Pruneville, village. .
1003. Premetis-villa, 1080.
Premevilla, 1209. Premeville, 1270.
Guilloll \'il! e .
- Prenneville, 1486.
Gard. .
Branoux, hamea u. -- Branosco 1 1339. _ .
1546. .. Brenoux, t 635. B1annaves.
Branasco,
Blannaves et Salles­
Brauoux (Le), ruisseau.
du-Gardon.
Parignargues, Ga­
Braune (La), ruisseau. - Branuho, 1576.
, jan, Saint-Bau­
zély, Rouvière­
Breau, commune. - Breono, 1531. -
en-Malgoires, Cal­
1417. Breone, 1161.
Breono,
melte el Dions
Breono, 1513.
Bréaunèze, ruisseau. -
Breoneza, 1440 .
nreau et Salagosse.
Breonezfl, ) 507.
Brenas, ferme. 1780. Mon tclus:
ieu détruit. - Brena, t 146. -
Brennes,
BI;ena, ) 31 O. - Breync, 1566.
Redessan.
Brignon, commune. Briginn (ones),
du mu~ée ùe Nîmes.
insçription
Brinno, 1108. Bl'Înnonum, 1207 et

1237. - Bl'inno, 127:1. - Brillnonum, .
1314. Brinho­
1281. . Briniolio,
num, 1381. - Brignon, 1547. .
Brinhon, 1553.

LOCALITIlS.
COftIMlJNIIII.

Gers.
Preneron, commune.
Gironde.

Branne, commune.
Brannens, commune.
Montprinblanc, commune.

Hérault.
Brenas, ,commune.
Isère.
Brangues, commune.
" . Prenovel, commune.
Jura .
Brans, commune.

Loir-et·Cher.

Prenouvellon,' commune.

Lot.

Brengues, commune.

Lozère.
Brenoux, commune.
Manche.
Branville, commune.

Marne.
Brandonvillers, commune •
Branscourt, commune.

Haute-Marne.
Brennes, commune.
Prangey, commune.

Meurthe.
nr~iedebourg, moulin. - Bl'indebourg
(Cassini).
Maizières-lez- Vic.
Branches ( Les), forêt.
Rhodes el Languim­
berg .

LOCALI'fI(S.
COM~IUNES.
Brenon (Le), rivière.
Grimonviller, Féco­
court, Thorey,
Houdreville, Van­
deléville. Autrey,
Vélize et Omel­

mont.
Bringole (La), ferme.
1\1 aizières-Iez-Vic.
Bel'nécourl., commune. Bel'naicul'ia,
'l120-1163. Breniencourt, 1322. _.

Brenaincourt, t33~. B/'enaicuria et
Brenaicourt, 1370. Brenécourl, 1421.
-" Breneicoul't, 1441. Breneycoul'l,
15;)\. Beurnecourl ou Bernecourt,
Lafrimbolle, commune. La~cebranne,

1203. .. Laffenborna, t 244. Laf­
frenbonne, 1248. Leffenbo1'lle, 1248.
Leffrenbol·n e. Laffremborne, 1324. _.
Lai Frembonnf1, 1352. · Leffelbl'on,
1690. La Frn imbo ll e, 1594. -
La Frembonne. 1667. . La Frainbole,

Preny, commune. Prunidum , 745.
- P/'isgney, 960. - Prisncy, 917. -
neo, 1065. · Prisnay, Pl'isnei,
Pris
1138.· Prigney , 1120-1163.
Prisneio, 1162. Prisnei, 1209 .
Priney, 1:l20- 125\. Priney, 1293 .
Prignei, 1332. Pringney, 1349.
- Parney, Prineyulll ,Pnrneyum, 1402.
-Preney, 1444. Prugneyum, 1530.
Priney-ali-Duc, 1542. - Prelly-
le· Duc, ifJ11. Preny, Pemy, ou
Priny,1719.
Meuse.
Bragnière, conl rée eL pont.
Boureui lles.
Bl'andecoul't, han1eau . ..
Ville-en -W oëvl'e.
Brflndeville, vi ll age et ruisseau. '- lll'~n ·
devilla, XVI" siècle, .
Damvillers.
ranuiat, moulin.
Saint·Remy.
Branùon, contrée.
HaLtonchâte l.
(La), rllisseau.
Branière
Vauq uois et lloureil·
bois qui fai sait partie de la
Braqllemères,
les.
forêt de Belnoue. Sommeilles •.

LO CALITES .
C01ŒUIŒ S.
VrnitH'ourt, hameau. Brflneourt,1515.
. Wraincuria, 1583. Wraincourt.
Clermont-en-A rgon­
Preny, commune.
Bouquemont.
Prignon, bois.
et Louy­
• Bouquemont
Prigneux, bois. ' py-le-Petit.
Oise.

Brcnouilles, commune.
Puy·de·Dôme.
Brenat, commune.
Basses-Pyrénées.

Brnna. ferme. - 1,0 Branaa.
Sai i es.
Brann, fief. Vielleségure.
Haut-Rhin.
Bt'lllTIOnt, ferme. Bremunt (ane. ca-
Krülh et Wilden lein.
daslre ).
Bramont ou Bt'amontkopt, mont.· Bos-
Wildenstein.
chbranndt, 1550.
Breitenbach.
Branbornctt'wald, forêt.
Branehière, canton du territoire de Buc.
Bmnd, forêt. - Am Brenden, am
Prende, 1567. Rimbach.
Hu ssel'll.
Brand, hameau.
Turckhein.
Brand, vign. ' Am Brande, 1456.
Bergheim eL Rors-
Brandhurst, vign. Branthlll'st, 1475.
chwihr.
Mühlbach.
Brandlitt, ferme. - Brnntlit (Cassini).
Brandm a tlelUU II tz, ruissea u. Sondemach.
Brandschert, canlon du territoire de
Seppois-le-Bas.
. Brandstalt,ean ton du territoire d 'Eschen tz­
willer.:.... Brandschatz, t 545.· Brands­
ta tt, 1766.
Bt'anne, 1655, canton· du territoire .ùe •
Bessoncourt.
Brauukoëpfle, mont. .
Mühlbacb
Bremont, canlon des territoires de Mor­
villars et Mesiré .
. Bremont, forêt.
Belfort.
Brendenberg, forêt et montagne. LuLLer el Wolsch­
willer .

C03lMUNES.
LOCALITlÎS.
Altellbach.
Brendenwald, fOrêt.
Brangïu'Len, canlon des lerriloircs de

Fislis et Hewiller.
Brennacherle, ferme. - Preneckerl (Gos-

• St05swhir.
SI !li .
Bergheim.
Brenn uUen, fours. ' .
Urhès. '
, Brennwald, mont,
Brenlenrohr, canton du territoire de
Ballersdorf,
Brinckheim, cornmune. -- Brllllchein,
1285. - Brllnkein, 130S. -- Brunen-
XVIIe siècle. Pringgen.
khin,
Brinighofen, comm une. Bruonichove,

1216. I3rllnkofen,1312. Bl'eunig­
khouen, 15ft!. h Bl'inninghofen, XVIIe
siècle.

Rierel'esciltnont.
Le Br'invau, hameau. . Bl'inval.
Moosch .
BrandL'( IInc. cadasLre).
Pour la forme Pren, voit' Brand, forêL,
Brennackerle, ferme, eL Brinckheim
commune.
Saône-et-Loire.
Brancion, commune .

commune.
Brandon,
Branges, commune.

Tarn .
Brens, commune.
Var.
Brenon, commune.
Vaucluse,
Brantes. ,commune.
Vienne.
Branches, commuue.
Vosges.
Braneourl, commune.
Brantigny, commune.

Yonne.
Branchereaux (Les grands et les petits)',
hameaux. ' ' B Icnenu . .

Branches, commune. Brillga, VIe siè-
cle. -- Brenchœ,XlIlo siècle. Bran-
chiœ; 1247. Branches, 1453.

LOC.\UTES .
co~mu:ms.
Branches (Les), hameau.
Cbampvallon.
Brangcl'3 (Les) 1 ferme.
Champcevrais.
Brangers (Les), hameau.
Fo nlenouilles.
Sainf.3.
Branlain,ruisscau.

Vareilles_
(Les), hameau.
Branlards
Champignelles ct
Brnnlin, hameaux.
Saints.
Saint-Bris.
Branloir, ferme.
Brannay, commune. Bl'adenas, IX·
siècle. . Bl'flnnaicum, 1175. ' Bra­
vers 1163. - Brnhanai, 1165. -
nai,
Brannay, 14&3.
Brell'ellerie (La), ferme. - La Brnnellerie,
Rogny .
1504. . La Brcnol erye, 1523.
Prenereau, hameau. Prunellum, 1283.
- Premerealll, 1331. · Prenereau,
1597. Migé.
Prenoulat, moulin . . Crain.
Prunelles, hameau . . - Prenelles, . lG77.
Champlost. (1)
- Prunel, 1736.

Je me suis peut-êtt'e trop étendu sur un sujet qui in­
téressera peu de lecteurs, mais je n'ai pas cru devoit' négli­
ger des détailR, même minutieux, pour arriver à une démons­
tration que j'appellerai presq ue mathé mutique.
M'autorisant dt) l'opinion de Zeuss et d'Ebel, qui COlllme
exemple de l'application de cette loi, citent: MOlIs·Apenninus,
je crois avoir donné d'autres exemples assez probants, sinoo
absolument péremptoires, de la mutation du c en p dans
quelques noms gaulois. j'ai doriné des preuves certaines de
celle sllbsl.ilulion dans d'aulres dialectes celtiques. .
Si j'applique maintenant ces démonstl'atons au bénéfice de
ma thèse, je suis en droit de dire que puisque
Cfan · . P l'an - . B1'([lI; que Guic
Guip,
Criba le . Brivates.
Or si on admet, comme j'ai essayé de l'établir, que G"eso

(f) On trouvc en Angleterrc les villes dc Cl'anbourn (Dorset), Cran­
brook (Kent), Bl'ailltl'cc ,Esscx) 'ct Bl'entfol't (Middlese x).

répond au celliqur, G1l!CZ ·ou GUJezio (t), 011 arril'era ü celle
conclusioll, que Gcso-Cl'ibate et Brivates pOl'tus ont exncle·
ment la même significa tion.
La carte de Peutingel', où se lit le mot Geso· Cl'ibate; date
du temps d'Auguste et par conséquent des premières années de
l'ère chrétienne; Ptolémée qui nous a faiL connaître le nom de
JJl'ivates pOl'tuS, vivait vers l'an 120 de notre ère; il s'cst
dOlle écoulé au moins un 'siècle entre la rédaction des deux
documents qui nous donnent le nom de cel.le localité, et ee
temps me parait bien suffi~allt pour expliquer et pOUl' justifier
une mutation dont l'usage dans la plupart des dialect es celti­
ques, était le résultat d'une loi déjà ancLenne .
. En tenant compte, avec mesure, de celte loi. de mutation,
peut-ê tre parviendrait-on li retrouver l'étymologie de bien des
mols dont l'origine nous paraît aujourd'hui douteu se. Un exem·
pIc en passant: l'origine du mot fl' ançais «bois D est dit-on
D'aprè5 les observations qui précèdent, ce mot peut
inconnue,
cependant venir du celtique Coid, Coit, ou Coet -- Cois ou

Co es Bois.
Le Castrum cie r;esocl'ibate, ou de Brest, a gardé pendant tout

le moyen âge, ct ju squ'à nos jours, l'importance qu'il avait ü
l'époque gallo-romaine, importance attestée pal' les murs an­
tiques ql\'il conserve encore. Rien n'indique que ce nom ùe
~rest qui figure dès le IX" siècle dans l 'histoire de Bretagne (2),
ait été modifié autrement que pdr le changement de Cribate
on Brivatcs. De ce dernier mot est venu par métalhèse /Jl'ivest
B1'evest qu'unesimple ,synco pe a régulièrement transfol'mé
en Brest .
Il est évident que Brest n'aurait pu venir directement de
C1'ibate, mais ce qui ne me paraît pas moills certain, c'est. que le
latin cl'ista et le français cl'este so nt issus du ce ltique Cl'ibate
(1) Comme exemple d~ la supprossion du w dans " Ull nom celtique
je citerai encore: lat. l!edol1es (Rennes) = arill. Rwazon; vnir page 56.
(2) Oppidum de nl'esta, - D. Lobineau, Ilist. de Bretagne, preuves
col. 42 .

. Cribates, qui fi LA nIl'mE SIGNIFICATION, par un procédé de
trilnsforrnal.ion identiqlle à celui qui a rendu possible le chan-

gement de Bl'ivales en BI'est (Crivest Crevest Crist
. '. Creste).
Le mot celtique C1'ibat, avec son suffixe gree et romain
(C1'ibates), s'est d'ailleurs conservé sous d'autl'es formes que

Brest et C1'este, dans les noms de lieux de la France, comme
le démon\.re la liste suivante, dans laquelle à côté de ces
deux noms, figurent fréquemment ceux de 131''Ïves, P1'ivat, eLc.,
issus du. même radical Crib, qui, je le répète, signifie « crête, "
u éminence, Il « promontoire Il etc. (1).
• LOCALITÉS. COM3IUNHS •
Aisne.

Courboin.
Creve t hameau.
Guivry.
Brivarde, bois.
Ardèche.

Crestet, commune.
Privas.

Aveyron .
Privezac, communt'~
Calvados.

Crèvecœur, commune .
commUlie.
Cristot,
Charente .
Brives-sur-Charente, commuue.

Corrèze.
Brives, commune.
Brivezac, commune.
Dordogne .

Grives,
commune. XIIIe siè-
Grivas,

cie.

(i) J'ai omis dans celle liste un assez grand nombre de localités dont
noms l'enferment les radic.aux Cl'ap, Grap, Crav, Craf, Grav, Graf,
les
Krafet Krap que je t:onsidère comme à peu près synonymes de Cl'ib.
Soc. AIICllÉOL . DU FINISTÉIII!. - T. VI. 7

COMMUNllS.
LOCALlT~S.
Drôme.

Crest, commune.
Eure.

Creton, commune.
Crestot, commune .
Breslot, commune.
Eure-et-Loir .
Champrond- en- Gil­
Gripardièl'e (La), écart.
l ine .
Happon villiers.
Griperets (Les)
Sain t- Georges-sur­
Grippe (La), hameau.
Eure .
Moléans.
Grippet (Le), ferme ..
Fln·tsttre .

Querrien.
Crepily.

Plouguin.
Lescreven, village.
La Forest-Brest.
Criben, ferme.
Irvillac.
Creac'h-Criben, ferme.
Pleyben.
Plouyé.
Quenec'h-Cribet, ferme.
Plouguin.
Coz- C'hribin, ferme.
Ploliédern.
Cribinec, ferme .
Landévennec.
Crip, ferme.
Clohars-Carnoët.
Kergreven. - Kergriffen,
La m pa ul·Gui milia u.
Kel'greven, village.
Tréflévénez.
Kergreven, village .
Clohars-Carnoët.
. Kergrip, ferme.
Riec. .
Brest (ville de) .
Lennon.
Brest- lier, village.
Guiclan.
Kerbrest, village.
Landévennec.
Pont-ar-Brest, village .
Saint-Goazec.
Lambresten, village. .
Plogastel-St-Germ.
Brévez.
Kernével.
Brivel (Stang) 1426 .
Gard.
Bez-et-Esparron.
Gi'avas (Le), ferme.
Sernhac.
Cravat(Le), qùarlier, 1554.
Bez·el- Esparron.
Grave (La), hameau et moulin.
Sain le· An asthasie.
Grave (La), quartier, 1547.
Grave (La), t'erme et ruisseau du Vignau.

LOCALITES.
CO~IAlUi'I ES .
Graves (Les), ferme.
Sain t-HippoL1'Le-du­
Fort.
GravenLes (Le), ferme et commune.
Saint-Martin de Cor­
cona,
Craveron . (Le), nom d'une section du
cadastre de Monfrin,
Graveson (Le), quarlier.
Gervasy.
ferme. - Crepalupo, 1345 •
Crèpeloup,
Alais.
Crès (Le), ferme. Crès, 1263. --
Cressio, 1315. Crètio, 1375.
Arrigas.
Crès Le), ferme.
Anduze.
Le, hameau.
Crès
Pompignan.
Crès eLe , mon t.
Vezen o])re .
Crestat (Le), ferme.
Arphy.
Crevecor, ferme. Crebecor. lSi6.
Aimargues.
Brès, wnne 1131, ancienne grange des
Terr'plier:3. •

Goudargues.
Brès (Le), hameau.
• Sain t.·Sébas 1 ieu· d'A i·
greCeuille.
BreSl, ferme.
Beaucaire.
Brestalou (Le), ruisseau.
(Hér:1ult),
Lauret
Brouzetet8ardan.

Privas, ferme .
Barjac.
Privat, fume.
Beaucairo.
hameau.
Pri.at,
Cornillon.
Pri, a L, ~ei'lDe.
Fuurques.
Privats (Les), h1lme3u.
Blannaves.
Ha flte-G!tronne .
Bretx, commune.
Indre.
Brives, commune. •
Haute -LoIre.
Brive. commune .

Loire· Inférieure .
Brivet, village et rivière.
Guenrouet
l\'lanch e.
CreLteville, commune .
Haute-Marne.
Crête (La), commune.

LOCALITF.!.
COM~It1Nns.
Meuse; .
Crépi on (1) village. Cru pion 1 t 204.
Crispeium, 1211. Crespeium,
1215.· Cl'épion, 1220, 1~40.

Crippion, 1245 Creppion, t M9. -
Crm,pioll, 1656. - ':;ropion, 1700.
Cr'cpio, 1738 ..
Creuvé, contrée.
HatLonchâtel et Si­
vry-sur-Meuse.
Creuvé (L r.), chemin.
Dammarie.
Grive (La), contrée.
Cesse.
Morbihan.
Kerbrest, village.
Berné.
village.
Kerbrest, 'Guidel.
Brestivan, hameau. Theix ,
Kerbrestl)u, écart.
Lanvénégen.
Kerbrevais, hamca lI.
Limerzel.
Kerbrevest, hameau et pont.
Bubry.
Grevin, ,'illage.
Arradon.
roche sur la rivière de Crac'h,
Gribérez,
• entre Ceac'h et Carnac.
Grifet (Le), village.
Plougrifet.
Griffons (Les), landes.
Guer.
Grippais, écart.
Guillac.
Grippe (La), village.
Caden.
Kergrippe, vi liage.
Gourin.
Grippé (Fort du), sur l'Océan, côte de
l'île de Groix. '
Grippez (Le), village.
Saint-Dolay.
Preslevel, écart.
Pluneret,
Prévas (Le), écart.
Saint -Dolay.

Puy-de-Dôme.
Crest (Le), commune.
Creste, commune.
Basses-Pyrénées .

,Chrestiaa (Le), écart (2).
Cosledaa-Lube-Bo­
ast.

(:1) Ce mot se trouve dans plusicUl's départemenls.

(2) Ce mot ,qui, dans les Pyrénées, sert 'à désigncl' les cagots, lIait
avoir une originc comm une avec le nom de crétins al! cm,tins que j'on
donne dans les Alpes à des malheureux aussi à plaindre au point de

LOCAUTIlS.
COM~IUNIIS.
Chrestiaa (Le) ou le Crestia, ferme.
Garlède-Monrlebat.
Crestia ouChrestiaa! él!art.
Arrosés.
CasliHon.
Crestia. écart.
Crestia, Cerme,· Lo Crestiaa, 1385. Carresse.
Id. Sallespisse.
, Bouillon.
Crestiaa. ferme.
Gerderest.
Cresliaa (Le ), écart.
Denguin.
'Crestiannes (Les), écart.
Casleide-C!\mi.
Crestianottes (Les), écart.
Dognen.
Crestias (Les), écart.
Gret (LIl), ruisseau.

Haut-Rhin.
Beaucourt.
Cret (Le) et Trepont, hameau .
Coueelles.
Crest,s ( La Chapelle de). lm Cret, t M4.
Cres tschi, ruisseau. ' KreLschy (Carte
Sainl.e- Marie- al11-
hydrographique). Gretschy (anc. ca-
Mines.
daslre\
Sainte - Marie - aux­
Cretsr.hiberg, mont.
Mines.
Grety (Au), cantons des territoires d'Ar­
giesans el tAe Chèv lI'emont ..
, Cristés (Les), hameau. -- CflStey (anc.
Baroche.
cadastre).
Fêche-\'Egli~e.
Grippes ( Les). .
Chèvremon t.
Grivé (sur le).
Feldkirck.
Krebsgraben, ruisseau.
Sigolsheim.
Kripfen, 1717_
Sentheim.
Kripfmatten, 15@ 8.

Seine.

Oreteil, commune.
Seine-Inférieure.
, Oritot, comm une.
Somme.
Grivesnes, commune.

, Vaucluse.
Crestet, commune.
vue phy~iqlle que SOllS le l'apport moral. Ils paraissent avoit' l'un et
J'autl'c pour radical le mol crost, et signifier habitants de. crètcs Oll des
les!(uelles cette race maudite !lut être primitivement
montagnes dalls
reléguée en raison de l'horreur qu'elle inspii'ait aux autres hommes.

LO CA I.lTÉS, GO~IhIVN llg •

Yonne.

Cravan, commune. - Crevennus,. 901.

- ' Crebanllm, XU' siècle. Crevent
et Crevenz, 1160-1161. - Cravant,
12:!6. ' Cravent, 1568. '

Creverats, hameau. Cerisiers.
Venizy.
Grayon 1 ferme.
Triehey.
Grivet, chemin.
Grivot, lieu détruit. Honchères.
Grivots (Les), hameau. Saints.
Afin de rendre plus sensibles les rapports existant entre les
noms de lieux qui figurent dans celte table; où ils sont classés
je crois utile de la faire suivre d'une
par d.épartements,
seconde table où ces localités seront rangées suivant l'ordre
alphabélique .
Noms de lieux ou le C s'est conservé .

LOCALITÉS •
DÉPARTElIlBNTS.
Cravan. " Crevenntis. - Crebannum. Yonne.
Crepeloup. Gard.
Crepily.
Fin istère.

erepion. Crupion . . . Crispeium. .
, Crespeium .. _- Crippion. ' Creppion.
Meuse.
. Crespion. ' Cropion . ' Crepio.
Gard.
Crès (Le;, fermes, hameau el mont.

Drôme.
Crl~St.

Puy-de-Dôme .
Cresl (Le) et Creste.
Gard.
Crestat.
Creslet. Ardèche.
Vaucluse.
Crestet.
Creslia ou le Chrestiaa, Crestiannes .

_. Crestianotes et Crestias, écarts et
fla sses-Pyrénées.
fermes.

Eure_
Crestot.
Cret (Le). Haut-Rhin.

Crête (La). Haute ·Marne .

Seine.
Creteil.
Eure.
éreton.
Crets ou Cret.
Cretschi. . Kretschy. _. Gretschy.
Haut-Rhin .
CreLschiberg.
Cretteville. Manche.
Grety.
Haut-Rhin.

DÉPAR'fll~lIlN'fS •
LOCALITÉS.
Crevé.
1 Meuse.
Crevé (Le).

Cal vados,Norù ,Oise,

,Seine-et-Marne,
Crèvecœur.
Oise.
Gard.
Crevecor - Crcbecor, 1596.
Finistère. '
Lescreven.
Haute·Saône. .
treveney.
Morbihan.
Crevr.rals (Les).

Criben. \
Creac'h-Criben.
Quenec'h-Cri bet.
Finistère.
Coz-C'hribin.
Cribiilcc .

Crip.
Aisne.
Crevel.
Haut-Rhin.
Cristes (Les).
Calvados.
Cristot.
Seine-Inféri'eurc.
Critot.
Krebsgraben •

Haut-Rhin.
Kripfen, 1717.
Kripfmalten, 1568.
Mutation normale du C en G.
GJ'avas Le).
Graval Le), 1554.
Graves La), et les Graves.
Gard.
Gravenles Les).
Graverotl ( e). ,
Graveson (Le)
Yonne
Gravon.
Basses-Pyrénées.
Gret (Le).
Finistère.
Kergreven.

Morbihan.
Grevir..
Gribérez
Morbihan.
Grifc~ (Le).
Griffons (Les).
Finistère.
Kergrip.
Morbihan.
Grippais.
Gripardière (La).
Eure·et-Loir.
Griperets (Le~).
Gr!ppe (La).
Gl'Ippe (La).
Km·grippe.
Morbihan.
Grippé.
Grippez.

DIlPAIlTEftIBNTS ·
LOCA I.lTÉS. ,
Haut-Rhin.
Grippes Les).
Eure-et- Loir.
Grippet
Meuse.
Grive (La).

Haul·Rhin.
Gl'ivé (sur le).
Dordogne.
Grives. Grivas, XIII" siècle.
Somme.
Grivesne.
Gr'ivet.
Yonne.
Grivots et Les Grivots
'Mutation du C. en P.

Prestevel.
Morbihan.
Prevas,
Ardèche.
Privas.

Privas .

Gard. '
Privat.
(Les).
Privats
Aveyron •
Privezac.

Mutation du C en B.
Gard.
Brès (Le).
Gard. •
Brest.
Brest.
Brest-tier.
Finistère
Kerbrest.
Pont-ar-Brest.
Morbihan.
Kerbrest.
Gard.
Breslalou (Le).
Finistère.
Lambresten.
Morbihan.
Breslivan,
Eure,
Brestot.
Morbihan.
Kerbrestou.

Haule-Garonne.
Bretx.
Kerbrevais.
Morbihan.
Kerbrevest.
Aisne . .
Brivarde ,
Haute· Loiro.
Brive.
Charen te.
Bri ves·sur .. Charen te.
Corrèze.
Brives.
Indre.
Brives.
• Loire-lnférieure .
Brivet.
Corrèze.
Brivezac.

qu' il ne
Ces listes renferment assez d'intermédiaires pour

mention-
l'este aucun doute SUI' la régularité des étymologies

nées plus haul. Je crois cependant, pour plus de clarté, devoir
é\.ablir entre quelques-uns d'entre eux les rapprochements sui­
vants.
CRIBATBS.
BRIVATBS.
Dérivés.
Dérivés.

Brivet = Privat (Loire-Infé­
Cribet, Gl'ifet (Finistère, Mor­
rieure, Gard, etc.).
bihan, Eure-et-Loir, Yonne,
etc. ).
Ker-Brevais, Pri­
Ker-Brevest,
Crevet, Greverals, Grivat, Gri­
vats, Prevas, Brivas, Brives,
vot (Aisne, Yonne, Morbihan,
etc.), Morbihan, Gard, Ardèche,
orrèze, Indre, etc.).
Ker-Brestou,Lam -Bres-
Crestet, Crestat, Crestot, Cris· Brestot,
• ten, Bre~lalou, Prestevel;
tot, Critot, Cristes (Gard, '
Ardèche, Vaucluse, Calva­ Brivezac, (Eure, Gard, Fi­
nistère, Morbihan, etc.).
dos, Haut-Rhin, etc.).
Brest, Bretx, lat. Bresta (Fi­
Cresl, Crets, lat. Cl'ista(Drôme,
nistère, Morbihan, Haute­
Haul-Biin, etc.).
Garonne) •
Avant de quitter ce sujet, je dois faire remarquer le rapport
existant entre el'ib et bric . brig (1), qui a le même sens de
• lieu élevé» et d'où les Brigantes, peuples qui habit.aienl la
Gaule et la Bretagne, ont pris leur nom. La forme primitive
de ces deux mots (>eut bien avoir été cl'ue erug (montagne)
mot celtique qui existe encore, et dont on peut rapprocher bre
et eree'h, lat. mons, colles. La loi de mutation, développée trop
dans (le travail, autoriserait donc à faire
longuement peut-être
de ces divers mots celtiques, le classement suivant:

CRue
Crib. Bric.
Crech. Bre .
Ces mots, comme je viens de le dire, signifient tous. mon­
tagne 1) ou « colline. Il Je pense que crue . a dû donner son

(f) POUf la signification du mot bl'ig, voir la Revue archéologique,
année f 878, 2" semestre;

nom à brllc, lat. crica, qui est pal' excellence ulle plallte de
montagne.
On peut, je crois, résumer de la manière suivante ce qui
ressort, an point de vue philologique, des observations qui pré-
cèdeut. .
1° Primitivement la consonne c (q, k; ch) avait dans la lan·
gue celtique la valeNr de Cv q~) ; ef: qvatvol' (petvar) ;
qvinque (pemp) ; eqvvs .(ech, ebeul) ; maqv (map, mab), elc.

2° La leUro auxiliaire v n'est franchement ni voyelle ni con­
sonne. C'est une nspiration nasale èt légère qui tient le milieu
ces deux catégories de lef.tres ; ex : hanv, nom (hanvet,
entre
nommé)· hano; mm'v, lUort (met'vcl, mourir) . maro; tarv,
taureau. taro. Dans ces derniers exemples donnés avec
l'orthographe moderne, le son de 1'0 terminal est très·faihle ct
je le répète, intermédiaire à celui du v et de 1'0 français .
3° Cette double leUre cv s'est transformée de la manière
le v est tombé, et III consonne c a consèn'é sa
suivante. Tantôt

valeur actuelle; ex : cran, cl'ib, cenn, etc. Tantôt nu contraire,
c'est le c initial ou terminal, qui est tombé, ct alors le v s'est
Chall!(é en pb; (voir les exemples ciLés plus haut) (1) .
Il me reste pOUl' compléter ce travail, à répondre sornmnire-
. ment aux autres objections que l'on a opposées aux partisans de
l'opinion qui place à Brest le IJriVl!tes portus de Ploiémée.
Elles sont au nombre de deux:

Si l'on place Brivates-PorLus à Brest, on intervertit ['ordre
suivi par Plolémée dans l'énumération de,s lieux situés entre la
Loire et Gobaeum pl'omont01'ium, et dont voici le texte latin qu·e
(1) Il Y aurait à faire de? remarques ana!og.ucs au sujet de g = gv
(voir page 5'), de Il (t) qUl sc change tantot en pl (leu.n, Jat. plcnu.s) ;
tant6t en cl (llef, lIefa, llevain, lat. c/amare); llaw (manus), eng!. claw,
griffe), etc. .

je puis seul donner, n'ayant pas de caractères grecs à ma dis-
position. .
Post Ligeris ostia {tuvii, .
Brivates POl'tus,

Herii fluvii ostia,
Vindana port us,
Gobaeum promontorium.
Pour répondre à ceLté objection, jecitel'ai les lignes suivantes
d'un savant bien connu, M, E. Desjardins:
a La marche du géographe ancien (Ptolémée) est souvent
peu rigoureuse daDa sa description des ('ôtes, témoin celle des

Bouches-du-Rhône, dans laquelle il place les Fossae Marianae,
à l'ouest des estuaires naturels du fleuve» (t).
Malgré celte observation, l'éminent géographe moderne ne
place pas à Brest, lJl'ivates- porlus.
« Brest, ajoute-t-il, a ses antiquités, mais n'a pas de vestiges
subsistants de voie romaine, et l'on ne saurait citer en sa faveur
la prétendue analogie de Brivates et Gesocribate avec Brest,
cal' ce sont pOUl' nOlis trois noms fort différents» (:!).
Les pages qui précèùent répondront peut-être à la partie
de l'objection. Quant au reste, il est certain qu'à
philologique
J'époque où fut publié le remarquable travail de M. Desjardins,
l'étude des voies romaines, fort mal conservées dn Bretagne,
il faut le reconnaître, éLait loin d'être avancée dans le Fi­
elle a fait depuis (Iuelques progrès, et il est aujour­
nistère ;
d'hui incontestable qu'il existe auLant de vestiges de voies ro­
maines se dirigeant vers Brest, qu'il en existe dans la direction
de la plupart des autres localités antiques de ce département.
Sous le bénéfice de ces observations, je retiens la remarque
de M. Desjardins, et Je dis que puisque Plolr.mée s'est mani·
festement trompé dans sa description des côtes des Bouches-

(1') Géographie de la Gaule d'après la Table de Peutinger. Paris,
Ilachelte, 1869, llage ·199.
(2) Ibid, page 200 .

du-Rhône, il a bien pu se tromper dans celle des côtes occi-
de la Gaule, Je m'empresse d'ajouter que l'erreur est
dentales
peut-être le fait d'un copiste qui, aurait simplement intervel'ti
l'ordre des noms dans la description du géographe grec,
En admettant cette interversion, le fluvius Ilerius se retrou\'e
naturellement dans l'Avon, rivière de Châteaulin (Finistère), qui
a conservé jusqu'à nos jours, à sa source, le nom de rivière
d'Hierre (1),
Il est vrai que d'Anville identifie le fluviu~ He1'ius avec la
Vilaine, Après aroir exprimé cette opinioll, il ajoute: u Je vois
même'une trace du nom Ilerius dans le nom de Treig-hier que
l'on donne encore actuellement au passage de la Vilaine entre
Roche-Bernard et l'embouchure de cene rivière, Car on
croira volontiers que Trejg-hief vient de « Tl'ojecturn Herii, • (2)
mais outre que Grégoire de Tours
L'argument est spécieux;
nous apprend que le nom antique de la Vilaine élait Visnonia
dont l'équivalent celtique est Gweznon, non identique à celui de
Couesnon, rivière qui séparait la Bretagne de ln Normandie (3), .
je ferai d'aborlt remarque? que ce nom, qui est celui d'un
village el d'une rade près de l'embouchure de la Vilaine, n'est
pas Trejg-hier, mais freh iguier, et si l'on 'veul prendre la
peine de remonter à son orthogl'aphe ancienne, on voit qu'il
s'écrivait T1'eheguer en 1128 (Carl. de Redon), Tre1iegel aliàs
Trethilkel, à une autre date du Xli" siècle (Ibid.), Treise/guer
en 1281 (Dom ~orice, Hist. de li1 /'etagne).
Dans ces qualre formes d'un même nom, dans deux des­
quelles on remarque la substitution jrrégulière du l au r final,
il n'est possible en bonne critique d. El voir autre chose que les
mots Treiz· guet' ou Tresseul- guel' qui signifien t c Passage de la
ville Il Trajecturn civitatis Ci. e. ad civltatCI'A). On sait en effet

(t) Géographie de la Gaule. ,
(2) Voir mon travail SUI' les Osismii ct les. Veneti dans la Revue ar­
chéologique, année t872, t semestre, et mOIl article SUI' Vorgœniwm,
et la citée rles Osismi-i dans le Bulletin de la Sol'Îété archéolo­
Vorgium
gique du Finistère, T. II. p. 66.
Voir plus haut, page 55 note 2.

que Tl'eiz (en Vannes, T1'(!h et Tl'eih avec l'aspiration douce
qui remplace le z daos ce dialecte, et qui explique lé! fiilrme
Tl'elwgue1') , el Trezel ou Tl'euzeul, qui n'est que le même
mot avec un suffixe, ont la sign ification de ". Passage de

rivière. » Il existe dans la commune d'Argol Canond. de Châ­
teaulin, Fil1islèrr), Hll' la · rive gauche de l'Avon (auj . Aulne),
un village dont le sol n cOllservé des substrucl.ions romaines, et
qui porle le nom de 1'l'euzeulom 011 T/',~zelom, altération de

Tl'euzeul··amn ou Tl'euzeul avon « Trajecl.um·amnis. D
Il n'y a donc aucune raison de voir dans le nom du village de
T7'eheguel', dont l'orthographe est régulièrement Vannetaise, le
nom d'Edus. fluvius. Mais quelle était cette ville olt conduisait

ce passage de rivière? Ce ne pouvait être, à mon avis, que la

ville de Vannes, la capitale des Vel1eti, et comme je ne suis
pas encore converti à la brillante théorie qui veut faire des
marais de Guérande ln théâtre de la grande lliLle de César con-
tre les Vénètes el leurs alliés, je Ile suis pas éloigné de pellser
que ce fut à l'endroit où est aujourd'hui situé le village de
Treheguer, que le conquérant romain traversa la Vilaine pour
marcher contre Dadot'igum et son territoire. Car, bien que je
n'admelle en aucune façon que la bataille navale qui mit la
victoire dans la maill de l'envahisseur, ait eu lieu dans le golfe
du Morbihan, je ne saurais me soustraire à la conviction que,
bien que ce golfe ait pu depuis cette époque être quelque peu
modifié dans sa configuration physique, c'est dans le voisinage •
de Locmariaker (Locus Mm'ie civitatis) qu'était situé le port
d'où sortit la flotte gauloise, et que dans celle lulle gigantes­
que, la capitale du peuple puissant qui s'appelait les Veneti,
avec son sénât si grand, si glorieux dans son auréole de sang, •
avec SOli territoire si plein d'imposEmLs souvenirs qui,se dressent
comme autant de témoinsidu passé, n'a pas rempli le rôle effacé
que lui prête l'opinion qui prévaut aujourd'hui. Mais pour soute­
nir utilement celle thèse, il me faudrait plus de teillps et plus
d'espllce que je n'en ai ell ce moment à ma disposilion. Celle
question serait d'ailleurs, un hors-d'œuvre dans ce travail,
mais j'espère bIen y revenir plus tal'd. .

Celle longue digression m'a fail pereire de vue Vi'lldana
POI'lits qui suit JJl'iva/es POl'tus dans la description de Ptolémée .
Je verrais. volontiers dans l'indana, une forme al!érée par méta-
de Yinada· .. l'eneda dont l'équivalent celtique est l'ened
thèse,
• ou Gwened, mot qui désigne aussi bien le pays que la ville dé
Vannes (1). Dans celte hypothèse l'indana POl'tus signifierait
le « port des Vénètes ", et comme il est impossible d'identifier
ce port avec DariOl'igum, que le meme 'géo!l;raphe cite comllle
capitale de ce peuple (2), on pourrait le placer à Locmal'Îaker,
qui a conservé des ruines romaines importantes, notamment
celles qui portent le nom de Castel (ca5tellulll) (3). (Voir dans

le dictionnaire d'Ogée l'article Locmariaker), J'ajouterai que ce
nom de « port des Venètes Il ne saurait avoir d'autre signifi-
. cation que celle de • port principal des Venètes, » Or, 11
moins d'enfouir l'évidence sous des monceaux d'hypothèses, il

(1) ·M. Ramé, dont la Revue des sociétés savantes (T. VII, 1878),
m'apporte, pendant que ie corrige cette feuille, une très-intéressante

où il est question de Bl'ivates Portus, comme on le verra plus
notice,
. loin, exprime dans ce travail l'opinion que Veneda pourrait être iden­
tifié avec Guérande, que le cartulairc ùe Redon mentionne plusieurs
fois sous le nom de Wem'an. Le nom de eelle dernière localité est aussi
Wenrann clans le cartulairc de Landévcrmec, manuscrit du XIe siècle
(de Ballt (;ic) Wenmnn) , Mais l'étymologie de cc nOIll est, je crois, bien
se compose de mn ou "U1'1l! « patrimoine" radical du vel'l)e
connue. Il
ranna « partager" et de Gwen, nom d'homme et de femme, qui si­
gnifii blanc, et qui est très-fréquent, surtout comme nom de fenlllle,
chez les bretons gallois et armoricain, à une époque ancienne de notre
histoire, Wen-mn doit donc se traduire par « Patrimoniulll Aibre ou·
A bi. »

(2) De même que Ptolémée dans sa description des côtes occidentales
de la Gaule, ne n)entionne pas Dariorigum, de même dans sa descrip,
tion des côtes septentrionales, il passe sous silence Vorganium, capitale
Osismii. Comme il cite ailleurs les noms de ces deux capitales, il
des
semble résulter de cette 'observation IIne intcnhon al'fêtée de la part du
géographe, de ne pas se répéter. . .
(3) Dans un travail publié il y a quelques années (les Osismii et les

Veneti, Revue arcMologique 1872, 1 cr semestre), j'avais proposé 1'ldel1titi­
de Vindana portlt.Y avec Donai'nencz. Mais comme celte localité
cation
n'a conservé aucune trace de nom antique, cette identIfication Ile pouvait
hypothèse. Le rapport que je crois apercevoir entre
être qu'urIe pure
Vindanaet Veneda justifie ma nouvelle opinion, qui ne modifie, du
l'este en aucune façon, ce que j'ai dit de l'importance incontestable de
ct de sa splendide b1lie aux époques gauloise et gallo­
Douarnenez
romaine,

est difficile de placer ce port principal ailleurs que dans le
golfe du Morbihan! c'est-à-dire dans le voisinage de Dariol'igum,
capitale des Venètes.
Je résume en deux lignes ce que je viens de dire en répon'se
li. la première objection.
Si B1'ivatcs POI·tus doit être placé li. Bresl, Herii fluvii ustia
à l'emhouchure de l'Avon dans la rade ùe ce port, et Vine/ana
POI'tus li. Locmariaker, l'ordre dans lequel sont placées ces
localités est exactement topposé de l'ordre suivi dans la des­
de Ptolémée, et ceLLe circonstance vienl li. l'appui de
cription
l'hypothèse émise plus haut li. la page 96. Ex. :

1 ro OPINION :
2 OPINION:
Ligeris ostia. , Ligeris ostia,
Brivates pOI'lus (Le Brivet). Brivalcs pOI'lus (Brest),
Hcrius tluvius (La Vilaine). Herius fluvius (L'Bierre).
Vindana pOl'tus (Locmariilkcr,
portus (?),
Vindana
Porz-Vened) . •
Gobaeum promonlorium.
Gobaeum 'promontol·ium.
Deux remarques résuHent de la comparaison de ces listes:
t 0 Dans 11 première, eelle admise par l'opinion qui il généra­
cours, la ville, port où forteresse de Brest, qui depuis
lement
été le point le plus important du
l'époque gallo-romaille a
littoral oue,st de la lIIe Lyonnaise, n'est pas mentionnée. ,
2° Dans la seconde liste, les noms actuels des deux premières
(Bl'est et HiC1're) sont la reproduction exacte des
localités
noms anciens. Il 'en est de même du troisième, car le port ou '
de Locmariaker est en réalité le grand port de Van,nes
rade
ou du Vannelais. Celle coïncidence est loin d'exister dans la '
première liste.
Il suffit dOliC d'admettre une simple interversion dans l'ordre
des localités situées entre l'emboûchure de la Loire et le PI'O­
rnontol'ium Gobaeum, pour arriver à une conclusion qui paraît
de nalure à satisfaire l'esprit le plus prévenu.

J'arrive à la deuxième objection.
a II existe à l'embllllchure de la Loire une petite rivière
appelé le Bl'ivet, qui se jette dans ce fleuve à Méan, dont le nom
ancien, Briva et Brivata (lumen (1), et la situation répondent
trop bien à ceux de Bl'ivates PO/'tns de Ptolémée, pour qu'il y
ait lieu de le ehercher ailleurs. • .

Celle thèse soutenue d'abord en 1823, par M. ALenas, dans
le Lycée armoricain, a depuis été acceptée ou:délendue par '
MM. Siochan de Kersabiec, E. Desjardins et Pocard-Kerviler,
des Pon ts et Chaussées, qui a dirigé récemment
ingénieur
d'importants travaux. à Saint-Nazaire. M. l\tenas place Brivates
à l'étier de Méan, peLit port où la rivière Brivet se
Portns,
jette dans la Loire. Ne connaiasant pas le travail de M. de Kersa-
hiec, je ne puis citer que par ouï-dire son opinion qui serait
conforme à la précédenLe. La préférence de M. Desjardins pour
le voisinage du Brivet de la Loire ne m'est connue que par sa
Gdo,qraphie de la Ganle (2). Quant à M. Kerviler, il n'hésite
pas à placer cette antiqne localilé à l'embouchure d'un ancieu
cours du Brivet qu'il a découvert à Penhoat. Toules ces
opinions s'appuient plutôt sur la similitude de nom que SUl' la
situation de celle rivière, qui ne se jette pas dans' le fleuve,
Post Ligeris ostia (luvii, mais dans.l'intériellr du fleuve et plus
ou moins en amont de son embouchure. Or il me paraît impos ·
sible de voir dans la description de Ptolémée des localités
situées ailleurs que sur le rivage de l'Océan, en dehors et au
nord de l'embouchure de la Loire. Celle ôbjection a je crois
son importance. Elle démontre en effet qu'il n'y a pas lieu d'a-

. (f) Dom Moricc, llist. de Bretagne, preuves, l, pp. 473 et 547.

(2) pa:ge f99. Il m'a étéjusqll'ici impossib!e de me procurel'le grand
ouvrage en cours d~ publication de M. 'Desjardins; i~ lis cependant
dans le travail de M. Bamé cité pins haut (page 98). (( Cette considération
avait conduit M. Desjardins à reporler Bnvates Portus pins an · nord,
ill'avait placp dans la passe septentrionale .de Guérande, près do Saint­
Lyphard. »

jouter une confiance absolue à l'exactitude de l'ordre sUÎI'i par
Ptolémée dans sa descriplion; car si Brivates POl'tus est Brest,
il existe une errenr daus le docnmellt en queslion ; si l'on doit
identifier celte localité avec le BI'ivet, l'erreur n'en est pas
moins manHeste,
Mais il est Ull autre point de discussion qui a sa valeur ~t
qu'il ne faut pas perdre de l'lie. Dans les havaux dfls pnrtisarls
du B,'ivet de la Loire, qu'il m'aélé permis de lire, je ll'ouve bipn
une petile rivir.re qui coule tanlôt ici, tantôt là, et qui finit par
perure la moitié de son cours, Mais je suppose que puisque
"Ptolémée a pris la peine de menl.ionner un port appelé Bl'ivates,
il n'a pas l'oulu designer un simple cours d'eau, mais la ville
baignée par ce cours d'eau, 'Le meilleur argument qui pût
être mis en avant à l'appui de la pl'éférence à donnel' au Rl'ivet
de la Loire, serait donc, à mon avis, de signaler,snr ses bords, les
de quelque importance. Je re­
ruines d'une localité antique
,grelte de le dire, mais j'ai suil'i avec le plus grand in­
térêt les comptes rendus des travaux considérables exé­
culés à Saint-Nazaire par M, Kerviler, et je n'ai rien
trouvé dans ses découvertes qui puisse l'épandre au de­
sideratum exprimé plus haut, Et cependant, pOUl' la conser­
vation de ruines anliques, quel moyen plus efficace que ce linceul
, de sables et de vases qui aurait, dans l'opinion de M, Kel'l'iler,

recouvert non seulement lJl'ivatés POl'tuS, mais bien d'autres
villes mortes d~ la pointe de Guérande! Il faut bien le recon·
lout en le regrettant, les grandes espérance.s conçues au
naître, •
début des travaux, et qui promettaient de transformer en faits,
des hypothèscs trop frêles pour servir de bases aux colonnes de
l'histoire, ne &e sont pas réalis~es ,
Mais il serait hors de propos de m'étendre plus longuement
ce point, cal' voici une nouvelle opinion qui vient d'être
sur
émise pal' un savant de.s plus autorisés, Dans le travail men­
la page 98, M, Ramé admellant l'existence d'un golfe
tionné .à
maritime à l'embouchure de la Loire, à l'époque romaine, sup­
le cours tout eoUer du Brivet inférieur, celui dont M. Ker-
prime
Soc, ARcuilOL, DU FINlsl'il:nlL - T. VI.

viler avait fait la découverte, et le confond avec la mer.
« C'est plus haut, ajoute-t-il, dans l'intérieur des terl es, qu'il
faut cherchel, je crois, le IJrÎvates Portus, Le cours du Brivet
supérieur encaissé d'abord entre des coteaux r!levés, ne tarde

pas à s'élargir et à déhoucher dans les marais de Saint-Gildas
qui furent à leur jour un bassin maritime (1). Sur la rive nord de
ce bassin existe un ,'illage du nom ' de Brivet. Le cours d'eau
partant de ce point pour aboutir à la Loire a :1illsi, comme
beaucoup d'autres petites rivières, tiré son nom du lieu habité
plus notable, placé vers sa source. C'est dans ces parages

qu'une exploration du sol et surtout du sous-sol, pourraîL être'
à la recherche de Bl'Ît'ales portus. ))
utilement poursuivie
II est dans les lignes qui précèdent un , point sur lequel je ne
puis être d'accord avec M. Ramé. Au lieu d'admettre avec lui

que la {ocalite a donné SOIl nom à la 1'ivie e, je pense que c'est
celle-ci qui a donné le sien au village de Brivet, et j'en trouve
l'origine dans celle circollstauce, qu'elle est encaissée entre des .
coteaux élevées, c'esL:à-dire entl'e des Cl'ib ou Cl'ibet· B1'iv
ou nrivet, d'ol! elle a tiré son nom qui signifie, par conséquent,

RiiJiere des crêtes ou des coteaux élevés.

M, Ramé n'a pas trouvé dans le territoire de Brivet, de ves-
tiges romains; il engage à les chercher «dans le sol et sm'tout
dans le sous-sol. • Mais la découvertt3 de ces vestiges ne serait

pas encore une solution. Car tout en supposant à l'entrée de la
Loire .. l'existence d'un golfe intérieur, M. Ramé mainlient celle

Or comme le village du Brivet dont il
entrée à Saint-Nazaire,
propose l'identification avec Bl'i1!ates POI'tus, est encore bien
avancé dans les terres que ne l'était l'embouchure du Brivet
plus
. proposé pour celle identification par les archéologues et les
géographes qui l'ont précédé, il s'en suit à {orti01'i, que l'on
pourrait se ranger à ,Son opinion, il moins d,e reconnaître

(i) Cette hypothèse d'une mer intérieure dans les marais de Saint­
Gitdas, qui sont aussi connus sous Je nom de marais du Brivet a été
pal' M, Atenas dans son 1I1émoire sur Brivales Portus
développée
(Voir le Lycee armoricain, année 1823),

que Brivates-Pol'tus était" dans la Loire» et non (J au delà ..
de l'embou chure de la Loire. L'objection que j'ai formulée
à la page 96, conserve doue tou te sa force.
Pour moi, après avoir prouvé à satiété que C/'ibatcs el Bri-
vates sont deux formes d'uu même mot, qui ont eu de nombreux
dérivés, dont des centainl's de localités ont gardé le nom en
France, je n'hésite pas, 'ayallt le choix entre deux de ces loca­
lités, à préférer le Châleau de Brest, avec son port, ses courti.
nes et ses traces de tours romaines encore visibles, à un misé­
pelit village, sans histoi re et sans' l'ombre d'un vestige
rable
antique, et dont l'identifica tion avec B1'ivates POl'tus porterait
à l'exactitude de la description de Ptolémée, le même préjudice

que l'opinion cOltlraire.

NOTES 8~PPLEMENTAI9..ES,

1. - Dans le travail qui précède, je me suis particulièrement attaehé
au dialecte armoricain pOUl' la citation el J'orthogl'a phe des mots. Ce
dial ecte me pré.cnle, Cil effel, I1n intérêt que n'ont pas d'autres dialectes
eelliqlles. Le pays dalls lequel plusieurs centaines de mille personnes
le padcut encore aujourd'hui, étail occupé pal' dcs gaulo is lorsq lle des '
émigrés parlant à peu près la même langue, viment s'y établir. Il
résulte de l'expérience que j'ai pu tirer de mes recherches ct de mes
éludus locales, qlle dans co pays dont la condition fuI si 111Îsérable
pendant l'occu pat ion romainè, les va inqueurs n'ayant so uci que de la
doc lilé des populations, n'essaY(ll'{mt pas de leur enlever leur langue
ct lellrs coutumes.
Il est donc logique de penser que dans cette rencontre de d,)ux dia­
lectes celtiques au VO et au VIe siècle, il n'y eut suppression ni de l'un
ni de l'autre, matS qll'il en résulta une fu sion qui doit permettre de re­
trollver, dans le dialecte armoricain bien des mots ga ulois.
\!. - Pour ne pas augmenter ou ~ re mesure le nombre des pages,
dù dans certains ca., me homor il de simples assertions Qu'il eùt
j'ai
té peut-être nécess,lÎre d'appuyer d'arguments dont le développement
insi, en cc qui touche la substitution des'
m'aurait ent.raîné trop loin, A
voyelle,; celt.iques les IInes aux autres, après avoir avancé (page 58,
Ilote 1) que l'on peut ' comp:n'er Ed-us fluvius il Or/-et, rivière de
Qllimper, j'aurais dù ajouter: Od-et et Ed-us sont deux radi caux iden­
tiques signifiaut rivage, lieu baigné par les eaux, suivis l'Ull d'ull
suffixe gaulois et l'aulrt d'un suffi xe romain. Je dis identiqu es parce
que Od = Er!, comme Frot ou Fl'out, ruisseau, = Fret '(lat. (retum)
comme Marchoc =' Marcheuc ;==; J'lal'chec, c.omme Caradoc = Cara­
"", Caradec, etc.
deuc
La ' uole suivanle aurait pu trouver sa plaea à la page 93.
La colline qui domine an sud la ,illo dc Qnimpel' s'appelait mont
CruOY au XVc siècle, ct porle aujourd'hui ct au moins depuis le siècle

deJ'niel",lelnom dc},mont :l'rugy; c'est un ellemple pres~lle contemporain
101 de mutatIOn du c, et analogue à celni que j ai cllé page 71,
de la
note 1,
4, - Le président Fauchet pensait que la ville do Venise avait été
fOll?ée pal' yne cO,lo~io de V énéli-~I'mol'i.c~ins. Guillaume Lejean parta­
geait la merne OplllOll, ct;oeUc lhese a ete soulenue par d'autres. (Voir
la note page 159). '

R.·F. LE MEN •
Après la lecture de ce mémoire, M. le Président
communique à la Société une lettre où M. Kerviler,
28 septembre dernier,
développant son télégramme du
lui adresse plusieurs citations au)ujet des prétendues

pierres de {oudre.

A Monsieu1' DE LA VILLElI1ARQUÉ, Président de la Sociéte

Q1'chéolog ique du Fin'istere.

Monsieur le Président,
de ne pouvoir vous'envoyer qu'une dépêche
J'ai hien regretté

pOUl' votre intéressante communication: j'avais fait mes trou­
vailles le matin, il élait Irop tard pour vous écrire une leUre
qui pût pal'venir à temps, J'ai été surtout doctus cum libro.
Sauf le passage de Buffon, lout le resle m'a été' fourni par
Evans (1), même le remarquable passage de Marbode, évêque
de Rennes au XIa siècle, sinon pour le Jexte, au moins pour
les indications. Voici les principales:
Marbodœi Galli cœnomanensis de gemmarum ' lapidumque
p1'eciosal'um {ormis, etc. (Cologlle 1519, p. 48.)

CI Ventorum rabie cum turbidus œstuaL aël',
CI Cum tonaL horrendum, cum fulgurat igneus œlher,
' « Nubibus elisu'i cœlo cadil ille lapillus,
CI Cujus aplld Grfficos exstaL de fulmine nomen :
,« Illis qllippe locis, quos consta t fulmine tactos,
u Iste lapis lantum reperiri posse putatur,
(1) The ancient stone implemets, p. 50.