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SÉANCE DU 28 SEPTEMBRE 1878. 
Présidence de M. DE LA VILLEMARQUE, 
MEMBRE DE L'INSTITUT. 
Etaient présents: MM. de la Villemarqué, président, 
Audran, vice-président, de Saint-Luc, Bourassin/ de 
Brémoy, de Kercadio, Pavot et Créac'hcadic. 
M. le Président Idéclare la séance ouverte, et pré
sente les excuses de M. ,Le Men que son état de santé 
à la séance. En l'absence du secré
empêche d'assister 
taire, M. Créac'hcadic est prié d'en remplir les fonc
tions. 
M. de la Villemarqué donne lecture à la Société de la 
M. Le Men, relative aux 
communication suivante de 
Chouans. 
DÉNONCIATION, 
• Je soussigné, X ... , électeur du Finistère, ex-procureur-
général syndk de la Commission administl'ative du dépar,le-
ment à Landerneau, déclare qu'élant dans l'intention de me 
présenter aux autorités constituées pour leur donner des rensei
gnements qui peuvent déjouer les manœuvres des ennemis de 
la République, je me suis mis en route, sansal'mes, ce 27° 
fructidor de la 3 année républicaine, pour me rendre en la 
• ville de Quimperlé et j'ai rencontré environ midi, une colonne ' 
mobile des défenseurs de la Patrie lorsque j'étois décol'é de la 
et tricolore, et accompagné de la citoyenlle 
cocarde nationale 
Z ... , mon épouse. A l'approche de celle colonne nombreuse, 
. je me suis détourné de quelques pas du chemin pour m'asseoir 
dans la lande voisine du bourg de Saillt-Thurien, et lorsque les 
volontaires sont venus à moi je leur ai témoigné le désir que ' 
j'avois de faire connoître à leur commandant des choses impor-
tan les que je comptois dire alljoUl'd'hui à Quimperlt-i et que je 
lui ai sur le champ détaillées avec franchise et vérité de la 
manière suivanle\ après qu'il m'a donné sa parole, d'honneur 
qu'il ne me seroit pas fait de mal. En conséquence, nous 
nous sommes un peu écartés et je lui ai dit que les 
aux chouans du Morbihan, ayant appris 
émigrés réunis 
que je m'étois souslrait pal' la fui le, aux persécutions 
de' Robespierre et de ses partisans, me menacèrent de me 
tuer si je ne promeLlois pas do me joindre à, eux lorsqu'ils 
s'établiroient dans le Finistère, et ils me forcèrenl de recevoir 
de leur pal't un papier pal' lequel ils me nommoient commis
Ils s'organiseroient 
saire pour leur acheter des bestiaux quand 
à demeure dans les parages où je me trouvois, Ils no se sont 
pas encore organisés, et ma commission n'a point eu d'etTet • 
Elle me fut remise il ya sept mois. Ne recevant aucune nouvelle 
de moi, on m'écrivit en prairial dernier pour m'offrir une 
, autre place de commissaire pour la levée des rentes 
nationales qu'ils disoient vouloit' confisquer à ,leur profit 
le canton de Melleralld i je n'ail rien répondu, 
dans 
mon silence exprimoit mon refus d'acceptation, Enfin, 
au soir ils revinrent à la charge et m'enjoigni
hier 
de prendre des assignats qu'ils 'disoient bons et qui m'ont 
rent 
parus faux. Je les déclarai tels au citoyenl Bcllot, commandant 
. de la colonne mobile, et je les lui représentai pour être 
déposés et annexés à ma.déclarlltion. Il yen a 17 ùe 250 livres, 
deux de 125 et un de 10 faisant eri t,out un total de 4,510 li
vres; ils m'étoient remis .pour acheter des bestiaux destinés Il 
subsistance d'une force armée qui passeroit incessamment du 
Morbihan dans. le Finistère. Ceux qui me les 'donnèrent ne 
m'étoient pas connus auparavant; ils étoient au nombre de 
quatre: l'un nommé Poul piquet, dit Sons-quartier, de Quim
à Quiberon, transféré à Lorient el 11 Henne
per, émigré rentré 
bond d'où il s'est éyadé; il -servoit dans la légion de du 
Dresnay sous le litre de Loyal émigrant; le becond étoit 
fils aîné cy-devant noble de la commune de 
Damphe\'llé, 
Kernével, district de Quimperlé, il porle le surnom d'Aimé; le 
troisième étoit un nommé Durand, cy-devallt noble ùes environs 
de Vannes,et le 4° se nommoit Samson, dit S.ans-soucy, de Gui
méné et lieutenanl du canton de Lorient. Poul piquet est â'gé 
de 18 ans, laill e de 4 pieds 10 pouces, figure blanche et large, 
portant un habit gris il longue laille et un pantalon moit.ié cuir 
en élotTEij ilétoit armé d'un pistolet cl'arç,oll qu'il tenoit 
et moitié 
à la ceinture, ct avoit un chapeau rond. Dampherné étoit vêtn 
d'une carmagnole de coueltis à l'ayes blanches et bleues avec 
Ull pantalon bruni sa taille est de fi pieds 5 pouces, il a 18 ans 
et demi, figure allongée. Durand âgé de 20 ans, porte une 
veste courte, verte, avec un pantalon brun, chapeau rondi 
il a 5 pieds 3 pouces, figure maigre et bazanée; ces deux der
niers avoient des fusils anglais à un coup. Sans-soucy, ou 
Samson, avoit une petite veste grise avec des boutons blancs à 
fleur de lys, un 'pantalon de toile rousse; sa taille est de 
fi pieds 6 pouces, figure large et marquée de petite véroJe~ 
portant un chapeau l'ond ; il est âgé de 27 ans et armé d'un 
fusil à deux coups, » 
u Ils m'annoncèrent qu'ils passeroient le même soir la 
l'ivière d'Ellé pOUl' arriver du côté de Plou ai ; ils m'engagèrent- . • 
à les accompagner, ce 'que je refusai; mais pour m'en débar
rasser je leur dis qUfl j'irais les rejoindre une autrefois. Leur 
dans cc canton, est proche, le bourg de Plouai, 
rassemblement 
dans des maisons qu'ils m'ont flit connoître l'une" sous la déno-
mination du Désert et l'aùtre, de l'Espérance; j'ai seulement 
dans leur conversation, que ce- pouvoit être les cy
entrevu '
devant manoirs de Kerdréo et de Melliens ou de Pluvier. Ils y 
sont une trentaine tant émigrés qu'officiers d.e Bonfils, chef de 
ce canton; l'un se nomme Sauve-Plane, émigré gascon qu 
commandoit le camp de Jalès, les autres sont les deux Dam
pherné, fils, dont le plus jeune s'est surnommé noyal-carnage; 
, il y a aussi LIll noÎnmé Sansonnet, ct Pilllron, dit Pyvcrt, 
marchand de Pontivy. Sauve-Plane est vieux, et Peuron est de 
taille de 5 pieds 1 pouce, figure bazané, âgé d'onviron quarante 
ans. 
«Ils m'ont dit que leur relraLte éloit pratiquée dans ce 
:lppellent des caches; ils m'ont fait entendre que ces 
qu'ils 
caches éloienl fhiLes sous les escaliers où il y av oit auparavant 
de petiLes caves ou caveaux; on a maçonné les parles d'en
on s'y réfugie en levant une planche des marches 
trée' et 
d'escaliel', Ils m'ont indiqué le cabaretier de l'ontulnit'epour 
me rait'e parvenir dans leur refuge, Ils ont l'amassé trois bois
sea,ux de poudre prise au Pont-de-Buis; leur projet étoit de 
revenir dans le Finistère sous quinzHine, avec cinqnante émi
ou officiers de chouans qui employeroient tous les moyens 
grés 
qui en imposent à la crédulité des campagnes, pour entraîner 
le département du Finistère dans leur parti, J'ai remarqué que 
, . leur ressource n'est pus grnnde; tout se réduit à une petite 
quantité d'officiers dans chaque canton où ils restent cachés~ 
Les simples chouans sont d~s cultivateurs qui ne marchent 
on h3S réunit à jour marqué pOUl' intercepter les 
qu'à regret; 
convois de ,'ivres et. les communications sur les grandes rou
à,l'autre ; après cela, chacun cache son fusil 
tes d'un district 
et retourne à ses travaux champêtres, de SOl'te:qu'il n'existe 
la force nationale s'épuise 
plus de grands l'assemblemens, et 
en marches et fouilles inutiles pOUl' les découvrir, Tout sera 
fini en détruisant les caches où logent les conspirateurs; on ne 
connaîtra plus de ' chouans; il n'en a point été organisé jus
t dans le Finistère, et si l'on adopte les moyens 
qu'à présen 
dont je puis facili ter moi- même le succès ailleurs, on en verra . 
fin partout. Ils s'avertissent et se l'assemblent au 
bientôt la 
moyen d'un son de corne, Il , 
u Lantivy, ci-devant noble, est chef de canton à Laminé; 
qui commandait les chouans lorsqu'ils pillèrent le 
c'éloit lui 
magasin à poudre (du POllt-de-Buis; on le trouve souvent 
le mauoir de Lantivy, près Laminé. 
dans 
« Jflan-Jean, chef de canton de Mellerand, réside au bourg 
Mellerand dans une maison vis-à-vis l'église, avec Duclos, 
refractairc; il a pour capitaines, le nomme André, 
prêtre 
de la paroisse de- Bubry., et le fils de l'ancien maire 
cultivateur 
de Keringar. Il commandoit la descente des chouans débar , 
qués de Quiberon à Pont-Aven. J) 
«Duchélas, dit La Couronne, ci·devant gentilhomme 
résidant ordinairement au m!lnoir du Reste, en la patoissé de 
Langoëlan ; son épouse est en surveillance à Lorient. 11 est 
accompagné du curé l'éfraclai"e de sa paroisse, et d'Hyacinthe 
Geslin de Quimper el de du Leslay, dit Dolbel, de Rostrenell, 
émigrés rentrés. Il est chef du canton de Guiménée, Ce bourg 
a été pris une fois par Jean-Jean qui enleva six canons qu'il fit 
conduire à la Vendée. » 
Il La fille de Lannivon 1 ancien procureur fiscal, demeurant 
au bourg , de Guiménée, fait les cocardes blanches portant 
pour inscription: Vive la religion, vive le roi, avec 'deux cœurs 
en brodede, surmontés d'une croix. Il 
Il Les cordonniers de Guiménée sont en réquisition pour 
fournir des chaussures aux chou aas. Il 
n Les capitaines de Duchélc1S sont: Duparc, dille Terrible, 
qui se retire souvent au cy-devant château de Pont.Callech, 
en Berné; Morgant, dit Magloire, Mythridate, Ile'uveu du 
recteur i'éfractaire ; on les trouve souvent chez Yves Juguet de 
Plouhibet, en Berné. Il 
le Dandigné, ci-devan t noble, est capitaine et demeure en 
son ancien manoir en la commnne de Saint- Thudal. Son 
, lieutenant se nomme Juthar, jeune marin déserteur qui se 
refugie chez le recteut' au bourg de Prigeac · (Priziac), ' J) 
Il Le Clech, notaire du bourg de Langonnet, est capitaine 
du même canton. Il 
CI Tous ces cantons dépendent el reçoivent les ordt'es de 
l'armée du Morbihan, dont le quartier général et t à Grand
champ; elle est commandée en chef par le général Georges, 
successeur du prétendu comte d'Essy, tué dans un combat. Il 
Il L'armée des Jôtes du-Nord ,8 son qu~rtier général à 
Bréhaild-Monlcontour; elle est coinmandée pal' le général 
Le Veneur de la Roche, successeur de Bois- Hardy. Il 
a Ses chefs de canlon se nomment: Bernard, ancien pro· 
cureur du bourg d'Uzel, il a pris le surnom de Tonlon; 
Keranflech est chef du canton de Mesle-Pestivien et demeure 
en son ancien manoir près Callac; il a:poul' capitaines Berricot 
fils, secrétaire d(\ la municipalité de Kergrist, et le gendre de Le 
Clec'h, notaire, demeur.ant au bourg de Plounévez-Quintin. D 
u On m'a dil que le cy-devant chevalier de Tinteniac avoit 
en Angleterre le titre de général des chouans qu'il ten- . 
obtenu 
teroit (;rorganiser dans le Finistère. Il revint de Quiberon en 
descendant à Sarzeau avec des chouans du Morbihan, armés 
de fusils anglais et habillés de rougo avec] soubastement 
il se porta sur Quintin, et fut tué par un grenadier 
blanc; 
auquel il crioit de se rendre. » 
a On a formé dans chacun des cantons oü les chouans sont ' 
organisés, un conseil civil composé de trois membres qui sont 
prêtr(\s réfractaires ou émigrés renLrés ; ceux du canlon de 
Mellerand sont les ,'ecteurs, réft'acLaires de Mellel'and et de 
Bubry, et le nommé Kersally, ci-devant noble, demeurant à 
Bubry. Ils règlent les marchés et dépenses militaires, ils cor
avec l'armée df~ leur département qui leur transmet 
respondent 
les ordres de Charrette ; celui-cy reçoit ses dé
directement 
de l'Angleterre qui pa
pêches, armes, munitions et finances 
roît tenter de rétablir un roi en France et seconder les pré
extravagantes des émigrés. » 
tentions 
« Ce système n'est pas difficile à déranger. On m'a qit que 
l'Angleterre ne feroit pas déceudres ses troupes SUl' les terres 
françaises; on compte' seulement y débarquer le cy-devant 
avec la légion de Rohan qui n'est que de trois 
comte d'Arlois 
mille hommes; mais cetle descente projelée n'anra pas d'exé
si l'on prend les mesures nécessaires pour allnéantir les 
cution 
émigrés rentrés et les chefs des chouans; ceux-cy ne deman
pas mieux que d'en être débarrassés, et j'offre de faciliter 
dent 
en peu, si l'on m'associe à la force qui doit 
leur destructioll, 
de les découvrir, et on y par
les combattre. L'essentiel est 
viendra aisément en se ménageant dans leurs campagnes, où 
ils ne sont pas aimés, des inlelligen'ces assurées qui les feront 
capturer immanquablement; les simples e.houans ne seront 
plus forcés de marcher et ils resteront tranquilles dans leurs 
foyers; alors les armées de Grand- champ et de Bl'éhand· 
Moncontour qui ne sont guère nombreuses, se replieront sur 
celle de Charette, vers Nantes, ce qui ne formera pas en tout 
dix mille hommes qui attaq\lés ............... ,. (Cetera desunt.) 
Voici deux titres qui se l'apportent au hardi coup de main 
du Pont-de-Buis, mentiolln(cians l'acte précédent. 
Rapport relatif aux chouans. Cl Ce jour vingt neuf prai-
rial, parlant de Pleibcn pour venir à Quimper, j'ai relÎcontré 
entre six et sept heures du malin, à environ une lieue du bourg 
de Pleiben, près le pont dit Coblen~, trois ouvriers habillés à 
la mode de Briec, lesquels m'ont déclaré avoir été arrêtés par 
sept à huit cens hommes armés de fusils à deux coups et de 
pistolets à leurs ceinturons; que ces hommes paraissoient fu
rieux parce qu'on leur avait Lué trois ou ql;Atre hommes qui 
étoient , allés chercher des vivres dans quelques villages de 
Gouezec, et qu'ils avaient encore arrêté deux ou trois hommes 
de Pleiben, qui venaieut à Quimper avec des chevaux. D'après 
le rapport de ces hommes, je n'ai pas voulu poursuivre ma 
route et j'ai rétrogradé pour gagner le grand chemin de Châ
teaulin où j'ai rencontré le commandant de la force armée à 
qui j'ai fait verbalement le même rapport que ci-dessus. 0 
lA MOTREFF. D 
Rapport relatif aux chouans. « Ce jour 29 prairial an 3, 
vers les trois heures de l'après-midi, le cil oye Il Kel'Încuff. invité 
à passer à l'administration pour communiquer les renseigne
ments qu'il devait avoir reç:us concernant l'apparition de 
chouans à Briec et l'assassinat qui y a été commis, a di(que 
le matin de ce jour, il lui était venu deux eultivaleurs dont 
un du hourg de Trégourez et l'autre de la commune de Briec; 
qu'il en tenait qu'élant hier audit Trégourez, il y arriva environ 
cent hommes qui fouillèrent toutes les maisons pOUl' avoil' des 
armes; que, partis dans l'intention d'approche!' de Quimper 
où ils avaient une assignation pour aujourd'hui, ces deux cul
tivateurs se trouvèrent au milieu d'une troupe d'hommes 
armés, d'environ 800; qu'on leul' ôta aussitôt leurs cocardes 
et qu'ils entendirent deux autres dire: « Puisqu'ils vont du côlé 
de Briec. il vous serviront de guides ,,; que ces deux derniers 
de Leuhan, mais que tous les autres étaient ha
leur parurent 
billés à la mode de Vannes et qu'ils parlaient très-mauvais 
breton; tous d'ailleurs à pieds, à l'exception d'un seul qui 
semblait le commandant et qui était à cheval; que chemin 
faisant cette troupe fut rejointe par une autre venant du côté 
de Cort'ay, el composée de 100 hommes à peu près, portan t 
des fusils dr. muni Lions ; que dAlls le temps de cette réunion 
il avançait un pareil détachement du côté d'Edern; qu'ayant 
été renvoyés par celte troupe .avant d'arriver il Briec, ils igno· 
raient ce qu'elle y avait fait, qu'ils avaient seulement entendu 
qu'elle avait assassiné le curé de cette commune et ensuite 
pris la rou Le de Châteaulin. » 
M. Pavot, sous-intendant militaire, fait observer ' 
qu'il a vu, dans les archives du Pont-de-Buis, des 
titres faisant mention du pillage de la poudrière. 
M. Audran, vice-président, invité par M. de la Ville
marqué au Congrès de l'Association bretonne à Auray . 
et n'ayant pu y assister, lit des documents qu'il avait 
Congrès, sur les Institutions chari-
recueillis pour le 
tables établies à Auray. -
Ils seront publiés dans le Bulle/in de la Société poly
malhique du Morbihmi, comme intéressant particuliè • 
. rement ce département. 
Voici les matières qui y sont traitées: « Donation 
en faveur des Carmes de Sainte-Anne. Création d'une 
chapellenie à Notre-Dame d'Auray en 1671. Fon-
dation d'une messe à l'église du Saint-Esprit. Dona-
tion à l'église Notre-Dame du Cimetière à Auray, 17 jan-
vier 1765. 
M. ]e Président exprime le regret que ce travail n'ait 
pas été lu à la réunion du Oongrès breton . 
M. Audran donne ensuite communication de divers 
à la fondatioFl des Ursulines de Quimperlé, 
titres relatifs 
et dont voici le texte : 
faite en 1652, 
LETTES PATEN'fES DU ROI LOUIS XlVi 
A nos chel's et bien aimez officiel's et habitans de la ville de 
Quimperlé. 
DE PAR tE Roy. 
Chers et bien aimez, notre très- chère et très-aimeZ tante 
la Reine de la Grande Bretagne souhailtant que les Mères 
Claude, et Jeanne des Anges, Religieuses ul'surlines de Tréguier, 
puissent établir un couvent de leur ordre dans notre ville de 
Quimperlé, nous serions bien aise qu'en sa considél'ation elles 
aient ceLLe consolation; c'est pourqnoy nous VOliS eSCrIvons 
cette lettre pour vous dire que vous aiez à permettre cet éLa-
blissement sans souffrir qu'il y soit apport.é aucune difficulté 
ny retardement; sy, ny failes faute, ear tel est notre plaisit'. 
Donné à Saumur le vingt huitième février mil six cent cin
quante et deux. Signé LOUIS. 
CONSENTEMENT DE PAUL DE GONDI, ABBÉ DE SAINTg,CROIX 
DE QUIMPERLÉ. 
Jean-François-Paul, par la grâce de Dieu el du Saint-siége 
Apostolique, cardinal de Retz, archevesque de Corinthe, coadju-
teur de Paris, damoiseau et souverain de Commercy-en-ville, 
abbé commendataire de l'abbaie de Quimperlé, et en celle qua
lité seigneur lamporel et spirituel, nos très- chères et bien 
aimées filtes les Religieuses ursulines,!le Tréguiel', nous ayant 
fait su plier de leur vouloir accorder la permission de 5'establir 
dans la ville de Quimperlé pour y faire hastir un monastère 
afin de servir Dieu selon leur règle et leur institut eL instruire 
la jeunesse pOUl' la portel' à la piété et à la vertu, ayant pour 
cet effet obtenu le consentement de monsieur l'Evesque de 
Cornouaille, et des habitans de ladite ville, A ces causes 
désirans contribuer en tout ce qui nous sera possible, à un si 
louable dessin, nous aurions consent y et accordé et par ces 
présentes consentons et accordons l'establissement desd, Reli" 
gieuses ursulines en la ville de Quimperlé; leur ayant, en tant 
qu'à nous est, donné et octroyé, donnons et octroyons pouvoir 
et faculté de bas tir en ladite ville leur dit monastère, et 
acheter telles places qui leur seron t nécessai l'es pour la cons
truction d'icelluy, pour en jouir 11 l'avenir plainement et paisi
et voulans que lIotl'e intention soit connue de tous, 
blement; 
les présentes seront enregistrées en llotrejllÙice ùe Quimperlé; 
mandons pour cet effet à nos officiers en ladite justice, chacun 
en droit soit comllle il appartiendra de faire le d, enregistre
ment ct en délivrel' tous actes nécessaires, sauf les droits 
d'indemnÎlé ' deuhs 11 lad, abbaye, en vertu des présentes que 
nous avons signées de notre main et fait contresigner par 
Hotre premi'er secrétaire et apposer le:;sceau de nos armes. 
Paris le villgtiesme jour d'avril mil six cens cinquante deux. 
Le Cardinal . de Rets, 
Pal' Monseigneur : GARDON • 
III 
CONSENTEMENT DES HAllITANTS DE QUIMPERLÉ, ET DE L EVEQUE 
DE QUUIlPER. 
Extrait des Registres du greffe de la communauté de Quimpe1'lé. 
Du dixième jour de juin mil six cents cinquante deux: sur 
les neuf heures du matin, assemblée des nob~es, bourgeois, et 
habitans de Quimperlé, tenue en l'Auditoir'e el Palais Royal 
dudit lieu,apres le son de la cloche à la manière accoutumée, 
ou présidoit monsieur le Sénéchal, assisté de messieurs les 
bailly, et procureur du Roy; présents et assistant, Jacques 
Couttin ancien sindic et faisant pour l'absence du sindic, 
CouUin a dit et remontré qu'en l'absence du sieur 
Ledit sieur 
sin die de cette communauté, il a esté avisé que les révérendes 
mères ClaudEl, et Jeanne des Anges, rel igieuses ursuj ines de 
Tréguier. désirant establir un couvent de leur ordr'e et obser
vance, en cette ville, ont obtenu lettre du Roy pour cet effect, 
et les consentement de monseigneur le cardinal de Rets, abbé 
de l'abbaye Sainte Croix de cette ville, qui lui ont esté mis en 
main, et Ulle lettre de mOllseigneur le maréchal de la Meilleraye, . 
adressante à cette communauté, et une rflqueste que lesdites 
Dames presentent à ladite communauté pOUl' leur accorder 
leur consentement aux fins dudit établissement, aux charges 
et condition par exprès d'instruire et enseigner gratuitement 
les filles externes qui voudront. aller à leurs classes qu'elles 
tlendron t a cest affect, tan t pour enseigner a bien connaître 1 
craindre et aimer' Dieu, et rendre honneur. et obeissances à 
leur~ parens, que pour les proprietés désirables aux personnes 
dl' leurs âges et conditions, sans espérer ny demander récorn
sans vouloir estre à charge à cette communaute 
'pence, et 
ny prétendre aucune contribution, ny obliger ladite C!llli
mun3uté à aucune qllesle pour leur nouriture el en-
tretien, ny même pour leurs bâtimeuts. Et à l'endroit 
ap~aru : la leltre du Roy scellé du cachet, donné à Saumur 
le vingt huitième février , 1652; le mandat de monseigneur 
le Cardin fil daté à Paris le vingtième avril 16&5, et la lettre de 
monseigneur le maréchal, daLLé à Nantes le 21 ocLobre 1651, 
la requeste desdites Dames Religieuses, pour lesdits hahitans 
atTester et délibérer sur icelle comme ils voiront. Sur -ce que le 
• sieur sindic à dit n'avoir èn main aucune connoissance quo 
monseigneur Vesvesqne de QLlimper ait concenty audit esta
ils ont délibéré d'en donner avis à sa Grandeur. 
blissement, 
Un particulier à dit qu'elle estoÏt en cette ville et s'y estoit 
rendue à ce sujet; l'assemblée a député monsieur le bailly 
de quelques anciens habitans, afin de le prier très
accompagné 
humblement de se donner la peine d'entrer dans cette assem-
blée ; ce qu'aian t fait mondi t seigneur Evesque, en sa présence 
on fist lecture desdites leUres, consentemens, et requestes cy 
devant mentionnées. Monseigneur l'évesque a dit qu'il trouve 
l'estahlissement des religieuses utille pour l'intérêt de cette 
commnnaulé, et qu'il permet et consent led. établissement sy 
lesdits habilans le trollve bon, n'aiant autre intention que de se 
conformer à leurs voloutés. 
Après quoi lesdits habitans, ayant délibérés, ont unanimement 
suivant la lettre du Roy, consentement et. permission des 
mesdits seigneurs cardinal, évesque et maréchal, consent y et 
de l'ordre et ohsel'v~nces 
accordé l'établissement d'un couvent 
desdiles dames religieuses, en cette 'ville, ' pour icelles sy 
establir quand bon leur semblera, aux charges expresses 
cy- devant rapportées. Et pOUl' passer l'acte et contract avec 
lesdites dames religieuses oll:autres deuhmenL fondés en pouvoir 
d'elle, ont nommés desputés de cette communauté, les sieurs: 
Martial Veyrier, le vieil, Jean Briant, le vieil, Guillaume Le 
Souffacher, Jan Moustel, Jan Le Couriault, et Maurice Marice, 
joinLement avec mesdits sieurs 'les Sénéchal, baillif et procu-
reur du Roy, qu'ils ont prié d'assister audit contrat avec 
promesse d'avoir agréable, ferme et stable ce qu'ils feron l, et 
venir jamais coutre. Seront lesdites lettres et requcil}e, 
n'en 
enregistrées. Signées au registre: René Du Louet, évesque de 
Cornouaille, Jan de Plunyé, sénéchal, Jan Le Flo, baillif, 
Bonaventure Le Livec, procureUl' du Roy, Collin, et du sous-
signé greffier, F. Duval. 
CONSENTEMENT DE L'Év:êQUE DE TRÉGUIER. 
Baltazar pal' la grâce de Dieu et du saint Siége, évesque et 
comte de Tréguier, à notre très-chère fille la mère Claude des 
Anges, religieuse professe el cy-devant supérieure du couvent 
des Ursulines de Tréguier, salut. Ayant veu par l'extrait des 
registres de la maison de ville de Quimperlé, du dixième jour 
de juin mil six cents cinquante et deux, Je consentement de la 
communauté dudit Quimperlé, donné ien présence de monsei
gneur l'illustrissime et révérendissime évesque de Cornouaille, 
avec l'approbation et permission dudit seigneur évesque, pOUl' 
l'établissement d'un rcouvent de votre ordre en ladite ville de 
Quimperlé, nous vous permettons de vous y trMspol'ter pour 
cette fin, accompagnée des mères Jeanne des Anges et Marie 
de saint Joseph, de sœur Céciles, religieuses de chœur, et de 
sœUf Jeanne de saint Marc, religieuse converse, toutes pro
fesses dudit couvent de Tréguier, sous la conduite et direction 
dn vénérable et discret messire Jean Duval, ùocteur en théo
ct théologal de 1J0Lre église cathédrale. Et 
logie, chanoine 
ayant égal'd à votre louable conduite et expérien('.e aux choses 
de la religion, nous enjoignons audictes religieuses, vous recon
naistre pour supérieure et de vous obéir en celle qualité. Et 
attendu la longueur et difficulté du chemin, nous laissons à la 
discrétion dudit sieur théologal, d~ vous y conduire pal' le 
chemin qu'il trouvera plus facile et pIns commode, priant Dieu 
qu'il favorise de ses 'grâces votro établissement en ladile ville 
de Quimperlé, et vous donne à toutes sa sainte bCnédicLioll. 
Fait à Tréguier en notre palais épiscopal, ce sixième jour de 
juillet mil si .)( cent cinquante et deux. Ba.1Lazar, évêque et 
comte de Tréguier. 
Par commendement de mondit seigneur: Fiacre Nouel. 
En vertu de toutes les susdites pattantes, nos révérendes 
mères rondatrices se rendirent en cetLe ville, le quatorze de 
juillet mil six ceut cinquante deux, se logeant dans une maison 
à loyer les premières années, n'aiant aucune fondation que 
celle de la divine Providence, leur temporel consistant dans un . 
revenu. de pension viagère de la somme de trois cents quatre 
vingt livres. 
Dans la suite,de quelques années, elles reçurent des sujets 
les dots furent employez à acquérir une maison avec 
dont 
quelques héritages adjacents, jusclues la valeur de la somme 
de quinze mil livres, dans le dessein de s'y établir; mais s'y 
estant trouvez incommodées, tant par le voisinné des rivières 
qlle du peu d'espace pour y construire leur éouvent, elles fu'rent 
obligées de {'aire achapt d'un lieu appelé Bellair, et d'autres 
pièces de tene y joignant, pour la somme de neuf mil livres, où 
est baLie le monastère où nous sommes présentement, pour 
. lequel on a consommé tout ce que l'on a eu de dot en argeant, 
avec le prix de leur maison qu'elles ne purent vandre que sept . 
mil cent livres. 
Dix ans après nous estre logée dans notre nouveau monastère, 
la main du Seigneur s'appesantie sur nous, nous affligeant par 
une incendie quy le consomma avec notre église, comme 
vt-\riffie le procès-verbal quy suit. . 
« Ce jour dix neufième févri er mil six-cent quatre-vingt quatre, 
sur les ùeux heures de l'après- Illidy, nous Charles Lohéac, 
conseiller du Roy et son bailly au siége royale de Quimperlé, 
faisons : que nous nous seri'ons rendus en compagnie de 
savoir 
Charles Mouton, clerc au greffe de ladite Cour, jusqu'au mo
nastère des religieuses ursulines de cette ville de Quimperlé 
SUiVf\l1L la réquisition que nous avoit faiL dame Françoise Seré, 
dite de l'Apsomption, supérieure audit couvent, et aux fins de 
sa requesle laquelle nous auroit présenté le dix-septième de 
ce mois, et nux fins de notre ordonnance estant au pied, por-
ssignation il ce jour et heur, pour estre fait procès
, tant a
verl?al en notre présence de l.'état dudit monastère qui aurait 
Et y estant rendue, ladite dame supérieure aurait 
estié incendié. 
fait comparoir, Ju\lien Chapelle, dit Pecloso, maîlre masson, 
Mathieu Le Roy, couvreur fd'ardoise, et Jacques Galiot, cer
pour recevoir leur rapport sur l'état du bâtiment; 
furier, 
avoir prêLé le sermen t de dire vérité, nous ont 
lesquels après 
raporté : que dans un pavillon du cÔLé levant, à trois esLage 
où il y avait des voûtes, au premier estages tout a eslé insen
dié et brûlé, et qu'il n'y est resté que les murailles; que dans 
l'esle droit du bâtiment du coLLé de l'oriant, _ à quatre estages 
de hauteul', tout à esté pareillement incendié, et qui ni est 
resté que les murailles sans portes, fenestres, ni couvertures; 
et nous a déclaré ladile dame supérieure, que dans celle endroit 
de batuiment il y avait le grand parlouer, la classe, les gre
niei's, la cuisine et huit chambres de religieuses. Il 
« Que dans le corps du I1âtiment jusqu'à l'esglise du cotté du 
Ilort, contenant quatre estages, il y avait six parloirs, les tours 
de la maison, la sacrist;e, la chapelle de Saint -Joseph, le 
haut chœur et douze chambres, et des greniers où estoient 
Ics provisions de la mai son; lequel bâtiment nOlis ont lesdit 
Chapel, Le Roy et Galiot dit et fait voir qu'ils étaieht entière
ment hrûlé sans aucunes porles, fenêsLres, ('harpaIlle ny cou
verture' et qu'il n'y est l'esté que les murailles endommagées -
en p!usicurs endroits par l'effort du [eu, 
Que l'église est en tiè,'cmen t cons,ommée sans autl'e l'este 
qqe les murailles; que sur laùite église, il y avoit un dÔme 
11 trois étages avec ulle pit'amide gHl'ny de plomb; que SUi' le 
précédent bâtiment il y avait UII auLre dosme et ulle cloche, • 
dômes et cloche ont esté tous consommés, )} 
lesquelles 
" Que la couverture des cloistres est entièrement perdue et 
desfait, comme aussi plusieurs lambris qui y estoient ; que la 
du cœur jl\squ'au dernier dosme qui est resté, · 
couverture 
à été entièrement démoly pour aresLer le feu, et qu'elle 
n'a esté rétablye (lue par ledit Roy depuis l'incendie, qui nous 
ont dit estre arrivée le vingt neufvieine décembre dernier mil 
six cent· quatre vingt trois. Il . 
Et nOlis ont aussy déclaré et fait voir que les fenestres et 
les portes du peu de blltiment qui est resté, ont esté cassé et 
démonté, ·et que la plus grande partie des meubles que l'on a 
p~u sauver ont eo;;té entièrement cassé et brisés pour avoir esté 
jeUés par l'abondance lin peuple qui vint pour arester le feu. 
Et ont lesdit Chapel, Le Roy et Galiot, affirmé leurs susdits 
r.t ont déclaré ne savoir signé; et nous 
raports véritables, 
que depuis l'incendie la 
déclare, ladite dame supérieure, 
plus grande partie de ses religieuses ont couchés sur la paille 
des mattelas, sur des planches de chambre jusqu'au nombre 
de trois ensemble, n'aiant pu sauver que deux (matelas? ) de 
qui sont resté entier, et ayant entièrement perdMe 
l'incendie 
toutes les lingeries et autre meubles . • 
« De tout quoy avons rédigé le présent procès-verbal à valoir 
et servir comme apartiendra, ledit jour et an, soubs notre 
de notre adjoint et de ladite dame supérieure. Ainsy 
signe, (ceux) 
signé; Françoise Seré, dite de l'Apsomption, Charle Lohéac, 
Charle Mouton, adjoint. AillSy signé: Lohéac. 1) 
bailly, 
L'estat triste ou nous estions réduite, firent opiner à. diffé
rentes person nes de divers estais, de nous sollicitter de nous 
une maison dans la ville. à quoy nous ne pûmes 
retirer dans 
le parti de noUs retrancher dans un reste 
consentir, prenant 
10'lement où nous estions bien au juste. La charité du peude 
ple oontribua à nous y faire subsister, comme aussy les 
nos mains. Tout ce que nous avons pu faire depuis 
ouvrages de 
ce temps a esté de rétablir nos ruines, y consommant les dots 
des filles que nous avons reçu~, et rembourser des constituts 
que nous avions contracté dans nos plus pressan ts besoins ; à 
quoy succédèrent les taxes des droits d'amortissement pour 
losquels nous avons pacé, commo 10 justifie nos quittances de 
la somme de quatre mil six livres six sols, y compris 
finances, 
. les deux sol pour livres. . 
Estat du revenue dont nous jouissons actuellement tant en l'entes 
foncières constituées, et pensions viagères. 
Une méthail'ie nommé Kerjoanno, à liLre de ferme, pout' la 
somme de cent vingt livres, cy.. . . . . • . . . . .. 1:W 1. 
Un jardin à titre de féage, vingt ulle livre, cy.. . .. 21 1. 
Une maison près noLre enclos, à titre de ferme, vingt une 
livre. ' 
Quatorse mil livres de principal en eonstiLud à différents 
particuliers, qui produisent de rente cent di" 
livres onze sols, cy. '; ......•...•. , 1101.11 s. 
En pensions viagère, deux ' mil sept cents 
livres, cy. . . . . . . . . . .. ' . . . . . 2,700 00 
Total du revenu. . . . . •. 3,8721. 11 >J • 
Nos chat'geg annuelles sont de paier à monsieur l'abbé de 
de cette ville, pour l'indemnité . 
Suinte-Croix 
dans son fieff, cenL vingt livres, cy. . . . . .. 1201. » Il S • 
. Aux moinos de ladite abbaye et autres parti-
nos terres, douze 
culiers, pour rentes dues sur 
livres· quatorze sols, cy. . . . . . . . • • . . . 12 14 
A monsieur nostre chapelain, trois cent 
livres, cy. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 
Pour la capitation ordinaire et deximes, deux 
2GO )ll) 
cent livres, (',y .. • • • • 1 • • • • • • • • • • 
Total des charges. . . ... 632 l. 14 s. 
CI ue deux mil 
Nos charges BnllUelltls paiés, il ne nous reste 
neuf' cent trente neuf livres dix sept sols, cy .. 
Estat au vray llris en bref sur nos lim'cs de comtes de' la dd
charge de chaque année pendant les dix derniè1'es années, 
tant jJou1'la table que l'entretien des 1'eligieuses, pour médecin, 
domestiques, oum'iers, {rais d' affaÏ1'es, . en tre tien de la 
sac1'istie et réparation du monastère, 
Pour l'année t 707" ••• , 
Déclarons avoir reçu pendant le cours des dix années der
pour dotLation des religieuses que nOlis avons, l'ecu en 
nières, 
argent, la somme de dix huit millivl'es, cy, . •. 18,0001. 
De plus déclarons que dans les mouvemens des diminutions 
des monnoye, on nol~S a remboursée la somme de sept mil trois 
livres de constitud, cy, . , , . , . , • , . " 7,3001. 
cents 
qui faiL une diminuLion considérable sur noLre modique revenu, 
La dureté des temps, la cherLée 'des grains et de toutes les 
autres choses nécessaires à la vie, nous ont Illis hors d'estat de 
pouvoir remplacer cet argent, les aiant consommée de mesme 
que les dix huict mil livres de dots receu, tant pour le soutien 
de la communauté qu'à faire boiser le chœur eL y faire des 
chaires pour lesquels on a paié deux mil deux cent 
livres, cy, ........... . 
Et pour cerné de murs notre enclos, la somme de cinq 
mil livres. . • • . • . . . . • . . . . • . . . . •. 5,0001. 
Notre communauté est au nomhrede cinquante et quatre 
J'(~ligieuses. Nous supliollS très-humblement sa Mnjeté de 
considérer qu'ayant seulement deux mil neuf· cent trent et 
neuf livres dix-sept sols ùe revenue, après les charges annuelles 
paié, cette somme ne proùuit pour chaque religieuse que 
cinquante et quatre livres huit sols, encore bien très·casuels, 
ne consistant presque qu'en pention viagère; ce qui prouve 
qu'il)lOlIô serait impossiblede subsister sy la divine Providence 
n'estendoit ses soins à nous pourvoir des moyens casuels par la 
réception des subjects qu'elle nons envoie. . 
Il est li remarquer que depuis quarante années nous avons 
un aisle de dortoir commencée, duquel nous aLLendons nos 
logements réguliers comme: réfectoire, chapitre, chambre de 
communauté et les chambres particulières, nombre de reli
gieuses estant obligées, pal' deffdut de logement, d'estre trois 
et quatre dans la même chambre. 
à divers particuliers, suivant l'estal cerli· 
Déclarons devoir 
fié du général, la somme de sept mil cent quatre livres 7,104. 
Monseigneur nous présentons à votre Grandeur, la juste situa, 
tion de l'état du temporel de notre mona.stère qui est dans la 
droiture tous ce que nous possédons, supplian t humblement 
de l'hollneur de sa protection, la 
votre Grandeur d'appuier 
que nous déclarons cerliffiées, nous, supérieure et dis
vérité 
de la communauté des Ursulines de Quimperlé, soubs 
crètes 
signes, ce jour 5° décembre 1717 : sœur Françoise Le 
nos 
Gall de Sainte-Gertrude, supérieure, sœur Angélique )- )el'vou, 
Hélène Gillart, sœur Louise Jacquelot, 
souspl'ieure, sœllr 
Agathe de Bodoyee, sœur Allgelle le Capiten, sœur 
sœul' 
Louise Gaultron de L'Annonciation, proclIl'ellse. . 
M. de la Villemarqué commence la lecture de son 
Mémoire sur les haches de pierre, porté à l'ordre .du 
jour de la séance. 
LES HACHES DE PIERRE. 
Si c'est une grande science que de sa voir 
Ignorel" nous 
finirons par l'acquérir en Franoe. On y trouve moltls qu au-